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Xuan
Ziouganov : Nos propositions devront en tout cas être mises en œuvre !

19 MARS 2024


https://histoireetsociete.com/2024/03/19/ziouganov-nos-propositions-devront-en-tout-cas-etre-mises-en-oeuvre/?fbclid=IwAR14-6aQ2foK0L1v9FosfaGJemOEbRygNyGb1qAzon1ZRuTDe599TnNc5IU

Pour ceux de nos lecteurs qui auront eu la chance de suivre les élections russes grâce aux traductions de Marianne, le très important discours de Ziouganov ne surprendra pas. Combien de fois devrons-nous répéter qu’un tel discours devrait être publié dans l’Humanité, si ce journal avait le moindre respect de ceux qui continuent à le lire, à croire à la fiction d’un journal qui leur permettrait de comprendre et d’agir en faveur de la paix… C’est un discours très sévère sur la Russie actuelle et sur ceux qui ont détruit le socialisme, mais qui dénonce le fait que cet abandon a permis la guerre que l’OTAN livre aujourd’hui à la Fédération de Russie sur le mode du démantèlement de l’URSS, un discours offensif qui dit à quel point les communistes russes ne tablent pas sur des pourcentages mais sur la conscience des peuples face à la nature de l’ennemi. (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop)

https://kprf.ru/party-live/cknews/225102.html

vidéo : https://youtu.be/w-JSh4ufOkM

Dimanche 17 mars 2024, Guennadi Ziouganov, président du comité central du KPRF, chef de la faction du KPRF à la Douma d’État de l’Assemblée fédérale de la Fédération de Russie, a voté à l’élection présidentielle russe à Moscou dans son bureau de vote n° 143.

Le chef du parti communiste s’est ensuite adressé aux journalistes :

– À mon avis, ces élections revêtent une importance historique. La voie suivie par la Russie l’a menée dans une impasse et a débouché sur une guerre majeure. Pour la première fois, nous votons dans des conditions de guerre que l’OTAN et les Américains nous ont déclarées. Et il ne s’agit pas seulement d’une guerre, mais d’une guerre visant à détruire le monde russe.

Le monde russe existe depuis plus de mille ans. Il a rassemblé 190 nations et nationalités sous sa bannière, sans détruire une seule langue, une seule foi, une seule tradition et une seule culture.

Aujourd’hui, il y a une guerre d’anéantissement. L’Occident déteste tout ce qui nous concerne. Nos dirigeants, nos commandants, nos grands écrivains et compositeurs. Je n’aurais jamais cru que les Américains et l’OTAN, ainsi que toute l’Europe, descendraient si bas !

Je viens de relire un article dans le dernier New York Times, l’un des principaux journaux américains. Je n’ai jamais vu de reportage aussi vicieux ! Même pendant la guerre froide, les Américains respectaient encore notre pays, ses dirigeants et, surtout, son peuple – le peuple vainqueur.

Par conséquent, la consolidation patriotique est une question de survie et de victoire ! Mais je voudrais vous rappeler à tous que c’est l’idée que le parti communiste de Russie et l’Union des forces patriotiques du peuple ont défendue pendant toutes ces années.

On nous a traités de tous les noms. Mais nous avons déclaré que le patriotisme et l’amour de la patrie sont les principaux sentiments d’un pays qui, sur les milliers d’années de son histoire, a dû défendre pendant plus de sept cents ans son droit de parler sa langue maternelle, d’être ami avec qui bon lui semble et de vivre dans ces grandes étendues.

Quant à la campagne électorale dans son ensemble, elle est bien sûr marquée par les conditions actuelles. Vous le comprenez très bien. Mais nous avons préparé les élections avec beaucoup de soin. Vous avez devant vous une équipe qui s’est réunie trois fois en conférence dans mon pays natal, dans la région d’Oriol, et qui a préparé un véritable programme pour sortir le pays de la crise. Il s’agit du programme “Dix étapes pour une vie décente”. Nous l’avons testé partout. Il a été soutenu par l’Académie des sciences. Il est mis en œuvre dans des entreprises populaires, telles que la Ferme d’État Lénine, la SPK Zvenigovsky et Usolie-Sibirskoye. Et nous avons montré que même dans les conditions des sanctions et de la guerre, sans prendre un centime de l’État, il est possible d’avoir un paquet social complet et un magnifique salaire de plus de 100 000 roubles. Les entreprises populaires s’occupent entièrement des enfants, des femmes et des personnes âgées.

D’ailleurs, dans la ferme d’État Lénine dirigée par P.N. Groudinin, il n’y a pas de problème d’extinction démographique. Un foyer sur deux est une famille nombreuse.

Nous nous sommes rendus aux urnes avec ce programme, en collaboration avec Kharitonov. Je tiens à remercier Nikolai Mikhailovich. Il a mené une excellente campagne électorale. Plus d’une centaine de réunions ont été organisées. Nikolai Mikhailovich dirige la commission du développement de l’Extrême-Orient et de l’Arctique à la Douma d’État. Mais son dernier meeting s’est tenu sur la légendaire terre de Stalingrad, où, après avoir brisé les reins de la bête fasciste, nous avons prouvé que nous allions gagner la Grande Guerre Patriotique.

En quoi notre programme était-il différent ? Tout d’abord, son contenu. Nous l’avons publié à 26 millions d’exemplaires. Il est parvenu à toutes les organisations. Nikolaï Mikhaïlovitch s’est exprimé devant les représentants de 65 sujets de la Fédération de Russie. Toutes les salles étaient pleines. Une autre chose est que vos patrons ne veulent pas montrer cette image, ou alors, à la sauvette, 20-30 secondes. Mais ce n’est pas votre faute. C’est la faute de ces rejetons de l’ère Eltsine, qui voulaient nous faire croire que Gorbatchev était un “reconstructeur” [de péréstroïka, “reconstruction”, refondation”, NdT] et Eltsine un démocrate. Mais l’un s’est avéré être un traître, et l’autre un ivrogne, et tout simplement une crapule. Et il nous a vendus corps et âmes. Pendant son discours, les membres du Congrès américain ont applaudi debout à seize reprises cette politique de trahison en se levant à chaque fois comme des pantins.

Aujourd’hui, nous essayons de sortir de la crise. Mais dans le cadre du système financier et économique qui nous a été imposé, cela il est impossible. Parce que le potentiel de nos adversaires est quinze fois supérieur au nôtre.

Pourquoi Lénine a-t-il gagné ? Parce qu’il proposait une autre option de développement. Et même le pays, qui n’était pas très alphabétisé, s’est rendu compte que Lénine avait raison. C’est ainsi que nous avons chassé tous les gardes blancs et l’Entente.

Staline a proposé l’industrialisation, la collectivisation et une révolution culturelle. Il a fait de l’Union soviétique une grande puissance et a brisé le Reich nazi, qui avait balayé l’Europe en quelques mois.

Aujourd’hui, Poutine doit faire un choix difficile. Mais il devra le faire. Il a déclaré que le capitalisme était dans une impasse. Mais deux ans se sont écoulés depuis cette déclaration, et nous continuons à y patauger. Aujourd’hui, son message est imprégné de bout en bout des idées du socialisme. Toutes nos idées y figurent : de la nationalisation au soutien social, en passant par un barème fiscal progressif.

Eh bien, combien de drones ont dû être lancés pour comprendre : nous devons nous occuper de la famille, nous devons nous engager dans l’éducation patriotique des jeunes, nous avons besoin d’enseignants compétents, nous avons besoin d’excellentes ressources humaines, nous devons soutenir la haute technologie ! Nous devons donc tripler le financement.

Il y a de l’argent pour cela. Nous avons préparé un budget de développement et l’avons soumis à la Douma. Makarov, président de la commission compétente, s’arrachait les cheveux en disant que votre budget était mauvais et le nôtre bon. Mais après le discours du président, 3 500 milliards supplémentaires ont été nécessaires pour les services sociaux et 4 000 milliards pour les services publics. Soit un total de 7 500 milliards. Et ils n’ont pas cet argent dans leurs caisses. Tandis que notre budget était de plus 10 000 milliards. Ils auraient pu être à l’équilibre. Et maintenant, ils doivent tout réécrire. Car ce qu’ils ont adopté il y a trois mois doit être jeté aux oubliettes. Il n’y a pas un seul élément qui tienne la route.

Mais le plus important, c’est la victoire ! Cependant, outre la consolidation patriotique, elle nécessite la maîtrise des nouvelles technologies. Et c’est là une question d’éducation, de formation, de science. Et le coût de tout cela devrait être trois à quatre fois plus élevé. Ces mesures doivent être prises immédiatement. En même temps, les intérêts de tous nos alliés et amis doivent être pris en compte autant que possible.

Nous sommes très heureux d’avoir réussi à persuader Poutine de se tourner vers l’Est. Le KPRF a été le premier à signer un accord consolidé avec le Parti communiste chinois. Nous avons discuté de ce mémorandum avec Xi Jinping lorsqu’il était encore maire de Shanghai.

Les mêmes accords ont été signés avec l’Inde, le Vietnam, les pays arabes et nos alliés. À l’occasion du 100e anniversaire de la Grande Révolution d’Octobre, de l’Armée rouge, du 100e anniversaire de l’URSS, 132 délégations sont venues nous voir. Et chacune d’entre elles nous a soutenus sur la Crimée, Sébastopol et le Donbass. Mais parmi ceux qui ont signé des accords avec Russie Unie, personne ne les a soutenus. Pas même une poignée de main, et ils leur ont craché au visage. Voilà ce que sont devenus les “alliés” !

Et nos alliés se rendent compte que sans la Russie, il n’y aura pas de paix durable sur la planète. Que sans une Afrique indépendante, il n’y a rien de bon à attendre. Sur 54 pays africains, pas un seul n’a soutenu les sanctions américaines et de l’OTAN contre la Russie. Pendant ce temps, l’Europe sur laquelle on fondait tant d’espoirs est complètement sous la coupe des Américains.

Je n’aurais jamais pensé que le capital allemand lèverait les mains en l’air et se coucherait sous les Américains. Je n’aurais jamais pensé que ce “coq gaulois” de Macron nous menacerait de ses forces armées. C’est n’importe quoi !

Je n’aurais jamais pensé que ces nains de la Baltique se mettraient à hurler à la guerre nucléaire. Il n’ont personne pour combattre ! Et d’ailleurs ils n’ont jamais fait la guerre. Nous l’avons vécue pendant des générations. Lors de nos événements de masse, nos 1 500 agents de sécurité sont tous des officiers. Des gens qui ont combattu dans le Caucase, en Afghanistan. Ils savent ce qu’est la guerre.

Nous avons envoyé 132 convois dans le Donbass depuis le premier jour de la guerre. Le 23 février et le 8 mars, nous avons apporté 300 tonnes de matériel. Aussi bien dans les tranchées que les orphelinats, écoles, hôpitaux. Nous apportons une aide fraternelle. Mais nous sommes des gens absolument pacifiques.

Avec Nikolai Mikhailovich Kharitonov, nous avons chassé l’OTAN de la Crimée en 2006. L’OTAN avait envoyé deux avions à Feodosia : l’un depuis une base en Italie et l’autre depuis la Norvège. Nous avons alors rassemblé 15 000 personnes et nous les avons encerclés. Au bout d’une semaine, ils se sont enfuis. Car aucun parachutiste n’a plus de cinq jours de nourriture.

Et si on nous avaient écoutés, il n’y aurait pas eu de guerre. Nous avions créé notre propre “soft power” en Ukraine. Dans les 25 régions, il y avait des sections du parti communiste, des organisations de femmes, de jeunes, du mouvement Komsomol, des organisations créatives.

Aujourd’hui, notre député Bortko se produit brillamment dans l’émission “En direct de Petersbourg”. Hier, il a raconté une merveilleuse histoire sur l’Ukraine. Combien de Polonais y ont été massacrés. Comment les nazis et les banderistes se sont comportés. Je leur dis depuis longtemps : montrez-leur, et beaucoup de gens se réveilleront et se rendront compte de ce qui les attend demain.

Mais aujourd’hui, nous devons tout faire pour surmonter et vaincre le fascisme. Et pour cela, nous devons disposer d’une supériorité de trois à un. Il est donc urgent de prendre des décisions. Elles devront être prises, et il n’y a pas moyen d’y échapper. C’est pourquoi nous n’avons qu’une seule solution : “La gauche au pouvoir ! Unir la société autant que possible, réviser la politique financière, soutenir la nationalisation de la base de minéraux et de matières premières et des industries stratégiques. Adopter un programme de développement pour au moins dix ans. Unir au maximum les forces et soutenir ceux qui défendent notre patrie contre le nazisme et le fascisme.

J’ai servi pendant trois ans en Allemagne dans un groupe de soldats soviétiques des services de renseignements spéciaux. Je sais ce qu’est la “dénazification”. Nous avons passé dix ans à purger l’Allemagne, en commençant par les manuels scolaires et les éducateurs, et en terminant par tout le reste. Et aujourd’hui, en Allemagne, on discute pour savoir s’il faut donner des Taurus pour attaquer le pont de Crimée.

D’une manière générale, ces discutions auraient pu être évitées depuis longtemps, même si je n’exclus pas la possibilité d’une fuite intentionnelle. J’ai pris la parole à de nombreuses reprises au Conseil de l’Europe ; I.I. Melnikov, N.M. Kharitonov et moi-même y avons travaillé pendant de nombreuses années. Dès que j’ai parlé en faveur de l’addition des potentiels de l’Europe et de la Russie, l’ambassadeur américain est venu me voir en courant et n’a pas hésité à me dire : notre tâche principale est de veiller à ce que la Russie et l’Europe n’additionnent pas leurs potentiels.

Et maintenant, les États-Unis font des pieds et des mains : les liens économiques ont été rompus, les oléoducs ont sauté, et maintenant ils veulent les pousser à provoquer une opération militaire qui se terminera par la défaite de l’Allemagne. Ainsi, lorsqu’ils ont fait sauter trois tuyaux, nous aurions dû couper trois câbles et quelques tuyaux qui passent par là, et tout aurait été terminé.

Personne ne négocie avec les terroristes. Et nous avons tout ce qu’il faut pour cela : une expérience unique de la lutte contre les Basmatchis, les bandits et les terroristes.

Hier, le film “SMERSH” a été projeté, de quoi s’agit-il ? Avant la réunion des “Trois Grands” en Crimée, 800 tchékistes sont venus et ont tout passé au peigne fin. Sinon, les Trois Grands auraient été tués et la Seconde Guerre mondiale aurait pris une autre tournure pour nous. Il faut donc être capable de travailler, de penser, de faire preuve de volonté et de caractère.

C’est pourquoi notre équipe (je la remercie beaucoup, d’abord Nikolai Mikhailovich Kharitonov) a fait preuve d’une rare volonté dans ces élections et a proposé un vrai programme. Tous, Poutine, Mishustin, Volodine, Matvienko, devront l’étudier attentivement – je l’ai envoyé à chacun d’entre eux. Ils devront appliquer ce programme, ils n’ont pas le choix !

Depuis 1991, lorsque l’idée russe, le patriotisme soviétique et notre victoire ont été trahis par Eltsine, Gorbatchev, Yakovlev, Chevardnadze et toute la bande de salauds, les Russes ont perdu 31 millions de personnes, plus que les 20 millions de personnes au cours de la Grande Guerre patriotique.

Vous ne trouverez pas une seule région russe qui n’ait pas été “réduite” : ma région d’Orel – de 160 000 personnes, la région de Toula – de 400 000 personnes, la région de Nijni-Novgorod – de 700 000 personnes. Mais les Russes sont le peuple qui forme l’État, sans lequel personne ne peut maintenir l’unité de ces étendues. C’est pourquoi la question du changement de cap politique se pose avec acuité, et j’espère que ces élections résoudront le problème.

Ainsi, en son temps, Eltsine a été acclamé : il vivait à proximité, il s’est tenu sur le seuil de cette polyclinique pendant 5 minutes et n’y est même pas entré. Pourtant, lorsqu’il a été élu député, il a dit : “Je suis avec le peuple”. Une fois, il a pris un trolleybus, a parcouru deux arrêts de la station de métro Mayakovskaya à la station de métro Belorusskaya. Et c’est tout – il n’est plus jamais remonté dans les transports publics : deux longues limousines le suivaient.

Je n’ai jamais vu un dirigeant aussi ivre et traître de ma vie. J’avais prévenu : ne votez pas pour lui, vous crierez vous-même au voleur plus tard. Mais ils l’ont suivi, comme hypnotisés, et aujourd’hui personne n’admet avoir voté pour Eltsine.

Eltsine a été amené jusqu’à l’élection des députés dans la salle des colonnes avec seulement 6 voix. Ensuite, il a été propulsé président du Soviet suprême, et la bacchanale a commencé, lorsque toutes vos économies ont été transformées en poussières et que tous vos biens ont été dilapidés.

Ensuite, Navalny a été propulsé sur le devant de la scène – d’où sortait-il ? Lorsqu’il a été candidat à la Mairie de Moscou, j’ai demandé : qui l’a fait sortir ? Et ils m’ont montré le Kremlin. Ils l’ont fait enfler, et maintenant ils lèvent les bras au ciel.

Et aujourd’hui, nous pouvons déjà dire : vous étiez encore là, à faire monter Davankov. J’ai dit dans mon discours à la Douma : “Qu’est-ce que c’est que ce “nouveau peuple” ? Pas un mot nouveau, pas une loi nouvelle, rien de nouveau ! Pas une seule idée nouvelle : ils rassemblent tous les mécontents et ceux qui veulent que la Russie soit perdante.

Vous avez fait venir Eltsine et installé Tchoubaïs et Gaïdar : ce sont des “réformateurs” qui n’ont jamais planté un clou dans un mur de leur vie ! Ils ont vendu vos biens sous la dictée des Américains pour moins de 3% de leur valeur réelle. En Amérique, ils passeraient sur la chaise électrique pour une telle chose, et en France, ils écoperaient de 20 ans de prison.

On ne peut pas se prendre deux fois le même râteau. Nous avons vécu la guerre et nous payons maintenant de notre sang la trahison, le mensonge et l’abomination. J’ai écrit un livre entier sur le fait que l’Occident a bâti sa prospérité sur la violence, le mensonge et le sabotage. Depuis 200 ans que les États-Unis existent, leur stratégie n’a pas changé : sabotage et expansion.

Et aujourd’hui, ils mènent une diversion après l’autre contre nous : regardez ce qu’ils font pendant les élections. Et ce n’est que si nous sommes forts, habiles et performants que nous serons respectés et reconnus. Notre “Programme de la victoire” est précisément conçu à cette fin.
Xuan
Un texte précieux pour comprendre la complexité de la guerre actuelle dans tous ses aspects, la contradiction principale et celles qui la remplaceront ensuite en Russie



Guerre des classes, guerre impérialiste, guerre existentielle… par Denis Parfenov


https://histoireetsociete.com/2023/02/18/guerre-des-classes-guerre-imperialiste-guerre-existentielle-par-denis-parfenov/


18 FÉVRIER 2023

Oui la révolution bolchevique a été la tentative de transformer l’histoire dans un processus conscient par lequel les classes exploitées privilégiaient leur exigence de paix, de justice et de développement en s’emparant des leviers politiques pour accélérer les tendance objectives qui étaient déjà à l’œuvre dans la transformation des forces productives, la relation des êtres humains à la nature. Il n’y aura jamais de révolution socialiste sans un parti communiste capable de donner les moyens d’émancipation aux exploités, d’en faire les protagonistes de l’Histoire dans une alliance avec toute la créativité humaine.

Comme nous le répétons souvent ici la guerre est au cœur de la réflexion des communistes, parce que celle-ci est à la fois insupportable et met à nu jusqu’à la mort la nature de l’exploitation, le développement des forces productives vers l’autodestruction au lieu de la libération. Il y a eu la trahison de la IIe internationale, et il y a aujourd’hui l’appréciation de l’intervention en Ukraine:

“l‘action militaire en Ukraine a les caractéristiques d’une guerre de libération, pour protéger les intérêts de la partie russophone et pro-russe de la population ukrainienne contre le régime criminel pro-américain nazi-banderovite de Kiev. Dans le même temps, il n’y a pas lieu d’idéaliser la situation ; les hauts responsables oligarchiques de la Fédération de Russie ont en fait parasité les aspirations de la population du Donbass à s’échapper de la junte ukrainienne pro-occidentale et à revenir dans la famille unie des peuples frères qui a été criminellement détruite en 1991.”

Cette analyse dit la complexité mais aussi la nécessité de la lutte pour la paix en Ukraine mais aussi dans un monde multipolaire dont les composantes sont multiples mais où la seule certitude est la nécessité de battre l’OTAN et l’impérialisme dominant sans idéaliser les protagonistes. (note de Danielle Bleitrach et traduction de Marianne Dunlop)


https://kprf.ru/dep/gosduma/activities/215214.html

Un article qui examine les événements d’aujourd’hui et leur préhistoire dans une perspective matérialiste et de classe.

L’auteur, Denis Parfenov, est secrétaire du comité de la ville de Moscou du KPRF, et député à la Douma d’État.

“L’histoire de toutes les sociétés ayant existé jusqu’à présent a été l’histoire de la lutte des classes”.
Karl Marx et Friedrich Engels, Le Manifeste du Parti communiste (1848)

“Il y a une guerre des classes en cours, et c’est la mienne, la classe des riches, qui mène cette guerre, et nous sommes en train de la gagner”[1].
Warren Buffett, extrait d’une interview accordée au New York Times (2006)

Le rapport au Vème Plénum (novembre) du Comité Central du KPRF “Expérience de la démocratie soviétique et tâches du KPRF dans la lutte pour la vraie démocratie, le progrès social et l’amitié des peuples” a soulevé un certain nombre de questions historiques dans leur lien étroit avec la situation actuelle. Dans de nombreuses organisations du parti, le rapport fait l’objet de discussions animées, il est étudié et cité. Le présent article est une tentative de l’auteur de poursuivre la réflexion sur les idées exprimées dans le rapport sous un angle de classe.

Un antagonisme durable

La lutte des classes n’a pas seulement lieu dans le sens familier, presque “quotidien” du terme, sous la forme de luttes de travailleurs individuels ou de leurs groupes organisés sous la forme de syndicats pour de meilleures conditions de travail. La lutte des classes est au moins un processus à double sens. Du côté des salariés (le prolétariat), la lutte de classe au sens étroit du terme est l’effort susmentionné pour améliorer leur situation – réduire les heures de travail, augmenter les salaires, améliorer la protection sociale, etc. Dans un sens plus large, la lutte des classes de la part des travailleurs est une lutte de caractère politique, pour un changement de modèle de gouvernement, et dans sa forme la plus complète et la plus consciente, elle vise un changement de formation, c’est-à-dire un nouveau stade qualitativement plus élevé dans le développement de la société.

En ce qui concerne la classe des propriétaires des moyens de production, la situation est quelque peu semblable à un miroir. Tout comme les travailleurs ne mènent avant tout qu’une lutte économique, les capitalistes s’efforcent également de baisser les salaires, d’allonger la durée du travail, de réduire les garanties sociales, etc. Les employeurs ont, en règle générale, un grand avantage en l’absence d’organisation et de solidarité ouvrières et le fait que le patron agisse comme chef d’une structure déjà organisée lui donne un avantage sur le syndicat qui est encore en cours de formation. Naturellement, la lutte des capitalistes pour leurs intérêts ne se limite pas au niveau des entreprises individuelles et, en règle générale, acquiert un caractère politique sous la forme de tentatives d’influencer la politique de l’État par l’intégration des capitalistes dans les structures de l’État ou par l’intégration de mandataires dans ces structures, ou encore par l’occupation de postes de direction dans les grandes associations capitalistes par des représentants du pouvoir de l’État. Au stade de l’impérialisme, il est déjà tout à fait approprié de parler d’un très haut degré de fusion entre le sommet de l’appareil d’État et la grande entreprise oligarchique privée, qui est l’un des traits distinctifs du capitalisme monopolistique d’État. Lénine l’exprime ainsi : “L'”union personnelle” des banques avec l’industrie est complétée par l'”union personnelle” de ces sociétés et d’autres avec le gouvernement”[2].

En raison de leur relatif petit nombre, les chefs d’État et les grandes sociétés, agissant comme une sorte de “capitaines” de l’ensemble de la classe capitaliste, sont en mesure de se consulter directement et d’élaborer des décisions stratégiques visant à garantir les intérêts à long terme de leur classe. Cela les distingue des larges masses prolétariennes qui, précisément parce qu’elles sont extrêmement nombreuses, ont souvent de grandes difficultés à assurer une action cohérente et à élaborer et mettre en œuvre des solutions.

Les classes et la société

Les classes ne considèrent pas la tâche d’améliorer la société comme une fin en soi, comme une abstraction. Pour elles, cette tâche est en général concrète et consiste à améliorer la société dans la mesure seulement où cela peut améliorer leur propre situation. Autrement dit, les capitalistes sont prêts à investir dans la science, les innovations, les inventions, à contribuer au développement de l’intellect et de la santé des gens, à améliorer leur niveau et leur qualité de vie, dans la mesure où toutes ces activités sont couvertes par des besoins solvables. S’il n’y a pas de besoins solvables, il n’y a pas de demande ; s’il n’y a pas d’opportunité pour le capitaliste de faire du profit, une personne talentueuse, une entreprise prometteuse, ou même une branche entière de la connaissance ou de la production ne recevra pas un centime d’investissement et sera vouée à la décadence.

Pour la même raison, le prolétariat est plus intéressé que quiconque, et à l’époque actuelle plus que jamais, par le progrès social total, puisque celui-ci est la condition pour assurer non seulement un avenir décent, mais l’existence même de cet avenir, c’est-à-dire la possibilité de la survie élémentaire de la grande majorité du peuple. Le capitalisme a déjà créé des industries et des sciences suffisamment avancées pour offrir des moyens de destruction de l’homme lui-même et de son environnement sans précédent par leur puissance et leur rapidité. En ce sens, le prolétariat a intérêt à maîtriser au maximum les moyens de gestion et de développement social afin de transformer son potentiel en une direction constructive. Le moment où il prend le pouvoir, déclenchant ainsi la réorganisation de la société dans son ensemble et créant une nouvelle formation, constitue l’essence de la révolution sociale.

Mais qu’est-ce qui différencie notre révolution, la révolution communiste (le socialisme, car le socialisme est la première phase du communisme), des autres ? C’est l’influence plus grande que dans les époques précédentes d’une direction intentionnelle, délibérée, sur la transformation révolutionnaire. Ce fait est objectivement préparé même dans la phase capitaliste du développement et est une conséquence de la formation de monopoles et de grandes entreprises, qui peuvent avoir une grande influence sur l’économie de pays entiers et même à l’échelle mondiale. En d’autres termes, sous le règne des monopoles, “la zone des lois économiques fonctionnant automatiquement se rétrécit et la zone de régulation consciente par les banques s’étend énormément, de sorte que la responsabilité économique nationale de quelques dirigeants s’accroît également énormément”[3]. C’est précisément cette gestion consciente par quelques-uns sous le capitalisme dans l’intérêt de la classe capitaliste et, surtout, de sa croûte supérieure des propriétaires les plus grands et les plus influents des moyens de production. C’est cette même gestion consciente de toutes les forces et ressources productives, mais dirigée pour le bien de la société, qui constitue la différence fondamentale entre le pouvoir de la majorité ouvrière et la domination des oligarques.

Pour la classe capitaliste et ses fleurons, la tâche d’assurer et de maintenir leur domination de classe est primordiale. La nécessité d’actions offensives constantes et vigoureuses, tant en termes de repartage du monde et d’assurance de toujours plus d’influence et de profits pour les capitalistes les plus puissants qu’en termes de suppression constante des tentatives des travailleurs de changer leur position dans la société, est l’essence de la lutte des classes de la part du grand capital.

En même temps, il peut aussi y avoir des luttes au sein des classes avec des résultats différemment orientés. La lutte au sein du prolétariat, c’est-à-dire entre les représentants de la majorité des travailleurs pour une place au soleil (sous la forme de briseurs de grève, de soumission au patronat, de non-participation aux actions de solidarité, de division des travailleurs selon des lignes nationales, de rejet de l’internationalisme, de scissions au sein du mouvement de gauche, etc.), conduisant à un affaiblissement de l’ensemble du mouvement ouvrier, est indirectement une forme de lutte de classe entre exploiteurs et exploités. Les luttes au sein de la classe capitaliste (résistance du capital national à l’empiètement des entreprises internationales, guerres commerciales, et même opposition énergique à l’expansion des puissances impérialistes) peuvent, dans une certaine mesure, être bénéfiques au prolétariat.

En d’autres termes, une plus grande solidarité et cohésion entre les prolétaires est utile à la cause de l’émancipation de la classe ouvrière et nuisible aux exploiteurs. Moins de solidarité et de cohérence entre les prolétaires, le conflit d’intérêts au sein du prolétariat entre différents groupes de travailleurs, est nuisible à la cause de l’émancipation de la classe ouvrière et utile aux exploiteurs. De même, une plus grande solidarité et cohérence entre les capitalistes est nuisible à la cause de l’émancipation de la classe ouvrière et utile aux exploiteurs. En revanche, une solidarité et une cohérence moindres entre les capitalistes, ces derniers se disputant les sphères d’influence et les profits, peuvent être bénéfiques à la cause de l’émancipation de la classe ouvrière et préjudiciables aux exploiteurs. Cela ne veut pas dire qu’un travailleur individuel ou un groupe de travailleurs pourrait être mieux loti suite à l’interruption de la grève ou à la défaite des luttes révolutionnaires, tout comme un capitaliste individuel ou une alliance de capitalistes pourrait bien être mieux loti suite à une série de fusions et d’acquisitions conflictuelles, ou même suite à une guerre. Le point est que la mesure ultime de tout événement donné est d’être capable d’identifier les intérêts sous-jacents d’une classe ou d’une autre, et de comparer la dynamique de l’équilibre changeant du pouvoir entre les classes dans la totalité des circonstances. En d’autres termes, il faut distinguer le gain ou la perte que la classe capitaliste obtiendra, le bénéfice ou le dommage que la classe prolétarienne obtiendra, et seulement ensuite faire des évaluations.

Non-guerre et non-paix

Tout phénomène tend à avoir plusieurs dimensions. Cela est vrai tant pour la vie et les actions des individus que pour les grands systèmes politiques. C’est d’autant plus vrai en ce qui concerne les événements à grande échelle tels que les guerres. Beaucoup de choses ont été dites sur la guerre depuis l’Antiquité, du célèbre traité de Sun Tzu sur l’art de la guerre aux textes hiéroglyphiques mayas déchiffrés relativement récemment, en passant par l’héritage de Clausewitz et le concept actuel de guerre réseau-centrée du Pentagone. Il convient de noter que dans ses ouvrages et “dans ses revues militaires, Engels apparaît comme un grand spécialiste militaire, un expert profond de l’histoire militaire et de l’état des forces militaires modernes”[4]. D’autres figures du mouvement communiste international, dont K. Marx, V.I. Lénine, I.V. Staline et d’autres, ont également abordé ces sujets.

L'attention considérable portée par les communistes aux guerres n'est pas un hasard. Le capitalisme est né dans le feu des guerres - civiles et interétatiques - contre les anciennes monarchies féodales et les révolutions bourgeoises, et en se renforçant et en atteignant le stade impérialiste de son développement, il a rendu les guerres mondiales possibles.
Il est bien connu que les intérêts du grand capital ne se limitent en aucun cas aux frontières nationales. Cherchant à accroître leurs profits et à développer de nouveaux marchés, surtout après la phase dite de mondialisation, la formation d’un marché mondial de facto des biens et services et des capitaux d’emprunt, les États bourgeois et leurs alliances, travaillant main dans la main avec les plus grandes sociétés transnationales, luttent continuellement pour la redistribution des sphères d’influence. Cette redistribution est possible, comme Lénine l’a souligné à juste titre, principalement sur la base de la force, c’est-à-dire qu’il existe une menace constante de passage d’une lutte relativement pacifique (par le biais de fusions et d’acquisitions, d’espionnage industriel, de corruption, d’actions des services secrets, etc.) à une lutte directement non pacifique, qui a lieu par des moyens militaires. “Les cartels internationaux <…> ne nous montrent-ils pas un exemple de division et de redistribution du monde, de passage d’une division pacifique à une division non pacifique et inversement ? Le capital financier américain et autre, qui a divisé le monde entier pacifiquement, avec la participation de l’Allemagne, <…> ne redistribue-t-il pas maintenant le monde sur la base de nouveaux rapports de force, en changeant de manière totalement non pacifique ?”[5]. Pour la classe capitaliste, de telles guerres, même mondiales, sont aussi une lutte de classe, menée à l’échelle internationale et visant à la réalisation de la domination de classe des plus grands propriétaires des moyens de production – les entreprises et les gouvernements les plus puissants des pays impérialistes.

Toute l’histoire des 20e et 21e siècles prouve de manière concluante que les puissances impérialistes poursuivent une politique d’expansionnisme extrêmement agressive. Les grandes crises du capitalisme ont déjà conduit à deux guerres mondiales qui ont entraîné des dizaines de pays et des centaines de peuples dans le carnage mondial, et fait des dizaines de millions de victimes. La politique de l’impérialisme mondial à l’égard de notre pays est devenue extrêmement agressive, dès les premiers jours de l’émergence de la Russie soviétique et tout au long de l’histoire de l’URSS jusqu’à son dernier jour, – littéralement pas un seul instant la pression étrangère, la menace militaire, les sanctions, la préparation d’opérations de reconnaissance, subversives et autres, le déploiement de la guerre informationnelle-psychologique n’ont cessé.

Les guerres passées et présentes exigent une réflexion et des évaluations appropriées de la part des partis communistes et ouvriers du monde entier, car c’est à travers les attitudes envers la guerre que la loyauté des partis à la cause de l’émancipation des travailleurs de l’exploitation a souvent été testée. Le célèbre effondrement de la IIe Internationale, accompagné de la trahison des intérêts du prolétariat par la plupart des forces sociales-démocrates européennes par leur retrait de la propagande active contre la guerre et leur soutien aux prêts de guerre, a révélé la grave vulnérabilité du mouvement de gauche en temps de guerre. Déjà à l’époque, les capitalistes de chacun des États-nations ayant pris part à la Première Guerre impérialiste mondiale mettaient en effet la gauche devant le choix d’affronter toute la force de l’appareil répressif des États bourgeois, d’être accusée de trahison nationale, de collaborer avec des puissances étrangères et d’être alors soumise aux persécutions les plus sévères, ou de maintenir les structures de parti durement acquises et de continuer à travailler dans le cadre légal. Une sorte de “choix entre réputation et organisation”. Un choix similaire doit être fait par la gauche dans un certain nombre de pays post-soviétiques au capitalisme temporairement victorieux.

La complexité du phénomène de la guerre elle-même découle du caractère complexe des acteurs qui y prennent part. Derrière les affrontements entre États se cachent les complexités des intérêts de grands groupes sociaux et de classes sociales, au sein desquels de graves conflits d’intérêts peuvent également survenir.

Les subtilités et la dualité de la SVO

De ce point de vue, les événements de ces derniers mois, lorsque la campagne en Ukraine a été menée comme une opération militaire spéciale, ont une fois de plus montré à quel point le processus de lancement des opérations militaires peut être complexe. L’auteur de cet article a déjà abordé les événements qui ont débuté le 24 février 2022 dans un article intitulé “Les nations ont besoin de paix !”[6]. En bref, son contenu peut être transmis comme suit : la campagne militaire dans le Donbass, initiée par les dirigeants russes, a une double nature.

Premièrement, les événements en direction de l’Ukraine sont une conséquence directe de la destruction tragique de l’URSS, lorsque le pays a été divisé artificiellement en traçant des frontières qui ne correspondaient pas aux réalités historiques, démographiques ou politiques, le pays a été littéralement déchiré vivant, et cette vieille blessure ne pouvait que se faire sentir, ce qui est arrivé.

Deuxièmement, l’action militaire en Ukraine a les caractéristiques d’une guerre de libération, pour protéger les intérêts de la partie russophone et pro-russe de la population ukrainienne contre le régime criminel pro-américain nazi-banderovite de Kiev. Dans le même temps, il n’y a pas lieu d’idéaliser la situation ; les hauts responsables oligarchiques de la Fédération de Russie ont en fait parasité les aspirations de la population du Donbass à s’échapper de la junte ukrainienne pro-occidentale et à revenir dans la famille unie des peuples frères qui a été criminellement détruite en 1991.

Troisièmement, les hostilités montrent les signes d’une redistribution impérialiste des sphères d’influence, car un État capitaliste plus faible, représenté par la Fédération de Russie, tente d’arracher l’Ukraine à l’orbite d’influence d’un adversaire plus fort – l’Occident collectif et le bloc militaire et politique agressif de l’OTAN, dirigé par le principal prédateur impérialiste de la planète – les États-Unis d’Amérique.

De cette double nature du conflit en question découle également la dualité de la position de la gauche, qui est tout à fait évidente, y compris dans la sphère publique. Un certain nombre d’organisations et de personnalités ont déclaré leur opposition à la “non-guerre” et ont accusé la gauche patriotique qui la soutenait de chauvinisme social et de déviation des intérêts de la classe ouvrière, établissant des analogies directes avec les événements de la Première Guerre mondiale déjà mentionnés. Une autre partie du segment “rouge” du champ politique, plus patriotique, à gauche, menée par le KPRF, parle d’un soutien critique à l’opération spéciale et envoie même certains de ses camarades au front pour combattre les criminels nazis et leurs mécènes de l’OTAN. Une partie de la gauche appelle même ouvertement à soutenir le gouvernement actuel, en fermant les yeux sur la perniciosité du système capitaliste, l’aggravation de la crise du capitalisme et les problèmes internes de la Russie.

Il semble que cette dualité du phénomène lui-même, entraînant une dualité de perception et d’interprétation, doive être surmontée et que des options de compréhension des événements actuels et de traitement de ceux-ci, acceptables pour la majorité des camarades en lutte contre le capitalisme, doivent être élaborées.

Il est important de ne pas oublier que le Printemps russe de 2014 est une série d’événements qui ont les caractéristiques d’une révolution populaire de nature nettement de gauche. Les communistes ont été directement impliqués dans la création de la DNR et de la LNR. En particulier, B. A. Litvinov, chef du Parti communiste de la RPD et désormais membre du KPRF et chef du comité régional de Donetsk du KPRF, était l’un des auteurs de la constitution de la RPD. Le Parti communiste de la Fédération de Russie a soulevé la question de la reconnaissance de l’indépendance des républiques de Donetsk et de Lougansk au printemps 2014, à la suite des référendums sur le statut des républiques. Malheureusement, la suite des événements a montré que les administrateurs du Kremlin ont réussi à saper assez efficacement les tentatives de création des républiques populaires sur de véritables principes socialistes, et de nombreux commandants et dirigeants de terrain sont ensuite morts dans des tentatives d’assassinat ou ont été tués au combat.

Des brigands poltrons

La bourgeoisie russe se trouvait dans une position extrêmement intéressante. D’une part, pour un bon nombre d’entreprises en Russie, même le retour de la Crimée dans son port d’attache a été une source de sérieux désagréments en raison des sanctions occidentales. Un certain nombre de grandes entreprises (comme les opérateurs de téléphonie mobile ou la Sberbank) n’ont jamais commencé à opérer en Crimée, même des années après son rattachement à la Russie. Cela montre clairement que l’orientation vers l’Occident et l’interaction avec les partenaires commerciaux des États-Unis et de l’UE sont bien plus prioritaires pour la bourgeoisie russe que la protection des intérêts du pays. Rien n’a changé en ce sens après le 24 février 2022, et ce qui est encore plus évident, c’est le désir des capitalistes russes de sauver autant que possible leurs actifs des sanctions occidentales fortement accrues, ce qui est clairement visible dans le comportement de certains oligarques comme Roman Abramovitch, qui, selon les médias, donne des iPhones aux nazis libérés de captivité, ou Oleg Tinkov, qui s’est débarrassé de certains actifs russes et fait des déclarations fracassantes. Cela n’a rien de surprenant, puisque la Fédération de Russie elle-même, sous sa forme bourgeoise actuelle, est étroitement liée au capital mondial à bien des égards, en raison de cette politique expansionniste agressive de l’Occident et de la destruction de l’Union soviétique qui lui est étroitement associée. Intégrés dans l’économie capitaliste mondiale avec le droit peu enviable d’être un appendice des matières premières, le pays et sa bourgeoisie locale, notablement renforcée au cours des “grasses années 2000&#8243;, sont devenus de plus en plus affirmatifs quant à leurs intérêts nationaux (sous le capitalisme, ces intérêts sont généralement remplacés par ceux de la classe dominante) et revendiquent des positions plus convaincantes dans le prestigieux club des grandes puissances. Cependant, dès qu’il s’est agi – certes indirectement, mais déjà d’une confrontation musclée avec l’Occident, dont le régime nazi d’Ukraine est aujourd’hui une sorte d’avatar – il est apparu que la bourgeoisie russe était faible et vulnérable. L'”élite” intérieure est fidèle à son propre rôle de gestionnaire des ressources naturelles du pays, une sorte de vendeur pour les maîtres étrangers sur le territoire sous leur mandat. C’est pourquoi une partie considérable de l'”élite” est lâche et prête à abandonner même les intérêts de son propre État bourgeois, juste pour garder une partie du butin du peuple et conserver le droit de s’asseoir sur les flux d’argent et de marchandises.

En d’autres termes, le paradoxe de la situation est que l’entreprise qui se cache derrière les politiciens bourgeois, généralement intéressée à mener des guerres impérialistes dans un but de pillage et de profit colonial, s’est avérée, dans le cas de la Russie, tellement dépendante de ses contacts et de ses mécènes étrangers, et donc craintive et docile, qu’il est de loin préférable pour elle d’échanger les ressources et les intérêts du pays “contre la paix” plutôt que de se comporter comme un brigand impérialiste classique.

Toutefois, il ne faut pas croire que les capitalistes russes sont des nigauds et qu’ils manqueraient une occasion de profiter des territoires acquis. Les quatre nouvelles régions comptent environ 8 millions d’habitants, des terres arables fertiles et une industrie sérieuse (l’oblast de Donetsk a généré à lui seul environ 16 % du PIB de l’Ukraine jusqu’en 2014). Il y a donc là aussi un potentiel d’exploitation considérable.

L'”étrangeté de la guerre” a suscité et continue de susciter de nombreuses questions : les premières discussions dans le domaine public par les autorités au sujet de frappes sur les infrastructures et les centres de décision (des attaques que les dirigeants russes promettent depuis longtemps, mais auxquelles ils ne parviennent toujours pas à se décider) n’ont eu lieu qu’environ un mois et demi après le début de la SVO, et les frappes elles-mêmes seulement 7 mois plus tard et seulement après l’attaque du pont de Crimée. Dans le même temps, le bombardement plus ou moins sérieux de l’infrastructure énergétique de l’ennemi a commencé, et les principales voies de transport – chemins de fer, dépôts, ponts, tunnels, ports, oléoducs, etc. sont restées en grande partie intactes, assurant le flux ininterrompu de marchandises de l’Ukraine vers l’Ouest et d’armes de l’Ouest vers l’Ukraine. Toutefois, si nous gardons à l’esprit le lien organique entre l’oligarchie russe et ses maîtres occidentaux, une “drôle de guerre” impliquant une utilisation très limitée des capacités militaires russes pour une guerre directe ne semble plus si étrange. Il est difficile de s’attendre à une action militaire vigoureuse à pleine puissance de la part d’un pays dont une partie considérable de la classe dirigeante est plus étroitement liée aux intérêts des néo-colonisateurs étrangers qu’à ceux d’une bourgeoisie, même à orientation nationale, et encore moins aux intérêts du peuple.

Ce qu’ils professaient, ils l’ont obtenu.

L’annonce de la soi-disant “mobilisation partielle” a également provoqué une grande confusion dans l’esprit du public russe. Pour une partie non négligeable des citoyens vivant dans le cadre d’un contrat social tacite “nous sommes nous-mêmes et les autorités sont elles-mêmes” (c’est-à-dire que nous ne nous intéressons pas à la politique et essayons de survivre comme nous le pouvons), la nécessité inattendue de prendre une part active au destin du pays a provoqué une tempête d’émotions. Pour des centaines de milliers de personnes, la meilleure solution était de quitter immédiatement le pays, ce qui a été fait. De nombreux “archi-patriotes”, et ceux qui étaient qui se sentaient simplement concernés, ont été choqués par cet exode, et des voix se sont fait entendre pour accuser directement nos compatriotes de les trahir dans un moment aussi difficile.

Mais faut-il inclure indistinctement tout le monde dans les rangs des renégats ? Pendant les 30 années post-soviétiques, l’idéologie non déclarée du fondamentalisme de marché quasi-libéral a régné en maître dans le pays. L’un de ses éléments importants est l’imposition constante à la société de fausses valeurs sur la nécessité d’une lutte permanente pour la survie, que “l’homme est un loup pour l’homme”, qu’il faut “enfoncer la tête sous l’eau à celui qui se noie”, que la mesure du succès est l’argent, etc. De telles choses ont été diffusées d’une manière ou d’une autre par tout l’arsenal de la propagande bourgeoise, des médias au système éducatif. La célèbre déclaration de l’ancien ministre russe de l’Éducation et de la Science et actuel assistant présidentiel A.A. Foursenko est très typique dans ce sens : “La principale erreur de l’école soviétique est d’avoir élevé un homme-créateur, et la tâche de l’école d’aujourd’hui est d’élever un consommateur qualifié” [7]. Faut-il s’étonner que si les gens ont subi un lavage de cerveau par des mensonges bourgeois pendant 30 ans, une partie de la population ne peut s’empêcher d’en être affectée. En fait, l’État a obtenu quelque chose dans lequel il a investi de l’argent – des personnes dotées d’un certain état d’esprit et d’un certain caractère, habituées à vivre avant tout pour elles-mêmes. Il n’y a donc rien de surnaturel dans le départ de certains citoyens du pays sur fond d’annonce de mobilisation. Si les autorités veulent vraiment trouver le coupable, il leur suffit de se regarder dans le miroir.

Il en va tout à fait de même en ce qui concerne la logistique des mobilisés. Le fait que la grande puissance, que sans aucun doute la Russie peut et doit être, s’est avérée ne pas être entièrement préparée à accueillir 300 000 hommes dans l’armée ne peut que parler de la plus grave dégradation du système de gestion et de la plus grave corruption. Les excès dans le travail des bureaux d’enregistrement et d’enrôlement militaire, les cas d’arbitraire et d’anarchie de la part de ceux qui étaient censés fournir un soutien organisationnel à la mobilisation et le respect des droits des citoyens sont également des signes indubitables d’une profonde décomposition du pouvoir.

Une conséquence implicite du début de la SVO est l’action forcée de l’élite dirigeante dans le développement de la production industrielle. Il est clair que la politique économique indigente dans ses principales caractéristiques est toujours en place, mais l’accent se déplace lentement mais partiellement vers les besoins du front, qui ne peuvent être atteints sans un essor de l’industrie. La conséquence en sera inévitablement une augmentation des rangs du prolétariat, surtout de la partie la plus avancée du prolétariat – les ouvriers industriels. En même temps, le niveau d’exploitation augmentera inévitablement, car les capitalistes ne seraient pas eux-mêmes si, même en temps de guerre, ils n’essayaient pas d’exiger trois peaux du travailleur. Il s’agit là d’une des conditions préalables importantes aux changements sociopolitiques futurs, car avant que la question du dépassement du capitalisme puisse être sérieusement posée, la bourgeoisie devra d’abord renforcer involontairement son fossoyeur, le prolétariat.

La capitulation ne peut être défendue

L’une des raisons qui nous obligent à considérer la SVO comme une guerre à part entière contre l’Occident collectif avec tout le sérieux voulu est la nature particulière de la guerre qui est apparue depuis le milieu du vingtième siècle environ. La Seconde Guerre mondiale, la création de la théorie de la supériorité raciale, l’élévation de cette dernière au rang de politique d’État et la création de machines pour la destruction industrielle des êtres humains – ont ouvert une nouvelle page dans l’histoire de la guerre. Désormais, l’ennemi pouvait venir dans un pays étranger non seulement pour asservir la population et imposer sa culture, mais aussi pour exterminer le peuple uniquement sur la base du sang. Même après la défaite des pays de l’Axe et l’abandon formel de la théorie raciale, les idées nazies n’ont pas disparu, mais sont seulement passées de mode et sont passées de la proclamation ouverte à la profession secrète. Les impérialistes américains, en fait, ont adopté les fondements de cette doctrine, couvrant leurs aspirations agressives de déclarations de “lutte pour la liberté, la démocratie et les droits de l’homme” et pour la “prospérité de la civilisation mondiale”. L’hystérie russophobe généralisée qui se déchaîne actuellement dans un certain nombre de pays, associée à la stigmatisation de la population russe pour des raisons nationales et culturelles, confirme de manière éclatante que les idées nazies n’ont pas seulement pris racine dans les cercles dirigeants de l’Ukraine, mais qu’elles empoisonnent l’esprit de nombreuses personnes en Europe et au-delà avec leurs miasmes. La volonté des adversaires de la Russie de ne pas se contenter d’abattre le pays militairement ou économiquement est un moyen d’abattre les gens qui l’habitent. À cet égard, la grave catastrophe démographique qui se poursuit depuis presque toutes les années post-soviétiques ajoute un caractère particulièrement tragique à la situation. La population de la Russie est déjà en baisse constante. En 2018, après l’augmentation de l’âge de la retraite, il y a eu une accélération de la réduction et de l’extinction de la population, et dans la période post-soviétique, il y a eu un taux choquant d’environ 1 million de personnes chaque année. En ce sens, l’impact du capitalisme sur notre pays est des plus évidents : sous l’oppression des gestionnaires de capitaux étrangers sous la forme d’une oligarchie locale, la population diminue progressivement, dépeuplant le vaste pays, et en cas de défaite de la Russie dans la confrontation globale avec l’Occident et d’arrivée au pouvoir de partisans encore plus ardents de ce dernier, la vitesse de la disparition des peuples russes et autres ne fera qu’augmenter, entraînant encore plus rapidement la disparition finale d’une puissance mondiale. En ce sens, le soutien des patriotes de gauche à l’opposition active aux tentatives de l’Occident d’assurer la défaite militaire de la Russie par le biais de l’Ukraine est l'”achat” de temps supplémentaire pour essayer de changer le système socio-économique de la Russie en un système socialiste, qui est la seule chose qui puisse interrompre la tendance à l’extinction de la nation et à l’extinction du pays.

Anticipant probablement sa condamnation historique, le système de pouvoir russe résiste désespérément à toute tentative de faire bouger la classe dirigeante. Ces dernières années, la tendance à “serrer la vis” s’est nettement accentuée avec l’apparition de mesures anticovid, suivies d’actions militaires. La SVO est déjà devenue une excuse commode pour la classe dirigeante pour restreindre de nombreux droits et libertés : il est devenu difficile d’organiser des manifestations de rue, même sous la forme de réunions avec les députés (et les récents amendements à la loi sur les agents étrangers restreignent encore ces possibilités, rendant les manifestations de rue illégales dans presque 100% des cas), et pendant un certain temps en 2022, la tenue même des élections a été mise en doute. La manipulation de la volonté des électeurs et la fraude électorale par le vote électronique sont devenues extrêmement effrontées et cyniques, les poursuites pénales contre la dissidence et la répression des protestations des travailleurs sont devenues de plus en plus dures. La nature de plus en plus virulente de la dictature de la bourgeoisie, qui est l’une des conséquences de l’entrée en guerre de la Russie, ne doit pas seulement être sévèrement condamnée par les forces patriotiques de gauche, mais doit aussi être dénoncée sans relâche comme l’une des menaces les plus graves pour la société. En combattant le nazisme et le fascisme en Ukraine, les autorités russes elles-mêmes exposent les caractéristiques de plus en plus hideuses de la domination de classe du grand capital, dans laquelle on peut facilement voir certains éléments de la fascisation du régime politique. C’est le devoir sacré de toutes les forces saines de la société de s’y opposer.

Le changement mondial

Malgré tout, nous pouvons sentir une augmentation évidente du sentiment de gauche sur la planète. Les succès des politiciens de gauche en Amérique du Sud, où des politiciens de gauche sont au pouvoir au Brésil, en Bolivie, à Cuba, au Venezuela et au Nicaragua, etc. ne font que confirmer que la crise mondiale croissante du capitalisme – économique, politique, morale, idéologique, culturelle, etc. – pousse inévitablement les gens à chercher une alternative. Dans ce contexte, l’hégémonie américaine s’affaiblit. Si l’Occident est certainement encore assez fort pour défendre vigoureusement son droit à la domination mondiale, il est de plus en plus talonné par la puissante Chine rouge, et d’autres parties du monde, de l’Inde au continent africain, aspirent à se développer de manière indépendante. La phase “chaude” de la confrontation entre la Russie et l’Occident, sous la forme de la SVO en Ukraine, qui a débuté dans de telles circonstances, n’est qu’un élément de cette mosaïque. Les principaux acteurs mondiaux vont s’affronter dans le cadre du processus de redistribution des sphères d’influence et de la recherche d’un nouveau format de relations internationales et de sécurité plus conforme à l’évolution de l’équilibre des pouvoirs économiques. Le mouvement d’éloignement d’un monde unipolaire est évident. Pour l’impérialisme mondial, ce qui se passe en Ukraine est une guerre pour maintenir sa suprématie de classe, une guerre de classe, une guerre désespérée, une guerre que le capital mondial peut, sous certaines conditions, étendre de manière significative. Dans ce contexte, la lutte contre l’OTAN apparaît comme une cause importante pour l’ensemble de l’humanité, car l’opposition à la plus puissante alliance militaro-politique des impérialistes dans le monde est en soi une noble cause. Lénine a fait remarquer qu'”il est essentiel pour l’impérialisme que plusieurs grandes puissances se disputent l’hégémonie, c’est-à-dire qu’elles s’emparent de territoires non pas tant pour elles-mêmes directement, que pour affaiblir l’ennemi et saper son hégémonie” [8]. Ainsi, même dans la logique de l’escalade du conflit inter-impérialiste, il faut chercher des opportunités pour la réalisation des idées communistes dans chacun des pays participant à cette confrontation. Les problèmes les plus graves, qui ne sont pas toujours apparents pour la société en temps de paix relatif, deviennent clairement visibles en temps de guerre et la politisation forcée de la population sur fond d’opérations militaires et de mesures de mobilisation conduit inévitablement, tôt ou tard, à de graves changements dans la conscience publique, dont la plupart sont dirigés contre le système existant. Les mobilisés sont pour la plupart des représentants du peuple travailleur. En fait, l’armée mobilisée est une armée d’ouvriers et de paysans. Tôt ou tard, ces gens devront revenir du front. Ils ne peuvent guère espérer que la patrie les accueillera avec autre chose que des hausses de prix et de tarifs, la pauvreté et la privation de droits, des élections malhonnêtes et des politiciens fourbes – ces attributs de la société bourgeoise et bien d’autres qui leur sont chers. Dans de telles circonstances, il n’est pas surprenant que les personnes qui ont déjà acquis des compétences en matière de maniement d’armes et une expérience du combat aient des questions raisonnables à poser aux autorités, questions qui ont toutes les chances de recevoir des réponses peu convaincantes. C’est pourquoi une responsabilité particulière incombe aux forces patriotiques de gauche, dont la tâche est de profiter d’un tel environnement pour mener la propagande la plus vigoureuse contre le capitalisme.

Les mots de G.A. Ziouganov tirés du rapport au Vème Plénum (novembre) du Comité Central du KPRF “Expérience de la démocratie soviétique et tâches du KPRF dans la lutte pour la vraie démocratie, le progrès social et l’amitié entre les peuples” sont d’une justesse frappante : “La “question ukrainienne” n’est pas une raison pour le KPRF de se solidariser avec le groupe dirigeant. En outre, les travailleurs de Russie ne feront que souffrir si les résultats de la lutte contre le fascisme sont utilisés par les autorités pour renforcer le régime bourgeois et maintenir le modèle économique pervers”.

Les adversaires du KPRF doivent de plus en plus souvent se rallier au point de vue du parti. Même dans la bouche des dirigeants du pays, on entend de plus en plus souvent des propos jusqu’alors inhabituels sur l’épuisement du modèle existant du capitalisme [9] et même qu’il n’y a rien de mal à l’idée socialiste [10]. Et récemment, V.V. Poutine a en fait reconnu directement la justesse du Parti communiste en ce qui concerne le Donbass – le président a déclaré que l’annexion du Donbass aurait dû avoir lieu plus tôt.
De l’avis du président, cela aurait pu réduire le nombre de victimes. Mais Moscou “poursuit sincèrement” l’idée que “Lougansk et Donetsk pourraient être réunifiés avec l’Ukraine dans le cadre des accords de Minsk”[11]. Cette phrase a une note d’auto-dénonciation du gratin bourgeois russe – en fait, c’était un aveu que pendant des années, les autorités russes ont essayé de pousser la RPD et la RPL de sous la belle bannière du “monde russe” et de les repousser dans l’étreinte étouffante des nazis et des banderistes de Kiev. Ce faisant, Poutine a été contraint de le reconnaître, la reconnaissance immédiate par la Russie de l’indépendance du Donbass, c’est-à-dire ce sur quoi le Parti communiste a constamment insisté pendant plusieurs années et qu’il a exigé de toutes les tribunes, s’est avérée être non seulement juste mais aussi la ligne de conduite la plus correcte. Il ne serait pas exagéré de dire que dans toutes les autres questions clés, de la nationalisation des industries clés et de l’économie planifiée à l’introduction du contrôle ouvrier et à la participation massive des travailleurs à la gestion de l’État, les communistes avaient également raison.

Maintenant que le pays est dans une situation désespérée, et que cette situation ne peut que s’aggraver à l’avenir, la question principale reste la suivante : qui et quelle image de l’avenir la Russie est-elle prête à offrir ? Le capital oligarchique ne peut offrir aux peuples russe et ukrainien rien de fondamentalement nouveau, si ce n’est la pauvreté et la privation de droits. Oui, pour différents groupes au sein de la classe dirigeante, la question est celle des différents degrés d'”occidentalisation” – une reddition complète et rapide du pays à l’Occident dans le cas de la partie franchement cosmopolite et défaitiste de la bourgeoisie, ou une mort lente et progressive du pays dans l’agonie d’une crise permanente du capitalisme dans le cas de la bourgeoisie soi-disant “orientée nationalement”.

Les patriotes de gauche doivent maintenant poser avec la plus grande acuité la question de la dé-oligarchisation de l’économie et du pouvoir, de la lutte contre le nazisme et le fascisme par la destruction de leur système générateur – le capitalisme.

Seule une voie alternative, celle du socialisme, s’appuyant principalement sur ses propres forces et ses alliés les plus proches, peut donner à la Russie une chance historique de survie. Seuls les communistes, soutenus par des représentants conscients et organisés de la classe ouvrière, dirigeant la majeure partie de la population, la majorité ouvrière, peuvent être les créateurs de cette voie. La lutte pour un changement de formation, pour l’obtention du plein pouvoir politique, ne reste pas seulement d’actualité, elle crie littéralement de chaque phénomène de notre vie. Repousser la bande des super-riches loin des leviers du gouvernement du pays, réprimer les tentatives d’élaborer un “accord” avec l’Occident qui nuit aux intérêts du peuple pour sauver les capitaux des salauds oligarchiques, tel est le devoir sacré de tous les patriotes de gauche.

[1] Traduction de l’auteur, original : “Il y a une lutte des classes, d’accord, mais c’est ma classe, la classe des riches, qui fait la guerre, et nous sommes en train de gagner”. Source : https://www.nytimes.com/2006/11/26/business/yourmoney/26every.html

[2] V.I. Lénine, Œuvres, 5e édition, vol. 27, pp. 337-338.

[3] V.I. Lénine, Essais, 5e édition, vol. 27, p. 335. 335. V.I. Lénine cite la source suivante :
Schulze-Gaevernitz. “Die deutsche Kreditbank” dans Grundriß der Sozialökonomik. Tüb., 1915, p. 101.

[4] K. Marx et F. Engels. Essais, vol. 5, vol. 11, p. 22

[5] V. I. Lénine, Essais, tome 27, vol. 5, p. 394

[6] Numéro spécial du journal Pravda Moskva, mars 2022 : https://msk.kprf.ru/2022/03/28/214418/

[7] Par souci d’objectivité, il convient de mentionner qu’actuellement A.A. Fursenko interprète ses propos de manière quelque peu différente : https://ria.ru/20210520/shkola-1733101604.html.

[8] V.I. Lénine, Œuvres, 5e édition, vol. 27, p. 389.


Edité le 19-02-2023 à 17:32:41 par Xuan


Xuan
Ziouganov : le principal résultat de l’année est un adieu à l’illusion que la Russie pouvait s’intégrer dans le système du capitalisme mondial

6 DÉCEMBRE 2022

https://histoireetsociete.com/2022/12/06/ziouganov-le-principal-resultat-de-lannee-est-un-adieu-a-lillusion-que-la-russie-pouvait-sintegrer-dans-le-systeme-du-capitalisme-mondial/

Les communistes s’adressent aux peuples de la fédération de Russie alors que leur pays devrait célébrer l’anniversaire de la fondation de l’URSS, comme nous communistes du Monde entier parce qu’il a surgi à ce moment-là une espérance et une exigence dont nous demeurons tous les dépositaires. “Cet anniversaire qui coïncide avec celui de la naissance du PCF nous oblige à tous à jeter un regard réaliste sur le présent, et à évaluer le passé de manière honnête et digne. ” Qu’en est-il aujourd’hui? Ziouganov ne cache rien des difficultés, des dangers, nous sommes loin de la duperie permanente à laquelle nous invitent nos gouvernants pour attiser la guerre, ce bilan-là est celui des communistes russes et nous devons les entendre fraternellement, mais il y a aussi le nôtre, celui d’un pays impérialiste que pouvons-nous faire et d’abord pour imposer la paix, passe-t-elle par notre destruction, notre mise à genoux comme jadis “l’Allemagne hitlérienne vaincue au nom de tous les peuples y compris celui que l’on nomme allemand ?” comme le disait Brecht. Oui il est clair qu’aucune nation , aucun peuple n’obtiendra la paix par intégration au système capitaliste mondial, c’est pourquoi il faut un parti communiste, une nouvelle internationale et que la censure cesse de s’exercer entre communistes pour que cesse que ne soit entendu que ce qui entretient la guerre comme survie du capital .(note de Danielle Bleitrach, traduction de Marianne Dunlop pour histoire et societe)

https://kprf.ru/party-live/cknews/215016.html

L’avenir de notre pays dépend du succès de l’Opération spéciale.

À la fin du mois de décembre, cela fera 100 ans que l’URSS a été créée. La Russie aborde cette date dans un environnement difficile. D’une part, l’opération militaire spéciale en Ukraine exige un effort concentré ; d’autre part, l’économie affiche une croissance négative en raison de la pression des sanctions. Par exemple, le FMI prévoit que le PIB de la Russie diminuera de 3,4 % en 2022 et de 2,3 % en 2023.

Guennadi Ziouganov, président du comité central du KPRF, explique pourquoi l’expérience soviétique est particulièrement nécessaire aujourd’hui, et quelles pourraient être les voies du développement du pays.

– L’année 2022 s’achève, une année très difficile et lourde de responsabilités historiques. – Le 30 décembre marquera le 100e anniversaire de la fondation de l’État le plus extraordinaire e et le plus étonnant de la planète : l’Union des républiques socialistes soviétiques. Cet anniversaire nous oblige à jeter un regard réaliste sur le présent, et à évaluer le passé de manière honnête et digne.

En effet, les années jubilaires de cinq ans touchent à leur fin. Elles ont commencé avec le 100e anniversaire de la Grande Révolution d’Octobre qui a façonné le pouvoir soviétique. Cette puissance qui a accompli nombre d’exploits remarquables. L’un des plus prodigieux a été la création pacifique et démocratique de l’Union des républiques socialistes soviétiques.

En octobre 1917, les travailleurs ont remporté la victoire et le résultat a été la création de l’État des travailleurs et des paysans. Cet État a montré qu’il était possible de gagner une guerre (1), de sortir des pire crises, de fournir une éducation et des soins médicaux gratuits pour tous, de s’occuper avant tout des enfants, des femmes et des personnes âgées.

En même temps, cet anniversaire se superpose à une nouvelle guerre menée contre nous par les Anglo-Saxons. Et dans la situation actuelle, le principal résultat de l’année est un adieu aux illusions.

“SP : Quel genre d’illusions avez-vous à l’esprit ?

– L’illusion que la Russie peut être intégrée dans le système du capitalisme mondial. Que nous y aurons une place convenable, et que nos oligarques pourront influencer les décisions du G8 et du G20. En fait, aujourd’hui, nous sommes chassés de partout. En outre, l’Occident a déclaré la guerre au monde russe, un mode qui se construit et se développe depuis des milliers d’années.

La guerre hybride contre la Fédération de Russie, en fait, s’est transformée en une grande campagne militaire. Et dans une telle campagne, deux choses seulement sont possibles : la victoire ou la défaite. La victoire ne peut être obtenue que par la mobilisation de toutes les forces spirituelles et des ressources matérielles, la solidarité de la société et un personnel compétent et professionnellement formé.

Nous devons comprendre qu’aujourd’hui, tout comme après la Grande Révolution d’Octobre, nous sommes en guerre avec le capital mondial, avec une nouvelle Entente, un nouveau Reich anglo-saxon. Et nous nous battons, en fait, seuls. Nous n’avons qu’un seul allié fiable : la Biélorussie. Je pense que nous devrions tirer quelques conclusions profondes de cette situation.

” SP : – Que faut-il pour gagner ?

– Tout d’abord, nous avons besoin d’une bonne mémoire historique, de force d’âme, de volonté, de courage. Poutine, je pense, doit être plus confiant, résolu. Et faire tout pour mettre en œuvre les politiques que j’ai mentionnées ci-dessus.

Entre-temps, il y a encore beaucoup de personnes au pouvoir, empoisonnées par l’anticommunisme. Ils proposent encore des négociations humiliantes qui se termineront par une nouvelle trahison et une nouvelle guerre encore plus terrible.

Il est très symbolique qu’en 2022, les principaux destructeurs de l’Union soviétique – Gorbatchev, Kravtchouk, Chouchkevitch et Bourboulis – soient décédés. Il semble que la nature elle-même n’ait pas voulu qu’ils célèbrent le 100e anniversaire d’un pays qu’ils ont trahi de manière éhontée, stupide et criminelle. Il est temps de renoncer également à leur “héritage” destructeur de manière décisive et irrévocable.

Aujourd’hui, nous devons avant tout nous préoccuper de nos choix financiers, économiques et sociaux. Quelle a été la force du Grand Octobre ? Il a assuré la victoire d’un nouveau cours, de nouvelles politiques – le plan GOELRO, l’industrialisation, la collectivisation et la révolution culturelle. Ces politiques ont permis de créer et de faire une percée remarquable vers l’avenir – de faire renaître un pays humilié et délabré, de vaincre la faim, la pauvreté, la dévastation et l’impuissance. Permettez-moi de vous rappeler que la modernisation léniniste-stalinienne s’est accompagnée du taux de développement le plus élevé de l’histoire non seulement nationale mais aussi mondiale – près de 14 % du PIB par an pendant 30 ans.

C’est ce dont les dirigeants du pays – Poutine, Michoustine, Matvienko, Volodine et Russie Unie – devraient s’inspirer. Malheureusement, le parti au pouvoir continue de suivre la vieille voie empruntée par Eltsine, Gaïdar, Tchoubaïs et Koudrine. Le budget que Russie Unie a fait passer à la Douma, ne répond pas à un seul point du discours du président à l’Assemblée fédérale et ne peut garantir un taux de développement économique supérieur à celui de l’économie mondiale.

D’ici la fin de 2022, il semble que nous serons à moins 3,5 % de PIB. En outre, au cours du seul dernier trimestre, le commerce de gros a chuté de plus de 22 %, le commerce de détail de plus de 9 %, le chiffre d’affaires du fret de 5,5 % et l’industrie manufacturière de 2 %.

Seuls deux secteurs ont été dynamiques : l’agriculture (plus 6,2%) et la construction (plus 6,7%).

Nous devons tirer des conclusions de l’expérience unique de la civilisation soviétique, et du rythme étonnant que la Chine a atteint sous la direction du parti communiste.

Nous devons être clairs : le prétendu équilibre des intérêts entre la Russie et l’Occident s’est avéré être un mythe. En réalité, il s’est transformé en un dictat américain. Et maintenant ce diktat s’intensifie dans le chaos d’une nouvelle guerre. La guerre profite aujourd’hui aux États-Unis, à la Pologne et à Zelensky. Et c’est totalement désavantageux pour nous, pour l’Europe et pour toutes les forces éprises de paix.

Il est impossible de ne pas se rendre à l’évidence : l’opération militaire spéciale s’est transformée en une campagne militaire à part entière. Cela nous oblige à changer de cap et à formuler une nouvelle politique.

SP : Que propose le KPRF ?

– Nous avons proposé des mesures qui permettraient la mise en œuvre d’une telle politique. Un budget de développement de 40-45 trillions de roubles. Quinze amendements à la Constitution, qui permettent d’utiliser l’énorme potentiel du pays dans l’intérêt de chaque citoyen. Nous avons proposé que nos gigantesques ressources financières soient consacrées au développement de la Russie, et non à nourrir nos adversaires occidentaux, qui nous ont déjà volé plus de 300 milliards de dollars. Et qui poursuivent leur politique de brigandage en imposant des limites de prix au pétrole et au gaz russes.

Cette année, des élections ont eu lieu. Une fois de plus, nous avons vu comment le parti au pouvoir manipule les résultats du vote. Malheureusement, le harcèlement des opposants politiques s’est également poursuivi. Cela ne mène qu’à davantage de confrontation dans la société, et non à la cohésion sociale qui est vitale pour nous en ces temps difficiles.

Des mesures attendues depuis longtemps doivent être prises pour renforcer l’unité nationale. Il est temps de renommer enfin Volgograd en Stalingrad – la ville doit retrouver son nom historique. Nous devrions arrêter de draper honteusement le Mausolée le jour du défilé de la Victoire. Le Centre Eltsine devrait être fermé, les enfants de la guerre devraient être soutenus, et le salaire minimum vital devrait être doublé.

Enfin, le gouvernement doit réglementer les prix. Ce qui arrive aux prix aujourd’hui est une véritable honte ! Le pays a récolté plus de 150 millions de tonnes de céréales, soit plus d’une tonne par personne. Et dans le même temps, le prix du pain et des produits de boulangerie continue d’augmenter !

Depuis le 1er décembre, les tarifs des “services locatifs communaux” (2) ont encore augmenté de 9 %. Et dans certaines régions – encore plus. C’est un défi ouvert à la société ! Je suis convaincu que la poursuite de la politique sociale et économique à la Koudrine, Gaïdar et Tchoubaïs est fatale pour le pays !

Nous allons nous battre pour un nouveau cours, une nouvelle politique. Pour le soutien et le développement des territoires restitués. L’année prochaine, nous nous sommes fixé pour objectif d’emmener plus de deux mille enfants de ces régions dans des camps de santé. Et avant le Nouvel An, nous y enverrons un grand convoi humanitaire – le 104e, avec 250 000 cadeaux pour les enfants.

“SP : – Que signifie l’opération militaire spéciale en Ukraine pour le destin de la Russie ?

– L’opération militaire concerne directement l’avenir de notre pays. Le sort de l’OTSC, l’intégrité de notre État et du peuple russe-ukrainien-biélorusse dépendent du succès de la SVO. Nous devons mobiliser toutes nos forces pour répondre dignement au défi que nous posent l’OTAN et l’impudence anglo-saxonne. Et assurer la victoire sur le nazisme, le fascisme, le bandérisme.

Il est temps d’unir toutes les forces patriotiques de l’État. Mais les unir n’est possible que sur la base de ces idéaux les plus élevés qui ont permis de rassembler l’Empire russe effondré en un grand pays soviétique. Ce sont les idéaux de travail, de justice, d’humanisme et d’amitié entre les peuples.

On m’a demandé un jour : pourquoi les travailleurs ont-ils une si haute opinion des mérites de Lénine ? J’ai répondu : l’idéal du socialisme réalisé au cours de la Grande Révolution d’Octobre et de la construction de l’État soviétique, c’est Lénine. La journée de travail de huit heures, établie pour la première fois sur la planète – c’était Lénine. L’éducation et les soins médicaux gratuits – c’est Lénine. Le congé de maternité pour les femmes et les congés payés pour chaque citoyen, c’est aussi Lénine. C’est la modernisation léniniste-stalinienne, c’est la victoire sur le fascisme, la percée dans l’espace et la parité des missiles nucléaires.

Pour gagner à nouveau, nous ne devons pas chercher à amadouer l’oligarchie, ni céder à l’impudence anglo-saxonne, mais être guidés par le type de politiques qui, au 20e siècle, nous ont permis d’atteindre des sommets colossaux de développement.

(1) Il s’agit bien sûr de la victoire de 1945.

(2) Ces services comprennent l’eau chaude et froide, le gaz, l’électricité, le chauffage (y compris le bois ou le charbon le cas échéant), l’enlèvement des ordures ménagères, éventuellement la radio, l’interphone, le gardiennage et l’entretien… et constituent le “loyer”.
Xuan
Je n'ai pas de leçons à donner aux communistes russes, l'article montre qu'ils sont envers la bourgeoisie russe et le nationalisme russe dans une situation à la fois d'unité et de lutte.

Je parle bien des communistes français, pas de la clique de P. Laurent, ni de la commission internationale trotskiste, ni de groupe dits marxistes-léninistes non plus, pour lesquels il s'agit d'une guerre "inter-impérialiste".
Je pars du principe que l'unité du mouvement communiste international se réalise autour de l'opposition à l'hégémonisme US et qu'il s'agit d'une guerre anti impérialiste et anti hégémoniste. Après nous verrons si les authentiques communistes en France parviendront à relever la tête.

En ce qui concerne la gauche, et bien que Mélenchon soit une planche pourrie, sa déclaration du 1er mars à l'AN s'opposait à l'armement de l'Ukraine
https://www.youtube.com/watch?v=H5tRHt2UW0E
Roussel aussi s'opposait à cet armement, bien qu'il ait soutenu le vol des biens des oligarques russes qui appartiennent au peuple russe.

Il est apparu à propos de Taïwan que cette gauche est divisée entre d'une part les socialos et les écolos atlantistes, et d'autre part Mélenchon et Roussel.
pzorba75
Je pense qu'ils faut préciser "Il est nécessaire que les communistes russes comprennent la nature et la position de classe d'une bourgeoisie qui s'oppose à l'hégémonisme US. Pour ce qui est des communistes français, ils sont hors jeu, tout simplement silencieux et sans réflexion après les accords politiques avec Mélenchon les Insoumis, les socialistes et les écologistes, ces deux derniers pro UE, pro OTAN et pro US.


Edité le 22-08-2022 à 05:33:41 par pzorba75


Xuan
Il est nécessaire que les communistes comprennent la nature et la position de classe d'une bourgeoisie qui s'oppose à l'hégémonisme US, y compris militairement. Un exemple pourrait être Charles De Gaulle durant l'occupation. Représentant de la grande bourgeoisie, il s'est opposé fermement au nazisme. Durant cette période les résistants au sein de la bourgeoisie faisaient partie du peuple, parce que "le peuple" comprenait tous ceux qui s'opposaient à l'occupant nazi. C'était la contradiction principale à ce moment-là. Cependant il représentait aussi les intérêts du grand capital, et dès le début de la résistance il envoya des émissaires dans les colonies françaises afin de préserver l'empire colonial français. Dès la libération on a vu comment l'impérialisme français a réprimé les peuples algérien, vietnamien, et malgache. L'explication de ce revirement est que la contradiction principale n'opposait plus le peuple et l'occupant nazi, mais le peuple et la grande bourgeoisie, qu'elle ait collaboré ou qu'elle ait résisté.
Xuan
« Il est temps de raisonner les fous de Kyiv ! Entretien avec G.A. Zyuganov sur la chaîne de télévision "Russia-24"


https://kprf.ru/party-live/cknews/212661.html

18 août Président du Comité central du Parti communiste, chef de la faction du Parti communiste à la Douma d'État G.A. Zyuganov a répondu aux questions de la chaîne de télévision Rossiya-24 sur la situation en Ukraine et dans le Donbass.
En plus de l'article : Vidéo Matériaux connexes

Chaîne de télévision "Russie-24".
2022-08-18 17:24 (mise à jour : 2022-08-19 12:38)

Zyuganov Gennady Andreevich
Président du Comité central du Parti communiste de la Fédération de Russie, chef de la faction du Parti communiste de la Fédération de Russie à la Douma d'État de l'Assemblée fédérale de la Fédération de Russie
Corr. :

- Des informations provenant de la zone de l'opération militaire spéciale de la Russie en Ukraine suscitent de vives inquiétudes : le bombardement de la centrale nucléaire de Zaporizhzhya se poursuit. Le secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a appelé à la démilitarisation de la centrale nucléaire de Zaporozhye. Gennady Andreevich, que diriez-vous de cela ?

GÉORGIE. Ziouganov :

- La centrale nucléaire de Zaporozhye est la plus grande du monde. Il existe trois stations de ce type.

Permettez-moi de vous rappeler qu'en 2011, la centrale nucléaire de Fukushima-1 au Japon a été couverte par un tsunami. Résultat, sur les quatre réacteurs de cette centrale, trois ont fondu. Et depuis dix ans maintenant, les Japonais y ratissent les débris nucléaires. Et encore 20 ans seront ratissés.

Quant au bombardement de la centrale nucléaire de Zaporozhye par les forces armées ukrainiennes, il s'agit bien sûr d'un chantage nucléaire. Et il faut l'arrêter immédiatement. Tous ceux qui ont conservé la volonté et qui ont une conscience s'y intéressent. Ce n'est pas un hasard si Guterres a exprimé son inquiétude. De la même catégorie, les attentats contre une usine chimique à Gorlovka, les actions de sabotage contre la Crimée et les installations nucléaires dans la région de Koursk. À mon avis, la réaction appropriée de la partie russe n'a pas encore suivi, mais des mesures exhaustives doivent être prises.

Permettez-moi de vous rappeler qu'un peu plus tôt, le président russe a appelé à une cohésion sociale maximale et à un soutien à nos forces de l'ordre. Il a exhorté la société à soutenir nos gars qui sont là pour sauver le monde russe du fascisme et de Bandera.

À mon avis, toutes les branches du gouvernement, y compris la Douma d'État, doivent prendre des mesures supplémentaires aujourd'hui pour soutenir les participants à l'opération militaire spéciale.

J'attire votre attention sur le fait que la Douma d'Etat est une branche spéciale du pouvoir, car elle consolide les opinions de presque tous les partis et mouvements du pays.

Je pense que la Douma d'État et le Conseil doivent réagir immédiatement et aider à prendre la décision appropriée. Soit dit en passant, la Douma d'État nomme désormais non seulement le Premier ministre, mais également les vice-Premiers ministres et les ministres. Agissons tous ensemble en urgence.

Corr. :

- Précisez quelles mesures d'urgence vous proposez ?

GÉORGIE. Ziouganov :

- Il a longtemps été proposé d'appliquer des mesures contre les centres de décision à Kyiv. Je ne vois pas de telles mesures. Nous avons assez de force et de moyens pour raisonner les fous qui donnent des ordres criminels.

Il est absolument impossible de parvenir à un accord avec Zelensky, car tout le processus est contrôlé par des marionnettistes de Washington et de Londres. Il est donc naïf de croire que des négociations efficaces avec Zelensky sont possibles.

Nous avons de réelles opportunités d'arrêter la fourniture d'armes de l'OTAN à l'Ukraine. Ces armes sont désormais importées en Ukraine non pas par avion, mais par bateau et par chemin de fer. Mais pas un seul pont n'a été endommagé pour que ces armes n'entrent pas en première ligne. Ainsi, des mesures plus dures et plus concrètes se font attendre depuis longtemps. Ce qu'il faut faire exactement, les militaires le savent parfaitement. Rapports de renseignement, Cosmos fournit le soutien nécessaire. Nous avons une supériorité de forces dans le ciel sur l'Ukraine, mais je ne vois pas la volonté et les décisions politiques de prendre de telles mesures.

Je répète encore une fois qu'il est inutile de les exhorter d'un mot. Comme l'histoire l'a montré, cela ne fait qu'encourager les canailles.

Sans une lutte acharnée contre les nazis et les Tseraushniks, il est impossible d'arrêter ce massacre qu'ils ont déclenché en Ukraine. Par conséquent, nous devons tripler nos forces dans toutes les directions, unir et rallier autant que possible la société russe.

Maintenant, nous nous préparons à adopter un nouveau budget. Je vois que Siluanov est déjà prêt à couper tous les articles liés au complexe de défense. En même temps, notre population s'appauvrit, les prix augmentent et les programmes sociaux se réduisent. Il faut proposer aux gens de s'unir le plus possible, et dans le contexte d'une telle politique sociale, il ne peut y avoir d'unité.

Dans le champ d'information, regardez, un gâchis complet. Au lieu de solidarité et d'unité, nous entendons des déclarations sans fin. Et en temps de guerre, vous devez prendre des mesures qui vous permettront de prendre des décisions victorieuses.

Corr. :

- A votre avis, pourquoi n'y a-t-il toujours pas de réaction adéquate de la part de la communauté internationale face à ce qui se passe en Ukraine et dans le Donbass ?

GÉORGIE. Ziouganov :

- Parce que de nombreuses organisations internationales travaillent sous l'égide des Américains. Ne vous attendez même pas à un soutien de leur part. Ils ont soutenu et continueront de soutenir le régime de Bandera en Ukraine.

Quelle est la situation actuelle? D'une part, nous menons une opération militaire spéciale pour protéger le monde russe et nettoyer l'Ukraine fraternelle des nazis et de Bandera. D'autre part, le bloc de l'OTAN a déclenché une guerre à part entière contre nous. Et cela nous oblige à mobiliser des ressources, des forces, des moyens, ainsi qu'à former des spécialistes.

Au fait, nous avons récemment envoyé le 100e (!) convoi humanitaire dans le Donbass. Nous envoyons de l'aide humanitaire au peuple frère depuis huit ans. Nous avons reçu dix mille enfants du Donbass à Snegiry près de Moscou. Nous soutenons constamment ceux qui combattent et défendent le monde russe là-bas.

Alors faisons-le plus résolument, plus organisé. Y compris pour supprimer les centres d'où proviennent les commandements criminels, y compris ceux qui bombardent les installations nucléaires. De tels actes criminels sont totalement inacceptables.

Pourquoi Zelensky et sa meute se livrent-ils librement à des travaux de sabotage de bandits sur le territoire de l'Ukraine et dans les régions frontalières de la Russie ? Agissons de manière coordonnée et compétente.

Corr. :

- Maintenant, les agences de presse citent les paroles du président de la Douma d'Etat Viatcheslav Volodine à votre proposition de convoquer un conseil de la Douma d'Etat. « Je suis d'accord avec le chef de la faction du Parti communiste, Gennady Andreevich Zyuganov, que la consolidation de la société à l'appui de l'opération militaire spéciale en Ukraine est d'une importance décisive », a déclaré Viatcheslav Volodine. "Jusqu'à la fin de la semaine, nous discuterons avec les chefs des factions de la proposition de Gennady Andreevich sur une réunion supplémentaire du Conseil de la Douma d'Etat et prendrons une décision lundi ."

Gennady Andreevich, merci d'être avec nous sur les ondes.
Xuan
"Nous exigeons l'égalité d'accès aux médias !" déclaration du KPRF


https://kprf.ru/dep/gosduma/activities/212665.html


Rencontre avec des députés communistes près du bâtiment de la Douma d'État
Le 18 août 2022, une réunion d'électeurs, d'habitants de Moscou et de la région de Moscou avec des députés communistes s'est tenue près du bâtiment de la Douma d'État. La réunion a été ouverte et le président du Comité de la Douma d'État de l'Assemblée fédérale de la Fédération de Russie, vice-président du Comité central du Parti communiste de la Fédération de Russie V.I. Kachine. Yu.V. Afonin.

[...]

VI Kashin et tous les députés communistes qui ont pris la parole ont noté que l'agression contre la Russie se développe de la part des États-Unis et du bloc militaire de l'OTAN. L'« Occident collectif » dirigé par les États-Unis, sentant une menace à sa domination mondiale, accroît la pression sur tous ceux qui ne veulent pas se soumettre à l'ordre mondial mondialiste à son tour en raison de la suppression complète et du démembrement de la Russie.
Par conséquent, dans les pays d'Europe et aux États-Unis, la russophobie et l'anti-soviétisme sont implantés artificiellement, activement soutenus par des représentants de la «cinquième colonne» russe. La situation est tendue à la limite. Pour vaincre l'agresseur et sortir de la crise, plus que jamais, l'unité et la solidarité de toutes les forces politiques, de l'État et de l'ensemble de la société russe sont aujourd'hui nécessaires.

Mais, malheureusement, il y a encore des représentants de la «cinquième colonne» libérale en Russie qui se sont retranchés au pouvoir et du parti «Edross», qui, par leurs actions et leurs déclarations publiques, aident nos ennemis et nuisent au pays. Contrairement aux réalités historiques, ils dénigrent notre histoire commune, dénigrent les grands événements et réalisations de la période soviétique et rejettent sur les communistes la responsabilité du résultat de leurs propres erreurs.
Se déclarant favorables à une opération spéciale de dénazification de l'Ukraine, les communistes ont souligné l'importance des transformations socialistes en Russie pour renforcer son pouvoir et répondre aux besoins de la société.

Dans le même temps, les députés ont regretté que la position véritablement patriotique des forces de gauche soit étouffée par les médias. Le « parti du pouvoir » prévaut dans l'espace de l'information. Les communistes s'opposent à ces mesures, contre la manipulation de l'esprit du peuple. La loi sur l'égalité des droits d'accès aux médias pour les partis parlementaires est gravement violée. La gestion de la télé et des médias, même dans les conditions d'une opération spéciale, est sous l'influence de libéraux qui s'accrochent au parti au pouvoir. La "Cinquième Colonne" utilise la télévision et continue de couvrir largement et pathétiquement les déplacements dans le Donbass des députés de haut rang de Russie unie, mais ne trouve pas l'occasion de refléter objectivement le grand travail patriotique mené par le Parti communiste pour le bien de le pays.

Les orateurs de l'action ont exigé que les autorités responsables répondent à la question: "Qui est responsable du fait que les programmes de télévision russes d'aujourd'hui, au lieu de la formation du patriotisme, sont pleins de mensonges et de calomnies antisoviétiques, calomniant de grands historiques événements et réalisations marquantes de la période socialiste de la vie ? »

Les participants à la réunion ont exprimé l'opinion que les provocations et les actions hostiles contre les communistes sont l'ordre de l'oligarchie libérale, qui continue d'être d'accord avec l'Occident. Mais malgré les provocations politiques, le soutien populaire au Parti communiste grandit et l'unité des forces patriotiques populaires de gauche se renforce. La victoire de l'opération spéciale et le tournant de la gauche vers le socialisme sont inévitables et l'impératif objectif de l'époque.

Les députés de la faction du Parti communiste à la Douma d'État de l'Assemblée fédérale de la Fédération de Russie ont pour tâche de donner à leurs électeurs, et à travers eux à tout le peuple, des informations objectives et une évaluation des événements fatidiques qui se déroulent aujourd'hui dans le pays et le monde. Pour parler aux gens du grand et dur travail de consolidation de la société dans la lutte pour renforcer l'État, développer l'économie et protéger les droits des citoyens, menée par le Parti communiste.

Les intervenants, déclarant leur soutien à l'opération spéciale de dénazification de l'Ukraine, ont souligné l'importance de l'arrangement interne de la Russie pour renforcer son pouvoir et répondre aux besoins de la société. Tout le monde était favorable à la réalisation des transformations socialistes, notant qu'il s'agit d'une condition essentielle pour la survie de notre pays. Les députés ont regretté que la position véritablement patriotique des forces de gauche soit étouffée par les médias. Le « parti du pouvoir » prévaut dans l'espace de l'information. Les communistes s'opposent à ces mesures, contre la manipulation de l'esprit du peuple.

A l'issue de la réunion des députés avec les électeurs, les participants ont adopté à l'unanimité la Déclaration : "Nous exigeons l'égalité d'accès aux médias !", qui sera envoyée à l'Administration présidentielle, à la Commission électorale centrale et aux responsables de la télévision et des autres organes fédéraux médias.


***


Nous exigeons l'égalité d'accès aux médias !
Déclaration des participants à la rencontre avec les députés communistes
Nous, les électeurs, les citoyens de Russie, tous les participants à la rencontre avec les députés communistes déclarons notre soutien unanime aux objectifs et aux actions de l'État russe dans le cadre de l'opération militaire spéciale visant à libérer les peuples du Donbass et de l'Ukraine du nazisme et à empêcher l'agression des États-Unis et du bloc de l'OTAN contre la Russie. Toute tentative de l'impérialisme international de déclencher une guerre mondiale à travers l'Ukraine, de maintenir la domination des États-Unis, est vouée à l'échec. Nous répondrons aux actions de l'Occident pour asservir notre Patrie par des sanctions économiques, la russophobie et l'agression militaire avec la puissance défensive et offensive de l'armée, la cohésion et l'unité de la société russe.

L'histoire de la Russie confirme que lorsque nous sommes ensemble, aucun ennemi ne peut nous vaincre. Mais même dans une période de pression sans précédent des sanctions internationales, les forces au pouvoir restent dans le pays qui agissent au détriment de la Russie. Contrairement aux réalités historiques, ils dénigrent notre histoire commune, dénigrent les grands événements et réalisations de la période soviétique et rejettent sur les communistes la responsabilité du résultat de leurs propres erreurs. Même aujourd'hui, alors que le pays est soumis à un blocus de sanctions, l'oligarchie libérale au pouvoir entrave le développement du pays, continue de faire pression pour des décisions de nature comprador, conduisant inévitablement à l'effondrement de l'économie, à la séparation du pouvoir de la société, et une baisse du niveau de vie de notre peuple.

La gestion de la télévision et des médias, même dans les conditions d'une opération spéciale, est sous l'influence des libéraux qui se sont attachés au parti au pouvoir. Restant le fief de la « cinquième colonne », la télévision continue de couvrir largement et pathétiquement les déplacements dans le Donbass des hauts députés de Russie unie, mais ne trouve pas l'occasion de refléter objectivement le grand travail patriotique mené par le Parti communiste pour le bien du pays. Les responsables des médias se sont souvenus des nombreuses années de tourments tragiques de la population russe d'Ukraine et des habitants du Donbass seulement maintenant, lors d'une opération spéciale, lorsqu'elle a pris feu. Les médias de propagande de masse glorifient sans vergogne le pouvoir de l'oligarchie alors que l'appauvrissement massif du peuple. Les propagandistes de la télévision dans presque chaque programme tentent de discréditer les communistes, les gouverneurs rouges et d'étouffer le résultat réel des grandes activités pratiques et législatives du Parti communiste.

Il n'y a pratiquement aucun programme ni article de journal indiquant que le Parti communiste de la Fédération de Russie et toutes ses structures régionales ont sincèrement et irrévocablement été les premiers à soutenir et à continuer de soutenir les actions actives de libération de la Russie en Ukraine. D'autre part, de nombreuses sources d'information trouvent le temps de suivre et de raconter la vie des "stars" du parti, celles qui hier ont juré fidélité et amour à la Russie, et aujourd'hui trahies et, fuyant lâchement vers l'Ouest, calomniant vicieusement leur patrie. La déformation délibérée des événements et des faits dans le domaine de l'information quotidienne provoque le ressentiment et l'irritation des vrais, vrais patriotes de leur pays. Sur le temps d'antenne alloué aux partis parlementaires, le Parti communiste de la Fédération de Russie, le deuxième parti systémique au Parlement, ne reçoit pas plus de 2 à 3 %, ce qui viole gravement la loi électorale et les règles du journalisme honnête.

Arbitrairement, le parti au pouvoir a usurpé le monopole du droit à l'information, l'utilise pour son auto-publicité et pour nettoyer le champ électoral des concurrents. Les participants à la réunion déclarent qu'une telle situation est inacceptable.

Depuis huit ans, le Parti communiste de la Fédération de Russie fournit une aide humanitaire aux habitants du Donbass, envoyant des centaines de convois humanitaires et plus de 14 000 tonnes de nourriture, de vêtements et de médicaments au fil des ans. À l'initiative du parti, les programmes suivants sont mis en œuvre: "Enfants de Russie - aux enfants du Donbass!", "Mères de Russie - aux enfants du Donbass". Des milliers d'enfants de Donetsk, Gorlovka, Avdeevka, Debaltsevo, Volnovakha et Lougansk ont &#8203;&#8203;eu la possibilité de venir à Moscou pour se reposer et se faire soigner. Suffisamment d'occasions importantes dignes d'intérêt ont été créées. mais les grands médias ne montrent pas ces nobles actions. Les participants à la réunion déclarent que le Parti communiste de la Fédération de Russie a été et reste un parti pour le peuple et les intérêts nationaux de la Russie. Et ceux qui aujourd'hui ignorent le mouvement patriotique, se livrent à la propagande anti-soviétique, trahissent la Russie, en fait, aident les ennemis de notre patrie. Une telle position divise la société,

Les participants à la rencontre demandent une réponse à la société civile :

- Quel ordre est exécuté par les médias d'État, déformant les faits dans les programmes d'information et blâmant délibérément les communistes pour la naissance du nazisme en Ukraine ?

- Qui est responsable du fait que les programmes de la télévision russe débordent aujourd'hui de mensonges et de calomnies antisoviétiques, calomniant de grands événements historiques et des réalisations marquantes de la période socialiste de la vie ?

Nous déclarons fermement que les provocations et les actions hostiles contre les communistes sont l'ordre de l'oligarchie libérale au pouvoir. Mais ils ne font qu'accroître le soutien populaire au Parti communiste de la Fédération de Russie et renforcer l'unité des forces patriotiques populaires de gauche. Le virage à gauche et le mouvement vers le socialisme est un impératif objectif de l'époque. Nous sommes fermes dans nos actions et confiants dans la justesse de nos actions. En union avec le peuple russe, nous surmonterons toutes les sanctions. Nos guerriers se battent sous la bannière rouge de la victoire ! La victoire dans l'opération spéciale en Ukraine sera certainement obtenue. Communistes, le peuple russe est fier de son courage, de sa fermeté et de son héroïsme. Ils sont les dignes successeurs de l'exploit de la génération des vainqueurs de la grande bataille contre le fascisme allemand.

Pour notre Victoire ! Le nazisme ne passera pas !
Arrêtez le blocus du Parti communiste dans les médias !
Pour un égal accès à la parole des partis politiques !
Pour le Parti Communiste ! Pour le socialisme ! Pour une Union soviétique renouvelée !
Moscou, Ryad Okhotny, 1
18 août 2022.


Edité le 21-08-2022 à 22:48:08 par Xuan


Xuan
Youri Afonine sur Russie 1 : L’idéologie du consumérisme doit prendre fin


8 JUILLET 2022

https://histoireetsociete.com/2022/07/08/youri-afonine-sur-russie-1-lideologie-du-consumerisme-doit-prendre-fin/?fbclid=IwAR3xlHlHpC11-2LDpDAzri57GuowEzws_zFdaEB9Xid4LwjTH1uYK_BcV3c

Décidemment c’est un monde nouveau qui doit apparaître et la connaissance des positions des camarades du KPRF nous montre ce qui relève non plus de l’avenir mais de la situation immédiate et de la manière d’y faire face, une rupture radicale avec la civilisation du profit et ce qu’elle porte de destructeur des hommes et de l’environnement. Il ne s’agit pas loin de là de donner un blanc seing à Poutine, mais bien de mesurer à quel point il faut savoir se positionner dans la folie belliciste des USA, s’appuyer sur les résistances pour faire avancer un autre monde. Je voudrais à ce propos relever les propos (très courtois) de ceux qui tout en se félicitant de trouver dans ce blog ce qu’ils ne lisent nulle part ailleurs, nous invitent à être plus nuancés et à rejoindre la position de condamnation des belles âmes qui comme Balibar cherchent une position morale. En relisant certains volumes de Lénine, je suis tombée sur une phrase qui m’a paru tout à fait adaptée. Il dit en substance qu’un moujik innocent puisse déplorer que le capitalisme ne vive pas selon la loi de dieu peut être compréhensible, mais que certains intellectuels qui font profession de socialisme feignent de s’indigner de certains aspects immoraux du capitalisme pour mieux laisser imaginer qu’il en est des vertueux c’est dire que ces gens-là sont prêts à nous tromper pour exiger de nous une certaine confiance dans leur pathétique discours qui se veut intemporel au dessus de la lutte des classes. Quand on voit ce qu’est l’Ukraine et que l’on nous propose d’adopter le point de vue de l’OTAN, que l’on feint de chercher à ce point de vue un aspect moral auquel nous rallier c’est une palinodie et Balibar et les autres ont fait ce choix-là. Les capitalistes sont plus vrais qu’eux et quand le régime ukrainien réclame des armes mais aussi des sommes énormes, eux au moins ils s’interrogent sur qui va s’emparer des dons ainsi consentis comme d’ailleurs qui va faire et est déjà en train de faire du trafic d’armes. Nous ne sommes pas des communistes russes pour exiger la mise au pas de nos oligarques qui sont d’ailleurs massivement dans le camp de la conciliation, mais ce sont nos propres “généraux” qu’il faut abattre et pour cela l’OTAN doit être vaincu. Oui nous développons cette ligne et n’en déplaise à Yannick lB nous ne sommes pas à la recherche d’une “objectivité” intellectuelle en imaginant que notre capitalisme a quelque vertu parce qu’abusivement on lui prête le fait de ne pas avoir tiré les premiers comme dans la très aristocratique bataille de Fontenoy… Ou comme dans ces batailles de seigneurs féodaux où les seigneurs abattaient leur propre piétaille pour pouvoir plus rapidement faire des joutes avec les seigneurs de leur espèce.

https://kprf.ru/party-live/cknews/211820.html

Le premier vice-président du Comité central du Parti communiste de la Fédération de Russie, Youri Afonine a participé à l’émission “60 minutes” sur la chaîne de télévision Russie-1.

Service de presse du Comité central du KPRF, 4 juillet 2022

Le studio a discuté des résultats de la tournée asiatique du président russe et du sommet des BRICS, ainsi que des rencontres des dirigeants occidentaux lors des sommets du G7 et de l’Alliance de l’Atlantique Nord.

Youri Afonine a exprimé l’opinion que, compte tenu de l’aggravation extrême des relations avec l'”Occident collectif”, le renforcement de la position de la Russie en direction de l’Est est une stratégie absolument justifiée. D’autant plus qu’un certain nombre de pays d’Asie centrale faisaient autrefois partie de l’URSS et que nous avons encore beaucoup en commun. Ceci est d’autant plus important que les Américains travaillent activement en Asie centrale pour tenter d’affaiblir l’influence de notre pays dans la région. L’ambassade des États-Unis au Kazakhstan, par exemple, compte déjà un millier d’employés. La Russie devrait agir plus vigoureusement à l’Est. La visite du président russe à Achgabat et ses entretiens avec les dirigeants des pays de la Caspienne revêtent donc une grande importance.

Au cours du programme, le premier vice-président du Comité central du Parti communiste de la Fédération de Russie a également noté que les dirigeants des puissances occidentales se distinguent par un certain nombre de déclarations qui n’ont aucun fondement dans la réalité. Le Premier ministre britannique Boris Johnson a notamment accusé la Russie de créer une crise alimentaire mondiale : la raison de cette crise serait que Moscou ne permet pas l’exportation de céréales ukrainiennes. En réalité, la Russie produit beaucoup plus de céréales que l’Ukraine et est prête à les exporter à qui en a besoin. Mais les sanctions anti-russes ont rendu très difficile la logistique et l’assurance des marchandises, sans lesquelles le transport maritime est pratiquement impossible. Ce sont les sanctions anti-russes qui sont le principal facteur d’augmentation des prix alimentaires dans le monde aujourd’hui.

Youri Afonine a cité les faits suivants : selon l’ONU, le monde produit suffisamment de nourriture pour que personne sur Terre ne souffre de la faim, mais environ un milliard de personnes sur la planète étaient affamées avant même que les problèmes d’exportation du blé ukrainien ne surviennent. C’est le système capitaliste qui est à blâmer. Dans le monde capitaliste actuel, environ 30 % de la nourriture est gaspillée, et dans un pays comme les États-Unis, ce chiffre est d’environ 40 %. En d’autres termes, les riches ne consomment pas tout de ce qui est produit pour eux tandis que les pauvres manquent de l’essentiel pour vivre.

Le premier vice-président du Comité central du KPRF a rappelé que la génération des aînés, qui avait traversé la dure période de guerre et les premières années d’après-guerre, avait inculqué à ses enfants et petits-enfants des principes d’économie et de modération, en premier lieu pour les denrées alimentaires. C’est une approche diamétralement opposée qui nous a été imposée au cours des dernières décennies. Un nouveau modèle d’iPhone apparaît et nous devons remplacer d’urgence un téléphone qui fonctionne encore. Une nouvelle modification de la voiture arrive sur la chaîne de montage – même au prix de la servitude de crédit, nous devons l’acheter. La demande d’un produit est souvent déterminée non pas par sa qualité, mais par l’attrait de son emballage. Il est grand temps de mettre fin à ce consumérisme injustifié et illimité, d’autant plus qu’il est étranger à la Russie, il nous a été apporté de l’extérieur. La répartition des biens produits dans le monde doit devenir plus équitable. Mais pour cela, il faut détruire l’hégémonie mondiale des États-Unis.

Youri Viacheslavovich a attiré l’attention sur une approche très particulière de l’Occident envers la Russie : nous sommes obligés de leur fournir de la nourriture, du gaz, du pétrole, des métaux de terre rare. Dans le même temps, ils ne nous fourniront rien eux-mêmes et entendent interdire aux autres États de le faire. En réalité, la Russie ne doit rien au monde occidental, dont les élites détruisent elles-mêmes le système mondial de relations économiques établi.

Au cours de l’émission, une autre idée a été évoquée par le Premier ministre britannique, qui a apparemment décidé de surpasser l’éloquence de Biden, Macron et d’autres grands orateurs occidentaux. Il a proposé la création d’un nouvel analogue de l’Empire romain à l’apogée de sa grandeur, une alliance politique de pays européens qui inclurait également la Turquie et les États arabes d’Afrique du Nord. Youri Afonine a noté que les dirigeants occidentaux sont maintenant obligés de faire la révérence au président turc Erdogan, signalant ainsi que son pays fait partie de leur monde “civilisé” et du cœur du système capitaliste mondial.

Si nous faisons une analogie avec l’Empire romain, nous devons nous rappeler qu’il comprenait non seulement l’Afrique du Nord, mais aussi l’Asie occidentale, y compris le territoire de la Syrie moderne. Pendant la guerre civile déclenchée par l’Occident, ce pays aurait été complètement détruit et anéanti sans l’aide de la Russie. Et il est peu probable que l’Occident collectif ait invité ce pays en ruine dans son “club d’élite”. Ou regardez l’Égypte : elle aussi était autrefois une province de l’Empire romain. Environ 100 millions de personnes y vivent, et le niveau de vie est 5 à 6 fois inférieur à celui des pays du “milliard d’or”. L’Égypte a longtemps été exploitée par les pays occidentaux. Entrez dans le British Museum – il est rempli d’objets égyptiens volés ! L’Occident est-il vraiment prêt à accepter ce pays comme un noyau du système capitaliste ? Bien sûr que non.

Apparemment, l’intention de Johnson et de ses collègues est uniquement de renforcer la position du noyau capitaliste mondial. Les pays privilégiés qui la composent continuent de vouloir exploiter la planète, tandis que le tiers monde, affamé et démuni doit se résigner à travailler pour les maîtres occidentaux.

Mais il existe une alternative à cet ordre mondial, et elle n’est pas seulement politique, mais aussi morale et idéologique. Telle est la force de rassemblement des BRICS, qui proposent un modèle de relations totalement différent entre leurs membres et le reste du monde, fondé sur la justice, une coopération égale, le respect mutuel et la reconnaissance des intérêts de chacun. Au sein des BRICS se trouve notamment la Chine socialiste, qui est étrangère à la pensée impérialiste et à toute forme d’exploitation.

La Russie non plus n’a jamais cherché à résoudre ses problèmes aux dépens d’autres pays et d’autres peuples. Oui, l’oligarchie russe, par sa nature même, a souvent agi à l’encontre des intérêts de l’État, créant des points de tension dans les relations avec les États et les peuples frères. La preuve en a été faite de manière éclatante lorsque les grandes entreprises ont tenté sans succès de s’emparer des actifs et des ressources du Belarus.

Aujourd’hui, il ne fait aucun doute que notre pays va gagner de plus en plus d’amis et d’alliés – tout comme l’Union soviétique le faisait. Les demandes iraniennes et argentines d’adhésion aux BRICS le prouvent.

Oui, les gens ont toujours un penchant pour ceux qui sont les plus forts, a déclaré le premier vice-président du comité central du KPRF. Mais l’humanité recherche encore plus un ordre mondial plus juste. Et c’est ensemble que nous pourrons construire un monde juste et équitable où le droit des forts et des riches n’a pas sa place, où les intérêts de chacun sont pris en compte. Pour y parvenir, l’hégémonie des États-Unis et la domination de l’idéologie libérale occidentale, ainsi que les politiques impérialistes et l’exploitation capitaliste qu’elles génèrent, doivent reléguées dans le passé.

Lors de son intervention, Youri Viacheslavovich a également exprimé sa confiance dans le fait que l’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’OTAN n’affecterait en rien les tâches clés de l’opération militaire spéciale en Ukraine. Une chose qui a été confirmée par le Président de la Russie.
Xuan
Dans la Pravda. Youri Belov sur l’opération spéciale en Ukraine

3 MAI 2022

https://histoireetsociete.com/2022/05/03/dans-la-pravda-youri-belov-sur-loperation-speciale-en-ukraine/#comment-5505

Tout en soutenant l’opération dans ses dimensions patriotiques de résistance à l’OTAN, les communistes russes sont de plus en plus critiques sur la capacité de l’oligarchie russe à réellement combattre d’une manière patriotique et de ne pas être une cinquième colonne toujours prête à trahir. (note de danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop pour histoireetsociete)

L’opération militaire spéciale du ministère russe de la défense en Ukraine est la conséquence d’une confrontation féroce entre le capitalisme américain (US) et le capitalisme russe qui revendique sa place au soleil. L’Ukraine, fascinée par le nationalisme bourgeois réanimé et les services de renseignement des États-Unis, de l’Angleterre, du Canada et d’autres pays, n’est qu’un instrument de cette confrontation. Éviter l’analyse et l’évaluation de ces événements en contournant la doctrine léniniste de l’impérialisme, c’est être sous l’emprise d’un patriotisme forcené ou dans la fange d’un pacifisme libéral spéculatif.

https://kprf.ru/party-live/opinion/210299.html

Youri Belov. La Pravda.
29 avril 2022

Partir des enseignements de Lénine sur l’impérialisme.

Il suffit de rappeler l’histoire de la confrontation entre les États-Unis et la Russie au sujet de “Nord Stream-2” pour être convaincu de la véracité de ce que Lénine a prouvé il y a si longtemps : pendant l’époque impérialiste, les contradictions sont résolues par la guerre pour les ressources, les marchés, la main-d’œuvre bon marché et, en fin de compte, la redistribution du monde. C’est ce qui se passe sous nos yeux. Remarque : la structure du capital russe ne se limite pas aux actifs dont les propriétaires, lors des enchères de renflouement de Tchoubaïs, sont devenus les Abramovitch, Vexelberg, Avenger, Friedman et un grand nombre d’autres comme eux. Leur capital criminel, au secret dans les juridictions offshore, n’a rien ou presque à voir avec l’intérêt national de la Russie. En fin de compte, s’étant installés sur les rives de l’Occident impérial, ils ont travaillé et travaillent pour son économie.

Les “sept banquiers” oligarques ont fait la loi dans notre pays jusqu’en 2003, avant l’affaire Khodorkovsky. Dès lors, le capitalisme monopolistique d’État a commencé à gagner du terrain, se manifestant dans les activités de Gazprom, Rosneft, Rostekh, Sberbank et d’autres grandes entreprises. Le capitalisme monopolistique d’État en Russie est directement lié aux intérêts de l’État et de la nation, mais dans un sens purement de classe et bourgeois du terme. C’est-à-dire en interprétant ces intérêts comme rien d’autre que les intérêts capitalistes, les intérêts du grand capital. Cependant, dans sa propagande, il les habille de costumes nationaux patriotiques : pas un mot sur l’exploitation du travail, sur la contradiction entre le travail et le capital. Il serait approprié de citer la déclaration largement connue de Lénine : “ Les gens ont toujours été et seront toujours les victimes stupides de la tromperie et de l’auto-illusion en politique, jusqu’à ce qu’ils apprennent à déceler les intérêts de telle ou telle classe derrière n’importe quelle phrase, déclaration ou promesse morale, religieuse, politique ou sociale”.

Dans cette optique, posons la question suivante : pourquoi le KPRF, un parti luttant pour les intérêts des masses ouvrières prolétariennes et semi-prolétariennes, a-t-il soutenu l’opération militaire spéciale en Ukraine ?

Revenons à une époque lointaine, où une question similaire était très pertinente pour le Parti communiste de l’Union soviétique (bolcheviks). Nous parlons de l’entrée de notre pays soviétique dans la coalition anti-Hitler avec les États-Unis et la Grande-Bretagne, qui ont mené une guerre impérialiste contre l’Allemagne nazie. L’Union soviétique est entrée dans la coalition avec eux sur la base de la lutte contre le fascisme jusqu’à la victoire finale. L’impérialisme américain et l’impérialisme britannique, au nom de leur propre salut, ont dû conclure une alliance militaire avec leur antipode de classe, l’URSS, sans laquelle ils se sont trouvés dans l’incapacité de vaincre leur principal rival, l’impérialisme allemand, alors le plus réactionnaire, qui entendait instaurer l’esclavage du XXe siècle dans le monde selon le plan “Ost”.

Notre Parti a soutenu l’opération spéciale de l’armée russe en Ukraine principalement parce qu’elle est de nature antifasciste et répond aux intérêts des Russes et de tous les citoyens des républiques populaires de Louhansk et de Donetsk et de leur lutte de libération nationale. Les dirigeants politiques de la Fédération de Russie sont contraints de prendre en compte les intérêts nationaux de la grande majorité de la population russe. Ils sont obligés de s’opposer à la politique étrangère la plus réactionnaire, néo-fasciste des Etats-Unis, qui vise à détruire notre pays, ce qui n’est pas caché dans les documents doctrinaux américains.

Nous, les communistes de Russie, sommes pour la libération du peuple ukrainien de la racaille fasciste, réalisant qu’autrement, non seulement notre peuple frère, mais toute notre Patrie multinationale souffrira du déshonneur de l’esclavage. Telle est la question, et la réponse ne peut être que la victoire totale.

Il est urgent de procéder à un changement radical.

Des phrases sur l’amour de la patrie, sur le fait d’être ou de ne pas être la Russie sur la carte politique du monde, sur la justice sociale et l’héroïsme du soldat russe et de toute l’armée russe, etc. – nous en entendons plus qu’assez de la part des dirigeants politiques du pays et des personnes autorisées de ses “courroies de transmission” : les partis “Russie Unie”, LDPR, “Russie Juste – Pour la Vérité”. Mais pourquoi l’amour de la Patrie, jusqu’au sacrifice, est manifesté en tant que soldats par les enfants d’ouvriers et de paysans, et non par les bourgeois célèbres pour leur richesse ? Et comment et où trouver la justice dans un pays où le grand capital et la bureaucratie règnent en maîtres, profitant des malheurs sociaux du peuple ? Et pourquoi ceux qui survivent avec leurs salaires, pensions et allocations, qui arrivent à peine à joindre les deux bouts, y compris l’armée de millions de pauvres héréditaires, sont appelés à être patients, à supporter le lourd fardeau des sanctions occidentales, alors qu’aucun des super-riches ne donne quoi que ce soit sur l’autel de la patrie ?

La grande majorité de notre peuple est consciente du danger imminent que représente pour la Russie l’Occident impérialiste dirigé par les États-Unis. Ce danger s’est produit plus d’une fois dans notre histoire russe – rappelez-vous les années 1612, 1812… Et toujours, non, pas tous, mais un bon nombre des classes possédantes, sans parler des pauvres, ont agi selon le principe de l’abnégation au nom du sauvetage de la patrie. Aujourd’hui, ce principe n’est plus qu’une abstraction numérique pour les propriétaires de 90% des biens en Russie. Ce n’est pas à eux et ce n’est pas pour eux. Profiter au maximum d’un capital aussi important que possible, tel est leur principe. Là où il y a plus de profit, il y a la patrie. Mais elle aussi n’est plus qu’un mot pour eux, qui a fait son temps.

La menace d’un front intérieur faible de l’armée russe luttant contre l’impérialisme occidental, et pas seulement contre le néofascisme ukrainien, est bien réelle : le bloc financier à la tête du pays est dirigé par des libéraux (Nabiullina, Siluanov), ils sont nombreux au gouvernement ; le cœur de l’économie – la construction de machines et les machines-outils – est en train de disparaître ; l’éducation et la formation de la jeunesse sont occidentalisées, loin de former un individu capable de penser de manière indépendante et de se sacrifier pour la patrie.

L’implantation du patriotisme bourgeois avec sa base économique et morale – la possession de la propriété privée – a donné naissance à un individualisme extrême dans la jeunesse. Il est combattu et défendu dans la sphère morale et spirituelle par le patriotisme soviétique, qui trouve ses origines dans les profondeurs des siècles – dans la communauté paysanne russe. Son histoire héroïque, principalement l’histoire de la Grande Guerre Patriotique, est souvent manipulée par les autorités capitalistes modernes.

Depuis plus de 30 ans, il n’y a plus de politique culturelle nationale. La culture a été confiée à la télévision, au cinéma et au show-business américanisés. Le problème de l’idéal a disparu ; il a été remplacé par la vulgarité des “stars”. En bref, il n’existe pas de politique de mobilisation intelligible qui réponde aux besoins de classe sociale de la majorité des travailleurs. Oui, Michoustine, qui se distingue de l’anecdotique Medvedev par son professionnalisme en matière de gestion, a déjà pris un certain nombre de mesures qui ont apporté un certain soulagement aux couches nécessiteuses de la population et aux petites entreprises. Mais ces mesures ne sont pas de nature radicale, elles ne conduisent pas à un changement radical de la politique intérieure. Et sans un changement radical de la politique socio-économique de la Russie, il sera incroyablement difficile de résister à la pression agressive de l’Occident impérialiste. La pression ne s’arrêtera pas avec la résolution de la question ukrainienne. Elle sera durable.

Ce qu’il faut, ce sont des mesures, non, même pas encore socialistes, mais des mesures d’État bourgeoises qui créent les conditions pour (à moyen terme) la percée du pays vers le socialisme. C’est ainsi que le KPRF pose la question. Le président du comité central du KPRF G.A. Ziouganov a déclaré le 1er mars : “Le KPRF est convaincu que la défense des intérêts nationaux russes ne peut être résolue par des mesures diplomatiques et militaro-politiques. La nécessité de changements majeurs dans la vie de notre pays devient de plus en plus urgente. Le virage décisif du gouvernement vers la voie de la protection des intérêts des larges masses du peuple devient une question de survie historique de la Russie.

Pour surmonter le fossé entre les classes sociales et unifier la société face aux diverses menaces, il faut un modèle de vie économique et sociale fondamentalement nouveau… Dans le contexte des sanctions sévères imposées par l’Occident, nous avons besoin d’une véritable substitution des importations, d’une dédollarisation de l’économie et de l’endiguement de la fuite des capitaux. L’effet approprié de ces mesures n’est possible qu’en conjonction avec la nationalisation des secteurs stratégiques de l’économie (c’est nous qui soulignons), l’utilisation des riches ressources naturelles dans l’intérêt de tous les citoyens et la planification étatique de la vie économique
(c’est nous qui soulignons).

L’oligarchie compradore contre la civilisation soviétique

Les approches du programme, qui fixent les lignes directrices du mouvement de la Russie vers la transformation socialiste, ont été exposées par G. A. Ziouganov dans la Pravda du 29 mars 2022 – “ Vingt mesures urgentes pour la transformation de la Russie” . Et dans ce document de programme du KPRF et des forces patriotiques populaires du pays, les premières mesures telles que la nationalisation des secteurs clés de l’économie et du système bancaire, la restauration de la planification d’Etat sont à nouveau énoncées.

Quant aux monopoles oligarchiques (et nous parlons de leur nationalisation), si nous nous tournons vers l’histoire de la formation de ces monopoles en Russie dans les années 90 du siècle dernier et dans les années zéro de ce siècle, nous nous rappelons involontairement un certain nombre de dispositions de l’ouvrage de Lénine “L’impérialisme stade suprême du capitalisme” : “Chaque fois que nous pouvons nous emparer de toutes les sources de matières premières ou des principales, la formation de cartels et de monopoles est particulièrement facile” . C’est ainsi que se sont constitués les monopoles d’Abramovitch, de Berezovsky et d’autres du même acabit.

“Le monopole se fraie un chemin partout et de toutes sortes de manières, du “modeste” versement d’un pot-de-vin à l'”emploi” américain de la dynamite à un concurrent.” Le “libéral-démocrate” Khodorkovsky, et il n’est pas le seul, a utilisé cette méthode pour influencer ses concurrents, et ce n’est pas une coïncidence s’il rassemble un bataillon de tueurs à gages contre ceux qui luttent pour la liberté du Donbass. La dynamite “démocratie” est habituelle pour un intellectuel qui a le monopole du sang.

“La production devient publique, mais l’appropriation reste privée et l’oppression de quelques monopoles sur le reste de la population devient cent fois plus lourde, plus tangible, plus insupportable”.

Tout cela, nous le voyons en Russie. Le capital monopoliste, qu’il s’agisse du capital oligarchique des années 1990 ou de celui d’aujourd’hui, a des milliers de fils liés au même capital en Occident, ce qui le rend capable de trahir ouvertement et secrètement. Rappelez-vous au moins le rôle de Berezovsky dans la “pacification” de la Tchétchénie par Maskhadov – Basayev. Et Tchoubaïs – le parrain de l’oligarchie russe – n’a-t-il pas été le premier à se précipiter à l’étranger dès que l’Occident américanisé a pris parti pour l’Ukraine de Bandera ? Tchoubaïs a été suivi par presque tous les oligarques des années 1990 en tant que sujets loyaux de l’Occident.

Le capital oligarchique russe pro-occidental, depuis sa création, a élevé et entretenu, et continue de le faire, une nombreuse “cinquième colonne” – un large cercle de dégénérés intellectuels qui s’en nourrissent – des “enfants du monde”, mais pas de la Patrie. La couleur du libéralisme russe moderne s’emploie depuis 30 ans à abaisser la culture mentale et morale de la société et des individus : des “classiques” autoproclamés de la littérature et de l’art, des historiens, sociologues et psychologues anti-russes (des écoles historiques, sociologiques et psychologiques américaines) et des politologues pseudo-scientifiques qui se multiplient de manière exponentielle. L’activité principale de toute cette foule, qui suit les traces de ses maîtres et forme avec eux une “cinquième colonne”, est l’antisoviétisme.

Les choses sont allées si loin que dans le Grand dictionnaire encyclopédique, publié à Saint-Pétersbourg en 2004, la définition du terme “fascisme” se termine par la déclaration suivante : “Le fascisme est proche des mouvements et régimes totalitaires du bolchevisme, du stalinisme et du maoïsme” . Ce dictionnaire est toujours, comme on dit, en circulation. Son tirage est de plus de 20 000 exemplaires. Ce n’est donc pas en Occident, mais en Russie que Staline a longtemps été assimilé à Hitler et l’Union soviétique à l’Allemagne nazie.

A l’unisson avec la “cinquième colonne” libérale pro-occidentale agit le soi-disant conservatisme éclairé, recyclant le patriotisme des gardes blancs et le monarchisme de l’Empire russe. Comment ils essaient d’être des patriotes russes, cachant leur russophobie habituelle derrière un antisoviétisme militant. Les libéraux et les conservateurs (ultra-patriotes) font de leur mieux pour mettre l’orthodoxie au service de l’antisoviétisme. Le grand historien russe V.O. Klyuchevsky, qui se distingue par une perspicacité remarquable, a écrit : “Le pou éclairant du conservatisme et du libéralisme grouille sur le peuple russe, dévorant son bon sens” .

Heureusement, le patriotisme soviétique est en train de renaître dans l’âme des gens. Dans les programmes télévisés sur les opérations militaires spéciales en Ukraine, il n’est pas rare de voir des images de la bannière rouge de la victoire sur des chars et des véhicules blindés de transport de troupes. L’un des plans reste dans la mémoire comme un acte de patriotisme soviétique apparemment ordinaire dans son naturel. Notre pays tout entier est déjà au courant.

En voici l’essentiel. Une vieille femme portant un grand étendard rouge (un étendard, pas un drapeau) marche calmement et avec assurance vers un soldat. Elle est persuadée qu’il est un soldat de la Russie. Mais elle se trouve face à un soldat d’un bataillon nazi en Ukraine, ou peut-être un soldat de l’AFU. Il prend l’étendard rouge des mains de la vieille femme, le jette sur le sol et le piétine. En même temps, il tend un sac de nourriture à la femme : “Prends-le, mamie. Gloire à l’Ukraine !” Elle dit : “Mes parents sont morts pour ce drapeau” , et lui rend le sac, le pose sur le sol et rentre chez elle pleine de dignité silencieuse et de courage.

Cette image est étonnante dans sa nature prosaïque. C’est du patriotisme soviétique sans paroles. L’action d’une personne soviétique a tout dit. Les personnes d’esprit soviétique, qu’elles soient russes ou ukrainiennes (l’héroïne de notre histoire était russe ou ukrainienne – peu importe), s’éveillent au fait que l’antisoviétisme n’est rien d’autre que de la russophobie.

La civilisation soviétique est la forme la plus élevée de la civilisation russe, et le parti communiste doit constamment l’expliquer et la rappeler au peuple. Expliquez et rappelez-leur constamment que la plus grande réussite de la civilisation soviétique a été la Grande Victoire sur le fascisme allemand. Cette civilisation est antiraciste, anti-nazie, anti-fasciste. À cet égard, il convient non seulement de rappeler mais aussi d’étudier l’œuvre scientifique exceptionnelle de Sergei Kara-Murza “La civilisation soviétique”.

Un fascisme dépassant celui de l’Allemagne d’Hitler

Avec le début de l’opération militaire spéciale, la question du statut d’État ukrainien était à l’ordre du jour. L’Occident impérial a finalement réussi ce qu’il cherchait depuis la proclamation de l’indépendance de l’Ukraine vis-à-vis de l’Union soviétique : pousser deux peuples slaves, historiquement et culturellement proches, l’un contre l’autre dans une guerre fratricide, et affaiblir ainsi la Russie sur la carte politique du monde.

Une Ukraine nationaliste et actuellement fasciste (pas la majorité des Ukrainiens, mais une partie importante d’entre eux qui sont au pouvoir aujourd’hui ou lui ont fait confiance) est utilisée comme un outil par l’Occident impérialiste contre la Russie en tant que sujet de l’histoire mondiale, jusqu’à et y compris son anéantissement. C’est pourquoi les pouvoirs en place ont élevé la russophobie en Ukraine, comme dans tout l’Occident “civilisé”, à un niveau de racisme politique et ethnique qui surpasse celui de l’Allemagne hitlérienne.

C’est tout à fait logique. Si, à la fin du XIXe siècle, V.O. Kluchevskiy a observé que “l’Europe civilisée était civilisée jusqu’au niveau des quadrupèdes” , alors aujourd’hui, dans les conditions de la crise générale du capitalisme qui s’aggrave, on peut affirmer sans risque que l’Occident collectif a été civilisé jusqu’à la déshumanisation sous la forme d’un racisme sophistiqué. À cet égard, il est juste de dire que l’Ukraine de Zelensky, Yarosh et consorts est l’ “Europe”.

Disons ici quelques mots sur l’Europe “civilisée”, qui n’est pas seulement le foyer du fascisme italien et allemand. L’URSS a, hélas, passé sous silence des faits qui, de l’avis des dirigeants soviétiques, auraient pu entacher les relations interétatiques avec les principaux pays européens. On a omis de dire que le fascisme est né en France de la tristement célèbre affaire Dreyfus, que 60 000 membres français de la SS ont combattu sur le front germano-soviétique, que des vedettes de la chanson française ont chanté pour des officiers allemands à Paris pendant la Seconde Guerre mondiale. Nous, par contre, nous ne parlions constamment que de l’escadron Normandie-Niemen et du mouvement de la Résistance.

Mais à l’exception de l’Angleterre, de la Pologne et de la Yougoslavie, où l’Armée de libération du peuple sous le commandement de Tito était le casse-tête de Hitler, le reste de l’Europe vit en harmonie avec son “Troisième Reich”. Une chaîne de production de chars pour la Wehrmacht est mise en place en République tchèque. Tous les pays d’Europe ont travaillé pour la “gloire des armes allemandes” sur le front de l’Est. Faut-il s’étonner que l’Europe moderne soit désormais du côté de l’Ukraine banderiste ?

Le nationalisme en Ukraine a commencé à prendre de l’ampleur non pas depuis août 1991 – la proclamation de sa “non-indépendance” – mais après la mort de Staline – à partir du décret du Soviet suprême de l’URSS de Khrouchtchev sur l’amnistie pour les personnes condamnées pour des crimes pendant la Grande Guerre patriotique. Le décret a été publié en septembre 1955. Les Banderistes ont été libérés, leurs cellules dormantes ont été réactivées. Le Banderisme était une tendance ouvertement fasciste du nationalisme ukrainien. Son credo : l’État d’Ukraine ne peut exister que si l’État de Russie est détruit. D’où le proverbe “Moskalaku na gilyaku”, “Le meilleur Moskal est un Moskal mort”.

Une lutte sans merci contre le nationalisme ukrainien et tout ce qui y contribue, dont nous dirons un mot particulier, a été menée pendant toutes les années où le camarade Staline dirigeait le PCUS et l’État soviétique. Après sa mort, la question du danger du nationalisme ukrainien et autre n’a jamais été soulevée au Comité central du PCUS ou au Comité central du PC(b)U et du PCUS. Ce n’est pas un hasard si Leonid Kravtchouk est devenu secrétaire du comité central du PCUS et premier président de l’Ukraine non-indépendante.

Les leçons de Staline dans la lutte contre le nationalisme

Examinons brièvement les leçons staliniennes de la lutte contre le nationalisme ukrainien comme l’une des manifestations du nationalisme local. Nous ne devons pas manquer les leçons staliniennes de lutte sans compromis contre le nationalisme grand-russe. Ces deux tendances, telles que Staline les a caractérisées, existaient au sein du Parti dans le traitement de la question nationale. Commençons par une lettre de Staline à Kaganovitch (de 1925 à 1928, il était premier secrétaire du comité central du PC(b)U) et à d’autres membres du comité central du PC(b)U. La lettre a été écrite en 1926. Nous la présenterons sous une forme abrégée.

“Dans les déclarations du camarade Choumsky (un membre autorisé du Comité central du PC(b)U. – U.B.) on trouve des pensées valables. Il est vrai qu’un vaste mouvement en faveur de la culture ukrainienne et du public ukrainien a vu le jour et se développe en Ukraine. Il est vrai que ce mouvement ne doit en aucun cas être livré aux mains d’éléments qui nous sont étrangers…..

…Mais ce faisant le camarade Choumsky a commis au moins deux graves erreurs.

Premièrement, il confond l’ukrainisation de notre Parti et de l’appareil soviétique avec l’ukrainisation du prolétariat. Il est possible et nécessaire d’ukrainiser, à un certain rythme, notre parti, notre État et les autres appareils qui servent la population. Mais le prolétariat ne peut pas être ukrainisé d’en haut. Il est impossible de forcer les masses ouvrières russes à abandonner la langue et la culture russes et à reconnaître l’ukrainien comme leur culture et leur langue. Cela serait contraire au libre développement des nationalités. Il ne s’agirait pas d’une liberté nationale, mais d’une forme particulière d’oppression nationale.

Deuxièmement, tout en soulignant à juste titre la nature positive du nouveau mouvement pour la culture et la société ukrainiennes en Ukraine, le camarade Choumsky ne voit pas qu’étant donné la faiblesse des cadres communistes autochtones en Ukraine, ce mouvement, dirigé entièrement par l’intelligentsia non communiste, peut, par endroits, prendre le caractère d’une lutte pour l’éloignement de la culture et de la communauté ukrainiennes de la culture et de la communauté de toute l’Union soviétique, une lutte contre “Moscou” en général, contre les Russes en général, contre la culture russe et son plus haut prestige. Je ne contesterai pas que ce danger est de plus en plus réel en Ukraine. Je dirais seulement que même certains communistes ukrainiens ne sont pas exempts de tels défauts”.

Ainsi, Staline soulève tout d’abord la question de l’inadmissibilité d’une forme particulière d’oppression nationale – l’ukrainisation forcée de la classe ouvrière russe dans ces provinces (oblasts), qui ont été annexées à l’Ukraine centrale et occidentale, à prédominance rurale. Cela a été fait principalement pour la transformation socialiste de l’Ukraine : le prolétariat du Donbass et de Lougansk et d’autres régions russes devait, premièrement, agir comme un antidote au nationalisme petit-bourgeois qui empoisonnait la vie spirituelle de l’Ukraine et, deuxièmement, devenir un rempart pour la formation d’une nation ukrainienne socialiste.

Ce but a-t-il été atteint ? Oui, non sans difficultés considérables. Citons quelques preuves mondialement connues de la création de la nouvelle Ukraine soviétique : la construction grandiose de l’industrie socialiste (centrale électrique du Dniepr, Azovstal, usine de tracteurs de Kharkov, etc.), l’ampleur du mouvement Stakhanov, la création de l’armée de partisans pendant la guerre contre le fascisme allemand (sous la direction de Kovpak, Rudnev, Vershigora, elle a fait son chemin héroïque de Poutivl aux Carpates). Et l’exploit des Jeunes Gardes de Krasnodon !

La science et la culture ukrainiennes soviétiques ont gagné non seulement la reconnaissance de toute l’Union, mais aussi celle du monde entier. La renommée mondiale a courronné l’héritage pédagogique de A. S. Makarenko. Les noms des académiciens Paton et Trofimchuk, des solistes du Théâtre Bolchoï Bella Rudenko, Evgeny Nesterenko, Anatoly Solovyanenko, du grand réalisateur Alexandre Dovzhenko, de l’écrivain Oles Gonchar, du dramaturge Alexander Korneichuk, des maréchaux soviétiques Timoshenko, Yeremenko, Grechko sont notre fierté nationale.

Rien de tout cela n’aurait été possible sans la connexion de la culture ukrainienne avec l’une des grandes cultures du monde – la culture russe. Le danger de rompre ce lien a été souligné par Staline dans la lettre citée.

Très instructive pour nous – le parti communiste – lorsqu’il s’agit de se faire une idée de l’avenir socialiste de la Russie multinationale, la description par Staline de deux déviations dans la question nationale : vers le nationalisme grand-russe et vers le nationalisme local, ukrainien. Cette caractéristique a été donnée par Staline dans son rapport au 16e congrès du parti communiste de toute l’Union (bolcheviks) (juin 1930). Parlant du premier type de déviationnnistes, il remarque qu’ils “se réfèrent à Lénine, le citant de manière erronée, et parfois déformant et calomniant directement Lénine. Lénine a dit que dans le socialisme, les intérêts des nationalités se fondraient en un tout – ne s’ensuit-il pas qu’il est temps de supprimer les républiques et les provinces nationales dans l’intérêt de … l’internationalisme … ?

…Lénine n’a jamais dit que les différences nationales devaient disparaître et que les langues nationales devaient fusionner en une langue commune au sein d’un État, avant la victoire du socialisme à l’échelle mondiale. Au contraire, Lénine a dit quelque chose de directement opposé, à savoir que “les différences nationales et étatiques entre les peuples et les pays…”. Les distinctions nationales et étatiques entre les peuples, les nations et les pays subsisteront pendant très, très longtemps, même après la mise en œuvre de la dictature du prolétariat à l’échelle mondiale” . Comment peut-on se référer à Lénine tout en oubliant cette directive fondamentale … ?

…Lénine n’a jamais dit que la destruction de l’oppression nationale et la fusion des intérêts des nationalités en un seul tout équivaut à la destruction des distinctions nationales.

Pour un homme accablé par les soucis quotidiens de la vie (et il y en a beaucoup), tout ce qui précède peut sembler un passé d’archives, sans rapport avec l’état actuel de la question ukrainienne, qui sera résolue au cours de l’opération militaire spéciale. Hélas, le passé dans d’autres circonstances spécifiques se fait sentir dans le présent. La russophobie enragée n’exclut pas comme réponse une manifestation de grand nationalisme russe, bien sûr bourgeois. Il ne peut en être autrement. En voici un exemple.

Le grand nationalisme bourgeois russe s’exprime dans l’affirmation arrogante que l’Ukraine n’a jamais eu d’État national, ignorant complètement l’histoire de la RSS d’Ukraine, qui, avec la Biélorussie soviétique, a été représentée aux Nations unies dès le moment de sa formation. Tout cela est antisoviétique, tant chez les Russes bourgeois que chez les nationalistes ukrainiens qui ont la même nature de classe : les 70 années soviétiques sont une parenthèse dans l’histoire.

Avec un antisoviétisme féroce, avec l’éradication de la nation socialiste soviétique ukrainienne, le chemin sanglant et la fascisation de l’Ukraine ont commencé sous la direction et le soutien financier des États-Unis, au nez et à la barbe de la Russie oligarchique. L’oligarchie russe, qui possède des actifs de production très importants en Ukraine, n’était intéressée que par la maximisation des profits.

Ne pas s’éloigner de l’internationalisme léniniste

Quant à l’essence du nationalisme ukrainien, Staline la voyait dans “le désir de s’isoler et de se refermer dans sa coquille nationale… ”. Dans le désir de ne pas voir ce qui rassemble et unit les masses laborieuses des nationalités en URSS, et de ne voir que ce qui peut les aliéner les unes des autres. “Le penchant, écrit Staline, pour le nationalisme local reflète le mécontentement des classes dépassées…”. au régime de la dictature du prolétariat, leur désir de s’isoler dans leur propre État national et d’y établir leur domination de classe.” C’est ce qui s’est passé dans toutes les anciennes républiques de l’URSS, à l’exception de la Biélorussie.

En commençant par la révision du marxisme-léninisme lors du 22e congrès du PCUS (1961) et le rejet de son idée principale – l’idée de la dictature du prolétariat, un processus graduel mais constant d’éloignement de la classe ouvrière du pouvoir des travailleurs a commencé. Officiellement, elle était désignée dans tous les documents du programme du Parti comme la force principale de la société soviétique. Il y avait également un certain pourcentage d’ouvriers admis dans le Parti, mais ce processus ignorait les changements dans la structure de la classe ouvrière – l’inclusion d’ingénieurs et de travailleurs techniques et de représentants des sciences appliquées associées à la production. La notion même de dictature du prolétariat a été primitivisée et, contrairement aux classiques du marxisme-léninisme, son époque historique n’a pas été considérée comme se prolongeant jusqu’à la construction du communisme. Le processus de bureaucratisation du Parti et de la vie soviétique s’est accéléré et a finalement conduit à l’embourgeoisement d’une partie de la direction du Parti.

Cela est devenu évident lors de la perestroïka contre-révolutionnaire bourgeoise perfide, ce qui a constitué une condition favorable à la formation du capital “fantôme” et, après le soi-disant démantèlement du culte de la personnalité de Staline, de l’intelligentsia libérale de la race bourgeoise. Au début, l’alliance entre ladite intelligentsia et le capital “fantôme” était secrète. Pendant la période Gorbatchev-Yeltsine, elle est devenue explicite, acquérant de plus en plus une coloration nationaliste, à l’exception de la Fédération de Russie et de la Biélorussie. La voie était ouverte au nationalisme local, notamment ukrainien. Un défilé de la souveraineté a commencé, défilant devant les podiums sur lesquels trônait l’impérialisme américain.

Quant à la fascisation de l’Ukraine, c’est-à-dire l’instauration d’une dictature du capital financier, il convient de noter que cette dictature est très peu la dictature du capital ukrainien et bien plus la dictature du capital américain.

La définition par Staline de la source commune de tout nationalisme, qu’il soit grand-russe ou local, ici le nationalisme ukrainien – “un écart par rapport à l’internationalisme léniniste ” – est de la plus haute importance. Il est important que le KPRF apprenne cela en tant que parti politique se préparant à devenir le parti au pouvoir en Russie. Malheureusement, certains de ses membres ne relient toujours pas la question russe objectivement existante dans leur esprit à l’internationalisme prolétarien, mais la considèrent d’un point de vue civilisationnel, typique des idéologues du monde russe bourgeois – sans contradictions de classe, sans lutte de classe.

Pour conclure, tournons-nous une fois de plus vers Staline, vers son rapport au XVIIe Congrès du PCUS(b) (1934) : “Il y a un débat sur la question de savoir quelle déviation est le principal danger, la déviation vers le nationalisme grand-russe ou la déviation vers le nationalisme local ? Dans les conditions actuelles, il s’agit d’un argument formel et donc vide. Il serait insensé de donner une prescription toute faite pour tous les temps et toutes les conditions concernant le danger principal et non principal. Il n’existe pas du tout de telles prescriptions dans la nature. Le principal danger est le parti pris, contre lequel on a cessé de lutter et qu’on a donc laissé se développer en un danger national.

En Ukraine, il n’y a pas si longtemps, le parti pris en faveur du nationalisme ukrainien ne représentait pas le principal danger, mais lorsqu’ils ont cessé de le combattre et l’ont laissé se développer au point de fusionner avec les interventionnistes, ce parti pris est devenu le principal danger.


Et cette leçon stalinienne ne peut être oubliée par les communistes russes, si l’on veut aborder l’avenir avec la plus grande responsabilité.
 
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