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Xuan
Plenum du KPRF : déclarations intermédiaires
15 NOVEMBRE 2022

Plenum du KPRF : déclarations intermédiaires | Histoire et société https://histoireetsociete.com/2022/11/15/plenum-du-kprf-declarations-intermediaires/

Comme d’habitude grâce à Marianne et à ses traductions nous pouvons connaitre ce que disent et pensent les communistes russes, parce qu’à l’inverse de ce qui se passe dans la “démocratique” Ukraine, les communistes en Russie, bien que dans l’opposition, ne sont ni interdits, ni emprisonnés, ni torturés même si le combat avec le parti de Poutine et d’autres encore plus à droite est parfois rude. Notons que les communistes ukrainiens ne sont pas les seuls à subir une telle répression, 19 autres partis ont été interdits par Zelensky de la même manière qu’il promulgue des lois contre le monde du travail, livre son pays à l’OTAN et son peuple à l’exploitation la plus dramatique. Comme quoi la figure de l’autocrate, oligarque corrompu et belliciste n’est pas toujours celle que la presse occidentale brosse, même si les communistes russes combattent leurs propres oligarques et vendus. Ce qui est encore plus extraordinaire c’est quand l’Humanité et plus généralement la presse dite communiste bâillonne systématiquement ce que disent les communistes russes, comme ils le font d’ailleurs depuis plus de trente ans à des communistes comme moi (leur nombre vous étonnerait) en leur faisant une réputation de “staliniens” et quand aujourd’hui ils en sont à censurer la déclaration de la Havane signée par les responsables du PCF y compris du secteur international qui cachent soigneusement leur signature pour plaire à leurs partenaires et complices de la social démocratie. Donc lisez et diffusez les textes que l’on vous cache pour avoir un congrès du PCF qui ne ressemble pas à la démocratie selon les USA et Zelensky. (note de Danielle Bleitrach, traduction de Marianne Dunlop)

P.S. Voici le rappel de la déclaration de la Havane, signée y compris par le PCF mais dont les communistes n’auront aucune connaissance ni par les instances nationale du secteur international, ni surtout pas la presse qui se souvient vaguement être communiste quand il s’agit de souscriptions… diffusez-la si vous voulez avoir un congrès digne de ce nom… pour que les débats aient un sens…

Le texte le plus important aujourd’hui… Celui des 78 partis communistes à la Havane | Histoire et société (histoireetsociete.com)

https://vk.com/al_feed.php

(Compte VKontakte d’Andrei Yazov, 12/11/2022)

Le Plénum du Comité central du KPRF se déroule aujourd’hui dans la banlieue de Moscou. Guennadi Ziouganov a ouvert le plénum avec un rapport intitulé “L’expérience de la démocratie soviétique et les tâches du KPRF dans la lutte pour la démocratie authentique, le progrès social et l’amitié des peuples”.

Je citerai ici ce qui me semble être l’une des sections les plus pertinentes. Ne manquez pas de le lire. 🔽🔽🔽

“…Il y a eu un coup d’État en Ukraine en 2014. Les États-Unis ont déclaré publiquement qu’ils y avaient investi 5 milliards de dollars. Les néo-nazis ont pris le pouvoir. Cela a provoqué une forte résistance dans le Donbass. Un référendum y a été organisé en mai 2014. 87% ont voté pour l’indépendance. Les républiques populaires de Donetsk et de Lougansk sont apparues comme une initiative incarnée par les masses populaires. Les néo-nazis ont recouru à la terreur. Pendant 8 ans de bombardements, 14 000 civils de la DNR et de la LNR ont été tués.

Après l’invasion de l’URSS par Hitler, des divisions SS ont été formées en Ukraine occidentale. Les nationalistes locaux dirigés par Stepan Bandera ont assassiné des partisans et brûlé en masse des enfants, des femmes et des personnes âgées en Ukraine même et au Belarus. De 1945 à 1953, la terreur antisoviétique en Ukraine occidentale s’est poursuivie avec le soutien des États-Unis et de la Grande-Bretagne. Environ 50 000 habitants ont été exterminés. En 1991, les adeptes de la racaille banderiste ont eu les mains libres ; en 2014, ils ont obtenu les pleins pouvoirs.

Les sentiments anti-russes, antisémites et anti-polonais sont encore forts chez les néo-nazis qui dirigent l’Ukraine. Bandera, Melnik, Shukhevich et leurs associés sont héroïsés. Les Banderovites d’aujourd’hui, comme les storm troopers d’Hitler, servent de peloton de choc au grand capital. La seule différence est que l’équipe de Zelensky, ayant établi une alliance de classe avec l’oligarchie locale, s’abstient de tout débordement antisémite. Pendant ce temps, les nazis radicaux contrôlent le pouvoir, le faisant chanter avec la menace d’un coup d’État.

Une idéologie nazie a été imposée à l’Ukraine. Le jour de la Victoire sur le Fascisme a été interdit de célébration. Les monuments à Lénine, les héros antifascistes et les figures de notre culture commune ont été détruits. Les bourreaux sanglants sont proclamés héros. Leurs symboles sont reconnus par l’État. Des marches sont organisées en leur honneur. Des rues et des places portent leur nom.

Le KPRF définit l’État ukrainien actuel comme une alliance du grand capital, de la haute bureaucratie et de fascistes purs et simples. Ses activités sont sous le contrôle politique et financier total des milieux impérialistes américains.

Le conflit en Ukraine est directement causé par les actions de l’OTAN. Le KPRF a immédiatement défini son attitude à l’égard de l’opération militaire spéciale. Elle revêt un caractère anti-fasciste pour la Russie et libérateur pour le peuple ukrainien. La situation dans le Donbass est complétée par un soulèvement de libération nationale de la population russe.

Dans le même temps, la Russie se bat pour éliminer une menace militaire aiguë. L’Ukraine a été transformée en fer de lance de l’OTAN. Le Pentagone a déployé plus de 30 laboratoires pour développer des armes bactériologiques, travaillant sur les bactéries de la peste, du choléra, du covid-19 et d’autres maladies mortelles. Elle était sur le point d’installer sur son sol des missiles américains. Le régime de Bandera a commencé à préparer la fabrication d’une bombe atomique. Kiev a concentré 150 000 soldats contre le Donbass, installé des fortifications et levé des armes. Les néonazis avaient pour objectif de s’emparer du Donbass et de la Crimée.

Moscou a invité les pays de l’OTAN à s’entendre sur les questions de sécurité. Washington a éludé. Ainsi, le conflit militaire en Ukraine n’a pas été un choix de la Russie. En fait, l’OTAN se bat contre notre pays par l’entremise des soldats ukrainiens et au prix de leur vie.

L’affirmation selon laquelle Moscou avait prévu de s’emparer de l’Ukraine à l’avance dans l’intérêt de ses oligarques ne repose pas sur des faits. Au printemps 2014, les autorités russes n’ont pas soutenu un référendum sur la formation de la DNR et de la LNR. Et l’accord de Minsk-2 signifiait que le Donbass continuait à faire partie de l’Ukraine.

L’oligarchie russe est compradore par nature. Elle est liée par le sang au capital mondial. Elle n’est pas pressée de soutenir l’opération spéciale, même maintenant que l’Occident impose des sanctions, saisit leurs palais et leurs yachts, gèle leurs comptes bancaires. Et cela ne faisait nullement partie des plans des riches de Russie. Le KPRF n’a aucune sympathie pour ceux qui ont pillé la Russie et qui sont maintenant privés de leur butin. Mais cette “expropriation” ne se fait pas en faveur des travailleurs. C’est simplement que les principaux pilleurs du monde deviennent encore plus riches.

Un certain nombre de groupes de classes sociales dans notre pays se sont opposés à l’opération spéciale en Ukraine. Tout d’abord, il s’agit du grand capital monopolistique et de ses représentants cosmopolites dans l’environnement libéral, y compris les services de l’information et une partie du show-business.

Un large éventail de forces patriotiques – idéologiquement diverses, mais le plus souvent anti-oligarchiques – a soutenu la SVO. Les volontaires qui sacrifient leur vie méprisent les intérêts des nouveaux riches. Les personnes qui prélèvent de l’argent sur le budget de leur famille pour acheter des gilets pare-balles pour nos soldats ne sont pas des agents du grand capital. Les communistes qui envoient des convois d’aide humanitaire au Donbass sont les premiers adversaires du capitalisme. Toutes ces personnes sont désireuses de contribuer à la lutte contre le fascisme – le rejeton maléfique du capital monopolistique.

Le KPRF est critique à l’égard de la politique étrangère des dirigeants russes. Nous avons lancé des campagnes anti-OTAN lorsque le gouvernement a accepté des exercices conjoints dans la région de Nijni Novgorod et une base aérienne près d’Oulianovsk. Nous avons toujours condamné la faible attention des autorités à l’égard de la CEI et fustigé la position de M. Zourabov sur l’Ukraine. Nous avons déploré le ralentissement du “pivot vers l’Est”, demandé de ne pas oublier nos alliés et été les premiers à déclarer que les russophobes et les associés de Tikhonovskaya n’avaient aucune chance de renverser Loukachenko.

C’est le KPRF qui a demandé avec insistance la reconnaissance de la DNR et de la LNR et qui a initialement soutenu les aspirations de leur population à se rattacher à la Russie. Nous avons toujours su que ce n’était pas seulement l’armée russe qui combattait les Banderistes, mais aussi les unités de volontaires, où il y avait une importante strate ouvrière.

En huit ans, le KPRF a envoyé 103 convois d’aide humanitaire dans les républiques du Donbass. Plus de 12 000 enfants ont été emmenés en vacances ou en traitement médical dans la région de Moscou. Des centaines de communistes se sont engagés dans des combats armés avec les nazis. V.I. Kashin, K.K. Taisaev, N.V. Kolomeitsev et d’autres camarades ont joué un rôle important dans la coordination de ce grand travail.

L’impératif historique a contraint les autorités russes à emprunter la voie préconisée par le KPRF. L’initiative de notre parti de reconnaître la DNR et la LNR a été soutenue par la Douma d’État et le président du pays. Mais nous le disons fermement : la “question ukrainienne” n’est pas devenue une raison pour le KPRF de se solidariser avec le groupe au pouvoir. Nous pensons que le peuple travailleur de Russie ne fera que souffrir si les résultats de la lutte contre le fascisme sont utilisés par le gouvernement pour renforcer le régime bourgeois, pour justifier l’oppression et pour maintenir son modèle économique défectueux. C’est une boue capable de nous aspirer et de nous entraîner au point de ne plus pouvoir en sortir.

La “concorde de classe” entre le KPRF et la faction au pouvoir n’est pas advenue et n’adviendra pas. Le parti continue à lutter pour le socialisme. Le cap socio-économique du gouvernement n’a pas fondamentalement changé. Les plaies budgétaires inspirées par Koudrine-Silouanov n’ont pas disparu. Les autorités persécutent les communistes et nos partisans. Les votes des électeurs sont volés au parti communiste afin de les donner à d’autres.

Nous déclarons explicitement que le KPRF est fier de son rôle de principale force patriotique en Russie. Nous considérons qu’il est de notre devoir civique et international de défendre les intérêts des Russes, des Ukrainiens et de tous les peuples de nos territoires. Le parti communiste s’oppose tout autant aux tentatives de mystification que de négation du rôle du peuple russe dans la formation d’une communauté russe multinationale.

Alors que les politiciens occidentaux donnent l’image arrogante de la “communauté mondiale” en soutenant les néonazis, la grande majorité des pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine adoptent une position différente. Ils savent de première main ce qu’est le colonialisme. Ils considèrent les événements en Ukraine à travers le prisme de la lutte contre le terrorisme. Selon eux, la Russie rompt l’ordre mondial injuste, imposé par Washington. Des pays représentant 60% de la population mondiale sympathisent avec la position de la Russie ou sont directement à ses côtés dans la lutte antifasciste.

Les communistes ont toutes les raisons d’avancer à l’avant-garde de la lutte contre le fascisme, la force de frappe des puissances réactionnaires. Aujourd’hui, notre plénum pourrait proposer une initiative visant à convoquer un Forum antifasciste international et charger le Présidium du Comité central du KPRF d’y travailler en détail…


Edité le 16-11-2022 à 08:59:00 par Xuan


Xuan
Ziouganov : “Célébrons dignement le centenaire de l’URSS !”
ADMIN531911 NOVEMBRE 2022
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Le positionnement des communistes du KPRF n’est pas exactement celui de Lénine face à la guerre impérialiste à savoir dénonçons le tsarisme et nos propres fauteurs de guerre, il prend acte que les temps ont changé justement parce qu’il y a eu un Etat socialiste démontrant les possibles et son rôle d’unité nationale, le seul apte à vaincre l’agression impérialiste. Cet état du monde et la référence à la Chine est importante, la filiation est manifeste, il n’y a pas eu simple retour en arrière aux temps du tsarisme, le présent est aussi le prolongement de la révolution bolchevique avec la fin amorcée du néocolonialisme, ce qui se dessine comme un monde multipolaire avec une voie vers l’éviction du capitalisme comme classe dominante. Il est clair qu’un consensus sur le processus est en train de se dégager au plan international et que cette déclaration en fait partie. Une nouvelle internationale serait nécessaire mais c’est l’objet de l’ensemble de nos publications du jour si quelqu’un daigne les lire au lieu de redire ce qui a été déjà dit et qui n’est peut-être pas ce qui est en train de se construire. (note de danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop)

https://kprf.ru/dep/gosduma/activities/214493.html

Le 9 novembre, le leader du KPRF, Guennady Ziouganov, s’est adressé aux journalistes à la Douma d’État. Voici le texte de son discours.


– Bon après-midi.

Du haut de la tribune de la Douma d’État, j’ai proposé à trois reprises qu’une résolution soit adoptée d’urgence et qu’une commémoration digne du 100e anniversaire de la formation de l’URSS soit organisée. “Le parti Russie unie est resté silencieux jusqu’à présent. J’ai envoyé le document en question au gouvernement et au président. J’espère qu’ils répondront plus rapidement que Russie unie.

Dans les prochains jours, notre parti organisera un séminaire et un plénum du Comité central du KPRF pour marquer cette date historique.

Aujourd’hui, notre site KPRF.ru publiera le matériel “L’expérience de la démocratie soviétique et les tâches de notre Parti dans la lutte pour la vraie démocratie, le progrès social et l’amitié des peuples”. Demain, ce document sera également publié dans la Pravda et Sovetskaya Rossiya.

Nous avons fait le bilan des cent ans d’existence de l’idée géniale du pays soviétique.

Toute personne instruite devrait lire ce matériel. Les meilleurs scientifiques, experts, notre parti, nos amis et alliés y ont travaillé. Nous avons tiré un certain nombre de conclusions importantes qui méritent d’être reprises par tous les cabinets et toutes les lois.

La principale réalisation de notre civilisation est un État fort, qui nous a permis de survivre à travers cette histoire.

Hier, Vladimir Poutine sur la Place Rouge, s’est familiarisé avec le matériel de la légendaire parade militaire du 7 novembre 1941. Près de 28 000 soldats ont quitté la Place Rouge pour se battre. Les fascistes allemands étaient à 30 kilomètres du centre de la capitale soviétique.

Le Président est conscient que la guerre nous a été déclarée. C’est pourquoi nous devons absorber le meilleur de notre histoire héroïque. La puissance soviétique et la création d’un État d’union ont constitué une étape extrêmement importante dans la restauration de notre État millénaire.

Laissez-moi vous rappeler que la dynastie Romanov a perdu trois guerres d’affilée avant son départ. Elle a perdu la guerre de Crimée, et le droit pour la Russie de conserver sa flotte à Sébastopol. Elle a perdu la guerre russo-japonaise entraînant la perte des îles Kouriles et de la moitié de Sakhaline. Et lors de la première guerre mondiale, l’empire russe a fini par s’effondrer.

Mais nous avons tout fait pour reconstruire notre pays. La modernisation léniniste-stalinienne l’a rassemblé sur de nouveaux idéaux de justice, d’amitié, d’instruction de haut niveau et de respect particulier pour les travailleurs, les femmes, les enfants et les personnes âgées. C’e fut un exploit héroïque et laborieux de la puissance soviétique.

Après la Première Guerre mondiale, notre pays s’est retrouvé avec une industrie décimée, des transports en ruine et une armée éparpillée.

Mais la République soviétique réussit à rassembler l’Armée rouge et à écraser les interventionnistes et leurs collaborateurs, les gardes blancs. Cette année marque le centenaire de l’achèvement de l’opération militaire de l’Armée rouge en Extrême-Orient. Nous avons chassé près de cent mille soldats japonais de notre territoire.

Ensuite, le pays soviétique a procédé à l’industrialisation. L’analphabétisme a été éradiqué dans le pays et le problème des enfants des rues a été résolu avec succès.

Dans ce document, vous lirez les paroles de Mao Zedong. Il a déclaré que les Chinois devaient choisir la voie russe, car Lénine et que le Grand Octobre avaient éclairé une voie qui résoudrait, entre autres, les problèmes internes de la Chine. Le parti communiste chinois a été créé en 1921 et a célébré son 100e anniversaire l’année dernière. Cette année, les communistes chinois, lors du 20e congrès, ont déclaré que, guidés par le marxisme-léninisme et le plan de construction du socialisme aux caractéristiques chinoises, ils avaient obtenu des résultats brillants.

Lorsque j’ai commencé à rédiger mon premier article sur la Chine, les Chinois produisaient moins de deux pour cent de la production mondiale. Aujourd’hui, ils en produisent 18,5 %. Aujourd’hui, la Chine est appelée à juste titre “l’atelier du monde”. La Chine explore avec succès l’espace. La Chine est un partenaire stratégique pour la Russie. Un mémorandum spécial a été signé entre nos partis. Nous poursuivons constamment une politique d’amitié et de coopération commerciale.

Je crois que le discours de Vladimir Poutine en Extrême-Orient devrait devenir un document de politique générale pour tous. Il fixe l’objectif de maximiser nos opportunités grâce au développement du Transsibérien et de la ligne Baïkal-Amour. Développer la route maritime du Nord aussi rapidement que possible. Maximiser notre potentiel pour maîtriser les dernières technologies en matière d’aviation et d’électronique. Y compris l’industrie de la défense.

Il est essentiel pour nous de tirer les bonnes conclusions de ce que l’on appelle le “dégel Khrouchtchevien”, qui exhale la froideur de la trahison. Les traîtres Gorbatchev et Eltsine ont renié marxisme-léninisme, se sont rangés derrière l’Oncle Sam et ont entravé le développement de leur pays souverain. Poutine en a récemment parlé brillamment au Forum de Valdai.

Un an plus tôt, à Valdai, Poutine a déclaré que le pays et le capitalisme étaient dans une impasse. Une conclusion tout à fait correcte.

Mais si vous êtes dans une impasse, il faut chercher une issue. L’histoire des 100 dernières années montre que cette issue passe par la construction d’un socialisme renouvelé. Le pays soviétique et la République populaire de Chine ont fait l’expérience positive de la construction socialiste.

Mais la Russie moderne continue de stagner. Il n’y a pas de virage à gauche.

J’ai examiné la façon dont nos dirigeants ont célébré la soi-disant Journée de l’unité du peuple. Moi aussi je veux être uni avec le peuple, mais je ne m’unirai pas avec l’oligarchie. Cette oligarchie ne veut même pas payer des impôts normaux et investir dans notre victoire. Ils continuent d’envoyer d’énormes sommes d’argent à l’étranger et de se verser des salaires énormes. Ils continuent à voler nos matières premières. Ils ne développent toujours pas les dernières technologies.

Revenons à l’histoire. Dmitri Donskoï a accompli un acte héroïque. Serge de Radonej a béni notre armée pour la victoire. Il a compris qu’il s’agissait de la survie du monde russe.

Koutouzov a cédé Moscou aux Français. Mais après cela, il a renforcé notre armée et a repoussé les Français jusqu’à Paris.

Sous Staline, au cours des dix années précédant la guerre, neuf mille entreprises ont été construites et ont équipé la puissante Armée rouge. Nous avons vaincu le Reich d’Hitler et avons hissé la bannière rouge de Lénine et de la Grande Révolution d’Octobre au-dessus du Reichstag.

Poutine est confronté à un défi similaire aujourd’hui.

Aujourd’hui, nous sommes mis au défi par les Anglo-Saxons et l’OTAN. Les guerres se terminent par une victoire ou une défaite. Une défaite signifierait la perte de notre statut d’État. Nous devons donc tous travailler pour la victoire.

Mais pour gagner, nous devons maîtriser les dernières technologies. Et une fois encore, le nouveau budget n’a pas trouvé d’argent à cette fin.

Pour gagner, nous avons besoin d’une éducation de haut niveau. Sur les dix commandants qui ont pris d’assaut Berlin, huit étaient instituteurs.

L’autre jour, nous avons envoyé le 103e convoi humanitaire au Donbass. Il y a eu un bon reportage à la télé. C’était la première fois que notre action humanitaire était montrée de manière aussi éclatante à la télévision. Certains téléspectateurs découvraient notre mission humanitaire pour la première fois. Nous avons déjà envoyé 16 000 cargaisons humanitaires et reçu 12 000 enfants du Donbass à Moscou. Nous allons poursuivre ces activités. C’est notre devoir sacré.

Mais tout le monde doit le faire. Par conséquent, nous devons unir la société autant que possible et faire une percée dans les nouvelles technologies. Nous avons besoin d’un nouveau programme de création. Dans le document présenté, nous avons notre programme créatif et le budget de développement. Nous avons un vrai programme pour sortir le pays de la crise.

Je vous invite à notre séminaire et à notre plénum. Il y aura une diffusion en direct. Vous obtiendrez des réponses aux questions qui se posent à la société. Elles ne dépendent pas de votre nationalité, de votre religion ou de votre appartenance à un parti.

Nous avons l’obligation d’unir le pays et d’avancer vers le socialisme. Il n’y a pas d’autre moyen. Mais pour cela, nous avons besoin d’élections équitables.

Demain, il y aura une grande audience dans la petite salle de la Douma d’État. Nous avons élaboré un code électoral qui résume toutes les meilleures pratiques. Hier, un député de notre faction, Youri Sinelshchikov, a présenté ce document à la session plénière de la Douma d’État. Demain, nous discuterons de ce document.

Je vous invite tous à participer à cet événement.
Xuan
Dans la Pravda. Youri Belov sur l’opération spéciale en Ukraine



3 MAI 2022
https://histoireetsociete.com/2022/05/03/dans-la-pravda-youri-belov-sur-loperation-speciale-en-ukraine/


Tout en soutenant l’opération dans ses dimensions patriotiques de résistance à l’OTAN, les communistes russes sont de plus en plus critiques sur la capacité de l’oligarchie russe à réellement combattre d’une manière patriotique et de ne pas être une cinquième colonne toujours prête à trahir. (note de danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop pour histoireetsociete)


L’opération militaire spéciale du ministère russe de la défense en Ukraine est la conséquence d’une confrontation féroce entre le capitalisme américain (US) et le capitalisme russe qui revendique sa place au soleil. L’Ukraine, fascinée par le nationalisme bourgeois réanimé et les services de renseignement des États-Unis, de l’Angleterre, du Canada et d’autres pays, n’est qu’un instrument de cette confrontation. Éviter l’analyse et l’évaluation de ces événements en contournant la doctrine léniniste de l’impérialisme, c’est être sous l’emprise d’un patriotisme forcené ou dans la fange d’un pacifisme libéral spéculatif.

https://kprf.ru/party-live/opinion/210299.html

Youri Belov. La Pravda.
29 avril 2022

Partir des enseignements de Lénine sur l’impérialisme.

Il suffit de rappeler l’histoire de la confrontation entre les États-Unis et la Russie au sujet de “Nord Stream-2” pour être convaincu de la véracité de ce que Lénine a prouvé il y a si longtemps : pendant l’époque impérialiste, les contradictions sont résolues par la guerre pour les ressources, les marchés, la main-d’œuvre bon marché et, en fin de compte, la redistribution du monde. C’est ce qui se passe sous nos yeux. Remarque : la structure du capital russe ne se limite pas aux actifs dont les propriétaires, lors des enchères de renflouement de Tchoubaïs, sont devenus les Abramovitch, Vexelberg, Avenger, Friedman et un grand nombre d’autres comme eux. Leur capital criminel, au secret dans les juridictions offshore, n’a rien ou presque à voir avec l’intérêt national de la Russie. En fin de compte, s’étant installés sur les rives de l’Occident impérial, ils ont travaillé et travaillent pour son économie.

Les “sept banquiers” oligarques ont fait la loi dans notre pays jusqu’en 2003, avant l’affaire Khodorkovsky. Dès lors, le capitalisme monopolistique d’État a commencé à gagner du terrain, se manifestant dans les activités de Gazprom, Rosneft, Rostekh, Sberbank et d’autres grandes entreprises. Le capitalisme monopolistique d’État en Russie est directement lié aux intérêts de l’État et de la nation, mais dans un sens purement de classe et bourgeois du terme. C’est-à-dire en interprétant ces intérêts comme rien d’autre que les intérêts capitalistes, les intérêts du grand capital. Cependant, dans sa propagande, il les habille de costumes nationaux patriotiques : pas un mot sur l’exploitation du travail, sur la contradiction entre le trava il et le capital. Il serait approprié de citer la déclaration largement connue de Lénine : “Les gens ont toujours été et seront toujours les victimes stupides de la tromperie et de l’auto-illusion en politique, jusqu’à ce qu’ils apprennent à déceler les intérêts de telle ou telle classe derrière n’importe quelle phrase, déclaration ou promesse morale, religieuse, politique ou sociale”.

Dans cette optique, posons la question suivante : pourquoi le KPRF, un parti luttant pour les intérêts des masses ouvrières prolétariennes et semi-prolétariennes, a-t-il soutenu l’opération militaire spéciale en Ukraine ?

Revenons à une époque lointaine, où une question similaire était très pertinente pour le Parti communiste de l’Union soviétique (bolcheviks). Nous parlons de l’entrée de notre pays soviétique dans la coalition anti-Hitler avec les États-Unis et la Grande-Bretagne, qui ont mené une guerre impérialiste contre l’Allemagne nazie. L’Union soviétique est entrée dans la coalition avec eux sur la base de la lutte contre le fascisme jusqu’à la victoire finale. L’impérialisme américain et l’impérialisme britannique, au nom de leur propre salut, ont dû conclure une alliance militaire avec leur antipode de classe, l’URSS, sans laquelle ils se sont trouvés dans l’incapacité de vaincre leur principal rival, l’impérialisme allemand, alors le plus réactionnaire, qui entendait instaurer l’esclavage du XXe siècle dans le monde selon le plan “Ost”.

Notre Parti a soutenu l’opération spéciale de l’armée russe en Ukraine principalement parce qu’elle est de nature antifasciste et répond aux intérêts des Russes et de tous les citoyens des républiques populaires de Louhansk et de Donetsk et de leur lutte de libération nationale. Les dirigeants politiques de la Fédération de Russie sont contraints de prendre en compte les intérêts nationaux de la grande majorité de la population russe. Ils sont obligés de s’opposer à la politique étrangère la plus réactionnaire, néo-fasciste des Etats-Unis, qui vise à détruire notre pays, ce qui n’est pas caché dans les documents doctrinaux américains.

Nous, les communistes de Russie, sommes pour la libération du peuple ukrainien de la racaille fasciste, réalisant qu’autrement, non seulement notre peuple frère, mais toute notre Patrie multinationale souffrira du déshonneur de l’esclavage. Telle est la question, et la réponse ne peut être que la victoire totale.

Il est urgent de procéder à un changement radical.

Des phrases sur l’amour de la patrie, sur le fait d’être ou de ne pas être la Russie sur la carte politique du monde, sur la justice sociale et l’héroïsme du soldat russe et de toute l’armée russe, etc. – nous en entendons plus qu’assez de la part des dirigeants politiques du pays et des personnes autorisées de ses “courroies de transmission” : les partis “Russie Unie”, LDPR, “Russie Juste – Pour la Vérité”. Mais pourquoi l’amour de la Patrie, jusqu’au sacrifice, est manifesté en tant que soldats par les enfants d’ouvriers et de paysans, et non par les bourgeois célèbres pour leur richesse ? Et comment et où trouver la justice dans un pays où le grand capital et la bureaucratie règnent en maîtres, profitant des malheurs sociaux du peuple ? Et pourquoi ceux qui survivent avec leurs salaires, pensions et allocations, qui arrivent à peine à joindre les deux bouts, y compris l’armée de millions de pauvres héréditaires, sont appelés à être patients, à supporter le lourd fardeau des sanctions occidentales, alors qu’aucun des super-riches ne donne quoi que ce soit sur l’autel de la patrie ?

La grande majorité de notre peuple est consciente du danger imminent que représente pour la Russie l’Occident impérialiste dirigé par les États-Unis. Ce danger s’est produit plus d’une fois dans notre histoire russe – rappelez-vous les années 1612, 1812… Et toujours, non, pas tous, mais un bon nombre des classes possédantes, sans parler des pauvres, ont agi selon le principe de l’abnégation au nom du sauvetage de la patrie. Aujourd’hui, ce principe n’est plus qu’une abstraction numérique pour les propriétaires de 90% des biens en Russie. Ce n’est pas à eux et ce n’est pas pour eux. Profiter au maximum d’un capital aussi important que possible, tel est leur principe. Là où il y a plus de profit, il y a la patrie. Mais elle aussi n’est plus qu’un mot pour eux, qui a fait son temps.

La menace d’un front intérieur faible de l’armée russe luttant contre l’impérialisme occidental, et pas seulement contre le néofascisme ukrainien, est bien réelle : le bloc financier à la tête du pays est dirigé par des libéraux (Nabiullina, Siluanov), ils sont nombreux au gouvernement ; le cœur de l’économie – la construction de machines et les machines-outils – est en train de disparaître ; l’éducation et la formation de la jeunesse sont occidentalisées, loin de former un individu capable de penser de manière indépendante et de se sacrifier pour la patrie.

L’implantation du patriotisme bourgeois avec sa base économique et morale – la possession de la propriété privée – a donné naissance à un individualisme extrême dans la jeunesse. Il est combattu et défendu dans la sphère morale et spirituelle par le patriotisme soviétique, qui trouve ses origines dans les profondeurs des siècles – dans la communauté paysanne russe. Son histoire héroïque, principalement l’histoire de la Grande Guerre Patriotique, est souvent manipulée par les autorités capitalistes modernes.

Depuis plus de 30 ans, il n’y a plus de politique culturelle nationale. La culture a été confiée à la télévision, au cinéma et au show-business américanisés. Le problème de l’idéal a disparu ; il a été remplacé par la vulgarité des “stars”. En bref, il n’existe pas de politique de mobilisation intelligible qui réponde aux besoins de classe sociale de la majorité des travailleurs. Oui, Michoustine, qui se distingue de l’anecdotique Medvedev par son professionnalisme en matière de gestion, a déjà pris un certain nombre de mesures qui ont apporté un certain soulagement aux couches nécessiteuses de la population et aux petites entreprises. Mais ces mesures ne sont pas de nature radicale, elles ne conduisent pas à un changement radical de la politique intérieure. Et sans un changement radical de la politique socio-économique de la Russie, il sera incroyablement difficile de résister à la pression agressive de l’Occident impérialiste. La pression ne s’arrêtera pas avec la résolution de la question ukrainienne. Elle sera durable.

Ce qu’il faut, ce sont des mesures, non, même pas encore socialistes, mais des mesures d’État bourgeoises qui créent les conditions pour (à moyen terme) la percée du pays vers le socialisme. C’est ainsi que le KPRF pose la question. Le président du comité central du KPRF G.A. Ziouganov a déclaré le 1er mars : “Le KPRF est convaincu que la défense des intérêts nationaux russes ne peut être résolue par des mesures diplomatiques et militaro-politiques. La nécessité de changements majeurs dans la vie de notre pays devient de plus en plus urgente. Le virage décisif du gouvernement vers la voie de la protection des intérêts des larges masses du peuple devient une question de survie historique de la Russie.

Pour surmonter le fossé entre les classes sociales et unifier la société face aux diverses menaces, il faut un modèle de vie économique et sociale fondamentalement nouveau… Dans le contexte des sanctions sévères imposées par l’Occident, nous avons besoin d’une véritable substitution des importations, d’une dédollarisation de l’économie et de l’endiguement de la fuite des capitaux. L’effet approprié de ces mesures n’est possible qu’en conjonction avec la nationalisation des secteurs stratégiques de l’économie (c’est nous qui soulignons), l’utilisation des riches ressources naturelles dans l’intérêt de tous les citoyens et la planification étatique de la vie économique”
(c’est nous qui soulignons).

L’oligarchie compradore contre la civilisation soviétique

Les approches du programme, qui fixent les lignes directrices du mouvement de la Russie vers la transformation socialiste, ont été exposées par G. A. Ziouganov dans la Pravda du 29 mars 2022 – “Vingt mesures urgentes pour la transformation de la Russie” . Et dans ce document de programme du KPRF et des forces patriotiques populaires du pays, les premières mesures telles que la nationalisation des secteurs clés de l’économie et du système bancaire, la restauration de la planification d’Etat sont à nouveau énoncées.

Quant aux monopoles oligarchiques (et nous parlons de leur nationalisation), si nous nous tournons vers l’histoire de la formation de ces monopoles en Russie dans les années 90 du siècle dernier et dans les années zéro de ce siècle, nous nous rappelons involontairement un certain nombre de dispositions de l’ouvrage de Lénine “L’impérialisme stade suprême du capitalisme” : “Chaque fois que nous pouvons nous emparer de toutes les sources de matières premières ou des principales, la formation de cartels et de monopoles est particulièrement facile ”. C’est ainsi que se sont constitués les monopoles d’Abramovitch, de Berezovsky et d’autres du même acabit.

“Le monopole se fraie un chemin partout et de toutes sortes de manières, du “modeste” versement d’un pot-de-vin à l'”emploi” américain de la dynamite à un concurrent.” Le “libéral-démocrate” Khodorkovsky, et il n’est pas le seul, a utilisé cette méthode pour influencer ses concurrents, et ce n’est pas une coïncidence s’il rassemble un bataillon de tueurs à gages contre ceux qui luttent pour la liberté du Donbass. La dynamite “démocratie” est habituelle pour un intellectuel qui a le monopole du sang.

“La production devient publique, mais l’appropriation reste privée et l’oppression de quelques monopoles sur le reste de la population devient cent fois plus lourde, plus tangible, plus insupportable”.

Tout cela, nous le voyons en Russie. Le capital monopoliste, qu’il s’agisse du capital oligarchique des années 1990 ou de celui d’aujourd’hui, a des milliers de fils liés au même capital en Occident, ce qui le rend capable de trahir ouvertement et secrètement. Rappelez-vous au moins le rôle de Berezovsky dans la “pacification” de la Tchétchénie par Maskhadov – Basayev. Et Tchoubaïs – le parrain de l’oligarchie russe – n’a-t-il pas été le premier à se précipiter à l’étranger dès que l’Occident américanisé a pris parti pour l’Ukraine de Bandera ? Tchoubaïs a été suivi par presque tous les oligarques des années 1990 en tant que sujets loyaux de l’Occident.

Le capital oligarchique russe pro-occidental, depuis sa création, a élevé et entretenu, et continue de le faire, une nombreuse “cinquième colonne” – un large cercle de dégénérés intellectuels qui s’en nourrissent – des “enfants du monde”, mais pas de la Patrie. La couleur du libéralisme russe moderne s’emploie depuis 30 ans à abaisser la culture mentale et morale de la société et des individus : des “classiques” autoproclamés de la littérature et de l’art, des historiens, sociologues et psychologues anti-russes (des écoles historiques, sociologiques et psychologiques américaines) et des politologues pseudo-scientifiques qui se multiplient de manière exponentielle. L’activité principale de toute cette foule, qui suit les traces de ses maîtres et forme avec eux une “cinquième colonne”, est l’antisoviétisme.

Les choses sont allées si loin que dans le Grand dictionnaire encyclopédique, publié à Saint-Pétersbourg en 2004, la définition du terme “fascisme” se termine par la déclaration suivante : “Le fascisme est proche des mouvements et régimes totalitaires du bolchevisme, du stalinisme et du maoïsme” . Ce dictionnaire est toujours, comme on dit, en circulation. Son tirage est de plus de 20 000 exemplaires. Ce n’est donc pas en Occident, mais en Russie que Staline a longtemps été assimilé à Hitler et l’Union soviétique à l’Allemagne nazie.

A l’unisson avec la “cinquième colonne” libérale pro-occidentale agit le soi-disant conservatisme éclairé, recyclant le patriotisme des gardes blancs et le monarchisme de l’Empire russe. Comment ils essaient d’être des patriotes russes, cachant leur russophobie habituelle derrière un antisoviétisme militant. Les libéraux et les conservateurs (ultra-patriotes) font de leur mieux pour mettre l’orthodoxie au service de l’antisoviétisme. Le grand historien russe V.O. Klyuchevsky, qui se distingue par une perspicacité remarquable, a écrit : “Le pou éclairant du conservatisme et du libéralisme grouille sur le peuple russe, dévorant son bon sens”.

Heureusement, le patriotisme soviétique est en train de renaître dans l’âme des gens. Dans les programmes télévisés sur les opérations militaires spéciales en Ukraine, il n’est pas rare de voir des images de la bannière rouge de la victoire sur des chars et des véhicules blindés de transport de troupes. L’un des plans reste dans la mémoire comme un acte de patriotisme soviétique apparemment ordinaire dans son naturel. Notre pays tout entier est déjà au courant.

En voici l’essentiel. Une vieille femme portant un grand étendard rouge (un étendard, pas un drapeau) marche calmement et avec assurance vers un soldat. Elle est persuadée qu’il est un soldat de la Russie. Mais elle se trouve face à un soldat d’un bataillon nazi en Ukraine, ou peut-être un soldat de l’AFU. Il prend l’étendard rouge des mains de la vieille femme, le jette sur le sol et le piétine. En même temps, il tend un sac de nourriture à la femme : “Prends-le, mamie. Gloire à l’Ukraine !” Elle dit : “ Mes parents sont morts pour ce drapeau ”, et lui rend le sac, le pose sur le sol et rentre chez elle pleine de dignité silencieuse et de courage.

Cette image est étonnante dans sa nature prosaïque. C’est du patriotisme soviétique sans paroles. L’action d’une personne soviétique a tout dit. Les personnes d’esprit soviétique, qu’elles soient russes ou ukrainiennes (l’héroïne de notre histoire était russe ou ukrainienne – peu importe), s’éveillent au fait que l’antisoviétisme n’est rien d’autre que de la russophobie.

La civilisation soviétique est la forme la plus élevée de la civilisation russe, et le parti communiste doit constamment l’expliquer et la rappeler au peuple. Expliquez et rappelez-leur constamment que la plus grande réussite de la civilisation soviétique a été la Grande Victoire sur le fascisme allemand. Cette civilisation est antiraciste, anti-nazie, anti-fasciste. À cet égard, il convient non seulement de rappeler mais aussi d’étudier l’œuvre scientifique exceptionnelle de Sergei Kara-Murza “La civilisation soviétique”.

Un fascisme dépassant celui de l’Allemagne d’Hitler

Avec le début de l’opération militaire spéciale, la question du statut d’État ukrainien était à l’ordre du jour. L’Occident impérial a finalement réussi ce qu’il cherchait depuis la proclamation de l’indépendance de l’Ukraine vis-à-vis de l’Union soviétique : pousser deux peuples slaves, historiquement et culturellement proches, l’un contre l’autre dans une guerre fratricide, et affaiblir ainsi la Russie sur la carte politique du monde.

Une Ukraine nationaliste et actuellement fasciste (pas la majorité des Ukrainiens, mais une partie importante d’entre eux qui sont au pouvoir aujourd’hui ou lui ont fait confiance) est utilisée comme un outil par l’Occident impérialiste contre la Russie en tant que sujet de l’histoire mondiale, jusqu’à et y compris son anéantissement. C’est pourquoi les pouvoirs en place ont élevé la russophobie en Ukraine, comme dans tout l’Occident “civilisé”, à un niveau de racisme politique et ethnique qui surpasse celui de l’Allemagne hitlérienne.

C’est tout à fait logique. Si, à la fin du XIXe siècle, V.O. Kluchevskiy a observé que “l’Europe civilisée était civilisée jusqu’au niveau des quadrupèdes” , alors aujourd’hui, dans les conditions de la crise générale du capitalisme qui s’aggrave, on peut affirmer sans risque que l’Occident collectif a été civilisé jusqu’à la déshumanisation sous la forme d’un racisme sophistiqué. À cet égard, il est juste de dire que l’Ukraine de Zelensky, Yarosh et consorts est l’ “Europe”.

Disons ici quelques mots sur l’Europe “civilisée”, qui n’est pas seulement le foyer du fascisme italien et allemand. L’URSS a, hélas, passé sous silence des faits qui, de l’avis des dirigeants soviétiques, auraient pu entacher les relations interétatiques avec les principaux pays européens. On a omis de dire que le fascisme est né en France de la tristement célèbre affaire Dreyfus, que 60 000 membres français de la SS ont combattu sur le front germano-soviétique, que des vedettes de la chanson française ont chanté pour des officiers allemands à Paris pendant la Seconde Guerre mondiale. Nous, par contre, nous ne parlions constamment que de l’escadron Normandie-Niemen et du mouvement de la Résistance.

Mais à l’exception de l’Angleterre, de la Pologne et de la Yougoslavie, où l’Armée de libération du peuple sous le commandement de Tito était le casse-tête de Hitler, le reste de l’Europe vit en harmonie avec son “Troisième Reich”. Une chaîne de production de chars pour la Wehrmacht est mise en place en République tchèque. Tous les pays d’Europe ont travaillé pour la “gloire des armes allemandes” sur le front de l’Est. Faut-il s’étonner que l’Europe moderne soit désormais du côté de l’Ukraine banderiste ?

Le nationalisme en Ukraine a commencé à prendre de l’ampleur non pas depuis août 1991 – la proclamation de sa “non-indépendance” – mais après la mort de Staline – à partir du décret du Soviet suprême de l’URSS de Khrouchtchev sur l’amnistie pour les personnes condamnées pour des crimes pendant la Grande Guerre patriotique. Le décret a été publié en septembre 1955. Les Banderistes ont été libérés, leurs cellules dormantes ont été réactivées. Le Banderisme était une tendance ouvertement fasciste du nationalisme ukrainien. Son credo : l’État d’Ukraine ne peut exister que si l’État de Russie est détruit. D’où le proverbe “Moskalaku na gilyaku”, “Le meilleur Moskal est un Moskal mort” .

Une lutte sans merci contre le nationalisme ukrainien et tout ce qui y contribue, dont nous dirons un mot particulier, a été menée pendant toutes les années où le camarade Staline dirigeait le PCUS et l’État soviétique. Après sa mort, la question du danger du nationalisme ukrainien et autre n’a jamais été soulevée au Comité central du PCUS ou au Comité central du PC(b)U et du PCUS. Ce n’est pas un hasard si Leonid Kravtchouk est devenu secrétaire du comité central du PCUS et premier président de l’Ukraine non-indépendante.

Les leçons de Staline dans la lutte contre le nationalisme

Examinons brièvement les leçons staliniennes de la lutte contre le nationalisme ukrainien comme l’une des manifestations du nationalisme local. Nous ne devons pas manquer les leçons staliniennes de lutte sans compromis contre le nationalisme grand-russe. Ces deux tendances, telles que Staline les a caractérisées, existaient au sein du Parti dans le traitement de la question nationale. Commençons par une lettre de Staline à Kaganovitch (de 1925 à 1928, il était premier secrétaire du comité central du PC(b)U) et à d’autres membres du comité central du PC(b)U. La lettre a été écrite en 1926. Nous la présenterons sous une forme abrégée.

Dans les déclarations du camarade Choumsky (un membre autorisé du Comité central du PC(b)U. – U.B.) on trouve des pensées valables. Il est vrai qu’un vaste mouvement en faveur de la culture ukrainienne et du public ukrainien a vu le jour et se développe en Ukraine. Il est vrai que ce mouvement ne doit en aucun cas être livré aux mains d’éléments qui nous sont étrangers…..

…Mais ce faisant le camarade Choumsky a commis au moins deux graves erreurs.

Premièrement, il confond l’ukrainisation de notre Parti et de l’appareil soviétique avec l’ukrainisation du prolétariat. Il est possible et nécessaire d’ukrainiser, à un certain rythme, notre parti, notre État et les autres appareils qui servent la population. Mais le prolétariat ne peut pas être ukrainisé d’en haut. Il est impossible de forcer les masses ouvrières russes à abandonner la langue et la culture russes et à reconnaître l’ukrainien comme leur culture et leur langue. Cela serait contraire au libre développement des nationalités. Il ne s’agirait pas d’une liberté nationale, mais d’une forme particulière d’oppression nationale.

Deuxièmement, tout en soulignant à juste titre la nature positive du nouveau mouvement pour la culture et la société ukrainiennes en Ukraine, le camarade Choumsky ne voit pas qu’étant donné la faiblesse des cadres communistes autochtones en Ukraine, ce mouvement, dirigé entièrement par l’intelligentsia non communiste, peut, par endroits, prendre le caractère d’une lutte pour l’éloignement de la culture et de la communauté ukrainiennes de la culture et de la communauté de toute l’Union soviétique, une lutte contre “Moscou” en général, contre les Russes en général, contre la culture russe et son plus haut prestige. Je ne contesterai pas que ce danger est de plus en plus réel en Ukraine. Je dirais seulement que même certains communistes ukrainiens ne sont pas exempts de tels défauts”
.

Ainsi, Staline soulève tout d’abord la question de l’inadmissibilité d’une forme particulière d’oppression nationale – l’ukrainisation forcée de la classe ouvrière russe dans ces provinces (oblasts), qui ont été annexées à l’Ukraine centrale et occidentale, à prédominance rurale. Cela a été fait principalement pour la transformation socialiste de l’Ukraine : le prolétariat du Donbass et de Lougansk et d’autres régions russes devait, premièrement, agir comme un antidote au nationalisme petit-bourgeois qui empoisonnait la vie spirituelle de l’Ukraine et, deuxièmement, devenir un rempart pour la formation d’une nation ukrainienne socialiste.

Ce but a-t-il été atteint ? Oui, non sans difficultés considérables. Citons quelques preuves mondialement connues de la création de la nouvelle Ukraine soviétique : la construction grandiose de l’industrie socialiste (centrale électrique du Dniepr, Azovstal, usine de tracteurs de Kharkov, etc.), l’ampleur du mouvement Stakhanov, la création de l’armée de partisans pendant la guerre contre le fascisme allemand (sous la direction de Kovpak, Rudnev, Vershigora, elle a fait son chemin héroïque de Poutivl aux Carpates). Et l’exploit des Jeunes Gardes de Krasnodon !

La science et la culture ukrainiennes soviétiques ont gagné non seulement la reconnaissance de toute l’Union, mais aussi celle du monde entier. La renommée mondiale a couronné l’héritage pédagogique de A. S. Makarenko. Les noms des académiciens Paton et Trofimchuk, des solistes du Théâtre Bolchoï Bella Rudenko, Evgeny Nesterenko, Anatoly Solovyanenko, du grand réalisateur Alexandre Dovzhenko, de l’écrivain Oles Gonchar, du dramaturge Alexander Korneichuk, des maréchaux soviétiques Timoshenko, Yeremenko, Grechko sont notre fierté nationale.

Rien de tout cela n’aurait été possible sans la connexion de la culture ukrainienne avec l’une des grandes cultures du monde – la culture russe. Le danger de rompre ce lien a été souligné par Staline dans la lettre citée.

Très instructive pour nous – le parti communiste – lorsqu’il s’agit de se faire une idée de l’avenir socialiste de la Russie multinationale, la description par Staline de deux déviations dans la question nationale : vers le nationalisme grand-russe et vers le nationalisme local, ukrainien. Cette caractéristique a été donnée par Staline dans son rapport au 16e congrès du parti communiste de toute l’Union (bolcheviks) (juin 1930). Parlant du premier type de déviationnistes, il remarque qu’ils “se réfèrent à Lénine, le citant de manière erronée, et parfois déformant et calomniant directement Lénine. Lénine a dit que dans le socialisme, les intérêts des nationalités se fondraient en un tout – ne s’ensuit-il pas qu’il est temps de supprimer les républiques et les provinces nationales dans l’intérêt de … l’internationalisme … ?

…Lénine n’a jamais dit que les différences nationales devaient disparaître et que les langues nationales devaient fusionner en une langue commune au sein d’un État, avant la victoire du socialisme à l’échelle mondiale. Au contraire, Lénine a dit quelque chose de directement opposé, à savoir que “les différences nationales et étatiques entre les peuples et les pays…”. Les distinctions nationales et étatiques entre les peuples, les nations et les pays subsisteront pendant très, très longtemps, même après la mise en œuvre de la dictature du prolétariat à l’échelle mondiale
”. Comment peut-on se référer à Lénine tout en oubliant cette directive fondamentale … ?

…Lénine n’a jamais dit que la destruction de l’oppression nationale et la fusion des intérêts des nationalités en un seul tout équivaut à la destruction des distinctions nationales.

Pour un homme accablé par les soucis quotidiens de la vie (et il y en a beaucoup), tout ce qui précède peut sembler un passé d’archives, sans rapport avec l’état actuel de la question ukrainienne, qui sera résolue au cours de l’opération militaire spéciale. Hélas, le passé dans d’autres circonstances spécifiques se fait sentir dans le présent. La russophobie enragée n’exclut pas comme réponse une manifestation de grand nationalisme russe, bien sûr bourgeois. Il ne peut en être autrement. En voici un exemple.

Le grand nationalisme bourgeois russe s’exprime dans l’affirmation arrogante que l’Ukraine n’a jamais eu d’État national, ignorant complètement l’histoire de la RSS d’Ukraine, qui, avec la Biélorussie soviétique, a été représentée aux Nations unies dès le moment de sa formation. Tout cela est antisoviétique, tant chez les Russes bourgeois que chez les nationalistes ukrainiens qui ont la même nature de classe : les 70 années soviétiques sont une parenthèse dans l’histoire.

Avec un antisoviétisme féroce, avec l’éradication de la nation socialiste soviétique ukrainienne, le chemin sanglant et la fascisation de l’Ukraine ont commencé sous la direction et le soutien financier des États-Unis, au nez et à la barbe de la Russie oligarchique. L’oligarchie russe, qui possède des actifs de production très importants en Ukraine, n’était intéressée que par la maximisation des profits.

Ne pas s’éloigner de l’internationalisme léniniste

Quant à l’essence du nationalisme ukrainien, Staline la voyait dans “le désir de s’isoler et de se refermer dans sa coquille nationale… ”. Dans le désir de ne pas voir ce qui rassemble et unit les masses laborieuses des nationalités en URSS, et de ne voir que ce qui peut les aliéner les unes des autres. “ Le penchant, écrit Staline, pour le nationalisme local reflète le mécontentement des classes dépassées…”. au régime de la dictature du prolétariat, leur désir de s’isoler dans leur propre État national et d’y établir leur domination de classe. ” C’est ce qui s’est passé dans toutes les anciennes républiques de l’URSS, à l’exception de la Biélorussie.

En commençant par la révision du marxisme-léninisme lors du 22e congrès du PCUS (1961) et le rejet de son idée principale – l’idée de la dictature du prolétariat, un processus graduel mais constant d’éloignement de la classe ouvrière du pouvoir des travailleurs a commencé. Officiellement, elle était désignée dans tous les documents du programme du Parti comme la force principale de la société soviétique. Il y avait également un certain pourcentage d’ouvriers admis dans le Parti, mais ce processus ignorait les changements dans la structure de la classe ouvrière – l’inclusion d’ingénieurs et de travailleurs techniques et de représentants des sciences appliquées associées à la production. La notion même de dictature du prolétariat a été primitivisée et, contrairement aux classiques du marxisme-léninisme, son époque historique n’a pas été considérée comme se prolongeant jusqu’à la construction du communisme. Le processus de bureaucratisation du Parti et de la vie soviétique s’est accéléré et a finalement conduit à l’embourgeoisement d’une partie de la direction du Parti.

Cela est devenu évident lors de la perestroïka contre-révolutionnaire bourgeoise perfide, ce qui a constitué une condition favorable à la formation du capital “fantôme” et, après le soi-disant démantèlement du culte de la personnalité de Staline, de l’intelligentsia libérale de la race bourgeoise. Au début, l’alliance entre ladite intelligentsia et le capital “fantôme” était secrète. Pendant la période Gorbatchev-Yeltsine, elle est devenue explicite, acquérant de plus en plus une coloration nationaliste, à l’exception de la Fédération de Russie et de la Biélorussie. La voie était ouverte au nationalisme local, notamment ukrainien. Un défilé de la souveraineté a commencé, défilant devant les podiums sur lesquels trônait l’impérialisme américain.

Quant à la fascisation de l’Ukraine, c’est-à-dire l’instauration d’une dictature du capital financier, il convient de noter que cette dictature est très peu la dictature du capital ukrainien et bien plus la dictature du capital américain.

La définition par Staline de la source commune de tout nationalisme, qu’il soit grand-russe ou local, ici le nationalisme ukrainien – “un écart par rapport à l’internationalisme léniniste” – est de la plus haute importance. Il est important que le KPRF apprenne cela en tant que parti politique se préparant à devenir le parti au pouvoir en Russie. Malheureusement, certains de ses membres ne relient toujours pas la question russe objectivement existante dans leur esprit à l’internationalisme prolétarien, mais la considèrent d’un point de vue civilisationnel, typique des idéologues du monde russe bourgeois – sans contradictions de classe, sans lutte de classe.

Pour conclure, tournons-nous une fois de plus vers Staline, vers son rapport au XVIIe Congrès du PCUS(b) (1934) : “Il y a un débat sur la question de savoir quelle déviation est le principal danger, la déviation vers le nationalisme grand-russe ou la déviation vers le nationalisme local ? Dans les conditions actuelles, il s’agit d’un argument formel et donc vide. Il serait insensé de donner une prescription toute faite pour tous les temps et toutes les conditions concernant le danger principal et non principal. Il n’existe pas du tout de telles prescriptions dans la nature. Le principal danger est le parti pris, contre lequel on a cessé de lutter et qu’on a donc laissé se développer en un danger national.

En Ukraine, il n’y a pas si longtemps, le parti pris en faveur du nationalisme ukrainien ne représentait pas le principal danger, mais lorsqu’ils ont cessé de le combattre et l’ont laissé se développer au point de fusionner avec les interventionnistes, ce parti pris est devenu le principal danger.”

Et cette leçon stalinienne ne peut être oubliée par les communistes russes, si l’on veut aborder l’avenir avec la plus grande responsabilité.
Xuan
Un long discours de Ziouganov rappelant les succès de l'URSS comparés à la situation actuelle et les tâches à réaliser.

“Le programme de la Victoire”. Article de Guennadi Ziouganov dans la Pravda | Histoire et société
https://histoireetsociete.com/2022/04/22/le-programme-de-la-victoire-article-de-guennadi-ziouganov-dans-la-pravda/

“Le programme de la Victoire”. Article de Guennadi Ziouganov dans la Pravda

22 AVRIL 2022

Ce que je n’arrive pas à comprendre de la part des communistes français qui ont vécu pourtant le fiasco et la propagande de l’hégémonie criminelle du capital anglo-saxon dans le monde, et la manière dont des nations souveraines deviennent la cible principale de “ses soutiens à Washington, Londres, Bruxelles et autres centres du néocolonialisme moderne”qui appellent à la guerre, mentent, inventent des crimes dont ils sont les seuls coupables, des sanctions à l’intervention armée directement ou par procuration, n’en tirent aucune leçon et préfèrent mettre la cocarde de l’infamie plutôt qu’écouter ce que disent les communistes du pays . Pourtant ce que dit ici Ziouganov mérite d’être entendu. (note de danielle bleitrach, traduction de Marianne Dunlop)
https://kprf.ru/party-live/cknews/210053.html

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20 avril 2022

En 2022, nous étions pleins d’espoir à l’idée que cette année resterait dans nos mémoires comme celle d’une grande et belle fête – le 100e anniversaire de la formation de l’Union des républiques socialistes soviétiques. Le centenaire du plus grand État, qui a été le premier au monde à fonder sa politique sur la justice, l’égalité, les droits de l’homme et la dignité du travail, la protection des mères et des enfants, et l’amitié fraternelle entre les peuples. Mais l’histoire a procédé à des ajustements sévères et nous a présenté les défis les plus sérieux de ces trois dernières décennies, lorsque des traîtres et des renégats, alliés à nos ennemis extérieurs, ont procédé à la destruction criminelle du pays soviétique.

En réponse à la volonté de la Russie de bloquer les plans agressifs de l’OTAN qui, depuis des années, resserre son étau sur nos frontières, de protéger la souveraineté et la sécurité des républiques populaires de Donetsk et de Lougansk et de libérer le peuple ukrainien frère de la junte nazie-banderiste retranchée sur ses terres, l’Occident a finalement perdu son masque de “partenaire” et de diplomatie civilisée. Il s’est ouvertement déclaré prêt à lancer une frappe mortelle sur notre pays, qu’il considère comme décisive dans la guerre hybride annoncée contre nous.

Une nation née dans les batailles

Plus de 6 000 sanctions ont été imposées à la Russie récemment. Cela n’est jamais arrivé à aucun pays auparavant. Un sabotage économique, politique et informationnel, d’une ampleur sans précédent, a été déclenché contre nous, dont le but est non seulement de forcer notre Puissance à abandonner toute prétention à l’indépendance et à l’affirmation de ses intérêts légitimes, mais aussi de la détruire en tant qu’État souverain unique. Après avoir contesté l’hégémonie criminelle du capital anglo-saxon dans le monde, nous nous retrouvons aujourd’hui la cible principale de ses soutiens à Washington, Londres, Bruxelles et autres centres du néocolonialisme moderne. Essayant de faire face à la crise la plus profonde, dans laquelle le système capitaliste mondial s’enfonce inexorablement, les mondialistes cherchent à tout prix à maintenir leur pouvoir sur la planète. Et pour cela, ils ne reculent devant rien, jusqu’à la provocation pure et simple de la troisième guerre mondiale, dans le feu de laquelle ils espèrent se débarrasser des problèmes insolubles générés par l’impasse de la politique du capital.

Il y a 20 ans, dans mon livre intitulé La Mondialisation et le Destin de l’Humanité, traduit dans de nombreuses langues, j’ai mis en garde contre les défis alarmants auxquels nous serions inévitablement confrontés au XXIe siècle en raison de la crise du modèle libéral de gouvernance mondiale. J’ai analysé en profondeur les motivations agressives des impérialistes américains et de leurs sous-fifres. La perspective de l’émergence de nouveaux pôles de puissance mondiaux sous la forme de la Chine et de l’Inde a été soulignée. À l’époque, ces pays étaient au seuil d’une croissance économique rapide. Peu de gens prenaient ces pays au sérieux en tant qu’alternative à l’hégémonie américaine. Mais c’est désormais clair : l’alliance de la Russie avec ces puissances asiatiques balaie le “rêve américain” d’inspiration fasciste d’un monde unipolaire. Le projet de déshumanisation totale mené par Washington.

La discussion sur les défis à venir pour notre planète s’est poursuivie dans le livre La Russie dans le viseur du Globalisme. Il détaillait l’histoire de notre confrontation politique, économique et spirituelle avec l’Occident.

Et dans les livres Le pivot russe de la puissance et Le monde russe sur deux axes j’ai montré en détail que c’est notre pays, appuyé sur le grand héritage de la civilisation soviétique, qui maintenant, au XXIe siècle, se trouvera, comme cela s’est produit plus d’une fois auparavant, au centre de l’affrontement avec l’impérialisme anglo-saxon.

L’essence de notre opposition à l'”Occident collectif” a été exprimée en 1938 par le philosophe allemand Walter Schubart, qui a quitté l’Allemagne après l’arrivée au pouvoir des nazis : « La tâche de la Russie est de restaurer l’âme humaine. C’est la Russie qui possède ces pouvoirs que l’Europe a perdus ou détruits en son sein… Seule la Russie est capable d’insuffler une âme à la race humaine qui périt à cause de la convoitise et de l’égoïsme ».

Aujourd’hui, tout cela se confirme sous nos yeux.

Les actions de la Russie et de ses alliés rencontrent une résistance farouche de la part des mondialistes qui sont en train de perdre le contrôle de la planète. Dans cette confrontation, ils sont prêts à franchir toutes les barrières politiques, juridiques et morales. Nous devons relever ce défi avec courage, persévérer et gagner. Comme nous avons toujours triomphé face aux adversaires les plus redoutables.

Le fait que le défi actuel nous tombe dessus l’année du centenaire de l’État soviétique est profondément symbolique. Le souvenir de son expérience unique de la victoire nous emplit de la responsabilité de préserver les grandes réalisations de nos pères et grands-pères, obtenues au prix d’efforts sans précédent et de dizaines de millions de vies. Et nous inspire la foi que nous célébrerons l’anniversaire de l’URSS non seulement comme une date solennelle, mais aussi comme la fête de l’entrée dans l’ère de la purification de la souillure hostile. Dans l’ère de notre propre renaissance.

Notre vaste pays, infiniment riche en ressources spirituelles et naturelles, a toujours été l’objet de visées agressives de la part des dirigeants de l’Occident. L’assujettissement des terres russes leur a donné l’occasion de résoudre le problème de la domination politique et économique sans partage. Mais leurs intentions étaient invariablement écrasées par le bouclier imparable de la grande Russie.

Après la victoire de la grande révolution socialiste d’octobre, les peuples de notre pays se sont engagés sur la voie de la construction d’une société de justice sociale, libérée de l’exploitation et de l’inégalité. La Russie a cessé d’être une partie dépendante du système capitaliste mondial. Ses ressources colossales ont été mises au service du peuple, et non d’une poignée d'”élus” maîtres de la vie. Notre patrie est devenue un phare pour les travailleurs du monde entier. Son exemple unique a conquis le cœur de millions de personnes dans le monde entier.

Le capital mondial n’était pas prêt à accepter une telle évolution. Poussés par la soif de profit et le désir de maintenir leur domination de classe, ses agents ont commencé à organiser une nouvelle “croisade” contre la Russie. Cette fois contre la Russie soviétique. Leur objectif était de renverser le pouvoir des travailleurs et de faire de notre pays une périphérie coloniale des grandes puissances impérialistes.

Le 23 décembre 1917, moins de deux mois après la révolution socialiste, la Grande-Bretagne et la France ont conclu un accord criminel visant à diviser le territoire de l’ancien Empire russe en sphères d’influence. Le Caucase, riche en pétrole, et les régions cosaques du sud de la Russie sont inclus dans la zone d'”intérêt prédominant” de la Grande-Bretagne. La France souhaite recevoir la Crimée et la fertile Ukraine avec son industrie métallurgique développée. Les États-Unis se sont joints à l’accord anglo-français et à la préparation de l’intervention contre notre pays. Ils revendiquent la Sibérie et l’Extrême-Orient, riches en ressources. Le Japon a également exigé sa “part du gâteau”. Le 1er janvier 1918, il fait entrer des navires de guerre dans le port de Vladivostok sous le prétexte de la “protection” de ses sujets.

L’Occident ne pouvait réaliser ses projets que s’il renversait le pouvoir soviétique. Mais il était devenu un obstacle insurmontable aux ambitions de l’oligarchie internationale. C’est Lénine et le parti des bolcheviks qui ont réussi à sauver le pays, à le sauver de la désintégration et de la destruction. Pour défendre notre patrie, tant dans la bataille contre l’Entente que dans la guerre civile sanglante déclenchée par ses complices à l’intérieur de la Russie.

L’adversaire, qui voulait nous détruire, faisait face à une jeune République soviétique, pas encore totalement consolidée, mais prête à se battre courageusement, sur la base des principes socialistes. De la croyance dans les idéaux de justice et de fraternité. De la conviction du peuple qu’il avait raison. De leur volonté inébranlable de construire un pays dont les politiques seraient subordonnées aux intérêts de l’ensemble de la société, et non à ceux des nouveaux riches avides. L’Armée rouge n’est pas la seule à avoir affronté l’ennemi au cours de ces années difficiles. Les batailles se déroulaient alors sur deux fronts – le militaire et l’économique. Et le pays soviétique a pu vaincre l’ennemi précisément parce qu’il a gagné sur les deux fronts.

De cette victoire historique est né, en décembre 1922, un grand État – l’URSS. Dans les frontières du nouvel État se sont réunis des peuples frères, des peuples de même sensibilité qui, dans leur lutte commune pour un avenir meilleur, ont ouvert une nouvelle ère non seulement dans leur propre histoire, mais aussi dans l’histoire du monde entier. Ensemble, ils devaient construire un pays puissant, le défendre contre l’invasion nazie, faire renaître la patrie après la Grande Victoire et le conduire vers de nouvelles réalisations et de nouveaux sommets.

Une politique de guerre contre nous

Un siècle plus tard, nous abordons à nouveau la bataille avec l'”Occident collectif” avec le bagage du capitalisme sauvage qui nous a détruits pendant les trois décennies qui ont suivi l’effondrement perfide de l’URSS. Ce terrible bagage sous la forme d’une énorme perte de population, une vraie catastrophe nationale, d’une crise économique, d’une industrie mitée, d’un retard technologique, d’une dangereuse dépendance aux importations et d’une “cinquième colonne” libérale qui conserve une forte influence et se tient maintenant du côté de nos adversaires. Tout cela les aide à faire la guerre contre notre pays. Pour tenir bon dans cette guerre et emprunter la voie salutaire d’un développement indépendant, nous devons nous débarrasser du cancer d’une politique qui est en guerre contre son propre peuple.

Nous devons appeler les choses par leur nom : Pendant 30 années consécutives, le système socio-économique qui nous a été imposé a agi comme un ennemi intérieur contre la Russie. Il l’a détruite dans les années 90, lorsque, sur fond de “fraternisation” avec l’Occident, nous sommes tombés dans un abîme de dégradation. Et il a poursuivi son travail subversif même après que nous ayons revendiqué notre droit à nous libérer des dictats extérieurs, à mener une politique indépendante et à rétablir une véritable souveraineté.

Cette politique, qui a été menée pendant toutes ces années sous la dictée des centres transnationaux du capital mondial, tels que le Fonds monétaire international, la Banque mondiale, l’Organisation mondiale du commerce, a causé d’énormes dommages à notre pays. Sous l’impulsion de ces structures, nous avons systématiquement construit un système de capitalisme périphérique, voué à un retard permanent et à une crise chronique, comme l’a brillamment démontré Vladimir Lénine dans son ouvrage “Le développement du capitalisme en Russie” à la fin du XIXe siècle. Près de cent ans après sa rédaction, le grand pays qui, grâce au socialisme, avait atteint des sommets sans précédent dans son développement, a été rejeté dans une tentative de le transformer à jamais en un appendice de l’Occident pour les matières premières, sans même qu’il ose rêver d’un développement indépendant réussi.

La privatisation prédatrice des biens de l’État, leur transfert pour une bouchée de pain à une oligarchie qui, au début des années 90, s’était développée sur la base d’une économie parallèle criminelle, a entraîné la destruction et le pillage de milliers d’entreprises. Elle a transformé la main-d’œuvre et les ressources naturelles du pays en une source d’enrichissement pour des parasites avides qui ne voulaient rien investir dans son développement. Leurs fabuleux profits, obtenus en dévalisant la Russie, ont été investis dans des yachts de luxe et des manoirs dans les stations balnéaires étrangères les plus chères. Aujourd’hui, une grande partie de ces biens a été saisie en Occident dans le cadre de la campagne de sanctions. Mais les vertueux “législateurs” étrangers ne pensent même pas à le rendre au peuple russe. Tout d’abord, notre pays a été volé par des Gaïdars et des Tchoubaïs locaux. Et maintenant, il est à nouveau dévalisé par des voyous étrangers.

Les cyniques conservateurs de la privatisation ont reconnu depuis longtemps et publiquement qu’ils n’avaient même pas pensé à un quelconque avantage pour l’État au cours de ce processus criminel. Leur tâche principale était de créer une nouvelle classe de propriétaires à partir d’anciens spéculateurs véreux, d’arracher les plus grands actifs du pays des mains du peuple et ainsi “d’enfoncer le dernier clou dans le cercueil du communisme”. Mais ce clou, ils l’enfonçaient perfidement non seulement dans le régime soviétique détesté, ils l’enfonçait dans notre avenir, qu’ils ont volontiers sacrifié dans l’intérêt des ennemis de la Russie. Et aujourd’hui, ils fuient le pays, craignant la responsabilité et la juste rétribution de leurs actes, à l’instar de Tchoubaïs.

Une autre conséquence dévastatrice de l’effondrement lâche de l’URSS et du système soviétique est la prise en main rapide et massive de l’industrie nationale par le capital étranger. Selon l’Académie des sciences, jusqu’à récemment, les capitaux étrangers représentaient 65 % du total. Et dans un certain nombre des industries les plus importantes, la proportion atteint 75 à 95 %. Le contrôle externe de notre économie et de notre industrie est l’une des principales raisons pour lesquelles le véritable remplacement des importations, promis à maintes reprises depuis les hautes tribunes, n’a pas été mis en œuvre, même dans les domaines stratégiquement importants, dont dépend directement la sécurité nationale. C’est ce qui est le plus douloureux pour nous dans le contexte du racket des sanctions qui a été déclenché contre la Russie.

Ceux qui l’ont orchestré ont été considérablement “aidés” par la politique financière menée pendant toutes ces années par le FMI – une politique étatique de nom mais anti-étatique par essence. Elle a légitimé une pratique absolument aventureuse consistant à placer une partie importante des réserves de change du pays en dollars et en euros dans des banques occidentales. C’est-à-dire dans les institutions financières de ceux qui, depuis longtemps, ont cessé de cacher leurs intentions hostiles envers notre pays. Cette année, dans le cadre des “sanctions infernales”, comme on les appelle à Washington, qui dicte à ses satellites un scénario de guerre économique contre la Russie, nous avons reçu de nos “partenaires occidentaux” un coup financier, dont le parti communiste avait prévenus depuis longtemps. Un danger dont le “parti au pouvoir” ne voulait même pas discuter. L’Occident a “saisi” près de la moitié des 640 milliards de dollars de réserves de devises étrangères russes.

S’ajoute à ce détournement financier flagrant le fait que 600 tonnes d’or – la totalité de notre production en deux ans – ont été retirées de Russie pour être stockées à l’étranger sur la période 2020-2021. Dans la situation actuelle, ce stock nous serait très utile. Mais lui aussi a été sacrifié à la manipulation irresponsable des réserves financières de l’État.

L’adhésion de notre pays à l’Organisation mondiale du commerce – OMC, qui a eu lieu en 2012 malgré notre résistance opiniâtre et grâce aux votes du parti Russie Unie à la Douma, a eu un impact extrêmement négatif sur l’économie et l’industrie. Depuis près de 10 ans, l’OMC sert de barrière “légalisée” à une véritable substitution des importations et à la sécurité alimentaire et pharmaceutique dans notre pays. Lorsque nous avons rejoint l’organisation, nous nous sommes chargés de 23 000 obligations supplémentaires envers d’autres États et partenaires commerciaux. Or ces obligations ne visaient qu’à détruire l’économie et l’industrie nationales. A saper leur capacité et à fonctionner dans l’intérêt des sociétés et des exportateurs occidentaux – ce qui est le véritable objectif de l’OMC, qui a été créée précisément pour servir ces intérêts.

Après que, sans exagération, la décision criminelle d’adhérer à l’organisation ait été passée en force, le KPRF a soumis cinq fois à la Douma un projet de loi visant à s’en retirer. Mais ils n’ont pas voulu nous entendre, même lorsqu’il est devenu absolument clair que l’étau des sanctions occidentales se resserrait et ne se desserrerait pas.

Ne pas traîner à réparer les erreurs !

La vulnérabilité de l’économie russe aux intrigues hostiles, prévue par les architectes des “réformes” du marché, a d’ailleurs été reconnue dans la stratégie de sécurité nationale signée en juillet 2021 par le président Poutine. On peut y lire : “Des pays ennemis tentent d’utiliser les problèmes socio-économiques de la Fédération de Russie pour détruire son unité interne… Des méthodes indirectes visant à provoquer une instabilité à long terme au sein de la Fédération de Russie sont de plus en plus utilisées.

En accord avec cette évaluation, nous avons appelé les dirigeants du pays à adopter enfin une véritable politique socio-économique qui soit en accord avec elle. Effectuer un changement fondamental de la trajectoire vicieuse à laquelle elle s’est soustraite depuis de nombreuses années. Le Parti communiste a insisté sur le fait que les orientations fondamentales du président, formulées dans ses décrets de mai 2012 et 2018 – surmonter la crise démographique, la pauvreté de masse, réaliser une percée technologique et rejoindre la liste des cinq premières économies – ne peuvent être réalisées sans cela. Mais nous n’avons pas été entendus, même à ce moment-là.

Aujourd’hui, alors que l’ennemi nous pousse sans relâche vers l’effondrement économique, il n’est plus possible de tarder à corriger les erreurs systémiques accumulées. Nous devons prendre des décisions sévères et fondées sur des principes qui mettront fin à la pratique destructrice des “réformes” prédatrices du pays au profit du capital transnational. Plus tôt ces décisions seront prises, mieux nous pourrons nous opposer à toute machination visant à déstabiliser l’État russe et à mettre notre pays à genoux.

Oui, l’économie russe est affectée négativement par les sanctions en raison de la position indépendante que nous avons adoptée en matière de politique étrangère. Mais il est également clair que ce n’est qu’avec la reprise en main de la politique intérieure, la mobilisation et la consolidation étroite de la société que nous pourrons répondre à toute machination de l’extérieur. Les difficultés actuelles ne sont pas comparables au défi lancé au pays soviétique par l’Entente qui a tenté de renverser les bolcheviks. Ni avec les épreuves qui l’ont frappé dans les années 1940, lors de l’invasion d’Hitler. Et les pertes actuelles de notre économie dues à des facteurs externes ne sont pas non plus comparables aux pertes subies par l’économie soviétique dans la première moitié du 20e siècle.

Mais il faut comprendre que, contrairement à l’Union soviétique, qui s’est sortie des pires épreuves et a compensé les pertes les plus lourdes par l’économie de la création et du développement, notre pays ne pourra connaître une véritable croissance économique et une substitution accélérée aux importations que s’il abandonne le système de pourrissement socio-économique. L’histoire récente de la Russie a clairement montré que le capitalisme criminel-oligarchique peut apporter encore plus de destruction au pays, l’entraînant dans une crise encore plus grave qu’un affrontement avec son adversaire militaire le plus redoutable.

S’adressant aux dirigeants du gouvernement dans un rapport de la Douma d’État, j’ai déclaré sans ambages : le modèle libéral de gouvernement est totalement en faillite et dépassé. La tâche d’un développement indépendant et tourné vers l’avenir, dont dépend la solution de notre survie dans les circonstances actuelles, exige que nous abandonnions ce modèle de manière décisive et définitive. Dans les conditions actuelles, nous n’avons pas d’autre choix que de répondre à l’exigence de notre programme : procéder à une refonte complète des principes de gestion économique et sociale.

Les résultats d’une enquête menée par la Banque centrale auprès d’experts après l’annonce des “sanctions infernales” à la Russie : ils prévoient que l’économie se contractera de 10 % et que l’inflation atteindra 20 % d’ici la fin de l’année. Dans le même temps, les avertissements concernant une baisse significative des revenus réels et des pertes d’emploi deviennent de plus en plus persistants. Cependant, nous ne pouvons pas nous permettre de perdre courage et de permettre un effondrement qui pourrait provoquer un bouleversement social.

Le pays a toutes les chances non seulement d’éviter cela, mais aussi d’atteindre un niveau de développement fondamentalement nouveau, ce qui a été empêché par la dépendance à l’égard des recettes des institutions financières occidentales et des capitaux étrangers qui fuient désormais la Russie. Afin de résoudre cette tâche historique, il est nécessaire de mettre en œuvre de toute urgence les mesures que nous proposons, en nous appuyant sur notre programme de relance économique et sociale “10 étapes pour une vie décente”. Sur l’expérience exceptionnelle de l’État soviétique. Sur les meilleures réalisations modernes de la Chine socialiste, le pays à la croissance la plus rapide au monde, et d’autres pays qui résistent avec succès aux diktats des mondialistes occidentaux. Ils sont sur la voie souveraine du développement et de la création.

Ce dont nous avons besoin, ce n’est pas de la démagogie sur la substitution des importations, dont nous abreuvent les administrateurs libéraux impuissants, mais d’une nouvelle industrialisation, d’une relance de la production nationale, en surmontant l’énorme retard dans des domaines tels que l’ingénierie des machines-outils, la microélectronique, la robotique.

Les grands propriétaires ne sont pas disposés à investir dans le renouvellement technologique du pays. Le travail de la plupart des citoyens russes est clairement sous-évalué. Des millions de personnes reçoivent ce qui ne peut être décrit que comme une misérable aumône. Dans le même temps, ils voient les revenus générés par leur travail s’écouler dans les poches des nouveaux riches. Un système fondé sur l’exploitation, gangrené par la corruption et répondant à l’enrichissement fantastique des oligarques est incapable de stimuler la reprise du potentiel industriel et la croissance de la productivité. Si ce système persiste, si les tentatives de s’accrocher à l’ancien cours se poursuivent, la Russie ne sera pas en mesure de s’assurer une véritable indépendance et de prendre la place qui lui revient dans le monde.

Nos prochaines étapes devraient être basées sur une compréhension claire qu’il est temps d’abandonner de manière décisive le rôle prédominant du capital bancaire et financier dans l’économie. Nous avons l’obligation d’assurer les conditions du développement des secteurs qui créent les valeurs matérielles nécessaires à l’échelle de la société.

Il est temps d’arrêter d’alimenter le public avec des mythes sur la main “régulatrice” du marché, sur les miracles de prospérité que promet la libre entreprise. Pour sauver l’économie nationale, et donc le pays, il faut mettre fin au mensonge du fondamentalisme libéral. Il doit être remplacé par la prise de conscience que, dans la lutte pour l’indépendance et la sécurité durable, nous ne pouvons pas nous passer d’une nouvelle et vaste industrialisation qui exige la mobilisation maximale de toutes nos ressources.

Si, dans un contexte de sanctions destinées à nous étrangler, le gouvernement continue à mener des politiques visant à indemniser les oligarques et les spéculateurs plutôt que de soutenir globalement la production industrielle, l’agriculture, la médecine, la science et l’éducation, nous ne pourrons pas gagner sur le front financier et économique. L’économie oligarchique basée sur les clans l’a prouvé à maintes reprises : elle est incapable d’agir pour le bien de l’État et de la société, de travailler dans leur intérêt. Et dans les situations difficiles, cela devient particulièrement évident. Nous insistons pour que l’oligarchie soit retirée de la gouvernance économique. Nous insistons sur la poursuite de la voie de la justice et du développement, en adoptant notre programme de renaissance du pays et l’expérience des victoires socio-économiques exceptionnelles du socialisme qui le sous-tend.

La modernité des plans de Staline

L’histoire n’a pas connu de tels exploits militaires et de telles prouesses de construction pacifique que ceux réalisés par le pays soviétique. En seulement cinq ans après la révolution d’octobre, la jeune République soviétique a réussi à se relever d’une économie paralysée et d’une famine de masse, des pertes de guerre et des destructions gigantesques, de la pauvreté et des épidémies, pour aboutir à la Nouvelle politique économique et au GOELRO et à la création de l’Union des républiques socialistes soviétiques. Cet exploit de portée universelle paraît encore plus grand si l’on se souvient que ces mêmes cinq années ont été le théâtre d’épreuves aussi terribles que la guerre civile et l’intervention de grands pays occidentaux. Et elles avaient été précédées par les trois années prérévolutionnaires de la Première Guerre mondiale.

Au début de 1921, la production industrielle de la Russie soviétique ne représentait que 12 % du niveau d’avant-guerre de 1913. La production de la grande industrie avait été divisée par 7 par rapport à la même année 1913. En 1920, moins de 64 % de la récolte de céréales d’avant-guerre a été produite. La plupart des mines étaient détruites. Peu d’usines et de fabriques étaient en activité. La dévastation régnait à la ville et à la campagne.

Afin de commencer à produire des produits industriels en URSS dans les années 20 et d’atteindre des taux de croissance énormes dans les années 30, il était nécessaire de construire cette production à partir de zéro. Pour préserver le pays soviétique, il fallait remplir la condition la plus difficile : croître plus vite que tous les pays occidentaux, tout en résolvant des problèmes d’innovation beaucoup plus complexes que n’importe lequel d’entre eux. En fait, c’était un défi de la même ampleur que celui auquel nous sommes confrontés aujourd’hui. Ce n’est pas une coïncidence si les mots de Joseph Vissarionovich Staline, avec lesquels il a exposé en 1925, au XIVe Congrès du PCUS(b), l’objectif intransigeant de la percée économique, sonnent comme s’ils étaient prononcés aujourd’hui :

« Nous devons faire de notre pays un pays économiquement indépendant, fondé sur le marché intérieur… Nous devons construire notre économie de façon à ce que notre pays ne devienne pas un appendice du système capitaliste mondial, qu’il ne soit pas inclus dans le schéma général du développement capitaliste comme son entreprise subsidiaire, que notre économie se développe non pas comme une entreprise subsidiaire du capitalisme mondial mais comme une unité économique indépendante, en s’appuyant sur l’imbrication de notre industrie avec l’économie paysanne de notre pays » .

Et le pays soviétique a prouvé dans les actes qu’il était possible d’accomplir cette énorme tâche dans le temps le plus court possible.

Dès 1927, le volume total de la production industrielle en URSS a dépassé celui de 1913. En 1929, au début du premier plan quinquennal, plus de deux mille grandes entreprises industrielles d’État ont été restaurées ou nouvellement construites.

Toutefois, cela ne suffisait pas à garantir l’indépendance économique et les capacités de défense. Afin de respecter la directive de Staline, formulée lors du XIVe Congrès du Parti, il était nécessaire d’améliorer fondamentalement le système de gestion de l’économie nationale. C’est pourquoi, en 1929, l’économie soviétique a commencé à se développer selon des plans quinquennaux.

En 1931, lors de la première conférence de l’Union des travailleurs de l’industrie socialiste, Staline, soulignant la nécessité d’accélérer fondamentalement l’industrialisation et la modernisation, s’est adressé au peuple en ces termes : « Nous avons 50 à 100 ans de retard sur les pays avancés. Nous devons parcourir cette distance en dix ans. Soit nous le ferons, soit nous serons balayés ».

Cet appel, lui aussi, a été entendu et mis en pratique. Et c’est devenu clair non seulement pour les citoyens soviétiques, mais pour le monde entier. En janvier 1932, le journal français “Le Temps” déclarait : « L’URSS a gagné la première manche, en s’industrialisant sans l’aide des capitaux étrangers ».

Cette conclusion a été reprise par le “Financial Times” britannique : « Les succès remportés dans l’industrie mécanique ne font aucun doute… L’URSS produit désormais tous les équipements nécessaires à ses industries métallurgiques et électriques. Elle a réussi à établir sa propre industrie automobile. Elle a développé une production d’instruments et d’outils qui va des plus petits outils de grande précision aux presses les plus lourdes. En ce qui concerne les machines agricoles, l’U.R.S.S. ne dépend plus des importations de l’étranger… Il ne fait aucun doute que les énormes usines nouvellement construites garantissent une augmentation considérable de la production de l’industrie lourde » .

Les résultats de l’industrialisation rapide, qui a secoué le monde, sont devenus de plus en plus impressionnants au fil des ans. Le pays, où, à la veille des changements révolutionnaires de 1917, 70% de la population ne savait ni lire ni écrire, après avoir remporté la lutte contre l’analphabétisme dans les premières années du pouvoir soviétique, s’est maintenant lancé dans un développement économique et social vertigineux. Et a commencé à se transformer en l’une des premières puissances mondiales.

Dans l’ère “post-soviétique”, nous avons assisté à une crise presque sans fin, à la dégradation de l’économie et à la destruction de la production de haute technologie. Alors que l’Union soviétique avait multiplié sa production industrielle par près de 13 au cours des 30 premières années de son existence. De leur côté, les États-Unis n’ont fait que la doubler au cours des trois mêmes décennies et la Grande-Bretagne l’a augmentée de 60 %.

Dans la Russie capitaliste, la croissance économique annuelle réelle moyenne au cours des dix dernières années était inférieure à 1 %. En Union soviétique, au cours des 12 années précédant la guerre, de 1928 à 1940 seulement, l’économie a connu une croissance de 450 %. Elle a connu une croissance annuelle moyenne de 13,8 %. C’est un indicateur qui, à ce jour, ne peut être surpassé par aucun pays au monde !

Nous devrions être fiers que ce soit l’histoire de notre patrie. Je m’en inspire en cette période difficile. Étudier et appliquer dans des conditions nouvelles son expérience de mobilisation héroïque, de travail, de solidarité sociale et morale des citoyens. C’est seulement ainsi que nous pourrons surmonter les difficultés d’aujourd’hui.

Un plan pour de grandes réalisations

Au cours du premier plan quinquennal soviétique, le volume de la production industrielle du pays a doublé ! Et dans les pays occidentaux, il a diminué en moyenne d’un quart sur la même période. En comparaison avec les chiffres que l’Empire russe affichait à la veille de la Première Guerre mondiale, la production industrielle de l’URSS en 1933 a été multipliée par quatre, contre une croissance de dix pour cent aux États-Unis au cours des mêmes vingt années. En 1933, la part de l’industrie dans le volume total de l’économie soviétique dépassait 70 %. Il dépassait de 16 % le chiffre de 1929 et de 28 % celui de 1913. En trois ans, la production de camions a été multipliée par cinq et celle de voitures particulières par seize.

Dans son rapport au XVIIe Congrès du PCUS (b), Staline résume brièvement et clairement : « Notre pays est devenu un pays fermement et définitivement industrialisé ».

L’industrialisation rapide s’est accompagnée d’un développement sans cesse accéléré de l’agro-industrie soviétique. L’équipement de l’agriculture en tracteurs a été multiplié par près de 6 au cours du premier plan quinquennal, et l’équipement en moissonneuses-batteuses par près de 15. Au cours du premier plan quinquennal, l’État a fourni aux fermes collectives et d’État 111 mille spécialistes techniques et agronomiques, environ deux millions de conducteurs de tracteurs, de moissonneuses-batteuses et de chauffeurs formés, plus d’un million et demi de brigadiers des champs et de l’élevage.

Ces réalisations semblent fantastiques dans le contexte de ce qui se passe dans la Russie “post-soviétique” depuis des décennies. La gabegie du marché a gravement endommagé le secteur agricole et la sécurité alimentaire du pays. La loi sur la vente et l’achat de terrains, contre laquelle nous avons fortement protesté, a joué un rôle particulièrement négatif. Elle a ouvert des possibilités presque illimitées de transférer des terres à la propriété privée. En conséquence, l’irresponsabilité des nouveaux propriétaires-contribuables a conduit au fait que 40 % des terres arables russes ne sont aujourd’hui pas utilisées aux fins prévues. Ce problème est particulièrement aigu dans le contexte des sanctions visant, entre autres, à créer une pénurie de produits alimentaires en Russie.

Nous insistons : il est nécessaire de garantir la sécurité alimentaire en Russie au niveau législatif. Et nous devons accorder une attention particulière au secteur agricole. Fournir aux producteurs des campagnes les équipements et le carburant nécessaires, les semences et les engrais. Créer un fonds d’État pour soutenir les entreprises agricoles. Utiliser les mécanismes de prêts bon marché et de subventions directes à ceux qui travaillent la terre. Pallier le manque de personnel dans les campagnes.

Pour mettre en œuvre ces exigences vitales, nous avons élaboré un certain nombre de programmes visant à redonner vie aux campagnes russes et à améliorer fondamentalement la productivité du secteur agricole. Nos meilleurs spécialistes – V.I. Kashin, N.M. Kharitonov et N.V. Arefiev – y ont travaillé. Les plus importants d’entre eux concernent les nouvelles terres vierges et le développement rural durable. Le bloc financier et économique du gouvernement a longtemps empêché leur mise en œuvre. Mais les faire traîner en longueur dans les circonstances actuelles est inacceptable et extrêmement dangereux.

En comparant les indicateurs qui parlent du retard industriel de la Russie prérévolutionnaire avec les réalisations soviétiques exceptionnelles, nous comprenons qu’un système de gestion économique juste et efficace peut fournir au pays les percées les plus formidables.

En 1913, la Russie était 8 fois derrière les États-Unis en termes de production industrielle, 3,5 fois derrière l’Allemagne, 3 fois derrière la Grande-Bretagne et 1,5 fois derrière la France. La part de la Russie dans la production industrielle mondiale en 1913 n’était que de 4 %. L’économie socialiste a fondamentalement changé la situation. Le pays devint rapidement l’une des principales puissances industrielles.

Au cours de la première période du plan quinquennal, 1500 nouvelles grandes entreprises industrielles ont été mises en service. Des industries entières ont été créées : aviation, machines-outils, automobiles, produits chimiques, construction d’appareils, machines agricoles. Elles n’auraient pas pu être développées sans les formidables réalisations de la sidérurgie, de la production d’aluminium et d’acier inoxydable. C’est également à cette époque que la plupart des travaux ont été réalisés pour mettre en œuvre le plan GOELRO élaboré immédiatement après la révolution – la Commission d’État pour l’électrification de la Russie. La capacité des centrales électriques nationales a été multipliée par 2,5. Le plan quinquennal a permis de construire une base économique solide – l’industrie lourde et l’agriculture mécanisée.

Les opportunités et les avantages de l’économie socialiste planifiée sont devenus indéniables à cette époque. Ils le sont toujours aujourd’hui. Et il est tout simplement criminel de les abandonner, alors que l’Occident tente de pousser notre pays vers le chaos socio-économique.

En novembre 2021, le chef de l’État a signé un décret “Sur les fondements de la politique de l’État dans la sphère de la planification stratégique en Russie” . Il reconnaît enfin ce sur quoi le KPRF insiste depuis longtemps : sans planification stratégique, il est impossible de déterminer les objectifs réellement importants du développement socio-économique qui répondent aux intérêts fondamentaux du pays, et de trouver les moyens de les atteindre. D’autant plus aujourd’hui, où nous avons doublement besoin d’une mobilisation maximale et d’un calcul précis de nos actions. Nous appelons à la mise en œuvre urgente de cet objectif. Nous devons enfin faire ce que nous demandons depuis de nombreuses années : créer un comité d’État pour la planification stratégique, qui coordonnera ce travail.

La mise en œuvre réussie des plans quinquennaux soviétiques reposait sur une augmentation constante du financement des secteurs industriels les plus importants. Le montant total des investissements en capital au cours de la première période de cinq ans a dépassé le double des dépenses des 11 années précédentes. Cinquante pour cent de tous les investissements en capital ont été consacrés au développement de l’industrie. Et sur ce montant, les trois quarts ont été alloués à l’industrie lourde.

À l’instar de l’URSS de la fin des années 1920 et du début des années 1930, la Russie d’aujourd’hui, qui doit également s’atteler à l’industrialisation et à la modernisation accélérées, n’a ni le temps ni le droit de compter sur les investisseurs privés, qu’ils soient extérieurs ou intérieurs. Une économie confrontée à de tels défis doit avant tout compter sur les investissements publics.

Mais au lieu de mettre en œuvre ce principe, le système financier a été privé de ses ressources pendant des années. Pendant les années de “réformes” du marché, plus de mille milliards de dollars ont été retirés du pays. Au taux de change actuel, cela représente 80 000 milliards de roubles, soit près de quatre budgets fédéraux ! Le retrait des capitaux s’est surtout accéléré au cours des deux dernières années, durant lesquelles 122 milliards de dollars, soit 9 000 milliards de roubles, ont quitté le pays. Nous avons insisté pour que les recettes en devises des exportateurs russes restent dans le pays et qu’au moins la moitié d’entre elles aillent au Trésor public. Cependant, les autorités ont ignoré la demande de contrôle strict des flux financiers. La monnaie était librement exportée à l’étranger, où elle est maintenant gelée pour une période indéfinie.

Nous demandons la fin du modèle défectueux de gestion du système financier. Il ne peut pas se plier aux intérêts anti-étatiques de l’oligarchie et doit œuvrer pour le développement du pays.

La mission essentielle de la Banque centrale doit être de promouvoir la croissance économique. La responsabilité de la Banque centrale concernant le taux de change du rouble et la stabilité de la monnaie nationale doit être accrue. Développer l’utilisation du rouble dans les règlements avec les pays étrangers de manière planifiée. Rétablir les banques d’État sectorielles – la banque industrielle, la banque de la construction, la banque agricole et la banque de la science et de la technologie. Nous devons les orienter vers le développement économique et social.

Le pays doit de toute urgence mettre en place des mécanismes de prêt sans intérêt aux entreprises, garantis par l’État et les autorités régionales. Ce sont ces mesures financières qui sont nécessaires pour relancer la production nationale, plutôt que des taux de crédit plus élevés pour les entreprises, sur lesquels insistent encore les hauts fonctionnaires libéraux.

La Russie doit limiter strictement l’exportation des capitaux et assurer le processus de déoffshorisation réelle de l’économie nationale, qui a été promis pendant des années sans être réalisé dans la pratique.

Le KPRF a élaboré un programme visant à améliorer la politique financière de l’État et a préparé un ensemble de lois pertinentes sur lesquelles ont travaillé Youri Afonine, Nikolaï Kolomeitsev, Sergey Gavrilov et d’autres membres de notre équipe parlementaire.

La croissance rapide de l’industrie a permis au pays soviétique d’éliminer complètement le mal social qu’est le chômage à la fin de 1930. Et jusqu’aux derniers jours du pays des Soviets, nos citoyens n’ont pas rencontré ce terrible phénomène. Le code du travail soviétique ne se contentait pas de consacrer le droit au travail et d’interdire le licenciement d’un employé sans raison valable – simplement au gré de l’employeur, comme c’est souvent le cas aujourd’hui. Ce code garantissait aux travailleurs un emploi dans leur spécialité, excluant la possibilité que les connaissances acquises dans l’enseignement supérieur ou professionnel ne leur soient d’aucune utilité.

Cependant, des millions de personnes en Russie sont aujourd’hui au chômage ou n’ont pas d’emploi permanent. Le programme annoncé par le gouvernement pour stimuler l’emploi et soutenir les moyennes et petites entreprises n’a pas été réellement mis en œuvre.

En 2012, le président a fixé l’objectif, dans l’un de ses décrets de mai, de créer 25 millions d’emplois hautement productifs d’ici 2020. Mais huit ans plus tard, au lieu d’augmenter leur nombre, nous avons constaté une réduction, de 18,3 millions en 2014 à 17 millions en 2020. La raison en est évidente : là où il n’y a pas de développement de secteurs économiques avancés, il ne peut y avoir de croissance des emplois correspondants.

L’une des exigences les plus importantes de notre programme est de protéger de manière fiable les travailleurs contre le chômage. Il est urgent de créer un programme d’État de soutien à l’emploi qui réponde aux défis d’aujourd’hui. Cependant, cette tâche ne peut être remplie qu’avec le développement rapide du secteur industriel national, dont la modernisation léniniste et stalinienne est un brillant exemple.

Une alternative à la dépendance vis-à-vis des matières premières

Les résultats du deuxième plan quinquennal soviétique (1933-1937) ne sont pas moins impressionnants que ceux du premier plan quinquennal. Le volume de la production industrielle a continué à croître au même rythme élevé et a doublé en cinq ans. La production d’électricité a été multipliée par 2,7. 80 % de l’ensemble de la production industrielle était générée par les usines nouvellement construites ou entièrement reconstruites au cours des périodes du premier et du deuxième plan quinquennal. La productivité du travail industriel a doublé.

4 500 grandes entreprises industrielles ont été mises en service. Parmi les principales, citons les usines de construction lourde d’Ouralsk et de Kramatorsk, l’usine de tracteurs de Tcheliabinsk, l’usine de wagons de l’Oural, les usines métallurgiques de Novolipetsk et de Novo-Ouralsk. En 1935, la première étape du métro de Moscou a été mise en service, qui est devenu la fierté du pays et l’ornement de la capitale.

Au cours des premières années du troisième plan quinquennal, qui a été interrompu par la guerre, le succès de l’économie soviétique est devenu une preuve absolument irréfutable des avantages du socialisme. Le pays se classe au deuxième rang mondial et au premier rang européen pour les principaux types d’industrie lourde. Trois mille nouvelles grandes entreprises industrielles ont vu le jour au cours de la seule année 1937-1939. Des centrales électriques, des raffineries de pétrole, des cimenteries, des usines de pâte à papier et de papier ont été mises en service. Le nombre d’ouvriers et d’employés soviétiques de l’avant-guerre 1940 est passé à 31 millions, soit presque le triple par rapport à 1928.

Au début de la guerre, l’URSS occupe la première place en Europe pour les principaux types de ressources naturelles et de matières premières. Pour certaines d’entre elles, c’était la première fois au monde. Mais à cette époque, les matières premières n’étaient pas exportées. Elles étaient utilisées pour le développement économique du pays, pour la production de produits de haute qualité, surtout des métaux, du fer et de l’acier. Ces métaux, transformés en avions, en tanks et en missiles Katioucha, ont aidé le soldat soviétique à vaincre le pire ennemi que la Russie ait jamais affronté. Ils ont littéralement sauvé notre patrie pendant la Grande Guerre Patriotique.

L’absence de dépendance à l’égard des exportations de matières premières était l’une des caractéristiques les plus importantes qui distinguaient fondamentalement l’économie soviétique de celle d’aujourd’hui. Et lui a donné l’autosuffisance qui fait tant défaut dans l’environnement sanctionné actuel.

Ceux qui jugent l’économie soviétique de manière superficielle ou sur la base de sources peu fiables sont souvent convaincus qu’au fil des ans, elle est devenue de plus en plus orientée vers l’exportation de matières premières. Elle est censée en être devenue aussi dépendante que l’économie de la Russie moderne. Mais c’est une vision déformée. Jusqu’aux dernières années de son existence, lorsque l’économie soviétique, à l’instigation de l’entourage de Gorbatchev, a commencé à être reprise par des destructeurs renégats, elle était caractérisée par la structure multi-économique caractéristique de la plupart des pays développés.

Ainsi, alors que les exportations de pétrole de l’URSS ont été multipliées par 7,7 entre 1960 et 1987, les exportations d’électricité ont été multipliées par 18, celles d’équipements pour l’industrie chimique par 19, celles d’équipements pour l’industrie textile par 21, celles d’équipements énergétiques par 56 et celles d’équipements pour l’industrie du bois, de la pâte à papier et de la transformation du bois par 77.

La réalisation rapide de la diversité sectorielle est un élément vital pour notre économie, tant en termes de saturation du pays en produits nationaux qu’en termes de compétitivité sur le marché extérieur.

Aujourd’hui, certains experts sèment ouvertement la panique, nous faisant craindre que, d’ici la fin de l’année, la Russie pourrait perdre la moitié de ses exportations de pétrole et de gaz et se trouver ainsi confrontée à un déficit budgétaire critique. Mais avec les bonnes politiques, nous avons toutes les chances de réussir à mobiliser la production de haute technologie. Elle libérera réellement l’économie russe de sa dépendance à l’égard des matières premières.

Nous sommes favorables à la mise en œuvre rapide de cette tâche fondamentale. Nous sommes favorables à une réduction progressive des exportations de pétrole et de gaz pour mieux approvisionner le marché intérieur et réduire les prix intérieurs des produits pétroliers. Dans le même temps, nous devons assurer le développement de l’industrie du raffinage du pétrole en améliorant la qualité des produits du secteur primaire.

Mais pour résoudre ce problème, il faut écarter de la barre économique l’oligarchie, qui n’y a pas intérêt. Ce n’est qu’ainsi qu’il sera possible de restituer à la propriété publique les richesses naturelles et les industries stratégiques de la Russie : l’électricité, les transports, le complexe militaro-industriel, les champs de pétrole et de gaz, les usines et les mines illégalement privatisées.

Ces mesures doivent être accompagnées d’une augmentation des dépenses de développement économique du budget et du Fonds national de bien-être. Et le contrôle de l’État sur les exportations et les importations doit être assuré afin de créer les conditions les plus favorables pour les producteurs nationaux.

Il est urgent d’évaluer, au niveau de l’État, le potentiel industriel qui subsiste dans les régions russes, en vue de le renouveler et de l’intégrer rapidement dans des activités productives.

Aujourd’hui, il est important de se rappeler qu’en URSS, c’est l’industrialisation et la modernisation de l’économie qui ont conduit au développement rapide de la sphère sociale. Et cela était étroitement lié à la croissance du secteur de la construction. Au début des années 50, les commandes annuelles de logements ont été multipliées par près de 8 par rapport à la fin des années 20. Le nombre de théâtres, de cinémas, de clubs, de bibliothèques a fortement augmenté. Des sanatoriums et des maisons de repos ont été activement construits. Tous ces avantages étaient gratuits pour les citoyens soviétiques, y compris le logement qui était fourni par l’État.

Avec le retour du capitalisme, l’acquisition d’un logement est devenue un luxe inabordable pour la plupart des gens. La famille moyenne doit soit économiser pendant 15 à 20 ans pour acheter un appartement standard en ville, en mettant de côté tout l’argent qu’elle gagne à cette fin. Ou ils peuvent s’endetter volontairement, sans savoir s’ils s’en sortiront un jour.

La détérioration du parc immobilier à l’ère du “marché libre” a pris des proportions alarmantes. La détérioration des infrastructures communales varie de 40 à 80 % selon les régions.

Nous insistons : nous devons construire des logements sociaux à grande échelle pour les citoyens russes et les personnes déplacées du Donbass et d’Ukraine. Et voir le droit au logement comme une garantie du droit à la vie.

L’État doit investir massivement dans la construction de logements et les services publics. L’industrie de la construction n’a pas seulement une importance sociale particulière, elle est aussi une locomotive unique qui entraîne derrière elle de nombreux autres secteurs de production. Cela devrait être le point de départ de la politique économique de tout État qui veut se développer avec succès.

L’éducation pour la transformation

L’éducation de qualité accessible à tous, que le système soviétique avait réussi à garantir à chacun, n’était pas seulement un bien social. Il s’agissait d’une base intellectuelle et professionnelle des réalisations exceptionnelles de l’Union soviétique.

L’accessibilité de l’éducation dans l’État soviétique et la participation rapide des couches sociales les plus larges à cette éducation sont visibles ne serait-ce que par ce fait : au début de l’année 1933, environ 17% des étudiants de l’enseignement supérieur de l’URSS étaient des paysans, alors qu’en Allemagne, à l’époque, la part des paysans dans l’enseignement supérieur dépassait à peine 2%.

De 1933 à 1938, 20 000 nouvelles écoles ont été construites dans le pays. Seize mille d’entre elles ont été ouvertes dans les zones rurales. Au début de la Grande Guerre patriotique, cinq fois plus d’enfants étudiaient dans les écoles secondaires qu’avant l’arrivée au pouvoir des communistes. Le nombre d’élèves de l’enseignement secondaire a été multiplié par 30 par rapport à la p&eacut
Xuan
interview de Ziouganov par svpressa

Gennady Zyuganov: Ce n'est pas en vain que Poutine a dit que le capitalisme était dans une impasse,
nous devons donc sortir de l'impasse
Les hautes technologies, l'agriculture et la construction peuvent devenir des locomotives de l'économie

https://svpressa.ru/politic/article/329891/

La sous-secrétaire d'État américaine aux Affaires politiques Victoria Nuland et le secrétaire général adjoint de l'UE aux Affaires étrangères Enrique Mora ont discuté de sanctions supplémentaires contre Moscou pour une opération spéciale en Ukraine. Comme indiqué dans la déclaration du Département d'État, "des mesures supplémentaires pour isoler davantage la Fédération de Russie des économies américaine et européenne et du système financier international afin de créer des coûts importants pour la Russie pour ses actions" . En outre, les chefs des départements des affaires étrangères ont salué la coordination des États-Unis et de l'UE sur cette question.

Que peut Moscou contre la pression croissante, a expliqué Gennady Zyuganov , président du Comité central du Parti communiste de la Fédération de Russie.
- Le 29 mars, une réunion des députés avec la direction du gouvernement de la Fédération de Russie a eu lieu à la Douma, - dit Gennady Zyuganov . - L'équipe du Cabinet était représentative : tous les vice-premiers ministres, les principaux ministres. Le Premier ministre Mikhail Vladimirovich Mishustin a expliqué comment le Cabinet des ministres voit la situation et a parlé des mesures prises par le gouvernement.

Ce n'est pas un hasard si, le jour du rapport du gouvernement, nous avons publié dans les journaux Pravda et Sovetskaya Rossiya notre programme « Vingt mesures urgentes pour la transformation de la Russie ».
Ce programme a été réalisé. Sa validité est pleinement confirmée par l'expérience des entreprises de notre peuple, le travail des gouverneurs et des maires "rouges". Le programme est né assez difficile, mais répond à tous les défis modernes.
S'adressant aux membres du Cabinet des ministres, j'ai particulièrement souligné que lors de l'élaboration du programme, nous avons été guidés par le fait qu'une nouvelle réalité s'est développée dans le monde. Ce n'est pas en vain que Poutine a dit que le capitalisme était dans une impasse, nous devons donc sortir de cette impasse. De plus, une guerre hybride sans merci a été déclarée au pays.

Nous avons perdu la guerre information-psychologique au tournant des années 80 et 90. Et en 1991, ils ont perdu le pays soviétique. On nous a alors prouvé que si les citoyens de l'URSS se dispersaient dans des appartements nationaux, ils seraient heureux. En fait, nous avons rompu les liens établis depuis des siècles et condamné les gens à se noyer un par un.

Aujourd'hui, la situation est également très grave. Plus de 5 500 sanctions nous ont été imposées - l'histoire n'a rien connu de tel. Les Américains ont décidé de nous étouffer, de plonger l'Europe dans une crise et de déclarer une guerre commerciale à la Chine - ils n'ont pitié de personne. Et tout cela se déroule dans le contexte d'une opération militaire spéciale de la Fédération de Russie - une tentative de débarrasser l'Ukraine fraternelle de Bandera et du nazisme.

« SP » : - Dites-nous en plus sur les mesures que vous proposez au gouvernement.

« Vingt mesures urgentes est un véritable programme qui va aider le pays à sortir d'une crise difficile. Cela nécessite une économie de mobilisation. C'est-à-dire la mobilisation de toutes les ressources, l'étroite cohésion de la société et l'adoption la plus énergique de lois prioritaires.
Par conséquent, j'ai remis au Premier ministre non seulement les "Vingt mesures urgentes", mais également un programme d'éradication du fascisme dans l'Allemagne d'après-guerre, qui peut constituer la base d'un travail sur la dénazification de l'Ukraine. De plus, j'ai joint une liste de communistes et de nos militants qui ont été persécutés ces derniers temps. Malheureusement, la police continue de se déchaîner et Russie unie, comme à son habitude, fait semblant de ne rien remarquer.

De plus, j'ai remis à Mishustin sept de nos factures et huit notes concernant la situation réelle dans tous les domaines de l'économie russe.
J'ai surtout insisté sur la nécessité de contrecarrer la dangereuse déstabilisation à l'intérieur du pays. Et il a rappelé que le Parti communiste avait insisté pour adopter un budget de développement de 33 000 milliards de roubles, que Siluanov et ses acolytes libéraux ont finalement coupé jusqu'à l'os.
Dans le budget de développement, nous avons proposé de doubler les dépenses dans le domaine social, ainsi que de soutenir les citoyens en fixant un salaire vital de 25 000 roubles par mois, afin que ni la pension ni le salaire ne puissent être inférieurs à ce montant.
Au lieu de cela, dans le budget adopté, les dépenses sociales ont été réduites de 670 milliards de roubles. A mon avis, ce n'est pas qu'une erreur. C'est une décision qui sape la possibilité de développer le pays.
J'ai également rappelé: les communistes ont déclaré à plusieurs reprises l'inadmissibilité d'exporter l'or extrait à l'étranger. Au cours des deux dernières années, environ 600 tonnes d'or ont été sorties de Russie. Maintenant, ce serait très utile. Nous avons déclaré que les recettes en devises devaient rester dans le pays et qu'au moins 50% de celles-ci devaient être prises par l'État. Mais au lieu de cela, la monnaie a été librement exportée à l'étranger, et maintenant aussi 300 milliards de dollars de nos réserves en Occident ont été arrêtés.
Nous avons également dit qu'il est inacceptable de privatiser les MUP et les SUE. Et là où ils ont été privatisés, ils ne savent plus quoi faire face à la hausse des prix des médicaments et de la nourriture.

"SP": - Comment voyez-vous une issue à la situation ?

«Nous devons construire l'ensemble de notre politique financière et économique d'une manière nouvelle. Il faut orienter nos réserves et nos ressources vers le développement du pays et le soutien des citoyens, et non pour nourrir l'oligarchie.
Nous pensons que nos principales priorités sont le développement des hautes technologies et la restauration des capacités de production, ce qui nous permettra de construire une économie forte et indépendante. Et cela implique des investissements dans la science fondamentale. J'ai cité en exemple notre université universitaire de recherche nationale de Saint-Pétersbourg nommée d'après Zhores Alferov . Elle a été fondée par ce scientifique exceptionnel, lauréat du prix Nobel, membre du parti communiste. Dans l'enceinte de cette université, un lycée de physique et de mathématiques, une université et une production ultramoderne de haute technologie se sont combinés.
J'ai invité des membres du Cabinet des ministres à lui rendre visite pour voir de mes propres yeux comment de grands scientifiques travaillent avec des gars talentueux. J'ai également proposé au gouvernement d'adopter notre projet de loi "Éducation pour tous" car le système d'éducation actuel - selon les manuels de Soros - est tout simplement en train de ruiner le pays.
Ce qui en ressort peut être vu sur l'exemple de l'Ukraine. Dans les manuels ukrainiens, à partir de la 4e année, la haine pour notre pays, pour tout ce qui est russe et soviétique, le mépris pour les participants à la Grande Guerre patriotique est cultivé. Loué les nazis et Bandera, dont les mains sont jusqu'aux coudes en sang.
En un mot, notre projet de loi est sur la table du cabinet, et nous insistons pour son adoption immédiate.
À notre avis, une attention particulière devrait être portée à l'électronique, aux machines-outils, à la robotique et à l'intelligence artificielle. Nous avons montré comment il est possible de résoudre des problèmes dans ces domaines - nous avons mis sur la table les propositions de nos plus grands directeurs et scientifiques de l'Académie russe des sciences. Dans le même temps, ils ont accordé une attention particulière aux gars qui sont engagés dans le domaine des technologies informatiques. Il ne faut pas les évincer du pays, mais tenir une réunion avec eux, proposer de vrais programmes, montrer l'avenir. Et prenez les plus talentueux sous votre aile. De nombreux spécialistes qui ont quitté le cordon sont prêts à revenir. Adoptons donc une loi distincte sur la collaboration avec eux.

La Chine montre que cela est possible - elle a renvoyé ses mathématiciens, physiciens, programmeurs de l'étranger et progresse avec succès.
Afonin , Kashin , Kolomeitsev , Kalachnikov , Novikov et Gavrilov ont étudié ici l' expérience chinoise . Chacun d'eux a fait un rapport lors d'une réunion avec des membres du gouvernement, présentant diverses orientations du programme anti-crise du Parti communiste.

« SP » : - Le Cabinet a-t-il écouté vos recommandations ?

- Après nos discours, le Premier ministre Mishustin a personnellement noté que la réunion s'est avérée extrêmement fructueuse. Selon les propositions que je lui ai faites - et il s'agit d'une douzaine de documents et demi - le Premier ministre a donné des instructions appropriées.
Mishustin a également raconté comment il a organisé un système de contrôle sur toutes les instructions données aux ministres et au sous-ministre - c'était très intéressant. De plus, il a invité notre équipe à visiter le centre de contrôle, qui a été créé près de l'hôtel "Ukraine".

« SP » : - La hausse des prix alimentaires a-t-elle été évoquée lors de la réunion ?

- La sécurité alimentaire, à notre avis, est impensable sans la mise en œuvre de nos trois programmes, comme l'ont insisté Kashin, Kolomeitsev, Kalachnikov. Ces programmes sont basés sur l'expérience des entreprises populaires. Même dans les conditions actuelles de croissance rapide des prix, leurs produits n'augmentent pas de prix de plus de 5 %. Dans le même temps, il est produit selon les meilleures normes soviétiques - qu'il s'agisse de viande, de produits laitiers, de fromages, de conserves. Nous avons supprimé toutes les "couches" inutiles dans l'organisation de la production. En conséquence, nos entreprises fonctionnent de manière extrêmement efficace.
Je crois qu'il est impossible de résoudre le problème de la sécurité alimentaire sans créer de telles entreprises dans chaque région.
A cela s'ajoutent nos programmes d'aménagement durable du territoire et de soutien au génie agricole, autrefois approuvés par le Conseil d'Etat.

Nous avons spécifiquement souligné que les hautes technologies, la science et l'éducation de classe, ainsi que le développement de l'agriculture et de la construction, sont les locomotives dans des conditions difficiles pour l'économie. Si la construction n'est pas soutenue maintenant par des prêts bon marché, le développement des centres de district et des petites villes deviendra impossible.
Un accent particulier a été mis sur le développement de l'aviation civile. Je dois dire que Mishustin et Manturov ont expliqué en détail comment ils tentent maintenant de surmonter les difficultés dans ce domaine. Je leur ai dit que j'étais dans les 15 usines d'avions. En URSS, je vous le rappelle, ils produisaient 30 types d'avions et produisaient 1 500 avions de ligne civils par an. De plus, aucun d'entre eux n'avait un seul détail étranger !
Nous avions une excellente gamme d'avions. En 1991, il y avait entièrement certifiés, les derniers paquebots de l'époque, prêts pour la production en série. Mais ils ont tout gâché pour Boeing et Airbus ! Et maintenant, nous devons de toute urgence restaurer l'industrie aéronautique. Un pays réparti sur 11 fuseaux horaires ne peut pas dépendre de l'aviation civile étrangère !
Maintenant, le Cabinet semble avoir activé tous les leviers pour corriger la situation, mais beaucoup de temps, malheureusement, a été perdu.

Enfin, j'ai porté une attention particulière à quatre mesures de protection des citoyens. Tout d'abord, je le répète, nous avons besoin d'un salaire vital de 25 000 roubles, sinon la Russie continuera de s'éteindre.
La deuxième mesure est la régulation des prix des biens essentiels. Le projet de loi correspondant que nous avons préparé est sur la table du gouvernement. Il faut le prendre immédiatement !
La troisième mesure est que le paiement du logement et des services communaux ne doit pas dépasser 10 % du revenu familial. Et la quatrième mesure est d'annuler immédiatement la réforme cannibale des retraites.

Ces quatre mesures pourraient sensiblement améliorer l'ambiance dans le pays.
J'ai également dit au Premier ministre comment nous nous préparons pour le 100e anniversaire de la formation de l'URSS. A montré le livre « Crystal of Growth. Au miracle économique russe. Et il a proposé de tenir des audiences sur les matériaux de ce travail avec la participation de toutes les branches du gouvernement. Le livre résume les 150 ans d'expérience du développement de la Russie, toutes ses étapes. Et la plus marquante fut la modernisation léniniste-stalinienne de 1929 à 1955. Durant cette période, le taux de croissance de l'économie soviétique a atteint 13,8 %, et la population, malgré la terrible guerre vécue, a augmenté de 46 millions de personnes !
C'est le résultat affiché par le grand pays soviétique sous la direction du Parti communiste ! Et aujourd'hui, j'en suis sûr, nous devons mettre cette expérience en service !


Edité le 31-03-2022 à 23:56:50 par Xuan


Xuan
Les États-Unis, les oligarques russes et le pillage de l’URSS

31 MARS 2022

https://histoireetsociete.com/2022/03/31/les-etats-unis-les-oligarques-russes-et-le-pillage-de-lurss/
Les médias et le cirque “politique” occidental créent un abcès de fixation à l’émotion publique périodiquement pour nous faire partager les crimes de l’OTAN et des USA. Dans ce cas bien sûr ils évitent toute explication sur ce qui a engendré une telle situation, tout serait dû à la folie d’un dictateur sous l’œil étonné des “vertueux” occidentaux, toute tentative de reconstitution de l’histoire devient alors une théorie du complot, une adhésion au despotisme. Ainsi en est-il du lourd silence durant huit ans sur le drame du Donbass, et les interprétations sur la fuite de Anatoly Tchoubais comme la fin de l’espérance démocratique. Qui osera dire le contraire, rétablir les faits dans un contexte dans le temps et dans l’espace? C’est pourtant l’entreprise qu’a choisi histoireetsociete, celle qui jadis aurait été celle du PCF, du temps où celui-ci n’avait pas été, sur le modèle de ce qui s’est passé en URSS, vendu par ses dirigeants pour quelques menus avantages et privilèges dans l’exploitation des biens acquis dans le sang et les larmes par les générations antérieures. Ce pauvre PCF et ses bobos parisiens, son secteur international voué aux bonnes œuvres de l’OTAN, qui pourtant demeure le seul lieu où palpite parfois un désir de justice y compris face à l’oligarque MACRON. Voici donc ce qui s’est passé en URSS et les contrerévolutions trouvent toujours leurs maréchaux d’empire pour trahir tandis que le petit peuple gorgé de malheurs et de souffrances tente parfois de demeurer debout. Ceci explique également que nous n’ayons pas plus de complaisance pour les oligarques russes mais aussi ukrainiens, français et étatsuniens, tous des sangsues gorgées de sang et comme le disait Napoléon orfèvre en la matière de “la merde dans un bas de soie” et pas plus pour les belles âmes “démocratiques” qui tombent toujours du bon côté de la tartine de beurre. ( note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
28/03/2022

Les Harvard Boys font la Russie
Après sept ans de « réforme » économique financée par des milliards de dollars aux États-Unis.

Par Janine R. Wedel
14 mai 1998

Après sept ans de « réforme » économique financée par des milliards de dollars d’aide américaine et occidentale, de prêts bonifiés et de dette rééchelonnée, la majorité des Russes se retrouvent dans une situation économique pire. La campagne de privatisation qui était censée récolter les fruits du marché libre a plutôt contribué à créer un système de capitalisme magnat géré au profit d’une oligarchie politique corrompue qui s’est approprié des centaines de millions de dollars d’aide occidentale et pillé les richesses de la Russie.

L’architecte de la privatisation était l’ancien premier vice-Premier ministre Anatoly Tchoubaïs, un chouchou des établissements financiers américains et occidentaux. L’intendance drastique et corrompue de Chubais le rendait extrêmement impopulaire. Selon le New York Times, il « est peut-être l’homme le plus méprisé de Russie ».

Le soutien enthousiaste de l’administration Clinton et de son principal représentant pour l’assistance économique à Moscou, l’Institut Harvard pour le développement international, a été essentiel à la mise en œuvre des politiques de Tchoubaïs. En utilisant le prestige du nom de Harvard et ses relations dans l’administration, les responsables du H.I.I.D. ont acquis une carte blanche virtuelle sur le programme d’aide économique des États-Unis à la Russie, avec un minimum de surveillance par les agences gouvernementales impliquées. Avec cet accès et leur alliance étroite avec Tchoubaïs et son entourage, ils auraient profité du côté. Pourtant, peu d’Américains sont conscients du rôle de H.I.I.D. dans la privatisation russe et de son utilisation abusive présumée des fonds des contribuables.

Lors du récent symposium américano-russe sur l’investissement à la John F. Kennedy School of Government de Harvard, Youri Loujkov, le maire de Moscou, a fait ce qui aurait pu sembler à beaucoup une référence impolie à ses hôtes. Après avoir fustigé Tchoubaïs et ses politiques monétaristes, Loujkov, selon un rapport de l’événement, « a distingué Harvard pour le mal infligé à l’économie russe par ses conseillers, qui ont encouragé l’approche malavisée de Tchoubaïs en matière de privatisation et de monétarisme ». Loujkov faisait référence à H.I.I.D. Tchoubaïs, à qui Boris Eltsine a délégué de vastes pouvoirs sur l’économie, a été évincé lors de la purge de mars d’Eltsine, mais en mai, il s’est vu attribuer un poste extrêmement lucratif à la tête du système énergétique unifié, le monopole de l’électricité du pays. Certains des principaux acteurs du projet russe de Harvard n’ont pas encore fait l’objet d’un décompte, mais cela pourrait changer si une enquête en cours du gouvernement américain aboutit à des poursuites.

Les activités de H.I.I.D. en Russie fournissent quelques leçons de mise en garde sur l’abus de confiance par des conseillers étrangers prétendument désintéressés, sur l’arrogance américaine et sur toute la politique de soutien à un seul groupe russe de soi-disant réformateurs. L’histoire de H.I.I.D. est familière dans la saga en cours des désastres de la politique étrangère américaine créée par ceux que l’on dit être nos « meilleurs et les plus brillants ».

À la fin de l’été et à l’automne 1991, alors que l’État soviétique s’effondrait, le professeur Jeffrey Sachs de Harvard et d’autres économistes occidentaux ont participé à des réunions dans une datcha à l’extérieur de Moscou où de jeunes réformateurs pro-Eltsine ont planifié l’avenir économique et politique de la Russie. Sachs s’est associé à Yegor Gaidar, le premier architecte de la réforme économique d’Eltsine, pour promouvoir un plan de « thérapie de choc » visant à éliminer rapidement la plupart des contrôles des prix et des subventions qui avaient sous-tendu la vie des citoyens soviétiques pendant des décennies. La thérapie de choc a produit plus de choc – notamment une hyperinflation qui a atteint 2 500% – que de thérapie. L’un des résultats a été l’évaporation d’une grande partie du capital d’investissement potentiel: les économies substantielles des Russes. En novembre 1992, Gaidar a été attaqué pour ses politiques ratées et a rapidement été mis de côté. Lorsque Gaidar a été suspendu, Sachs a écrit un mémo à l’un des principaux opposants de Gaidar, Ruslan Khasbulatov, président du Soviet suprême, le parlement russe d’alors, offrant des conseils et aidant à organiser l’aide occidentale et les contacts au Congrès américain.

Entrez Anatoly Tchoubaïs, un capitaliste anglophone lisse de 42 ans qui est devenu le tsar économique d’Eltsine. Tchoubaïs, engagé dans une « réforme radicale », a promis de construire une économie de marché et de balayer les vestiges du communisme. L’Agence des États-Unis pour le développement international (U.S.A.I.D.), sans expérience dans l’ex-Union soviétique, a été facilement persuadée de confier la responsabilité de remodeler l’économie russe à H.I.I.D., qui a été fondée en 1974 pour aider les pays à réformer socialement et économiquement.

H.I.I.D. avait des partisans élevés dans l’administration. L’un d’eux était Lawrence Summers, lui-même ancien professeur d’économie à Harvard, que Clinton a nommé sous-secrétaire au Trésor pour les affaires internationales en 1993. Summers, aujourd’hui secrétaire adjoint au Trésor, avait des liens de longue date avec les directeurs du projet de Harvard en Russie et de son projet ultérieur en Ukraine.

Summers a engagé un docteur de Harvard, David Lipton (qui avait été vice-président de Jeffrey D. Sachs and Associates, une société de conseil), en tant que secrétaire adjoint au Trésor pour l’Europe de l’Est et l’ancienne Union soviétique. Après la promotion de Summers au poste de secrétaire adjoint, Lipton a occupé l’ancien poste de Summers, assumant une “large responsabilité” pour tous les aspects du développement de la politique économique internationale. Lipton a co-écrit de nombreux articles avec Sachs et a participé avec lui à des missions de conseil en Pologne et en Russie. “Jeff et David venaient toujours [en Russie] ensemble”, a déclaré un représentant russe au Fonds monétaire international. “Ils étaient comme un couple inséparable”. Sachs, qui a été nommé directeur du H.I.I.D. en 1995, a fait pression pour obtenir et recevoir des subventions de l’U.S.A.I.D. pour que l’institut travaille en Ukraine en 1996 et 1997.

Andrei Shleifer, émigré d’origine russe et déjà professeur titulaire d’économie à Harvard au début de la trentaine, est devenu directeur du projet Russie du H.I.I.D.. Shleifer était également un protégé de Summers, avec qui il a reçu au moins une subvention de la fondation. Summers a écrit un texte promotionnel pour Privatiser la Russie (un livre de 1995 co-écrit par Shleifer et subventionné par H.I.I.D.) déclarant que “les auteurs ont fait des choses remarquables en Russie, et maintenant ils ont écrit un livre remarquable”.

Un autre ancien de Harvard était un ancien consultant de la Banque mondiale nommé Jonathan Hay, un boursier Rhodes qui avait fréquenté l’Institut Pouchkine pour la langue russe à Moscou. En 1991, alors qu’il était encore à la faculté de droit de Harvard, il était devenu conseiller juridique principal du G.K.I., le nouveau comité de privatisation de l’État russe; l’année suivante, il est nommé directeur général de H.I.I.D. à Moscou. Le jeune Hay assumait de vastes pouvoirs sur les entrepreneurs, les politiques et les détails des programmes; non seulement il contrôlait l’accès au cercle de Tchoubaïs, mais il en était également le porte-parole.

Les premiers prix du H.I.I.D. décernés par l’U.S.A.I.I.D. pour son travail en Russie ont eu lieu en 1992, sous l’administration Bush. Au cours des quatre années suivantes, avec l’appui de l’administration Clinton, l’institut se verrait attribuer 57,7 millions de dollars, à l’exception de 17,4 millions de dollars, sans appel d’offres. Par exemple, en juin 1994, les responsables de l’administration ont signé une dérogation qui a permis à H.I.I.D. de recevoir 20 millions de dollars pour son programme de réforme juridique russe. L’approbation d’une somme aussi importante qu’une « modification » non concurrentielle d’une subvention beaucoup plus petite (la subvention initiale de l’institut en 1992 était de 2,1 millions de dollars) était très inhabituelle, tout comme la citation de considérations de « politique étrangère » comme raison de la renonciation. Néanmoins, la dérogation a été approuvée par cinq agences gouvernementales américaines, dont le département du Trésor et le Conseil de sécurité nationale, deux des principales agences formulant la politique d’aide américaine envers la Russie. En plus des millions qu’il a reçus directement, H.I.I.D. a aidé à diriger et à coordonner quelque 300 millions de dollars de subventions U.S.A.I.D. à d’autres entrepreneurs, tels que les six grands cabinets comptables et le géant Burson-Marsteller P.R. firme.

Le gouvernement russe d’Eltsine a repris les actifs soviétiques à la fin de 1991 et au début de 1992, plusieurs projets de privatisation ont été lancés. Celui que le Soviet suprême a adopté en 1992 était structuré pour prévenir la corruption, mais le programme que Tchoubaïs a finalement mis en œuvre a plutôt encouragé l’accumulation de biens entre quelques mains et a ouvert la porte à une corruption généralisée. C’était si controversé que Tchoubaïs a finalement dû compter en grande partie sur les décrets présidentiels d’Eltsine, et non sur l’approbation du Parlement, pour sa mise en œuvre. De nombreux responsables américains ont adopté ce modus operandi dictatorial, et Jonathan Hay et ses associés ont rédigé de nombreux décrets. Comme l’a dit Walter Coles de l’U.S.A.I.D., l’un des premiers partisans du programme de privatisation de Tchoubaïs, « Si nous avions besoin d’un décret, Tchoubaïs n’avait pas à passer par la bureaucratie. »

Avec l’aide de ses conseillers H.I.I.D. et d’autres Occidentaux, Tchoubaïs et ses acolytes ont mis en place un réseau d’organisations « privées » financées par l’aide qui leur ont permis de contourner les agences gouvernementales légitimes et de contourner le nouveau parlement de la Fédération de Russie, la Douma. Grâce à ce réseau, deux des associés de Tchoubaïs, Maxim Boycko (qui a co-écrit Privatiser la Russie avec Shleifer) et Dmitry Vasiliev, ont supervisé près d’un tiers d’un milliard de dollars d’aide et des millions d’autres en prêts d’institutions financières internationales.

Une grande partie de ces largesses passait par le Centre russe de privatisation (CRP), basé à Moscou. Fondé en 1992 sous la direction de Tchoubaïs, qui a été président de son conseil d’administration même à la tête du G.K.I., et de Boycko, qui a été PDG pendant la majeure partie de son existence, le CRP était légalement une organisation privée, à but non lucratif et non gouvernementale. En fait, il a été créé par un autre décret d’Eltsine et a aidé à mener la politique gouvernementale sur l’inflation et d’autres questions macroéconomiques et a également négocié des prêts avec les institutions financières internationales. H.I.I.D. a été l’un des fondateurs du CRP, et Andrei Shleifer a siégé au conseil d’administration. Ses autres membres ont été recrutés par Tchoubaïs, selon Ira Lieberman, un cadre supérieur du département de développement du secteur privé de la Banque mondiale qui a aidé à concevoir le CRP. Avec l’aide de H.I.I.D., le CRP a reçu quelque 45 millions de dollars des États-Unis et des millions de l’Union européenne, des gouvernements européens, du Japon et d’autres pays, ainsi que des prêts de la Banque mondiale (59 millions de dollars) et de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (43 millions de dollars), qui doit être remboursé par le peuple russe. L’un des résultats de ce financement a été l’enrichissement, politique et financier, de Tchoubaïs et de ses alliés.

H.I.I.D. a contribué à la création de plusieurs autres institutions financées par l’aide. L’une d’elles était la Federal Commission on Securities, un équivalent approximatif de la Securities and Exchange Commission (S.E.C.) des États-Unis. Il a également été créé par décret présidentiel, et il a été dirigé par le protégé de Tchoubaïs Dmitry Vasiliev. La commission avait des pouvoirs d’application et un financement très limités, mais U.S.A.I.D. a fourni l’argent par l’intermédiaire de deux institutions créées par Harvard et dirigées par Hay, Vasiliev et d’autres membres de la coterie Harvard-Tchoubais.

L’un d’eux était l’Institute for Law-Based Economy, financé à la fois par la Banque mondiale et les États-Unis. Cet institut, créé pour aider à développer un cadre juridique et réglementaire pour les marchés, a évolué pour englober la rédaction de décrets pour le gouvernement russe; il a reçu près de 20 millions de dollars de l’U.S.A.I.D. En août dernier, les directeurs russes d’I.L.B.E. ont été surpris en train de retirer pour 500 000 dollars d’équipement de bureau américain du bureau de Moscou de l’organisation; l’équipement n’a été restitué qu’après des semaines de pression américaine. Lorsque les auditeurs du bureau de l’inspecteur général de l’U.S.A.I.D. ont demandé des dossiers et des documents concernant les opérations de l’I.L.B.E., l’organisation a refusé de les remettre.

Le dispositif consistant à créer des organisations privées soutenues par le pouvoir du gouvernement Eltsine et à maintenir des liens étroits avec H.I.I.D. était un moyen d’assurer le déni. Shleifer, Hay et d’autres directeurs de Harvard, tous citoyens américains, étaient « russes » quand cela leur convenait. Hay, par exemple, a servi alternativement et parfois simultanément en tant qu’entrepreneur d’aide, gestionnaire d’autres entrepreneurs et représentant du gouvernement russe. Si les donateurs occidentaux étaient attaqués pour avoir financé des pratiques de privatisation controversées de l’État, les donateurs pourraient prétendre qu’ils financent des organisations « privées », même si ces organisations étaient contrôlées ou fortement influencées par des responsables clés de l’État. Si le cercle Tchoubaïs était critiqué pour détournement de fonds, il pourrait prétendre que les Américains ont pris les décisions. Les donateurs étrangers pourraient insister sur le fait que les Russes ont agi de leur propre chef.

Dans le contexte du capitalisme russe du Klondike, qu’ils aidaient à créer et que Tchoubaïs et son équipe étaient censés réglementer, les conseillers du H.I.I.D. ont exploité leurs liens intimes avec Tchoubaïs et le gouvernement et auraient été en mesure de mener des activités commerciales pour leur propre enrichissement. Selon des sources proches de l’enquête du gouvernement américain, Hay a utilisé son influence, ainsi que des ressources financées par l’U.S.A.I.D., pour aider sa petite amie, Elizabeth Hebert, à créer un fonds commun de placement, Pallada Asset Management, en Russie. Pallada est devenu le premier fonds commun de placement à être autorisé par la Commission fédérale des valeurs mobilières de Vasiliev. Vasiliev a approuvé Pallada devant Credit Suisse First Boston et Pioneer First Voucher, des institutions financières beaucoup plus grandes et plus établies.

Après la création de Pallada, Hebert, Hay, Shleifer et Vasiliev ont cherché des moyens de poursuivre leurs activités alors que les fonds d’aide diminuaient. En utilisant les ressources et le financement d’I.L.B.E., ils ont créé une société de conseil privée avec l’argent des contribuables. L’un des premiers clients de la société était l’épouse de Shleifer, Nancy Zimmerman, qui exploitait un fonds spéculatif basé à Boston qui se négociait fortement en obligations russes. Selon les documents d’enregistrement russes, la société de Zimmerman a créé une société russe avec Sergei Shishkin, le chef de l’I.L.B.E., comme directeur général. Les documents d’entreprise conservés à Moscou ont montré que l’adresse et le numéro de téléphone de la société et de l’I.L.B.E. étaient les mêmes.

Ensuite, il y a le premier dépositaire spécialisé russe, qui détient les dossiers et les actifs des investisseurs en fonds communs de placement. Cette institution, financée par un prêt de la Banque mondiale, a également travaillé au profit de Hay, Vasiliev, Hebert et d’une autre associée, Julia Zagachin. Selon des sources proches de l’enquête du gouvernement américain, Zagachin, une Américaine mariée à un Russe, a été choisie pour diriger le dépôt même si elle n’avait pas le capital requis. Apparemment, il devait y avoir une séparation totale entre le dépositaire et tout fonds commun de placement utilisant ses services. Mais la sélection de Zagachin a défié ce principe des marchés ouverts: Pallada et le dépositaire étaient dirigés par des personnes ayant des liens les uns avec les autres par le biais de H.I.I.D. Ainsi, ceux-là mêmes qui étaient censés être les fiduciaires du système ont non seulement sapé l’objectif déclaré du programme d’aide de construire des institutions indépendantes, mais ont reproduit la pratique soviétique consistant à écrémer les actifs au profit de la nomenklatura.

Anne Williamson, une journaliste spécialisée dans les affaires soviétiques et russes, détaille ces conflits d’intérêts et d’autres entre les conseillers de H.I.I.D. et leurs clients supposés – le peuple russe – dans son prochain livre, How America Built the New Russian Oligarchy. Par exemple, en 1995, dans les ventes aux enchères d’initiés organisées par Tchoubaïs de propriétés nationales de premier ordre, connues sous le nom de prêts pour actions, la Harvard Management Company (H.M.C.), qui investit la dotation de l’université, et le spéculateur milliardaire George Soros étaient les seules entités étrangères autorisées à participer. H.M.C. et Soros sont devenus des actionnaires importants de Novolipetsk, la deuxième plus grande aciérie de Russie, et de Sidanko Oil, dont les réserves dépassent celles de Mobil. H.M.C. et Soros ont également investi dans le marché obligataire intérieur russe à haut rendement, subventionné par I.M.F.

Encore plus douteux, selon Williamson, a été l’achat par Soros en juillet 1997 de 24% de Sviazinvest, le géant des télécommunications, en partenariat avec Vladimir Potanin d’Uneximbank. On a appris plus tard que peu de temps avant cet achat, Soros avait écrasé le gouvernement Eltsine avec un prêt déguisé de centaines de millions de dollars alors que le gouvernement attendait le produit d’une émission d’euro-obligations; le prêt semble maintenant avoir été utilisé par Uneximbank pour acheter Norilsk Nickel en août 1997. Selon Williamson, le programme d’assistance des États-Unis en Russie était truffé de tels conflits d’intérêts impliquant des conseillers H.I.I.D. et leurs alliés Tchoubaïs financés par les États-Unis, les gestionnaires de H.M.C., les banquiers russes favorisés, Soros et les expatriés initiés travaillant sur les marchés naissants de la Russie.

Malgré la révélation de cette corruption dans les médias russes (et, beaucoup plus hésitant, dans les médias américains), la clique H.I.I.D.-Tchoubaïs est restée jusqu’à récemment l’instrument majeur de la politique d’aide économique américaine à la Russie. Il a même utilisé la Commission Gore-Tchernomyrdine de haut niveau, qui a aidé à orchestrer la coopération entre les accords pétroliers américano-russes et la station spatiale Mir. Le Défunt Forum des marchés des capitaux de la commission était présidé du côté russe par Tchoubaïs et Vasiliev, et du côté américain par le président de S.E.C. Arthur Levitt Jr. et le secrétaire au Trésor Robert Rubin. Andrei Shleifer a été nommée coordonnateur spécial des quatre sous-groupes de travail du Forum des marchés des capitaux. Hebert, la petite amie de Hay, a fait partie de deux des sous-groupes, tout comme les PDG de Salomon Brothers, Merrill Lynch et d’autres puissantes sociétés d’investissement de Wall Street. Lorsque The Nation a contacté le S.E.C. pour obtenir des informations sur les marchés des capitaux, on nous a dit d’appeler Shleifer pour commenter. Shleifer, qui fait l’objet d’une enquête de l’inspecteur général de l’U.S.A.I.D. pour détournement de fonds, a refusé d’être interviewé pour cet article. Un porte-parole du Trésor américain a déclaré que Shleifer et Hebert avaient été nommés aux marchés des capitaux par le groupe Tchoubaïs – en particulier, selon d’autres sources, par Dmitry Vasiliev.

En fait, les projets H.I.I.D. n’ont jamais été surveillés de manière adéquate par l’U.S.A.I.D. En 1996, un rapport du General Accounting Office décrivait la gestion et la surveillance du H.I.I.D. par l’U.S.A.I.D. comme « laxistes ». Au début de 1997, l’inspecteur général de l’U.S.A.I.D. a reçu des documents incriminants sur les activités du H.I.I.D. en Russie et a commencé à enquêter. En mai, Shleifer et Hay ont perdu leurs projets lorsque l’agence a annulé la majeure partie des 14 millions de dollars encore réservés au H.I.I.D., citant des preuves que les deux gestionnaires étaient engagés dans des activités à des fins de « gain privé ». Les hommes auraient utilisé leurs positions pour tirer profit d’investissements sur les marchés russes des valeurs mobilières et d’autres entreprises privées. Selon des sources proches de l’enquête américaine, tout en conseillant le gouvernement russe sur les marchés des capitaux, par exemple, Hay et son père auraient utilisé des informations privilégiées pour investir dans des obligations d’État russes. Hay et Shleifer peuvent en fin de compte faire l’objet de poursuites pénales et/ou civiles. Shleifer reste professeur titulaire à Harvard, et Hay continue de travailler avec des membres de la clique Tchoubaïs en Russie. Sachs, qui a déclaré qu’il n’investissait jamais dans des pays où il conseille et qui n’est pas impliqué dans l’enquête actuelle du gouvernement américain, reste à la tête de H.I.I.D. Après le remaniement du cabinet d’Eltsine en mars, Tchoubaïs a été déplacé à un nouveau poste de premier plan. Son rôle dans les affaires politico-économiques de la Russie avait été terni par des rapports d’enrichissement personnel. Deux exemples :

En février 1996, la Fondation Tchoubaïs pour la protection de la propriété privée a reçu un prêt sans intérêt non garanti de 2,9 millions de dollars sur cinq ans. Selon les Izvestia pro-Eltsine et pro-réforme, stolichny Bank, une institution qui bénéficie de lignes de crédit de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement et de la Banque mondiale, a consenti le prêt en échange d’un petit pourcentage de la compagnie pétrolière Sibneft lorsqu’il a été vendu aux enchères, et pour le contrôle ultérieur de l’une des plus grandes banques de l’État. Tchoubaïs s’est défendu en disant que de telles pratiques étaient courantes en Occident, mais n’a fourni aucune explication raisonnable pour quelque 300 000 $ de revenus de 1996 qui ne sont pas comptabilisés par son salaire gouvernemental.
Pendant la campagne présidentielle d’Eltsine en 1996, des responsables de la sécurité ont appréhendé deux proches associés de Tchoubaïs alors qu’ils sortaient d’un bâtiment gouvernemental principal avec une boîte contenant plus de 500 000 dollars en espèces pour la campagne d’Eltsine. Selon les enregistrements d’une réunion ultérieure enregistrés par un membre de l’un des services de sécurité russes, Tchoubaïs et ses acolytes ont élaboré une stratégie pour enterrer les preuves de toute transaction illégale, tout en affirmant publiquement que toute allégation de chicanerie était l’œuvre d’ennemis politiques. Une enquête prolongée et laxiste a commencé, mais a finalement été abandonnée – une preuve supplémentaire de la résilience remarquable de Tchoubaïs. Il est resté précieux pour Eltsine en grande partie en raison de sa capacité perçue à traiter avec l’Occident, où beaucoup le considèrent encore comme un symbole de la réforme russe.
Pendant les cinq années où la clique des Tchoubaïs a présidé à l’aide économique et à la politique occidentales en Russie, elle a fait un tort énorme. En soutenant inconditionnellement Tchoubaïs et ses associés, les agents de Harvard, leurs mécènes du gouvernement américain et les donateurs occidentaux ont peut-être renforcé le nouveau système oligarchique post-soviétique. Shleifer l’a reconnu dans Privatiser la Russie, le livre qu’il a écrit avec le copain de Tchoubais Maxim Boycko, qui, avec son mécène, serait plus tard pris dans une autre indiscrétion financière impliquant la prise d’un « pot-de-vin voilé » sous la forme d’avances sur un livre sur l’histoire de la privatisation russe. « L’aide peut changer l’équilibre politique », ont-ils dit, « en aidant explicitement les réformateurs du marché libre à vaincre leurs adversaires ».

Richard Morningstar, coordinateur de l’aide américaine pour l’ex-Union soviétique, maintient cette approche : « Si nous n’avions pas été là pour financer Tchoubaïs, aurions-nous pu gagner la bataille pour mener à bien la privatisation ? Probablement pas. Quand vous parlez de quelques centaines de millions de dollars, vous n’allez pas changer le pays, mais vous pouvez fournir une aide ciblée pour aider Tchoubaïs. » Au début de 1996, après avoir été temporairement démis de ses fonctions par Eltsine parce qu’il représentait des politiques économiques impopulaires, le H.I.I.D. est venu à son secours en le plaçant sur sa liste de paie financée par l’U.S.A.I.D., une démonstration de loyauté que l’ancien administrateur adjoint de l’U.S.A.A.I.D. Thomas Dine dit qu’il soutenait. Les décideurs politiques occidentaux comme Morningstar et Dine ont dépeint Tchoubaïs comme un visionnaire désintéressé luttant contre les forces réactionnaires. Au printemps 1997, Summers l’a qualifié, lui et ses associés, d’« équipe de rêve ». À quelques exceptions près, les grands médias américains ont promulgué ce point de vue.

La politique des États-Unis à l’égard de la Russie nécessite une enquête à grande échelle du Congrès. Le General Accounting Office a enquêté sur les projets russes et ukrainiens de H.I.I.D. en 1996, mais les résultats ont été largement supprimés par la gestion timide de l’agence. L’équipe d’audit a conclu, par exemple, que le gouvernement américain avait fait preuve de « favoritisme » à l’égard de Harvard, mais cette conclusion et les documents à l’appui ont été retirés du rapport final. L’automne dernier, le Congrès a demandé au G.A.O. d’examiner les programmes d’aide de l’Europe de l’Est et le rôle de Shleifer dans la Commission Gore-Tchernomyrdin. Il faut répondre à de telles questions, mais toute enquête sérieuse doit aller au-delà de la corruption individuelle et examiner comment la politique américaine, utilisant des dizaines de millions de dollars des contribuables, a contribué à déformer la démocratie et la réforme économique en Russie et a contribué à créer une oligarchie déchaînée.

Publié sur www.thenation.com
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Elections à la Douma :
Youri Afonine sur Russie-1 : le soutien de la société russe au KPRF a considérablement augmenté
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Lettre de Ziouganov au président Poutine

DANIELLE BLEITRACH4 JUIN 2021TEXTES FONDAMENTAUX

Ziouganov : Pour répondre à la volonté du peuple – changer de cap

Lettre ouverte au Président de la Fédération de Russie V.V. Poutine. Ce texte que nous vous avions annoncé hier est très important parce que, comme souvent chez Ziouganov, il rassemble l’état des positions des communistes russes, la principale et quasiment la seule force d’opposition en Russie. Le gouvernement doit tenir compte de ce positionnement non seulement parce qu’il représente cette force, mais parce qu’il en sait le patriotisme et la capacité à dépasser les positions partisanes pour le salut du pays. (note de Danielle Bleitrach, traduction de Marianne Dunlop)

https://kprf.ru/party-live/cknews/202999.html
https://histoireetsociete.com/2021/06/04/lettre-de-ziouganov-au-president-poutine/
2021-05-31 18:35

Cher Vladimir Vladimirovitch !
Cette période alarmante et dangereuse m’oblige à vous adresser une lettre ouverte.

Cela fait maintenant 30 ans qu’une trahison sans précédent a conduit à la destruction de notre grande Patrie soviétique. Elle a commencé avec les réformes malencontreuses de Gorbatchev et a culminé avec l’abandon des intérêts nationaux. Les concessions faites à Reagan à Genève et à Reykjavik se sont soldées par une capitulation totale devant Bush père à Malte.

Aujourd’hui, les États-Unis et leurs satellites de l’OTAN mènent contre nous une guerre hybride à grande échelle et multidimensionnelle. Et lors de toute négociation, nous devons toujours nous rappeler que les mondialistes n’ont pas besoin que nous soyons forts, intelligents et performants. Je suis sûr que la Russie aura suffisamment de force pour résister aux défis les plus aigus. Mais les principales menaces, comme toujours, nous guettent de l’intérieur.

Une importante campagne électorale commence. Elle se tiendra dans un contexte de crise qui menace la paix civile dans le pays et sa souveraineté. Dans une telle situation, il est nécessaire d’assurer la cohésion sociale et le renforcement global de notre sécurité stratégique. Ces défis appellent à un changement du vecteur socio-économique du développement. Si, au contraire, l’ancien cours est imposé aux citoyens par des élections truquées et manipulées, l’intimidation et le harcèlement des opposants, cela ne renforcera pas la stabilité de l’État, mais contribuera à sa désintégration.

Les principales menaces

Dans mon rapport politique au 18e congrès du KPRF et dans mon discours au gouvernement lors du rapport du Premier ministre M.V. Mishustin, j’ai souligné que les menaces systémiques pour le pays sont en augmentation. Tout d’abord, la menace d’extinction et d’appauvrissement massif, la poursuite du retard économique et technologique, l’épuisement du potentiel intellectuel. L’inégalité sociale devient extrêmement dangereuse. D’où la principale menace d’une scission définitive de la société en une minorité riche et une majorité absolue de personnes trompées, appauvries et insatisfaites. Il s’agit d’une explosion et d’une confusion sociales, sur lesquelles les extrémistes de l'”opposition libérale” rêvent de se chauffer les mains. Ils sont vigoureusement parrainés par des manipulateurs étrangers et comptent sur un “Maidan” dévastateur à la russe basé sur les résultats des élections.

Lors du congrès du parti, nous avons réitéré notre conviction qu’il existe une alternative au cours destructeur des événements. Il peut s’agir d’un cours dont les fondements et les principes sont énoncés dans le programme des forces patriotiques populaires approuvé lors du Forum économique international d’Oryol. Il est soutenu par les meilleurs experts travaillant dans la sphère de l’économie, de la science, de l’éducation et de la médecine.

C’est à Oryol que nous avons également organisé une conférence scientifique qui est consacrée à la formation d’une image claire de l’avenir. Le “parti du pouvoir” n’a pas réussi à l’offrir à la société pendant trois décennies post-soviétiques. La nouvelle industrialisation et la planification stratégique fondées sur l’idéologie de la démocratie et de la justice sociale y occupent une place centrale. Sans planification, le pays ne peut envisager l’avenir avec confiance et se développer avec succès. En outre, au cours des derniers mois, le KPRF a organisé des auditions parlementaires sur les questions les plus pressantes et les plus urgentes en matière d’économie, de démographie, de médecine, d’éducation et d’éducation patriotique.

Les documents relatifs à tous ces événements vous ont été envoyés personnellement ainsi qu’à d’autres représentants de la direction du pays. Je dois malheureusement dire que, jusqu’à présent, nous n’avons constaté aucune réaction à leur égard ni aucune volonté des autorités d’entamer un dialogue responsable, de discuter sérieusement de nos propositions. Ils sont toujours ignorés, tout comme notre programme anti-crise est ignoré par le “parti du pouvoir”. C’est le seul programme dont nous disposons aujourd’hui qui offre des recettes sensées pour mettre en œuvre des politiques conformes aux principaux critères de référence énoncés dans vos décrets et messages. C’est-à-dire : une croissance économique rapide, une percée technologique, et le dépassement de la pauvreté de masse et de la crise démographique.

Je suis convaincu qu’un véritable dialogue entre les autorités, l’opposition patriotique et la société sur les questions les plus importantes est indispensable. Sur la question d’une révision fondamentale de la politique sociale et économique. Les prochaines élections parlementaires devraient également servir à ce dialogue. J’espère que vous ferez de votre mieux pour faciliter cela. Mais jusqu’à présent, au lieu d’organiser un tel dialogue, vos aides ont créé de faux partis pour continuer à tromper les citoyens crédules.

Sortir de l’impasse

Le ministère des finances a récemment indiqué que la croissance économique était en avance sur le calendrier. Mais sur quoi repose une telle évaluation, dont le ministère des finances tente de convaincre les dirigeants du pays ? Pour atteindre l’objectif fixé dans vos décrets et messages de devenir l’une des cinq premières économies du monde, le PIB de la Russie doit croître à un taux supérieur à la moyenne mondiale annuelle. Et il a diminué de 3 % l’année dernière et connaîtra une baisse de 1 % au premier trimestre de cette année, par rapport à la même période l’année dernière. En 1990, la Russie produisait 9% de la production mondiale ; aujourd’hui, elle en produit moins de 2%. L’économie américaine a connu une croissance de 16 % au cours des dix dernières années, celle de l’Union européenne de 31 % et celle de la Chine communiste de 101 %. Et en Russie, le taux de croissance moyen a été de 0,9 % par an. Nous n’avons même pas connu une croissance de 10% en une décennie !

On nous assure que la cause des problèmes actuels réside uniquement dans l’impact de la pandémie sur les processus économiques. Malgré la pandémie, le PIB chinois a augmenté de 18 % au premier trimestre de cette année. C’est parce que là-bas, sous la direction du parti communiste, on poursuit une voie qui n’est pas orientée vers les intérêts d’une oligarchie cupide, mais vers le véritable développement de l’économie nationale et de la sphère sociale. Une politique fondée sur une véritable responsabilité pour l’avenir du pays est poursuivie. Une politique selon laquelle, dans le cadre du nouveau plan quinquennal, il y aura une augmentation annuelle de sept pour cent des dépenses de recherche et de développement technologique. Et les dépenses consacrées à la recherche scientifique fondamentale augmenteront de 11 % par an. Ce parcours, qui sert aujourd’hui d’exemple convaincant au monde entier, est assuré par l’idéologie et la pratique du socialisme rénové. Je suis convaincu que nous devons le reconnaître et en tirer les conclusions appropriées.

Nous devrions également réfléchir à ce que disent aujourd’hui les grands experts étrangers. Par exemple, le lauréat américain du prix Nobel Joseph Stiglitz et l’économiste le plus autorisé de l’Europe moderne Tom Piketty. Ils insistent sur le fait que le modèle capitaliste mondialiste, qui s’est imposé après l’effondrement de l’URSS et du système mondial du socialisme, a atteint une impasse insurmontable, est complètement dépassé et doit être abandonné. Le milliardaire Ray Dalio, qui dirige le plus grand fonds d’investissement américain Bridgewater, a récemment fait la même remarque dans une interview accordée aux médias russes. Il a averti que si ce modèle de gestion économique et financière n’est pas fondamentalement revu, la planète peut s’attendre à une série de révolutions sociales. Ce que les pouvoirs en place ne sont pas disposés à faire pacifiquement sera fait autrement par des citoyens poussés au bout du mécontentement.

Même les membres les plus riches de l’élite financière aux États-Unis et en Europe ne peuvent plus le nier. Et le bloc libéral du gouvernement, qui n’a pas été affecté par votre décision de l’année dernière de renouveler le cabinet, continue à nous imposer l’héritage destructeur Eltsine-Gaidar des années 1990. Et il s’accroche aux recettes du FMI et de la Banque mondiale, qui visent directement à couper la Russie d’un développement à part entière et à consacrer irrévocablement son rôle d’appendice de l’Occident pour les matières premières.

Si notre système économique continue à se construire sous la dictée des sociétés oligarchiques de matières premières, dans 5 à 10 ans nous tomberons définitivement dans un abîme – sans aucune possibilité d’en sortir. Le développement rapide des technologies promet une réduction significative de la demande de produits d’exportation de matières premières traditionnelles. Il est évident que le modèle russe actuel n’a aucun avenir. Il suffit de rappeler qu’au cours des quatre premiers mois de cette année, les exportations de pétrole russe à l’étranger se sont effondrées de 20 %.

Une crise artificielle

Si nous voulons être compétitifs dans le monde contemporain et nous assurer un avenir digne de ce nom, nous devons augmenter sérieusement le soutien à la science nationale et renforcer fondamentalement ses liens avec la production. Nous devrions passer des promesses à l’augmentation des dépenses scientifiques et lancer des programmes urgents avec des délais strictement définis pour introduire des développements spécifiques.

Mais aujourd’hui, notre industrie non seulement ne reçoit pas un soutien technologique digne de ce nom, mais malgré de nombreuses assurances contraires, il manque également d’un soutien économique approprié de la part de l’État. Alors que les tarifs de l’énergie pour les entreprises diminuent aux États-Unis et dans la plupart des pays européens, ils ont augmenté dans notre pays pendant la pandémie. Alors qu’en 2019, l’électricité était 5 % plus chère pour l’industrie russe qu’aux États-Unis, en 2020, l’écart a doublé pour atteindre 10 %. En Norvège, les tarifs ont diminué de moitié pendant l’année “covid”. Aujourd’hui, ils sont déjà deux fois inférieurs aux nôtres.

Les régions russes ont été soumises à des rations de famine et forcées d’accumuler des dettes. Dans le même temps, un pari dangereux avec la vente des EUM (entreprise unitaire municipale) et des EUN (entreprise unitaire nationale) se poursuit. Une pression est exercée sur les dirigeants régionaux qui ne veulent pas les laisser aux mains de particuliers. À mon avis, ceux qui le font sont les vrais provocateurs. La stabilité et l’ordre ne peuvent être maintenus dans les villes sans une gestion centralisée des complexes économiques.

La politique tarifaire en cours et la disparité des prix ont particulièrement touché la paysannerie russe. La production dans les zones rurales est impitoyablement étranglée. Cela empêche le renouveau du village et l’approvisionnement du pays en nourriture de qualité. Et il faut commencer par arrêter la hausse des prix des carburants et des lubrifiants. Elle ruine les entreprises agricoles et entrave leur travail normal. Le gouvernement doit obliger les monopoles miniers à modérer leurs appétits irrépressibles et à mettre fin à la politique de vol sous prétexte de “marché libre”. Mais même ici, aucun progrès n’est encore visible.

Le monde est en proie à la plus grande inflation alimentaire de ces dernières années. Les experts préviennent que cela pourrait entraîner une crise alimentaire mondiale et des troubles sociaux. C’est pourquoi il est extrêmement important pour nous de garantir la sécurité alimentaire de notre pays. Et cela n’est possible qu’avec un soutien complet de l’État au secteur agraire. Au Conseil d’État, vous avez approuvé nos programmes de développement durable des zones rurales et des nouvelles terres vierges. Mais les ministres du gouvernement les ont tronqués et dénaturés.

Nous sommes persuadés que le gouvernement cherche à stimuler l’économie. Mais l’un des principaux moyens de déclencher sa croissance est la politique de prêt favorable aux entreprises. De quel type de soutien pouvons-nous parler si la Banque centrale a une nouvelle fois revu à la hausse le taux directeur, le portant à 5 % ? En effet, le taux d’intérêt minimum auquel les entreprises peuvent obtenir des prêts auprès des banques dépend du taux directeur. Ils tentent de justifier cette augmentation en invoquant l’inflation. Mais il y a de l’inflation tant aux États-Unis qu’en Europe. Or, dans les pays de l’UE, le taux directeur a longtemps été plusieurs fois inférieur au nôtre. L’année dernière également, les États-Unis l’ont réduit à un quart de pour cent, intégrant cette mesure dans leur programme de relance de l’économie nationale. Pourquoi les autres pays réagissent-ils à la pandémie en accordant des allégements fiscaux à leurs entreprises, alors que nous faisons le contraire en durcissant les conditions de prêt et les tarifs douaniers qui leur sont appliqués ?

De quel type de soutien à l’économie nationale pouvons-nous parler si les entreprises populaires qui affichent les résultats les plus probants en matière de production et de société, comme la ferme d’État Lénine près de Moscou, l’usine intégrée Zvenigovsky à Mari El et la coopérative agricole Usolsky, sont attaquées par des raiders criminels qui bénéficient de la protection de mécènes influents ? Pourquoi les chefs de ces entreprises, Pavel Grudinin, Ivan Kazankov et Ilya Sumarokov, sont-ils poursuivis et traînés devant les tribunaux au lieu de donner l’exemple de leurs réalisations à l’ensemble du pays qui a besoin d’une percée et d’une croissance accélérée ? Comment pouvons-nous espérer que la situation s’améliore si les partisans de la justice et de l’autorité du peuple, nos camarades et personnes partageant les mêmes idées Vladimir Bessonov, Andrey Levchenko, Sergey Udaltsov et Nikolay Platoshkin, sont soumis à un harcèlement constant et à des menaces d’emprisonnement ? Et les dirigeants de l’État ne peuvent pas mettre fin à cette honte ?

Ils tentent de nous rassurer en disant que nous sommes censés faire face à l’épidémie avec plus de succès que la plupart des autres pays. Mais pourquoi la mortalité par million d’habitants et la mortalité des médecins en 2020 sont-elles plus élevées que dans tout autre pays développé du monde ? Pourquoi, au cours du premier trimestre de cette année, les médicaments ont-ils augmenté de 9 % en moyenne, et ceux qui sont les plus demandés, de 20 % ? La réponse est évidente : il s’agit des résultats de la dépendance toujours plus grande de notre marché du médicament à l’égard des importations, qui menace directement la sécurité nationale face à la pression croissante des sanctions contre la Russie. C’est une conséquence du vol du secteur médical, qui se répète sans cesse dans la formation du budget russe. En Russie, seuls 3,6 % du PIB sont consacrés aux soins de santé, contre 5 % dans les pays d’Europe orientale et près de 8 % dans les pays d’Europe occidentale. De plus, le budget pour 2021-2023, présenté par Russie Unie à la Douma d’État, propose une réduction de quatre pour cent des dépenses réelles en matière de soins de santé. Mais bien sûr, dans sa campagne électorale, le parti au pouvoir ne dit rien à ce sujet. Il en sera de même pour les fonctionnaires qui soutiennent le parti et qui joueront le jeu pour lui lors des élections.

Russie Unie garde le silence sur le fait que pour résoudre les problèmes les plus urgents du système national de soins de santé, ses dépenses devraient être portées à au moins 5% du PIB. Cela signifie qu’au cours des trois prochaines années, ils devront investir environ 7 000 milliards de roubles dans les soins de santé. En d’autres termes, il faut ajouter chaque année au moins 520 milliards de roubles aux dépenses précédemment prévues.

Allons-nous continuer à dépérir et à nous appauvrir ?

Nous sommes doublement obligés à une révision fondamentale de la politique dans ce domaine, par la catastrophe démographique en cours dans le pays, qui résulte d’un faible taux de natalité et d’un taux de mortalité élevé parmi les citoyens en âge de travailler. Au cours des décennies de capitalisme libéral, le nombre de Russes a diminué de 20 millions. Au cours des deux dernières années, la population de la Russie a diminué d’un million de personnes supplémentaires. Les prévisions pour l’avenir sont également préoccupantes. Rosstat promet que dans les 10 prochaines années, la population autochtone diminuera d’au moins 530 000 personnes par an, et de plus de 5 millions.

Nous sommes confrontés à un défi démographique qui, s’il n’est pas relevé, ne laissera personne pour défendre nos vastes territoires et nos ressources naturelles contre les empiètements extérieurs. Dans le même temps, sont obstinément ignorées les propositions spécifiques du Parti communiste, dont la mise en œuvre concentrera les industries stratégiques non pas entre les mains de l’oligarchie, mais entre celles de l’État et canalisera les réserves financières vers le développement du pays, en soutenant l’économie et la sphère sociale. Et nous devons adopter un nouveau budget qui soit à la hauteur de ce défi et s’élève à au moins 33 000 milliards de roubles.

Sans la mise en œuvre des mesures proposées dans notre programme, nous ne pouvons sérieusement espérer vaincre la pauvreté. Aujourd’hui, le salaire le plus courant dans le pays est de 27 000 roubles par mois. La pension moyenne est presque deux fois plus faible. Le salaire moyen des “enfants de la guerre” qui ont subi l’horrible tragédie du fascisme dans leurs premières années de vie est de 14 000 en ville et de 9 000 à la campagne. Et Russie unie, qui pendant la campagne électorale assurera aux électeurs qu’elle se soucie de leur bien-être, bloque année après année à la Douma d’État notre initiative visant à augmenter ces paiements.

Selon les données officielles, nous avons 20 millions de pauvres – un sur sept. Mais selon les critères acceptés par tous les pays économiquement développés, un revenu mensuel inférieur à 500 dollars est considéré comme une pauvreté absolue. Et force est de constater que plus de la moitié de nos citoyens sont réduits à cela.

Dans le même temps, les revenus réels continuent de baisser. Au premier trimestre de cette année, ils étaient inférieurs de 3,6 % à ceux de l’année précédente. Le rythme de leur déclin a été multiplié par quatre par rapport à la fin de 2020. Et au cours des six dernières années, ces revenus ont diminué d’au moins 10 %. Les dettes des citoyens envers les banques, dans lesquelles ils s’enfoncent pour survivre, ont dépassé 21 000 milliards de roubles et ont presque égalé le budget fédéral.

Les médias d’État nous ont fièrement informés que le fonds de pension a versé 10 000 roubles à chaque ancien combattant pour le jour de la Victoire. Mais en Ouzbékistan, par exemple, les anciens combattants ont reçu incomparablement plus le 9 mai.

Je ne peux que me réjouir de l’instruction que vous avez donnée au Cabinet de développer des approches visant à créer un système complet de soutien aux familles avec enfants. En Russie, une famille sur quatre avec enfants est pauvre, même selon les normes officielles. Mais ce problème aigu ne peut être résolu par les paiements uniques que vous avez promis dans votre discours d’avril. Et pour que ces instructions se traduisent dans la réalité, elles doivent reposer sur une base économique et financière solide. Elle ne peut être trouvée sans une révision fondamentale de la politique actuelle. Malheureusement, pour l’instant, cela contredit les ordres de votre programme.

On nous dit depuis longtemps que l’un des moyens les plus efficaces de soutenir financièrement les jeunes familles est l’amélioration des mécanismes hypothécaires et la baisse systématique des taux hypothécaires. Après tout, le problème du logement est aussi l’un des principaux facteurs de la crise démographique. Mais que se passe-t-il réellement ? La Sberbank et la plupart des autres banques augmentent le taux d’intérêt des hypothèques sur les logements finis de 7,3 % à 7,7 %. Et une fois de plus, ils renforcent l’inflation. Mais aux États-Unis, où l’inflation est également présente, ce taux est tombé à un niveau historiquement bas de 2,7 % par an. En Allemagne et dans les pays scandinaves, il est de 1,5 % à 2 %. En France, il est d’environ 2 %. En Angleterre – de 2,5% à 3%. Les représentants du gouvernement ont répété à plusieurs reprises que nous devions réduire le taux hypothécaire et le rapprocher des pays les plus développés. Mais la communauté bancaire n’est pas à l’ordre du jour. Elle semble ne pas vouloir se conformer à vos ordres et instructions.

Vous pouvez les réaliser si vous écoutez nos demandes. Nous demandons le doublement de l’investissement public dans le secteur social. Nous insistons pour que le niveau de subsistance soit révisé en fonction des besoins réels des personnes et du coût réel d’une survie au moins élémentaire. Elle doit être portée à un minimum de 25 000 roubles par mois. Et nous devrions élaborer des programmes de soutien aux pauvres sur la base de cet indice.

Seule l’oligarchie s’engraisse

Entre-temps, le cours actuel est toujours basé sur l’oligarchie qui ne veut rien investir dans le développement du pays et de la société. Mais les oligarques ne peuvent pas être le soutien d’un gouvernement responsable, dont la politique est conforme aux objectifs d’un État social. L’objectif de l’oligarchie est le profit. L’objectif d’un État social est le bien-être et la sécurité de ses citoyens.

La Russie est aujourd’hui le premier pays de la planète en termes de richesse globale des milliardaires par rapport au produit intérieur brut. Selon cet indicateur, il est deux fois plus important qu’aux États-Unis et en France, deux fois et demie plus important qu’en Allemagne et au Brésil, et presque trois fois plus important qu’au Canada. Nos milliardaires ont accumulé des actifs financiers à hauteur de 500 milliards de dollars, soit 37,5 trillions de roubles. Cela représente plus d’une fois et demie le budget fédéral annuel, et 35 % du PIB de la Russie, ce qui constitue un record mondial.

Au Canada, les milliardaires en dollars possèdent 12 % du PIB du pays ; au Brésil, ce chiffre est de 13 % ; en Allemagne, de 14 % ; en France, de 17 % ; et aux États-Unis, de 18 %. En d’autres termes, un petit groupe d’hommes d’affaires concentre dans notre pays deux ou trois fois plus de parts d’actifs que dans les pays les plus développés. Comment pouvons-nous espérer rattraper leur développement si nous avons un déséquilibre financier aussi colossal et un écart social aussi scandaleux ?

Permettez-moi de vous rappeler que nous avons salué votre décision de démettre le précédent gouvernement, qui était manifestement incapable d’assurer la mise en œuvre des tâches nationales les plus importantes. En même temps, nous ne doutions pas qu’une telle décision ne pouvait qu’impliquer un ajustement du cours socio-économique. Cependant, force est de constater que ces attentes ne sont toujours pas confirmées. La Russie a un énorme potentiel pour une véritable percée. Mais il faut utiliser ces opportunités au profit du pays et de la société, et non les diriger pour renflouer le magot oligarchique.

La part des réserves étrangères dans notre PIB est gigantesque, deux fois plus importante que dans le PIB des pays les plus performants. 40 % contre 20 %. Et ce n’est pas une raison pour être fier. Parce que les pays leaders consacrent une part beaucoup plus importante de leurs réserves à la médecine, à la sphère sociale et à l’économie nationale. Mais dans notre pays, des fonds indispensables sont cachés dans les coffres, ne leur permettant pas de travailler pour le bien-être des citoyens, pour surmonter la crise, pour un réel développement, ce qui, au niveau actuel des investissements publics dans les domaines clés, est tout simplement intolérable. Nous demandons qu’au moins la moitié de ces réserves soit consacrée aux besoins réels du pays et de la société. Arrêtez d’attendre qu’ils partent à nouveau en fumée dans une crise de plus ou pour compenser les pertes du capital bancaire et des matières premières !

C’est la racine de tous nos problèmes de ces dernières décennies. Et nous entendons encore des références à des circonstances “objectives” et exclusivement “externes” destinées à expliquer l’absence d’alternative à la politique socio-économique sans issue. Ils sont empreints d’une démagogie éhontée par laquelle les créateurs de cette politique cherchent à justifier leur abandon du virage à gauche qui aurait dû être pris depuis longtemps.

Arrêtez le cirque russophobe.

Nous ressentons une fierté légitime lorsque nous voyons le matériel militaire russe traverser la Place Rouge lors du défilé du jour de la Victoire. Nous nous réjouissons des succès du complexe militaro-industriel russe. Nous soutenons le renforcement du bouclier défensif qui protège la Russie des menaces extérieures. Mais nous ne pouvons que nous demander : entre les mains de qui sera demain cette arme puissante, entre les mains de qui sera le destin de notre pays ? De quoi seront remplis les cœurs et les pensées des nouvelles générations si nous ne parvenons pas à surmonter la menace interne de la russophobie, de l’antisoviétisme et du mépris de la mémoire historique ? Aujourd’hui, cette menace ne vient pas seulement des médias libéraux, mais souvent aussi des médias d’État, qui débordent eux aussi de faux feuilletons et de babioles “documentaires”. Il siège dans de nombreuses hautes fonctions et est fomenté par des instructions venant d’elles.

L’apothéose honteuse de l’antisoviétisme officiellement légalisé qui piétine la vérité historique et la dignité de la société est le drapage du Mausolée le 9 mai. Derrière cet vulgaire panneau bleu, ils cachent non seulement le nom de Lénine, mais aussi la grande vérité sur ce pays et ce système social, qui a rendu possibles nos réalisations exceptionnelles du XXe siècle. Et sans laquelle la plus importante d’entre elles – la Grande Victoire, qui a sauvé notre peuple et le monde entier de l’asservissement fasciste – ne pouvait avoir lieu. Ce rideau hypocrite cache aux yeux des gens la nécropole du Kremlin où sont enterrés les commandants héroïques qui ont vaincu Hitler. Où est enterré Youri Gagarine, symbole de la remarquable percée de la puissance soviétique vers l’avenir. De qui le cachent-ils ? Des descendants des héros-victorieux qui devraient être fiers d’eux ? Ils ne peuvent pas sauver la Russie s’ils ne sont pas imprégnés d’amour et de respect pour son histoire.

Si les autorités elles-mêmes effacent avec autant de cynisme les plus belles pages de l’histoire du pays, faut-il s’étonner de l’insensibilité et du manque d’éducation des jeunes ? Que 60% des jeunes de 19 à 24 ans admettent qu’ils sympathisent avec les USA, qui nous ont déclarés ennemi numéro un. Le fait que plus de la moitié des étudiants interrogés déclarent vouloir quitter la Russie. Le fait que, selon une étude réalisée par des sociologues de l’université d’État de Moscou, les traits distinctifs de la conscience des jeunes d’aujourd’hui sont l’anxiété, le brouillage des images des “nôtres” et des “étrangers” et des idées peu claires sur la place de la Russie dans le monde.

Le pays tout entier a été secoué par le récent crime commis par un fou qui a pris les autres pour des “biodéchets” et a perpétré un massacre dans une école de Kazan. Je voudrais vous rappeler qu’avant 2013, il n’y avait pas de tels cas en Russie. Mais l’origine de l’émergence de ces monstres moraux ne réside pas dans l’imperfection des lois régissant la circulation des armes, comme ils tentent de nous en convaincre. Les origines se trouvent dans le système défiguré d’éducation et de formation dans les années post-soviétiques. La propagande de la violence, de l’amoralité et de la volonté de marcher sur les cadavres d’autrui pour atteindre ses propres objectifs égoïstes. Ce poison remplit encore les écrans de télévision, malgré les discours sur le patriotisme et la spiritualité prononcés depuis les hautes tribunes. L’origine réside dans le fait que le paysage informationnel et culturel de la Russie, qui était célèbre pour sa littérature humaniste, son opéra et son ballet uniques, son théâtre dramatique unique et ses brillants musiciens qui ont conquis le monde grâce à leurs talents d’interprètes, est aujourd’hui façonné par ceux qui continuent à humilier et à déshonorer notre pays. Ceux qui appellent à la réhabilitation de Vlassov et Koltchak. Qui corrompent la jeunesse avec des concours et des projets de spectacle douteux. Qui viole l’esprit des gens avec des publicités vulgaires et agressives.

Éduquer de vrais patriotes.

Dans une telle atmosphère, le nombre de personnes aux âmes et aux esprits esquintés ne peut que se multiplier. Les défauts moraux se répandront inévitablement dans la société si le gouvernement donne le feu vert à ceux qui les sèment délibérément.

Les vrais patriotes, les personnes pensantes et spirituellement saines ne peuvent être élevées que dans un pays qui respecte son passé et ne permet à personne de le piétiner dans la boue pour plaire à la conjoncture politique. Sinon, en s’en prenant à l’esprit russe, l’État soviétique et l’idée immortelle de justice sociale, nous ne pouvons qu’augmenter le nombre de personnes trompées, qui demain rejoindront les colonnes de navalnistes, prêtes à démolir tous les piliers de notre État.

Il est tout à fait naturel que d’éminents écrivains soviétiques – Mikhail Cholokhov, Yury Bondarev, Valentin Rasputin, Vasily Belov… que les grands érudits et les personnalités culturelles d’aujourd’hui nous rappellent constamment la nécessité de respecter son passé et de se souvenir des leçons de l’histoire.

Si nous voulons former une génération instruite, responsable et patriotique, nous devons adopter la loi “Éducation pour tous”, élaborée par une équipe de nos meilleurs experts sous la direction du prix Nobel Jaures Alferov. Mais il est bloqué par Russie Unie depuis des années maintenant.

Les russophobes et les antisoviétiques ne se lassent pas de noircir Staline et son époque. Mais si nous voulons sauver le pays et renforcer la cohésion sociale, nous ne devons pas discréditer l’expérience soviétique, mais nous en inspirer, en en adoptant le meilleur, tout en façonnant notre propre avenir. Pendant l’ère stalinienne, nous avons été en mesure d’éduquer les nouvelles générations sur les actes héroïques et les réalisations exceptionnelles de l’histoire millénaire de notre État.

L’expérience soviétique nous rappelle qu’au cours des premières décennies de l’après-guerre, les dépenses du Trésor pour la science sont passées de 4,5 % à 11 % du budget soviétique total. Et les dépenses pour l’éducation ont atteint 17%. Au total, l’éducation, la santé, la science et l’art ont représenté près de 40 % du budget des dépenses. Le système soviétique de vaccination s’est brillamment justifié dans la lutte contre les épidémies, bien plus terribles que le coronavirus actuel – peste, choléra, varicelle. Nous avons vaincu les maladies les plus terribles grâce à la formation d’un personnel hautement qualifié. En termes de nombre de chercheurs en médecine, de médecins et d’infirmières, l’Union soviétique figurait parmi les premières puissances mondiales. Nous avions non seulement une qualité élevée, mais aussi des médicaments gratuits pour tous. En 1900, l’espérance de vie était de 32 ans en Russie et de 49 ans aux États-Unis. Mais en 50 ans de régime soviétique, nous n’avons pas seulement rattrapé, mais dépassé les États-Unis. En 1967, l’espérance de vie moyenne était de 70 ans ici, contre 67 ans aux États-Unis.

Grâce au talent de gestionnaire de Staline, l’Union soviétique a connu une modernisation sans précédent, qui s’est traduite par une croissance économique vertigineuse. C’est alors qu’ont été posées les bases militaires, industrielles, scientifiques et culturelles de la Victoire. Puis, sous les slogans “Communistes, en avant !” et “Pour la patrie, pour Staline !”, les hordes d’Hitler, prêtes à effacer notre pays de la surface de la terre, ont été vaincues.

Puis, au début des années 50, l’Institut d’ingénierie électrique de Kiev et l’Institut de mécanique de Moscou, sous la direction du professeur Sergei Lebedev, ont créé les premiers ordinateurs électroniques d’Europe – le prototype des futurs ordinateurs. Cette expérience unique a été poursuivie dans les années 60 et 70 à l’Institut de cybernétique de Kiev par l’un des plus grands scientifiques soviétiques, Viktor Glouchkov. Il a participé non seulement au développement des dernières technologies, mais aussi à la mise en œuvre des techniques de calcul et des méthodes économiques et mathématiques dans l’économie nationale. Il est devenu l’initiateur et le principal idéologue du développement et de la création d’un système national automatisé de comptabilité et de traitement de l’information. Il était destiné à contrôler l’ensemble de l’économie de l’URSS et lui a permis d’améliorer fondamentalement le mécanisme de planification stratégique. Ce n’est pas un hasard si l’académicien Glouchkov a été conseiller du secrétaire général des Nations unies en matière de cybernétique. Et le comité de rédaction de la plus grande encyclopédie du monde, Britannica, lui a confié l’article sur cette science. Pouvons-nous nous vanter de quelque chose de similaire aujourd’hui ?

Pendant l’ère stalinienne, nous étions à la pointe du progrès, menant des percées technologiques. Sous la direction de Brejnev et de Kossyguine, l’URSS a atteint rapidement la parité stratégique avec les États-Unis. Mais aujourd’hui, le pays est incapable de produire son propre téléphone portable.

La Russie continue de s’enfoncer dans une dangereuse dépendance technologique vis-à-vis de l’Occident. Dans le monde d’aujourd’hui, cela signifie inévitablement une dépendance politique. Trente ans de “réformes” ont entraîné un énorme exode de spécialistes à l’étranger. Plus de 600 000 scientifiques de talent, dont les recherches ont une incidence directe sur le développement technologique, ont quitté la Russie. Nous en avons perdu 70 000 au cours des deux dernières années. Ils ne sont pas partis parce qu’ils n’aiment pas leur patrie. Mais la politique que nous avons menée pendant tout ce temps les a empêchés de mener une vie décente en Russie, de mettre pleinement à profit leurs connaissances et leurs talents ici. Si cette politique est modifiée, ils reviendront certainement et travailleront pour le bien de notre pays.

Nous sommes tous des enfants de la Victoire

Depuis 30 ans, les citoyens de la Russie post-soviétique entendent des histoires sur les raisons “objectives” de la crise, du retard, de l’échec économique et des difficultés sociales. Mais le pays soviétique a non seulement compensé les pertes subies lors de la plus terrible des guerres, mais a également réussi à devenir en peu de temps la plus grande puissance scientifique et spatiale. Devenir l’une des trois premières économies. Créer la science et l’éducation les plus avancées. Et grâce à cela, elle a gagné le respect de la planète entière, qu’elle n’a jamais eu à mendier. Après trois décennies de réformes libérales, nous continuons à patauger entre les crises et à nous serrer la ceinture. Et nous continuerons à le faire jusqu’à ce que nous apprenions à nous appuyer sur l’expérience millénaire de notre pays. Jusqu’à ce que nous abandonnions la politique construite sur les recettes russophobes et antisoviétiques.

Je vous demande, Vladimir Vladimirovitch, de reconsidérer ces politiques. Tout retard peut avoir des conséquences fatales pour la Russie. C’est un appel à changer le cours socio-économique destructeur. Rejeter la “réforme des retraites” cannibale qui est devenue la principale erreur de ces dernières années. La poursuite de la révision fondamentale de la Constitution, qui doit inclure les articles que nous proposons, garantissant fermement le droit des citoyens à une vie décente.

Lors des récentes audiences de la Douma d’État à l’occasion du 800e anniversaire de la naissance d’Alexandre Nevsky, qui a jeté les bases de l’État russe, le patriarche Kirill a rappelé dans sa brillante allocution que la justice est un fondement moral sur lequel l’existence et le développement du monde russe ont toujours reposé.

C’est pour cette raison que, malgré tous les efforts des russophobes et des antisoviétiques, la plupart de nos citoyens évaluent positivement le rôle historique de Lénine et de Staline et considèrent l’époque soviétique comme le sommet de notre histoire nationale. C’est pourquoi le mouvement populaire “Pour l’URSS – Patrie forte, juste et socialiste!”, ses participants et ses sympathisants estiment qu’il est d’une importance fondamentale de renforcer notre indépendance nationale, de restaurer l’alliance avec les peuples traditionnellement amis, de renforcer l’Union du Belarus et de la Russie.

Il est extrêmement dangereux de persister dans une politique sociale et économique peu prometteuse. Oui, on peut pour un temps obtenir un résultat réjouissant aux élections et justifier l’irréversibilité de la politique. Mais il est impossible d’éluder sa condamnation historique. C’est manquer de perspicacité que d’ignorer la demande croissante de l’opinion publique pour un retour aux principes de justice sociale, pour un virage à gauche de la politique de l’État.

Si nous nous considérons comme de vrais patriotes, nous devons suivre le principal devoir imposé à ce titre – le devoir d’entendre la voix du peuple. Et de tout faire pour accomplir sa volonté, en garantissant la protection des intérêts légitimes de la majorité et un avenir digne pour notre patrie.
Xuan
Ziouganov: “Tout retard dans le changement de cap peut nous conduire au désastre”


DANIELLE BLEITRACH 12 MAI 2021
https://histoireetsociete.com/2021/05/12/ziouganov-tout-retard-dans-le-changement-de-cap-peut-nous-conduire-au-desastre/


Les communistes du KPRF, et en particulier Ziouganov leur président sont totalement convaincus de deux chose, la première est que le capitalisme, l’OTAN en particulier veulent faire la guerre à la Russie, le démantèlement de l’URSS ne leur a pas suffi… Il reste dans ce pays trop de forces héritées de l’URSS. La seconde conviction est que l’on ne peut pas résister à ce bellicisme du capital en ayant dans ses propres rangs une cinquième colonne oligarchique, son instauration du capitalisme s’est déjà traduite par une destruction du potentiel économique autant que des acquis des travailleurs et du peuple, cette destruction allant jusqu’à une diminution de la population. Le guerre est là et seul la république socialiste des soviets peut susciter un élan populaire pour y faire face. Nous partageons ici pas mal d’inquiétude exprimées ici y compris sur la volonté de guerre de nos gouvernants. C’est pourquoi nous considérons que ceux qui au sein de la gauche, voire des communistes qui osent la justifier doivent être combattus et la phrase de Ziouganov sur le refus du retard dans le changement de cap devrait être partagée par ceux qui viennent de confirmer les choix du 38e Congrès du PCF. (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop).

11 mai 2021

Sovetskaya Rossiya
https://sovross.ru/articles/2117/51953

Au début de l’année dernière, nous nous sommes félicités de la démission du précédent conseil des ministres, qui avait échoué dans la mise en œuvre des tâches nationales les plus importantes. Nous avons appuyé la nomination d’un nouveau gouvernement.

La décision du président a été approuvée par la majorité absolue des citoyens. Mais c’était une approbation conditionnée à une chose essentielle : le changement de gouvernement devait présupposer un ajustement fondamental du vecteur politique et l’amélioration qui en résulterait de la situation économique et sociale. Aujourd’hui, il est regrettable de constater: cette condition n’est pas remplie. D’où les résultats alarmants avec lesquels nous sommes arrivés au deuxième rapport du cabinet actuel, prévu pour le 12 mai.

À la fin de l’année dernière, l’économie a chuté de 3%. Les résultats définitifs de la baisse du PIB au premier trimestre de cette année ne sont pas encore connus. Mais une autre réduction de 2% est prévue.

Au cours des premiers mois de cette année, le taux d’appauvrissement des citoyens a fortement augmenté. Il a quadruplé. Si au quatrième trimestre de 2020, le revenu réel a baissé de 0,9%, au premier trimestre de 2021 – de 3,6%. Et dans le domaine des petites entreprises, les salaires ont baissé de 17% au cours de la dernière année. Les experts affirment que la «classe moyenne», déjà peu nombreuse, diminue rapidement et est marginalisée. Cette situation comporte inévitablement la menace d’une exacerbation non seulement sociale, mais aussi politique.

Depuis l’effondrement de l’URSS, il y a eu 20 millions de Russes en moins. Au cours des deux dernières années, la population russe a diminué d’un million. Et au cours de la première année de travail du gouvernement actuel, l’excédent des décès sur les naissances était de près de 700 000. Ce sont des chiffres qui indiquent une catastrophe démographique.

Pendant les 30 ans de réformes libérales qui se sont succédées après l’effondrement du système soviétique, plus de 600 000 scientifiques hautement qualifiés, engagés dans des activités de recherche dont dépend directement le développement technologique,ont quitté le pays. Leur nombre en Russie a diminué des deux tiers. Nous en avons perdu 100 000 au cours des 8 dernières années. Et la fuite des cerveaux ne faiblit pas même dans ce contexte de pandémie. Les flux touristiques ont diminué mais la migration de main-d’œuvre de personnel intellectuel hautement qualifié à l’étranger continue de croître. Les sondages d’opinion montrent qu’un directeur sur deux, un spécialiste des technologies de l’information, un ingénieur et un médecin sur deux déclarent le désir de trouver un emploi dans un autre pays. Et parmi les étudiants, dont dépend la réussite de notre développement demain, 59% souhaitent partir à l’étranger. La raison n’est pas qu’ils n’aiment pas leur patrie, mais qu’avec la politique actuelle, ils ne voient pas de perspective digne d’eux. Ils ne croient pas – et à juste titre – qu’avec un tel système socio-économique, avec une telle politique, on puisse envisager l’avenir avec espoir.

Tout cela suggère que les principales menaces systémiques se multiplient dans le pays. La menace d’extinction. La menace d’un appauvrissement massif accéléré. La menace d’un nouveau retard économique et technologique. La menace d’épuisement du potentiel intellectuel, sans le développement et l’accumulation duquel nous ne pourrions pas sortir de la crise et être compétitifs dans le monde moderne.

Récemment, le plus grand exercice de l’OTAN du dernier quart de siècle a commencé dans les pays baltes avec la participation de deux mille cinq cents militaires de l’Alliance. Ils ont commencé de manière démonstrative la veille du jour de la victoire. Les dirigeants de l’OTAN ne s’en cachent pas: l’objectif principal de ces exercices est d’élaborer des scénarios de confrontation avec la Russie. Essentiellement, des scénarios pour la transformation d’une guerre hybride lancée contre nous en une guerre utilisant les dernières armes de destruction massive. Les dirigeants russes reconnaissent pleinement l’ampleur de cette menace. Ils reconnaissent également que pour y faire face avec succès, il est nécessaire de renforcer la souveraineté du pays et d’accélérer le développement dans toutes les directions. Mais les attitudes et les appels de la haute tribune ne sont toujours pas soutenus par des politiques économiques qui correspondent à une tâche historique d’une telle ampleur. Et nos adversaires observent avec satisfaction qu’en Russie, comme auparavant, un cours libéral est mis en œuvre selon les modèles des années 90. Une politique financière qui freine le développement est menée conformément aux recettes du FMI, de la Banque mondiale et des autres structures transnationales qui composent ces recettes pour que nous devenions à jamais un appendice de matières premières sous-développé de l’Occident.

Nous avons offert au pays un programme de développement anti-crise clair et efficace. Mais l’exécutif et la Russie unie continuent de l’ignorer. Ils ne veulent pas admettre qu’il n’existe pas d’autre alternative au cours politique qui a échoué aujourd’hui.

Les entreprises collectives nationales prouvent par leur exemple quels résultats impressionnants peuvent être obtenus, sur la base des principes de justice sociale et d’un travail d’équipe honnête. Leur expérience est également ignorée. De plus, leurs dirigeants sont ouvertement persécutés, ces entreprises font l’objet d’attaques de pillards criminels et leurs hommes de main en tenue de justice.

Nous avons insisté sur l’inclusion dans le projet de nouvelle Constitution de 15 amendements majeurs visant à garantir les droits sociaux des travailleurs, des retraités et des familles avec enfants. A accélérer le développement économique. A surmonter la crise démographique. Mais ces amendements ont également été ignorés. Et le vote sur la Constitution mise à jour n’a pas été utilisé pour changer le cours, mais pour le préserver et le resserrer encore plus.

Nous avons soumis 12 lois à la Douma, dont l’adoption peut fondamentalement améliorer la situation de l’économie, du secteur financier, de la médecine et de l’éducation. Proposé notre propre projet de budget de développement. Mais le parti au pouvoir continue de bloquer ces initiatives. Et encore une fois, il fait passer un budget de famine et d’arriération.

Nous avons tenu une conférence scientifique à Oryol consacrée à la formation de l’image du futur, sans laquelle aucun État ne peut se développer normalement. La discussion s’est concentrée sur la question de la planification stratégique, basée sur l’idéologie de la justice sociale et de la légalité. Le Parti communiste de la Fédération de Russie a organisé des auditions parlementaires sur les questions les plus urgentes et les plus douloureuses – démographie, médecine, éducation et éducation patriotique. Lors de ces auditions, les meilleurs spécialistes ont fait une analyse complète de la situation et proposé des mesures scientifiquement fondées pour surmonter la crise, en parfaite adéquation avec nos exigences. Les documents de ces événements ont été envoyés aux dirigeants du pays. Mais jusqu’à présent, nous n’avons pas vu de réaction. C’est une nécessité vitale. Une révision fondamentale de la politique sociale et économique est nécessaire. Tout retard dans ce domaine conduira à des conséquences catastrophiques.

Selon les prévisions de Rosstat, dans les 10 prochaines années, la population indigène du pays diminuera d’au moins 530 000 par an. Autrement dit, elle diminuera de plus de 5 millions. Les gigantesques étendues russes avec leurs énormes ressources naturelles sont dévastées. Le pays le plus riche en ressources stratégiques de la planète perd des ressources humaines pour protéger cette richesse des adversaires extérieurs. Afin d’assurer une protection fiable de notre territoire, nous devons avoir une population d’au moins 200 millions d’habitants. Et nous continuons de glisser dans une faille démographique. Car dans une société dépourvue d’image du futur, il y a de plus en plus de gens qui ont peur d’avoir une famille et des enfants, qui ne savent pas comment ils peuvent les nourrir demain. Nous continuons de mourir, car la médecine mise à mal par «l’optimisation», systématiquement sous-financée, dépendante des technologies étrangères et des médicaments importés, n’est pas en mesure de fournir aux citoyens des soins de santé abordables et efficaces.

Si le taux de natalité dans notre pays était resté le même qu’en URSS au début des années 90, nous aurions eu 11 millions d’enfants de plus. Si notre taux de mortalité était resté le même qu’à l’époque, nous serions 13 millions de plus aujourd’hui – même avec le faible taux de natalité actuel. Et au total, la préservation du système social avec le gouvernement soviétique nous donnerait 25 millions d’habitants de plus que l’actuel. Aujourd’hui, le taux de baisse de la fécondité est le même qu’après l’effondrement de l’Union soviétique. Parce que la crise systémique prend le même élan que dans les années 90. Et si nous regardons les graphiques de la baisse de la natalité et de la baisse du revenu réel de la population, nous verrons qu’ils coïncident. L’échec de la ligne politique crée un retard économique et une augmentation de la pauvreté. Et en conséquence un effondrement démographique.

On nous dit que nous sommes meilleurs que la plupart des pays pour faire face à la pandémie. Mais pendant l’épidémie, la mortalité par million d’habitants et la mortalité des médecins de notre pays se sont avérées plus élevées que dans tous les pays économiquement développés du monde. L’espérance de vie moyenne en Russie est inférieure de 5 ans à celle de l’Europe de l’Est et de 10 ans à celle de l’Europe occidentale. En termes de mortalité chez les hommes en âge de travailler, nous surpassons l’Europe trois fois, en termes de mortalité chez les femmes en âge de travailler – deux fois. Depuis 2012, 12% de la capacité a été perdue dans le secteur médical. Notre pays est trois fois derrière l’Europe en termes de disponibilité des médicaments sur ordonnance. La croissance des prix des médicaments au premier trimestre de cette année a été de 9% en moyenne et les médicaments les plus demandés ont augmenté de 20%. C’est le prix de la dépendance vis-à-vis des importations de notre marché pharmaceutique qui, contrairement aux promesses des autorités, ne diminue pas, mais continue de croître.

Tout cela est une conséquence directe du fait que les dépenses de financement des soins de santé dans notre pays ne représentent que 3,6% du PIB, tandis qu’en Europe de l’Est c’est 5% et en Europe occidentale 7,7%. Dans le budget adopté par le parti au pouvoir pour 2021-2023 une réduction de 4% des dépenses réelles de santé est envisagée sur une période de trois ans.

Afin de résoudre au moins partiellement les problèmes les plus aigus de la médecine de notre pays, l’État doit augmenter le niveau des dépenses qui y sont consacrées à au moins 5% du PIB. Et dans les trois ans investir dans la médecine au moins 7 billions de roubles. Pour atteindre ce chiffre, il est nécessaire d’ajouter aux dépenses prévues au moins 520 milliards par an. Le salaire de base garanti d’un diplômé universitaire doit être porté à quatre fois le salaire minimum. Le salaire de base du personnel enseignant peut aller jusqu’à 4 à 6 salaires minima. Le salaire de base des infirmières peut aller jusqu’à deux salaires minimums. Sinon, il n’y aura bientôt personne pour soigner et enseigner professionnellement les futurs médecins. En outre, il est nécessaire de restaurer la médecine du travail, le contrôle de la santé des travailleurs directement sur le lieu de travail. Sinon, nous resterons les champions de la mortalité parmi les citoyens en âge de travailler.

Nous ne pourrons pas obtenir une augmentation du taux de natalité et une diminution de la mortalité si nous ne combattons pas la pauvreté de masse sous-jacente, si nous n’obtenons pas une augmentation significative des revenus réels des citoyens. Le Président l’a reconnu dans son discours. Mais le gouvernement n’a pas encore de plan d’action concret pour s’attaquer à ces problèmes clés. Nous devons parler franchement: le pays continue de glisser vers l’effondrement social.

Au premier trimestre de cette année, les Russes ont dépensé un demi-billion de plus en biens et services qu’ils n’en gagnaient. La raison en est que les travailleurs et les retraités ne disposent pas de suffisamment de fonds, même pour les besoins les plus élémentaires. Et dans un souci de survie, ils compensent le revenu manquant au moyen de prêts, tombant dans une dépendance à l’endettement de plus en plus dangereuse. Le montant total de l’endettement des citoyens envers les banques a dépassé 21 billions de roubles, soit l’équivalent du budget fédéral. Rien qu’en janvier-mars de cette année, ils ont contracté 1,2 billion de nouveaux prêts auprès des banques.

Le salaire le plus répandu dans le pays est de 27 mille roubles. Seul un tiers des citoyens ont un revenu mensuel de plus de 500 dollars en devises aux taux de change actuels. Il est officiellement reconnu que nous avons 20 millions de miséreux – chaque septième habitant du pays. Mais c’est si vous admettez les critères ouvertement sous-estimés et absolument irréalistes. Dans aucun pays économiquement développé, ni le gouvernement ni les statistiques officielles ne nieront qu’un revenu mensuel de 500 dollars ou moins est déjà la pauvreté aux prix courants.

Nous insistons pour que le revenu minimum soit révisé en fonction des besoins réels des personnes et du coût réel de la survie au moins élémentaire. Il doit être porté à au moins 25 000 roubles par mois. Et construire une politique sociale, développer des programmes de soutien aux pauvres, sur la base de cet indicateur. Mais les responsables y résistent vigoureusement, car ils ont plus peur de gâcher les statistiques que de provoquer une explosion sociale. Au lieu d’écouter nos revendications, le ministère du Travail propose d’abandonner complètement ces indicateur de calcul du coût de la vie comme le panier de consommation et le recalcul trimestriel du minimum de subsistance. En d’autres termes, il propose de faire taire complètement le problème de l’appauvrissement massif au lieu de reconnaître son ampleur et de lutter contre ce fléau.

Les médias d’État nous ont fièrement informés que la Caisse de retraite versait 10 000 roubles à chaque ancien combattant le jour de la victoire. Mais en Ouzbékistan, selon le décret présidentiel, le 9 mai, les anciens combattants recevaient, en roubles, 86 000 chacun. On ne peut que s’en réjouir. Les Ouzbeks combattirent vaillamment sur les champs de la Grande Guerre patriotique. Pendant les années de guerre, l’Ouzbékistan a accueilli de nombreux enfants soviétiques évacués, les a sauvés de la faim, les a habillés et réchauffés. Mais la vérité historique est que le rôle décisif dans la victoire sur le fascisme appartient à la Russie et au peuple russe. Sans eux, cette victoire aurait été impossible et le monde entier aurait été asservi par la peste brune. Comment pouvez-vous supporter le fait que nos anciens combattants, au lieu de paiements sociaux dignes, que l’État est obligé de leur fournir, reçoivent de pitoyables aides? Sans compter que “Russie unie” a bloqué à plusieurs reprises à la Douma notre initiative d’augmenter les paiements sociaux aux “enfants de la guerre”, qui en reçoivent 14 000 en ville, et 9 à la campagne?

Les autorités glorifient les vétérans, parlent de la grandeur de la Victoire. Et il est impossible de ne pas s’en réjouir. Mais les conquêtes sociales pour lesquelles nos héroïques ancêtres se sont battus restent foulées aux pieds dans la Russie d’aujourd’hui. C’est pourquoi le mausolée de Lénine est drapé avec tant de persistance lors des défilés du 9 mai, car il rappelle la politique sociale exceptionnelle de l’ère soviétique et est un reproche sévère à la politique actuelle.

Il est gratifiant que le président ait chargé le gouvernement de développer des approches pour créer un système intégral de soutien aux familles avec enfants dans le pays. En effet, il est clair pour toute personne sensée que les paiements uniques pour les enfants d’un montant de 5, 10 et même 15 000 ne résolvent pas les problèmes dans un pays où une famille avec enfants sur quatre, même selon les normes officielles, est pauvre. Il n’est pas moins réjouissant que le discours du président ait promis un financement supplémentaire substantiel pour la recherche scientifique. Mais pour la mise en œuvre de ces plans, il est nécessaire qu’ils reposent sur une base économique et financière appropriée. Et cette base ne peut être formée sans une révision fondamentale de la politique actuelle. Sans une substitution des importations réelle et non mythique. Sans une avancée technologique. Sans vaincre la dépendance aux matières premières.

Rien qu’au cours des 4 premiers mois de cette année, les exportations de pétrole russe à l’étranger ont chuté de 20%. Si nous continuons à fonder notre modèle économique sur une oligarchie brute détenue par des sociétés exportatrices, après 15 à 20 ans, notre économie restera sans rien, sans aucune chance de reprise.

Il est nécessaire de développer les industries qui fourniront une percée technique et innovante. Il s’agit, tout d’abord, de l’instrumentation, de l’industrie informatique. Dans ces domaines, nous sommes absolument dépendants aujourd’hui. Et c’est une menace stratégique directe tant du point de vue de la sécurité technologique que du point de vue de la sécurité du pays. Surtout dans le contexte d’une guerre hybride déclarée à la Russie. La dépendance technologique vis-à-vis de ceux qui sont en fait nos adversaires est extrêmement dangereuse. Nous devons la surmonter.

Les experts de la Deutsche Bank ont ​​récemment publié un rapport, dont il ressort que le monde a été saisi par la plus forte inflation alimentaire de ces dernières années. En moyenne, les prix des denrées alimentaires ont monté en flèche de 76%. Les auteurs du rapport concluent que cela pourrait conduire à une crise alimentaire sans précédent, qui entraînera une série de révolutions sociales à travers le monde. Dans ces conditions, il est doublement important pour nous de réaliser que la tâche essentielle est d’assurer la sécurité alimentaire et la souveraineté alimentaire de la Russie. Cela nécessite un soutien maximal du secteur agricole de la part de l’État. L’une des principales conditions ici est d’empêcher une nouvelle croissance des prix des carburants et des lubrifiants. Aujourd’hui, les monopoleurs des produits de base ne peuvent rien faire pour maintenir des prix stables dans le pays sans se causer des dommages tangibles. Et c’est le gouvernement qui doit les forcer à le faire.

Pour résoudre ces problèmes, ainsi que pour assurer une percée industrielle en général, il est nécessaire de soutenir systématiquement, plutôt que ponctuellement, la science nationale, afin de renforcer fondamentalement son lien avec la production. Il est temps de passer de discussions abstraites sur l’augmentation des dépenses scientifiques à des programmes spécifiques, où les dates de mise en œuvre de développements spécifiques seront précisées. C’est devenu depuis longtemps une loi pour les économies les plus prospères au monde – la Chine et la Corée du Sud. Là, ils acceptent et mettent en œuvre des plans à long terme pour l’introduction de développements scientifiques dans la production. Et en général, ils fondent leur développement économique sur une planification à long terme. Nous n’avons pas non plus d’autre moyen que d’y revenir si nous voulons vraiment obtenir une croissance économique digne de ce nom. Et ne pas suivre la voie prédite dans un récent rapport de la Higher School of Economics, qui promet au pays une stagnation désespérée pour les 15 prochaines années.

Regardez l’expérience soviétique. De 1950 à 1965 seulement, les dépenses du Trésor soviétique pour la science sont passées de 4,5% à 11% du volume total du budget de l’Union. Et les dépenses d’éducation en 1965 ont atteint 17%. Cela s’est produit 20 ans après que nous ayons remporté la guerre la plus destructrice de l’histoire, au cours de laquelle nous avons subi des pertes humaines et économiques colossales. Le pays soviétique a réussi non seulement à compenser ces pertes, mais à devenir la plus grande puissance scientifique et spatiale, à entrer dans les trois premières économies. Il est devenu un pays doté de la science et de l’éducation les plus avancées et a gagné le respect de la planète entière. Et trois décennies après le début des réformes libérales, nous continuons à nous dégrader et à nous serrer la ceinture. Parce que de telles réformes, une telle politique ne peut apporter rien d’autre que la destruction pure et simple.

Regardez l’expérience de la Chine. En mars, le gouvernement de la RPC a annoncé qu’en vertu du nouveau plan quinquennal, il augmenterait les dépenses de recherche et de recherche technologique de 7% par an et les dépenses de recherche fondamentale de près de 11%. Voilà à quoi ressemble la politique qui a assuré la croissance économique de la Chine de 18% au premier trimestre de cette année et de 10% de croissance des investissements dans les industries de haute technologie et la sphère sociale au cours des deux dernières années. Ce sont des résultats sans précédent dans le contexte de la crise mondiale du système capitaliste mondial. Ils sont dotés de l’idéologie et de la pratique d’un socialisme renouvelé. Nous devons le reconnaître et en tirer des conclusions.

Il est temps d’arrêter de faire référence au manque de ressources financières, justifiant prétendument le refus de réviser le cap socio-économique. La Russie possède des moyens gigantesques pour une véritable percée. Mais ils doivent être utilisés dans l’intérêt du pays et de la société, et non comme un abreuvoir pour une oligarchie avide, qui ne peut que piller et parasiter.

La part des réserves d’or et de change dans le PIB russe est de 40% et dans tous les pays économiquement développés de 20%. Parce qu’ils dirigent une part importante de ces réserves vers la médecine, vers la sphère sociale, pour soutenir l’économie nationale. Mais dans notre pays, ces fonds ont été gelés afin qu’ils ne fonctionnent pas pour le pays, pour surmonter la crise, pour un vrai développement, ce qui est tout simplement impossible avec les investissements actuels de l’État dans des domaines clés. Il faut orienter au moins la moitié de ces réserves vers les besoins réels du pays et de la société, et ne pas attendre qu’elles se déprécient, s’épuisent lors de la prochaine crise ou aillent compenser les pertes de capital bancaire et de matières premières. Ce n’est pas à l’aide des «airbags» financiers qu’il faut s’assurer contre les crises, mais à l’aide de politiques économiques et d’investissement qui répondent aux intérêts nationaux. Nous pourrons alors traverser toute crise mondiale avec dignité et sans pertes importantes.

Si nous ne réalisons pas cela, si nous ne comprenons pas qu’il est impossible de reporter davantage les transformations sociales et économiques dans l’intérêt de la majorité, non seulement nous ne sortirons pas de la crise, mais nous ne sauverons pas non plus la Russie d’une situation historique catastrophe. Nous n’avons pas le droit de le permettre. Et nous lutterons sans relâche pour la mise en œuvre de notre programme de renaissance de la patrie. Le Parti communiste l’a annoncé lors de son XVIIIe Congrès qui s’est tenu à la fin du mois d’avril. Il a approuvé les modifications fondamentales apportées au programme du parti. Et il a confirmé notre détermination à unir les forces patriotiques de gauche, prêtes à lutter pour un avenir digne du pays, sous les bannières du mouvement social et politique “Pour une Patrie forte, juste et socialiste – pour l’URSS!” .
C’est avec ce slogan que nous allons aux prochaines élections en septembre. Avec ce slogan, nous continuerons notre lutte pour un renouvellement de la politique dans l’intérêt des travailleurs, pour un gouvernement professionnel et patriotique de confiance populaire, pour le rétablissement d’un état de justice sociale!
Xuan
Ziouganov: l’Union soviétique et le socialisme, c’est le choix de la majorité absolue
 
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