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Xuan
sur le blog de D Bleitrach http://histoireetsociete.wordpress.com/2018/12/21/ziouganov-la-chine-offre-au-monde-un-systeme-equitable/?fbclid=IwAR0b2UKvlHmQlTDpEeoRPT2nHz-hHJ_TdO19eQOtiZO9uu6wnnMKKIqZfgU


Ziouganov: « La Chine offre au monde un système équitable »


21
DÉC


Les réalisations de la Chine sont inextricablement liées à la préservation de sa voie socialiste de développement et au rôle dirigeant du Parti communiste. Selon Guennadi Andreïevitch, la transformation de la Chine en une puissance mondiale rend son modèle de développement socio-économique de plus en plus attractif pour les peuples du monde et crée les conditions préalables à la construction d’un système de relations internationales plus équitable. Nous publions le texte d’une interview de Ziouganov à l’agence de presse Xinhua consacrée au quarantième anniversaire de la réforme et de l’ouverture en Chine.

La Pravda

18-12-2018

http://kprf.ru/party-live/cknews/181213.html


– Depuis quarante ans, grâce à la politique de réforme et d’ouverture, la Chine a connu de grands succès – la part du pays dans l’économie mondiale est passée de 1,8% à 15%. Le taux de croissance annuel moyen était de 9,5% contre 2,9% en moyenne dans le monde, le niveau de pauvreté dans la campagne chinoise est passé de 97,5 à 3,1% et des centaines de millions de personnes ont réussi à sortir de la pauvreté. La contribution de la Chine à la réduction de la pauvreté sur la planète a dépassé 70%. Quels sont, à votre avis, les facteurs déterminants de ces succès? Quel est le rôle du Parti communiste chinois dans la réalisation de ces changements globaux dans la société chinoise?


– Notre grand voisin la Chine marque une date importante. Il y a exactement quarante ans, du 18 au 22 décembre 1978, s’est tenu le IIIe plénum du Comité central du PCC de la onzième convocation. C’est lui qui a lancé la politique de réforme et d’ouverture, qui a déterminé le développement de votre pays pour les décennies à venir, lui a permis d’atteindre ces sommets qui semblaient incroyables à la fin des années 1970.


Je propose de jeter un regard rapide sur le chemin parcouru par la Chine au XXe siècle. Le début du siècle a été marqué par la souffrance et l’humiliation. Un immense pays avec une histoire de plusieurs milliers d’années, qui a donné au monde des chefs-d’œuvre de la culture et de l’art, dépérit sous le fardeau d’une dépendance semi-coloniale. Des prédateurs étrangers ont déchiré le pays, pillé sa richesse. C’est pourquoi des millions de personnes ont répondu avec tant d’espoir aux idées du grand révolutionnaire et éclaireur Sun Yat-sen, qui a déclaré: «Tout ce qui est sous le ciel appartient au peuple!» . La Grande Révolution socialiste d’octobre a été une étoile guidant le peuple chinois. Le camarade Xi Jinping, président de la République populaire de Chine, a déclaré à juste titre qu’elle a donné à la Chine « un soutien dans la recherche de l’indépendance nationale, de la liberté, de la prospérité et du bonheur » et que, dans la théorie scientifique du marxisme-léninisme, les esprits avancés ont trouvé un moyen de résoudre les problèmes du pays.


Le Parti communiste formé en 1921 a élevé la bannière du socialisme et de la renaissance nationale. Sous sa direction, l’unification du pays s’est faite, les ennemis extérieurs et leurs séides internes ont été écrasés. En 1949, un événement d’importance mondiale s’est produit: la République populaire de Chine a été proclamée, le peuple chinois a commencé à édifier le socialisme. Mais pour plusieurs raisons, la Chine a continué à connaître de sérieuses difficultés. La principale étant que des centaines de millions de personnes se trouvaient sous le seuil de pauvreté.


La politique de réforme et d’ouverture a permis de résoudre ce problème. En quarante ans, 740 millions de personnes ont été sorties de la pauvreté, soit 19 millions par an! Aujourd’hui, le problème de l’extrême pauvreté en Chine est presque résolu. Ainsi que, je tiens à préciser, de nombreux autres problèmes. Le revenu annuel net par habitant a été multiplié par près de cent: passant de 343 à plus de 30 000 yuans. La superficie de logement par personne est passée de 6,7 à 33 mètres carrés.


Il est profondément symbolique que ce pays qui n’a pas abandonné la voie du développement socialiste ait apporté une contribution décisive à la lutte contre la pauvreté à l’échelle mondiale. Ce facteur peut être appelé la clé principale du succès des réformes chinoises. Les mécanismes de marché mis en place après 1978 jouent un rôle de soutien, tandis que les secteurs stratégiques sont aux mains de l’État. L’objectif principal reste la construction du socialisme. C’est une chose que l’auteur de la politique de réforme et d’ouverture, Deng Xiaoping, ne se lassait pas de répéter. Selon lui, l’essence des changements ne réside pas dans un rejet de la voie socialiste, mais dans « le renouveau révolutionnaire du socialisme sur ses propres bases et dans l’auto perfectionnement » . Le dernier dix-neuvième congrès du parti communiste a également mis l’accent sur « l’importance constante accordée à la réalisation des valeurs fondamentales du socialisme » et fixé des objectifs stratégiques: réaliser complètement la modernisation socialiste pour 2035 et créer une grande puissance socialiste d’ici le milieu du siècle.


À partir de parallèles historiques, le stade actuel de développement de la Chine peut être comparé à la NEP de la Russie soviétique, dont le principal objectif a été décrit par Lénine comme suit: « la montée maximale des forces productives et l’amélioration de la situation des travailleurs et des paysans » . Cet objectif a été atteint grâce à l’établissement d’un lien entre l’industrie socialiste et la petite économie paysanne grâce au recours généralisé aux relations marchandes et monétaires, tout en conservant les leviers de l’économie nationale entre les mains de l’État. « La nouvelle politique économique ne modifie pas le plan économique de l’État unifié et ne va pas au-delà de son cadre, mais modifie l’approche de sa mise en œuvre » , a souligné Lénine.


Je peux affirmer avec certitude que nos camarades chinois ont étudié de manière approfondie l’expérience de la construction socialiste en Union soviétique et ont une idée juste de ses forces et de ses faiblesses. La RPC accorde une attention particulière à la période de la perestroïka, qui a joué un rôle fatal pour notre pays. L’une des principales conclusions concerne le Parti communiste et sa place dans le système sociopolitique. En Chine, ils ont compris que la solution des problèmes auxquels le pays est confronté et la réalisation des objectifs sont impossibles sans un leadership solide du parti. Par conséquent, je crois que la décision d’inclure dans la Constitution de la RPC que « le rôle dirigeant du Parti communiste est la caractéristique qui définit le socialisme aux caractéristiques chinoises » est profondément réfléchie et vraie. Avec la préservation de la voie de développement socialiste et du rôle dirigeant du Parti communiste, toutes les réalisations de la Chine, sa transformation en une puissance mondiale, sont inextricablement liées.


– La Chine avance et met en œuvre des plans de développement à long terme. Les principaux jalons sont la création d’une société à revenu intermédiaire d’ici 2021, la mise en place des fondements de la modernisation socialiste d’ici 2035, l’achèvement d’une modernisation socialiste complète à l’occasion du centième anniversaire de la fondation de la RPC. Dans quelle mesure ces plans de développement stratégique à long terme sont-ils réalistes et efficaces?


– L’avantage incontestable des dirigeants chinois est qu’ils n’ont pas abandonné le système de planification. De plus, cette planification est à plusieurs niveaux. Les plans peuvent être à long terme et s’étirer sur 10 à 20 ans sinon plus ; à moyen terme – tels les plans quinquennaux qui en Chine n’ont pas été abandonnés – voire annuels ; macroéconomiques ou par branches ; nationaux ou régionaux. Tous ces plans constituent un système de planification unifié. La gestion des travaux prévus incombe au Conseil d’État, l’organe exécutif suprême de l’État. La principale agence de planification économique lui rend compte – un analogue du Gosplan soviétique.


La planification permet d’allouer le plus efficacement possible les ressources économiques et de déterminer les tâches principales en fonction des intérêts du pays et de la société. Par exemple, le treizième plan quinquennal actuel envisage de passer d’une forme de développement économique extensive à une forme de développement économique intensive, de développer des industries respectueuses de l’environnement et économes en énergie, d’accorder une attention prioritaire aux industries de haute technologie : microélectronique, construction aéronautique, biotechnologie, etc. Pour l’avenir de la Chine, c’est extrêmement important, le pays faisant face à une pression croissante des États-Unis. Pékin ne pourra relever ce défi qu’en modernisant son économie en profondeur, devenant ainsi le leader mondial des sciences, de l’éducation et de la technologie. Sans des plans réfléchis et clairs pour y parvenir, ce sera très difficile.


Les plans de développement stratégique à long terme sont tout aussi importants. Il y en a plusieurs. D’ici 2021 –pour le centenaire du Parti communiste – la Chine devrait construire une société d’aisance modérée et vaincre complètement la pauvreté. En 2035, doivent être posées les bases de la modernisation socialiste. Et avant le centième anniversaire de la fondation de la RPC en 2049, la Chine devrait achever sa phase de transition-modernisation et devenir un État socialiste. Je suis sûr que le Parti communiste et à l’ensemble du peuple chinois sont à la hauteur de ces tâches. Comme tous les autres plans économiques nationaux, ils reposent sur des bases scientifiques solides et sur des prévisions précises et vérifiées du développement des forces productives.


Oui, vous pouvez aujourd’hui entendre l’opinion d’individus – principalement des représentants de pays occidentaux – qui expriment des doutes quant à la possibilité d’atteindre ces objectifs ambitieux. Je voudrais rappeler à ces sceptiques que la Chine moderne détruit hardiment les stéréotypes existants. Qui aurait pu penser, il y a quarante ans, que la RPC deviendrait une puissance économique mondiale s’approchant étroitement des États-Unis et défiant l’ordre mondial soumis au capital occidental?! La Chine est en train de se développer, malgré les déclarations malveillantes de ceux qui prédisent un « atterrissage brutal » , voire un effondrement. La meilleure réponse à une telle calomnie sont les réalisations de Pékin. Par exemple, la Chine est sur le point d’achever le premier des plans stratégiques à long terme. En 2012-2017, 68 millions de personnes ont été sorties de la pauvreté et son niveau a été réduit de 10,2% à 3,1%. Si ce rythme est maintenu, la République populaire de Chine va rapidement vaincre la pauvreté, dès 2020, c’est-à-dire avec un an d’avance. Et cela prouve le réalisme inconditionnel de tous les autres objectifs.


– Récemment, le président de la République populaire de Chine, Xi Jinping, à plusieurs reprises – au forum de Boao, et lors d’un voyage dans le Guangdong, etc. – a évoqué la nécessité de poursuivre et d’approfondir la politique de réforme et d’ouverture. Pourquoi, de votre point de vue, dans les conditions de l’instabilité actuelle dans le monde, les dirigeants chinois confirment sans équivoque l’invariance de cette politique?


– L’efficacité et l’absence d’alternative à la politique de réforme et d’ouverture ont été confirmées par la vie elle-même. La part de la Chine dans l’économie mondiale est d’aujourd’hui de 15%, quand ce chiffre n’était que de 1,8% il y a quarante ans. En termes de PIB, le pays se classe au deuxième rang après les États-Unis, mais si nous calculons cet indicateur à parité de pouvoir d’achat, Pékin est devenue, il y a quelques années, le leader mondial.


Les industries de haute technologie se développent à un rythme accéléré en Chine aujourd’hui. Cela est prévu par le premier plan d’action décennal adopté en 2015 visant à moderniser l’industrie manufacturière nationale. Ce plan est appelé « Made in China – 2025 » . Sa priorité est d’accroître le potentiel d’innovation du secteur manufacturier. L’accent est mis sur dix industries clés. Parmi celles-ci figurent l’industrie informatique de nouvelle génération, la production de machines-outils à commande numérique et de robots de pointe, les équipements aérospatiaux et les navires de haute technologie, la production de voitures utilisant de nouvelles sources d’énergie, l’industrie des nouveaux matériaux, la biopharmaceutique et les équipements médicaux à hautes performances.


En seulement trois ans, des résultats incroyables ont été obtenus sur cette voie. La part des industries innovantes dans le PIB total a atteint 10% et, en termes de nombre de demandes de brevets examinées, la Chine s’est classée au premier rang mondial. Presque chaque jour, nous entendons parler d’une nouvelle réalisation scientifique et technologique chinoise. Pékin peut déjà construire son propre porte-avions et son propre avion de ligne, lancer le premier télescope spatial au monde et le premier satellite quantique, devenir le numéro un mondial de la production de trains pour les lignes à grande vitesse.


Cette orientation est particulièrement importante dans le contexte d’instabilité internationale actuelle. Après la destruction de l’Union soviétique, le capital occidental a cru en sa propre exclusivité et en son immortalité. La mondialisation s’accélère, et elle ne génère pas un rapprochement équitable des peuples mais l’hégémonie des plus grandes entreprises transnationales. Le capital cherche à maximiser les profits et est prêt à sacrifier à la fois les droits de l’homme, l’environnement et le destin de pays entiers. Nous nous souvenons tous des invasions criminelles de la Yougoslavie, de l’Irak, de la Libye, du blocus inhumain de Cuba, de la Corée du Nord et de l’Iran, de tentatives de renversement des gouvernements légitimement élus de la Syrie, du Venezuela et de nombreux autres pays.


La Chine a également été déclarée ennemie de ce capital mondial spéculateur. Au cours des derniers mois, les autorités américaines – en réalité, les milieux capitalistes qu’elles représentent – ont introduit plusieurs séries de sanctions contre votre pays. Elles ne cachent pas leur objectif : affaiblir la République populaire de Chine et limiter l’accès de Pékin à la haute technologie. Les Américains et leurs alliés tentent d’arracher à la Chine une partie intégrante de son territoire – l’île de Taiwan – et ont lancé une véritable guerre de l’information.


Dans ces conditions, la RPC doit défendre sa souveraineté et défendre ses propres intérêts. Pas en s’isolant, mais en renforçant les liens avec les autres pays du monde et en développant avec eux des relations mutuellement bénéfiques. Si les États-Unis, dirigés par Donald Trump, mènent une politique agressive, ne tenant pas compte des intérêts des autres nations, la Chine doit s’engager sur la voie de l’ouverture et de la construction d’un ordre mondial juste. Là encore, il convient de rappeler les paroles de Deng Xiaoping, qui a souligné d’une part que la Chine « a son propre modèle » et doit « suivre son propre chemin », et d’autre part, noté « qu’il est impossible de construire à portes fermées –cela bloque le développement. »


– Comment évaluez-vous l’expérience chinoise et le modèle de développement chinois? Pouvons-nous dire que le modèle chinois, que le président Xi Jinping a appelé la construction d’un socialisme à la chinoise dans la nouvelle ère, est une alternative au projet occidental?


– Un résultat très important de la politique de réforme et d’ouverture a été que celle-ci a effectivement dépassé les frontières du pays. La Chine moderne n’est pas simplement un membre à part entière de la communauté mondiale, mais un pays qui exerce une influence croissante sur les processus mondiaux. Cela concerne littéralement tout. En tant que leader du développement industriel, grand exportateur mondial et avec un taux de croissance économique deux fois plus élevé que la moyenne mondiale, la Chine est le principal « moteur » de l’économie mondiale. Il est extrêmement important de noter que la Chine ne se pose pas en grande puissance, ne tient pas un discours de force aux autres pays. Elle ne leur demande pas de concessions politiques en échange d’une aide économique, ne fait pas de chantage et ne menace pas. Au contraire, la Chine construit des relations de telle sorte que la coopération profite aux deux parties.


Cela s’est clairement manifesté lors de la mise en œuvre de la stratégie «Une ceinture – une route» . En seulement cinq ans, plus de 56 pays ont créé 56 zones de coopération commerciale et économique, ce qui a permis de créer environ 200 000 nouveaux emplois. Au cours des trois dernières années seulement, les investissements chinois dans les projets Ceinture et Route ont dépassé les 50 milliards de dollars. Les autorités américaines, et à leur suite, les journalistes achetés, affirment que cette assistance rapporte aux partenaires de la RPC « trois sous » et que seule la Chine bénéficie de tous les avantages. Il est difficile de faire des déclarations aussi stupides. Qui, sinon les peuples des pays asiatiques, africains et latino-américains, bénéficie des chemins de fer et des autoroutes construits par Pékin, des lignes électriques, des centrales électriques et des usines?! En blâmant la Chine, les États-Unis et leurs alliés ne disent rien de leurs propres péchés. Car il s’agit en fait de leur «marque de fabrique»: étrangler le pays par la dette, détruire son industrie, aspirer tous ses sucs et en faire un appendice pauvre, faible et dépendant du monde capitaliste!


La même chose vaut pour la sphère culturelle. La culture chinoise attire des millions de personnes sur tous les continents car elle apporte une alternative vivifiante, on pourrait même dire salutaire à la culture occidentale – avec son culte du consumérisme, de la violence et de la décadence morale.


C’est pourquoi le nombre d’étrangers qui étudient le chinois a atteint 120 millions. Ce chiffre a triplé en huit ans seulement! Les instituts Confucius constituent le centre d’attraction des jeunes talentueux et motivés. Ils constituent un pont permettant les échanges entre les langues et les cultures. Aujourd’hui, leur nombre est de 548 et ils opèrent dans la plupart des pays du monde. Y compris en Russie, où il existe 17 instituts et 5 classes Confucius. Je sais qu’au début du mois de décembre en Chine, dans la ville de Chengdu, s’est tenue la 13ème réunion internationale des étudiants de ces institutions. Un millier et demi d’invités du monde entier ont pris part à cet événement inoubliable et coloré. Lors de ce forum, les lauréats du concours du titre «Institut et classe Confucius modèle» ont été récompensés. Je peux dire avec fierté que le vainqueur de l’un des principaux concours – «Créer les conditions du développement de la langue et de la culture chinoises» – fut notre école russe – le gymnase n° 2 de la ville de Perm, où une classe Confucius fonctionne depuis plusieurs années.


Je pense que ce que j’ai dit est suffisant pour comprendre : la Chine propose une véritable alternative au projet occidental avec sa mondialisation injuste, son hégémonisme et la dégradation des valeurs morales. Il convient ici de rappeler à nouveau les paroles du camarade Xi Jinping: «Lorsque nous nous tournons vers l’avenir, nous devons nous traiter mutuellement avec respect et équité. En pensant à l’avenir, nous devons encourager le dialogue et le partage des responsabilités, coopérer afin d’obtenir des résultats mutuellement bénéfiques pour tous, rechercher l’harmonie sans homogénéité, traiter la nature avec respect et chérir notre planète. ” Ces valeurs – égalité, coopération et assistance mutuelle – ont formé la base d’un concept qui ne peut que susciter l’admiration. Il s’appelle «communauté du destin unique de l’humanité» et repose sur des fondements fondamentalement différents de l’ordre mondial capitaliste moderne.


Une formule, un modèle pour ce nouveau système peut être le socialisme avec les caractéristiques chinoises dans la nouvelle ère – telle est l’idée avancée par le camarade Xi Jinping. Elle offre un immense potentiel de développement à tous les peuples et pays cherchant à accélérer leur développement et à préserver leur indépendance. Le système socialiste, enrichi par les valeurs de tel ou tel peuple, peut et doit devenir la base idéologique et économique de la «communauté du destin unique de l’humanité» . Et à cet égard, la Chine en est le véritable fleuron.


– Le monde d’aujourd’hui est à l’aube d’un changement global. La domination de deux cents ans des pays occidentaux subit une érosion évidente. Quelle place dans le monde futur peut prendre la Chine? Quelles opportunités et quels défis la Chine apporte-t-elle aux changements du monde? Comment la Chine peut-elle répondre à ces défis?


– L’idée est tout à fait juste que le monde tel qu’il a existé au cours des derniers siècles appartient au passé. À partir du XVIe siècle, l’humanité a connu une expansion sans cesse croissante du capital occidental. Celui-ci a effectué des conquêtes coloniales, détruit certaines civilisations et subordonné d’autres à son influence. En particulier, la Chine, qui était auparavant l’un des leaders du développement économique mondial et de l’innovation, s’est trouvée dans une position de semi-colonie. Les guerres humiliantes de l’opium n’ont fait que légitimer le contrôle des puissances occidentales.


Les idées du communisme scientifique, développées par Marx et Engels et incarnées lors de la Grande Révolution d’Octobre, portèrent un coup très douloureux au système capitaliste. Pour la première fois de l’histoire, les masses ouvrières exploitées s’emparèrent du pouvoir et cette nouvelle étonnante et passionnante se répandit sur la planète. Elle inspira les gens à se battre pour la libération nationale et la justice sociale. Le résultat fut la formation du système socialiste mondial et la libération de dizaines de pays du joug colonial. Ces processus effrayèrent et mirent en colère le capital, qui s’efforça, premièrement, d’empêcher de nouvelles révolutions socialistes et, deuxièmement, de détruire les forteresses déjà existantes du socialisme.


Il y a trente ans, il aurait pu sembler que la bourgeoisie avait remporté la victoire dans ce dur combat. Après la trahison de la haute direction de l’URSS, notre grande patrie soviétique a cessé d’exister. Il y a eu une vraie revanche en Europe de l’Est. Une réaction générale et le néocolonialisme ont commencé. L’Occident a commencé une nouvelle série d’expansions. Il semblait que le capital mondial pouvait célébrer la victoire finale. Il n’est pas surprenant que c’est alors que des arguments spéculatifs sont apparus sur le thème de la « fin de l’histoire » . Mais les dirigeants du mondialisme se réjouissaient trop tôt. Les contradictions inhérentes au capitalisme l’affaiblissent et conduisent à des crises de plus en plus profondes. Il est de plus en plus difficile pour les élites bourgeoises de contrôler les nations du monde. Cela conduit à des manifestations de masse même dans les citadelles de la civilisation occidentale. En France, des milliers de personnes se sont soulevées contre le système néolibéral, le sentiment de gauche grandit aux États-Unis.


Dans ces conditions, l’humanité pense à l’avenir et cherche des formes plus équitables de l’ordre mondial. Et la Chine joue ici un rôle très important. Premièrement, elle montre l’exemple d’un gouvernement équitable. Si le capital occidental produit des inégalités, du chômage et une pauvreté extrême et les appelle «mal nécessaire», appelant les travailleurs à travailler plus dur pour leurs propriétaires, la Chine s’est fixée pour objectif d’éliminer ces phénomènes hideux en tant que vestiges du passé. Comme en Union soviétique, en Chine, ils s’efforcent de transformer l’homme en une personnalité réelle et non de le réduire au niveau d’un appendice de la machine et d’un individu qui consomme, mais ne réfléchit pas. Cela, bien sûr, ne peut manquer d’attirer des millions de personnes à travers le monde. Deuxièmement, la Chine offre un système de relations internationales beaucoup plus équitable – basé sur la solidarité et l’égalité, et non sur le diktat et l’exploitation des pays faibles par des pays forts.


Nous voyons que la Chine est en train de devenir le centre d’attraction de tous les peuples de la Terre qui refusent de supporter l’inégalité croissante et le mondialisme arrogant. Mais nous ne doutons pas que le capital mondial fera tout son possible pour empêcher un tel tour des événements. De toute évidence, à cet égard, la pression sur la RPC ne fera qu’augmenter.

Nous sommes convaincus que le peuple chinois industrieux répondra de manière adéquate à tous les défis et continuera à construire le socialisme. Et nous, amis de la Chine, vous soutiendrons fermement et de manière constante dans la mise en œuvre de cette mission historique humaniste!

Traduit par Marianne Dunlop pour Histoire et Société
Xuan
D.G. Novikov a pris la parole au neuvième Forum mondial du socialisme à Pékin

http://histoireetsociete.wordpress.com/2018/11/10/d-g-novikov-a-pris-la-parole-au-neuvieme-forum-mondial-du-socialisme-a-pekin/?fbclid=IwAR34odm2Lt_t4pLSEu5Uq9C8_TUloeBXRL9Vf2SCxvowwT9R65UsY-Uo7tY
10
NOV

après un premier travail sur les amendements de ma conférence de section dont je vous parlerai ultérieurement, il me semble que les esprits sont en train de s’oxygéner, on sort les idées reçues qui sont le plus souvent des produits récents d’origine de l’UE que l’on a interprété comme la pensée des pères fondateurs du PCF, en violation de toute réalité, donc on sort ces idées reçues, qui sentent la naphtaline avec leur envol de mites… et les militants sont presque prêts à se lancer dans des débats sans rivage sur la situation mondiale. D’où l’importance de ce texte traduit par Marianne et qui montre comment les communistes russes apprécient les innovations théoriques et pratiques du parti communiste chinois. Voilà pour ceux qui savent encore lire autre chose que des posts et s’envoyer des selfies donc une occasion de penser la réalité qui accompagne la mise en mouvement du parti communiste français, un processus qui n’en est qu’à ses débuts mais auquel certains devraient se rendre compte à quel point il est vain de prétendre l’enrayer.



09-11-2018



Le Forum mondial du socialisme était organisé par l’Académie chinoise des sciences sociales pour la neuvième année. Des scientifiques de différentes provinces de Chine, mais aussi des chercheurs étrangers y ont pris part.

L’année dernière, le forum était consacré au 100e anniversaire de la Grande Révolution d’Octobre. Cette année, les participants ont mis l’accent sur la mise en œuvre de la stratégie «Une ceinture – Une route» proposée par la Chine et sur l’idée du destin commun de l’humanité.



Extraits du discours de Novikov:



La stratégie chinoise « Une ceinture – Une route » fête son premier jubilée . Il y a exactement cinq ans, à l’automne 2013, le président de la République populaire de Chine et secrétaire général du Comité central du Parti communiste chinois, Xi Jinping, a présenté pour la première fois l’initiative de relier des dizaines de pays à travers le monde en utilisant les corridors de transport et économiques. Cela s’est produit lors des voyages à l’étranger du dirigeant chinois dans les républiques d’Asie centrale et en Indonésie. C’est assez symbolique, car le projet «Une ceinture – Une route» vise à établir des relations à long terme et mutuellement bénéfiques non seulement entre la Chine et les autres États, mais également entre ces pays. En d’autres termes, il s’agit d’une intégration à plusieurs niveaux dans les relations bilatérales et multilatérales.


À cette date, Pékin a conclu 149 documents de coopération intergouvernementale avec 105 pays du monde. Tous ces accords portent sur certains aspects du fonctionnement de la «ceinture et du chemin». Dans le même temps, la Chine et ses partenaires accordent la plus grande attention à la création d’itinéraires de transport transfrontaliers. Cela est tout à fait justifié, car les artères routières, ferroviaires et de navigation sont ces liens qui relient les économies nationales auparavant séparées en un organisme intégré et interconnecté.


Citons au moins certains des projets déjà terminés ou en cours de réalisation : le corridor économique sino-pakistanais, avec la construction du port océanique de Gwadar, dix centrales électriques, des autoroutes modernes et lignes de chemin de fer à grande vitesse, voies de communication modernes par fibre optique, etc. En Afrique, le chemin de fer Addis-Abeba – Djibouti, construit avec le soutien de la République populaire de Chine, a été mis en service et est devenu la première ligne électrifiée du continent. Une autre ligne de chemin de fer sur le «continent noir» est la ligne Mombasa-Nairobi. En cours – Nairobi-Malaba, qui renforcera l’interconnexion des États de l’Afrique de l’Est et leur permettra de pénétrer les marchés mondiaux.

Les relations avec le Moyen-Orient se renforcent avec pour cet été, la cérémonie d’ouverture du nouveau corridor de transport entre la Chine et l’Iran. Par le train, une cargaison traversant le Kazakhstan en provenance de Chine a d’abord été livrée au port d’Aktau, sur la Caspienne, puis par voie maritime au port d’Enzeli, en Iran. Le voyage a duré 12 jours, soit 18 jours de moins que la route traditionnelle reliant Shanghai au port de Bandar Abbas.

En Europe de l’Est, les sociétés chinoises ont commencé la construction d’une ligne à grande vitesse Budapest-Belgrade l’année dernière. Par la suite, il est prévu de l’étendre au port grec du Pirée en Méditerranée. Le volume de marchandises en provenance de Chine et à destination d’Europe augmente constamment. Un « noeud » de la Nouvelle Route de la Soie est le centre de fret à Urumqi. Plus d’un millier de trains de marchandises empruntant la route Chine-Europe ont déjà été expédiés d’ici. En moyenne, trois trains de marchandises diverses, allant des textiles aux produits d’ingénierie, vont tous les jours d’Urumqi vers l’ouest.

À l’avenir, tous ces itinéraires devraient fusionner en un seul réseau de transport, qui deviendra le «squelette» de l’intégration économique, culturelle et politique profonde.

L’interdépendance financière entre les participants au projet s’approfondit également. Cela est particulièrement important lorsque les États-Unis utilisent le dollar et leur propre système bancaire pour faire pression sur des pays indésirables. Avec sept pays de «Une ceinture – Une route», la Chine a conclu des accords de clearing en yuan. La Banque asiatique d’investissement en infrastructures (AIIB) se sent de plus en plus confiante. Créée en 2014 pour financer les projets OBOR, elle est devenue une institution financière internationale à part entière. Le nombre de membres de l’AIIB est passé de 57 à 87, et des fonds ont été approuvés pour des projets d’une valeur supérieure à 5,3 milliards de dollars.

Le fait que le 19ème congrès du Parti communiste chinois, en octobre dernier, ait inclus sa promotion dans le Statut du PCC témoigne de l’importance de la stratégie «La ceinture et la route». Un département spécial a été créé au sein du gouvernement de la République populaire de Chine pour superviser la mise en œuvre de ce projet.

Mais ce n’est qu’une partie du nouveau système de relations internationales que la Chine s’efforce de créer. Ce système est désigné par l’expression « Communauté du destin unique de l’humanité ». Comme Xi Jinp l’a récemment déclaré: « En pensant à l’avenir, nous devrions encourager le dialogue et partager les responsabilités, coopérer afin d’obtenir des résultats mutuellement bénéfiques pour tous, rechercher l’harmonie sans homogénéité et traiter la nature avec respect et chérir notre planète.

En décembre dernier, j’ai participé à un forum de haut niveau sur les partis politiques dans le monde organisé par le Parti communiste chinois. 600 délégués de 300 partis du monde entier ont pris part au dialogue. Le forum a confirmé l’intérêt croissant pour l’idée d’une « communauté d’un seul destin de l’humanité ».

Le concept de «communauté de destin unique» prévoit de surmonter les problèmes mondiaux de l’humanité – une division croissante entre pays riches et pays pauvres, la pauvreté et la faim, la menace de catastrophe environnementale, l’extrémisme religieux et le terrorisme. La solution de ces problèmes deviendra possible si la base du système de relations internationales ne repose pas sur la concurrence et le «droit du plus fort», mais sur la solidarité, la coopération et l’assistance mutuelle.

Il est très important que la dernière session du Congrès national du peuple ait approuvé les amendements à la Constitution de la République populaire de Chine. En accord avec eux, la Chine travaille «à édifier une communauté du destin commun de l’humanité».

Nous notons également un certain nombre de principes importants sur lesquels repose le concept. Premièrement, il rejette la structure hiérarchique des relations internationales – cette pyramide géopolitique, au sommet de laquelle se trouve une seule superpuissance, qui dicte sa volonté au monde et applique un large éventail de mesures punitives – des sanctions au blocus économique aux révolutions « colorées » et aux interventions ouvertes. » Aucun pays seul ne peut résoudre les nombreux problèmes auxquels l’humanité est confrontée « , a déclaré Xi Jinping dans son discours au 19e Congrès du PCC. « … Quel que soit le niveau de développement atteint par la Chine, elle ne prétendra jamais être un hégémon, ne poursuivra jamais une politique d’expansion.»

Deuxièmement, la Chine pense que le socialisme à caractéristiques chinoises peut devenir un modèle pour le nouveau système. Ce concept a été initié par le « père des réformes chinoises », Deng Xiaoping. Il prévoit le développement créatif des idées marxistes-léninistes à la lumière des nouvelles réalités. Le 19e Congrès a réaffirmé « l’importance constante accordée à l’incarnation des valeurs clés du socialisme ». Conformément aux «objectifs de deux siècles», un puissant État socialiste devrait être construit en Chine d’ici le milieu du siècle.

Selon les dirigeants de la RPC, les principes du socialisme à la chinoise ont offert de nouvelles alternatives aux nations cherchant à accélérer leur développement et à préserver leur indépendance. En d’autres termes, le système socialiste, enrichi des valeurs traditionnelles d’un peuple donné, peut devenir la base idéologique et économique de la «communauté d’un seul destin de l’humanité».

La Chine offre aujourd’hui une alternative à la mondialisation capitaliste, qui se déroule sous les auspices des États-Unis d’Amérique. La nature de la mondialisation à l’américaine réside dans les inégalités et l’exploitation. Le capital occidental a construit un système sophistiqué qui permet de pomper des ressources en provenance des pays du tiers monde. Ceci est réalisé en imposant des traités inégaux aux pays, asservissant des « monstres » financiers tels que le Fonds monétaire international et la Banque mondiale. Quand ce n’est pas une ingérence directe dans les affaires intérieures des pays souverains.

Le concept de «communauté d’un seul destin d’humanité» suggère que le monde n’a pas d’autre moyen que de se réunir et de s’intégrer. Cependant, ce rapprochement doit être effectué sur un pied d’égalité, sans les diktats d’un pays ou d’un groupe de pays.

C’est la raison principale des attaques que la Chine a subies ces derniers temps. Les États-Unis ont déclaré une guerre commerciale contre Beijing et tentent de supprimer l’accès aux technologies de pointe. Les médias occidentaux ont lancé une offensive d’information contre la Chine. La RPC est accusée d ‘«expansion» et de violations massives des droits de l’homme.

Les autorités américaines déclarent ouvertement que la Chine est le principal adversaire de la domination américaine et de la mondialisation à la manière américaine. À cela s’ajoute la « croisade contre le communisme » relancée par Donald Trump. Washington craint de mettre en place un système de relations internationales fondé sur des principes égaux. Sur les principes dont parlait déjà V.I. Lénine après l’accomplissement de la grande révolution socialiste d’octobre. C’est pourquoi Trump opère un tournant remarquable dans la propagande américaine. Longtemps après la destruction de l’URSS, des spéculations ont eu lieu aux États-Unis sur le thème de «l’effondrement historique du communisme». Maintenant, ils parlent à nouveau de la menace communiste. Lors de l’Assemblée générale des Nations Unies en septembre de cette année, Trump a déclaré que «le socialisme et le communisme portent partout la corruption et le délabrement. La soif du pouvoir des socialistes mène à l’expansion, à l’invasion et à la répression. «

L’anticommunisme est associé aux pressions américaines sur la Chine et la Russie. Tous ces processus sont soigneusement analysés dans le dernier livre du docteur en philosophie G.A.Zyuganov, président du Comité central du Parti communiste de la Fédération de Russie. La pression sur la Russie n’est également pas accidentelle. En tant que successeur de l’Union soviétique, avec une longue histoire de réalisations, un potentiel de développement énorme et des ressources énormes, la Russie peut, sous certaines conditions, devenir l’un des piliers de la « communauté de destin de l’humanité ».

Les liens économiques, politiques et culturels entre la Russie et la Chine se renforcent. Le commerce bilatéral se développe. En 2016, il s’élevait à 69,5 milliards de dollars et, en 2017, à 84 milliards. Au cours des neuf premiers mois de cette année, le commerce a déjà dépassé 77 milliards de dollars. Dans le même temps, les exportations de produits russes vers la Chine ont augmenté de 39,2%, tandis que les importations chinoises vers la Russie ont augmenté de 12,7%. Selon les prévisions, les échanges commerciaux entre la Russie et la Chine pourraient dépasser les 100 milliards de dollars pour la première fois d’ici la fin de l’année.

Les projets communs contribuent à la montée des relations à un nouveau niveau. En 2014, la construction du gazoduc SilaSibiri [puissance de la Sibérie] d’une longueur de près de 4 000 kilomètres a commencé. Jusqu’à 60 milliards de mètres cubes de gaz naturel seront pompés chaque année.

Un accord-cadre a été signé pour la construction du gazoduc Altai (ou SilaSibiri-2), qui livrera du gaz russe à la RPC par la voie occidentale traversant les montagnes de l’Altaï.

La Russie participe à la mise en œuvre de la stratégie «Une ceinture-une route». En 2015, la plus longue ligne ferroviaire de fret au monde Harbin-Hambourg via la Russie a été lancée. Le transport de marchandises y est deux fois plus rapide que les routes et les voies maritimes.

Le chemin de fer à grande vitesse Moscou-Beijing pourrait revêtir une grande importance pour l’avenir des deux pays. La construction de son premier segment (Moscou – Kazan) fait l’objet de discussions entre la Russie et la RPC depuis plusieurs années. En 2015, les parties russe et chinoise, en présence des chefs d’État, ont signé un mémorandum sur sa construction avec les technologies chinoises et la participation de sociétés russes. Selon les dernières données, tous les problèmes technologiques liés à la construction et à l’exploitation du premier tronçon de la route ont été résolus.

En outre, des accords sur la construction de plusieurs chemins de fer ont été signés. La ligneBelkomur (mer Blanche – Komi – Oural) d’une longueur supérieure à 1 000 kilomètres doit relier Arkhangelsk à Solikamsk (territoire de Perm). Le projet prévoit également de construire un nouveau port en eau profonde au nord d’Arkhangelsk. Il devrait y avoir un chemin de fer qui reliera la Sibérie orientale et la province de Jilin au nord-est de la Chine. Deux ponts sont en construction sur le fleuve Amour: un pont de chemin de fer Tongjiang – Nizhneleninskoe et un pont routierHeihe – Blagoveshchensk.

Les relations entre la Russie et la Chine sont intégrées dans un format multilatéral. Il existe une interaction dans le cadre de l’OCS et du BRICS. En outre, les négociations se poursuivent sur l’interface de la stratégie «Une ceinture – Une route» et de l’Union économique eurasienne (UEE). Dans une déclaration commune de V.V. Poutine et Xi Jinping en mai 2015, il a été déclaré que les domaines de coopération les plus prometteurs entre l’UEE et OBORportent sur la modernisation des infrastructures de transport, la haute technologie, la construction, l’énergie et l’extraction des ressources.

Reconnaissant les réalisations dans les relations entre les deux pays, il est nécessaire de voir les problèmes. D’une part, comme souligné au niveau officiel, les relations entre la RPC et la Russie se situent à un niveau sans précédent. D’autre part, certains libéraux russes ne sont pas satisfaits de l’idée d’un «tournant vers l’est» dans la politique russe. Ils continuent de considérer le rapprochement avec l’Occident comme la «voie principale» du développement du pays. Par exemple, le célèbre libéral russe AlexeiUlyukayev, ancien ministre du Développement économique, s’est prononcé contre la construction du chemin de fer Moscou-Kazan avec la participation de la Chine.

En résumé, nous pouvons dire que l’idée avancée par la Chine «une communauté d’un destin unique de l’humanité» et le projet associé «La ceinture et la route» constituent une véritable alternative à la mondialisation impérialiste injuste dictée par le capital américain. Le rapprochement entre la Russie et la Chine devrait apporter une contribution importante dans la création d’un nouveau système de relations internationales, dans lequel la dictature militaro-politique et le chantage économique n’auront pas leur place.

Traduction MD pour H&S
Xuan
http://histoireetsociete.wordpress.com/2018/10/17/fidelite-aux-principes-article-de-dmitri-novikov-dans-russie-sovietique-sur-le-renforcement-des-fondements-ideologiques-du-parti-communiste-chinois/?fbclid=IwAR0b6N-RAL_P8pqJ1vIiVHuHpXQ3pVck1KNj3VweJGz3miRyEG5FZGrrY3U

« Fidélité aux principes. » Article de Dmitri Novikov dans » Russie soviétique » sur le renforcement des fondements idéologiques du parti communiste chinois

17OCT



16-10-2018

Novikov Dmitri Gueorguievitch, vice-président du comité central du parti communiste russe


Face à la pression croissante des États-Unis, le Parti communiste chinois accorde une attention accrue à l’état idéologique, moral et psychologique de la société. La Conférence nationale sur la propagande et le travail idéologique était consacrée à cette question.

La direction du pays et le parti ont réaffirmé leur attachement au marxisme et ont souligné la nécessité d’intensifier le travail avec les masses.

L’axe central des relations internationales est la confrontation entre les États-Unis et la Chine. Les événements les plus importants qui se déroulent non seulement dans la région Asie-Pacifique, mais également en Afrique, en Amérique latine, au Moyen-Orient, etc., sont, à un degré ou à un autre, liés à l’approfondissement des contradictions russo-américaines.

Il ne fait aucun doute que cette tendance se poursuivra au cours des prochaines années, voire des prochaines décennies. La principale raison est le refus des États-Unis à perdre leur statut d’unique superpuissance qu’ils ont acquis après l’effondrement de l’Union soviétique. L’État qui lance un défi à l’hégémonie mondiale politique, économique et culturo-idéologique américaine est désormais la Chine.

Au cours des réformes, qui atteignent cette année l’âge de 40 ans, le pays s’est placé en tête pour un certain nombre d’indicateurs économiques et technologiques. La Chine d’aujourd’hui est une immense puissance industrielle et commerciale. Cependant ce n’est pas tant cela qui suscite la crainte des dirigeants américains et du capital américain mais plutôt deux tendances qui se sont dégagées après l’arrivée au pouvoir du président en exercice de la République populaire de Chine, Xi Jinping.

Premièrement, Pékin s’est fixé pour tâche le développement prioritaire des technologies de pointe. Dans les années à venir, les secteurs traditionnels de l’économie – la métallurgie, la production de matériaux de construction et d’autres industries à forte intensité de main-d’œuvre et à forte intensité énergétique devraient céder le pas aux industries de haute technologie de pointe – microélectronique, construction aéronautique et navale, industrie spatiale, biotechnologie, etc. Le programme «Made in China – 2025» s’appuie sur ces domaines.

Deuxièmement, la Chine entre de plus en plus avec confiance sur la scène mondiale. La stratégie «Une ceinture – Une route» et le concept de «Communauté de destin unique pour l’humanité» jettent une base fondamentalement nouvelle pour l’ordre mondial. Contrairement à la mondialisation libérale, qui bénéficie au «milliard privilégié», elle repose sur des intérêts et une prospérité réciproques. La République populaire de Chine lance des projets d’infrastructure et industriels conjoints avec des dizaines de pays à travers le monde, sans revendiquer un rôle dominant. Lors du 19ème congrès du Parti communiste chinois, Xi Jinping a souligné: «Quel que soit le niveau de développement que la Chine puisse avoir, elle ne prétendra jamais être un hégémon, ne poursuivra jamais une politique d’expansion … La Chine continuera à défendre activement l’égalité et la justice dans les relations internationales, à promouvoir la résolution de tous les problèmes du monde par le biais de consultations entre les peuples des différents pays. »

S’appuyant sur une planification tactique et stratégique, la direction de la République populaire de Chine voit clairement les objectifs visés. Le principal est la transformation de la Chine en un puissant État socialiste au milieu de ce siècle.

Le développement rapide de la Chine suscite la résistance toujours croissante de Washington. Comme l’a récemment déclaré le secrétaire d’État américain Mike Pompeo, Pékin représente à long terme la plus grande menace pour le mode de vie des Américains et crée des risques pour la croissance économique américaine.

La pression sur la République populaire de Chine est exercée de différentes manières. Des droits de plusieurs milliards de dollars ont été imposés sur les produits chinois, l’accès de Pékin aux technologies de pointe est bloqué et le séparatisme taïwanais est encouragé. Les principaux médias occidentaux ont lancé une véritable guerre de l’information contre la Chine et publient des faux comme une scission à la tête de la RPC et la création de « camps de rééducation » où des millions de non-Chinois sont jetés.

Pékin est bien conscient du fait qu’ils sont confrontés à un adversaire fort et cynique qui n’a pas l’habitude de lésiner sur les moyens d’atteindre cet objectif. Cela nécessite des mesures efficaces pour protéger la souveraineté et la voie de développement choisie par le pays. Depuis le 18e Congrès du PCC, les autorités chinoises ont intensifié leurs efforts pour renforcer la discipline et l’esprit socialiste parmi les travailleurs du parti et de l’État. Une guerre sans merci contre le luxe, l’hédonisme et la corruption a été déclarée et de hauts responsables sont souvent sur le banc des accusés. En outre, les dirigeants chinois insistent constamment sur l’engagement envers le marxisme et sur l’impossibilité de se détourner de la voie socialiste du développement.

La lutte contre les attaques antichinoises a été le thème central d’une série d’événements survenus ces derniers mois. Le plus important d’entre eux est sans doute la Conférence nationale sur la propagande et le travail idéologique tenue récemment à Pékin. Elle s’est déroulée du 22 au 23 août. Des réunions similaires ont lieu tous les cinq ans. Elles déterminent les grandes orientations de la propagande et du travail idéologique pour plusieurs années. Par exemple, lors de la précédente réunion tenue en août 2013, Xi Jinping avait défini la tâche d’intensifier les travaux sur la diffusion des idées du PCC parmi les larges couches de la population, de protéger l’autorité du parti mais de ne pas masquer les lacunes ( « établir une ligne de démarcation nette entre le juste et l’erroné » ), et demander leur éradication décisive. Une attention particulière a été accordée à la lutte contre la subversion via Internet. Comme Xi Jinping l’a souligné, le World Wide Web est devenu un champ de bataille pour l’opinion publique et sa conquête a un lien direct avec la sécurité idéologique du pays.

Le fil conducteur de la Conférence panchinoise actuelle était la nécessité de renforcer la cohésion idéologique et morale de la société face aux nouvelles menaces. Dans son discours, Xi Jinping a exhorté « à mener une propagande approfondie et un travail idéologique afin d’unir les personnes partageant des idéaux, des croyances, des valeurs et des attitudes morales communs ». «Unir les esprits et accumuler des forces» , a-t-il expliqué de la manière laconique traditionnelle.

Le président de la République populaire de Chine a hautement évalué l’activité des structures idéologiques au cours des cinq dernières années, mais a noté que les nouvelles circonstances exigent de nouvelles approches de la part des travailleurs du parti, une initiative et une activité accrues. La situation générale dans le pays et le parti en dépend directement, a souligné Xi Jinping.

En général, la position pivot du Parti communiste devrait être renforcée, le PCC devrait maintenir et renforcer son rôle de courroie de transmission dans le système d’administration de l’État. Selon Xi Jinping, il est «nécessaire de renforcer la direction centralisée unifiée du parti dans le domaine de la primauté du droit». « Les organisations du parti à tous les niveaux doivent agir sans négligence et exercer un contrôle constant » , a-t-il ajouté. « La pratique a montré que la politique de la direction du parti en matière de propagande et de travail idéologique est tout à fait correcte. »

Mais la pureté idéologique et morale est extrêmement importante à maintenir au sein même du parti. Elle est assurée par la fidélité aux principes communistes. « Nous devons tenir haut les bannières du marxisme et du socialisme avec les caractéristiques chinoises, persister dans la promotion des idées socialistes. Un parti armé de ces idées a le devoir de les diffuser parmi les masses » , a déclaré Xi Jinping.

Une attention particulière a été accordée à la culture et à l’art. Le chef du pays a appelé les artistes, les écrivains et les compositeurs à renoncer à la vulgarité, au kitsch et à l’imitation et à créer des œuvres hautement artistiques.

La réunion a également abordé les questions de politique internationale. Le président de la République populaire de Chine a souligné l’importance croissante de l’influence culturelle de la Chine sur la planète et de l’utilisation du « soft power » pour renforcer l’autorité du pays à l’étranger.

Il convient de noter que quelques jours avant cette Conférence nationale sur la propagande et le travail idéologique, le Conseil militaire central de la République populaire de Chine s’était réuni. A cette occasion, Xi Jinping, qui dirige cette structure, s’est également fixé pour tâche de renforcer le rôle dirigeant du parti dans l’armée. Selon lui, il s’agit d’un préalable à la construction d’un État fort avec des forces armées fortes.

Après avoir soigneusement étudié l’histoire de l’Union soviétique, les communistes chinois ont tiré la bonne conclusion: dans des conditions où s’aggrave la situation internationale et s’accroit la pression extérieure, il est mortellement dangereux d’affaiblir la direction du parti. La mobilisation idéologique générale et le rassemblement autour du programme du PCC sont les mesures qui renforceront le mécanisme de protection de la société chinoise et permettront au pays de résoudre toutes les tâches.

Traduction Marianne Dunlop pour Histoire et Société
Xuan
Chine: la place Rouge en vedette du festival de sculptures de glace
http://fr.sputniknews.com/culture/201801051034626194-chine-glace-festival/
Xuan
Les partis communistes de Russie et de Chine publient un nouveau livre sur Lénine pour marquer le centenaire de la révolution russe


08 NOV histoire et société

Effectivement, lors de notre récent séjour, nous avons vu se développer ce tourisme rouge qui fait le tour des lieux historiques mais pille littéralement les boutiques de souvenir et les statuettes de Lénine et de Staline. Cette collaboration entre les deux partis se concrétise dans des actes communs mais aussi par des échanges continuels d’expériences (note et traduction de Danielle Bleitrach)


Une statue du fondateur de l’Etat soviétique Vladimir Lénine. - Photo: Reuters

Les partis communistes dans leurs pays respectifs ont mené ces derniers mois d’autres projets communs.

Le Parti communiste de la Fédération de Russie (CPRF) et le Parti communiste chinois (PCC)[/url] ont publié un nouveau livre sur la vie du dirigeant de la révolution bolchevique , Vladimir Lénine, pour commémorer le centenaire de la révolution russe.

CONNEXES:
Les communistes chinois et russes lancent un projet de promotion du tourisme rouge

« Le vent d’octobre », qui détaille la vie du révolutionnaire, y compris des photographies rares, a été dévoilé jeudi lors de la 19ème réunion internationale des partis communistes et ouvriers à Saint-Pétersbourg, en Russie.

Gennady Zyuganov, le premier secrétaire de la FCRP, a déclaré lors de la réunion que le livre comprend un récit historique des principaux événements de la révolution de 1917.

Le chef adjoint du département international du Comité central du PCC, Guo Yezhou, a déclaré que le livre a déjà été traduit en chinois et qu’il sera publié dans la nation asiatique.

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Guo a ajouté que la révolution bolchevique, souvent appelée la Révolution d’Octobre ou Octobre Rouge, avait « transformé les rêves en réalité et montré à la Chine la voie du socialisme ».

Les partis communistes dans les pays respectifs ont mené au cours des derniers mois d’autres projets conjoints, y compris la promotion du tourisme rouge. Le Quotidien du Peuple chinois, le journal officiel du Parti communiste chinois, a lancé avec le KPRF un nouveau projet cette année. des visites de sites, dans les deux pays, enracinées dans leurs histoires respectives de communisme et de socialisme.

Avec cette année marquant le 100ème anniversaire de la révolution d’Octobre, la Russie a déjà vu une augmentation des touristes chinois rouges qui ont visité des sites tels que Ulan Ude, le plus grand monument de Lénine, et le site de la Révolution d’Octobre à Saint-Pétersbourg , qui a été rebaptisé Leningrad pendant l’ère soviétique.

La révolution russe a eu lieu en deux parties, février 1917 et octobre 1917 (mars et novembre dans les calendriers grégoriens, respectivement).

Le premier a renversé l’autocratie tsariste de 200 ans et le second a amené les bolcheviks communistes au pouvoir, donnant finalement naissance à l’Union soviétique.

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Xuan
Parallèlement avec le rapprochement sino-soviétique contre l'hégémonisme US, depuis plusieurs mois le PCC et le PKFR se rencontrent et progressent dans leur unité de pensée.

Le rapport de Ziouganov signalé ici témoigne de ce mouvement, particulièrement du bilan autocritique de la ligne révisionniste en cours dans le PKRF et de la progression conjointe des deux partis.

Plus récemment les deux partis ont célébré ensemble à plusieurs reprises le centenaire de la révolution bolchevique. Les 8es rencontres de Vénissieux en sont un exemple.


Edité le 22-12-2017 à 20:06:10 par Xuan


 
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