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Xuan
Franc CFA: le silence complice des progressistes français


3 FÉVR. 2021 PAR FANNY PIGEAUD BLOG : LE BLOG DE FANNY PIGEAUD
https://blogs.mediapart.fr/fanny-pigeaud/blog/260121/franc-cfa-le-silence-complice-des-progressistes-francais?utm_source=facebook&fbclid=IwAR0um3UkNb5_IxxJvYMUnz0Sr2ZDtLfepDG94OfJpSB9EeLbbtT9JDT31lo


À quelques rares exceptions près, les progressistes français ne se sont pas intéressés aux récentes manœuvres du pouvoir macroniste qui visent à prolonger la durée de vie du franc CFA. Leur silence permet la poursuite de la logique coloniale de la France en Afrique

Après l’avoir annoncée à grand renfort de publicité fin 2019, le pouvoir macroniste a soumis ces derniers mois aux députés et aux sénateurs une « réforme » du franc CFA d’Afrique de l’Ouest. Le débat était capital pour l’avenir de 14 pays africains, dont le destin reste orienté par cette monnaie coloniale. Il l’était d’autant plus que les changements proposés étaient mineurs.
Les progressistes français auraient pu saisir cette occasion pour soutenir concrètement ceux qui, en Afrique, aspirent à une indépendance complète et militent pour la fin de la domination monétaire de la France. À quelques rares exceptions près, ils ne l’ont pas fait.

Dans l’indifférence quasi générale, la « réforme » a été adoptée par l’Assemblée nationale le 9 décembre 2020, puis par le Sénat le 28 janvier.

Inertie de l’opinion publique et des médias

Souvenons-nous des observations de Mongo Beti formulées il y a plusieurs décennies : c’est parce que « l’opinion publique » française « et en premier lieu la presse » sont restées inertes que le pouvoir gaulliste a pu briser l’élan des progressistes camerounais et n’octroyer qu’un semblant d’indépendance au Cameroun en 1960 (Main basse sur le Cameroun, autopsie d’une indépendance, Maspero, 1972).

L’écrivain anti-colonialiste dénonçait la solidarité à géométrie variable des intellectuels français, lesquels ménageaient toujours les intérêts français en Afrique : alors qu’ils s’engageaient avec passion aux côtés des gauches d’Amérique latine ou d’Europe de l’Est pour dénoncer la dictature sévissant dans leurs pays, ils ne manifestaient aucune solidarité à l’égard des Camerounais en lutte contre un régime tyrannique installé et soutenu par Paris.
Le même phénomène est manifestement toujours à l’œuvre à propos du franc CFA, créé par un décret du général de Gaulle en 1945 et placé depuis sous la tutelle du Trésor français : ces dernières années, son caractère rétrograde et inique n’a suscité que peu d’intérêt et d’émoi en France.

Ainsi, les économistes hétérodoxes et les politistes français qui se sont emparé de la question se comptent sur les doigts d’une main. Les activistes, dont les militants de l’association Survie, sont eux aussi peu nombreux. Les quelques médias dits « de gauche » ont pour leur part assuré le service minimum. Certains d’entre eux ont même relayé en mai 2020 l’idée que la France « actait » officiellement la « fin du franc CFA » , prenant pour argent comptant le récit officiel sur la réforme du président Emmanuel Macron.

La vérité est pourtant tout autre et n’est pas difficile à établir : le système CFA ne fait l’objet que de légères modifications de nature symbolique pour les huit États qui utilisent le franc CFA en Afrique de l’Ouest (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo), et il demeure inchangé pour les six pays d’Afrique centrale qui l’ont en partage (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, République centrafricaine, Tchad). Tout ceci apparaît clairement dans les rapports et compte-rendus des débats parlementaires de ces derniers mois.



Le dessinateur ivoirien Yapsy est l'auteur de cette caricature, qui date de 2016.
Il n’y a guère que des élus communistes, à l’Assemblée nationale et au Sénat, qui ont vraiment porté la contradiction à un gouvernement déterminé à préserver un dispositif décrié partout dans le monde, en mettant en exergue devant leurs collègues les limites et faux-semblants de la pseudo « réforme » du président Macron. Ils ont fait également des efforts de communication hors des hémicycles parlementaires. Mais ils n’ont pas réussi à briser le mur d’indifférence érigé autour du franc CFA depuis 75 ans et soutenu par toutes les couches de la société française – consciemment ou pas.

Un système appauvrissant

Or les enjeux sont cruciaux et les raisons de s’indigner sont nombreuses.

Le franc CFA est plus qu’une incongruité, c’est une seringue plantée dans les veines des pays africains qui vampirise leurs ressources. Il entretient un système colonial qui n’existe nulle part ailleurs, et sa persistance garantit celle de la pauvreté et de ses expressions multiples – dont l’émigration forcée vers la Méditerranée.

L’ancrage du franc CFA à l’euro, monnaie forte, pénalise en effet la compétitivité-prix des productions des pays qui l’utilisent, favorisant des économies rentières portées sur la consommation de marchandises importées, au détriment d’une politique axée sur l’augmentation des capacités de production nationales. À cause de la parité fixe avec l’euro, ces États ne peuvent pas se servir du taux de change en cas de crise économique et sont alors obligés de réduire leurs dépenses publiques.

Le mécanisme pousse par ailleurs les banques centrales de la zone franc à limiter les crédits bancaires qu’elles accordent aux ménages, aux entreprises et aux États. Conséquence, ces derniers voient leurs dynamiques productives paralysées et sont contraints d’emprunter sur les marchés financiers internationaux, à des taux élevés, pour financer leur développement. Quant au principe de libre transfert, l’un des piliers du fonctionnement du système CFA, il facilite des sorties colossales de capitaux.

Au bout du compte, les pays de la zone franc se trouvent enfermés dans un rôle de producteurs de matières premières et de consommateurs de produits importés. Le franc CFA contribue ainsi à l’augmentation du chômage, de la misère, de l’émigration dite « illégale »... Ce n’est sans doute pas un hasard si la plupart des personnes secourues en janvier 2021 par SOS Méditerranée étaient originaires de pays de la zone franc, dont le Mali (certes en guerre), la Côte d’Ivoire (qui n’est pas en guerre) et le Sénégal (pas en guerre non plus). Sur quatorze États membres de la zone franc, neuf sont aujourd’hui classés parmi les « pays les moins avancés » (PMA).

Pas de démocratie

L’hypocrisie des tenants du système CFA devrait aussi faire réagir tous ceux qui se préoccupent de démocratie, d’équité, de justice. Rendez-vous compte : la France garde son emprise sur le franc CFA sous le prétexte qu’elle joue un rôle de « garant », mais ce rôle est en réalité fictif !

Le président malien Modibo Keita l’a dit publiquement en 1962 ( « La France ne garantit le franc CFA que parce qu’elle sait que cette garantie ne jouera pas effectivement » ), le journaliste français Paul Fabra l’a écrit en 1972 dans Le Monde dans un article intitulé « Zone franc ou zone de pauvreté ? », et cette réalité a été rappelée à plusieurs reprises lors des derniers débats parlementaires. Au cours d’une séance de la commission des finances de l’Assemblée nationale en septembre 2020, un député a ainsi expliqué que la « garantie » française n’avait pas été activée depuis au moins 1994 et que tout était fait pour qu’elle ne le soit plus.

De plus, Paris gère le système dans l’opacité. Il suffit de lire le récent rapport de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale sur le projet de réforme, écrit par un député LREM, pour s’en rendre compte. « L’annonce du 21 décembre 2019 à Abidjan, par les présidents français Emmanuel Macron et ivoirien Alassane Ouattara, de la réforme monétaire a été une surprise pour tout le monde – élus, opérateurs économiques, banque centrale et population », note ce texte, parlant d’un « accord négocié dans le plus grand secret par une poignée de personnes à Paris et à Abidjan » .

Les dirigeants et citoyens des pays concernés par la réforme ont été ainsi mis devant le fait accompli par les présidents Macron et Ouattara. Ceux des États de la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest), dont ils font aussi partie, n’ont pu que constater la volonté de Paris de torpiller leur propre projet de monnaie commune (c’est l’un des trois objectifs non avoués de la réforme, les deux autres visant à réduire les critiques et à faire faire quelques économies au Trésor français).

Quant à la suite du processus d’adoption de cette « réforme » précipitée, elle est, elle aussi, stupéfiante, comme l’ont fait remarquer le sénateur communiste Pierre Laurent et le député communiste Jean-Paul Lecoq. Ce dernier a souligné devant ses collègues de l’Assemblée nationale combien il était aberrant et suspect que la France soit « le premier pays à ratifier cet accord, alors qu’en toute logique elle aurait dû attendre que les pays directement concernés l’aient fait d’abord » .

M. Lecoq a dû rappeler que la monnaie est une « institution politique et économique absolument fondamentale, puisque c’est elle qui permet à une zone de déterminer et de piloter son économie en se fixant des objectifs de développement » .

Toutes ces manœuvres du gouvernement pour prolonger la durée de vie du franc CFA (on peut ajouter que la « réforme » a été en partie appliquée avant même d’être soumise aux parlements français et africains) et la fiction organisée autour de la soi-disant « garantie » française n’intéressent donc pas les médias.

Sans gêne, la France officielle continue par conséquent d’imposer sa volonté aux autres (pour sauvegarder évidemment ses propres intérêts et ceux des entreprises françaises qui opèrent sur le continent et sont les premières bénéficiaires du système).

Les observateurs étrangers choqués

Ailleurs, les réactions sont très différentes : les journalistes, économistes et politistes des autres pays occidentaux sont choqués lorsqu’ils constatent que le franc CFA existe encore, soixante ans après les indépendances, et qu’il fonctionne sur la base des principes posés durant la période coloniale. En général, ils n’ont pas peur de le qualifier de « colonialiste », « impérialiste », « désastreux », « système d’exploitation » , etc.

Dans un article publié en décembre 2020, le journaliste espagnol Jaume Portell Caño identifie le franc CFA comme l’une des cinq principales causes du phénomène migratoire partant du Sénégal vers l’Europe, une approche systémique que l’on trouve rarement dans la presse française.

Les Africains anglophones regardent eux aussi avec effarement cette domination monétaire française sur leurs voisins francophones. En 2018, la célèbre écrivaine nigériane Chimamanda Ngozi Adichie déclarait : « Je vois beaucoup de différences entre les mondes anglophone et francophone, dans l’occupation de l'espace en Afrique. Le franc CFA rattaché au franc français (aujourd’hui l’euro, ndlr), par exemple, me paraît complètement rétrograde. »

Le changement ne viendra pas des dirigeants africains, soumis à la France

Le fait que les relations de la France avec les pays de la zone franc soient autant viciées et malsaines est l’autre raison qui devrait interpeler les progressistes français. Car le changement ne viendra pas des dirigeants africains : parce qu’ils sont pour la plupart redevables envers les autorités françaises (qui les ont bien souvent aidés à conquérir le pouvoir et à s’y maintenir durablement) ou craignent des représailles, ils ne prendront pas le risque de déplaire à Paris. Ils ne bougeront pas non plus parce qu’ils font généralement partie de la petite élite africaine qui tire quelques avantages du système CFA.

C’est pourquoi les activistes, économistes, politiques, journalistes et citoyens des pays africains qui réclament l’abolition du franc CFA depuis plusieurs décennies ont besoin que leurs collègues français et européens se mobilisent.
Le franc CFA n’est pas une question annexe ou exotique qui ne concernerait que les pays africains, qu’il faudrait laisser aux fonctionnaires de Bercy ou aux lobbies françafricains, et garder reléguée dans les bas-fonds de l’actualité. Il est la clé de voûte de la domination que la France continue d’exercer sur des États formellement indépendants.
Tant que l’ensemble des progressistes français s’en désintéresseront, ils conforteront par leur silence l’État français dans son choix de poursuivre sa logique coloniale en Afrique.

Pour en savoir plus sur le franc CFA : L’arme invisible de la Françafrique, une histoire du franc CFA, Fanny Pigeaud et Ndongo Samba Sylla (La Découverte, 2018). En anglais : Africa's Last Colonial Currency, The CFA Franc Story, Fanny Pigeaud & Ndongo Samba Sylla (Pluto Press, février 2021).
Xuan
Loi de l'impérialisme français sur le CFA/ECO
VERS UNE TROISIEME DEVALUATION !



Diagne Fodé Roland

L'impérialisme français vient d'annoncer que « le Gouvernement français a adopté le projet de loi entérinant la fin du franc CFA ce mercredi en Conseil des ministres...(lequel) découle de l’accord conclu fin décembre par Paris et les États de l’Union monétaire ouest-africaine (en actant) la transformation du franc CFA, qui deviendra l’Eco en maintenant la parité fixe avec l’Euro ainsi que la fin de la centralisation des réserves africaines de change auprès du Trésor français ».
Cette loi que le parlement français doit voter gomme d'un trait de plume la présence au sein du conseil d'administration de la BCEAO d'un « blanc » avec droit de veto pour la France et baptise allègrement le CFA du nom ECO volé à la future monnaie commune de la CEDEAO.
D'abord baptisé en 1945 franc des colonies françaises d’Afrique, puis en 1962 communauté financière africaine, le CFA fut institué comme monnaie « panafricaine » des colonies puis des néo-colonies françaises d'Afrique de l'ouest et d'Afrique centrale plus les Comores en obligeant les Etats africains à déposer dans un compte du trésor français 50 % de leurs réserves de change et en imposant la parité fixe d'abord avec le Franc Français, puis l'Euro.

Ce passage du Franc français à l'Euro s'est soldé pour les pays du pré-carré françafricain par deux (2) dévaluations du CFA : La première de 100 % en 1994 suivie d'une seconde passée quasi totalement inaperçue avec la fixation d'un Euro équivalent à 6.55957 FRF le 1er janvier 1999. En effet, le passage à l'Euro a été de fait une dévaluation du franc français qui a entraîné automatiquement une dévaluation du CFA en raison justement de l'arrimage qu'est l’imposition de la parité fixe entre les deux monnaies.
L'impérialisme français est confronté à la fois au rejet de plus en plus fort de sa mainmise monétaire sur son pré-carré néocolonial panafricain qui a deux mamelles : UEMOA/BCEAO et BEAC.

La rébellion de la jeunesse militante patriotique s'attaque de plus en plus ouvertement à la dépendance monétaire, économique et politique qu'inflige l'impérialisme français à ses ex-colonies d'Afrique de l'ouest et centrale. Partout fusent les revendications : « France, dégage du CFA », « Auchan, Carrefour, dégagent », « Bases et interventions militaires françaises, dégagent », « Total, Areva, Orange, Multinationales française, dégagent », et même « Aide, dette, coopération françaises, dégagent ».

Le président français, Macron, et ses valets des néo-colonies sont de plus en plus le dos au mur : comment refaire aujourd'hui ce que De Gaulle, Mesmer et Foccard ont fait dans les années 60 pour céder les attributs visuels de la souveraineté politique (drapeaux, hymnes, présidents et parlements « indigénisés » tout en gardant la main par le biais des « accords de coopérations » sur la monnaie, les richesses du sol et du sous sol, en un mot l'économie. C’est à cette équation que répond le projet de loi changeant le nom du CFA en ECO.

Il n'y a donc rien de neuf sous le ciel avec cette annonce humiliante du 21 décembre 2019 que l'on peut résumer ainsi : décolorer le conseil d'administration de la BCEAO, rendre volatile la centralisation des dépôts au trésor français, voler le nom ECO tout en gardant l'arrimage de la parité fixe à l'Euro enrobé du mythe de la soi-disant « garantie française ». Il s'agit simplement de tuer le CFA mais, comme l'hydre à plusieurs têtes, de le ressusciter sous le nom volé ECO en le dépoussiérant de ses oripeaux “français” trop visibles.

Par la concession des « indépendances » dans les années 60, l'impérialisme français avait réussi à éviter que ses colonies subsahariennes ne prennent le chemin de la lutte armée du Vietnam et de l'Algérie et à isoler la Guinée du NON pour emprisonner les futurs Etats africains, après avoir assassiné les leaders véritablement indépendantistes et massacrer les révoltes populaires, dans des institutions panafricaines néocoloniales comme les zones CFA métastases de ses deux empires coloniaux panafricains de l'AOF et l'AEF.
C'est ainsi que l'impérialisme français a prolongé pour 60 ans sa domination néocoloniale quasi-exclusive en se payant le luxe d'une servitude volontaire des gouvernants africains inféodés.

L'opération CFA/ECO a pour objectif d'utiliser l'UEMOA comme cheval de Troie pour tuer le projet CEDEAO d'une monnaie commune sans la France. C'est terrible que face à ce crime en cours, certains se laissent piéger par l’arnaque du préalable des “dimensions techniques” agitées par de prétendus experts mettant en avant « l'inexistence ou l'insuffisance des critères de convergences » permettant le passage sans la France à l'ECO CEDEAO. C'est une posture pseudo-intellectualisante que l'Afrique de l'actuelle seconde phase de libération nationale doit rejeter fermement car le choix est clair : ECO CEDEAO sans la France contre ECO/CFA avec la France.

Une fois assurée l’indépendance monétaire panafricaine sans l'impérialisme français, l’Afrique pourra ensuite affronter les difficultés techniques pour les surmonter et les vaincre. C'est à ce niveau et seulement à ce niveau que les « experts monétaires » pourront apporter leur expertise utilement pour l'Afrique et par l'Afrique souveraine. Le contraire reflète la position de l'esclave qui refuse la liberté pour rester dans l'esclavage ou pour citer Sékou Touré en 1958, il faut “préférer la liberté à l’esclavage” quelles que soient les difficultés.

Comment ne pas remarquer que certains « experts monétaristes » et parfois monétairement stipendiés par l'impérialisme français voient la paille dans les yeux de la CEDEAO mais ne voient pas la poutre dans les yeux du CFA/l'UEMOA en ce qui concerne les fameux « critères de convergences ». Quels “critères de convergences” a pris en compte l'impérialisme français pour gérer à son profit les deux zones CFA et les Comores ? Il suffit de poser cette question pour voir toute l'absurdité de principe de primauté de l’économique sur le politique que recèle cette réticence apatride non assumée à soutenir l'ECO CEDEAO sans la France contre l'ECO CFA avec la France.

En outre, même la comparaison entre pays de la zone CFA et pays africains ayant leur propre monnaie invalide totalement les prétendus « avantages » que d'autres attribuent mensongèrement aux néo-colonies monétaires françafricaines du CFA. Tout le monde se rend compte que si les pays africains ayant leurs propres monnaies nationales demeurent sous développés, il en est de même des pays prisonniers du CFA, mais certains des pays à monnaies nationales font mieux que les néo-colonies du CFA.

Il faut aussi savoir que la manœuvre attrape-nigaud de l'impérialisme français sur le CFA/ECO prépare aussi en réalité une troisième dévaluation. En effet, l'actuelle taux de parité fixe CFA/Euro devient de plus en plus intenable en raison même de l'affaiblissement de l'impérialisme français qui perd ses parts de marchés en Afrique même, mais aussi sa force économique dans l'UE et à l'échelle du capitalisme mondialisé.
A défaut de dévaluer l'Euro face aux autres monnaies internationales (Dollars, Livre Sterling, Yen, Yuan, Rouble), ce que les « monétaristes » européens et surtout allemands ne veulent pas, il est clair que la dévaluation CFA/ECO est une variable d'ajustement que permet la parité fixe CFA/ECO et Euro pour obtenir à coûts bas pour les monopoles capitalistes européens les OPA en cours sur les économies nationales de l’UEMOA par le biais des privatisations.

Rappelons que la dévaluation de 1994 a précédé la vague des privatisations qui ont permis l'accaparement par les firmes transnationales, notamment françaises, des secteurs des télécommunications, de l'eau, des chemins de fer, ports, aéroports, électricité dans les pays de la BECEAO et de la BEAC. A y regarder de plus près au Sénégal par exemple, seul la Senelec avait échappé à la privatisation grâce à la formidable combativité d'alors, aujourd'hui perdue, du syndicalisme des électriciens.
Le processus de déclin n'est pas propre au seul impérialisme français. Il est général à l'impérialisme Occidental (USA, UE, Japon, Israël). L'hégémonie séculaire des puissances impérialistes Occidentales prend l'eau de toutes parts et la pandémie actuelle du covid 19 en est, non seulement un révélateur, mais aussi un accélérateur. C'est cette décadence qui renforce la nature parasitaire et usurière de l'impérialisme états-unien, européen et français. D'où leurs agressivité barbare sur les plans économique, culturel, politique et militaire. C’est cette décadence qui est à la base des APE (accords de partenariat économique) et des guerres d'occupation militaire du Sahel et de l'Afrique pour offrir au rabais l'exclusivité de l'accès aux ressources naturelles, aux marchés et à la main d’œuvre sous payée africaines aux Monopoles capitalistes des USA, de l'UE et d’Israël.
Plus que jamais, le mouvement ouvrier, démocratique, patriotique, populaire et panafricain doit :

- exiger la fin totale du CFA/ECO, un référendum pour sortir la France du CFA/ECO,
- soutenir, comme étape vers une monnaie souveraine africaine, l'ECO/CEDEAO,
- rejeter les APE, les “accords de coopérations” léonins, les diktats libéraux du FMI, de la Banque Mondiale, la présence militaire française et étrangère pour la remplacer par une alliance militaire panafricaine contre le terrorisme,
- et remettre au centre des luttes la RENATIONALISATION des secteurs stratégiques des économies nationales.

Mai 2020
Plaristes
Il semblerait qu'on passerait d'un impérialisme Français à un impérialisme €uropéen.
marquetalia
La carte omet Djibouti, où le franc CFA est aussi en vigueur.
Xuan
Dans tous les cas la zone CFA est menacée de disparition et il faut croire que ce "non impôt" doit bien rapporter autre chose que le droit de garder les économies des autres au chaud, puisque l'impérialisme français cherche une échappatoire en promettant de réformer le franc CFA.
Que Le Maire donne l'exemple de l'euro, au moment où les disparités en Europe éclatent au grand jour à cause de la domination des uns sur les autres, donne aussi une idée des méfaits du franc CFA.
Les pays africains n'ont pas besoin du franc CFA pour établir une monnaie commune et de surcroît indépendante. Il seront alors également protégés de l'impérialisme français.


La France est ouverte à une «réforme ambitieuse» du franc CFA

11 oct. 2019, 19:31
https://francais.rt.com/economie/66772-france-est-ouverte-reforme-ambitieuse-du-franc-cfa
PIERMONT Source: AFP

Le ministre des Finances Bruno Le Maire a assuré que la France était prête à réformer le franc CFA si les Etats membres le souhaitaient. Une déclaration qui intervient alors que les huit pays de la Cédéao qui l'utilisent devraient l'abandonner.

«Nous sommes ouverts, avec le président de la République, à une réforme ambitieuse de la zone franc» : a fait savoir ce 11 octobre le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, au terme d'une réunion des ministres des Finances et des gouverneurs des pays membres du franc CFA.

Lire aussi
Huit pays d'Afrique de l'Ouest en passe d'abandonner le franc CFA pour adopter l'«Eco»

«Nous sommes disponibles et nous sommes prêts. Ensuite, c'est aux Etats membres de décider ce qu'ils souhaitent. C'est à eux et à eux seuls» , a-t-il souligné, affirmant entendre «les attentes des Etats et des peuples» sur la réforme du franc CFA, en vigueur dans 15 pays africains répartis en trois zones.

Bruno Le Maire a tenu à longuement énumérer les mérites de cette devise, alors que les pays d'Afrique de l'Ouest (dont huit sur 15 utilisent le franc CFA) ont fait part de leur intention de créer une monnaie commune, l'«Eco», dès l'année prochaine. «La zone franc est un espace de stabilité et de prospérité» , a-t-il ainsi justifié, soutenant qu'elle permettait «à tous les Etats membres de travailler ensemble, d'être solidaires, de faire converger davantage les économies» .

Etre ensemble, ça protège ! C'est vrai pour les Etats de la zone franc et c'est vrai pour les Etats de la zone euro
«Etre ensemble, ça protège ! C'est vrai pour les Etats de la zone franc et c'est vrai pour les Etats de la zone euro» , a-t-il encore martelé. Autre point sur lequel il a insisté, la stabilité des taux de change pour la zone franc, qualifiée d'acquis «fondamental» , à «un moment où l'on voit resurgir le risque d'une guerre des monnaies et des changes» . Une mise en garde qu'il faut bien entendu lire à l'aune de l'annonce faite fin juin par les 15 pays de la Cédéao sur la création de leur monnaie commune. Pour huit d'entre eux, cela signifie abandonner le franc CFA qu'ils utilisent depuis des décennies.

Etabli en 1945, une quinzaine d'année avant l'indépendance des colonies françaises, la valeur du franc CFA est aujourd'hui indexée sur l'euro ce qui maintient les économies africaines dans la dépendance de la politique monétaire européenne, une situation régulièrement taxée de «néo-colonialisme». Les Etats africains doivent par ailleurs déposer 50% de leurs réserves en France. En contrepartie, leur convertibilité illimitée avec l'euro leur donne une crédibilité internationale.
Xuan
marquetalia a écrit :

La Chine Populaire est elle en train de soustraire ces pays à la domination française ?


Evidemment, parce que si les échanges africains transitent par cette monnaie, cela impacte leurs échanges à l'extérieur de la zone, et donc vers la Chine.

Un article du Monde en 2017 était parti en guerre contre la notion d' impôt colonial en affirmant qu'il s'agissait d'une fake news, mais en démontrant que les sommes prélevées constituent bien un trésor, inutilisable en l'état, mais dont la valeur génére bien un profit sous la forme de soumission économique.
En fait le Monde joue sur les mots et si le Decodex juge ce canard fiable , nous savons ce qu'il vaut.
je souligne certains paragraphes.
D'une part certains pays sont bien soumis à un "impôt colonial", d'autre part les autres sont contraints par l'appartenance à la zone CFA de l'imiter l'inflation dans leur pays exactement comme les pays européens vis à vis de l'euro, et ne maîtrisent donc pas leur monnaie.
Cette situation de contrainte implique un ensemble de rapports non dits générant des profits.
Sous prétexte de "combattre l'inflation", le franc CFA freine le développement industriel de ces pays et les place dans une position de subordination économique.
Une inflation trop basse pour des pays à forte croissance joue un rôle négatif en freinant les investissements et un euro fort pénalise les exportations vers des destinations autres que l'Europe.
Ceci va exactement à l'encontre de la politique économique chinoise visant l'investissement productif en Afrique, et à l'encontre de la route de la soie.





Confusions autour d’un « impôt colonial » et du franc CFA


De nombreux articles en ligne relaient l’existence d’un « impôt colonial » exigé par la France sur les réserves financières de 14 pays africains. Décryptage.
Par Simon Auffret Publié le 22 février 2017 à 17h51 - Mis à jour le 23 février 2017 à 10h30
Une vidéo publiée le 1er novembre 2016, vue plus de 1,5 million de fois sur Facebook et attribuée à la chaîne de télévision Vox Africa rapporte l’existence d’un « impôt colonial » français en Afrique :

« Vous ne le saviez peut-être pas, mais aujourd’hui encore, beaucoup de pays africains continuent de payer un impôt colonial en France, et ce malgré l’indépendance. (…) Quatorze pays africains sont obligés par la France à travers le pacte colonial de mettre 85 % de leur réserve à la Banque centrale de France. A savoir le Bénin, le Burkina Faso, la Guinée-Bissau, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Niger, le Sénégal, le Togo, le Cameroun, la République centrafricaine, le Tchad, le Congo-Brazzaville, la Guinée-Equatoriale et le Gabon. »

Les informations sur cet impôt semblent provenir d’un premier article publié en janvier 2014 par le site anglophone Silicon Africa – rédigé par Mawuna Koutonin, par ailleurs auteur d’une tribune dans le journal anglais The Guardian en 2015. Régulièrement repris par de nombreux blogs ou des sites comme Mondialisation.ca (jugé non fiable dans le Décodex) ou Afrikmag, l’article mentionne une « dette coloniale sur les bénéfices de la colonisation française » , même si son auteur concède avoir « à trouver plus de détails » sur les modalités du remboursement de cette dette.

Dans le paragraphe suivant cette mention, Mawuna Koutonin aborde la « confiscation automatique des réserves nationales » de ces pays par la France et donne alors des informations identiques à celles reprises deux ans plus tard dans la vidéo attribuée à Vox Africa. « Les pays africains doivent mettre en dépôt leur réserve monétaire nationale à la Banque centrale française » , explique le texte.

POURQUOI C’EST FAUX
C’est la confusion entre l’évocation de cette « mise en dépôt » et d’un « impôt colonial » dans le même article qui semble être à l’origine de ces rumeurs.

L’existence d’une telle taxe n’a jamais été avérée : l’imposition d’un Etat par un autre est interdite par le droit international. En revanche, il peut s’agir de sanctions financières, qui peuvent consister en des gels d’avoirs ou en interdiction de mise à disposition de fonds, et non en un impôt. Concernant celles mises en place par la France – le plus souvent en accord avec l’Union européenne ou les Nations unies et sans lien avec la colonisation –, seules la Guinée-Bissau et la République centrafricaine apparaissent dans la liste des pays qui seraient concernés par cet « impôt colonial » .

Cependant, la régulation du franc CFA dans les quatorze pays africains cités – ainsi que du franc comorien dans l’archipel des Comores – occasionne bien la mise en dépôt d’une partie de leurs réserves de changes à la Banque de France.

Ancien « franc des colonies africaines françaises »
La progressive indépendance des colonies françaises en Afrique, entre 1954 et 1962, n’a pas remis en cause le système monétaire en place jusqu’alors : la « zone franc » instituée au début de la seconde guerre mondiale a continué à fonctionner malgré l’autonomie des gouvernements africains. Le franc CFA – d’abord intitulé « franc des colonies africaines françaises » est depuis régi par quatre règles formalisées dans deux traités signés par ces quatorze pays et la France en 1959 et 1962 :

> la France garantit la convertibilité illimitée du franc CFA et du franc comorien vers toute monnaie étrangère ;
> le taux de parité avec la monnaie française – d’abord le franc, puis l’euro – est fixe ;
> les transferts de capitaux à l’intérieur de la zone monétaire sont libres et gratuits ;
> en contrepartie de ces trois premiers principes, 50 % des réserves de change des pays de la zone monétaire en franc CFA et 65 % des réserves du franc comorien sont déposés sur un compte d’opération de la Banque de France, à Paris.

L’Etat français ne fait pas usage des fonds déposés à la Banque de France. Ce système permet une forte confiance dans la stabilité de la monnaie africaine – pour les investisseurs, l’appui de l’euro est considéré comme une garantie monétaire. La gratuité des transferts facilite, en théorie, des échanges commerciaux plus nombreux dans les pays de la zone.

Cependant, la parité fixe avec l’euro soumet les Banques centrales du franc CFA à la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE). L’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), rassemblant les quatorze pays utilisant le franc CFA, sont contraintes de limiter l’inflation à moins de 2 % pour la UEMOA et 3 % et pour la Cemac, subissant les conséquences d’une monnaie forte, parfois peu adaptée au contexte régional et limitant l’investissement public.

« Cette stabilité monétaire aurait pu permettre de faire des réformes structurelles, expliquait au Monde l’ancien ministre togolais Kako Nubukpo, en septembre 2016. Ce n’est pas ce qui s’est produit. »

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Les réserves de franc CFA à la Banque de France sont estimées à près de 10 milliards d’euros – 4,6 milliards pour la Cemac en janvier 2016 et 5,1 milliards pour l’UEMOA en décembre 2015. Pour les détracteurs du franc CFA, l’utilisation de ces réserves pourrait financer une partie du développement des pays africains concernés.

Symboliquement, le fort lien avec la Banque de France et la marge de manœuvre monétaire réduite des pays africains placent le sujet au centre des débats sur les liens à maintenir avec Paris. Le franc CFA est la seule monnaie héritée d’un système colonial encore en vigueur dans le monde – les billets sont d’ailleurs imprimés dans deux usines françaises avant d’être utilisés dans ces pays.

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Le débat autour du franc CFA est donc différent d’un « impôt colonial » mis en place par la France dans ses anciennes colonies africaines. A travers l’UEMOA et la Cemac, ces pays sont libres de rompre le lien monétaire avec la France, pour organiser leur propre zone monétaire. « La France garantit la stabilité du franc CFA. Ce n’est pas sa monnaie, elle dépend de la volonté des Africains » , déclarait le 30 septembre Michel Sapin, ministre français de l’économie et des finances, devant les ministres des finances de la zone franc.


Edité le 11-10-2019 à 23:37:06 par Xuan


Xuan
C'est une initiative propre à ces pays
marquetalia
La Chine Populaire est elle en train de soustraire ces pays à la domination française ?
marquetalia
Il restera sept pays africains "indépendants"à être dominés économiquement par la France :le Tchad,le Cameroun,la Centrafrique,la Guinée Équatoriale,le Gabon,le Congo,ainsi que les Comores.que faire pour libérer ces peuples de la tutelle néocoloniale?


Edité le 21-06-2019 à 12:43:43 par marquetalia


marquetalia
pzorba75 a écrit :

Le franc CFA profitait aux entreprises françaises, un peu comme la langue française facilite la conclusion des contrats pour les dominants français.
Une fois le franc CFA sorti du jeu, quels pays vont prendre la place laissée vacante, l'Italie pour la Libye? qui pour les autres pays surement s'agiter pour en tirer profits?
Je n'imagine pas que ce soit Cuba et ses militaires qui soit le mieux placé.
Pour les africains, les menaces sont nombreuses compte tenu de la faiblesse de leurs industries et de leurs dépendances technologiques, conséquences du pillage des cerveaux qu'ils forment dans leurs écoles, universités et terminent leurs études dans les anciens pays colonisateurs, avant de s'y installer pour les meilleurs d'entre eux.
la Libye n a pas comme monnaie le franc CFA,de plus,l impérialisme italien y est en déclin,il s appuie sur le gouvernement de Tripoli,qui va bientôt tomber aux mains d Haftar,soutenu par les pays occidentaux excepté l Italie,et est encouragé en sous main par la Russie.
 
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