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Xuan
alors que les convocations de journalistes se multiplient https://www.bastamag.net/Ventes-d-armes-a-l-Arabie-saoudite-les-services-de-renseignement-multiplient :


LES DOCKERS CGT DE MARSEILLE NE CHARGERONT PAS D’ARMES POUR L’ARABIE SAOUDITE

ANNICK BERGER PUBLIÉ LE 31/05/2019 À 10H46


https://www.capital.fr/economie-politique/les-dockers-cgt-de-marseille-ne-chargeront-pas-darmes-pour-larabie-saoudite-1340258
Ils réagissaient à des révélations selon lesquelles le cargo saoudien Bahri Tabuk devait prendre livraison de munitions de canons Caesar au port de Marseille.
"Les Ouvriers Dockers CGT du Golfe de Fos ne chargeront aucune arme, aucune munition pour quelle guerre que ce soit" . C’est la réaction des dockers marseillais après les révélations de Disclose. Le média d’investigation affirmait en début de semaine qu’un cargo saoudien, le Bahri Tabuk, devait prendre livraison, en début de semaine, de munitions de canons Caesar pour se rendre ensuite au port saoudien de Jeddah. Une livraison prévue alors que l’Arabie saoudite est accusée d’utiliser des armes françaises contre des zones civiles dans la guerre qui fait rage au Yémen depuis 2015.

Le secrétaire général CGT des dockers de Fos-sur-Mer a ainsi affirmé à France 3 Provence-Alpes-Côte d’Azur que le syndicat a demandé "au consignataire et au fournisseur, des documents officiels qui attestent que nous chargerons du matériel civil, destiné aux civils, et en aucun cas du matériel militaire" . Face à cette polémique, l’armateur saoudien Bahri est lui aussi monté au créneau. Il a dénoncé une "fake news" précisant que le navire en question allait charger "pour le compte de l’entreprise allemande Siemens, des stations mobiles d’électricité à usage civil, et cela représente 100% de sa marchandise" .

Une nouvelle affaire qui embarrasse l’État
Le navire saoudien n’aurait finalement pas chargé des munitions, Disclose précisant dans un tweet que "les charges modulaires parties en containers depuis l’usine d’Eurenco de Bergera ont été redirigées vers une destination inconnue" .


Disclose
@Disclose_ngo
URGENT - Les munitions à destination de l'Arabie saoudite ne seront pas chargées au port de Marseille-Fos. Selon nos informations, les charges modulaires parties en containers depuis l'usine d'Eurenco de Bergerac ont été redirigées vers une destination inconnue. #marseille


La prise de position d’ouvrier portuaire contre la livraison d’armes potentiellement utilisées dans le cadre du conflit au Yémen n’est pas isolée. Le Huffington Post rappelle que le 20 mai dernier, des dockers italiens se sont mis en grève dans le port de Gênes pour bloquer tout chargement de matériel susceptible d’être utilisé à des fins militaires. Un cargo avait également été mis en déroute au large du port du Havre, en raison de craintes similaires.

En avril dernier, Radio France et Disclose avaient révélé la vente d’armes françaises à l’Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis. Des armes qui, selon les deux médias, étaient destinées à servir lors du conflit au Yémen. Une affaire qui avait largement embarrassé le gouvernement qui affirmait alors qu’aucune arme française n’était utilisée dans le conflit yéménite où la coalition menée par l’Arabie saoudite combat les rebelles Houthis soutenus par l’Iran. En quatre ans, ce conflit a fait des dizaines de milliers de morts et entraîné l’une des pires crises humanitaires au monde.


_________________________



SUR TERRE ET SUR MER, PARIS FAVORISE LE BUSINESS DE LA MORT

Vendredi, 31 Mai, 2019
Stéphane Aubouard

https://www.humanite.fr/industrie-militaire-sur-terre-et-sur-mer-paris-favorise-le-business-de-la-mort-672950
Industrie militaire. S’il n’a pas chargé d’armes françaises, le cargo saoudien arrivé mardi à Marseille serait rempli de blindés canadiens. En l’accueillant, la France viole le traité sur le commerce des armes.

Le message est plus clair encore que les mers sur lesquelles voguent des cargos saoudiens remplis d’armes : l’Élysée ne veut pas que les Français se mêlent de sujets qui ne les concernent pas. Après avoir bâillonné le Parlement où toute discussion sur l’industrie de l’armement est systématiquement renvoyée, Emmanuel Macron et ses sbires ont décidé de s’en prendre aux journalistes qui mettent le nez dans leurs affaires. Récemment, Mathias Destal, Geoffrey Livolsi et Michel Despratx, du média-ONG Disclose, ont été convoqués par la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) au sujet de leur enquête sur l’usage au Yémen d’armes françaises vendues à l’Arabie saoudite.

Le mois dernier (lire l’Humanité du 16 avril), le site Web – en partenariat avec France Info, Mediapart, The Intercept, Konbini et Arte – avait publié une note de la direction des renseignements militaires (DRM) mentionnant que des armes made in France étaient bien utilisées sur le territoire yéménite par Riyad et Abu Dhabi, en guerre contre les rebelles houthistes soutenus par l’Iran. Parmi ces armes : des canons Caesar, dont la portée de tir peut potentiellement atteindre des civils yéménites.

En début de semaine, à Marseille, ce seraient ces mêmes canons ainsi que des munitions qui pouvaient, d’après Disclose, embarquer sur le Bahri Tabuk. Ce que dément fermement l’armateur saoudien Bahri. « Le navire va charger (mercredi), pour le compte de (l’entreprise allemande) Siemens, des stations mobiles d’électricité à usage civil, et cela représente 100 % de sa marchandise. Les informations sur un chargement d’armes ou d’explosifs sont complètement bidon » , a ainsi affirmé à l’AFP un porte-parole de l’entreprise saoudienne. Ce à quoi Disclose répond sans détour : « Selon nos informations, les charges modulaires parties en containers depuis l’usine d’Eurenco de Bergerac ont été redirigées vers une destination inconnue », évoquant « un changement de stratégie au sommet de l’État » .

La CGT des dockers du golfe de Fos ne confirme ni n’infirme cette version. « À notre connaissance, aucune cargaison d’armes ou de munitions n’était prévue à Fos ce mercredi. Et s’il y avait le moindre doute sur le sujet, croyez-moi que nous l’aurions bloquée ! » explique l’un des responsables du syndicat à l’Humanité.

Mais alors pourquoi autant d’énergie déployée ces derniers jours par le gouvernement pour noyer le poisson ? Jean-Yves Le Drian, super-VRP de l’armement français, ressort inlassablement la même antienne : « Oui c’est une sale guerre, oui il faut l’arrêter, oui il faut être extrêmement vigilant sur les ventes d’armes à l’égard de ces pays. C’est ce que nous faisons » , a déclaré mardi sur France Inter le ministre des Affaires étrangères, oubliant de rappeler qu’un bombardement avait encore tué sept civils, dont trois enfants, la semaine précédente. « Nous respectons scrupuleusement le traité sur le commerce des armes » , s’est-il en revanche empressé de rajouter, ne sachant manifestement pas de quoi le texte retourne.

La France n’en est pas à une inconséquence près dans ce dossier
« Dans cette affaire marseillaise, la France sait pertinemment qu’elle viole encore et toujours le traité sur le commerce des armes (TCA) » , explique Benoît Muracciole, président de l’ONG Action sécurité éthique républicaines (Aser). « S’il n’y a peut-être pas eu de livraisons françaises, nous sommes quasiment sûrs en revanche que le bateau est rempli de blindés fabriqués au Canada et destinés aux soldats de la coalition située à la frontière du Yémen. » Si l’on se réfère aux paragraphes 2 et 3 de l’article 6 du TCA, la France est par conséquent hors des clous. Le texte s’applique en effet aux transferts d’armes classiques. D’après la définition du registre des Nations unies, cela inclut les imports, les exports, les prêts, les dons et… les transits. La présence du Bahri Tabuk au port de Marseille entre dans cette dernière catégorie.

Mais la France n’en est pas à une inconséquence près dans ce dossier. Interpellée mardi après-midi à l’Assemblée nationale sur la possible livraison, la ministre de la Défense, Florence Parly, s’est une fois encore emmêlé les pinceaux. « Et quand bien même ce serait le cas, cela serait-il étonnant ? Non, car nous avons un partenariat avec l’Arabie saoudite » , avait-elle osé lancer avant d’être interrompue par un lapidaire « vous mentez !  » de François Ruffin, député de la France insoumise. Le 8 mai dernier, le député communiste de Seine-Maritime Jean-Paul Lecoq avait tenté lui aussi de questionner le premier ministre en dénonçant la complicité de la France, qui – bien que hors la loi – continuait à vendre des armes à l’Arabie saoudite et ses amis. Le député avait alors demandé au gouvernement les moyens de donner au Parlement le pouvoir de contrôler la vente d’armes. Pour toute réponse, il a reçu une fin de non-recevoir. Depuis, les journalistes qui tentent de prendre le relais sont désormais menacés.

Seuls aujourd’hui les membres de la société civile trouvent encore le moyen de faire entendre la voix des Français sur le sujet. Mercredi soir, sur le port de Marseille, outre les syndicats de dockers et Aser, des membres de l’association Marseille en commun et le Mouvement de la paix étaient montés au créneau pour dénoncer les mauvais « faits d’armes » de la France macronienne. Mais pour combien de temps encore…
 
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