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Xuan
HOLLANDE, FABIUS: SUS AUX RESSOURCES DES PAYS D'AFRIQUE!

Mali : pays stratégique pour hydrogène et production d’électricité ?

Cette courte mise au point de l'excellent observateur de la réalité africaine qu'est Mohamed Bouhamidi , est à lire et étudier soigneusement. Et d'autant que l'opération déstabilisation dont a été victime le Mali est en cours en Centrafrique.
Ce gouvernement Hollande un des plus réactionnaire qui soit multiplie les guerres contre les peuples dans le simple objectif de défendre les intérêts des grands groupes industriels qui pillent les pays d'Afrique, du Moyen-Orient etc. Il est grand temps de le congédier!

Jacques lacaze

____________________________________________________________________________________________________________


La Société d’exploitation pétrolière du Mali (Petroma) a en effet découvert un gigantesque gisement de gaz à Bourakèbougou, une localité située à 60 km de Bamako.
Cerise sur le gâteau : il s’agit d’hydrogène pur à 98% (chose très rare), lequel peut être transformé en électricité selon la méthode plug and play mais peut également rentrer permettre de produire de l’ammoniaque qui peut être transformé, à son tour, en urée. Ouvrant la voie à la production d’engrais.
La société Petroma souhaite également approfondir ses recherches jusqu’à l’obtention du pétrole, des indices positifs ayant été trouvés dans le secteur.

Un projet de recherche gazière et pétrolière a en effet débuté en 2008 sur le bassin sédimentaire de Taoudeni, l’un des plus grands bassins sédimentaires du monde, situé à cheval sur le Mali et la Mauritanie mais dont la plus grande partie se trouve sur territoire malien.
En 2010 , Rockgate a produit un rapport préliminaire, complété par la suite par des travaux de Golder Associates, documents qui au final considèrent « que le Mali offre un environnement de classe mondiale pour l’exploitation d’uranium ».


D’après des études menées par l’Aurep (Autorité pour la recherche pétrolière), les régions de Gao, de Tombouctou et de Kidal abritent en leur sous-sol un potentiel pétrolier et gazier très important qui s’étend sur 850 000 km2.
Quatre bassins principaux ont été identifiés dans cette zone : Tamesna ( à cheval entre le Mali et le Niger ),Taoudéni (qui couvre également une partie de l’Algérie et de la Mauritanie), le graben de Gao et le rift de Nara (vers Mopti).
En 2005, l’Aurep – sous tutelle du Ministère malien des mines – avait procédé au découpage de ces bassins en blocs exploitables . Mais à l’heure actuelle, l’insécurité qui sévit dans la région a considérablement refroidi les ardeurs des investisseurs tout en augmentant les prix d’acheminement des infrastructures pétrolières nécessaires à l’établissement des majors.

Source le blog de J. Lacaze

Voir la totalité de l'article
Xuan
A lire :
LA DECLARATION CONJOINTE DU
PARTI COMMUNISTE DU BENIN (PCB), DU
PARTI COMMUNISTE REVOLUTIONNAIRE DE COTE D’IVOIRE (PCRCI) et DU
PARTI COMMUNISTE REVOLUTIONNAIRE VOLTAÏQUE (PCRV, BURKINA FASO)
Sur la situation de la sous-région ouest africaine et au Mali



extrait :

...nos trois partis le PCB, le PCRCI et le PCRV déclarent que la guerre déclenchée et dirigée par l’impérialisme français au Mali est une guerre d’agression impérialiste –comme celles menées en Côte –d’Ivoire et en Lybie en 2011- et vise essentiellement à réaliser un plan réactionnaire des puissances impérialistes et de leurs alliés de la sous-région pour maintenir et renforcer leur domination et pour l’appropriation de ses immenses ressources.

C’est pourquoi nous, PCB, PCRCI et PCRV, signataires de la présente Déclaration :

1°- Condamnons cette guerre injuste menée contre la souveraineté du peuple malien et ses intérêts légitimes.

2°- Déclarons que cette guerre n’est pas seulement dirigée contre le peuple malien mais contre l’ensemble des pays et peuples de la sous-région ouest-africaine

3°-Dénonçons par conséquent la présence des troupes d’agression étrangère impérialistes au Mali, et dans les autres pays d’Afrique de l’Ouest, (française, américaine, anglaise etc.) y compris celles des pays membres de la CEDEAO et de l’UA.et exigeons leur départ immédiat.

4°- Exigeons par conséquent le retrait des troupes béninoise, ivoirienne et burkinabè du territoire malien et tiendrons pour responsables les Gouvernements de ces pays de tous les dégâts que subiraient ces militaires envoyés au Mali.

5°- Soutenons le prolétariat et les peuples du Mali dans la situation difficile qu’ils connaissent et sommes convaincus qu’ils sauront trouver entre eux les formes d’organisation idoine pour une vie épanouie pour toutes les nationalités du Mali, sans exclusive aucune.

6°- Lançons un appel au prolétariat, aux peuples, aux forces démocratiques et révolutionnaires d’Afrique et du monde pour qu’ils s’opposent à l’intervention militaire de leur pays au Mali ainsi que partout ailleurs en Afrique.

7°- Déclarons solennellement que toute question politique, de quelle que nature que ce soit, doit être laissée avant tout à la souveraineté du peuple du pays concerné et que les interventions étrangères par expérience n’ont jamais résolu aucun problème dans l’intérêt des peuples.

Fait à Cotonou le 08 Mars 2013
Parti Communiste du Bénin (PCB)
Parti Communiste Révolutionnaire de Côte d’Ivoire (PCRCI)
Parti Communiste Révolutionnaire Voltaïque (PCRV) Burkina Faso).


______________


L'intégralité de cette déclaration très importante sur :

Bénin-Témoignages
J. Tourtaux
Et sur ce forum, dans la rubrique : opposition à l'ingérence française en Afrique
Xuan
Un regard sur l’intervention française au Mali, article de DIOP Boubacar Boris

Un regard sur l’intervention française au Mali


DIOP Boubacar Boris
2 février 2013 - mis en ligne 10/2/2013


Il était prévu avec Boubacar Boris Diop, écrivain et enseignant soucieux de l’Afrique, un entretien portant sur divers sujets, mais rattrapé par l’actualité brûlante, nous avons choisi de nous arrêter sur le Mali. Car ce qui s’y passe est grave…

Souleymane Ndiaye – Peut-on dire que le Nord-Mali, c’est encore la Françafrique dans ses œuvres ?

Boubacar Boris Diop – Oui et non. Au Mali, la France est certes dans son pré-carré et, à l’exception du Nigeria, les pays engagés avec elle sur le terrain font partie de son ancien empire colonial mais dans le fond on est plutôt ici dans une logique de guerre globale. Le modèle serait plutôt l’invasion américaine en Irak. En outre, les interventions françaises en Afrique ont toujours été faites avec une certaine désinvolture, presque sans y penser, alors que celle-ci, ponctuée de conseils de guerre à l’Élysée, a été conçue comme un grand spectacle médiatique. Elle fait l’objet de sondages réguliers et deux ministres, ceux de la Défense et des Affaires étrangères, n’ont jamais été aussi bavards.

Comment expliquez-vous ce changement d’attitude ?

Quelques jours après le début des combats, tous les hebdos français ont titré : « Hollande en chef de guerre ». Le Nord-Mali, ça a été l’occasion pour un président jugé terne, mou et indécis de se donner à peu de frais l’image d’un dirigeant volontaire et capable de préserver le rang de son pays dans le monde. Le contraste n’en est pas moins frappant avec la précipitation peu glorieuse de Paris à se retirer d’Afghanistan suite à des attaques mortelles des Talibans contre un certain nombre de ses soldats.

Mais les problèmes d’image de Hollande ne peuvent pas à eux seuls expliquer une intervention aussi coûteuse…

C’est évident, mais il ne pouvait pas rater la si belle occasion de se refaire une santé. L’objectif déclaré de cette guerre, c’est d’aider le Mali à recouvrer son intégrité territoriale mais sans la prise de Konna par les islamistes, rien ne se serait sans doute passé. La chute de Konna, c’est le moment où Paris, qui ne perd jamais de vue ses otages et l’uranium d’Areva, comprend que ses intérêts économiques et sa position dans la région sont gravement menacés. Et à partir de là, les acteurs ne sont plus les mêmes. Cette guerre est suivie de près par des pays comme l’Algérie, la Mauritanie, le Nigeria, sans parler des autres puissances occidentales et du Qatar, cette monarchie du Golfe qui se livre ici comme en Syrie et partout ailleurs à un drôle de jeu. Vous savez aussi que depuis l’attaque d’In Amenas, Américains et Anglais se sentent bien plus concernés et que le Japon, important partenaire économique du Mali et dont dix ressortissants sont morts lors de la prise d’otages, a accordé une contribution de 120 millions de dollars en soutien à la Misma, lors de la conférence des donateurs que vient d’organiser l’Union africaine à Addis.

Etes-vous d’accord avec l’ambassadeur de France à Dakar quand il déclare que si son pays n’était pas intervenu personne d’autre ne l’aurait fait ?

On peut le lui concéder et c’est en fait cela le coup de génie de Paris dans cette histoire où la France peut se présenter comme l’ennemi des « méchants ». J’utilise ce dernier mot à dessein, car la politique internationale me fait très souvent penser à un film hollywoodien, le tout étant de savoir être du côté des bons. Lorsque vous apprenez par exemple que des narco-terroristes occupent les deux tiers du Mali et qu’ils détruisent les mosquées et les tombeaux de saints, mettent le feu à la bibliothèque Ahmed Baba et coupent les mains des gens, votre premier mouvement est d’approuver ceux qui essaient de les mettre hors d’état de nuire. Et lorsqu’on écoute ces jours-ci les prises de position des uns et des autres sur le Mali, on se rend compte de notre difficulté à penser cette énième intervention française en Afrique. J’ai vu l’autre soir sur la 2STV Massaer Diallo l’approuver sans ambages et deux jours plus tard Gadio et Samir Amin en ont fait de même. N’est-ce pas troublant ? Après tout, il s’agit là, quand on en vient à l’analyse des dérives criminelles de ­la Françafrique, de trois intellectuels au-dessus de tout soupçon…­

Est-ce à dire que vous êtes d’accord avec eux ?

Ah non ! Certainement pas. Je les comprends, je n’ai aucun doute quant à leur sincérité mais je ne partage pas leur point de vue. Le danger, à mon humble avis, c’est d’analyser cette guerre comme un fait isolé. Tout le monde la relie à l’agression contre la Libye, mais pas avec autant d’insistance qu’il faudrait. Il ne suffit pas de dire que l’agression contre la Libye est en train de déstabiliser la bande sahélienne et toute l’Afrique de l’Ouest. Il faut la placer, de même que le « printemps arabe », au cœur de la réflexion sur le Nord-Mali. Nous devons peut-être même aller plus loin et nous demander si nous n’aurions pas dû hausser la voix dès le jour où des chars de combat français ont forcé les grilles du palais de Gbagbo. Il était possible, sans forcément soutenir Laurent Gbagbo, de bien faire savoir à Paris qu’une ligne rouge venait d’être franchie. Mais nous avons trop bien appris notre leçon sur la démocratie, on a inventé exprès pour nous des termes comme « bonne gouvernance » - qui donc a jamais entendu parler de la « bonne gouvernance » en Belgique ? – et nous en sommes venus à perdre tout sens des nuances et surtout la capacité d’inscrire des évènements politiques particuliers dans une logique globale.

Dans cette affaire, quels reproches très précis peut-on formuler aujourd‘hui contre la France ?

Ici aussi, il suffit de remonter le fil des évènements. Après avoir assassiné Kadhafi dans les conditions scandaleuses que l’on sait, L’Etat français a cru le moment venu de confier la sous-traitance de la guerre contre Aqmi et le Mujao à la rébellion touarègue. Comme vient de le rappeler Ibrahima Sène dans une réponse à Samir Amin, Paris et Washington décident alors d’aider les Touareg présents en Libye à rentrer lourdement armés au Mali mais, détail important, pas au Niger où on ne veut prendre aucun risque à cause d’Areva. Les Touareg sont ravis de pouvoir concrétiser enfin leur vieux rêve d’indépendance à travers un nouvel Etat de l’Azawad, allié de l’Occident.

Certains medias français se sont alors chargés de « vendre » le projet de ces « hommes bleus du désert » qui se préparent pourtant tout simplement à entrer en guerre contre le Mali. Il suffit de faire un tour dans les archives de France 24 et de RFI pour voir que le MNLA en particulier a été créé de toutes pièces par les services de Sarkozy. Ces stratèges savaient très bien que cela allait se traduire par l’effondrement de l’Etat malien et la partition de son territoire. Ça ne les a pourtant pas fait hésiter une seconde. Juppé s’est ainsi permis de minimiser l’égorgement collectif par les Touareg d’une centaine de soldats et officiers maliens le 24 janvier 2012 à Aguelhok et suggéré la possibilité d’un Azawad souverain au nord. Mais au bout du compte, le MNLA qui n’a pas été à la hauteur des attentes de ses commanditaires face aux jihadistes, s’est pratiquement sabordé, ce qui est d’ailleurs sans doute une première dans l’histoire des mouvements de libération. Dans cette affaire, la France est clairement dans le rôle du pompier pyromane. Tout laisse croire qu’elle va défaire les jihadistes, mais sa victoire coûtera aux Maliens leur Etat et leur honneur.

Qu’entendez-vous par là ?

Je veux juste dire que c’en est fini pour longtemps de l’indépendance du Mali et de sa relative homogénéité territoriale. Il faudrait être bien naïf pour s’imaginer qu’après s’être donné tant de mal pour libérer le Nord, la France va remettre les clefs du pays à Dioncounda Traoré et Maliens et se contenter de grandes effusions d’adieu. Non, le monde ne marche pas ainsi. La France s’est mise en bonne position dans la course aux prodigieuses richesses naturelles du Sahara et on la voit mal laisser tomber la rébellion touarègue qui reste entre ses mains une carte précieuse. Un épisode de cette guerre est passé inaperçu, qui mérite pourtant réflexion : la prise de Kidal. On en a d’abord concédé la « prise » à un MNLA qui n’a plus aucune existence militaire et quelques jours plus tard, le 29 janvier, les soldats français sont entrés seuls dans la ville, n’autorisant pas les forces maliennes à les y accompagner. Iyad Ag Ghali, patron d’Ansar Dine, discrédité par ses accointances avec AQMI et le MUJAO, est presque déjà hors jeu et son rival « modéré » Alghabasse Ag Intalla, chef du MIA, est dans les meilleures dispositions pour trouver un terrain d’entente avec Paris. En somme, les indépendantistes Touareg vont avoir après leur débâcle militaire un contrôle politique sur le nord qu’ils n’ont jamais eu. C’est un formidable paradoxe, mais l’intérêt de l’Occident, c’est un Etat central malien sans prise sur la partie septentrionale du pays. Les pressions ont commencé pour obliger Dioncounda Traoré à négocier avec des Touareg modérés sortis de la manche de Paris et on ne voit pas un président aussi affaibli que Dioncounda Traoré résister à Hollande. Que cela nous plaise ou non, le « printemps arabe » est en train de détacher définitivement l’Afrique du Nord du reste du continent et la « nouvelle frontière » c’est en quelque sorte le Nord-Mali. Cela correspond à un projet stratégique très clair, très cohérent, de l’Occident et il est en train de le mettre en œuvre.

Qu’avez-vous pensé en voyant ces jeunes Maliens brandissant des drapeaux français ?

Certains disent que c’est un montage. Je ne suis pas du tout de cet avis. Ces images disent au contraire l’immense soulagement des Maliens. Ce sont des images particulièrement perturbantes et c’est pour cela que nous devons oser les affronter. La vraie question c’est moins ce qu’il faut penser de l’Etat Français que de nous-mêmes, je veux dire de nous les intellectuels et les politiciens africains. Comment se fait-il que nos populations soient laissées dans un tel état d’abandon ? Ce qui doit nous interpeller tous, ce sont ces images-là : les troupes françaises qui ont occupé ce pays voisin, le Mali, pendant des siècles d’une colonisation barbare, y reviennent cinquante ans après l’indépendance et sont accueillis comme des libérateurs. N’est-ce pas là un sérieux motif de perplexité ? Que pouvait bien valoir, finalement, l’indépendance du Mali ? Qu’a-t-il fait de l’héritage de Modibo Keita ? La question qui se pose en définitive à nous tous, et sans doute avec une force particulière aux anciennes colonies françaises d’Afrique subsaharienne, c’est celle de notre souveraineté nationale. Certains retournements historiques sont durs à avaler et nous y avons tous une part de responsabilité. Mais il m’arrive d’en vouloir surtout à nos historiens ; j’ai parfois l’impression que la plupart de ces brillants esprits ne mettent pas leur connaissance intime de notre passé au service de la compréhension des enjeux du présent. Beaucoup d’entre eux ont pour ainsi dire le nez dans le guidon tandis que d’autres répètent les mêmes phrases depuis des décennies sans paraître se rendre compte des mutations qui n’en finissent pas d’intervenir.

Quelles sont les autres images qui vous ont frappé dans cette guerre ?

Une en particulier : celle de ces gamins maliens au bord des routes, regardant passer les militaires Toubab un peu comme ils le faisaient à l’occasion du Paris-Dakar. Je me suis plusieurs fois demandé ce que ça doit faire dans la tête d’un enfant de voir ça. On a rarement vu une population à ce point ébahie par ce qui se passe chez elle et ne comprenant rien à ce qui est pourtant censé être sa propre guerre. On a parfois le sentiment qu’ils ne savent pas si ce qu’ils ont sous les yeux, et qui est si fou, c’est de la réalité ou juste de la télé.

L’opération Serval ne va-t-elle pas, malgré tout, redorer le blason de la France en Afrique ?

Ce n’est pas impossible mais cela m’étonnerait. Les transports amoureux en direction des soldats français viennent du cœur, mais ils sont passagers. Les véritables objectifs de cette guerre vont être de plus en plus clairs pour les Maliens et, pour eux, le réveil risque d’être douloureux. Ça n’existe nulle part, des forces étrangères sympa. Les medias français peuvent toujours se bercer d’illusions, mais à leur place, je me dirais que la mariée est quand même trop belle ! Et puis, vous savez, l’opération Serval a lieu au moment même où la presse parisienne révèle chaque jour des faits de plus en plus précis prouvant le rôle actif des services français dans l’attentat du 6 avril 1994 qui a déclenché le génocide des Tutsi du Rwanda. L’implication résolue de la France dans le dernier génocide du vingtième siècle est une tâche indélébile sur son honneur, les vivats momentanés de Gao et Tombouctou ne vont pas l’effacer.

Quelles leçons le Mali peut-il tirer de ce conflit ?

Tout d’abord, cela doit être extrêmement dur ces temps-ci d’être un militaire malien. Voici une armée nationale se battant dans son propre pays et dont les morts ne comptent même pas, à l’inverse de celle du pilote français d’hélicoptère, Damien Boiteux, abattu au premier jour des combats. Ce que toutes ces humiliations doivent montrer au Mali, c’est ce qu’une certaine comédie démocratique, destinée surtout à plaire à des parrains étrangers, peut avoir de dérisoire. Le Mali est un cas d’école : cité partout en exemple, il a suffi d’un rien pour qu’il s’effondre. Et on y voit déjà à l’œuvre des mécanismes d’exclusion qui peuvent devenir de plus en plus meurtriers : tout Touareg ou Arabe risque d’être désormais perçu comme un complice des groupes jihadistes ou de la rébellion touarègue. Conscients de ce danger, des intellectuels maliens comme Aminata Dramane Traoré n’ont cessé de tirer la sonnette d’alarme au cours des derniers mois, mais personne n’a voulu les écouter. Les relations entre les différentes communautés du Mali ont toujours été fragiles et la menace d’affrontements raciaux n’a jamais été aussi sérieuse. C’est le moment de dépasser les vieilles rancœurs. Peu de temps après le carnage d’Aguelhok, j’ai eu l’occasion de parler dans un lycée de Bamako. Il y avait des jeunes Touareg dans l’assistance et ils avaient manifestement peur de ce qui pourrait leur arriver un jour ou l’autre. Rien, justement, ne doit leur arriver. Ils n’ont pas à payer pour les crimes de quelques politiciens ambitieux, qui sont d’ailleurs surtout laquais de Paris.

Il se dit partout que la lenteur de la réaction africaine a ouvert un boulevard à la France et l’a même légitimée. Comment peut-on éviter qu’une telle situation ne se reproduise ?

Oui, on a beaucoup critiqué, à juste titre, les atermoiements des Etats africains, mais il faut tout de même comprendre qu’il est suicidaire de s’engager à mains nues dans une guerre aussi complexe. C’est toutefois précisément le reproche qu’on peut faire à nos pays : de ne s’être pas dotés des moyens de se défendre, individuellement ou collectivement. Et ici, on en revient à ce que Cheikh Anta Diop a toujours dit : « La sécurité précède le développement et l’intégration politique précède l’intégration économique. » Son parti, le RND, vient d’ailleurs de le rappeler dans une déclaration sur la guerre au Mali. Sa vie durant, Cheikh Anta Diop a insisté sur la nécessité d’une armée continentale forte. Sa création ne peut évidemment pas être une affaire simple, mais en voyant tous ces soldats ouest africains redevenus des « tirailleurs sénégalais », on a un peu honte et on se dit que sur cette question aussi Cheikh Anta Diop avait vu juste avant tout le monde. Je pense qu’il n’est pas trop tard pour méditer ses propos. Et, soit dit en passant, le président Sall ferait bien de s’en souvenir au moment où il semble vouloir donner une seconde vie au NEPAD.

Cet entretien devait être exclusivement consacré à la situation au Mali, mais je ne peux m’empêcher, en conclusion, de vous demander votre avis sur les audits et la CREI…

Pour moi, c’est tout simple : des milliards ont atterri dans des comptes privés et l’Etat se doit de les réinjecter dans notre économie, quitte à négocier avec les détourneurs mais en se montrant résolu à contraindre les récalcitrants à rendre gorge, par des voies légales, bien entendu. Même Wade devrait être invité à répondre en justice de sa gestion. J’admets que son âge pourrait poser problème par rapport à notre manière de voir les choses au Sénégal, mais on ne doit pas non plus oublier que cela ne l’a pas empêché de vouloir continuer à occuper les lourdes charges de président il y a moins d’un an. Cela dit, on ne développe pas un pays en récupérant de l’argent détourné, on développe un pays en empêchant que l’argent public soit impunément détourné. Or il faut être aveugle pour ne pas voir que la gangrène de la corruption continue à ronger notre société. Tout est monnayé de l’aube au crépuscule. Pourquoi n’en parle-t-on jamais ? Le racket quotidien en pleine rue, au vu et au su de tous, ce n’est que la partie visible de l’iceberg. Je suis convaincu que la plupart des membres du nouveau gouvernement sont des gens honnêtes, mais, dans ce domaine, on ne peut pas s’en remettre à la bonne volonté des personnes. Si le système n’est pas repensé, si le consensus social au sujet de la corruption n’est pas brisé, dans cinq ou dix ans le nouveau pouvoir va dépenser des milliards mais aussi beaucoup d’énergie pour récupérer d’autres milliards détournés par quelques-uns des ministres ou responsables nationaux aujourd’hui en activité. C’est absurde et il est urgent de se dégager de ce cercle vicieux.

Propos recueillis par Souleymane Ndiaye

DIOP Boubacar Boris

* Initialement publié sous le titre « Mali : Le regard de Boubacar Boris Diop » sur Le sénégalais.net
Xuan
Sur faire vivre et renforcer le pcf
Mali : au sujet de la déclaration "lamentable" du PCF


vendredi 8 février 2013
par Jean-Pierre Page






1) A aucun moment la déclaration ne condamne l’intervention française, elle exprime des inquiétudes !
2) On dénonce les islamistes au Mali mais on ferme les yeux sur les islamistes en Syrie qui eux seraient des combattants de la liberté !
3) Dans le cas du Mali on suggère une solution politique dans le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale du Mali pas dans le cas de la Syrie !
4) On partage l’inquiétude des Maliens au sujet des intégristes mais pas au sujet de l’intervention française.
5) On se garde bien de préciser que Denis Allex était un agent secret Français de la DGSE, et on verse des larmes de crocodile sur les familles des otages français.
6) On ne dit pas un mot sur les aspects géostratégiques et en particulier sur les problèmes des réserves de gaz et d’hydrocarbures qui viennent d’être découverts dans cette région.
7) La guerre au Mali prolonge la guerre en Libye, elle obéit aux mêmes objectifs et elle peut s’étendre dans d’autres pays de la région.
8) Sans parler de la menace vis-à-vis de l’Algérie, qui par ailleurs se voit couper l’herbe sous les pieds dans ses initiatives diplomatiques en faveur d’une solution politique par la négociation. Tout cela bien sûr après la visite de Hollande à Alger !
9) Pas un mot sur la violation de la souveraineté de la Somalie dans l’opération sauvetage de l’espion français.
10) Pas un mot sur les victimes civiles maliennes et somaliennes.
11) Il n’ y a rien dans la Charte des Nations Unies qui prévoit ce type d’intervention, d’autant qu’aucun autre pays voisin n’agresse le Mali !
12) Il n’y a aucune proposition de réaction, de protestations, d’initiatives nationales ou internationales en relation avec des partis progressistes Africains !

Jean-Pierre Page
Paru sur le site Collectif Polex

________________________________________
Communiqué du Parti communiste français, le samedi 12 janvier 13 :

Mali : une intervention militaire qui comporte de grands risques…

Le Parti communiste français partage l’inquiétude des maliens devant l’offensive armée des groupes djihadistes vers le sud de leur pays. Ces groupes islamistes radicaux, avec leurs pratiques violentes, ont montré le danger qu’ils représentent pour la dignité humaine, pour les libertés, la justice et la stabilité du Mali et de toute la région.

Le PCF exprime une nouvelle fois son inquiétude devant la nouvelle et grave situation créée par la reprise de la confrontation armée au Mali. L’intervention militaire française comporte de grands risques de guerre et d’enlisement sans véritable solution durable pour le peuple malien et pour la reconstruction du pays. Cette intervention, suscite l’angoisse légitime des familles des otages car la vie de ceux-ci est sérieusement mise en danger. On sait d’ailleurs que Denis Allex, retenu en otage en Somalie, a été assassiné par ses "geôliers" suite à une opération de la DGSE dans la nuit de vendredi à samedi. Cela montre quels sont les périls dramatiques et les limites de ces opérations militaires.

Le PCF rappelle que la réponse à la demande d’aide du Président du Mali aurait du s’inscrire dans le cadre d’une mission de l’ONU et de l’Union africaine, réalisée sous drapeau de l’ONU, par des forces maliennes et africaines, dans le strict respect de la Charte des Nations-Unies, dans les limites imposées par l’exigence de la souveraineté malienne. La France, ancienne puissance coloniale, ne peut apparaître comme voulant poursuivre les pratiques dominatrices de la "Françafrique". Cette intervention militaire n’efface pas la nécessité de la recherche d’une solution politique et d’un dialogue avec les groupes de la rébellion non liés au terrorisme et respectueux de l’intégrité territoriale du Mali. C’est ce que demandent les résolutions de l’ONU.

Le PCF demande que les autorités françaises répondent aux lourdes questions posées par une intervention militaire déclenchée sur décision du Président de la République et engagée sans débat préalable au Parlement.
Xuan
Selon l'ex ambassadeur des USA au Mali, "La France a payé pour ses otages"

La rançon se serait élevée à 12,7 millions d'Euros selon cette vidéo et aurait transité par le gouvernement malien qui se serait largement servi au passage.

Par ailleurs cette somme ne serait qu'une partie de sommes beaucoup plus importantes (89 millions de $) versées depuis plusieurs années.

On peut se demander pourquoi cette info sort maintenant, en passant par une source officielle mais n'engageant plus les USA, qui ressemble surtout à une peau de banane.
Xuan
Déclaration de l'UITBB - Union Internationale des Travailleurs du Bâtiment, du Bois et des Matériaux de Construction

Mauvais œil impérialiste sur le Mali




L'UITBB condamne l'intervention militaire de la France au Mali réalisée avec le soutien logistique et politique des grandes puissances impérialistes, en particulier les États-Unis, l'UE, sous prétexte de combattre le terrorisme et de préserver l'intégrité territoriale du Mali.

Si nous analysons la situation actuelle, nous pourront établir le constat suivant:

Plan de jeu impérialiste

L'impérialisme a une nouvelle fois montré sa voracité en Afrique. Après la Libye, c'est le tour du Mali. Le 11 janvier, la France a lancé une attaque aérienne sur le pays et déployé 2 500 de ses troupes au sol prêtes à l'action. Le motif invoqué est de sauver le pays des intégristes islamistes.

Déjà les rapports font état de victimes civiles. Selon le Haut Commissariat aux réfugiés des Nations unies, quelque 230.000 Maliens ont été déplacés à l'intérieur du pays et en plus 144 500 personnes se sont déjà réfugiées dans les pays voisins.

Le président de la France François Hollande a déclaré que la menace d'une prise de contrôle par des forces islamistes radicales était imminente et qu'il n'avait pas d'autre choix que d'intervenir - pour sauver non seulement le Mali, mais toute l'Afrique occidentale.

Il y a un autre facteur important qui a incité la France à passer à l’action: Lors de l'élection récente au Sénégal, un président de centre-gauche a été élu mettant en échec le candidat pion de la France. La France perd du terrain dans de nombreux pays d'Afrique occidentale à l'exception de la Côte-d'Ivoire.

Activité militaire des États-unis

Les États-Unis sont militairement impliqués au travers de la formation de l'armée malienne depuis 2001. En 2005, les États-unis ont créé le « Partenariat transaharien contre le terrorisme « comprenant 11 pays africains - l'Algérie, le Burkina Faso, la Libye, le Maroc, la Tunisie, le Tchad, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Nigeria et le Sénégal. Chaque année sont organisés des manœuvres militaires conjointes dans la région.

Les intérêts de l'Union européenne

Pour ne pas se laisser distancer, l'Union européenne et notamment la France, l’ancienne puissance coloniale maître de la plupart de ces terres, a aussi un intérêt actif dans cette région. Les mines d'uranium au Niger voisin sont d'un intérêt particulier pour la France, car 78% de sa production d'électricité est basée sur l'énergie nucléaire. En septembre 2011, l'UE a présenté sa version de la « Stratégie pour la sécurité et le développement dans le Sahel » .

Pourquoi le Mali est-il la cible ?

Le Mali occupe une place essentielle pour l'AFRICOM, créé en 2008 et ainsi que pour Pentagone globale MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord) perspectives. Frontières du Mali avec l'Algérie, la Mauritanie, le Burkina Faso, le Sénégal, Côte-d'Ivoire et en Guinée. Le Mali est riche en ressources naturelles telles que or, uranium, bauxite, fer, manganèse, étain et cuivre. Les explorations qui y ont été faites indiquent la présence d’importantes réserves de pétrole dans le nord du Mali.

Le rôle de la Chine

La participation active de la Chine dans cette région est également un sujet de préoccupation croissante pour les États-Unis et l'Union européenne.

La situation dans le pays

La situation intérieure au Mali a également fourni un terrain fertile pour les forces intégristes. La montée du chômage, la baisse des salaires et l'augmentation des prix des céréales et des produits de première nécessité ont créé le mécontentement parmi le peuple. Les intégristes ont profité de cette situation.

Au Mali, les forces progressistes gagnent du terrain. Le pays a été témoin d’une série de protestations et de grèves organisées par la classe ouvrière et des étudiants dans la capitale Bamako.

C'est pourquoi l’UITBB considère qu'il est urgent d'exiger le retrait de toutes les troupes et bases militaires étrangères de l’Afrique de l'Ouest, de soutenir la lutte des forces populaires représentant les travailleurs en faveur d'une solution démocratique et progressiste des problèmes de leur pays, sans ingérence étrangère.

Les ressources naturelles de ces pays appartiennent aux peuples de ces pays et doivent être utilisées pour leur développement!

Les travailleurs et les peuples doivent décider eux-mêmes leur mode de développement, sans ingérence de la part des organisations et des institutions de l'impérialisme.

Il est urgent de mettre en œuvre une solidarité active internationale entre les travailleurs, les syndicats et les populations des pays en développement et les pays développés pour lutter contre les interventions étrangères, y compris la présence des troupes d'agression au Mali, pour un monde sans guerre et sans exploitation.

Le Secrétariat de l'UITBB
Xuan
A propos de la position de Samir Amin, voir : Samir Amin défend l'intervention française au Mali
Sur le même fil, le texte de Bruno Drweski et Jean-Pierre Page dont parle R. Bibeau.
Ce texte affiche d'étonnantes ambigüités sur la possibilité d'une cohabitation pacifique entre l'impérialisme français et la nation malienne, mais il dénonçe fondamentalement les visées néo coloniales françaises et la nature impérialiste de la guerre française.
Par ailleurs il met en relief les contradictions entre les monopoles français et anglo-saxons.


Edité le 06-02-2013 à 17:53:49 par Xuan


Xuan
LA GUERRE DE RECONQUÊTE DU MALI


[email]robertbibeau@hotmail.com[/email]

6.02.2013

http://les7duquebec.org/7-au-front/87816/

La crise économique paupérise les pauvres

La conjoncture malienne n’est pas aussi complexe que l’on voudrait nous le laisser imaginer. Quels sont les ingrédients et la recette de cette bouillabaisse Françafrique ?

La crise économique systémique qui sévit durement dans les pays d’Afrique depuis 2008 a jeté les paysans, les ouvriers et les artisans dans la misère et dans les ornières de l’exil plein de péril. Les puissances impérialistes continuent de rapatrier les profits et d’acheminer les matières premières vers les métropoles cupides, mais elles ne veulent rien entendre des souffrances qu’elles infligent à ces peuples désespérés et elles font tout pour que ces pestiférés demeurent dans ces contrées qu’elles ont affamées et sinistrées.

En conséquence, les marchés, les places publiques, les quartiers, les fleuves et les sentiers d’Afrique sont encombrés d’hommes désœuvrés, en transhumance entre le Sud paupérisé et le Nord, «marche pied» vers l’Europe, cet Eldorado inhumé. Cette main d’œuvre bon marché est prête à tout pour ravitailler leur famille demeurer au foyer.

L’offre de service en bras armés – flibustiers engagés – métayers fusiliers – a de beaucoup augmenté depuis quelques années, au point d’engorgée les agences de recrutement et de renseignement de l’OTAN et de leurs sous-traitants – djihadistes, islamistes, intégristes – et autres pestiférés de cet univers de mercenaires sous-payés.

Le recrutement des exécutants

Tantôt, l’aspirant «terroriste» est recruté et embauché pour un coup fourré de courte durée – cahier des charges spécifié – solde déterminée et autorisation de se payer à même ce qu’il pourra voler aux populations exécutées, ce qui comprend la permission de violer des femmes pour se rassasier. Souvent, ces flibustiers de la modernité s’emparent d’armes sophistiquées pour se préparer à honorer le prochain contrat qui sera attribué par l’OTAN, les États-Unis ou la France. Ils doivent penser à s’équiper pour la prochaine équipée.

Parfois le futur «terroriste» est embauché pour un temps indéterminé. Sa foi dans le Coran étant garant de son recrutement, de son entrainement et de son réengagement. Lavage de cerveau, rhétorique euphorisante anti Occident et le militant est prêt à donner sa vie pour son gourou du moment. En effet, les monopoles miniers criminalisés, les pétrolières polluantes et prévaricatrices, les entreprises manufacturières prédatrices, les représentants des gouvernements néo-colonialistes, les camps militaires retranchés, menaçants comme celui de la banlieue d’Abidjan (43e Bima), tout l’environnement social concourent à accréditer l’idée que l’Occident occupe et vide le continent africain de ses ressources, de sa plus-value et de ses biens.

C’est si vrai que les services secrets américains, français, britanniques, russes s’appuient sur ces sentiments d’aversion-répulsion pour recruter et enflammer le continent africain ravagé.

Les coups d’État approuvés par la «communauté internationale»

Quand un coup de force tordu est terminé, comme en Libye l’été dernier, en Côte d’Ivoire l’année qui a précédée, ces mercenaires – corsaires du désert regroupés en bandes armés anarchiques – sont remerciés par leurs sponsors, mais ils ne désarment pas pour autant. Ils errent à la recherche d’un nouvel engagement, d’un nouveau théâtre d’opération ou l’OTAN, le Qatar, l’Arabie Saoudite, la France ou les États-Unis voudront bien les exfiltrer – les aéroporter – pour une nouvelle «guerre humanitaire». Préférablement loin de la Syrie ou le gouvernement local tient bon et extermine les terroristes infiltrés dans le pays mortifié.

S’ils ne sont pas recrutés, s’ils ne sont pas de corvée, les «djihadistes» de service et les mercenaires sans foi ni loi errent dans le désert en quête de nouvelles proies à leur propre compte, tels des seigneurs de guerre…

Pendant ce temps au Mali

Pendant ce temps au Mali le gouvernement national fantoche de ce pays artificiel dont les frontières ont été dessinées par la France impérialiste il y a cinquante années passées – quand Paris peinait à massacrer les peuples d’Indochine et d’Algérie et ne disposait pas d’assez de troupiers pour exterminer la moitié du continent africain colonisé – en mars 2012, le gouvernement malien était renversé par une révolte de palais à Bamako. Un petit capitaine obscur et imprévisible (major Sanogo) démettait le Président Touré et assignait un nouveau-ex-président, Monsieur Traoré, puis congédiait le Premier Ministre pendant que la bourgeoisie compradore malienne se remplissait les poches à même les «aides» internationales, la solde des soldats détournées, le trafic de drogues, la vente d’armes et autres activités illicites comme toutes les autres bourgeoisies patriotiques d’Afrique sponsorisées par l’Occident, la Russie et la Chine concertées.

Le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA et Ansar Dine) trouvèrent approprié de profiter de la déliquescence de l’État fédéral malien pour s’emparer du contrôle du Nord du pays désertique, sous développé, affamé et oublié par Bamako l’éloignée (1).

Et voilà qu’une caravane de mercenaires terroristes désœuvrés, saqués, passait par-là, de retour de sa croisade de rapine assassine à Tripoli et à Benghazi. Les damnés armés jusqu’aux dents par les soins de la France et de l’OTAN, se trouvèrent disposés à saccager ce pays meurtri dont l’armée nationale laminée n’avait nullement l’idée de se sacrifier pour la patrie des pourris de Mopti et pour préserver les intérêts d’AREVA, de TOTAL, de Sahara Mining, de MDL d’Australie et d’OROMIN du Canada et pour que la France mette la main sur 5% environ de la production d’or dans le monde (production d’or au Mali).

Voici que l’armée malienne de service, ses généraux trafiquants et son capitaine gourmand avaient besoin du soutien de la «mère patrie» pour rétablir l’autorité impérialiste sur leur pays failli. Aussi, une coalition de circonstance fut vite rameutée par la CEDEAO sous la houlette de monsieur Ouattara, le présidentié reconnaissant, co-présidé par Compaoré le dictateur avéré et gracié. Hollande fier de son blanc-seing lança ses hordes meurtrières, bombardiers, blindés motorisés, bombes à fragmentation et drones nouvellement équipés aux trousses des populations désarmées et des mercenaires déglingués et des Touaregs révoltés (MNLA et Ansar Dine) et surtout à la reconquête française des mines d’or maliennes de la Françafrique.

Les «islamistes» de service comprenant enfin le message de leur ex-employeur et futur créancier se retranchèrent dans les montagnes de l’Adrar et de Gouma où ils seront peut-être contenus si les soldats de la force d’intervention africaine se résignent à compléter leur formation et à se présenter au front afin de défendre l’impérialisme français au Mali.

Les meurtriers motorisés d’hier, aujourd’hui retranchés dans les montagnes du Sahel, seront probablement bombardés par les Rafales de la Françafrique, histoire de leur faire observer qu’ils n’ont pas mission d’occuper ou d’administrer les populations et les mines d’or des néo-colonies faillies. Ces tâches bancales sont assignées aux marionnettes désignées et à leurs armées subventionnées après élections truquées, où l’Élysée tranche qui est élu et qui est battu. Que ces mercenaires poltrons «terroristes-islamistes» de service attendent patiemment leur prochain ordre de mission pour attaquer le Niger, le Tchad, la Mauritanie, ou qui sait, l’Algérie, que l’OTAN ou la France leur assigneront en temps voulu.

Pour ce qui a trait aux révoltés Touareg, ils peuvent se maintenir sur leurs terres ancestrales s’ils sont obéissants-repentants, et à condition qu’ils n’embêtent personne et surtout pas les minières (or et uranium) monopolistes qui exploitent la force de travail local et spolient les ressources nationales (2).

De quel côté se ranger ?

Au milieu de ce salmigondis l’intellectuel Samir Amin se défend d’appuyer l’impérialisme français mais se prononce en faveur de l’intervention des impérialistes français qui ont bien raison, dit-il, de réprimander leurs terroristes au chômage et de reprendre le contrôle de leur néo-colonie faillie, mais sans la maintenir comme un État client dominé et exploité suggère-t-il (3). Mais, pourrait-on rétorquer, c’est exactement le but recherché, replacer la néo-colonie en État de marche en tant que courroie de transmission entre les puits de mine et les usines en France métropolitaine.

Deux intellectuels protestent outrés contre leur ami Samir Amin qu’ils réprimandent vertement. Au nom de la «souveraineté» malienne – inexistante comme nous venons de le constater – et au nom de la fraternité entre la bourgeoisie malienne dominée et les capitalistes monopolistes français dominants et occupants, ils écrivent : «(…) et si ces sommes considérables (30 millions d’euros d’effort de guerre français au Mali. NDLR) étaient affectées au développement et à la coopération réelle du Mali avec la France, que resterait-il aux fameux «islamistes», ou aux séparatistes Touaregs, ou à leurs alliés du Qatar et d'ailleurs, comme espace politique pour intervenir?» (4).

Deux questions confrontent ces internationalistes. Pourquoi dénoncer la lutte de libération nationale que mène la bourgeoisie Touareg de l’Azawad et pourquoi dans ce conflit prendre parti en faveur de la bourgeoisie malienne compradore du Sud contre celle du Nord ? Question encore plus importante : que resterait-il comme espace aux impérialistes français pour spolier la plus-value des ouvriers, la rente foncière des paysans, le profit des artisans et les ressources naturelles du Mali si la France se mettait tout à coup à affecter les crédits de l’État bourgeois français au développement et à la coopération fraternelle ? L’État français bourgeois ne verse pas le sang de ses soldats et ne débourse pas de tels montants pour aider le Mali à devenir prospère et indépendant. Si c’était le cas il lui suffirait de se retirer du Mali et d’abandonner à son sort la bourgeoisie compradore qu’elle y a implantée et de cesser d’armer ses flibustiers (5).

Comme vous le comprenez cette guerre de la diplomatie de la canonnière Françafrique au Mali est une querelle de famille entre petits et grands bandits et leurs thuriféraires tous divisés sur les modalités de sujétion du peuple malien. L’Islam, la souveraineté nationale, la coopération équitable et fraternelle, la démocratie, l’emploi, le développement social, la croissance économique, le prix des produits agricoles et le peuple malien ne comptent pour rien dans cette échauffourée entre vauriens.

Les progressistes et les internationalistes du monde entier n’ont qu’à se ranger du côté des paysans, des artisans et des ouvriers du Mali et de leurs familles, la grande majorité de la population malienne qui ne veut pas de cette guerre, ni de l’arbitraire. Souhaitons que les différents peuples regroupés dans cette fédération hétéroclite appelée Mali sauront s’unir et s’armer, et comme l’immense peuple algérien en 1962, chasser la puissance néocoloniale, ses terroristes-islamistes sous-traitants et les larbins nationaux stipendiés.

La France hors du Mali.


robertbibeau@hotmail.com

1. http://fr.wikipedia.org/wiki/Mali
2. http://www.mondialisation.ca/les-veritables-raisons-pour-lesquelles-lallemagne-demande-aux-etats-unis-la-restitution-de-son-or/5321941
3. http://www.m-pep.org/spip.php?article3184
4. http://www.lapenseelibre.org/article-mali-gauche-proguerre-et-recolonisation-reponse-a-samir-amin-n-71-115043888.htmll
5. http://www.mondialisation.ca/la-guerre-civile-au-mali-une-tragedie-a-huis-clos/5321351


Edité le 06-02-2013 à 17:40:53 par Xuan


marquetalia
la france a des prétentions impériales dans son "précarré" d afrique francophone,alors que la grande bretagne a les siennes vers la corne de l afrique-renverser le régime postmaoiste erythréen,contenir al shabab en somalie-tandis que la pologne veut jouer un nouveau role dans l union européenne,en étendant son influence en biélorussie et en ukraine.
Xuan
La guerre actuelle au Mali ne manque pas de surprendre, après quelques cafouillages initiaux, puis des combats "au corps à corps" dont on n'a connu aucune victime, l'armée française poursuit des fantômes au sol et l'aviation ne tire pas sur les fuyards "à cause des otages" paraît-il. Mais sans doute étaient-ils bien à l'abri auparavant ...
Les populations libérées sont sincères, nul ne peut le nier.
A part une bavure mais citée uniquement dans la presse étrangère, chacun tient bien son rôle, même les terroristes. Mais quel est leur rôle précisément ?
 
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