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Xuan
Le Venezuela en question: À propos de Marco Rubio et des Alliances avec la Russie et la Chine


12 août 2017 Robert Bibeau

Par Misión Verdad Source : http://www.Mondialisation.ca . Le 4.08.2017. Mision Verdad

Rien de ce qui se passe dans la géopolitique mondiale n’est étranger au Venezuela. La lutte pour des territoires, des influences et des ressources entre puissances pétrolières, d’état ou privées, maintient notre pays sur le devant de la scène dans cet hémisphère, avec les États-Unis à l’offensive de par leur appui à l’opposition vénézuélienne dans leur désir de renverser le chavisme.

Exxon-Mobil derrière les plans de coup d’État

Ces trois derniers mois de violence se sont inscrits dans le cadre d’une lutte des grandes corporations énergétiques privées pour s’emparer du pétrole et des ressources naturelles sur le territoire vénézuélien. Parmi elles, Exxon-Mobil s’impose comme celle qui a le plus investi pour « le changement de régime » dans le pays.

Deux des hommes politiques les plus belliqueux à l’adresse du Venezuela au sein du Sénat étatsunien sont Marco Rubio et Ed Royce, tous les deux financés par Exxon, tout comme le président Donald Trump qui bénéficie de l’appui financier et politique de la compagnie pétrolière. Les sénateurs, de leur côté, ont fait des sanctions un point clé de leur agenda législatif; ils fournissent également un appui politique et un aval diplomatique à l’agenda du coup d’état qu’opère l’opposition vénézuélienne avec laquelle ils se sont réunis en diverses occasions.
Exxon-Mobil, de la même façon, a exercé des manœuvres de pression pour que soit approuvée une loi au Sénat (des personnalités politiques telles que Marco Rubio, Ileana Ros et Bob Menéndez servant d’opérateurs) qui met en avant le rôle du Département d’État américain dans le financement de groupes d’opposition vénézuéliens (sous le couvert d’ ONG de la « société civile » ) pour quelques 5 millions 500 mille dollars et autres fonds additionnels, dans l’objectif de générer de la violence au Venezuela. Tout en appuyant, dans le même temps, « les organisations régionales engagées dans le développement des réformes au Venezuela, en particulier l’Organisation des États Américains (OEA) », et en étendant les appuis de l’Initiative de Sécurité Énergétique dans la Caraïbe afin d’avoir une incidence négative sur les alliances politiques et pétrolières du Venezuela avec les pays caribéens.

L’actuel secrétaire d’État, chef de la politique extérieure des Etats-Unis, est l’ex-directeur exécutif de Exxon-Mobil, Rex Tillerson . Les intérêts de la compagnie et l’attitude ouvertement favorable à un coup d’état au Venezuela de la part de la diplomatie « gringa » prennent un accent plus « va-t-en guerre » avec Tillerson à la tête.



Les menaces de Marco Rubio

Les États-Unis ont tenté d’établir un siège international contre le Venezuela depuis différentes zones pour atteindre l’objectif final, enlever le chavisme du pouvoir. Contribuer à un encerclement politique et diplomatique à travers l’OEA, sous la tutelle du pouvoir états-unien et avec Luis Almagro à sa tête, a été décisif, autant que l’annonce et l’application de sanctions économiques et financières de la part du Sénat et du Département du Trésor.
Cependant l’encerclement international n’a pu se concrétiser. Les alliances que maintient le Venezuela avec la Caraïbe et d’autres pays hors de l’hémisphère mais aussi importants que la Russie et la Chine, sont parvenues, pour le moment, à atténuer les conséquences du siège multifactoriel.

Pour cela il serait prévu d’attaquer directement le cœur économique du Venezuela: l’industrie du pétrole, représentée par la compagnie d’état PDVSA. Le 4 juin l’agence britannique Reuters laissa filtrer que la Maison Blanche étudiait la possibilité d’un embargo ou d’une interdiction sur l’importation de pétrole vénézuélien depuis les Etats-Unis, ce qui renforcerait le siège imposé pour faire pression sur le Gouvernement Bolivarien et, surtout, sur la population vénézuélienne dans l’actuel contexte de blocages de rues et d’intervention.

Au cours de la matinée du 11 juillet le sénateur Marco Rubio (Exxon) a confirmé la possibilité de voir les Etats-Unis appliquer de nouvelles et « sévères sanctions » à l’encontre du Venezuela si les demandes états-uniennes ne sont pas parfaitement tenues.



L’éventualité que les « sévères sanctions » puissent s’appliquer contre l’industrie vénézuélienne du pétrole est plausible avec Rubio comme porte-parole sur ces mesures.



Manoeuvres « gringas » contre le Venezuela

En mars de cette année le chef du Commando Sur, Kurt Tidd, a déclaré devant leSénat des Etats-Unis que la Russie, la Chine et l’Iran « voient l’espace économique, politique et de sécurité latino-américain comme une opportunité pour atteindre des objectifs de longue haleine et pour promouvoir leurs intérêts, lesquels ne peuvent être compatibles avec les nôtres ni avec ceux de nos associés » . Les Etats-Unis voient en ces pays une menace pour leurs intérêts en Amérique Latine, par conséquent leur objectif de sanctions contre Pdvsa pourrait être une tentative d’intimider et d’effrayer des entreprises (surtout russes et chinoises) afin qu’elles n’investissent pas au Venezuela, dans le but de renforcer le blocus financier contre le pays.

C’est ainsi que huit magistrats, le président du Tribunal Suprême de Justice inclus, ont également été sanctionnés par les Etats-Unis en vertu des clauses 155 y 156, alors supprimées. La 156, entre autres attributions, déléguait au pouvoir exécutif la mise en place d’entreprises mixtes compte tenu de l’état de manque de respect de l’Assemblée Nationale, chargée, à l’origine, de ce type de responsabilités.



La compagnie nationale du pétrole (PDVSA) dans le collimateur

En réponse à ces mesures prises par les Etats-Unis, Pdvsa a annoncé le 9 juin l’installation du Secrétariat de la Commission Mixte de Haut Niveau entre la Chine et le Venezuela, où « ont été signés divers accords pour la création d’une société mixte chargée de consolider la mise en fonctionnement de la raffinerie Nanhai, située dans la zone sud du pays asiatique » .

Et la note de presse continue ainsi : « L’accord passé entre Petróleos de Venezuela, S.A. (PDVSA) et la Corporation Nationale du Pétrole de Chine (CNPC) envisage le début des opérations de cette raffinerie pour la fin 2020, avec une capacité de traitement de près de 400 mille barils de pétrole par jour, principalement du brut vénézuélien Merey 16. En supplément, elle traitera 120 mille barils de brut léger en provenance d’Iran, de pays arabes et de nations voisines de la Chine » .

Par ailleurs, le 30 juin PVSA a annoncé que la compagnie d’état inaugurait la base opérationnelle de Perforosven, une nouvelle entreprise mixte entre la Russie et le Venezuela, située sur la commune de San José de Guanipa de l’état de Anzoátegui, dans le bloc Ayacucho de la Faja Petrolífera (la bande pétrolifère) de l’Orénoque Hugo Chávez.
Le président de Pdvsa, Eulogio del Pino, a déclaré « cette alliance stratégique incorpore 108 nouveaux emplois, avec un capital investi de 16 millions de dollars répartis sur 4 forages qui produiront à court et moyen terme 800 mille barils de brut, ceci dans le cadre de Motor Hidrocarburos ». Ainsi Rosneft, la principale compagnie pétrolière russe, atteint les 6 accords nationaux avec le Venezuela, trois d’entre eux situés dans la Faja.

Une telle manœuvre, qui élargit à d’autres niveaux la coopération énergétique et partant, politique, entre la Russie et le Venezuela, est, entre autres choses, une réponse à la stratégie de blocus et de coup d’état développée par Exxon-Mobil contre le Venezuela. Les russes, qui constituent le plus grand exportateur de pétrole du monde et le troisième en réserves, ont manifesté le rejet de tout type d’ « ingérence destructive » dans les affaires internes du pays.

Géopolitique en mouvement

La politique de nationalisation de la Faja Petrolífera del Orinoco del presidente Hugo Chávez (la Ceinture Pétrolifière de l’Orénoque du président Hugo Chavez) a eu comme conséquence l’incapacité pour Exxon-Mobil de remplir les conditions pour demeurer dans la zone et de là, sa sortie du pays. Le tableau suivant illustre la répartition des entreprises mixtes, à l’exception du dernier et troisième projet entamé entre Rosneff et Pdvsa.



L’arrêt de ses opérations au Venezuela (2007) lui a causé, selon le dénommé « coût occasionnel », une perte en extraction de près 200 mille barils par jour, c’est-à-dire que pour un prix moyen de 100 dollars le baril, l’on peut calculer que la compagnie pétrolière états-unienne n’a plus touché, sur 10 ans, la somme de plus de 73 mille millions de dollars en revenus nets.

En raison de ses pertes économiques, du manque de réserves, de la diminution de son influence dans la zone avec le Venezuela à sa tête, avec en plus la coopération énergétique et politique que protège le pays avec la Russie et la Chine, voilà ce qui fait que Exxon-Mobil canalise sa violence et l’engage dans un coup d’état à travers le financement et l’extorsion politique.

La guerre au Venezuela, par conséquent, ne peut s’expliquer par le seul affrontement de forces locales mais par le combat géopolitique qui a pour nœud du conflit les ressources énergétiques. Les menaces de Marco Rubio et les pouvoirs réels qui sont derrière sa personne sont le signe de la pression qu’ils sont prêts à exercer pour empêcher que les alliances avec la Russie et la Chine ne s’étendent.



Article original en espagnol : Venezuela en disputa: sobre Marco Rubio y las alianzas con Rusia y China, Mision Verdad, 12 juillet 2017
Traduction : Michele Elichirigoity , Venezuela Infos

La source originale de cet article est Mision Verdad
Copyright © Misión Verdad, Mision Verdad, 2017
Xuan
Ce n'est pas la première fois que Bibeau défend ce genre de théories. Il a posté de nombreux articles sur ce forum, que nous n'avons pas tous critiqués faute de temps.

Il y a dans cet article beaucoup d’indications pertinentes et instructives, en particulier dans les notes le renvoi à celui du site de Bibeau « Le Venezuela en question: À propos de Marco Rubio et des Alliances avec la Russie et la Chine » (article repris ci-dessous).
Les manœuvres impérialistes US sont très clairement décrites.
Il y apparaît aussi que la Russie et la Chine soutiennent commercialement le Venezuela contre les visées des monopoles pétroliers comme Exxon. Or on sait que pour Bibeau il ne s'agit que d'intérêts impérialistes concurrents, ce qui éclaire un peu ses intentions.

On pourrait croire en lisant Bibeau que les USA soutiennent les grands propriétaires fonciers et la bourgeoisie compradore par simple amitié :
« Ils en appelèrent à leur ami et protecteur étatsunien afin qu’il leur donne un coup de main pour mettre fin à ce « gaspillage » de capital en faveur des « vaut rien » des bidons villes » .
L’intervention et la subversion organisées par les USA ont pour objectif fondamental la protection de leurs intérêts impérialistes et non de la bourgeoisie compradore.

Ensuite il fait feu sur la « petite bourgeoisie nationaliste et gauchiste », les « réformistes » , la « go-gauche » quand il s’agit - comme il l’indique lui-même très justement - des intérêts d’une fraction du capital vénézuélien.
Mais contrairement à la la bourgeoisie compradore qui représente des intérêts féodaux et impérialistes, la particularité de la fraction nationale de la bourgeoisie est qu’elle s’oppose à l’impérialisme.
De ce fait ces intérêts sont communs pour une part à ceux du peuple vénézuélien, tandis que Bibeau s’attache à mettre en avant les aspects antagoniques.
Enfin à supposer que la Chine et la Russie aient pour objectif une domination impérialiste au Venezuela, leur rôle actuel est positif parce qu'il brise l'hégémonisme US. Sinon le Venezuela n'aurait plus qu'à courber l'échine.
Dans le passé l'impérialisme US a balayé les colonialismes français et anglais pour prendre leur place, et ceci n'a pas empêché l'indépendance du Vietnam par exemple.

Quelles que soient les péripéties du mouvement de libération vénézuélien, ses réussites et ses échecs (et a fortiori évidemment si la classe ouvrière en prend la direction), l’impérialisme et le féodalisme sont condamnés à disparaître, tandis que le Venezuela trouvera la voie de l’émancipation et à terme du socialisme.
Tu as dû lire aussi dans « Matérialisme dialectique et historique »
« Pour la méthode dialectique, ce qui importe avant tout, ce n'est pas ce qui à un moment donné paraît stable, mais commence déjà à dépérir ; ce qui importe avant tout, c'est ce qui naît et se développe si même, à un moment donné, la chose semble instable, car selon la méthode dialectique, il n'y a d'invincible que ce qui naît et se développe. »

Le point de vue unilatéral de Bibeau aboutit exactement à l’inverse. C’est au moment où la bourgeoisie compradore et l’impérialisme US fomentent la sédition et menacent d’une intervention armée qu’il juge pertinent de démontrer l’échec inévitable de la révolution bolivarienne « sous l’œil indolent de la population pauvre des Barrios » . Bibeau va à contre sens de l'histoire parce que c'est l'hégémonisme US qui est battu en brèche.

Quant à sa conclusion en forme d’Apocalypse rédemptrice, où une « véritable révolution sociale prolétarienne mondiale » triompherait miraculeusement au terme d’une « sévère guerre nucléaire » , on est dans le délire mystique : table rase et on repart à zéro, après un tel désastre il faut croire que les capitalistes reconnaîtront leurs méfaits et que la classe ouvrière mondiale unie comme un seul homme prendra le pouvoir partout à la fois…
Pas la peine de bâcher la "gauche" radicale pour tomber si bas.


Edité le 16-08-2017 à 19:20:05 par Xuan


Jo Limaille
Ce texte de Robert Bibeau me semble nettement néo-trotskiste.
Il attaque la «révolution bolivarienne», (bourgeoise nationale bien sûr et donc inconséquente), alors qu’elle affronte violemment, et l’impérialisme US et occidental, et la réaction intérieure.
Puis tout benoitement il en appelle à la révolution mondiale du prolétariat.

LE VENEZUELA, AU CRÉPUSCULE DE LA « RÉVOLUTION BOLIVARIENNE »

Bibeau.robert@videotron.ca Éditeur http://www.les7duquebec.com

16.08.2017

L’ARTICLE EST DISPONIBLE SUR LE WEBMAGAZINE http://www.les7duquebec.com/7-au-front/le-venezuela-au-crepuscule-de-la-revolution-bolivarienne/

En 1998, une faction du capital vénézuélien, s’appuyant sur l’armée et bénéficiant de l’appui d’une large portion de la petite bourgeoisie nationaliste et gauchiste (charger de mobiliser la population pauvre des Barrios), a porté au pouvoir « El Comandante » Hugo Chavez après deux coups d’État ratés. Afin de consolider son pouvoir chancelant, Hugo Chavez a financé, à même la rente pétrolière nationalisée, un train de mesures sociales (crèches, écoles, enseignement supérieur, dispensaires, médicaments, aides alimentaires, etc.) programme parlementaire qu’il a qualifié de « Révolution ». « La Révolution bolivarienne est le nom donné par ses partisans au mouvement de réformes et de redistribution de la rente pétrolière initié par Hugo Chávez au Venezuela après son arrivée au pouvoir » (1).

C’est via le développement de ces services publics que la petite-bourgeoisie de gauche trouva à s’employer et à stopper sa migration à l’étranger. Ce type de services est courant dans les pays industriels avancés, mais inexistants, pour les pauvres du moins, dans les pays capitalistes « émergents ». Hugo Chavez a présenté cette mise à niveau des services sociaux nationaux comme une Révolution sociale populiste – un peu comme « l’Équipe du tonnerre » au Québec réalisa la « Révolution tranquille » dans les années soixante (1960). Après une phase de « take off », une économie industrielle capitaliste en expansion réclame toujours une telle mise à niveau afin d’assurer la formation des travailleurs et la reproduction d’une force de travail de plus en plus dispendieuse parce que qualifiée. Ce que reconnaissent les experts gauchisants qui étudient la « Révolution bolivarienne » en tant que modèle de modernisation du mode de production capitaliste sur le continent latino-américain : « Au-delà du seul Venezuela, l'étude de la révolution bolivarienne est d'autant plus intéressante, qu'elle a amorcé le passage à gauche de nombreux pays d'Amérique latine en ce début de XXIe siècle, occasionnant des changements profonds et inédits à travers le continent, avec plus ou moins de succès selon les cas » (2).

Évidemment, les latifundiaires et une fraction du grand capital vénézuélien (pétrolier notamment), incapable de comprendre que la paix sociale et leur expansion mondiale réclamaient cette mise à niveaux des services sociaux, s’insurgèrent contre ces « largesses » faites aux populaces démunies qu’ils avaient l’habitude d’affamer ou de réprimer. Ces riches, ignares, ne comprenaient pas que s’il est possible de faire exterminer par l’armée un million de paysans ruraux isolés, il en va autrement quand il s’agit de massacrer un million de prolétaires urbains solidarisés. Toujours est-il que les latifundiaires et une partie des capitalistes vénézuéliens organisèrent contre le pouvoir bourgeois bolivarien coups d’État et insurrections à répétition. Ils en appelèrent à leur ami et protecteur étatsunien afin qu’il leur donne un coup de main pour mettre fin à ce « gaspillage » de capital en faveur des « vaut rien » des bidons villes (3). Hugo Chavez, porter par les cours élevés du pétrole, n’eut aucun mal à imposer son pouvoir au nom de sa classe sociale. Ainsi, le pétrole contribue pour 25% du PIB du pays et pour 95% des entrées de devises (4). Cependant, à sa mort en 2013, « El Comandante » laissait une économie vénézuélienne en difficulté et son successeur Nicolas Maduro vécu le cataclysme du baril de pétrole à 50 dollars US. Le gouvernement des réformistes bolivariens se retrouva en fort mauvaise posture vis-à-vis ses créanciers internationaux comme en fait foi cet extrait : « En janvier 2015, le site Dolar Today [archive] (dont l'accès est interdit par le gouvernement vénézuélien) annonce un taux de change de 180 VEF pour 1 USD sur le marché noir, ce qui correspondrait à une dépréciation de près de 98% de la valeur de la monnaie locale en 12 ans. Le secteur privé détient 70 % de l’économie. Selon le FMI, l'inflation pourrait bondir à 2068 % en 2018 après 720 % en 2017 ; le PIB vénézuélien devrait se contracter de 12 % en 2017 après une chute de 18 % en 2016. Selon les autorités colombiennes, 300 000 Vénézuéliens ont fui leur pays pour se réfugier en Colombie… » (5)

Comme elle le fait dans chaque pays capitaliste « émergent », la faction réactionnaire du capital mondial profita de cette conjoncture économique défavorable pour ébranler la pseudo « Révolution bolivarienne » et reprendre le pouvoir sous l’œil indolent de la population pauvre des Barrios indifférente au fait de se voir couper les services sociaux par Maduro, le capitaliste de gauche, ou par les capitalistes de droite. Le prolétariat vénézuélien venait de comprendre que sous le capitalisme en phase impérialiste ces soi-disant « acquis sociaux » ne sont jamais acquis, ni en pays pauvres ni en pays riches. Le prolétariat doit mener une guerre permanente pour défendre ses conditions de vie et de travail. Depuis lors, la petite-bourgeoisie gauchiste mondiale monte aux barricades afin de préserver et prolonger la vie de son plus récent « miracle » réformiste électoraliste qui s’effrite comme tous les précédents gouvernements nationaleux – chauvinistes – progressistes de l’histoire…le prochain pourrait bien être la Bolivie de Morales ou la Corée du Nord de Kim Jong Il, ou un autre…

Le truc de l’Assemblée constituante (référendum que le prolétariat vénézuélien a boudé ne sauvera pas la gouvernance de la gauche vénézuélienne bêlante pas plus qu’éventuellement elle ne sauvera le pouvoir réformiste de Mélenchon en France, ou le pouvoir « solidaire réformiste » au Québec; bref, partout où la go-gauche propose de partager le pouvoir des riches en faisant croire au « peuple » qu’il détient un pouvoir quelconque au bout de son crayon de votation ou en présence d'une assemblée constituante paralysante. Le prolétariat vénézuélien, comme les autres contingents du prolétariat international, ne feront pas l’économie d’une véritable révolution sociale prolétarienne mondiale, probablement après une sévère guerre nucléaire… malheureusement.

NOTES

(1) https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9volution_bolivarienne
(2) http://www.communcommune.com/2017/08/venezuela-revolution-bolivarienne-de-bolivar-a-maduro.html
http://www.les7duquebec.com/7-dailleurs-2-2/le-venezuela-en-question-a-propos-de-marco-rubio-et-des-alliances-avec-la-russie-et-la-chine/ http://www.les7duquebec.com/7-de-garde-2/selon-une-etude-du-pentagone-lempire-americain-est-en-train-de-seffondrer/
https://fr.wikipedia.org/wiki/Venezuela#.C3.89conomie
https://fr.wikipedia.org/wiki/Venezuela#.C3.89conomie


Edité le 16-08-2017 à 18:43:33 par Jo Limaille


Jo Limaille
Je connaissais ces textes (et d’autres) de Staline sur cette question et c’est en partie cela, qui m’a permis de me démarquer des camarades grecs sur la question syrienne.
Les explications de Xuan éclaire encore mieux la question.


Edité le 15-08-2017 à 21:02:29 par Jo Limaille


Xuan
De la démocratie nouvelle - extrait :

… « un changement se produisit dans la révolution démocratique bourgeoise en Chine après qu'eut éclaté en 1914 la première guerre mondiale impérialiste et que la Révolution d'Octobre en Russie eut fondé en 1917 un Etat socialiste sur un sixième du globe.

Avant ces événements, la révolution démocratique bourgeoise chinoise relevait de l'ancienne catégorie, celle de la révolution démocratique bourgeoise mondiale, dont elle constituait une partie.
Depuis ces événements, elle est entrée dans une nouvelle catégorie de révolution démocratique bourgeoise, et, par rapport à l'ensemble du front de la révolution, elle fait partie de la révolution socialiste prolétarienne mondiale.

Pourquoi? Parce que la première guerre mondiale impérialiste et la première révolution socialiste victorieuse, la Révolution d'Octobre, ont changé tout le cours de l'histoire universelle, dont elles ont inauguré une ère nouvelle.

A l'époque où le front du capitalisme mondial s'est effondré sur une partie du globe (soit un sixième de la surface terrestre) et où il a révélé pleinement sa décadence partout ailleurs, à l'époque où ce qui reste du monde capitaliste ne peut subsister sans dépendre davantage des colonies et des semi colonies, à l'époque où un Etat socialiste a été créé et a proclamé sa volonté de soutenir le mouvement de libération dans toutes les colonies et semi colonies, à l'époque, enfin, où le prolétariat des pays capitalistes se dégage de plus en plus de l'influence social-impérialiste des partis social-démocrates et se déclare prêt à soutenir le mouvement de libération des pays coloniaux et semi coloniaux, à une telle époque, toute révolution qui, dans une colonie ou semi colonie, est dirigée contre l'impérialisme, c'est-à-dire contre la bourgeoisie internationale ou le capitalisme international, ne relève plus désormais de la vieille catégorie, celle de la révolution démocratique bourgeoise mondiale, mais de la nouvelle catégorie; elle ne fait plus partie de l'ancienne révolution mondiale bourgeoise ou capitaliste, mais de la nouvelle révolution mondiale, la révolution mondiale socialiste prolétarienne.

Cette colonie ou semi colonie en révolution ne peut plus être considérée comme une alliée du front contrerévolutionnaire du capitalisme mondial; elle est devenue une alliée du front révolutionnaire du socialisme mondial.

Dans sa première étape ou première phase, la révolution dans une colonie ou semicolonie reste essentiellement, par son caractère social, une révolution démocratique bourgeoise, et ses revendications tendent objectivement à frayer la voie au développement du capitalisme; néanmoins, elle n'est déjà plus une révolution de type ancien, dirigée par la bourgeoisie et se proposant d'établir une société capitaliste et un Etat de dictature bourgeoise, mais une révolution de type nouveau, dirigée par le prolétariat et se proposant d'établir, à cette première étape, une société de démocratie nouvelle et un Etat de dictature conjointe de toutes les classes révolutionnaires.

Donc, elle sert en fait à frayer une voie plus large encore au développement du socialisme. Dans sa marche, elle peut parcourir plusieurs stades intermédiaires, en raison des changements intervenus dans le camp de l'ennemi comme dans les rangs de ses propres alliés, mais son caractère fondamental reste inchangé. Une telle révolution s'attaque aux fondements mêmes de l'impérialisme, c'est pourquoi ce dernier ne l'admet pas, mais la combat. En revanche, elle est approuvée par le socialisme et reçoit l'aide de l'Etat socialiste et du prolétariat international socialiste. Elle devient donc nécessairement une partie de la révolution mondiale socialiste prolétarienne.

La "révolution mondiale" n'est plus celle de l'ancien type l'ancienne révolution mondiale bourgeoise est depuis longtemps révolue; c'est une nouvelle révolution mondiale, la révolution mondiale socialiste.

De même, "une partie" ne désigne plus une partie de l'ancienne révolution bourgeoise, mais une partie de la nouvelle révolution socialiste.

C'est là un immense changement, un changement qui n'a son pareil ni dans l'histoire de la Chine ni dans l'histoire du monde. Cette thèse juste avancée par les communistes chinois est fondée sur la théorie de Staline.

Déjà, en 1918, dans un article commémorant le premier anniversaire de la Révolution d'Octobre, Staline écrivait: L'immense portée mondiale de la Révolution d'Octobre consiste surtout en ceci, qu'elle a:

1° élargi le cadre de la question nationale, l'a transformée, de question particulière de la lutte contre l'oppression nationale en Europe, en question générale de l'affranchissement des peuples opprimés, des colonies et semicolonies du joug de l'impérialisme;
2° ouvert de larges possibilités et des voies efficaces pour cet affranchissement, facilitant ainsi considérablement leur libération aux peuples opprimés d'Occident et d'Orient, les entraînant dans la voie commune d'une lutte victorieuse contre l'impérialisme;
3° jeté par là même un pont entre l'Occident socialiste et l'Orient asservi, créant contre l'impérialisme mondial un nouveau front de révolutions qui s'étend des prolétaires d'Occident aux peuples opprimés de l'Orient, en passant par la révolution russe (5).

Depuis, Staline a maintes fois développé la théorie selon laquelle les révolutions dans les colonies et les semicolonies se sont dissociées de la révolution de l'ancienne catégorie pour devenir une partie de la révolution socialiste prolétarienne.

C'est dans un article publié le 30 juin 1925, à propos d'une controverse avec les nationalistes yougoslaves de l'époque, qu'il a exposé cette théorie avec le plus de clarté et de précision. Cet article, intitulé "Encore une fois sur la question nationale", figure dans un livre traduit par Tchang Tchongche et publié sous le titre Staline sur la question nationale. On y lit le passage suivant:

« Sémitch se réfère à un passage de la brochure de Staline: Le Marxisme et la question nationale, écrite à la fin de 1912. Il y est dit que "la lutte nationale dans les conditions du capitalisme ascendant est une lutte des classes bourgeoises entre elles".
Sémitch veut apparemment suggérer ainsi que sa formule pour définir la portée sociale du mouvement national dans les conditions historiques présentes est juste.
Mais la brochure de Staline a été écrite avant la guerre impérialiste, quand la question nationale n'était pas encore dans la conception des marxistes une question d'une portée mondiale et que la revendication fondamentale des marxistes relative au droit de libre disposition était considérée non comme une partie de la révolution prolétarienne, mais comme une partie de la révolution démocratique bourgeoise.

Il serait ridicule de ne pas voir que, depuis, la situation internationale s'est transformée radicalement; que la guerre, d'une part, et la Révolution d'Octobre en Russie, de l'autre, ont transformé la question nationale en faisant d'un élément de la révolution démocratique bourgeoise un élément de la révolution socialiste prolétarienne.
Déjà en octobre 1916, dans son article: "Le Bilan de la discussion sur le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes", Lénine disait que le point essentiel de la question nationale relatif au droit des peuples à disposer d'eux-mêmes avait cessé d'être une partie du mouvement démocratique général, qu'il était déjà devenu partie intégrante de la révolution socialiste prolétarienne générale. Je ne parle même pas des écrits ultérieurs sur la question nationale, dus à Lénine comme à d'autres représentants du communisme russe.

Quelle signification peut avoir la référence de Sémitch à tel passage de la brochure de Staline, écrite dans la période de la révolution démocratique bourgeoise en Russie, maintenant que, en vertu de la nouvelle situation historique, nous sommes entrés dans une nouvelle époque, celle de la révolution prolétarienne?
Elle peut signifier seulement que Sémitch fait des citations en dehors de l'espace et du temps, sans aucun rapport avec la situation historique vivante, et viole par là les lois élémentaires de la dialectique, et qu'il ne tient aucun compte du fait qu'une chose juste dans telles circonstances historiques peut se révéler fausse dans telles autres circonstances historiques ."


D'où l'on voit qu'il y a deux types de révolution mondiale.

Le premier appartient à la catégorie bourgeoise ou capitaliste. Son temps est depuis longtemps révolu; il a pris fin dès 1914, quand éclata la première guerre mondiale impérialiste, et plus particulièrement en 1917, quand eut lieu la Révolution d'Octobre en Russie.

Depuis, a commencé le second type de révolution mondiale, la révolution mondiale socialiste prolétarienne. Elle a pour forces principales le prolétariat des pays capitalistes et pour alliés les peuples opprimés des colonies et des semicolonies.

Peu importe, chez les peuples opprimés, quelles classes, quels partis ou individus participent à la révolution, et peu importe qu'ils soient conscients ou non de ce que nous venons d'exposer, qu'ils le comprennent ou non, il suffit qu'ils s'opposent à l'impérialisme pour que leur révolution devienne une partie de la révolution mondiale socialiste prolétarienne et qu'ils en soient les alliés.»

[Mao Tsé-toung - La démocratie nouvelle - janvier 1940 - IV. La révolution chinoise est une partie de la révolution mondiale]
Xuan
Cette conception métaphysique du KKE refuse de voir les deux aspects contradictoires de la bourgeoisie nationale, de pratiquer le matérialisme-dialectique. Et effectivement les conséquences politiques ne sont pas anodines.
En apparence de gauche, cette conception conduit en fait les partis communistes à l’isolement sur la question nationale et sur la lutte anti-impérialiste. En France ce sont les souverainistes et les fascistes qui ont tenu le haut du pavé dans la lutte contre l’impérialisme US, pendant qu’on pataugeait dans le caniveau, tiraillés entre l’opportunisme envers les souverainistes et le rejet total des régimes « totalitaires », c’est-à-dire l’opportunisme envers la social-démocratie atlantiste.
Je ne parle même pas de la gauche radicale qui tourne sa veste à chaque courant d’air.

Nous avons critiqué à plusieurs reprises les rouge-bruns et le chauvinisme, il est nécessaire de tracer une ligne rouge entre anti-impérialistes et souverainistes bourgeois.
De la même façon les thèses, issues en dernier ressort des positions erronées du PTA, aboutissent à nous paralyser sur ce terrain. On ne peut pas parler de position d’avant-garde dans ces conditions.

___________________



Naturellement il est juste de souligner que la bourgeoisie exploite la classe ouvrière et opprime le peuple. Cela vaut pour le Venezuela comme pour la Syrie. En Chine populaire, les capitalistes, même s’ils acceptent les lois socialistes, font des profits et exploitent aussi la classe ouvrière. C’est le caractère universel de la bourgeoisie.
Par conséquent dans les anciennes colonies et les pays émergents, les partis communistes -s’ils ont pour objectif le socialisme - prennent la tête de la lutte de classe pour le socialisme et de la lutte pour l’indépendance contre l’impérialisme, et ne s’en remettent pas à la bourgeoisie fut-elle nationale. Tout ceci est clair et le KKE le souligne à juste titre.

Par contre refuser de voir que ces bourgeoisies s’opposent réellement à l’impérialisme est soit de l’aveuglement soit de la malhonnêteté. Cette opposition constitue le caractère spécifique des bourgeoisies nationales, opposé au caractère impérialiste propre aux puissances occidentales.
Si on n’établit aucune différence entre ces bourgeoisies nationales et les bourgeoisies des pays impérialistes, si on ne reconnaît pas les caractères spécifiques de ces bourgeoisies, alors il n’y a aucune raison de parler de « guerre impérialiste » contre la Syrie, il s’agirait de guerre « inter-impérialiste » entre le bloc occidental et le bloc Syrie-Russie, dans laquelle les communistes n’ont pas à prendre parti. Du reste le KKE définit la Russie et la Chine comme des pays impérialistes n’est-ce pas ?

Or le KKE est bien obligé de reconnaître que la subversion et les menaces des USA sont de l’impérialisme, et qu’il ne s’agit pas d’un conflit « inter-impérialiste », qui l’ignore encore ? Même le gouvernement brésilien de Temer a dénoncé la menace d’intervention de Trump au Venezuela.
Et pour quelle raison ce revirement ? C’est que l’impérialisme interdit à toutes les bourgeoisies nationales n’importe forme de développement et qu’elles finissent forcément par s’y opposer, pas par « progressisme » ou « patriotisme » mais parce que c’est leur intérêt.
De même ce n’est pas parce que la bourgeoisie nationale syrienne était liée à l’URSS qu’elle s’est opposée à l’impérialisme US dans les années 2010, mais parce que les USA ont voulu la renverser en pratiquant la subversion et le terrorisme. Et l’Irak ? Et la Libye ? Pareil : subversion, guerre, terrorisme c’est le comportement des USA, et il entraîne nécessairement son contraire, la lutte anti impérialiste. L’URSS a joué un rôle moteur dans les luttes anticoloniales, mais aujourd’hui l’URSS n’existe plus et ces luttes continuent, alors quelle en est la cause sinon la contradiction entre impérialisme et développement des économies nationales ?

Par conséquent la théorie du KKE est bancale. D’ailleurs il est remarquable que le texte des camarades grecs sur la Syrie (début 2016) ne parle pas un instant de l’action du gouvernement syrien face au terrorisme mais uniquement des communistes syriens. Or qui dirige l’armée syrienne, qui combat Daesh et rétablit l’unité nationale de la Syrie, sinon la bourgeoisie syrienne ? Et peut-on ignorer ce fait pourtant évident sous prétexte qu’il s’agit d’une bourgeoisie qui exploite la classe ouvrière et opprime son peuple ?

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Non seulement cette position est erronée maintenant, mais c’est aussi un vieux riblon dans l’histoire du mouvement communiste international.

Après la guerre de 14 et la victoire des soviets, la révolution démocratique bourgeoise a changé de nature. C’est ce qu’expliquent Staline et Mao dans de « la démocratie nouvelle » (voir extrait à la suite).

La révolution démocratique bourgeoise a historiquement pris fin parce que l’impérialisme s’était partagé le monde, ne laissant aucune place à un nouveau venu. D’autre part la révolution bolchévique a définitivement signé la fin de la révolution démocratique bourgeoise. Elle a donc été remplacée par la révolution de démocratie nouvelle : en s’opposant à l’impérialisme les révolutions nationales sont devenues une partie de la révolution prolétarienne mondiale.

« Peu importe, chez les peuples opprimés, quelles classes, quels partis ou individus participent à la révolution, et peu importe qu'ils soient conscients ou non de ce que nous venons d'exposer, qu'ils le comprennent ou non, il suffit qu'ils s'opposent à l'impérialisme pour que leur révolution devienne une partie de la révolution mondiale socialiste prolétarienne et qu'ils en soient les alliés.»

Peut-on affirmer qu’avec la restauration du capitalisme en URSS la roue de l’histoire soit repartie en sens inverse ? Que l’ère des révolutions démocratiques bourgeoises soit revenue ?
Certainement pas, et nous voyons que les révolutions nationales, qui se poursuivent sous la forme de la lutte économique pour le développement et l’indépendance, ne peuvent faire autrement que de s’opposer à l’impérialisme. De ce fait elles sont nécessairement alliées de la révolution prolétarienne.

Est-ce que la lutte du peuple et de la nation syrienne n’ont pas fait reculer Obama, Fabius et Hollande ? Est-ce que la fermeté du gouvernement vénézuélien n’a pas contraint Trump à tomber le masque et à se discréditer chez ses propres alliés ? Est-ce que l’impasse où se trouve l’administration US n’étale pas au grand jour les contradictions irréconciliables de ce pays ? Est-ce que la fin de l’hégémonisme US ne favorise pas la révolution prolétarienne aux USA et chez nous ?
Sur ce point j’aimerais que le KKE dise quelque chose de clair mais ce n’est pas le cas, et pour cause parce que sa théorie n’est qu’un château de cartes.

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Une question reste en suspens : lorsque ces pays émergents se seront développés jusqu’à un certain point, que l’hégémonisme US aura de gré ou de force cédé la place à un monde multipolaire, que deviendront les relations internationales ?
Soit les partis communistes parviendront à conduire leurs peuples dans la voie du socialisme, soit de nouveaux pays industrialisés chercheront à dominer une région ou davantage.
Il ne faut pas verser dans l’angélisme, là où un impérialisme s’en va une place reste disponible pour un autre comme au jeu de taquin, et un pays émergent peut devenir impérialiste dès lors qu’aucune puissance ne s’y oppose.
Nous n’en savons pas davantage sinon qu’un tel impérialisme ne pourrait pas se développer dans les mêmes conditions que les impérialismes occidentaux.

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Mais dans tous les cas, à l’heure actuelle il est erroné de gommer les différences entre pays impérialistes et pays opprimés par l’impérialisme, en faisant valoir que la bourgeoisie est dans les deux cas à leur tête, puis reconnaître qu’il s’agit de luttes anti impérialistes mais sans admettre le rôle de ces bourgeoisies nationales, puis qualifier la Chine et la Russie de puissances impérialistes opposées à d’autres alors qu’elles constituent le principal appui des luttes nationales précisément.
Les positions du KKE sont incohérentes parce qu’elles reposent sur les thèses du PTA et que ces thèses sont battues en brèche par les faits.


Edité le 15-08-2017 à 20:00:42 par Xuan


Jo Limaille
Résolution du Parlement européen sur Cuba: plan d'infiltration organisé pour les monopoles UE. (KKE 04.07.2017) (Traduction de l’Anglais : Nic Enet).

Au cours de la session plénière à Strasbourg, le député européen, Kostas Papadakis du KKE, a fait une intervention sur la résolution du Parlement européen concernant l ' « Accord de dialogue politique et de coopération UE-Cuba » et nous avons constaté ce qui suit :
« La résolution inacceptable promue par l'UE et le Parlement européen est un plan organisé qui conduit à l'infiltration des monopoles de l’UE, la mise en place de mécanismes réactionnaires et d’ONG à Cuba. Et l’embargo des États-Unis et les interventions de l'UE sont dirigées contre le peuple cubain.
L'UE et ses gouvernements des guerres impérialistes et des interventions, des 20 millions de chômeurs officiels, des dizaines de millions de personnes vivant en dessous du seuil de la pauvreté, sortent leurs griffes à propos des droits de l'homme du peuple cubain, qui depuis des décennies a éliminé le chômage, a exprimé la nécessité d’abolir l'exploitation de l'homme par l'homme. Dans un pays qui, malgré les sanctions, connaît des réalisations qui sont impossibles à atteindre pour les pays capitalistes en Amérique latine et dans les Caraïbes.
Nous dénonçons le blocus de longue date de l'impérialisme américain et les interventions de l'UE contre Cuba. Nous sommes fermement au côté du peuple cubain et nous exprimons notre solidarité avec la révolution cubaine».

http://inter.kke.gr/en/articles/European-Parliament-Resolution-on-Cuba-organized-infiltration-plan-for-the-EU-monopolies/


Edité le 15-08-2017 à 00:20:53 par Jo Limaille


Jo Limaille
Si on lit bien l’ensemble du texte des camarades grecs (KKE) sur la Syrie, on s’aperçoit qu’ils sont empêtrés dans leurs propres contradictions.

http://inter.kke.gr/fr/articles/LEQUATION-MILITAIRE-POLITIQUE-EN-SYRIE/

Et comme dirait l’un de mes amis : «un point de vue métaphysique a des conséquences politiques».
Jo Limaille
En fait il existe bien un texte des camarades grecs sur la Syrie (début 2016). Il permet de ne pas s’égarer dans des analyses erronées. Et il se permet même quelques entorses à sa ligne (qui n’est peut-être pas si dénuée de nuances que nous le pensons).
Extrait : "Par conséquent, pour faire bref sur cette question, on peut dire que le caractère d'un pouvoir ne se définit pas à partir des épithètes cosmétiques “servile aux étrangers” ou “patriotique” que quelqu'un ou lui-même utilise, mais à partir de la classe ayant le pouvoir, la classe à laquelle appartiennent les moyens de production. La Syrie n'en est pas une exception. Il s'agit d'un état capitaliste où le pouvoir se trouve entre les mains de la classe bourgeoise, l'attitude de laquelle, surtout après le renversement du socialisme dans l'URSS, a préparé entre autres le “terrain” pour les développements actuels, dans le sens que la Syrie participait dans le système impérialiste mondial, qu'elle a implémenté des réformes structurelles dans le but de mieux s'intégrer dans l'économie capitaliste internationale, d'ailleurs sans hésiter à s'attaquer à des conquêtes des couches ouvrières, populaires et qu'elle s'est, enfin, mêlée dans les contradictions monopolistes pour le partage des marchés capitalistes.
Bien sûr, il ne nous échappe pas de vue que, en développant lors de dernières décennies les relations économiques et politiques avec l'Union Soviétique, sans être coupé de la coopération avec des pays capitalistes, le régime syrien s'est opposé de temps en temps, à des plans impérialistes dans la région, qu'il a soutenu la cause juste du peuple palestinien, qu'il a confronté Israël, qui occupe d'ailleurs toujours des terres syriennes depuis la guerre de six jours en 1967. Nous comprenons parfaitement que, aujourd'hui, l'affaiblissement de ces forces politiques dont le Président Assad a dirigé, ou même son renversement, pourraient conduire à de nouvelles guerres et interventions impérialistes.
Nous sommes contre la guerre impérialiste, nous appelons à l'organisation de la lutte du peuple contre l'implication du pays dans cette guerre, contre l'utilisation du sol, de la mer et de l'air de notre pays comme une “rampe de lancement” pour l'agression contre des terrains étrangers et contre la participation des forces armées grecques. Pour cette raison, nous nous opposons aux choix et aux plans de la classe bourgeoise de notre pays, que le gouvernement sert quand il se déclare prêt de pousser la Grèce dans la guerre impérialiste sous le prétexte de vouloir “combattre le terrorisme”.
Nous exprimons notre solidarité au mouvement communiste en Syrie, qui, clairement, ne pourrait pas rester indifférent face à l'intervention impérialiste étrangère qui se déroule dans son pays actuellement ni face aux projets d'occupation et de scission du pays. En analysant l'expérience historique des mouvements ouvrier et communiste, grec et international, nous croyons, par ailleurs, que la lutte de chaque peuple peut avoir un résultat substantiel dans la mesure où elle sera liée à la lutte pour une patrie sans les capitalistes, hors de toute coalition impérialiste, une patrie où la classe ouvrière sera au pouvoir, le propriétaire des moyens de production et de la richesse qu'elle produit. C'est la seule voie pour mettre fin à ces causes socio-économiques et politiques qui sont responsables pour les formes les plus répugnantes de la gestion capitaliste, telles que le fascisme et les assassins de l'État Islamique.»
http://inter.kke.gr/fr/articles/LEQUATION-MILITAIRE-POLITIQUE-EN-SYRIE/
Xuan
Merci pour ce complément Nic


Edité le 14-08-2017 à 13:10:18 par Xuan


 
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