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Xuan
Je reviens sur ce sujet pour signaler la revue échanges communistes, déjà citée sur ce site http://cercles.communistes.free.fr/rcc/publi.php?idArticle=2021_12_29_echangescommunistes1

Ce numéro présente les positions du Rassemblement Communiste, du PRCF, du PCRF et de l'ANC sur l'UE, notamment le lien entre la sortie de l'Europe et la révolution socialiste.

En contrepoint la position de Gilles Mercier parue sur le réseau faire vivre :

Réponse à jacques Sapir

Samedi 15 janvier 2022, par Gilles Mercier
Non, Monsieur Jacques Sapir, la raison de rester dans l’euro n’est nullement politique mais économique. L’euro est une monnaie découplée des Etats. Elle confère au Capital la liberté absolue de se mouvoir dans la zone de la monnaie unique en fonction du cout de la force de travail et des divers avantages que lui offre les Etats de la zone.
La monnaie unique est le fruit d’une évolution étalée sur une quarantaine d’année qui a abouti à la monnaie commune puis à la monnaie unique. Avec le passage à la monnaie unique, la spéculation sur les taux de change s’est déplacée sur les taux d’intérêt.

La puissance d’une monnaie est celle de son économie. L’euro est un faux nez du Mark comme l’était l’Ecu. La RFA n’a cessé de réévaluer sa monnaie au détriment des autres monnaies européennes car ses entreprises étaient en mesure d’imposer à leurs clients de payer leurs achats en Mark en non en dollars n’ayant pas de concurrents compte tenu de la qualité de leurs productions.
L’Allemagne maintenant réunifiée est toujours un pays de production de haut de gamme et de moyenne gamme.
La France c’est un choix de son patronat qui date de bien avant l’Euro est un pays contrairement à l’Allemagne dont le capital est à dominante financière. C’est aussi le cas de la Grande Bretagne.
La France et la Grande Bretagne n’ont cessé de se désindustrialiser. L’Allemagne s’est fait jeter de l’Afrique par la France et la Grande Bretagne à l’issue du traité de Versailles, elle n’a pas eu d’empire colonial. Comme conséquence de sa responsabilité dans le déclenchement de la deuxième guerre mondiale, elle n’a pu développer une industrie militaire conséquente.
De ce fait son économie est uniquement civile et centrée sur son territoire national. Le Japon après 1945 se trouvait dans une situation identique. Ces deux pays sont devenus des puissances industrielles civiles majeures imposant leurs technologies par la qualité de leurs productions.

La France est un pays de production essentiellement de moyenne gamme qui ne peut être compétitif qu’en diminuant ses couts de production. D’où les délocalisations successives dans les pays où la force de travail ne coute pas cher.
Ce n’est pas en sortant de l’Euro que la nature du capitalisme français changera. La Grande Bretagne est sortie de l’Union européenne, le sort des salariés britanniques ne s’est pas amélioré pour autant et le pays n’est pas en cours de réindustrialisation.

Il faut sortir de l’idée que l’UE imposerait ses choix au Etats. Affirmer comme Jacques Sapir que « le Choix de rester dans l’euro est un choix essentiellement politique qui sous-tend un objectif implicite jamais présenté aux Français de dissolution de la Nation dans un cadre fédéral » n’est pas sérieux. Il n’y a pas de capitalisme sans Etat national. Le capital se contrefout de la Nation, mais pas de l’Etat national sans lequel il n’existerait pas. Pour qu’il y ait un Etat fédéral européen il faut que la compétition entre les entreprises et entre les Etats ait disparu, en clair que le capitalisme ait disparu.
Mais, le capitalisme, c’est par nature la compétition. Les Etats européens sont en compétition entre eux pour attirer le capital financier et industriel. Le crédit d’impôt recherche français avec ses 7 milliards en est un exemple.

Il n’y a pas qu’une seule place financière en Europe, mais plusieurs qui sont en concurrence. Il n’y a pas de politique industrielle commune. Il n’y a pas de politique étrangère européenne, car chaque Etat a sa zone d’influence. Les discussions entre la France l’Allemagne et l’Espagne pour l’avion de combat successeur du Rafale sont particulièrement difficiles pour le partage de la propriété intellectuelle, le partage des taches, etc. De leur côté, la Finlande et la Belgique ont fait le choix du F35 américain, l’Italie du futur Tempest Britannique.
La plupart des pays de l’UE préfère rester sous parapluie américain que d’avoir un politique européenne souveraine car elle poserait de facto la question de savoir quel (s) pays en sera (seront) le(s) leader(s). Pour qu’il y ait un Etat fédéral, il faut que tous les Etats soient solidaires entre eux, notamment au niveau financier, ce qui n’est pas le cas comme l’a démontré le défaut de paiement de la Grèce. Or tous les Etats de l’UE sont confrontés à leur dette qui ne cesse de progresser. Et ce problème est d’autant plus crucial pour ceux dont l’Industrie est insuffisamment développée. D’où les lignes de faille entre les Etats dits frugaux autour de l’Allemagne et ceux du Sud de l’Europe, la France occupant une position intermédiaire.

Contrairement au discours « bisounours » du secteur Economie et Politique du PCF, il ne peut pas y avoir un autre euro. Comme l’Euro n’est pas la monnaie d’un Etat, mais d’une association d’Etats, son avenir est lié au devenir de cette association. C’est à dire fédéralisme ou éclatement.

La solution n’est pas de sortir de l’Euro, car cela aura pour conséquence immédiate la dévaluation de la monnaie nationale. Elle est au niveau de la lutte de classe de chaque Etat.
Revenir aux monnaies nationales ne changerait rien à la faiblesse du capital français face à son concurrent allemand.
Le problème de l’euro (y rester ou en sortir) est jusqu’à maintenant particulièrement mal posé.
La monnaie est le rapport social par référence. L’euro marque la domination absolue du Capital en Europe. Il faut mettre fin à sa domination. Ceci se fera Etat par Etat par la lutte de classe.

La bourgeoisie doit être dégagée de la conduite de l’Etat. Pour que l’Etat ne soit plus au service du Capital, il faut que le gouvernement qui gère l’Etat ait la maitrise des flux de capitaux. Sans cette maitrise il est impossible de forcer le patronat à réinvestir en France. Cette maitrise ne peut être acquise avec une monnaie extérieure à l’Etat. Sans monnaie nationale, le gouvernement ne peut être en mesure de mener une quelconque politique économique. La Banque centrale nationale doit être sous le contrôle du gouvernement. Mais pour protéger la monnaie nationale de la spéculation, son cours doit être forcé. Sont alors posées les bases de la réindustrialisation et par la même du renforcement de la monnaie nationale.


Edité le 21-01-2022 à 20:30:31 par Xuan


Xuan
Quelques temps plus tard...après le baisse relative de l'euro de 1,3 à 1,1 $, et une atténuation des conséquences due à la baisse des cours du pétrole, qui s'est pris une grosse claque ?
Le MEDEF ou bien les masses ?

Cet article du Figaro dit un mot sur le renchérissement des produits high tech dû à la baisse relative de l'euro:



Télés, PC, smartphones et tablettes : les prix flambent de 15%


17/04/2015

INFO LE FIGARO - L'électronique grand public est frappée de plein fouet par la hausse du dollar face à l'euro. Une hausse de 15 %, c'est 63 euros de plus sur le prix moyen d'un téléviseur, qui est de 420 euros.

vidéo

Cela ne s'était pas vu depuis plus d'une décennie. Les prix des téléviseurs vont augmenter de près de 15 %, ceux des PC, de 6 % à 15 %. Même chose pour les smartphones et les tablettes. L'électronique grand public est frappée de plein fouet par la hausse du dollar face à l'euro.

Une hausse de 15 %, c'est 63 euros de plus sur le prix moyen d'un téléviseur, qui est de 420 euros. Et pour les télés dernier cri, avec la 4K (ultra-haute définition) à 1 500 euros, le surcoût peut atteindre 225 euros. Les prix des composants ont beau baisser chaque année, cela ne suffit plus à compenser la faiblesse de l'euro face au dollar. Les prix des smartphones et des tablettes vont eux aussi grimper. Les nouveautés de la rentrée devraient être les plus impactées.

De même, pour équiper ses enfants en PC, mieux vaut ne pas attendre le mois de septembre! Là encore les plus fortes hausses seront de 15 % environ. «Certains types de produits tout simplement vont disparaître. Dans les conditions actuelles du marché, un PC portable avec un écran de 15 pouces à 250 euros n'est plus viable économiquement» , ajoute Angelo d'Ambrosio, le patron d'Acer France. «Pour maintenir les prix des ordinateurs à des niveaux attractifs, certains fabricants vont tout simplement revoir les spécificités à la baisse» , précise Isabelle Durand, analyste chez Gartner.

Apple moins cher à New York

Il sera toujours possible de trouver un PC avec 1 tera de mémoire pour 399 euros, mais il n'aura probablement plus de carte graphique dédiée. Autre facteur aggravant pour les PC: une évolution de l'offre commerciale chez Microsoft. Les licences Windows étaient moins chères quand Bing était le moteur de recherche par défaut. La fin de cette offre va aussi peser sur le prix des PC.
Chez Apple, il devient plus intéressant d'aller effectuer ses achats à New York, surtout si on vise l'Apple Watch à 18.000 euros. Les Américains la payent 17.000 dollars, soit 15.836 euros au cours actuel! Les taxes ne suffisent pas à expliquer cette différence. L'écart est moins impressionnant pour l'Apple Watch Sport d'entrée de gamme, à 399 euros en France et 349 dollars (325 euros) outre-Atlantique. La différence ne permet pas de payer le billet d'avion.

Les produits ont beau être fabriqués en Asie, c'est un marché où tout se traite en dollars
Éric Novel, patron de Panasonic France

«Les produits ont beau être fabriqués en Asie, c'est un marché où tout se traite en dollars» , explique Éric Novel, le patron de Panasonic France. Même les prix des produits fabriqués en Europe de l'Est sont fixés en dollars … alors fatalement, quand l'euro dévisse, la note grimpe pour les consommateurs européens. En un an, leur monnaie a perdu 25 % de sa valeur. Impossible de tenir les prix en euros dans ces conditions. «Les marges sont tellement faibles qu'on ne peut pas maintenir nos tarifs» , note un acteur du secteur. Les fabricants ont commencé à répercuter ces hausses aux distributeurs. Les premiers effets sont déjà perceptibles dans les rayons.

Seul secteur qui échappe à cette envolée des prix: la photo et particulièrement le haut de gamme fabriqué au Japon. L'euro a mieux résisté face au yen et, pour le moment, les prix n'ont pas été impactés par l'évolution des monnaies.


Edité le 02-06-2015 à 22:51:54 par Xuan


Xuan
Mon commentaire :

Mais à part la question du capitalisme ou du socialisme, il faut aussi se demander si une dévaluation apporterait des « avancées partielles » et si « le MEDEF se prendrait alors une belle claque » , ou bien si la hausse des prix en France et la hausse des profits à l’exportation n’avantage pas le grand patronat à notre détriment.

Les économistes au service du patronat cherchent à justifier la baisse du coût du travail, soit par la "dévaluation interne" c’est-à-dire l’austérité, la baisse des salaires réels et des pensions, soit par la "dévaluation externe" c’est-à-dire la dévaluation de la monnaie, la hausse des prix à l’importation et des profits à l’export.
Dans ce cas la baisse relative des salaires remplace la baisse absolue. Que cette dévaluation soit réalisée avec l’euro ou avec le franc ne change rien au fond.


Edité le 27-07-2013 à 16:04:11 par Xuan


Xuan
Le commentaire de pam :

Il me semble qu’il faut faire attention au "ou ou"... comme si le mouvement historique se résumait à "ou la révolution par le renversement du pouvoir de la bourgeoisie, ou le maintien du capitalisme"...

Une chose est de ne jamais oublier que toute victoire dans le capitalisme est toujours provisoire et sera remis en cause rapidement, qu’il ne suffit pas d’accumuler des victoires pour mettre en cause le coeur de la domination capitaliste, et qu’il faut bien créer les conditions de cette rupture révolutionnaire dans la domination de classe...

mais cela ne doit pas nous conduire à négliger les avancées partielles, qui ne mettent pas encore en cause le coeur du pouvoir, la propriété des grands moyens de production et d’échange, mais qui peuvent être des points d’appui pour faire bouger le rapport des forces général au bénéfice des luttes, et surtout de faire bouger le rapport des forces sur cette question du pouvoir...

Il suffit de penser aux communes par exemple, qui ont été pour les communistes un outil de mobilisation populaire, de mise en cause à une échelle locale, mais avec parfois un grand retentissement politique. C’est d’ailleurs un bon exemple car elles ont aussi été pour une part un biais "d’institutionnalisation" du PCF et pour certains de ses élus et dirigeants, du piège de l’acceptation du système... Reste que le "communisme municipal" est un fait historique qui a été et qui peut rester encore un élément positif des rapports de forces pour les luttes de classe. C’est d’ailleurs bien pour cela qu’ils s’attaquent aux communes avec les métropoles et que nous devons donc en faire une grande bataille...

Revenons à l’UE. Personne ne pense que la sortie de l’Euro serait en soi un pas vers le socialisme. Mais il est par contre clair que le discours inverse de "l’Europe Sociale" est une terrible impasse qui enferme le mouvement populaire dans l’acceptation du capitalisme.

Et ce que nous devons chercher à mieux porter, à mieux faire comprendre, et ce que tente de faire l’appel des assises, c’est en quoi une rupture de la France avec l’UE peut être une avancée partielle qui aide à poser la question du socialisme, du renversement de la bourgeoisie, et je pense qu’il est évident aujourd’hui, que, comme avec le référendum en 2005, un mouvement populaire pour les 4 sorties comme dit le PRCF serait un choc positif pour les luttes de classe.... et qu’une sortie de l’Euro de la France, même sous le capitalisme, serait un bouleversement politique dans lequel beaucoup de forces sociales "proeuropéennes" se retrouveraient déconsidérées.

Comment ne pas voir par exemple que le MEDEF se prendrait alors une belle claque... Certes, comme en 45, et encore plus vite, car ce ne serait certainement pas de la même ampleur, il retournerait sa veste, et continuerait à diriger dans le nouveau contexte. Mais pour la classe ouvrière, quelle superbe occasion de se lever et de dire "capitalisme, dégage"... pour les communistes, quelle occasion de démontrer la nature de la mondialisation capitaliste, la nécessité d’y répondre par un réel internationalisme, et donc par la souveraineté populaire contre la bourgeoisie...

Bien sûr, personne ne dit que le processus serait simple, ni tranquille, mais ce serait une fenêtre historique et dans tous les cas, ce sont les luttes de classe qui la font... et les luttes actuelles des entreprises posent toutes la question de la réponse à la mondialisation capitaliste, à la dictature capitaliste européenne, et de la nécessité d’un état qui assume son rôle pour la défense du travail...
Xuan
Mon commentaire :

Salut Robert,

poursuivons le débat « dans la Drôme », comme tu dis.

En effet la dette s’alourdit toujours plus en Europe, au point que même aux Echos on envisage de la passer à la trappe.

Des économistes s’interrogent aussi sur l’utilité de ce qu’ils appellent la « dévaluation interne » , c’est-à-dire la baisse des salaires et des pensions, et envisagent la « dévaluation externe » ou dévaluation tout court, soit de l’euro, soit de la monnaie nationale après une sortie de l’euro.

Mais il faut préciser dans quelles conditions peut s’effectuer la sortie de l’euro :

1 - La sortie de l’euro dans le cadre du socialisme et sous l’autorité du pouvoir prolétarien, avec tous les garde-fous et mesures de « salut public » et de rétorsion « dictatoriales » qui s’imposent.

2 - La dévaluation de l’euro, ou bien le retour au franc et sa dévaluation, dans le cadre du capitalisme.

Ici, la finalité de l’opération est de favoriser la compétitivité des entreprises exportatrices, principalement le CAC 40.
Pour cela au lieu de baisser directement les salaires réels, une dévaluation de 25 %, provoque une baisse relative des salaires par la hausse des prix des produits importés et une hausse des profits à l’export.
La suppression de la TICPE – à condition qu’elle soit appliquée - permettrait d’amortir (et non d’annuler) la hausse du prix de l’essence mais avec un effet bien moindre pour le fuel domestique et pour les transports qui en sont partiellement exonérés (pêche, transport fluvial, transport public, agriculture, transport routier, etc.).
La hausse des prix ne s’applique pas qu’aux carburants mais à l’ensemble des marchandises importées, de façon à développer la production française, mais en définitive sur le dos des salariés.

Après on peut toujours envisager des mesures drastiques pour maintenir le niveau relatif des salaires, hausser le SMIC, bloquer les prix, réquisitionner, punir la spéculation, nationaliser les banques, contrôler les marges des importateurs, etc. à la fin ça nous ramène au cas n° 1 :

La sortie de l’euro dans le cadre du socialisme et sous l’autorité du pouvoir prolétarien.
Xuan
Un article paru sur le site faire vivre et renforcer le pcf

Arguments dans le débat nécessaire sur l’Euro


Euro, ça discute dans la Drôme...
mercredi 24 juillet 2013
par Robert Brun




Les six du secteur économique et Levy, Nikonoff, Danglot, Lafontaine, Todd, Lordon, Sapir, Delaunay, etc, le débat sur l’euro est lancé, pas toujours sereinement, mais il existe. Il demande toutefois à être élargi parce qu’il ne s’agit pas d’un débat technique mais d’un débat politique. Sortir de l’euro ou un autre euro est une question de stratégie sur laquelle chaque communiste, chaque citoyen, peut avoir une opinion valable.

Pour ma part je viens de participer à des assises sur la crise du capitalisme, l’UE et l’euro, avec une centaine de camarades se réclamant de l’idéal communiste. Disons le tout net, la nécessité de sortir de l’euro pour commencé à sortir de l’austérité était très largement partagée.

Pour contribuer à la réflexion, je vous propose quelques arguments.

Tout d’abord, l’Europe est composée de 52 pays et l’UE n’atteint pas les 30. Ce qui caractérise cette différence, c’est la nature de la construction Européenne. Depuis le traité de Rome en 1957, elle est capitaliste, puis libérale, elle demeure le rempart contre l’aspiration des peuples au progrès social, rien ne doit venir contrarier la liberté des marchés et l’accumulation de la richesse.

Notons aussi que loin d’être un pôle de résistance à l’égard de la puissance Américaine, elle est au contraire, née de la guerre froide, pour conforter le camp du système capitaliste, conforter l’alliance Atlantique et l’OTAN, conforter le système de contrôle des communications sur toute la planète. La pantalonnade des protestations contre les écoutes des USA à l’égard de leurs alliés, le refus du survol de la France par l’avion d’Evo Moralès et le refus d’accorder l’asile politique à Snowden sont significatifs.

Comme d’autres impérialismes, l’UE est un vassal de l’impérialisme le plus puissant, malgré quelques contradictions secondaires. Son but est une union fédérale, ayant un gouvernement administrant l’ensemble des pays de la petite Europe. Ce second objectif d’un gouvernement économique européen ayant été rendu public le 30 Mai par François Hollande et Angela Merkel, il doit être discuté par le conseil en décembre.

Les moyens à la disposition de l’UE sont :

- Les traités tous adoptés d’un commun accord entre les droites et les sociaux démocrates, même quand les peuples les refusaient.
- La stratégie de Lisbonne de faire de l’UE l’économie la plus compétitive du monde, avec deux axes, faire baisser le coup du travail et dégager les entreprises et les états de la protection sociale.
- Intégrer la CES au processus. Sa secrétaire Bernadette Signol demandant lors de la réunion des "partenaires sociaux" préalable au sommet des 27 et 28 juin : "Que compter vous faire pour que le syndicat européen puisse sans fléchir, continuer à défendre le projet européen ?".
- Initier et financer des partis politiques supra nationaux pour donner une légitimité politique à la démarche fédérale.

Dans un éditorial de "Ouest France" du 28 juin 2012, Christian Lequesne, directeur du Ceri Sciences PO Paris, explique au bon peuple de l’ouest : "La mise en œuvre d’une solidarité financière au sein de la zone euro, implique la mise en place d’une politique budgétaire de nature fédérale" .

> Dans ces conditions rapidement brossées est-il possible de rassembler à l’intérieur de la petite Europe telle qu’elle est, des forces suffisantes pour inverser un processus puissant qui s’accélère et dont les peuples sont tenus à l’écart ? Ni l’histoire, le peuple européen n’existant pas, la situation de chaque pays des 27/28 est très différente, ni la réalité contemporaine, la concurrence se substituant largement à la solidarité, ni les objectifs modérés, voire consensuels des organisations censées représenter les intérêts des populations à ce niveau, ne permettent d’envisager une résistance conséquente.

> Il ne me parait pas exact non plus de prétendre que l’idée d’un autre euro progresse partout à gauche. Un sondage Gallup publié le 5 Juin montre au contraire que les populations, à un niveau significatif, souhaitent sortir de l’UE, 35 % pour la France par exemple. En Grèce Syriza vient d’être l’objet d’une scission, l’objectif de la nouvelle organisation : sortir de l’euro. Dans les élections les partis critiques à l’égard de l’UE et de l’euro font souvent des percées, les dirigeants de l’UE reconnaissent ce rejet populaire et ils s’inquiètent.

> La sortie de l’euro serait elle la catastrophe annoncée par les partisans de son maintien, fut-il "autre" ? Plus d’un économiste progressiste dément ce scénario !

> Par exemple, 85% du montant de la dette Française est émis dans des contrats de droits Français à rembourser dans la monnaie ayant cours dans notre pays. L’incidence sur les 15% restant ne serait que de 3,75% et non de 25%. Pour les importations de carburants, le prix importé ne représente que 25% du prix que nous payons, une très large marge existe pour atténuer, voir annuler, l’impact à la consommation. etc.

> La catastrophe annoncée n’est elle pas déjà en cours avec l’euro ?

> La question n’est pas de revenir au passé, mais de stopper cette catastrophe au niveau ou chaque peuple peut l’arrêter, c’est à dire au niveau national.

> L’Islande, l’Argentine, notamment ont décidé de maitriser leur économie et pour cela de maitriser leur monnaie et même de ne pas rembourser tout ou partie de leur dette. Leurs population ne s’en plaigne pas au contraire.

> Abandonner la bataille pour un autre euro, c’est peut être abandonner une chimère ! mais c’est surtout se donner la possibilité de reconquérir la souveraineté nationale qui est le seul moyen pour un peuple de maitriser son destin s’il le décide et de pouvoir changer de politique et même de changer de société. Tous les exemples de progrès viennent des peuples et non des superstructures et encore moins des superstructures technocratiques ou la démocratie est un vain mot.

> Les coopérations souhaitables non seulement au niveau continental, mais au niveau de la planète toute entière et particulièrement avec les pays du tiers monde suppose que des peuples libres et indépendant décident de l’objet de leur coopération dans un cadre mutuellement avantageux à l’opposé des politiques de l’UE et des institutions issues des accords de Bretton Wood.

Robert Brun
Xuan
On peut voir le débat sur la sortie de l'Euro entre Sapir et Mélenchon à arrêt sur image le 4 juillet 2013 :
http://www.les-crises.fr/debat-sapir-melenchon/

[également sur le blog de Sapir russeurope]

Sapir se place d'emblée dans la perspective de dévaluer le Franc dès la sortie de l'Euro.
On observera que Mélenchon n'est pas choqué par les conséquences de cette dévaluation sur le pouvoir d'achat des masses.

« vive l’inflation » dit Mélenchon, en ajoutant que ceux qui perdent sont les rentiers et qu'en gros on s'en fout.
Mélenchon se moque aussi sans doute que le prix du gazole passe de 1, 30 € à 1,4 € (en tenant compte de 70 % de taxes, ce qui amortit la facture).
Mais lorsque Sapir envisage froidement une dévaluation de 25 %, on imagine aisément quelle serait la hausse des prix pour tous les produits d'importation.

Là encore cela n'émeut pas Mélenchon qui propose d'y ajouter l'augmentation des droits de douane, qu'il appelle un "protectionnisme solidaire" .
Xuan
Ce dernier article a aussi fait l'objet de courriers auprès d'organisations ou de camarades qui se réclament du marxisme-léninisme. Il a rencontré des échos favorables mais aussi des critiques :

______________________




Cher Camarade

Bien que je sois d’accord avec toi que ce n’est que le socialisme qui peut résoudre les problèmes de la classe ouvrière et de la société en général, néanmoins, je pense que toute action qui tend, même partiellement, à aller dans la bonne direction mérite d’être écouté et même soutenue. Par exemple on peut être d’accord avec le M’PEP, et les autres interlocuteurs sur la question de l’euro, tout en s’opposant au M’PEP pour sa volonté d’agir comme une béquille pour le Parti socialiste aux prochaines élections et en aucun cas s’identifier avec lui. Il est de même avec Dupont-Aignan ou Asselineau. Soutenir une position spécifique n’est pas s’identifié avec celui qui l’évoque.
Aussi à force de vouloir être maximaliste, à avoir le socialisme tout de suite, tend à rendre impossible l’amélioration du contexte qui renforce nos positions de la lutte pour ce même socialisme et est par conséquent devient contreproductif.

Amicalement
Alexandre Moumbaris
Democrite


______________________



Cher ***,

Le MPEP n'est pas communiste.
Pouvons nous attendre d'une organisation non-communiste qu'elle partage notre anticapitalisme radical ?

Un de nos objectif n'est-il pas de rassembler ceux qui sont contre l'UE,l'euro et l'Otan et pour une sortie progressiste de ces trois piliers du désordre capitaliste? Et selon nous se mettrait alors en mouvement un processus politique qui déboucherait inévitablement sur une crise révolutionnaire posant la solution du socialisme.

Enfin dans un Front il y a des positions différentes mais ce qui donne cohérence c'est la capacité des communistes, en tant que représentants de la classe ouvrière, de prendre la tête de ce Front, de lui offrir une perspective conforme aux intérêts de la classe et donc de la nation.

Cela c'est une bataille politique et idéologique de chaque instant et que nous menons: si tu lis les déclarations communes signées entre nous, PRCF, et le MPEP, trouves tu trace d'une remise en cause de ta propre position sur l’UE et le capitalisme (qui nous est commune) ou au contraire l'affirmation de positions qui déporte les positions des uns et des autres "à gauche".

Sur le "club Aristote" (un des plus grands philosophes de l'histoire à mes yeux) ce que tu dis des liens avec des fascistes il faudrait l'expliquer, donner des éléments concrets pour le montrer car la présence du "plateau" à la réunion dont tu parles ne semble pas confirmer que les participants étaient informés de ce lien supposé. Attention de ne pas alimenter les amalgames dont sont friands certains groupes qui nous accusent d'être "rouges-bruns" parce que nous nous referons au drapeau tricolore et à "La Marseillaise"....

Fraternel salut à toi. Antoine M.



Edité le 12-07-2013 à 12:35:20 par Xuan


Xuan
Le M'PEP et la sortie de l'Euro



On voit sur ce lien l’intervention du M’PEP (Nikonoff) au cercle Aristote, en compagnie d’une belle brochette de réacs notoires.

Il y affirme que l’euro et l’Union européenne sont « à la racine de la crise » et qu’ « il est nécessaire de sortir de l’Union européenne et de l’euro si nous voulons créer les conditions de relations saines, libres, de coopération entre les peuples du continent européen débarrassé de la camisole de force du système de Bruxelles » .
(Pour info le cercle Aristote est partie liée au bréviaire des patriotes et à Riposte laïque .)

De notre point de vue c’est le capitalisme qui est à la racine de la crise , et notoirement nos banques nationales en France mais aussi en Europe, et non l’euro ou l’Union Européenne, qui sont des manifestations de la domination monopoliste franco allemande sur les autres pays européens, et de la concurrence inter impérialiste aboutissant à créer des puissances régionales.

La sortie de l’Euro, au même titre que la collectivisation des moyens de production, pourrait être une des premières mesures d’une France socialiste.

Mais dans le cadre du capitalisme elle ne crée aucune « relation saine » parce qu’elle ne change pas la nature impérialiste de l’Etat français, pas plus d’ailleurs que le montant de la dette ou la facture pétrolière au ratio près de 6,65. (C’est-à-dire que la dette exprimée en Francs serait 6,65 fois plus élevée qu’en Euros).

On pourrait d’ailleurs s’interroger sur l’évolution de ce ratio dans les fractions de secondes suivant la sortie de l’Euro, mais laissé à la discrétion des spéculateurs et boursicoteurs non contraints par la dictature du prolétariat…

Ce n’est pas une revendication progressiste, contrairement à la sortie de l’Otan, au rejet des règles européennes et des accords anti populaires signés « au sommet ».

Seul le socialisme peut créer les conditions de relations saines, libres, de coopération entre les peuples .

Le M’PEP se présente chez les communistes en anti libéral et chez les gaullistes, voire les fascistes, en nationaliste défenseur des valeurs françaises, etc.

Nikonoff parle un double langage et son projet est aux antipodes du notre. Comme certaines fractions souverainistes de la bourgeoisie, son objectif est à terme de résoudre la crise par la dévaluation, c’est-à-dire la baisse des salaires.

Nous devrions être attentifs à ne pas nous laisser endormir par ses discours sur la « dictature bruxelloise » , qui ne valent pas plus cher que ceux de la FNSEA.


Edité le 12-07-2013 à 00:15:02 par Xuan


Xuan
Salut PAM,

Je suis d’accord avec toi, le chemin sera long et plein d’embûches, et à l’heure actuelle on ne peut guère anticiper son déroulement.
Les expériences passées et présentes montrent que le socialisme et la dictature du prolétariat n’ont pas été établis dans leur forme définitive au lendemain de la révolution.

Dans notre pays la révolution de 89 n’a pas fixé la république bourgeoise sous sa forme définitive non plus.
Les premières années ont connu des luttes intenses à la fois contre le féodalisme et contre l’émancipation du peuple. Plusieurs décennies ont été nécessaires pour briser les restaurations.
Et aujourd’hui encore la forme de la dictature bourgeoise n’est toujours pas stabilisée puisque le bipartisme entrave son fonctionnement (on observe d’ailleurs le même phénomène aux USA).

Par contre si la forme exacte de la prise du pouvoir proprement dite peut différer de mille façons, elle constitue nécessairement une transformation qualitative, point d’orgue de mouvements de masse de plus en plus puissants. Ainsi après la révolution de 89 la royauté était toujours là, mais constitutionnelle et le roi n’avait plus de pouvoir réel. On peut appeler ça grand soir ou n’importe quoi d’autre mais ce basculement a nécessairement lieu.

Lorsqu’un mouvement de masse permet d’arracher une réforme sans aller plus loin, il faut s’en saisir et se retirer en bon ordre, en sachant que l’avantage acquis sera repris d’une façon ou d’une autre. L’histoire de notre pays montre abondamment que la bourgeoisie ne s’est jamais laissée déposséder d’un sou sans réagir. C’est le cas de la protection sociale qu’on voit dépecée aujourd’hui. Or, sauf la répartition, il ne s’agissait-là que d’un compromis salarial et c’est ce compromis qui est remis en cause à travers la CSG, les exonérations de cotisations, les assurances privées, etc.

Mais lorsque le principe de la propriété privée des moyens de production a été dans la balance sa réaction a toujours été d’une extrême violence.
Par exemple les réquisitions de l’an II – pourtant dans le cadre d’une extrême pénurie et sous la menace étrangère – ont été punies par la réaction thermidorienne et la terreur blanche. Et la bourgeoisie n’a été définitivement rassurée qu’avec l’instauration de la dictature bonapartiste.
Aujourd’hui encore les médias bourgeois continuent de nous bassiner avec le « génocide des vendéens » !

Il est donc absolument impossible de prendre successivement des éléments du pouvoir. Comment faire et par quoi commencer ?
A mon avis le plus sûr serait de s’assurer d’abord de la force armée, mais les capitalistes s’en tiendraient-ils là ? S’ils trouvent la moindre faille ils s’y engouffrent, cherchent un appui extérieur, sèment le chaos, reprennent les rênes, détruisent les meneurs et écrasent toute velléité de révolte dans un bain de sang.


Si la force du peuple, sa détermination, sa direction révolutionnaire permettent de prendre l’avantage, là par contre ce serait une folie suicidaire de ne pas aller au bout et de laisser la moindre chance à la bourgeoisie de s’en tirer . Et cela précisément dans le but de limiter au maximum les effusions de sang.

Revenons à l’euro :
Le socialisme doit s’affranchir des règles européennes, l’euro par lui-même n’étant que leur apparence monétaire.
L’euro est aussi une monnaie d’échange internationale qui ne disparaîtra pas avec la révolution, à moins d’être rejetée simultanément partout. Par conséquent on continuera à utiliser l’euro comme le dollar ou le yuan.
Et notre monnaie devra trouver une correspondance avec l’euro. Elle peut même continuer de s’appeler euro sans pour autant obéir aux conditions budgétaires ni aux règles de création monétaire des autres pays.
Là je pousse le bouchon volontairement pour montrer que ce n’est pas l’euro qui est un problème, ce sont les règles financières et commerciales établies par les bourgeoisies européennes dont la notre.
Revendiquer la sortie de l’euro est symbolique mais pas d’une transformation révolutionnaire, simplement d’une modification dans les rapports commerciaux et financiers entre Etats. La dictature de la bourgeoisie française n’est pas affectée, la dette non plus, les conditions de la dette et de son règlement non plus.
Faut-il mobiliser les masses pour un résultat si maigre, avec la certitude de prendre une brouette pour ramener sa paie ?

A propos du Venezuela , il existe une confusion chez nous entre la révolution de Démocratie Nouvelle dans les anciennes colonies et la Révolution Prolétarienne dans les pays impérialistes. La raison est que cette distinction clairement affirmée jusqu’aux années 60 par les partis communistes a été complètement oubliée depuis la scission du mouvement communiste international.
La révolution initiée par Sun Yat Sen en Chine en fournit un prototype, où l’on voit que la bourgeoisie ou plus exactement la part nationale de celle-ci peut s’allier au peuple pour s’opposer à l’oppression impérialiste, et peut combattre le féodalisme et la bourgeoisie compradore, prendre des mesures sociales, nationaliser des ressources ou des industries.
La bourgeoisie nationale est contrainte à ce type de compromis car il lui est impossible de se développer sous la botte impérialiste et sous le pouvoir féodal.

Son attitude n’est pas gravée dans marbre. Par exemple le Guomindang a massacré les communistes chinois à Shanghai, le Parti Communiste Chinois a dû imposer au Guomindang l’alliance contre les japonais. Selon la ligne suivie par le parti communiste et suivant d’autres conditions très variées cette bourgeoisie nationale se comporte différemment.
Chavez n’a pas été le seul représentant de ces bourgeoisies nationales à se déclarer socialiste.
D’autres ont eu un comportement moins assuré, ou se sont compromis comme Kadhafi avec son ami Sarkozy.

Il peut donc exister dan ce type de pays une forme de partage du pouvoir ou une dictature conjointe entre la bourgeoisie nationale et le peuple, si le prolétariat et son parti communiste sont capables de l’imposer. Et cela parce que la bourgeoisie nationale est intéressée à la disparition du féodalisme et à la libération nationale.
Dire que la bourgeoisie a perdu le pouvoir dans ces pays n’est pas juste. Elle perd le pouvoir seulement lorsque le parti communiste le prend, instaure lui-même la dictature conjointe et définit la place de la bourgeoisie nationale dans une alliance stratégique, comme ce fut le cas en 1949 en Chine.

Mais dans tous les cas cette forme de pouvoir n’est pas du tout applicable dans un pays impérialiste comme le notre où le féodalisme est vaincu, et où le capitalisme et l’industrie sont déjà largement développés.
La seule révolution à l’ordre du jour est la révolution prolétarienne.

Amitiés
J.
 
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