| ci-dessous un article du Monde sur le désenchantement des PME coréennes en Chine : Les sociétés coréennes quittent la Chine, par Brice Pedroletti LE MONDE | 27.02.08 La Chine ne serait plus "la terre promise" pour les PME coréennes, s'inquiète Séoul, après une série de déménagements à la cloche de bois d'employeurs coréens du Shandong, la province chinoise qui fait face à la péninsule et accueille 50 % des investissements directs coréens en Chine. Selon l'agence de presse coréenne Yonhap, à Jiaozhou, près de Qingdao, 103 des 119 usines qui auraient fermé soudainement, en laissant derrière elles une ardoise, seraient coréennes. Début janvier, selon le Korea Times, c'est toute l'équipe d'encadrement coréenne de Segang textile, à Yantai, toujours dans le Shandong, qui disparaissait, laissant en rade 3 000 employés chinois. Une mission d'enquête, envoyée dans le Shandong par le ministère coréen du commerce en janvier, aurait recensé 206 cas de fermeture illégale d'usines coréennes, sur la période 2003-2007. Cette hémorragie, qui ne concernerait toutefois qu'une toute petite partie des quelque 19 000 PME coréennes implantées en Chine, a poussé les autorités du pays du Matin calme à agir : à l'ambassade de Corée à Pékin, et au consulat, à Qingdao, un bureau d'assistance a été mis en place, tandis que les antennes de la Chambre de commerce et d'industrie coréenne en Chine et de l'Agence coréenne pour la promotion du commerce et des investissements (Kotra) ont reçu l'ordre de se mobiliser pour aider les entrepreneurs en difficulté. Quelque 70 millions de dollars ont été promis par Séoul pour un fonds d'assistance aux sociétés en difficulté. En parallèle, les autorités coréennes ont déclaré réfléchir à la manière de pénaliser les entreprises qui quitteraient la Chine sans recourir aux procédures adéquates. Selon Hong Ji-il, le chef du bureau de coopération du ministère coréen du commerce cité par Yonhap, il s'agit de s'assurer que "les sociétés sud-coréennes qui opèrent en Chine ne pâtissent pas de la publicité négative due aux actions d'une poignée d'entre elles" et, accessoirement, que les "entrepreneurs coréens ne soient pas retenus illégalement par des employés chinois", devenus, eux, de plus en plus suspicieux. Cette vague de délocalisations à l'envers s'explique par la montée des coûts en Chine, notamment de main-d'oeuvre : outre la nouvelle loi sur les contrats de travail entrée en vigueur au 1er janvier 2008, un ensemble de mesures visant à faciliter les possibilités de recours des ouvriers chinois dans les conflits sociaux doit être appliqué à partir de mai 2008. Enfin, l'augmentation à 25 %, contre 15 %, de l'impôt sur les bénéfices pour les sociétés étrangères, et la suppression d'exemptions auxquelles elles avaient droit, auraient fini de faire craindre à certains employeurs de laisser en Chine leur chemise. Pour leur défense, ceux-ci dénoncent les demandes un peu trop pressantes des créanciers, et les contradictions de la procédure de liquidation en Chine, trop floue et non transparente. "La Chine a mis en place une procédure one-stop très pratique pour les investisseurs qui viennent en Chine, mais quand il s'agit de partir, ce n'est plus du tout la même histoire", déclarait ainsi, au Korea Times, Lee Jong-sung, un expert de la Chambre de commerce et d'industrie de Corée. Brice Pedroletti Article paru dans l'édition du 28.02.08. (Shanghaï, correspondant) |
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