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Xuan
On ne sera pas surpris de lire que la PAC sert d'abord les grands propriétaires et les cumulards.
Nous avons de sérieuses lacunes à combler sur ce sujet. Pour édifier une France socialiste, on ne peut pas se contenter de crier "frexit". Dans tous les cas la révolution prolétarienne devra réécrire les rapports économiques en fonction des intérêts du peuple, des salariés agricoles, des petits producteurs et non des monopoles de l'agroalimentaire.
Mais il faudra également réécrire les rapports entre la production agricole française et celle des autres pays européens, dans un esprit gagnant-gagnant.
On notera "le ministre ne souhaite pas aller au-delà du niveau imposé" par la réforme de la PAC... à croire que la PAC s'est faite contre la volonté des monopoles agricoles français.


Agriculture. A qui iront les 9 milliards d’euros de la PAC ?


Mardi 25 Mai 2021
Pia de Quatrebarbes
https://www.humanite.fr/agriculture-qui-iront-les-9-milliards-deuros-de-la-pac-708192

Le ministère de l’Agriculture a présenté les grandes orientations de la déclinaison française de la prochaine politique agricole européenne. Derrière le sujet technique, la politique agricole commune définit le contenu de l’assiette, la richesse de la biodiversité, la vitalité des territoires tout comme le nombre de paysans.

Les uns après les autres, ils se sont levés et ont éteint leur écran. En moins de trois heures, ils ont vu l’occasion de réorienter l’agriculture française se fracasser une fois encore sur un modèle à bout de souffle qui ne rémunère pas ses paysans, fait s’effondrer la biodiversité et réchauffe le climat. Les représentants de la Confédération paysanne, de la plateforme Pour une autre PAC, tout comme des ONG environnementales France Nature Environnement et WWF ont claqué la porte du comité supérieur d’orientation qui se tenait le 21 mai en visioconférence. Après deux ans de négociations, le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, présentait enfin ses arbitrages du plan stratégique national (PSN). Cette déclinaison française de la nouvelle politique agricole commune doit entrer en vigueur à partir de 2023.


Au cœur de la réunion : comment et à qui doivent être distribués les 9 milliards d’euros de l’enveloppe française ? Derrière le sujet technique, la politique agricole commune définit le contenu de l’assiette, la richesse de la biodiversité, la vitalité des territoires tout comme le nombre de paysans. "C’est elle qui oriente toute notre agriculture et notre alimentation" , a pour habitude de résumer Mathieu Courgeau, le président de la plateforme Pour une autre PAC , qui regroupe 40 organisations de producteurs, de consommateurs et d’associations environnementales. Pour ces derniers, les choix du gouvernement sont "sans aucune ambition" , menant à un "statut quo irresponsable" .

Des primes inégalement réparties

Quatre jours après cette réunion, entre le ministre et ces organisations, le gouffre est béant. «Comment, en gardant les mêmes outils, le gouvernement peut-il imaginer atteindre d’autres objectifs comme la souveraineté alimentaire et la transition agroécologique ? » peste Nicolas Girod, porte-parole national de la Confédération paysanne. Ces outils, ce sont les aides liées à la surface des exploitations. À ce jeu-là, 55 % des paiements vont à 20 % des agriculteurs. Ces aides poussent à l’agrandissement et à la course aux volumes : quand la surface moyenne des fermes françaises s’établissait à 52 hectares en 2013, elle grimpe à 63 hectares aujourd’hui.

Historiquement, ces primes sont inégalement réparties : un hectare de céréales est mieux servi qu’un hectare de prairie, lui-même mieux servi qu’un hectare de maraîchage. La réforme de la PAC au niveau européen prévoit bien «une convergence de ces différentes valeurs» . Mais «le ministre ne souhaite pas aller au-delà du niveau imposé» , explique le ministère. Ou comment sauver les rentes de quelques-uns.

Parmi les autres renoncements : ne pas augmenter les primes sur les «premiers hectares» jusqu’à 52 hectares. « Elles devaient atteindre 20 % du premier pilier (celui des aides directes aux agriculteurs), le ministre les maintient à 10 %» , continue le porte-parole. Julien Denormandie nie tout immobilisme, il parle de «consolidation» ou de «stabilité, pour que les agriculteurs puissent investir sereinement». «En réalité, il a changé le discours sans changer les leviers» , décrypte Nicolas Girod.

60 000 à 80 000 fermes sans aide

La démonstration en est aussi faite avec les écorégimes. Ces aides nouvel­lement créées sont censées rémunérer les pratiques environnementales vertueuses, comme la diversité des cultures ou le maintien de prairies. C’est un «tournant environnemental fort» , a salué le syndicat majoritaire, la FNSEA. «La PAC accompagne la transition agroécologique» , se félicite même dans un communiqué le ministère. Pourtant, sans rien changer à leurs pratiques, 79 % des exploitations en grande surface y auront droit, ont calculé les services du ministère. L’agriculture biologique, elle, voit sur le papier l’aide «augmenter de 250 à 340 millions d’euros par an» . Mais, là encore, il y a un loup. Cela cache la disparition de l’aide au maintien. Car, après cinq années d’installation, exit les primes pour les producteurs… Mais la France ambitionne toujours 15 % de la surface agricole en bio d’ici à 2022, contre 8,5 % aujourd’hui.

Et puis, il y a tous « les oubliés de la PAC. C’est le trou dans la raquette, on estime qu’entre 60 000 et 80 000 fermes ne touchent rien. Ce sont de petites fermes qui créent de l’emploi» , explique Nicolas Girod. Les arbitrages ne sont pas encore figés. Mais « on est lucide, on sait que ça va être très compliqué» , reconnaît le porte-parole dont le syndicat organise une mobilisation à Paris le 27 mai. Le plan de la France ne doit pas être présenté avant l’été pour être évalué par l’autorité environnementale, puis être remis à la Commission européenne avant le 1er janvier 2022.
 
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