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marquetalia
Il faut voter pour la liste de Sanchez aux prochaines échéances électorales,en particulier en 2022.
pzorba75
DUROC a écrit :

" Nous payons dans ces élections européennes nos divisions ..."
Pour parler franc, nous payons les trahisons révisionnistes du P"C"F, les illusions diffusées par x,y,z, sur le "front de gauche", et l'incapacité sectaire des ML à s'organiser autour d'une perspective révolutionnaire.

Je pense pour ma part que les communistes français étaient unis derrière les directives de l'Internationale communiste et que, dès 1935, ils ont dérogé aux règles en lançant le Front populaire, dont le bilan n'a pas été très glorieux et qu'à partir de 1949 le conflit idéologique entre l'URSS et la RPC maoiste a brisé l'unité qui avait fait l'efficacité des communistes unitaires, au moins au point de vue électoral. Et depuis la division des marxistes léninistes n'a fait que s'amplifier, l'effondrement de l'URSS portant le coup final au parti communiste et à toutes ses organisations satellites. Seuls les trotskistes semblent encore en vie, sous forme de micro groupuscules bien utiles aux classes dirigeantes.
DUROC
" Nous payons dans ces élections européennes nos divisions ..."
Pour parler franc, nous payons les trahisons révisionnistes du P"C"F, les illusions diffusées par x,y,z, sur le "front de gauche", et l'incapacité sectaire des ML à s'organiser autour d'une perspective révolutionnaire.
Xuan
Ci-après la position de Rassemblement Communiste. Sa position préconise l'alliance "antilibérale" du PCF et des Insoumis.
Ou les Insoumis, si leur image paraît plus radicale que celle du PCF, n'ont pas pour objectif la destruction de l'Etat capitaliste et l'instauration d'un Etat socialiste, mais une 6e république, c'est-à-dire un rééquilibrage des pouvoirs parlementaires.
D'autre part les Insoumis sont foncièrement opposés à la constitution d'un parti communiste, et leur objectif est de couler définitivement le PCF, de sorte qu'une alliance entre eux aurait pour finalité de terminer le travail de sape de Mitterrand.

Que les cercles communistes entretiennent des illusions là-dessus constituent une erreur politique. Mais de plus ils promotionnent sans état d'âme et sans réserve les Insoumis, qui vont à l'encontre du but actuel : la reconstitution du parti communiste.



Fédérons les forces sociales et politiques contre Macron et le fascisme!

Déclaration du RC sur les résultats des élections européennes


« L’Europe est menacée par la montée des populismes », « Ce qu’il faudrait c’est une vraie union contre l’extrême droite » , puis finalement : « Jean Luc Mélenchon est un populiste puisqu’il s’adresse au peuple » , tandis que : « Marine Le Pen, elle n’est pas comme son père quand même ! »…

Voilà des lieux communs martelés par les médias aux ordres et qui cherchent à perturber tous les repères : C’est un effet logique et classique des sociétés en crise.

Notre camp, celui de la vraie gauche, antilibérale, celui qui a démasqué et condamné le « social-libéralisme » PS-Verts au moins depuis la campagne victorieuse pour le NON à la constitution européenne en 2005, celui qui se trouve aujourd’hui malheureusement en partie partagé entre France Insoumise et PCF, notre camp… se doit de battre en brèche de tels contre-feux qui sont allumés pour masquer les luttes sociales menées ces derniers mois contre Macron et pour empêcher l'alternative politique antilibérale et antifasciste d'émerger.

Le contexte de cette élection, c’est celui d’une illusion démocratique éculée : le Parlement européen, paravent de l'Union Européenne qui n'est rien d'autre qu'une institution euro-transpatronale fondamentalement réactionnaire et antisociale. Mais au-delà d’un tel contexte il s’agissait avant tout en France d’un prévisible et légitime référendum pour ou contre Macron, sur fond de luttes sociales d’ampleur historique, celles des « gilets jaunes » et des « gilets rouges », contre une blitzkrieg libérale elle aussi d’ampleur historique…

De ce point de vue, la baisse de l’abstention, pourtant habituelle lors d’une élection européenne, n’est pas surprenante en soi. Il ne faut donc pas minorer les résultats, ou se mentir sur l’ampleur de la tâche que nous avons devant nous, si nous voulons éviter le scénario annoncé pour 2022 : Sortir d’un piège savamment et patiemment construit contre notre camp, celui du peuple, des travailleurs, celui des luttes, celui des gilets jaunes et rouges. Ce piège est celui bâti par Macron pour remplacer la bipolarisation « droite et gauche » par le duel « libéral et fasciste ».

« L’Europe est menacée par la montée des populismes » ?

S’agit-il d’une résurgence spontanée, sans cause, inexorable ? Nous savons tous qu’une telle montée traduit politiquement la tendance d’une alliance impérialiste (l’Europe) en crise, cherchant par le racisme et l’islamophobie à détourner la colère des travailleurs sur des boucs émissaires dans leur propre camp. Les peuples sont en colère contre un pouvoir capitaliste de plus en plus sauvage dans sa recherche de profit maximum. Il faut donc organiser une fausse opposition, avec laquelle on finit d’ailleurs si les conditions sont réunies, par s’allier contre ceux qui luttent. Les milices nazies des années trente en Allemagne ont oscillé, selon les circonstances, entre répression meurtrière des grèves ouvrières, et le bluff du soutien de ces mêmes grèves quand il fallait canaliser les colères. Il ne s’agit pas d’une montée des « populismes » mais bien d’une montée du fascisme en Europe… et cette fascisation graduelle est consubstantielle à toute construction capitaliste de l’Europe (qui n’a pas pour vocation de satisfaire les peuples mais d’entrer en guerre économique voire militaire contre d’autres puissances comme la Chine).

La percée fasciste ne va pas « faire éclater » l’Europe, elle est au contraire l’expression démasquée de ses intérêts fondamentaux, et sa consolidation sous une forme plus adaptée aux circonstances : la surexploitation, la répression des travailleurs en lutte, des immigrés, à l’intérieur, et la guerre à l’extérieur.

Macron, comme d’autres en Europe, pavent la voie à ce fascisme tout en faisant mine de s’y opposer, comme la copie s’oppose à l’original. Et les reculs démocratiques actuels en France liés notamment à la répression du mouvement des gilets jaunes témoigne déjà de cette possible connivence.

« Marine Le pen n’est pas comme son père quand même » ?

Le travail de sape des médias aux ordres du gouvernement consiste à construire un adversaire ennemi, le RN, tout en faisant oublier, paradoxalement, ce que signifie le fascisme, le danger mortel qu’il représentait aux yeux des masses pendant toute la période des conquêtes victorieuses de la classe ouvrière au vingtième siècle. Il faut le rappeler sans cesse : Le parti fasciste aux portes du pouvoir, banalisé par la « classe politique » et ses agents, celui de Marine Le Pen, est mille fois plus dangereux que celui, caricatural, minoritaire et ostracisé, de Jean Marie Le Pen. Hitler lui-même, rappelons-le, a accédé au pouvoir par les urnes, et par un « adoucissement de sa ligne » par rapport à la caricature militariste des débuts du NSDAP. Telle est le contexte dans lequel il faut comprendre le slogan de leurs affiches pour cette élection : « Le pouvoir au peuple ». Car ce qui est « populiste » n’est pas le slogan, copié sur celui de la France Insoumise en 2017, mais le fait de voler nos slogans au bénéfice de l’ennemi de classe.

« Jean Luc Mélenchon est un populiste » ?

Voilà pour semer la confusion et faire diversion l’ennemi qu’on a jeté à la vindicte depuis des mois ! L’immense espoir créé par les 20% de Jean Luc Mélenchon en 2017, il faut maintenant lui faire « payer ». Et les occasions n’ont pas manqué pour briser l’élan de la France Insoumise depuis : Harcèlement judiciaire, harcèlement médiatique, inlassable travail de division de notre camp social, dans lequel elle représente encore un axe incontournable, trahisons internes, etc.

Nous voilà donc avec un résultat d’élection attendu : Le vote anti-Macron a profité aux contre-feux qu’il a lui-même remis en selle par un habile jeu de propagande, et la France Insoumise, de même que le PCF, récoltent l’un comme l’autre, dans leurs dimensions relatives, un score décevant, même additionné.

Les couches les plus hostiles aux gilets jaunes, les plus perméables à la propagande médiatique, ont consolidé le camp LREM tandis que les opposants à Macron ont pu tomber dans les diversions stériles de « l’immigration » ou du « climat » (sans une planification écologique par l’Etat telle que prônée par la France Insoumise par exemple, l’écologie sera toujours une diversion individualiste et utopique). Et si certains ont cru voter RN « sans partager leurs idées » pour « battre Macron », c’est qu’ils ont perdu, et on le comprend dans le contexte, le sens profond de ce terme apparemment usé ou anachronique : le fascisme.

Et maintenant ?

Il y a bien sûr deux impératifs dans la stratégie que notre camp social doit développer désormais : 1) Poursuivre la juste ligne antifasciste de la France Insoumise et du PCF consistant à maintenir la digue anti-Le pen. 2) Poursuivre une ligne qui s’y inclut, ligne consistant selon la formule de Mélenchon à « unir le peuple » avant d’unir la « gauche », cette dernière ne se bornant qu'aux seules campagnes électorales… car dans cette « gauche » dont les contours sont dessinés par nos ennemis de classe, nous ne pouvons revenir sur ce qui avait propulsé Mélenchon à 20% en 2017 : rejeter toute alliance avec la fausse gauche des sociaux-libéraux, des Jadot, du PS et des Hamon, pour unir ce qui compte dans la durée, c'est-à-dire le front des travailleurs sur le terrain, des militants politiques et syndicaux en rappelant les principes de base : Il faut un front populaire clairement dessiné, antifasciste, antilibéral, anti-guerre, eurocritique.

Toutes ces positions rassemblent les organisations qui ont œuvré à la victoire du NON au TCE en 2005, et dont les forces motrices sont aujourd’hui encore dans la France Insoumise et le PCF.

C’est également au sein du mouvement historique des gilets jaunes et de la lutte contre les lois travail et les ordonnances Macron qu’un tel front doit, non pas recouvrir, mais puiser des forces et permettre la connexion la plus large avec les revendications populaires, qui se sont exprimées avec force sur le plan social ces derniers mois et dernières années.

Le Rassemblement Communiste, qui s’inscrit depuis le départ sur une telle ligne de rassemblement populaire du camp social, politico-syndical anti-Macron, antifasciste, anti-guerre et eurocritique appelle à fédérer toutes les composantes d’un tel camp, dans la rue, dans l’entreprise comme dans les urnes, pour déjouer les pièges tendus et retrouver l’élan puis la victoire !

Nous payons dans ces élections européennes nos divisions, celles entre la FI et du PCF/Front de gauche et des forces politiques et syndicales qui ont fait la victoire du NON au TCE, l'unité sur la base de la démocratie contre les libéraux et les fascistes est la solution pour avancer et commencer à gagner.


Edité le 03-06-2019 à 00:21:16 par Xuan


Xuan
Débat sur le site faire vivre

Bonbons roses, Gilets jaunes et une guerre mondiale...
Les Elections européennes... Et après !


Mercredi 29 mai 2019, par Hervé Fuyet


​Nos nombreux adversaires et nos nombreux faux amis se régalent en nous répétant en boucle que notre liste communiste L’Humain d’abord, à quelques décimales près, passait derrière la liste animaliste, et loin derrière la liste pour laquelle la majeure partie de l’humanité se compose de sous-humains (Rassemblement national).

C’est voir par le petit bout de la lorgnette, car Ian Brossat, de l’avis des camarades et même de la presse bourgeoise, a mené une très belle campagne et a redonné une couleur un peu plus rouge révolutionnaire aux nombreux roses bonbons qui n’acceptent pas le renouveau du 38e congrès.

Nous avons perdu cette bataille, mais nous gagnerons la lutte des classes. Il faut donner du temps au temps pour que la nouvelle équipe issue du 38e Congrès puisse s’affirmer dans le Parti et faire ses preuves.

La campagne de Ian était très belle, mais on doit tout de même se poser quelques questions :

Notre liste PCF aux Européennes avait beaucoup de qualités, mais elle incluait aussi beaucoup de nos roses bonbons réformistes dont les positions avaient été rejetées par le 38e Congrès, comme les Pierre Laurent, Patrick Le Hyaric, Patrick Apel-Muller, Francis Wurtz, etc., champions du rejet du socialisme et des pays socialistes passés présents, et à venir. Si bien que notre liste était un peu confusionniste, genre "tous ensemble", même si on n’est d’accord que pour partager nos désaccords.

Ce confusionnisme de notre liste nous a-t-il fait gagner ou perdre des votes ? Difficile à dire, mais il a floué l’image du Parti. Il nous a empêché de nous positionner clairement sur une des questions principales qui se pose à l’Union Européenne : Comment se dissocier de l’impérialisme étasunien et se solidariser avec la Chine socialiste dans la guerre mondiale économique, politique, idéologique, et militaire de plus en plus chaude qui les oppose.

Jean-Claude Delaunay l’a bien dit : "Il faut soutenir la Chine et le peuple Chinois contre les assauts impérialistes" . Delaunay ajoute : "La direction du PCF se doit d’intervenir dans ce conflit en soutenant ouvertement la Chine et en appelant la population française à prendre parti" (http://lepcf.fr/Il-faut-soutenir-la-Chine-et-le-peuple-chinois-contre-les-assauts-imperialistes).

Ian Brossat n’a pas pu, ou n’a pas voulu le faire, vu que la question est tabou ! Car la lutte interne entre les roses bonbons réformistes du PCF et les révolutionnaires dans la nouvelle équipe élue au 38ème Congrès est loin d’être réglée.

Nos adversaires, nos faux amis, Ian Brossat et même Fabien Roussel, notre nouveau secrétaire national, nous disent à l’unisson qu’il faut rassembler la gauche qui est éparse pour ne pas sombrer complètement. La nostalgie de Mitterrand, de l’Union de la gauche, des collectifs antilibéraux et du Front de Gauche refait surface. C’est tout juste si certains esprits chagrin ne regrettent pas d’être allés aux européennes seuls alors que Pierre Laurent souhaitait une liste d’union de cette gauche aux contours difficilement définissables.

Il me semble en effet qu’il faut de toute urgence un rassemblement, mais pas n’importe lequel. Quand Ian Brossat nous dit que nous n’avons pas d’adversaires à gauche, ce n’est pas clair.

Il me semble qu’il faut rassembler de toute urgence tous les camarades, de la base au sommet, du Parti Communiste et hors du Parti Communiste, qui sont en paroles et en actes, pour le socialisme et pour les pays socialistes passés et présents, dirigés par des Partis Communistes. Cela n’inclut donc pas les roses bonbons. Cela n’inclut pas non plus les trotskystes et autres gauchistes qui veulent la Révolution partout et toujours sans en avoir jamais réussi une seule...

Et en ce sens, Delaunay n’est pas flou comme notre liste.

Bien entendu, autour de ce rassemblement des révolutionnaires pro-socialisme, et sur des objectifs précis comme la lutte contre les projets austéritaires macroniens, nous devons rassembler le plus largement possible, tout en ne nous laissant pas dominer. Que des Gilets jaunes aillent se recueillir devant le Mur des Fédérés, martyrs de la Commune, au Père Lachaise est encourageant.

Enfin, il ne suffit pas, bien sûr, de se solidariser avec les pays socialistes ; il faut aussi proposer un projet clair d’un socialisme aux caractéristiques de la France en s’appuyant sur un bilan de ce qui a été accompli et de ce qui a échoué en France et dans le monde.

Ainsi nous pourrons renverser, en France, le système économique actuel qui ne se laissera sûrement pas "dépasser" par les réformettes de nos roses bonbons !
Xuan
Une enquête intéressante sur le vote RN en Seine Saint Denis

https://www.francetvinfo.fr/politique/marine-le-pen/ma-ville-est-en-train-de-changer-aux-europeennes-le-rassemblement-national-s-est-impose-sur-les-terres-communistes-de-tremblay-en-france_3465909.html
"Ma ville est en train de changer" : aux européennes, le Rassemblement national s'est imposé sur les terres communistes de Tremblay-en-France


Franceinfo s’est rendu dans cette commune du nord de la Seine-Saint-Denis qui a placé Jordan Bardella en tête des élections européennes du 26 mai.


Margaux Duguet
Camille Adaoust
France Télévisions
Mis à jour le 31/05/2019 | 13:56

"Il est grand temps que la gauche et la droite se rendent compte de la dérive de la France" , lâche Yvan, à la sortie du Carrefour Market de Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis). Ce retraité de 72 ans nous avait pourtant opposé une fin de non-recevoir. "Je ne vous dirai pas pour qui je vote" , avait-il esquivé, s'éloignant avec son chariot de courses plein à ras bord. Et puis, on a compris. Dimanche 26 mai, jour des élections européennes, Yvan a, pour la première fois, glissé un bulletin Rassemblement national dans l’urne, lui qui "soutenait le vote PCF" jusqu’à présent. Deux jours plus tard, le retraité ne regrette rien. " Je connais des jeunes qui ont préféré arrêter de travailler pour toucher les aides. On a fait une génération de fainéants" , maugrée-t-il, tandis que les mots "incivilité", "laxisme" et "immigration incontrôlée" fusent.

Yvan rejoint la cohorte des électeurs RN qui ont donné à Jordan Bardella la première place dimanche. La jeune tête de liste du parti de Marine Le Pen, ancien secrétaire départemental de Seine-Saint-Denis, a réalisé à Tremblay-en-France 21,94% des voix, loin devant La République en marche (15,05%) et surtout La France insoumise (12,83%). Un paradoxe dans cette ville traditionnellement d'extrême gauche, qui a voté à 35% pour Jean-Luc Mélenchon au premier tour de la présidentielle et élu Clémentine Autain aux législatives. Le maire, François Asensi, réélu sans interruption depuis 1991, a eu sa carte du PCF jusqu'en 2010 avant de devenir un sympathisant du Front de gauche. Pour autant, le vote en faveur de l'extrême droite n'est pas une nouveauté. Aux élections européennes de 2014, le parti de Marine Le Pen avait même fait mieux en décrochant 28,26% des voix dans cette ville qui compte 35 000 habitants.

"Ça ne m'étonne pas que le RN soit en tête"
A Tremblay-en-France, il n'est donc pas rare de rencontrer des électeurs de longue date du Rassemblement national. Eric, croisé à la sortie du Lidl du nord de la ville, votait déjà pour Jean-Marie Le Pen. "Le RN, c'est un fruit que l'on n'a pas goûté, il faudrait le goûter, glisse ce boulanger de 47 ans. Et puis, il faut changer entre la droite et la gauche." Lorsqu'on lui fait remarquer qu'Emmanuel Macron a justement construit son succès sur le "ni droite ni gauche" , la réponse jaillit immédiatement : "Tout ce que fait Macron, c'est de nous prendre pour des vaches à lait."

Si cet électeur n'a jamais fait défaut au Rassemblement national, d'autres ont été tenté d'abandonner le vote bleu marine. "Il y a eu un passage à vide après la présidentielle avec la défaite et le débat raté. Il a fallu rebondir" , reconnaît Alain Mondino, le délégué RN de la 11e circonscription de Seine-Saint-Denis, qui englobe Tremblay. Rémy, contrôleur technique, a ainsi préféré voter blanc au second tour de la présidentielle, déçu par la prestation de la candidate frontiste lors du débat de l'entre-deux-tours. Convaincu par Jordan Bardella, il est revenu voter RN aux européennes. Pour une raison simple : " Il y a un ras-le-bol de tout. Ça ne m'étonne pas que le RN soit en tête."

Il n'y a rien qui marche actuellement, alors pourquoi ne pas aller voter pour les extrêmes ?
Rémy
à franceinfo


Ce vote RN est encore très contestataire à Tremblay. "Le Rassemblement national capitalise sur ce vote de colère et on n'arrive pas à sortir de ça" , soupire Pierre Laporte, le responsable de La France insoumise dans la ville. " A part deux ou trois identitaires à Tremblay, les gens ont surtout peur du lendemain et cèdent à la thèse du 'grand remplacement'" , analyse le maire François Asensi. Pourtant, la ville n'est pas la plus à plaindre en Seine-Saint-Denis. Le taux de chômage s'établit à 11,6% (contre 12,7% pour le département), le revenu mensuel médian y est de 1 630 euros (contre 1 289 euros dans le département) et la commune bénéficie surtout des retombées économiques de l'aéroport Paris-Charles de Gaulle.

"Il y a eu un changement de population"
L'explication de l'ancrage du vote RN est plutôt à chercher du côté de l'évolution démographique de la ville et des mutations des différents quartiers. C'est dans les zones pavillonnaires, situées en périphérie du centre-ville, que se concentrent les bulletins pour Jordan Bardella. Depuis quelques années, les mouvements de population ont accéléré la poussée du RN dans ces zones. "Il y a 10 ou 15 ans, certaines familles du centre-ville [issues de l'immigration] ont eu accès au crédit et ont pu s'acheter un pavillon. Et ça ne plaît peut-être pas aux anciens habitants" , tente de comprendre dans le local de son association Samir Souadji, à la tête d'Apart qui agit pour l'insertion professionnelle et l'accompagnement social de 500 jeunes dans le département.

La ville de Tremblay-en-France, située en Seine-Saint-Denis.La ville de Tremblay-en-France, située en Seine-Saint-Denis. (NOEMIE CARON / FRANCEINFO / GOOGLE MAPS)
Le maire ne dit pas autre chose. "Il y a eu un changement de population. Des résidents des tours du Grand ensemble ont acheté des pavillons et depuis, il y a des non-dits" , explique François Asensi, du haut de sa mairie construite dans les années 1970. Contrairement à d'autres villes du département, à Tremblay-en-France, les logements sociaux sont concentrés au cœur de la commune et les résidences individuelles construites en périphérie.

La cohabitation n'est pas toujours facile, cela se manifeste par des silences et dans les urnes.
François Asensi
à franceinfo


La section locale du Rassemblement national, qui compte pourtant moins d'une dizaine d'adhérents, n'a rencontré aucune difficulté sur le terrain.

On a été agréablement surpris de l'accueil des gens, ils nous félicitaient plus que lors des autres campagnes .
Didier Boulain
délégué adjoint du RN de la 11e circonscription de Seine-Saint-Denis


Cet enracinement du vote RN terrorise Anne. "Les résultats de dimanche m'ont fait très mal, c'est un parti qui me dérange" , soupire cette professeure des écoles de 50 ans, qui vote socialiste. Mais elle n'est pas surprise par le vote de ses voisins. "Je suis dans la zone pavillonnaire, on a eu des voitures brûlées et mon mari a été agressé il y a un mois et demi, raconte-t-elle. Et ça, ça pousse les gens à voter RN."

"On a rendu service au Rassemblement national"
L'arrivée en tête du Rassemblement national à Tremblay-en-France s'explique aussi par un très fort taux d'abstention. Dans la ville, 64,83% des électeurs ne sont pas allés voter dimanche, un taux bien plus élevé que la moyenne nationale (49,88%). "L'abstention a plus touché certains quartiers" , vient préciser le premier édile. Ceux du centre par exemple. "L'électorat habituel de La France insoumise, qui vit plutôt dans les quartiers populaires, ne s'est pas déplacé" , commente Pierre Laporte. Dans le bureau de vote de l'école Rosenberg, au centre d'un groupe d'immeubles, seuls 20,4% des inscrits ont glissé un bulletin dans l'urne. " On a vu un désintéressement autour de ces européennes. C'est trop loin, ils ne se sentent pas concernés, estime Samir Souadji. Ces élections sont loin des problématiques des gens au quotidien."

Nejma est assistante de direction dans l'association Apart. Habitante de Tremblay-en-France "depuis toujours" , la jeune femme de 23 ans est allée voter lors des élections présidentielle et législatives. Cette fois-ci, elle est restée chez elle, " comme beaucoup de gens de [son] entourage". "Le seul lien qu'on a eu avec ces élections, c'est les flyers dans nos boîtes aux lettres et l'affichage. Je n'ai pas compris l'importance qu'elles avaient" , justifie-t-elle. Après avoir vu les résultats, elle "regrette" son choix.

Ma ville est en train de changer, elle est divisée, ça m'inquiète.
Nejma
à franceinfo


C'est ce que montrent en effet les résultats dans les différents bureaux de vote. Si dans les quartiers pavillonnaires, comme celui du Vert Galant, la liste de Jordan Bardella signe son plus haut score (27,08%) et écrase La France insoumise (11,26%), la tendance s'inverse dans le quartier du Grand ensemble. Au bureau de vote de l'école de Rosenberg, quelque 27,78% des habitants y ont voté pour Manon Aubry, contre 6,79% pour le Rassemblement national. Les affiches du parti de Marine Le Pen y sont déchirées. Mais cela ne suffit pas à replacer en tête l'extrême gauche à Tremblay-en-France.

Forte abstention, montée du Rassemblement national… Face à ces constats, élus, habitants et responsables associatifs l'affirment : les élections européennes serviront d'exemple. A suivre ou non. "On ne s'est pas mobilisé. C'est un faux pas, on a raté quelque chose et on a rendu service au RN" , regrette Samir Souadji, qui organise habituellement des rencontres entre les politiques et les jeunes de Tremblay. Pour les municipales de 2020, il travaille déjà à augmenter leur taux de participation. "On va se bouger. Les jeunes, il faut aller les piquer !" , dit-il. Nejma, elle, est déjà convaincue : "Pour les municipales, on ira voter, ça c'est sûr."

"Aux municipales, je voterai FN"
Pour quelle liste ? Des incertitudes planent encore. Car le maire, âgé de 73 ans, apprécié des habitants et présent depuis 40 ans dans la vie locale, n'est pas sûr de se représenter – il devrait annoncer sa décision fin septembre.

Le Rassemblement national s'est installé durablement dans le paysage. Pour les municipales, il se peut qu'il y ait une liste RN.
François Asensi
à franceinfo


S'il voit ces résultats aux européennes comme "un tremplin" pour le parti en Seine-Saint-Denis, Alain Mondino n'est pourtant pas sûr de présenter une liste en 2020. "A Tremblay, on n'aura pas de liste RN, mais on travaille à une alliance, un bulletin Les Républicains-Rassemblement national" , avance-t-il.

Cette éventuelle alliance RN-LR compte déjà potentiellement deux votes. Louis et Louisa, 52 ans, habitants des quartiers pavillonnaires depuis vingt ans, sont en pleine réflexion. "J'ai changé de vote. Avant, on votait plutôt à gauche. Aux européennes, j'ai voté blanc. Aux municipales, je voterai FN" , indique Louis, salarié du bâtiment, qui utilise encore l'ancien nom du parti. Le couple n'est pas forcément attaché aux idées du Rassemblement national – "j'aime beaucoup mon maire" , affirme même Louisa, employée de la mairie – mais la transformation de la ville ne lui plaît pas. Et d'espérer : "Ça peut faire du bien, un peu de changement."
marquetalia
Le pari serait perdu d avance.
pzorba75
Il va falloir être patient, compte tenu de l'état de l'école "publique" qui va voir défiler les nouvelles générations. Ecole publique souvent désertée au profit des écoles patronales ou cléricales...
Quant aux écoles de formation des militants communistes, j'ai cru entendre qu'elles n'existaient plus.
Xuan
pzorba75 a entièrement raison sur ce courant radis-rose-bobo dans le PCF qui essaie de s’allier les verts. C’est précisément ce courant qui écarte les masses du PCF, et d’autre part Jadot n’est pas près de rejoindre ce groupe. D’abord parce qu’il est aussi anticommuniste que Glucksmann, et ensuite parce que même dans le cas inverse il n’aurait rien à y gagner.

Il y a aussi dans le PCF une tendance répandue qui espère reconstituer une gauche lorsque le PCF sera plus fort. C’est couru d’avance, la gauche ne va pas se reconstituer de sitôt. Les socialos se sont compromis avec toute la droite libérale, et les Insoumis commencent à bouffer les foies après leur échec, dont ils rendent le PCF responsable par-dessus le marché.

Mais je ne crois pas que les communistes vont disparaître comme ça. Au contraire cette série d’échecs révélateurs ne peut que forger une nouvelle génération de communistes. Ils n’iront pas dans un groupuscule comme Sanchez. Maintenant si marquetalia veut faire un pari…
pzorba75
marquetalia a écrit :

Le p"c"f veut se rapprocher d EELV et du reste de la gauche, exception faite de la Fi.il est certain que une fraction du parti va rejoindre Sanchez.

Que vient faire Sanchez dans la déroute de la "gauche" française?
Le rapprochement du PCF de EELV est encore une illusion de "bobos" pensant aux prochaines élections pour sauver leurs rentes (leurs sièges), il ne peut pas réussir tant l'anticommunisme et l'européisme dominent au sein des dirigeants écologistes, ce qui rend les couleuvres un peu grosses pour être avalées par des gringalets, se déclareraient ils communistes et "écologiques".
2019 marque la disparition des communistes, les coups portés depuis Hollande et l'arrivée de Macron, conjugués à l'opération Insoumission devant le climat seront les derniers, probablement mortels.
 
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