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Xuan
Un camarade belge nous transmet deux textes :un du PTB (Parti des Travail de Belgique) et une DECLARATION COMMUNE DES PARTIS COMMUNISTES ET OUVRIERS.
Bien à vous.



« Pour combattre le terrorisme, éteignons le feu en Syrie »


BELGIQUE 25 Mars 2016

Marc Botenga


Le gouvernement belge envisage d’étendre ses bombardements, actuellement limités à l’Irak, à la Syrie. Après les attentats de Bruxelles, ce serait le pire chemin à prendre. Staffan de Mistura, envoyé spécial des Nations Unies en Syrie : « La tragédie de Bruxelles nous rappelle que nous n’avons plus de temps à perdre. Nous devons éteindre le feu de la guerre en Syrie. Pour combattre le terrorisme, la meilleure formule est de trouver une solution politique en Syrie. »

Daech a pu grandir grâce au chaos en Syrie. Afin d’éradiquer le terrorisme en Syrie, une solution politique pour la longue guerre qui ravage le pays est donc une condition sine qua non. Or, le 18 janvier, Staffan de Mistura a révélé dans un rapport secret au Conseil de Sécurité des Nations Unies que ce sont des groupes armés soutenus par l’Occident et l’Arabie saoudite qui empêchent une solution politique pour le conflit en Syrie. Ce n’est pas un détail. Empêcher une telle solution signifie contribuer à la prolifération du terrorisme.

Nos alliés en Syrie ont d’autres priorités que Daesh

Depuis le début de la guerre en Syrie, les alliés occidentaux sur le terrain, regroupés maintenant pour la plupart dans le « Haut comité pour les négociations » (HCN), trouvent une série d’excuses pour ne pas négocier. D’abord, il fallait que le président syrien Bachar Al-Assad démissionne avant toute négociation. Exiger de son ennemi qu’il capitule avant de négocier est absurde et contreproductif. Mais ce n’est pas tout. L’opposition pro-occidentale voulait aussi être la seule représentante officielle de l’opposition aux négociations, en excluant de nombreuses autres forces sur le terrain.

Comment est-il possible d’encore poser des conditions à des négociations ? C’est une question de priorités. Mohammed Alloush, principal négociateur du Haut Comité pour les Négociations, et son Armée de l’Islam, veulent – tout comme Daesh – installer un état islamique. L’Armée de la Conquête et Ahrar-Ash-Sham ont des objectifs semblables. Le groupe Al Nosra partage l’agenda d’Al Qaeda. L’objectif premier des groupes que l’Occident soutient n’est pas la lutte contre Daesh. Ils veulent surtout renverser le régime, même si l’armée syrienne avance sur le terrain contre Daesh.

En 2013, Didier Reynders (MR), alors ministre des Affaires étrangères, rêvait qu’un jour, un monument à la gloire des jeunes belges partis se battre en Syrie avec l’un ou l’autre groupe « modéré » serait érigé.1
Le temps des rêves est révolu. Les armes que nos pays ont livré à ces groupes « modérés » ont été directement dans les mains de terroristes.
De Mistura a raison : il faut maintenant négocier une solution politique. Cela voudra dire mettre la pression sur nos supposés alliés en Syrie pour qu’ils s’asseyent autour de la table en leur coupant l’oxygène : l’argent et les armes. La Belgique a bien convoqué une réunion d’urgence des ministres européens sur les failles sécuritaires européennes, elle doit maintenant exiger d’urgence un arrêt de tout soutien européen à ces groupes.

Arrêter notre collaboration avec des États liés aux groupes terroristes

Mais ces groupes reçoivent aussi un soutien de nos dits alliés régionaux. Avec l’Arabie saoudite en tête du peloton. Certes, le pays fait aujourd’hui officiellement partie de la coalition contre Daech, mais sa priorité reste le départ d’Assad dans l’espoir de prendre le contrôle de la Syrie.

Le jugement de l’ancien sénateur démocrate américain Bob Graham, qui a codirigé la commission d’enquête du Congrès sur les attentats du 11 Septembre 2001, est sans appel : « L’Arabie saoudite n’a jamais mis fin à sa volonté de répandre le wahhabisme (mouvement fondamentaliste de l’Islam, NdlR) extrême. Il y a un lien direct entre la diffusion de cette idéologie et la création de Daesh. Daesh est un produit des idéaux saoudiens, de l’argent saoudien et du soutien organisationnel saoudien, bien que ce pays prétende actuellement être très anti-Daesh. Ils sont comme des parents qui ne veulent plus rien avoir à faire avec un enfant qu’ils ne contrôlent plus. »

Le Parlement européen a d’ailleurs appelé, en raison de la guerre saoudienne au Yémen, à un embargo européen sur les exportations d’armes vers l’Arabie saoudite. Mais, pendant que les Pays-Bas et la Suède ont arrêté le commerce d’armes avec l’Arabie saoudite, notre gouvernement refuse toujours de défendre un embargo au niveau européen. En France, tout récemment, le neveu du roi et ministre saoudien de l’Intérieur a, au contraire, reçu la légion d’honneur pour ses bons et loyaux services. Si on veut combattre le terrorisme, il faut maintenant mettre la pression sur l’Arabie saoudite, qui finance, par exemple, toujours des entités religieuses en Belgique.

Nos bombes fabriquent des terroristes

Ne doit-on pas tout simplement aller bombarder demandent certains ? C'est ce que le gouvernement entend faire. Mais c'est depuis 2001 que nos gouvernements mènent une « guerre contre le terrorisme ». A coup de bombes, les pays occidentaux n’ont fait qu’apporter de la destruction et du chaos en Afghanistan, Irak, Libye et Syrie. Depuis, la situation n’a fait que s’empirer. Aujourd’hui l’experte italienne Loretta Napoleoni confirme que pour Daesh, « les bombes occidentales sont la meilleure formule pour consolider leur pouvoir et attirer de nouvelles recrues. »

Au Parlement, le député PTB Raoul Hedebouw avait, en septembre 2014 déjà, mis en garde contre l’impact potentiel d’une intervention belge en Irak :
« Quel sera le bilan d’une nouvelle intervention en Irak ? Selon Phyllis Bennis, de l’Institute for Policy Studies, cela devrait être désormais très clair : “Chaque bombe leur amène davantage de partisans.” Logique, puisque tout conflit entraîne des dommages collatéraux, fait des victimes innocentes dans des familles, dans des fêtes de mariage, et touche des cibles civiles imprévues. Chacune de ces personnes brutalement frappées ont soudainement une raison de haïr l’Occident. »
Jacques Baud, ancien officier des Services de renseignements suisses, note :
« Les revendications des terroristes de Daesh ont systématiquement parlé de ces victimes civiles. Nous les ignorons complètement. »
Il constate qu’ « après les attentats de Madrid en 2004, le nouveau gouvernement (espagnol, NdlR) a décidé de se retirer de la coalition. L’Espagne est totalement sortie de la menace terroriste et ils n’ont plus eu d’attentat depuis. »

L’action militaire belge opaque au Moyen-Orient

Quelques mois de bombardements russes auraient fait des centaines de morts civils, selon la presse. Le journal britannique The Independent comptait au moins 1 000 civils tués par des bombes occidentales début mars. D’autres experts parlent de 2 000 à 4 000 morts innocents. Des milliers de familles, des milliers de vies détruites. La veille des attentats à Bruxelles, des avions de chasse de la coalition internationale, dont fait partie la Belgique, bombardaient encore l’université de la ville de Mosoul, en Irak. Officiellement, il s’agissait de s’en prendre à Daesh. Selon une académicienne irakienne, ces bombes américaines auraient, en deux jours, tué plus de 200 civils et fait 600 blessés.

Selon l’armée belge elle-même, la Belgique ne fait pas de victimes civiles.
Mais est-ce crédible ? Déjà en octobre 2014, le député PTB Marco Van Hees avait interrogé le ministre de la Défense N-VA Steven Vandeput sur la mission belge en Irak. Vandeput avait simplement refusé de répondre à toute question pertinente.
En mars 2015, Van Hees a reposé la question. Réponse du ministre :
ces chiffres restent derrière le huis clos. Le collectif d’investigation « Airwars », qui suit les actions militaires pour combattre Daesh, a dressé un tableau comparatif de la transparence et de la responsabilité des pays dans leur intervention. Il s’avère que la Belgique fait partie des pires élèves en matière de transparence. Notre pays se situe au même niveau que l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et la Jordanie. Combien de victimes l’opération belge a-t-elle causées ? Pourquoi notre gouvernement refuse-t-il de répondre ? Qu’a-t-il à cacher ? Que nos bombes fabriquent des terroristes au quotidien?

Le gouvernement belge ne veut néanmoins investir des milliards dans de nouveaux avions de chasse. C’est un non-sens. Il faut arrêter nos interventions et l’achat de ces avions.

Principes pour une politique étrangère anti-terroriste

Il n’existe pas de solutions faciles dans la lutte contre le terrorisme. Mais on ne peut pas se battre contre le terrorisme sans changer fondamentalement de politique étrangère.
Aujourd’hui, on ne peut plus tergiverser. Il faut tirer toutes les conclusions de la faillite de nos ingérences dans d’autres pays. Près de quinze années de « guerre contre le terrorisme » n’ont fait qu’étendre le terrorisme, de la Libye jusqu’au Pakistan. L’approche militaire qui peut se résumer en « Bombardons les tous » s’est avérée contreproductive. Plus de bombes belges et occidentales signifie plus de terroristes. La Belgique a aussi œuvré en faveur d’un changement de régime en Libye et en Syrie. Qu’un tel changement soit désirable ou non, il est maintenant clair que s’il est soutenu par l’étranger, il mène au désastre. Aujourd’hui en Syrie, les gouvernements européens se trouvent ainsi alliés de groupes violents voulant instaurer un état islamique. Nos gouvernements doivent arrêter de se mêler des affaires intérieures d’autres pays mais soutenir une solution locale négociée comme de Mistura essaie de faciliter.

En septembre 2015 déjà, le PTB avait proposé son « Plan pour une politique active de paix », basé sur trois piliers : assécher financièrement Daech, s’en prendre aux ressources humaines de Daech notamment en Irak, et investir dans la diplomatie, pas dans les bombes. Cela implique de couper les liens militaires avec l’Arabie saoudite et d’exiger un contrôle strict des flux d’argent en provenance de cet État pétrolier. Et de mettre la pression sur la Turquie pour qu’elle ferme sa frontière avec la Syrie et n’y intervienne plus. Le gouvernement belge a fait la sourde oreille. On collabore toujours et encore avec une série d’États qui créent un terreau fertile pour des groupes terroristes. L’Europe doit arrêter la vente d’armes à l’Arabie saoudite et doit d’urgence faire pression sur toutes les autres monarchies du Golfe et la Turquie pour qu’elles facilitent les négociations et abandonnent toute ingérence en Syrie.

Manifestation nationale contre l’achat d’avions de chasse, le dimanche 24 avril 2016 14h à la Gare Centrale, Bruxelles • www.pasdavionsdechasse.be

1. Didier Reynders veut « suivre à la trace » les Belges revenus de Syrie, Belga, 26 avril 2013

Article publié dans le mensuel Solidaire d’avril 2016. Abonnement.



_________________________




DECLARATION COMMUNE DES PARTIS COMMUNISTES ET OUVRIERS


Battons-nous avec le système d'exploitation, qui produit des guerres, des réfugiés, l'immigration et la pauvreté.
Maintenant solidarité aux réfugiés et aux immigrés!

Les partis communistes et ouvriers qui signons ce texte :
NOUS CONDAMNONS l'agressivité impérialiste, les interventions et les guerres, les Etats-Unis, l'OTAN et l'UE, ainsi que leurs "alliés", comme la Turquie, l'Arabie Saoudite, le Qatar. L'activité criminelle de ces forces a conduit à des millions de réfugiés et d'immigrés.
Tous les gouvernements bourgeois ont aussi des responsabilités importantes, parce qu'ils participent au fil des années avec des troupes et fournissent toutes sortes d'établissements, en reproduisant tous les prétextes pour le lancement de ces interventions impérialistes.

NOUS CONDAMNONS l'UE et les gouvernements bourgeois qui suivent une politique de répression policière-militaire contre les réfugiés qui essaient de se sauver de la guerre, de la misère, des réseaux de la traite des êtres humains.

NOUS APPELONS au renforcement de l’unité de classe et de la solidarité populaire avec les peuples qui sont les victimes des interventions impérialistes et de l'exploitation capitaliste.

NOUS APPELONS les peuples à renforcer leur lutte contre les causes qui déracinent des millions de gens de leurs foyers et en même temps à être du côté des immigrés et des réfugiés, qui vivent dans des conditions difficiles et inhumaines, et à demander par les gouvernements les mesures nécessaires pour leur admission et leur hospitalité décente, l'abolition de tous les mécanismes répressifs de l'UE, y compris du règlement Dublin III.

Les Partis Communistes et Ouvriers luttent contre les efforts de la bourgeoisie et des gouvernements bourgeois d'utiliser le problème des immigrés et des réfugiés en tant qu'un moyen pour l'abolition des droits ouvriers et pour l'intensification de l’exploitation des réfugiés et des immigrés, en général de la classe ouvrière, dans les pays de destination.

L'intérêt des ouvriers demande que nous unissions nos forces et que nous renforcions leur lutte contre les Etats-Unis, l'OTAN, l’UE, les interventions et les guerres impérialistes, contre tous les efforts de manipulation des peuples par les impérialistes. Organisons-nous et battons-nous avec le système d'exploitation qui produit des guerres, des réfugiés, l'immigration et la pauvreté. Afin que se forment les conditions qui permettront aux réfugiés et aux immigrés leur retour à leurs pays, où leurs propres peuples seront les maîtres.

• Communist Party of Albania
• PADS
• Communist Party of Australia
• Party of Labour of Austria
• Communist Party of Bangladesh
• Brazilian Communist Party
• Communist Party of Brazil
• Communist PArty of Britain
• Communist Party of the Workers of Belarus
• Union of Communists in Bulgaria
• Communist Party of Canada
• AKEL
• Communist Party of Bohemia & Moravia
• Communist Party in Denmark
• Communist Party of Denmark
• Communist Party, Denmark
• Communist Party of Finland
• Communist Workers`Party for Peace and Socialism (Finland)
• German Communist Party
• Unified Communist Party of Georgia
• Communist Party of Greece
• People’s Progressive Party of Guyana
• Tudeh Party of Iran
• Communist Party of Ireland
• Workers’ Party of Ireland
• Communist Party, Italy
• Socialist Movoement Kazakhstan
• Socialist Party of Latvia
• Communist Party of Malta
• Communist Party of Mexico
• Popular Socialist Party of Mexico
• New Communist Party of the Netherlands
• Communist Party of Norway
• Communist Party of Pakistan
• Palestinian Communist Party
• Palestinian Peoples' Party
• Philippines Communist Party [PKP-1930]
• Russian Communist Workers Party
• Communist Party of the Soviet Union
• Communist Party of the Russian Federation
• New Communist Party of Yugoslavia
• Party of the Communists of Serbia
• Communist Party of Slovakia
• Communist Party of the Peoples of Spain
• Galizan People's Union
• Communist Party of Sweden
• Communist Party, Sweden
• Syrian Communist Party
• Communist Party of Tadjikistan
• Communist Party, Turkey
• Communist Party of Ukraine
• Union of Communists of Ukraine
• Freedom Road Socialist Organization [USA]
• Party of Communists USA
• Party for Socialism and Liberation [USA]
• Communist Party of Venezuela
The statement is still open for signatures

15.03.2016


Edité le 13-04-2016 à 18:27:39 par Xuan


Xuan
Ci-dessous un communiqué du PCB suite à l'attentat du 22 mars


Solidarité envers les victimes et condamnation des instigateurs de guerres


Parti Communiste
de Belgique (Wallonie-Bruxelles)

Face aux lâches crimes commis ce 22 mars à Bruxelles, le Parti communiste exprime toute sa douleur et sa solidarité envers les nombreuses victimes, leurs familles et leurs proches. Sa sympathie va également aux pompiers, ambulanciers, policiers et civils qui ont participé au secours des victimes. Bruxelles ensanglantée, la population du pays, plus unie que jamais, l'accompagne en sa douleur.

Mais la profonde compassion envers les victimes de ces crimes abjects ne doit pas nous faire oublier les graves responsabilités de l'Union européenne et de nos Gouvernements qui se sont inscrits, docilement, dans la politique irresponsable et guerrière des Etats Unis et de l'OTAN. Ce sont en effet, ces Gouvernements, y compris celui de notre pays, qui ont apporté leur soutien aux aventures militaires contre la Lybie hier et qui continuent à le faire contre la Syrie aujourd'hui même. Utilisant hypocritement le concept "droits de l'homme", ces (ir)responsables politiques en déstabilisant et organisant l'assassinat du chef d'état libyen ont fait de ce pays un réservoir du terrorisme international. Comme si cela ne leur suffisait pas, ils sont occupés à essayer de faire exactement la même chose en Syrie aujourd'hui.

C'est pourquoi le Parti communiste estime que la vraie solidarité envers les victimes; le vrai combat contre le terrorisme commence par la dénonciation des fauteurs de guerres et des marchands de canons et par le soutien aux dialogues et aux négociations comme instrument de solution des conflits. Pour organiser cette solidarité et ces combats il nous semble plus que jamais urgent d'organiser un puissant mouvement pour la paix.

Bruxelles, le 26 mars 2016

Le Bureau Politique du Parti Communiste (Wallonie-Bruxelles)
 
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