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![]() Rien ne permet d’affirmer avec certitude que la Grèce abandonnera effectivement la monnaie européenne ou qu’il s’agit d’une intox. Toutefois il est plausible que les banques se préparent à toute éventualité en faisant la part du feu afin de perdre le moins possible. Cela signifie que ces banques retirent leurs billes dans la plus grande discrétion , accroissant davantage les difficultés de la Grèce, notamment son taux d'emprunt. En effet le refus du peuple grec de payer la tonte des coupons sur son dos se traduit par une impasse politique dans le cadre de la démocratie bourgeoise. Le retour à la drachme permettrait entre autres pour les capitalistes une baisse très importante du pouvoir d’achat des salariés grecs, des facilités d’exportation, voire d’exportation de main d’œuvre. Elle se traduirait inévitablement par d’épiques querelles juridiques entre les établissements de crédit européens et leur débiteur insolvable. Selon les Echos, les banques françaises sont parmi les plus exposées au remboursement de la dette grecque. C’est-à-dire qu’elles ont spéculé jusqu’au bout en profitant de taux de remboursement usuraires. « D'après les données de la Banque des règlements internationaux et corrigées du risque réel pris sur l'emprunteur, les banques françaises ont pour 44,4 milliards de dollars d'engagements de crédit en Grèce contre 13,4 milliards pour les banques allemandes. » « Les banques préparent des plans d'urgence en cas de sortie de la Grèce, mais vous pouvez deviner pourquoi elles ne souhaitent pas que cela se sache publiquement » , souligne un consultant travaillant pour les banques françaises, qui n'a pas non plus souhaité être nommé. Selon un banquier d'affaires, toutes les banques françaises ont mis sur pied des plans de crise sur la Grèce au cours des deux dernières semaines à la demande des régulateurs. Pour Alex Koagne, analyste chez Natixis, la facture s'élèverait à 5,2 milliards d'euros pour le Crédit agricole, 2,9 milliards pour BNP Paribas et 400 millions d'euros pour la Société générale. Les conséquences de la sortie de la Grèce de l’Euro seraient aussi particulièrement dures pour le peuple français à qui les capitalistes feront payer leurs pertes et l’endettement public. En effet la France est le pays le plus exposé : près de 65 milliards d'euros de la dette souveraine grecque (dont 63,3 milliards en engagements du gouvernement). Indique un autre article des Echos, en précisant que les banques hexagonales possèdent 37,6 milliards de la dette des entreprises privées non financières. A cette exposition proche de 100 milliards d'euros il faut ajouter les lourdes pertes que les entreprises françaises endureraient si la Grèce revenait à la drachme. En effet les échanges commerciaux avec la Grèce se font au bénéfice exclusif de l’impérialisme français. Ces faits éclairent les comportements différents des bourgeoisies française et allemande, en particulier l'insistance de Hollande à s'opposer à la sortie de la Grèce de l'Euro, laquelle pourrait entraver le besoin d'Aire du Medef et lui coûter le leadership européen. L’article conclut : Toujours en 2010, la France a supplanté l'Allemagne comme premier investisseur en Grèce avec un flux de près de 570 millions d'euros. « Quelque 150 sociétés à participation française sont implantées en Grèce, le plus souvent en partenariat avec des entreprises grecques. La France est sans doute le premier employeur privé en Grèce, avec quelque 30.000 salariés employés par les filiales françaises » , indique une note consulaire. Parmi les entreprises hexagonales les plus implantées, on compte Carrefour, avec plus de 30 hypermarchés, environ 250 supermarchés et plus de 600 magasins de proximité, et Pernod Ricard, numéro deux local des spiritueux. Tous les secteurs d'activité grecs voient la présence en force des Français : de la pharmacie, avec Pierre Fabre, Servier et Sanofi, à l'aéronautique civile et militaire, avec EADS et Dassault Aviation, en passant par les constructeurs automobiles et Michelin - dotés de filiales de commercialisation -, le tourisme avec entre autres Club Méditerranée, l'énergie, avec Total, ou encore la distribution spécialisée avec Leroy Merlin. http://www.lesechos.fr/medias/2012/05/21/325134_0202070446142_web.jpg Edité le 26-05-2012 à 00:49:32 par Xuan |