Xuan |
![]() C'est sur cette ligne révisionniste que je veux attirer l'attention. Evidemment Clousclard qui l'a défendue n'en dit pas un mot et reste focalisé sur le libéralisme libertaire et le "gauchisme". Le Parti Communiste Chinois s'était opposé très tôt à la ligne de Khrouchtchev, notamment dans la "lettre en 25 points". Ces 25 points s'appuyaient sur "les deux Conférences de Moscou de 1957 et de 1960" et trois d'entre eux concernaient la ligne générale des partis communistes dans les métropoles impérialistes. Le point 10). Dans les pays impérialistes et capitalistes, il est nécessaire de faire triompher la révolution prolétarienne et d'établir la dictature du prolétariat pour résoudre à fond les contradictions de la société capitaliste...L'avant-garde du prolétariat ne deviendra invincible en toutes circonstances que si elle maîtrise tous les modes de combat, pacifique et armé, ouvert et clandestin, légal et illégal, la lutte parlementaire et la lutte de masse, etc. Il est faux de refuser d'utiliser la lutte parlementaire et d'autres formes légales de combat lorsqu'elles doivent et peuvent l'être. Mais quand le parti tombe dans le crétinisme parlementaire ou le légalisme, qu'il circonscrit la lutte dans les limites autorisées par la bourgeoisie, l'aboutissement en sera inévitablement l'abandon de la révolution prolétarienne et de la dictature du prolétariat. le point 11). En traitant la question du passage du capitalisme au socialisme, le parti prolétarien doit partir du point de vue de la lutte de classe et de la révolution, et il doit se baser sur la théorie marxiste-léniniste de la révolution prolétarienne et de la dictature du prolétariat... Le point 12). Les révolutions sociales sont historiquement inévitables aux différentes étapes de l'histoire de l'humanité et se produisent en fonction de lois objectives indépendantes de la volonté de l'homme.... Les marxistes-léninistes ont critiqué cette ligne dès le début des années 60, cf le site des éditions prolétariennes. La route a été sinueuse mais peu à peu les critiques finissent par émerger quand la dérive du PCF devient évidente et que ses effectifs fondent comme un glaçon au soleil. L'élection de Hollande a été un point de non-retour. Dernier candidat du PS à avoir bénéficié d'un soutien dans le PCF et la CGT, sa politique anti-sociale a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Contrairement à la clique révisionniste qui s'accroche à la direction du PCF et notamment à la ligne éditoriale de l'Humanité, la base du PCF et de la CGT ne veut plus entendre parler de la social-démocratie, dont nombre d'individus sont venus renforcer les rangs de LREM. Il faut en comprendre les causes. Principalement c'est la thèse du passage pacifique au socialisme, inséparable de l'électoralisme, qui sont à l'origine de la dégringolade du PCF. Pour soutenir un candidat "commun" et faire bonne figure dans le cirque électoral, la ligne révisionniste a délesté le PCF de toute référence aux principes communistes. Et ceci jusqu'à l'objectif de la société socialiste. Au lendemain même du dernier congrès la faucille et le marteau, symboles de l'unité de la classe ouvrière et de la paysannerie, ont été remplacés par une étoile et une petite flamme dépourvues de toute signification de classe ou même politique, tout juste bonnes à orner un sapin de Noël. ____________________ J'ai déjà mis en ligne plusieurs articles de Danielle Bleitrach, qui était dirigeante aux côtés de Georges Marchais. Peu à peu et bien qu'elle n'ait jamais remis en cause ce dirigeant mais plutôt son entourage, elle est revenue sur la dérive révisionniste et son principal promoteur Khrouchtchev. Voici un courrier émanant aussi d'un ancien dirigeant du PCF dont je ne cite pas le nom, n'ayant pas son autorisation formelle : Je suis d'accord avec le fait que la dérive du PCF remonte bien avant 2000 et encore beaucoup plus avant. Il est tout aussi certain qu'on ne peut faire abstraction du contexte, de ce que furent les avancées et les reculs du rapport des forces international, des victoires et des défaites et d'une façon plus générale du réarmement militaire et idéologique des forces du Capital après la fin des années 60, la victoire au Vietnam, les succès des luttes de libération nationale, la crise capitaliste comme dans les pays du socialisme réel, etc.. Le problème est que les leçons tirées de cette période fertile ont conduit à privilégier une vision de l'accès au pouvoir par l'adaptation et le respect des règles du jeu fixés par la bourgeoisie plutôt que par l'affirmation de positions de classes indépendantes, fondés sur anti capitalisme et d'un anti impérialisme conséquent. L'eurocommunisme en a été l'aboutissement. A été privilégié ensuite la recherche d'alliances et donc de compromis plutôt que la relation aux masses, dont la situation matérielle comme la conscience d'appartenir à une classe allait en s'érodant. Les succès électoraux provisoires, l'activisme du PCF, la flatterie a son égard ont contribué à masquer la dérive. On s'est accommodé de cette situation. On a ainsi fait cohabiter un mode d'organisation et des principes théoriquement léninistes y compris dans le choix des cadres du parti avec des orientations, et un opportunisme qui découlaient de ce qui précède. Le PCF s'est d'ailleurs libéré à partir du 22e congrès de la dictature du prolétariat, puis du centralisme démocratique, du marxisme léninisme et même de la référence au socialisme et donc fort logiquement du travail politique dans les entreprises et de l'internationalisme sur lequel pourtant s'était fondé son prestige, la recherche théorique a été liquidé au bénéfice non plus d'opinions communistes mais de celles d'autres mais prétendument expertes. La CGT a d'ailleurs fait le choix d'une route assez parallèle en particulier à partir du Congrès de Grenoble en 1977 qui nous a conduit là ou nous en sommes aujourd'hui. Bref nous avons commis bien des erreurs souvent par opportunisme, et finalement beaucoup trop. L'identité communiste est devenue une auberge espagnole et non plus un repère ou une référence politique. J'ai vécu toute cette période comme un jeune dirigeant du PCF j'ai été élu à xx ans au CC. J'étais devenu précédemment un responsable national de la CGT. J'assume donc ma part de responsabilité individuelle et collective sans rougir. J'ai eu comme beaucoup de nombreuses réserves en particulier sur notre participation aux gouvernements et nos fluctuantes adaptations au gré des évènements en particulier dans le travail aux entreprises et l'international, l'Europe et sur la vie du parti. Pour ma part je m'en suis expliqué à cette époque et depuis et à plusieurs reprises dans une forme d'auto critique. J'en ai aussi tiré les conséquences politiques par honnêteté, j'ai quitté le PCF . Pour ma part je l'ai fait! et je l'assume. Georges Marchais avec qui j'ai eu la chance de militer comme avec d'autres dirigeants du PCF et de la CGT avait l'habitude de dire que le parti n'existe pas pour lui même mais pour être utile aux combats de classe que doivent mener les travailleurs et le peuple. Cela n'est plus le cas, et logiquement pour ma part j'en ai tirer les conséquences. Aujourd'hui, le PCF tend à n'exister que pour lui-même. Je dis cela sans acrimonie et sans sous-estimer l'engagement et la sincérité des membres du parti en accord ou en désaccord. J'ai un trop grand respect pour eux. Ils sont ceux qui m'ont éduqué à la politique et à la fraternité et je leur dois une part importante de ce que fût ma vie. Je ne le regrette pas. C'est aussi grâce à eux que je me considère toujours communiste. Mais, je constate par ailleurs et quoi qu'en disent bien des camarades que le dernier congrès a changé très peu de choses pour ne pas dire qu'il n'a rien changé. Il y a des côtés schizophréniques qui se poursuivent dans la politique du PCF et qui sont devenues insupportables. Comment s'étonner alors que la grande masse des gens n'y comprennent rien. La lecture de l'Humanité en est un très bon exemple et d'ailleurs de journal du PCF(SFIC), il est passé à journal communiste à journal fondé par Jean Jaures. Je trouve cette évolution significative mais aussi pathétique! Je m'en tiendrai là. C'est un propos qui je l'admet demeure très superficiel j'espère qu'on ne me le reprochera pas, il est sincère! Bien fraternellement, salutations communistes, ... |
Finimore |
Plaristes |
![]() Il y a un documentaire que je recommande Mai 68 : Nie Farce ni tragédie qui fait le bilan de tut ce que mai 68 a rendu de possible. Mais de rappeler le dicton "Un mai 68 peut en cacher un autre !" "Le « gauchisme » désigne du point de vue léniniste une position « de gauche » en apparence mais de droite en réalité." C'est ça, mais il y a des exceptions. Car il y a une gauche du capital. Donc une droite pour un socialiste, et le positions anarchistes. |
Xuan |
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Mai 68 n'était pas "au départ" une manifestation du pcf et ce que tu dis ne correspond absolument pas aux faits. ___________________ D'abord à propos du « gauchisme » Le « gauchisme » désigne du point de vue léniniste une position « de gauche » en apparence mais de droite en réalité. Ce terme a été utilisé par le PCF, en particulier en 68, (et repris par le presse bourgeoise) pour désigner indifféremment tous ceux qui critiquaient ses propres positions, c’est-à-dire à la fois les marxistes-léninistes organisés depuis décembre 1967 dans le PCMLF ainsi que l’UJCML, mais aussi les divers courants trotskistes et anarchistes. Or la ligne du PCF n’était déjà pas marxiste-léniniste mais suivait les positions de Khrouchtchev sur le passage pacifique au socialisme par les élections bourgeoises, et la « coexistence pacifique » fondée sur l’équilibre nucléaire. La direction du PCF se tenait déjà sur des positions révisionnistes, opportunistes de droite, et n’était donc nullement qualifiée pour désigner ce qui se situait à droite ou à gauche du léninisme. ___________________ Aux origines de mai 68 On peut remonter jusqu'en 67 si on veut faire la liste de toutes les grèves et actions anti impérialistes qui ont précédé mai 68. On peut y ajouter le mouvement du 22 mars à Nanterre et Cohn Bendit aux contours anarchistes, qui se conclut le 2 mai par la fermeture de la fac de Nanterre. Mais historiquement, mai 68 a commencé à cause de la guerre du Vietnam . Depuis des mois les anti impérialistes s'opposaient aux fascistes pro US en diffusant le Courrier du Vietnam, en tenant des meetings et en organisant des manifestations au cri de "FNL vaincra !" A cette époque la direction du PCF voulait imposer le mot d'ordre "paix au Vietnam" Le 21 février s'étaient déroulés une manifestation autorisée du Comité Vietnam National (CVN) et de l’Unef, un meeting de la J.-C. (jeunesse communiste) et une manifestation clandestine des Comités Vietnam de Base (CVB) regroupant 2 à 3000 personnes qui convergent vers 19h30 à l’ambassade du Sud-Vietnam sur laquelle un drapeau du FNL est hissé. Ci-dessous les tracts des CVB, de l'UNEF et du Comité Vietnam National. On constate que tous se trouvent sur la position FNL vaincra et non "paix au Vietnam". ![]() ![]() ![]() ![]() ___________________ La chronologie : Le 28 avril la branche militaire de l'UJCml intervient contre l'exposition sur les "crimes" des Vietcongs organisée par le Front uni de soutien au Sud-Viêtnam dirigé par Roger Holeindre qui se tient, 44, rue de Rennes, au siège de la Société d'encouragement pour l'industrie nationale. Occident déclare vouloir se venger Le 3 mai, contre l'intervention d'Occident, le rassemblement des différents services d'ordre des organisations d'extrême gauche dans la cour de la Sorbonne a provoqué l'intervention de la police et 600 arrestations. La Sorbonne est évacuée et le soir même les premières barricades sont dressées. Les bagarres de rue avec la police entraînent un large soutien populaire dirigé contre le pouvoir gaulliste et le déclenchement de la grève générale. Le 13 mai 68 une immense manifestation traverse Paris aux cris de "dix ans ça suffit!" La Sorbonne est occupée, tout le pays est en grève et les usines sont occupées. Bien que le mouvement du 22 mars ait investi Nanterre les semaines précédentes, c'est la lutte politique entre fascisme et anti impérialisme qui a servi d'étincelle à un mouvement à la fois étudiant et ouvrier qui est dirigé alors contre le pouvoir gaulliste. Alors que l'espoir d'une révolution traversait tous les esprits des manifestants et des grévistes, le PCF s'opposa avec la dernière énergie au rapprochement entre étudiants qualifiés de "gauchistes" et ouvriers, et s'employa à cantonner la grève aux objectifs économiques d'une part, d'autre part à préparer les élections, qui échouèrent inévitablement puisqu'elle ne pouvaient se dérouler qu'en "temps de paix", c'est-à-dire après la fin du mouvement. Privé d'une direction révolutionnaire reconnue, mai 68 fut aussi le terrain de prédilection de toutes les tendances réformistes ou gauchistes, des divers socialistes aux anarchistes, C'est ce dernier courant qui fut mis en avant par les médias, donnant à mai 68 l'image d'une révolte libertaire. La direction du PCF avait lui aussi agité la pancarte du "gauchisme" pour se prémunir de toute critique. Ainsi mai 68 est devenu un symbole de la révolte petite-bourgeoise, de la liberté sexuelle, de la "contestation" de toute autorité, de la mythologie œdipienne, et d'un anticommunisme larvé commun à la social-démocratie et à l'anarchisme. C'est ce tableau que la bourgeoisie a laissé en pâture à la jeunesse afin d'écarter le risque d'une vraie révolution. Après mai 68, ceci reflétait une partie de la réalité mais non l'ensemble des mouvements sociaux où tous les courants de pensée se confrontaient, avec pour point commun l'opposition au pouvoir de la bourgeoisie. ___________________ En fait mai 68 fut très différent de cette image d'Epinal, et des années durant, pratiquement jusqu'à l'élection de Mitterrand, le combat contre le pouvoir bourgeois s'est poursuivi tant dans les usines que dans les écoles et les facultés. Malgré l'échec politique dû d'une part à la menace d'une intervention de l'armée, et d'autre part aux manœuvres électoralistes de la social-démocratie et à la ligne révisionniste du PCF (et non aux courants gauchistes qui ne "dirigeaient" pas réellement les étudiants - ces derniers aspiraient à s'unir au combat de la classe ouvrière), la grève fut un immense succès contre le patronat, et le mouvement a généré une intense mobilisation politique de longue durée contre le pouvoir bourgeois. Pour les salariés : Le SMIG augmente de 35 %, et de +56 % pour les salariés agricoles. Les salaires augmentent de 10 % en moyenne. La section syndicale d’entreprise et l’exercice du droit syndical dans l’entreprise sont reconnus par la loi. Le passage par étapes de 48 heures aux 40 heures de travail hebdomadaire est acté. Les conventions collectives sont révisées. La part des primes dans la rémunération diminue au profit de celle du salaire. L’accès au remboursement des soins (ticket modérateur des visites et consultations) par la Sécurité sociale passe de 35 à 25 %. Edité le 06-06-2020 à 21:29:17 par Xuan |
marquetalia |
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Plaristes |
![]() https://youtu.be/9_nvEuIO_PQ Néofascisme de l'idéologie du désir ! Edité le 19-05-2020 à 02:04:31 par Plaristes |
Plaristes |
![]() Karl Marx Das kapital I.1.4 Voilà ce dont clouscard s'inspire. |
Plaristes |
![]() Profites de la quarantaine !!! |
Plaristes |
![]() masse Quelle est la plus réussie, l'idéale contre-révolution libérale ? C'est celle qui se proclame anti-réactionnaire et même progressiste : Mai 68. Ses héritiers peuvent aller jusqu'à désigner « les nouveaux réactionnaires ». Il faut bien situer le jeu dialectique et historique des trois composantes essentielles qui interviennent dès les Trente Glorieuses et qui ont constitué le fondement même de l'idéologie et de la stratégie du libéralisme libertaire. Alors que le réactionnaire veut revenir en arrière, restaurer, le libéral va de l'avant pour réaliser plus vite que le progressiste ce que celui-ci a rêvé. Avec, en prime, la plus- value ! Alors que les deux processus - libéral et social - sont, en termes de logique en relation inversement proportionnelle, la propagande publicitaire et médiatique a pu associer la promotion du libéralisme et le développement progressiste, imposer la confusion des contraires, pour en venir à leur identification. C'est l'histoire du diable qui se fait bon diable et qui passe son temps à expliquer qu'il n'existe pas : l'histoire du réformisme. " Alors Xuan.. as-tu compris? |