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Xuan
Je reprends ce fil afin de l’illustrer car il n’y pas de meilleure preuve que par l’exemple.
Le mécontentement et l’écœurement des militants sincères du parti révisionnisme se manifestent de plus en plus ouvertement alors que celui-ci se fond dans le Front de Gauche comme les trotskystes se sont fondus dans le NPA.
Nous devons comprendre que la lutte contre le révisionnisme moderne est une lutte de longue durée et que beaucoup de ses militants sont honnêtes et aspirent réellement au socialisme et à la transformation révolutionnaire de la société, tandis qu’une autre partie se reconnaît dans une sorte de réformisme humaniste étranger à l’idéologie prolétarienne.
Il ne faut pas considérer le parti révisionniste ni ses militants comme un corps figé
Méconnaître et négliger ces différents aspects c’est abandonner les communistes authentiques au désespoir et entraver la constitution d’un véritable parti communiste.

La lutte contre le révisionnisme moderne prend aussi plusieurs formes. Au début des années soixante des communistes qui voulaient un débat sur la lettre en 25 points et les thèses du PCC ont été exclus. Les révisionnistes ont brisé le centralisme démocratique et pratiqué le social-fascisme avec ceux qui les critiquaient. Cette attitude a perduré plus de dix ans.
Lorsque l’empire social-impérialiste s’est effondré et que la restauration du capitalisme a été patente en Russie, les révisionnistes n’ont pas rétabli le centralisme-démocratique mais l’ont remplacé par une apparente liberté de parole où « toutes les opinions se valent ».
En fait ceci a ouvert la porte à un flot de conceptions réactionnaires puisque les idées dominantes dans la société sont celles de la classe dominante.
Mais la ligne révisionniste tracée, celle de l’alliance électoraliste pour réformer le capitalisme, n’a pas dévié malgré les échecs successifs.

_______________________


Courrier transmis par Comité de base [[email]comibase@gmail.com[/email]]

Lettre ouverte à Pierre Laurent, 1er Secrétaire du Parti Communiste Français


Après des classes à l’URJF et au seuil de soixante années d’appartenance au PCF, c’est avec d’amers regrets et le cœur ulcéré que je quitte ce parti et retourne ma carte 2013.
Car d’abandon en abandon, trop c’est trop.
Vous avez, sans aucune consultation des communistes et en catimini, supprimé la faucille et le marteau de la carte du Parti. C’est un déni de démocratie.
Quelle honte, Cela montre de quel mépris vous avez envers les adhérents.
Une carte du PCF sans la faucille et le marteau ? La carte du PS, de l’UMP, du FN n’ont pas non plus de faucille et de marteau. Effectivement, je ne vois pas l’utilité d’une telle carte.
De plus, vous substituez à notre emblème révolutionnaire le logo du parti de gauche européenne, d’obédience social-démocrate.
Vous videz ainsi le Parti Communiste de sa substance révolutionnaire, tant humaine qu’idéologique. Pour quels privilèges, pour quels titres ?
L’histoire retiendra probablement de vous, que vous aurez été les fossoyeurs du Parti Communiste Français

Pierre Maury, Janvier 2013
marquetalia
je peux par exemple vous dire en connaissance de cause qu en 2008 le parti communiste francais était solidaire des révolutionnaires du parti des travailleurs du kurdistan.
zorba
La politique c'est un combat, pour les communistes c'était la lutte de classes.

Tout peut survenir des combats politiques et rien n'est dit d'avance.

Quand les partis communistes étaient puissants et bien organisés pour soutenir le régime soviétique installé en Russie et en URSS, toutes les forces disponibles pour les combattre étaient vertueusement et généreusement accueillies par la bourgeoisie, ce qui a fait fleurir moult groupuscules aussi bien d'extrême droite que se présentant de l’extrême gauche.

Les gauchistes n'ont de sens que contre les communistes, jamais ils n'ont affronté la bourgeoisie, dont ils sont généralement issus, mais avec des perspectives de prolétarisation ce qui en fait des aigris.
Les plus avisés, ou repentis, retournent au service de la grande bourgeoisie impérialiste, comme les D. Cohn Bendit, S. July, B. Kouchner, éventuellement après un lifting social démocrate comme les ex lambertistes nombreux en poste au PS.

Le développement de l'extrême gauche est un excellent moyen de division et d'affaiblissement des forces populaires que les communistes avaient tenté de développer. Les communistes renonçant aux principes de lutte des classes, les mouvements gauchistes pouvaient être mis en veilleuse et bien au chaud profiter de quelques bonnes places au service de la bourgeoisie capitaliste. Comme par exemple quelques PDG de la FNAC ou des journalistes à Libération.
marquetalia
la révolution doit se faire dans les pays du tiers monde,pas dans cet occident où la classe ouvrière est embourgeoisie et américanisée!en colombie,où les farc-ep controlent 35 pourcents du territoire,et où il y a de plus l eln-castriste-le pkk au kurdistan et l inde avec les naxalites.
marquetalia
le problème est que le terrain est deja occupé par ces crapules d anarchotrotskyistes.le gauchisme est la maladie infantile du communisme,surtout pour ces "monde libertaire","alternative libertaire" et autres"npa" favorables a l islamisme radical,ou a l inverse,a des nazbols qui eux aussi essaient de noyauter le marxisme-comme en russie-
zorba
Quel intérêt de se préoccuper du P"C"F et des ses dépouilles? La peur de ne plus avoir d'ennemis à combattre et le spectre du chômage?
Soyons lucides.
On ne peut que se réjouir de voir le parti communiste prendre place auprès de la sociale démocratie, cela laisse de l'espace pour les vrais communistes qui veulent faire la révolution, ceux, les purs, les durs qui se sont toujours trouvés face aux communistes qui bloquaient tout ou trahissaient. Maintenant ils peuvent aller face aux patrons, face à l'état et à ses flics.
En avant, la route est libre et large.
marquetalia
la liquidation du parti est en marche pour le pcf au sein du front de gauche,idem pour le pcof.
Xuan
Un se divise en deux


Depuis la scission du mouvement communiste international, [voir notamment les posts http://humaniterouge.alloforum.com/point-lettre-points-t2647-1.html
et http://humaniterouge.alloforum.com/extrait-lettre-points-t2639-1.html sur la lettre en 25 points ],
l’opposition à la ligne révisionniste et pour la défense du marxisme-léninisme est apparue de façon organisée dans le P « C »F puis à l’extérieur.

On lira l’histoire du premier mouvement marxiste-léniniste dans les documents mis en ligne par les Editions Prolétariennes :
http://editions-proletariennes.org/Dochml/dochml.htm#H-hispcmlf
http://editions-proletariennes.org/Histoire/quelqdates/quelqdates.htm

Jacques Jurquet observe que la création des premiers Cercles marxistes-léninistes avait été une nécessité « avant même les exclusions » , de même que la création du Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France en 1967 et qui résultait « des actions antagoniques du PCF contre tout adhérent posant des questions sur les positions du PCC. Au bout de 4 ans les marxistes-léninistes commençaient à être connus. La lutte interne est devenue impossible -exclusions - menaces – violences » . Cependant « la situation de classe en France n'était pas mûre » .
En particulier la classe ouvrière accordait encore sa confiance au parti révisionniste et non au PCMLF, tandis qu’une masse d’éléments petit-bourgeois l’ont investi, l’entraînant derrière les basques du réactionnaire Mitterrand.
Dans un entretien avec D. Hamelin le 1er mars 2010, J. Jurquet signale : « le PCMLF que j'avais créé avec quelques autres militants et dont j'étais secrétaire général, a lui aussi disparu, torpillé par la volonté et la rancune de François Mitterrand en personne. »


Aujourd’hui la situation est différente.
L’aggravation de la crise du capitalisme, associée à l’échec plusieurs fois renouvelé de la stratégie électoraliste du P « C »F, enfonce un coin entre les militants de base et leur direction. Celle-ci a dû ressortir les calicots rouges et les dépoussiérer.
La tactique du Front de Gauche, destinée à peser davantage dans l’alliance avec les socialos a échoué également, car à l’intérieur du Front de Gauche Mélenchon s’est assis dans le fauteuil du champion et ne risque pas d’en être délogé avant longtemps.

Depuis plusieurs années une partie des adhérents du parti révisionniste s’oppose de différentes manières à sa ligne « refondatrice », qualifiée de « liquidatrice », c’est-à-dire à l’alliance électorale avec le PS.
Beaucoup préconisent un retour aux traditions révolutionnaires, aux principes du marxisme-léninisme et à la lutte de classe dans le cadre de ce parti, sous des formes et à des degrés divers.
En voici quelques exemples parmi d’autres :
http://vivelepcf.over-blog.fr/article-14376708-6.html
http://jacques.tourtaux.over-blog.com.over-blog.com/article-pcf-section-de-saint-quentin-aisne-apres-les-journees-ponctuelles-de-manifestation-les-greves-par-procuration-passer-a-une-forme-d-action-superieure-60091892.html
http://pcf-paris15.over-blog.com/
http://reveilcommuniste.over-blog.fr/article-24975910.html
D’autres communistes ont quitté le P « C »F pour reconstruire un nouveau parti communiste.


Parmi les opposants au révisionnisme la thèse « un se divise en deux » s’applique aussi


De même qu’à l’intérieur du jeune PCMLF, puis au sein des différents groupes marxistes-léninistes, la lutte entre le révisionnisme et le marxisme-léninisme, entre l’idéologie bourgeoise et l’idéologie prolétarienne existe dans les organisations issues du P « C »F ou dans les cellules qui s’opposent à sa ligne.

Certains critiquent l’électoralisme mais ils doutent que le programme de leur parti soit bourgeois et restent convaincus que le socialisme est son objectif. Bon gré ou mal gré, ils ont accepté certains reniements de leur parti et ils pensent qu’il peut encore se redresser.

D’autres confondent centralisme-démocratique et autorité, et croient que son abandon signifie davantage d’ouverture et de démocratie.

D’autres regrettent la ligne de G. Marchais, comme une illustration du parti communiste à reconstruire. Ils nient que le parti de Marchais ait appliqué la ligne révisionniste. Et pour cause puisqu’ils y participaient alors et la soutenaient.
En même temps ils défendent l’héritage de l’URSS de Brejnev. Pour eux les critiques envers Marchais et Brejnev reflètent l’esprit de « liquidation » qu’ils combattent.

Egalement, certains appliquent à notre époque l’analyse de l’attitude capitularde de la bourgeoisie face au nazisme (ou bien face à l’impérialisme US dans les années 50), et dénoncent l’Europe « supranationale ».

Sur l’appréciation des rapports entre les pays émergents et les pays impérialistes, ceux qui se réclament du marxisme-léninisme n’ont pas des vues identiques.

Et nous n’avons pas non plus les mêmes avis sur les relations qui devraient s’établir entre les partis communistes de différents pays.

Ainsi les opposants au révisionnisme sont-ils divisés. Et les exemples cités n’en sont qu’une partie.
Cependant la thèse « un se divise en deux » ne signifie pas que le communisme va donner naissance par scissiparité à une galaxie de groupuscules.
En réalité il s’agit toujours – sur chacune de ces questions - de la lutte entre le capitalisme et le socialisme. Et chaque parti, chaque individu se définit par ses actions dans un camp ou dans un autre.


C’est le capitalisme lui-même qui favorisera l’unité des marxistes-léninistes


L’aggravation de la crise du capitalisme aboutira nécessairement à accentuer la lutte de classe entre la bourgeoisie capitaliste et la classe ouvrière, entre l’Etat bourgeois et le peuple, entre ceux qui cherchent à prolonger l’existence du capitalisme (dont les dirigeants révisionnistes et réformistes) et ceux qui veulent abattre le capitalisme pour construire le socialisme.

Aussi l’unité des marxistes-léninistes se réalisera-t-elle par la critique et la discussion, mais aussi et surtout par les actions et les prises de position communes, dans le cadre de la lutte de classe et de la lutte révolutionnaire contre la bourgeoisie, contre le réformisme et le révisionnisme.

Ne perdons pas de vue que si l’idéologie bourgeoise est dominante et les illusions nombreuses, les véritables ennemis de la classe ouvrière et du peuple sont un petit nombre.
Xuan
Quel est le sens du mot d’ordre « Il faut arracher la classe ouvrière au révisionnisme moderne » ?


A la différence des autres partis de la bourgeoisie, le parti révisionniste s’adresse prioritairement aux masses populaires, se prévaut de son passé communiste et se fait l’écho des luttes ouvrières.
De sorte que même en ayant rejeté toute référence à la théorie marxiste-léniniste, il apparaît encore pour nombre d’ouvriers et pour les masses comme un parti qui défend leurs intérêts.

Cependant il n’a pas pour objectif la destruction de l’Etat bourgeois et son remplacement par un Etat socialiste, où les anciens exploiteurs devraient se soumettre à la dictature du prolétariat.
Il s’en prend aux excès du capitalisme et à sa financiarisation et préconise un capitalisme industriel ou entrepreneurial, qui serait libéré des objectifs financiers.
Il prétend y parvenir et combattre les délocalisations par des moyens incitatifs, alimentés par l’argent public.
Il affirme que le chômage pourrait être résorbé ou atténué en organisant la polyvalence du prolétariat, et présente ce projet comme une sécurisation du parcours professionnel des salariés.

Rien dans son programme économique ne correspond aux intérêts du peuple, mais pourrait tout aussi bien figurer au programme de n’importe quel autre parti bourgeois.
Et par ailleurs, dans le cadre de l’Etat bourgeois maintenu, où aucune contrainte ni violence ne saurait être appliquée aux capitalistes, les revendications populaires qu’il affiche sont irréalisables et ne servent qu’à ratisser des voix.

Les communistes marxistes-léninistes doivent ouvrir les yeux des ouvriers et des masses populaires encore abusés par ce parti.
C’est une des tâches essentielles et fondatrice d’un nouveau parti communiste, indépendant des formations bourgeoises.

Un parti révolutionnaire qui met en pratique la théorie marxiste-léniniste, dont la conception du monde est l’idéologie prolétarienne, qui regroupe réellement l’avant-garde de la classe ouvrière, et qui s’organise suivant la règle du centralisme-démocratique.

Le nouveau parti communiste naît dans la lutte contre la bourgeoisie, le réformisme et le révisionnisme moderne


[à suivre]


Edité le 18-11-2010 à 00:06:43 par Xuan


Xuan
Des Fonds Régionaux pour qui et pour quoi ?



La clé de voute du programme du P « C » F c’est le financement de ses projets économiques. En s’appuyant sur les régions « de gauche », il serait donc possible de grignoter le pouvoir capitaliste en établissant les bases roses d’un « nouveau crédit ».

Je cite une grande partie du projet sur les :

« Fonds Régionaux pour l’Emploi et la Formation (FREF)
Des aides considérables ont été mises à la disposition des banques depuis décembre 2008 (360 milliards d’euros de fonds mobilisés), mais sans aucun changement des critères du crédit. Dans le même temps des milliers de PME sont en difficulté du fait de la récession économique et/ou du comportement prédateur des banques et des grands donneurs d’ordre: il devrait y avoir plus de 70 000 faillites cette année.

Les grands groupes empruntent, eux, sur le marché financier et font du cash.
Mais ils refusent de développer l’activité en France, continuant de délocaliser: Pour déborder ces blocages aux sommets des banques, des groupes et de l’État, au niveau régional on peut se doter d’un nouvel outil institutionnel, pour engager, à l’appui des luttes pour l’emploi et l’activité, la bataille de réorientation du crédit. Pour cela nous proposons la mise en place de Fonds Régionaux pour l’Emploi et la Formation (FREF)

Pourquoi faut-il réorienter le crédit ? : L’argent du crédit sert, avant tout, à faire plus d’argent et il va là où il rapporte le plus, le plus vite et le plus surement de l’argent : sa sélectivité, favorable à la rentabilité financière, joue contre l’emploi.
Un seul exemple en 2007, juste avant la crise financière, Pernod-Ricard a pu disposer d’une ligne de crédits de 13 milliards d’euros à 3% de taux d’intérêt pour financer un raid boursier (OPA) sur le suédois « Absolute ». Au même moment, une PME qui voulait faire un investissement nécessitant créations d’emplois et mises en formation devait payer 6 à 8% et placer sous hypothèque la résidence de l’employeur ! Cette sélectivité a conduit à l’explosion de la crise financière et elle redouble aujourd’hui.

Quelle réorientation du crédit ? Nous proposons un « nouveau crédit » pour l’investissement réel (matériel et de recherche) des entreprises. Son taux d’intérêt pourrait être très abaissé, jusqu’à devenir nul, il serait d’autant plus abaissé que le crédit servirait à financer des investissements programmant plus d’emplois et de formations correctement rémunérés et contrôlés.

Pour enclencher ce nouveau crédit, le PCF propose la création d’un Fonds national pour l’emploi et la formation (FNEF) qui recueillerait les quelque 30 milliards d’euros accordés annuellement en exonération aux entreprises.

Cette dotation publique permettrait au FNEF, sous le contrôle des salariés et des élus, de prendre en charge (bonification), de façon sélective, une partie des intérêts versés aux banques par les entreprises pour leurs crédits à l’investissement: plus cet investissement programmerait d’emplois et de formations correctement rémunérés et contrôlés et plus le taux d’intérêt du crédit serait abaissé, jusqu’à devenir nul, voire négatif.

Ce FNEF serait partie prenante d’ un pôle financier public , chargé de développer largement ce nouveau crédit, autour de la Caisse des dépôts (CDC), de la banque postale, d’Oséo... avec les banques mutualistes et coopératives (dans le respect de leurs statuts) et avec des banques nationalisées. […]»




En ce qui concerne le projet de récupérer les exonérations de charges patronales, qu’il s’agisse directement de ce salaire différé ou bien de son équivalent en impôts et en taxes payés par le peuple, je renvoie à l’article « touchez pas au grisbi les révisos ! »


Le parti révisionniste rêve que certaines banques ou organismes financiers seraient détachés de la loi capitaliste de recherche du profit maximum, y compris des banques nationalisées sorties du chapeau. Mais pas d’affolement, on a déjà connu et le capitalisme s’en porte aussi bien.

Cependant non seulement aucun organisme financier n’échappe à la règle du taux de profit maximum, mais les organismes auxquels il est fait allusion se sont tous engouffrés dans la « banalisation » de la course au profit maximum.

Dans l’Etat de la France 2007-2008, et sous le titre « La dynamique française de « marchéisation» du financement » on peut lire :

« des établissements aussi spécifiques et proches de l'État que la Caisse des dépôts et consignations (CDC) et La Poste en sont venus à envisager une certaine banalisation de leur statut. Ainsi est née la Banque postale, début 2006.
Un signe important de cette mutation a été, en 2001, l'introduction en Bourse du Crédit agricole, naguère un des plus beaux fleurons du « jardin à la française ». Cette introduction, à la suite de laquelle le Crédit Agricole SA a fusionné avec le Crédit Lyonnais, rappelle par ailleurs que l'accélération de la concurrence voulue par les pouvoirs publics, et entretenue par l'Union européenne, incite à la concentration. Comme les entreprises, les banques recherchent désormais la taille critique, notamment à travers des stratégies de fusion-acquisition. Nombre d'experts estiment qu'il ne devrait plus exister, à terme, que trois grands groupes financiers en France.
Ce double mouvement de banalisation et de concentration des réseaux a été illustré, début 2007, par le rapprochement de deux poids lourds historiques du mutualisme - les Caisses d'épargne et les Banques populaires. Ils ont créé une filiale d'investissement commune, cotée en Bourse, Natixis, préfigurant sans doute une fusion totale des deux réseaux à terme.
Quant au financement direct, par nature un financement de marché, il a considérablement progressé à compter de 1985 : la part des financements de marché dans l'ensemble des financements obtenus par les agents économiques résidents est passée de 45 % fin 1994 à 60 % fin 2005. »


L’Expansion.com du 27/3/2008 ajoute :

« Le Crédit Mutuel a passé près de 300 millions d'euros de provisions sur ses portefeuilles de titres liés au "subprime": 180 millions via une filiale américaine et 117 millions sur le portefeuille d'Arkéa (Crédit Mutuel de Bretagne, Massif central, Sud-Ouest et Compagnie financière du Crédit Mutuel) »

Et dans Alternatives économiques de juin 2009, sous le titre : titre « Banques coopératives: qu'allaient-elles faire dans cette galère? » , est décrite l’implication particulière de la Caisse d'épargne et de la Banque populaire (créée par Léon Blum) dans la crise des subprimes.
L’article rappelle que pour les « Caisses d'épargne, "établissements privés d'intérêt public" longtemps voués à la seule gestion de l'épargne populaire, la mutation commence en 1983. L'Ecureuil est autorisé par le gouvernement de Pierre Mauroy à développer une activité de crédit aux particuliers, activité qui sera étendue ensuite aux entreprises en 1987. De quoi en faire progressivement une banque comme les autres, une évolution que parachève son changement de statut en 1999.
Et en conclusion : « la gouvernance coopérative n'a pas apporté une résistance plus forte que son homologue capitaliste face aux tentations offertes par la dérégulation de la finance.. »

On lit enfin dans l’Expansion du 15/05/2008 « Subprime : Crédit Agricole et Natixis au régime sec »
Le 25 septembre 2007, L’Agefi rapportait que Le Crédit mutuel Arkéa s’attendait à des pertes potentielles de « plusieurs dizaines de millions d’euros » sur des produits structurés contenant des parts de titrisation, notamment de crédits immobiliers à risque, investissements réalisés par Brit Alliance, une filiale créée en 2006 avec Morgan Stanley et dont la banque mutualiste détenait 75 %.

En ce qui concerne OSEO, filiale de la Caisse des Dépôts à 43 %, le P « C »F joue les mouches du coche puisque le gouvernement Sarkozy l’a rallongée de 3 milliards supplémentaires pour les prêts aux PME innovantes à partir de 2009.
On notera au passage que ce groupement doit fusionner l’ensemble de ses filiales (garantie, innovation, financement) au sein de la branche bancaire Oséo Financement transformée en société anonyme, ce qui lui ferait perdre à terme sa spécificité d'aide directe à l'innovation, et à des entreprises "moins rentables".
Le « moins rentable » étant à court terme puisque l’objectif reste quand même de rentrer dans ses placements à long terme. Et dans les faits OSEO n’apporte son soutien qu’aux entreprises sans difficultés et non aux entreprises en mal de trésorerie.

La Caisse des dépôts et consignations (CDC), parfois simplement appelée Caisse des dépôts, est une institution financière publique de la France créée en 1816. Placée sous le contrôle direct du Parlement, elle exerce des activités d'intérêt général pour le compte de l'État et des collectivités territoriales, mais elle a aussi des activités concurrentielles.
« La Caisse des dépôts et consignations et ses filiales constituent un groupe public au service de l’intérêt général et du développement économique du pays. Ce groupe remplit des missions d’intérêt général en appui des politiques publiques conduites par l’État et les collectivités territoriales et peut exercer des activités concurrentielles. La Caisse des dépôts et consignations est un investisseur de long terme et contribue, dans le respect de ses intérêts patrimoniaux, au développement des entreprises. Elle est placée, de la manière la plus spéciale, sous la surveillance et la garantie de l’autorité législative. » (code monétaire et financier Art. L518-2)

Augustin de Romanet son directeur général souhaite « mobiliser davantage l’épargne réglementée des ménages - Livret A et LDD - pour abonder les besoins de financement des entreprises. Lors de son audition devant la Commission Développement durable et Aménagement du territoire, [il] a fait valoir devant les députés que la recentralisation d’une partie des fonds déposés sur le Livret A et le LDD à la Caisse des dépôts permettrait de prêter encore davantage. Aujourd’hui, la CDC ne perçoit que 62% des sommes versées, soit un plafond de 160 milliards d’euros, les banques conservant le reste. Augustin de Romanet a également évoqué sur Radio BFM, la possibilité d’utiliser le Fonds de réserve pour les retraites (FRR) dont il est président du directoire : 34,5 milliards d’euros actuellement placés en actions et obligations, et bloqués jusqu’en 2020, pourraient entre temps alimenter l’économie réelle. Une bonne idée que le Cerf soutient d’autant plus que ce fonds est alimenté par les entreprises, le bon sens voudrait qu’elles soient donc les premières à en bénéficier. Les TPE-PME sont les premiers moteurs de l’activité et de la création d’emplois » . http://lecercle.lesechos.fr/entreprises-marches/finance-marches/221130573/caisse-des-depots-un-nouvel-acteur-dans-le-financement


D’ores et déjà, et sans que soit appliqué le projet révisionniste, il s’agit donc d’ utiliser l’épargne populaire pour épauler l’investissement industriel des PME .

On aura peut-être noté au passage que les grands groupes qui empruntent, eux, sur le marché financier et qui font du cash ,
sont ici écartés du sujet.
Du coup, la question de la sous-traitance qui traverse toutes les relations entre les grands groupes et les PME ou TPE est écartée elle aussi.
Cependant, l'exploitation accrue des ouvriers et des salariés dans les PME et TPE n'est pas indépendante, elle, des rapports de domination entre les grands groupes et leur sous-traitants.

Mais revenons sur ce pôle financier qui, placé on ne sait trop comment « sous le contrôle des salariés et des élus » consisterait donc à faire prendre en charge une partie de l’investissement industriel par des organismes financiers « publics » - c’est-à-dire avec l’argent du peuple – en incitant ainsi les PME à embaucher et à augmenter les salaires…

« plus cet investissement programmerait d’emplois et de formations correctement rémunérés et contrôlés et plus le taux d’intérêt du crédit serait abaissé, jusqu’à devenir nul, voire négatif »

Mis à part le fait que ce système existe déjà, de deux choses l’une :

ou bien l’augmentation des effectifs et des salaires restent inférieures au cadeau fait à ces entreprises. Et dans ce cas ce sont les masses qui financent elles-mêmes leurs emplois et leurs augmentations de salaires.
Ou bien l’augmentation des effectifs et des salaires diminuent la productivité et les profits de telle sorte que les PME en question ne seront plus du tout incitées par ce montage financier et auront tout avantage à emprunter ailleurs.

Dans un cas comme dans l’autre les salariés et les masses populaires n’en tirent aucun bénéfice. Mais il en ressort que le financement des entreprises drainerait davantage l’argent du peuple.
Ensuite, cet argent servirait à rembourser pour une part variable l’intérêt des emprunts souscrits auprès des banques et du marché.
Enfin ces derniers récupèrent en dernier ressort la part du lion des profits réalisés dans les PME, comme c’est actuellement le cas.


Il reste que le projet révisionniste ne se distingue en rien de celui de tous les partis bourgeois, promettant un capitalisme « entrepreneurial », à cette différence près qu'il est présenté comme l'aboutissement des espoirs populaires et une garantie pour l'emploi, les bons salaires et la formation gratifiante à la clé...

[à suivre]


Edité le 14-11-2010 à 15:47:52 par Xuan


 
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