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Xuan
Un intéressant article où il apparaît que l'éviction de l'hégémonisme n'aboutit pas à la création de nouveaux empires mais à une région multipolaire et à des règlements politiques des conflits.

Moyen-Orient : voici les conséquences du retrait américain dans la région


https://www.msn.com/fr-fr/actualite/monde/moyen-orient-voici-les-cons%c3%a9quences-du-retrait-am%c3%a9ricain-dans-la-r%c3%a9gion/ar-AAQTHY5
Lina Kennouche, doctorante en géopolitique à l'Université de Lorraine, analyse les conséquences de la stratégie américaine au Moyen-Orient.© AFP

À l'heure où la prise de conscience du déclin relatif de la puissance des États-Unis s'impose peu à peu, les acteurs régionaux du Moyen-Orient s'apprêtent à remplir le vide stratégique laissé par le départ des forces américaines. Deux facteurs majeurs ont contribué au recul des États-Unis dans la région.

D'un côté, la rivalité de puissance engagée entre Washington et Pékin s'est exacerbée ces dernières années. Depuis 2008 et l'annonce du pivot vers l'Asie par Barack Obama, les Américains sont préoccupés par l'endiguement de la Chine, qu'ils exercent via le soutien à la sécurité et à la défense du Japon, de Taïwan, de la Corée du Sud, et aussi via le dialogue stratégique et diplomatique avec l'Inde et une partie de l'Asie du Sud-Est. Les États-Unis, de plus en plus mobilisés par ce front, ont aujourd'hui moins de capacités à consacrer au Moyen-Orient. Cette redéfinition des priorités stratégiques a précipité leur retrait d'Afghanistan.

D'un autre côté, la stratégie américaine au Moyen-Orient s'est soldée par une succession d'échecs. La "guerre au terrorisme" n'a pas permis de refaçonner le paysage régional conformément aux intérêts de Washington. Quant à la stratégie de pression maximale sur Téhéran employée par Donald Trump, elle s'est révélée politiquement inefficace voire contre-productive, le régime de Téhéran ayant fait la démonstration de sa résilience en poursuivant le développement de son potentiel militaire et balistique et en renforçant sa capacité de projection de forces selon un axe régional qui s'étend du sud du Pakistan à Gaza.

La fin de la présence globale américaine
Désormais, la capacité des États-Unis à maintenir une présence globale adéquate par le biais de leurs bases stratégiques est remise en question.

En mars dernier, une équipe spéciale composée de quinze hauts fonctionnaires du Pentagone a commencé à œuvrer à l'élaboration d'un plan global visant à préparer les forces américaines, déployées dans diverses parties du monde, à une éventuelle mission pour faire face à la menace chinoise. Washington a d'ores et déjà retiré d'Arabie saoudite certains matériels militaires lourds, notamment des batteries de missiles Patriot ainsi qu'un porte-avions, dans le but de redéployer ces équipements sur le front asiatique. Cette idée d'un retrait progressif a été confortée par les révélations des médias américains sur le projet du Pentagone de créer une "force permanente" dans le Pacifique occidental pour faire face à la Chine.

Au Moyen-Orient, la plus grande base militaire américaine est la base aérienne d'Al-Udeid, au Qatar, qui accueille 11 000 membres des services américains et de la coalition anti-Daech agissant dans le cadre de l'opération Inherent Resolve.

"Une nouvelle donne s'esquisse et le rôle des acteurs régionaux semble appelé à se renforcer"

Aux installations militaires dans le Golfe s'ajoute une présence en Irak où 2 500 soldats) américains sont déployés dans le cadre d'un accord de sécurité avec le gouvernement de Bagdad, et en Syrie où se trouveraient encore 900 militaires américains) à al-Tanf, dans le sud-est du pays, ainsi qu'au nord-est aux côtés des Forces démocratiques syriennes (coalition hétéroclite de forces sous la direction des Kurdes).

Dans la perspective d'un désengagement inéluctable de Syrie et d'Irak, et de l'allègement de la présence américaine dans le Golfe – des développements dictés par l'impératif stratégique de la confrontation avec la Chine –, une nouvelle donne s'esquisse et le rôle des acteurs régionaux semble appelé à se renforcer.

Un Moyen-Orient reconfiguré par les acteurs régionaux?
En dépit du retour en force de la Russie au Moyen-Orient et des ambitions que nourrit la Chine pour cette région dans le cadre de sa confrontation stratégique avec Washington, Moscou et Pékin n'entendent pas y jouer un rôle aussi central que celui que les États-Unis y ont tenu au cours des vingt dernières années.

Les dynamiques régionales restructurant déjà la scène géopolitique devraient encore s'affermir au détriment du "Grand jeu" des puissances internationales, qui apparaît moins décisif qu'auparavant. Confrontés à la perspective d'un retrait militaire américain prochain qui laisserait les mains libres à un Iran plus assuré, les alliés régionaux de Washington ont cherché à s'adapter à la nouvelle donne.

En septembre 2019, des forces yéménites alliées à Téhéran ont mené une attaque majeure contre les installations du géant pétrolier saoudien Aramco, sans que cet épisode n'entraîne de réaction de la part de Washington. Cet événement a ébranlé la confiance que Riyad pouvait avoir dans la pérennité du soutien des États-Unis.

Quelques jours plus tard, le ministre émirati des Affaires étrangères s'est rendu en Iran pour chercher l'apaisement, les Émirats étant alliés à l'Arabie saoudite. Avec l'arrivée de la nouvelle administration américaine, qui se distancie de la politique saoudienne en mettant fin à son appui à la guerre du Yémen et en réengageant des discussions avec l'Iran, Riyad a, à son tour, amorcé des négociations avec Téhéran. La préoccupation de Riyad et d'Abu Dhabi est donc de limiter les répercussions de la politique de la nouvelle administration américaine sur les questions clés du Moyen-Orient – principalement l'Iran – et de compenser les pertes qui en découlent.

Vers un retour dans le jeu du régime de Damas
Le retrait américain d'Afghanistan semble annoncer un retrait militaire plus général des États-Unis de la région – une idée qu'accréditent les développements récents et, notamment, la prise pour cible de la base américaine d'al-Tanf en Syrie par des forces alliées à l'Iran, ainsi que les attaques répétées contre les intérêts américains ces dernières années en Syrie et en Irak. La Syrie ne revêt en effet aujourd'hui qu'une importance limitée pour l'administration Biden, qui n'a pas nommé d'envoyé spécial dans ce pays.

En conséquence, les pays arabes qui, depuis 2011, s'étaient montrés hostiles au régime syrien ont progressivement engagé un processus de normalisation. Les Émirats arabes unis avaient rouvert une ambassade à Damas dès 2018 ; le 27 septembre dernier, Amman a rouvert le principal poste-frontière entre la Jordanie et la Syrie ; un accord a été trouvé entre l'Égypte, la Jordanie, la Syrie et le Liban pour acheminer du gaz égyptien vers Beyrouth via Damas ; et l'Égypte se dit désormais favorable à la réintégration de la Syrie au sein de la Ligue arabe, dont elle avait été suspendue en 2011.
 
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