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Xuan
Quelles sont les forces qui poussent les USA à une agression militaire internationale croissante?

5 MARS 2023

https://histoireetsociete.com/2023/03/05/quelles-sont-les-forces-qui-poussent-les-usa-a-une-agression-militaire-internationale-croissante/

Un réquisitoire implacable et fortement argumenté sur la manière dont les USA sont les seuls responsables de la guerre en Ukraine, ils ont littéralement acculé les Russes et si par malheur ils l’emportaient, ils ne s’arrêteraient pas. C’est le point de vue chinois clairement exprimé, que l’on en déduise pas pour autant que la Chine est entrée dans un camp, si la Chine n’agissait pas comme elle agit, nous serions déjà dans une guerre mondiale. Pour le moment, c’est cette vision du monde et l’attitude politique qui est la sienne qui est la principale contribution à la paix, avec ou sans plan. (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

John Ross (https://mronline.org/author/johnross/ ) 24 avril 2022

Cet article de John Ross (Luo Siyi) est la traduction sous forme raccourcie d’un texte (https://mronline.org/2022/04/24/what-is-propelling-the-u-s-into-increasing-international-military-aggression/) publié dans le journal en ligne « Guancha » dont la version originale s’intitulait « Inutile de compter sur la bienveillance américaine ».https://www.guancha.cn/LuoSiYi/2022_04_22_636204.shtml

Introduction
Depuis environ deux décennies, nous assistons à une escalade militaire des USA. Les événements qui ont mené à la guerre en Ukraine s’inscrivent dans ce cadre et en représentent une nouvelle étape qualitative. Avant cette guerre, les USA n”intervenaient que contre des pays en voie de développement ayant des forces armées bien inférieures aux leurs et ne possédant pas l’arme nucléaire.

Par ordre chronologique, voici la liste de ces interventions militaires dévastatrices:

le bombardement de la Serbie en 1999.
l’invasion de l’Afghanistan en 2001.
l’invasion de l’Irak in 2003.
le bombardement de la Libye en 2011.
En ce qui concerne l’Ukraine, les USA étaient parfaitement conscients que leur proposition d’y implanter l’OTAN qui est à l’origine de la guerre actuelle, menaçait les intérêts nationaux les plus fondamentaux de la Russie, pays qui possède d’importantes forces militaires, dont un arsenal nucléaire égal au leur. Ils ont sciemment pris le risque de franchir la ligne rouge de la Russie.

Pour l’instant ils n’ont pas envoyé de troupes en Ukraine, déclarant ouvertement que cela pourrait déboucher sur une guerre mondiale avec l’Etat russe. Mais leur intervention soutenue équivaut à une guerre par procuration contre la Russie. Avant le début du conflit, ils ont assuré la formation de l’armée ukrainienne, l’ont approvisionnée massivement en armes, et à ce jour, ils lui transmettent des informations satellitaires et autres renseignements etc.

Comment les USA ont-ils réussi à entraîner l’Ukraine dans la guerre?

Les USA ont consciencieusement et minutieusement préparé cette guerre en militarisant progressivement l’Ukraine. Vyacheslav Tetekin, membre du Comité Central de la Fédération de Russie (KPRF) en fait ci-dessous une description exhaustive. Y apparaît clairement la façon dont les USA ont instrumentalisé l’Ukraine:

“L’Ukraine (…) se prépare à la guerre depuis longtemps. Quand on compare avec des événements similaires survenus à une autre époque et dans d’autres parties du monde, on peut avancer l’idée d’un « modèle standard » des États-Unis pour atteindre leurs objectifs géopolitiques (…)

La Russie a délibérément été entraînée dans cette situation. Tout a commencé par le coup d’Etat en Ukraine de février 2014, quand des forces viscéralement anti-russes ont pris le pouvoir à Kiev avec le soutien des USA et de néo nazis locaux (…)

En 1991, pendant les «réformes», l’armée ukrainienne avait considérablement souffert si bien qu’en 2014 elle avait perdu toute sa puissance. L’équipement militaire ne marchait plus, le moral des officiers et des soldats était au plus bas à cause de salaires de misère. L’armée ukrainienne ne voulait plus combattre et n’en avait plus les capacités (…)

En conséquence, [après le coup d’Etat en 2014] le pays a révisé ses finances, sacrifiant le bien être de la population au financement des forces armées. Son budget militaire est passé de 1,7 milliards de dollars en 2014 à 8,9 milliards en 2019 (5,9% du PIB du pays)… L’Ukraine (…) a proportionnellement dépensé trois fois plus [en pourcentage du PIB] au niveau militaire que les pays développés occidentaux (…)

Ces chiffres montrent que le pays se préparait à une guerre de grande ampleur (…) Des centaines d’instructeurs venant des Etats-Unis et autres pays de l’OTAN ont participé à la formation de l’armée. L’Ukraine s’est préparée à la guerre sous la supervision des Etats-Unis.

Des sommes énormes ont été dépensées pour la réparation du matériel militaire. En 2014-2015 pendant l’agression contre le Donbass [la partie russophone de l’Ukraine de l’Est], l’Ukraine était incapable d’assurer une couverture aérienne, car tous ses avions de combat avaient besoin de réparation. Mais dès février 2022, il y avait déjà 150 chasseurs, bombardiers et avions d’attaque de l’armée de l’air ukrainienne. Une telle accumulation des forces de l’air ne s’explique qu’en vue de la prise du Donbass.

A la même période, de puissantes fortifications ont été érigées à la limite entre le Donbass et l’Ukraine (…) Fin 2021 le salaire des soldats a été multiplié par 3 (!), passant de 170 à 510 dollars. Les effectifs des forces armées ont aussi considérablement augmenté.

La première étape de la préparation de l’Ukraine à la guerre s’est ainsi achevée avec succès fin 2021. La capacité de combat de l’armée ukrainienne avait été restaurée, l’équipement militaire réparé et modernisé (…)

Cependant, même modernisée, l’armée ukrainienne n’était pas en mesure d’attaquer la Russie. Le rapport de forces n’était clairement pas en faveur de Kiev. Aussi les Etats-Unis ont-ils pensé à deux solutions pour mettre à profit cette nouvelle Ukraine militarisée (…) Le première était de s’emparer du Donbass et, si un heureux concours de circonstances le permettait, de procéder à l’invasion de la Crimée. La seconde était de provoquer l’intervention armée de la Russie (…)

La Russie a alors compris qu’une Ukraine sous la coupe des Etats-Unis devenait un danger réel. En décembre 2021, elle a demandé à l’OTAN la mise en place de mesures garantissant ses intérêts légitimes. L’occident (…), sachant que les préparatifs de l’invasion du Donbass battaient leur plein, ont ignoré cette demande. Les unités de l’armée ukrainienne les plus aptes au combat ont été massées au pourtour du Donbass. Fortes de 150 000 soldats, elles avaient la capacité de briser la résistance de la milice populaire du Donbass en 2-3 jours, en détruisant totalement Donetsk, et de faire couler beaucoup de sang chez les défenseurs de la RPD [République populaire de Donetsk] (…)

La responsabilité de ce qui se passe en Ukraine à l’heure actuelle incombe entièrement aux États-Unis et leurs alliés, qui ont utilisé le (…) peuple ukrainien comme arme.”

L’Ukraine : saut qualitatif de l’escalade militaire américaine

L’insistance des États-Unis sur le “droit” de l’Ukraine à adhérer à l’OTAN, et leur participation à sa remilitarisation, montrent qu’ils ont préparé le conflit en Ukraine, tout en sachant pertinemment que cela mènerait inéluctablement à une confrontation avec la Russie. Les Etats-Unis sont montés d’un cran: ils ne ciblent plus seulement des pays en voie de développement – ce qui est déjà, en soi, horrible et inacceptable – mais des Etats puissants comme la Russie, et font par là même courir le risque d’un conflit militaire mondial.

Est-ce temporaire, auquel cas on pourrait s’attendre ultérieurement à un retour à des méthodes plus « pacifiques », ou est-ce une orientation à long terme ?

C’est une question essentielle qui concerne l’ensemble des pays, et plus particulièrement la Chine, qui dispose, elle aussi, d’un puissant Etat.

En effet, en même temps qu’ils préparaient l’offensive contre la Russie, les USA ont imposé des droits de douanes à l’économie chinoise, mené une campagne internationale systématique de mensonges sur le Xinjiang, et tenté de saper le principe d’une « seule Chine », au niveau de la province de Taïwan.

Parmi leurs actions vis-à-vis de Taïwan :

Biden a invité une représentante de Taipei à sa cérémonie d’investiture. C’était la première fois, depuis le rétablissement des relations diplomatiques entre les États-Unis et la Chine dans les années 70.
Avant qu’elle ne tombe malade du Covid, Mme Pelosi, présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, avait annoncé qu’elle allait se rendre à Taipei.
Les USA ont appelé à la participation de Taipei aux Nations Unies
Ils ont intensifié leurs ventes d’armes et d’équipements à l’île.
Visites de délégations américaines à Taipei
Les USA ont renforcé leur présence militaire en mer de Chine méridionale et envoyé régulièrement des navires de guerre américains dans le détroit de Taiwan.
Les forces spéciales américaines ont assuré la formation des troupes terrestres et des soldats de la Marine de Taïwan.
Les États-Unis savent que la politique d’« une Chine unique » répond aux intérêts nationaux fondamentaux de la Chine. C’est le socle sur lequel reposent les relations sino-américaines depuis 50 ans, c’est-à-dire depuis la visite de Nixon à Beijing en 1972. Son abandon équivaudrait à franchir la « ligne rouge » de la Chine.

Ces provocations américaines envers la Chine et la Russie, et l’escalade militaire sont amenées à durer. Ce sujet est trop sérieux pour être traité à la légère. Il s’agit de guerres qui pourraient avoir des conséquences catastrophiques. Toute exagération ou simple propagande, dans un sens ou l’autre, est inacceptable. Nous allons donc essayer de cerner de la façon la plus factuelle, objective et calme possible, les raisons profondes qui poussent les États-Unis à intensifier leur agression militaire, et les forces qui pourraient y mettre un frein.

De la guerre froide contre l’URSS à la nouvelle guerre froide contre la Chine : évolution de l’économie américaine

Les 2 facteurs qui expliquent l’escalade militaire américaine depuis plus de deux décennies, sont d’un côté la perte définitive du poids écrasant de leur production mondiale, et de l’autre leur maintien en tant que première puissance militaire mondiale. Le danger consisterait à ce qu’ils cherchent à compenser leur recul économique par le recours à la force armée. C’était déjà l’origine de leurs interventions militaires dans les pays en voie de développement.

Par ailleurs leur agression militaire américaine ira-t-elle jusqu’à y inclure la Chine ou, pire, jusqu’à une guerre mondiale ?

Pour y répondre, il nous faut analyser de manière détaillée la situation économique et militaire des États-Unis.

Contrairement à ce qu’ils énoncent dans leur propagande sur le “dynamisme” de leur économie, celle-ci subit en réalité un lent déclin au niveau mondial. Pour en saisir l’ampleur, comparons-la avec leur situation économique du temps de la première guerre froide des États-Unis contre l’URSS.

Données économiques de l’ancienne à la nouvelle guerre froide

En 1950, au début de la Première Guerre froide, les États-Unis représentaient 27,3 % du PIB mondial selon les données d’Angus Maddison, le grand spécialiste de la croissance économique mondiale à long terme. De son côté, l’URSS, la plus grande économie socialiste de l’époque, n’en était qu’à 9,6%. Autrement dit, l’économie américaine était 273%, soit presque 3 fois, plus grande que celle de l’URSS.

Pendant toute la période qui a suivi la Seconde Guerre mondiale, le plus haut pourcentage du PIB américain jamais atteint par l’Union soviétique fut de 44,4% en 1975. Ainsi, même au sommet de la relative réussite économique de l’URSS, la taille de l’économie américaine était 2 fois plus importante (soit 225%). En bref, tout au long de l’ « ancienne guerre froide », les États-Unis ont joui d’une supériorité économique écrasante vis-à-vis de l’URSS.

A l’heure actuelle, même aux taux de change en vigueur, le PIB de la Chine représente déjà 74 % du PIB américain, un niveau bien supérieur à celui jamais atteint par l’URSS. Cela signifie, en termes de taux de change du marché, que l’économie américaine n’est que 131% celle de la Chine. Par ailleurs, la croissance de la Chine est beaucoup plus rapide que celle des États-Unis.

Calculée en termes de pouvoir d’achat, le PPA (Purchasing Power Parities), la mesure utilisée par Maddison, l’économie chinoise a déjà 18% de plus que celle des États-Unis, et d’ici 2026, selon les projections du FMI en PPA, ce sera 35 %. L’écart économique entre les 2 pays est beaucoup plus étroit que ce qu’il était entre l’URSS et les USA.

Si l’on prend d’autres mesures, et ce quelle que soit la façon dont on calcule, la Chine est devenue de loin la première puissance productive mondiale. En 2019, selon les dernières données disponibles, la Chine représentait 28,7% de la production manufacturière mondiale, contre 16,8% pour les États-Unis, c’est-à-dire que la production industrielle chinoise était de 70% supérieure à celle des États-Unis. L’URSS a toujours été très loin derrière les États-Unis au niveau de la production.

Quant au commerce, les États-Unis ont perdu la guerre commerciale lancée par Trump contre la Chine, ce qui est quelque peu humiliant pour eux. Dès 2018, la Chine est devenue le premier pays du monde pour le commerce des biens. Mais à l’époque, il n’était que de 11% supérieur à celui des États-Uni. En 2021, il est passé à 35 % de plus que les États-Unis. Sur le plan des exportations, la situation est encore pire pour les États-Unis. En 2018, les exportations chinoises étaient de 53% supérieures à celles des États-Unis ; et en 2021, c’est 92 %. En résumé, non seulement la Chine est devenue de loin la première nation commerciale du monde, mais les USA ont perdu la guerre commerciale que les Administrations Trump et Biden avaient livrée contre elle.

Plus parlant du point de vue macroéconomique, la Chine est en tête en ce qui concerne les capitaux investissables, c’est-à-dire l’épargne (ménages, entreprises et État). Or les investissements sont la force motrice de la croissance. En 2019, selon les dernières données disponibles, l’épargne en capital brut de la Chine était, en termes absolus, 56 % plus élevée que celle des États-Unis (soit 6,3 trillions de dollars pour la Chine contre 4,3 trillions pour les USA). Cependant ce chiffre sous-estime considérablement l’avance de la Chine sur les États-Unis, car il ignore l’amortissement. Si on l’intègre, alors la création annuelle nette de capital de la Chine représente 635 % celle des États-Unis, soit l’équivalent de 3,9 trillions de dollars pour la Chine contre 0,6 trillions pour les USA. En somme, chaque année la Chine accroît considérablement son stock de capital, alors que celui des Etats-Unis croît peu.

La croissance économique de la Chine a dépassé de façon écrasante celle des États-Unis, non seulement comme on le savait, dans les quatre décennies qui ont suivi 1978, mais cela continue jusqu’à présent. En prix corrigés compte tenu de l’inflation depuis 2007, année précédant la crise financière internationale, l’économie américaine a crû de 24% et celle de la Chine de 177% – une croissance plus de sept fois supérieure à celle des États-Unis. En conclusion, l’économie capitaliste américaine est en train de subir une sérieuse défaite face à l’économie socialiste chinoise sur le terrain de la concurrence pacifique.

Certes la prédominance des Etats-Unis en termes de productivité, de technologie et de taille des entreprises persiste mais l’écart avec la Chine se rétrécit, et ils ont perdu, de toute façon, leur leadership au niveau de la production mondiale. En 2021, les États-Unis ne représentaient que 16 % (calculés en PPA) de l’économie mondiale, soit 84 % de l’économie mondiale leur échappaient. Il est clair que l’ère mondiale de la multipolarité, qui remplace la domination unipolaire par les États-Unis, est déjà advenue.

La conclusion qu’en tirent les USA est qu’il faut empêcher cette multipolarité économique par des moyens politiques et militaires.

La force militaire américaine

Certains cercles occidentaux minoritaires ont cru que ces revers économiques annonçaient la défaite inévitable des États-Unis ou que cette dernière était déjà advenue. On retrouve ce même jugement erroné chez un petit nombre de personnes en Chine qui considèrent que celle-ci l’a déjà emporté globalement sur les États-Unis. Ce sont des erreurs, des illusions. Ils oublient, selon la célèbre phrase de Lénine, que “le politique précède l’économique. C’est l’ABC du marxisme”, à laquelle il faut rajouter celle du président Mao « le pouvoir politique est au bout du canon ». Que les États-Unis soient en perte de vitesse économique ne signifie nullement qu’ils laisseront cette évolution se poursuivre tranquillement. Eux aussi ne placent pas l’économique avant le politique. Face à leurs défaites économiques, ils savent se tourner vers le politique et le militaire.

Leur suprématie militaire est intacte. Leur budget militaire dépasse à lui seul la somme de ceux des neuf autres pays les plus dépensiers militairement. Un seul pays est son égal dans le domaine de l’arme nucléaire : la Russie qui a hérité des stocks de l’URSS. Le nombre exact d’armes nucléaires détenues par un pays donné est un secret d’État. Cependant en 2022, une étude sérieuse réalisée par la Fédération des Scientifiques Américains, estime que la Russie possède 5 977 armes nucléaires et les États-Unis 5 428. La Russie et les États-Unis ont environ chacun 1600 ogives nucléaires stratégiques actives déployées. Quant à la Chine, il est évident que les États-Unis ont bien plus d’armes nucléaires.

Quant aux armes conventionnelles, les dépenses américaines devancent celles de tout autre pays.

Du temps de la première guerre froide, si les deux pays s’équivalaient du point de vue nucléaire, l’économie soviétique était largement en dessous de celle des USA. Aussi la stratégie américaine était centrée sur l’économie.

Ainsi quand, dans les années 80, Reagan initia la militarisation, l’objectif n’était pas de lancer une guerre contre l’URSS mais de pousser cette dernière dans une course aux armements fort préjudiciable à son économie. C’est pourquoi, malgré les tensions, la guerre froide ne s’est jamais transformée en guerre « chaude ».

Maintenant, c’est l’inverse. Les Etats-Unis, considérablement affaiblis économiquement mais gardant leur prépondérance militaire, tentent de déplacer les enjeux sur le terrain militaire. Cette orientation qui s’inscrit sur le long terme, ouvre une période très dangereuse pour l’humanité. La tentation est grande pour les Etats Unis d’utiliser des moyens militaires « directs » ou « indirects » contre la Chine pour enrayer son développement économique.

Utilisation de la force militaire indirectement

Avant d’avoir recours à la solution extrême, à savoir l’affrontement militaire direct, il existe d’autres voies, indirectes, déjà utilisées ou en cours de discussion, qui permettent aux USA de tirer avantage de leur supériorité militaire pour imposer leurs choix:

Profiter de la relation de subordination militaire de certains pays envers les USA pour les inciter à adopter des politiques économiques hostiles à la Chine – c’est le cas de l’Allemagne et de l’Union européenne.
S’opposer à la multipolarité économique existante, en y substituant des alliances dominées unilatéralement par les Etats-Unis – l’OTAN, le Quad (États-Unis, Japon, Australie, Inde) etc…
Forcer les pays qui entretiennent de bonnes relations économiques avec la Chine à restreindre ces relations – cf l’Australie
Mener potentiellement des guerres contre des alliés de la Chine
Entraîner la Chine dans une guerre «partielle» avec les USA. C’est l’objet d’intenses discussions en ce moment aux États-Unis à propos de Taïwan.
Après le déclenchement de la guerre en Ukraine, Janan Ganesh, principal commentateur politique américain du Financial Times, a illustré ces pressions militaires directes et indirectes :

“Dès 2026 (…) le gaz naturel liquéfié arrivera par tanker sur les côtes au Nord de l’Allemagne, sera déversé dans des cuves de stockage cryogénique réglées à moins 160°C, puis sera «re-gazéifié» avant de transiter par le réseau. Cela remplacera les importations russes.

L’Allemagne n’a pas de terminal GNL à l’heure actuelle… Parmi les exportateurs susceptibles d’en tirer profit, les États-Unis se trouvent être plus proches que l’Australie (…)

Et ces exportations ne sont pas tout. En effet, si l’Allemagne tient sa promesse récente de prioriser la défense, cela permettrait alors aux USA de partager les charges financières et logistiques de l’OTAN (…). Une Europe plus liée à l’Amérique et qui soit aussi moins une charge pour elle(…). Loin d’empêcher le tournant américain vers l’Asie, la guerre en Ukraine pourrait au contraire le faciliter.

Quant à cette partie du monde [le Pacifique] (…) le Japon pourrait difficilement faire plus dans son soutien à Kiev et donc à Washington.”

En résumé, les États-Unis s’appuient sur leur prépondérance militaire pour augmenter la dépendance économique de l’Allemagne et du Japon à leur égard. Bien d’autres variantes sont envisageables mais le trait commun à tous ces scénarios est l’emploi de la force militaire directe ou indirecte pour remédier à leur affaiblissement économique relatif.

Si l’économie chinoise continue à se développer à cette vitesse, à un moment donné ses forces militaires pourraient égaler celles des États-Unis. C’est impossible à court terme. En effet, il faudrait des années à la Chine pour construire un arsenal nucléaire similaire à celui des États-Unis, à supposer qu’elle le veuille. Il faudrait probablement encore plus de temps pour produire les armes conventionnelles – vu les hauts niveaux impressionnants de technologie et de formation requis dans les secteurs de pointe que sont l’aviation, la marine etc.

Signification de la guerre en Ukraine

Les causes de cette guerre ont été examinées en détail dans l’article En voici les deux principaux enseignements.

Le premier enseignement est qu’il ne sert à rien d’implorer la clémence des États-Unis. Après la dissolution de l’URSS en 1991, pendant 17 ans, la Russie a essayé d’entretenir des relations très amicales avec les États-Unis. La soumission de la Russie aux Etats-Unis, sous la présidence d’Eltsine, en était même humiliante. Pendant le premier mandat de Poutine, elle les a soutenus dans la guerre contre le djihad islamique et l’invasion de l’Afghanistan. Mais la réponse des États-Unis a été de violer leur promesse que l’OTAN n’avancerait pas “d’un pouce” vers la Russie et au contraire d’augmenter agressivement leur pression militaire sur la Russie.

Le second enseignement est que l’issue de la guerre en Ukraine est cruciale non seulement pour la Russie mais aussi pour la Chine et le reste du monde. Si jamais la Chine décidait d’accroître son arsenal nucléaire, pendant le temps que cela prendrait, elle continuerait d’entretenir de bonnes relations avec la Russie ce qui ne manquerait pas de dissuader les USA de se lancer dans une attaque contre la Chine. L’objectif des USA en Ukraine est précisément de provoquer un changement politique en Russie pour qu’y soit installé un gouvernement qui ne défende plus les intérêts de la Russie en tant que nation, un gouvernement qui se soumette à la volonté américaine et soit hostile à la Chine. Si cela arrivait, alors la Chine serait confrontée à une menace militaire américaine beaucoup plus conséquente, et à un grave danger stratégique du fait de sa très longue frontière commune avec la Russie dans le Nord. Elle se trouverait alors encerclée par le Nord et les intérêts nationaux des 2 pays, Russie et Chine, seraient sérieusement compromis.

Voici ce qu’en dit Sergei Glaziev, ministre de la Commission économique eurasienne de Russie: « Quand ils ont réalisé qu’ils n’arrivaient pas à faire plier la Chine par le biais de la guerre commerciale sans merci qu’ils lui livraient, les Américains se sont tournés vers la Russie, qu’ils considèrent comme un maillon faible de la géopolitique et de l’économie mondiales. Les Anglo-Saxons cherchent comment mettre en œuvre leur (…) projet de destruction de notre pays [la Russie], et même temps d’affaiblissement de la Chine parce que l’alliance stratégique de la Fédération de Russie et de la RPC, c’en est trop pour les États-Unis ».

L’escalade militaire américaine va-t-elle se poursuivre ?

Il n’existe pas au niveau intérieur, c’est-à-dire national américain, de forces capables de freiner l’agression internationale des USA. Or ces derniers ont montré par le passé, qu’ils pouvaient déployer une violence inouie allant jusqu’à la volonté de détruire des pays entiers.

Pendant la guerre de Corée, sans même avoir recours à l’arme nucléaire, avec juste des explosifs, des bombes incendiaires et du napalm, les Etats-Unis ont détruit pratiquement toutes les villes et villages de la Corée du Nord, et environ 85% de ses bâtiments.
Au Vietnam, les bombardements américains étaient pires. De 1964 au 15 août 1973, l’armée de l’air américaine a largué en Indochine, 2 millions de tonnes de bombes et autres munitions, et leurs avions de la marine américaine 1,5 million de tonnes supplémentaires en Asie du Sud-Est. Edward Miguel et Gérard Roland l’ont consigné dans une étude exhaustive : « Ce tonnage dépassait de loin celui utilisé pendant la Seconde Guerre mondiale et la guerre de Corée. L’US Air Force a écoulé 2 150 000 tonnes de munitions pendant la Seconde Guerre mondiale – dont 1 613 000 sur le théâtre européen et 537 000 sur celui du Pacifique – et 454 000 tonnes pour la guerre de Corée (..) Les bombardements américains sur le Vietnam ont donc été multipliés par trois (en poids) si on compare à ceux de la Seconde Guerre mondiale, sur les théâtres européen et pacifique combinés, et par quinze par rapport à la guerre de Corée. Si on rapporte à la population vietnamienne d’avant-guerre qui était d’environ 32 millions, cela s’est traduit par des centaines de kilogrammes d’explosifs par habitant. Pour prendre une autre comparaison, les bombes atomiques larguées sur Hiroshima et Nagasaki avaient une puissance d’environ 15 000 et 20 000 tonnes de TNT (…) alors que les bombardements américains en Indochine représentent 100 fois l’impact combiné de ceux d’Hiroshima et de Nagasaki». Outre les engins explosifs, les États-Unis ont fait usage d’armes chimiques telles que le fameux “agent orange” qui a généré des difformités atroces chez les personnes touchées.
L’invasion de l’Irak fut moins longue, et par conséquent la quantité d’explosifs utilisés par les USA fut moindre qu’en Indochine, mais les États-Unis étaient déterminés à ravager le pays sur une période prolongée. Aussi ont-ils eu recours à des armes particulièrement effroyables tel que l’uranium appauvri qui, plusieurs années après, continue à engendrer des malformations congénitales.
Quand ils ont bombardé la Libye, les États-Unis ont transformé un pays qui avait été l’un des plus riches d’Afrique (par habitant), avec y compris un État-providence développé, en une société déchirée par des conflits inter-tribaux où des gens mis en esclavage sont ouvertement vendus.
Il n’y a pas de crime contre l’humanité devant lequel les USA reculent. S’ils pensaient pouvoir éliminer le défi économique chinois par la guerre atomique, rien ne dit qu’ils ne le feraient pas. De plus, bien qu’il y ait certes des mouvements anti-guerre aux États-Unis, ils ne sont pas assez puissants pour empêcher les États-Unis d’utiliser l’arme nucléaire s’ils le décidaient. Sur le plan intérieur, aucun contre pouvoir n’aurait la capacité d’empêcher les USA de lancer une guerre contre la Chine.

Par contre, des entraves extérieures existent. Ainsi la possession d’armes nucléaires par d’autres pays, sont un moyen de dissuasion fondamental contre une attaque nucléaire américaine. C’est pourquoi l’explosion de la première bombe nucléaire chinoise en 1964 fut considérée, à juste titre, comme un succès national. Cependant, contrairement aux États-Unis, la Chine a adopté le principe de « non emploi en premier » de l’arme nucléaire, montrant ainsi son choix défensif et sa volonté de retenue.

Qu’est ce qui guide la politique américaine ?

Depuis la Seconde Guerre mondiale, la politique américaine suit un schéma logique et rationnel. Lorsque les États-Unis se sentent en position de force, ils agressent. Quand ils se sentent affaiblis, ils adoptent un profil “pacifique”. La guerre du Vietnam en est la parfaite illustration.

Dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis s’estimaient assez forts pour attaquer la Corée. Malgré leur échec dans cette guerre, ils continuèrent à se sentir suffisamment confiants pour isoler diplomatiquement la Chine (1950-60), l’exclure de l’ONU, rompre toute relation diplomatique directe avec elle, etc. Cependant la guerre du Vietnam, lutte d’un peuple pour sa libération nationale qui bénéficia du soutien militaire massif de la Chine et de l’URSS, fut un tournant. Les Etats-Unis essuyèrent une grave défaite. Fragilisés, ils optèrent pour l’apaisement avec la Chine. Ceci fut symbolisé par la visite de Nixon à Pékin en 1972, suivie de la mise en place de relations diplomatiques complètes entre les 2 pays. Peu de temps après, les États-Unis lançaient leur politique de « détente » avec l’URSS.

Mais dès qu’ils eurent récupéré, dans les années 80, du temps de Reagan, leur bellicisme envers l’URSS a de nouveau resurgi.

La crise financière internationale

On retrouve le même schéma dans la crise financière internationale de 2007/8 qui a porté un coup très dur à l’économie américaine. Les États-Unis ont alors préconisé la coopération économique internationale, et participé à la création du groupe des pays du G20, affichant en particulier une attitude coopérative envers la Chine etc.

Mais dès que leur économie a redémarré, leur hostilité envers la Chine est revenue, aboutissant au déclenchement par Trump de la guerre commerciale contre la Chine.

Comparaison avec la période précédant la Seconde Guerre mondiale

Un retour historique sur le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale nous apprend que c’est la militarisation du Japon débouchant sur l’invasion du nord-est de la Chine en 1931, et l’arrivée au pouvoir d’Hitler en Allemagne en 1933 qui ont conduit à cette guerre. Mais il n’y avait rien d’inéluctable. Entre 1931 et 1939 eurent lieu toute une série de défaites et de capitulations, et une totale absence de réaction face aux militaristes japonais et aux nazis allemands. C’est cela qui a permis de passer des premières victoires japonaise et allemande à la guerre mondiale.

Ainsi, en Asie, pendant les années 30, le Kuomintang était plus attaché à combattre le PCC qu’à repousser le Japon. Pour leur part, les États-Unis n’ont rien fait pour stopper le Japon jusqu’à ce qu’ils soient eux-mêmes attaqués à Pearl Harbor en 1941. En Europe, la Grande-Bretagne et la France sont restés passifs face à la remilitarisation de l’Allemagne alors qu’elles avaient le droit d’intervenir en vertu du traité de Versailles. Elles n’ont pas non plus soutenu le gouvernement légitime d’Espagne en 1936 face au coup d’État fasciste et à la guerre civile lancés par Franco avec le soutien d’Hitler. Elles ont entièrement capitulé face à Hitler lors du démembrement de la Tchécoslovaquie grâce au célèbre pacte de Munich en 1938. Une réaction ferme aurait pu stopper le Japon et l’Allemagne avant que cela ne dégénère mais toutes ces capitulations et ces défaites ont ouvert la voie à la Seconde Guerre mondiale.

L’histoire semble se répéter aujourd’hui. Certes nous ne sommes pas comme en 1938, à un an d’une guerre mondiale. Cela ressemblerait plus à 1931. A ce jour, l’idée de déclencher un conflit généralisé ne recueille le soutien que d’une infime minorité dans certains secteurs de politique étrangère et de l’establishment militaire américains. Mais si les États-Unis subissent des défaites, ils ne s’engageront certainement pas dans un affrontement direct avec la Chine ou la Russie. Par contre s’ils gagnent, le risque existe que, acculés par leur affaiblissement économique et munis de leur équipement militaire supérieur, ils s’engagent dans un conflit mondial majeur, comme ce fut le cas en 1931, après l’invasion du nord-est de la Chine par le Japon, et l’arrivée d’Hitler au pouvoir en 1933.

C’est pourquoi il est primordial de s’assurer que les États-Unis ne remportent aucune bataille immédiate, que ce soit la guerre qu’ils ont provoquée en Ukraine ou leur tentative de miner la politique d’«Une seule Chine» (Taïwan).

Quelles forces pourraient contrecarrer l’agression militaire américaine

Deux forces ont la capacité d’enrayer la dynamique guerrière des USA:

La plus efficace est le développement même de la Chine qui non seulement améliore le niveau de vie de la population chinoise, mais pourrait à terme constituer un armement de taille comparable à celui des États-Unis, ultime moyen de dissuasion à leur égard.

La seconde est l’opposition de nombreux pays dont la population représente l’immense majorité des habitants de la planète. Leur résistance est motivée non seulement par des raisons morales, mais aussi pour défendre leurs propres intérêts. Ainsi la guerre en Ukraine, fomentée par les USA afin qu’elle adhère à l’OTAN, a provoqué une augmentation massive des prix alimentaires internationalement, la Russie et l’Ukraine étant les premiers fournisseurs de blé et d’engrais. L’interdiction imposée à Huawei de développer la 5G signifie pour les pays ayant accepté cet ultimatum, que leurs habitants sont obligés de payer plus cher leurs télécommunications. De même la pression américaine pour forcer l’Allemagne à acheter le Liquid Natural Gas américain, au lieu du gaz naturel russe, a fait monter les prix de l’énergie en Allemagne. En Amérique latine, ils s’en prennent aux pays qui poursuivent des politiques d’indépendance nationale. Quant aux ménages américains, ils sont eux aussi affectés par les tarifs douaniers contre les exportations chinoises qui ont fait monter le coût de la vie.
Ces deux obstacles à l’offensive américaine, le développement de la Chine et la résistance de l’écrasante majorité de la population mondiale, se renforcent mutuellement. L’essor impressionnant de la Chine, résultat des sacrifices énormes du peuple chinois et de ses victoires depuis la création du PCC et de la République populaire de Chine est le facteur déterminant parmi ces deux forces. Quant à l’articulation précise de ces 2 facteurs, c’est aux personnes ayant accès à toutes les informations disponibles au niveau de la direction de l’État de réfléchir aux étapes et mesures concrètes nécessaires.

Que vont décider les USA ?

Comme nous l’avons analysé dans un précédent article, l’humanité fait face à un grave danger dans la période à venir. Historiquement, une analogie s’impose avec la célèbre déclaration du chef d’état-major allemand Moltke en 1912 : “la guerre est inévitable et le plus tôt sera le mieux”. Du point de vue allemand, c’était une décision tout à fait rationnelle. Les économies russe et américaine croissaient plus rapidement que l’Allemagne, ce qui les conduirait inévitablement à dépasser militairement l’Allemagne. Aussi, Moltke s’est-il empressé d’appeler à la guerre le plus tôt possible.

L’escalade militaire des USA est déjà en cours, mais ils hésitent encore. Ils sont en train d’analyser la situation pour évaluer jusqu’où ils peuvent aller. Ils ont provoqué la guerre en Ukraine avec leur menace d’y installer l’OTAN, se sont engagés dans une guerre par procuration, et exercent une pression maximale sur leurs alliés afin que ces derniers sacrifient leurs propres intérêts et s’alignent sur eux. Cependant ils n’osent pas encore mobiliser leurs propres troupes.

Par ailleurs les relations entre la Russie et la Chine sont une question décisive pour les Etats-Unis. Ils redoutent plus que tout au monde, une union économique et militaire des 2 pays. Aussi leur objectif stratégique est-il de les diviser afin de mieux attaquer chacun d’eux séparément, y compris militairement.

En conclusion

Même si la crise ukrainienne présente, évidemment, des spécificités nationales, elle est aussi la manifestation de l’escalade militaire américaine. Cette dernière se poursuivra tant que les USA n’auront pas subi de défaites extérieures. Résultant de la situation globale des États-Unis, elle n’est pas près de s’arrêter, avec comme but ultime, la Chine.

Voici comment se présente l’avenir :

il faut malheureusement anticiper une augmentation des attaques contre la Chine et autres pays
en cas de défaite pour les USA, il faudra certes accueillir les occasions d’ouverture « pacifique », sans pour autant oublier qu’ils profiteront de ces périodes d’apaisement pour remobiliser leurs forces afin de lancer une nouvelle offensive.
l’essor de la Chine étant en définitive le facteur déterminant pour faire reculer le bellicisme américain, il est dans l’intérêt des pays victimes des USA que ce développement chinois se consolide
Le degré d’intensification militaire américaine dépendra du succès ou non des conflits en cours.
Il est évidemment impossible de savoir à l’avance, dans les détails, la voie précise que prendra la politique militariste américaine. Mais dans l’immédiat, l’élément décisif en est l’issue de la guerre en Ukraine. Si les États-Unis gagnent cette guerre, leur militarisme s’étendra. Si, en revanche, ils subissent un revers, il leur sera plus difficile d’attaquer la Chine.

A propos de John Ross
John Ross est maître de conférence à l’Institut d’études financières de Chongyang, de l’Université Renmin de Chine (http://rdcy.ruc.edu.cn/yw/HOME/index.htm). Il était auparavant directeur de politique économique au cabinet du maire de Londres.

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Edité le 06-03-2023 à 00:03:32 par Xuan


Xuan
Secrétaire américain à l'armée : il semble qu'il soit temps de se préparer à affronter la Chine à propos de Taïwan

Hier, 21h37

source topwar.ru
https://en.topwar.ru/211979-ministr-vooruzhennyh-sil-ssha-pohozhe-nastalo-vremja-gotovitsja-k-protivostojaniju-s-kitaem-za-tajvan.html

Récemment, il y a eu de plus en plus de déclarations de la bouche des militaires selon lesquelles 2023 sera un tournant pour les États-Unis en termes de renforcement de leur potentiel militaire afin d'empêcher la Chine "d'attaquer" Taiwan.

Au cours d'une discussion d'experts à l'American Enterprise Institute, la secrétaire américaine à l'armée Christine Wormuth, ainsi que le commandant de la 25e division d'infanterie de l'armée américaine dans la région Asie-Pacifique, Charles Flynn, ont déclaré qu'il semble que le temps ait venir se préparer à une véritable confrontation avec la Chine à propos de Taïwan. Ils ont également noté le rôle important de l'armée du pays dans la conduite d'opérations militaires conjointes.

Voici ce que Wormouth elle-même a dit à ce sujet :

A l'heure actuelle, nous sommes en effet en train de renforcer notre système intégré de contrôle de combat de défense aérienne et de défense antimissile afin d'assurer la sécurité de nos bases aériennes intermédiaires Nous élargissons également notre arsenal militaire, notamment en veillant au ravitaillement de nos avions

Selon le ministre des Armées, une attention est portée au développement d'un composant de missile hypersonique. Il est indiqué que la première batterie de ces missiles hypersoniques fera partie d'un groupe de frappe aérienne pour une formation pratique dans une base conjointe de l'armée de l'air et de l'armée américaine.

Selon Flynn, les exercices menés par l'APL indiquent que Pékin se "prépare" à un conflit militaire avec Taipei. Cependant, le général a reconnu que d'énormes ressources humaines et militaires seraient nécessaires pour construire une armée d'invasion en Chine continentale, ce qui, selon lui, nécessite des combattants avec une expérience de combat professionnelle irréprochable. Autrement dit, le commandement américain envisage également la possibilité d'envahir le territoire de la RPC.
Xuan
Les fabricants de puces mondiaux sont confrontés à des défis croissants en 2023 dans un contexte de contrôle persistant des exportations américaines sur la Chine (expert)

Les entreprises parient sur le fort rebond de la Chine alors que les défis persistent
Par les journalistes du personnel de GT
Publié: 21 février 2023 19:45
https://www.globaltimes.cn/page/202302/1285931.shtml

Les principales sociétés mondiales de semi-conducteurs ont signalé une baisse prolongée de leurs revenus, envoyant un avertissement sobre à l'industrie stratégique concernant les retombées des restrictions américaines à l'exportation de puces sur la Chine. Des experts ont déclaré mardi que l'ingérence politique incessante de Washington continuera de perturber le secteur, tandis que le fort rebond de la Chine donnera une lueur d'espoir au monde.

La société américaine Applied Materials, qui fabrique des matériaux pour la production de semi-conducteurs et d'autres articles, a déclaré que ses revenus entre février et avril 2023 chuteraient de 6 à 6,8 milliards de dollars. Cela signifierait une baisse allant jusqu'à 4% d'une année sur l'autre - ou peut-être une augmentation de 9%, a rapporté Nikkei Asia mardi.

Les bénéfices du segment des puces de Samsung ont chuté de plus de 90% en glissement annuel pour atteindre 270 milliards de wons (220 millions de dollars) au dernier trimestre de l'année dernière, selon les résultats de l'entreprise.

SK Hynix a enregistré une perte pour la première fois en 10 ans au quatrième trimestre 2022, selon un communiqué de presse que la société a envoyé au Global Times. Les revenus s'élevaient à 7,699 billions de wons (6,3 milliards de dollars), tandis que la perte nette était de 3,524 billions de wons.

Les analystes du secteur ont déclaré que ces chiffres reflétaient un grave déséquilibre entre l'offre et la demande et un désordre dans l'industrie au milieu des restrictions américaines radicales sur les exportations de puces vers la Chine, de la morosité économique mondiale et de l'inflation historique dans de nombreuses économies.

"Après avoir fait face à une pénurie de puces au premier semestre 2022, les producteurs ont stocké suffisamment de puces pour des ventes pouvant aller jusqu'à six mois, par crainte de perturbations des chaînes d'approvisionnement dans le cadre d'une poussée américaine pour le" découplage technologique "de la Chine." Fu Liang, une technologie indépendante analyste, a déclaré mardi au Global Times.

"En raison d'une demande électronique de plus en plus faible alors que le stress économique a pesé sur les dépenses de consommation, de nombreux géants des semi-conducteurs ont enregistré des baisses de revenus historiques l'année dernière", a ajouté Fu.

Les livraisons mondiales de téléphones intelligents ont chuté de 12% en glissement annuel en 2022 pour atteindre moins de 1,2 milliard, selon les données publiées par Canalys.

L'année "2023 sera une année difficile. Les tendances macroéconomiques récentes indiquent un risque croissant de récession mondiale", a déclaré Amber Liu, analyste chez Canalys.

"De nombreuses entreprises étrangères de semi-conducteurs ont misé sur le fort rebond économique de la Chine pour stimuler la demande du marché. Cependant, beaucoup d'entre elles n'osent pas investir beaucoup dans de nouvelles capacités de production en raison d'un manque de confiance face aux incertitudes croissantes provoquées par l'intervention politique des États-Unis", a déclaré Ma Jihua, un analyste chevronné de l'industrie et un proche disciple de l'industrie chinoise des puces, a déclaré mardi au Global Times.

Les statistiques du commerce mondial des semi-conducteurs prévoyaient en novembre 2022 que le marché mondial diminuerait de 4,1 % pour atteindre 557 milliards de dollars en 2023, tiré par le segment de la mémoire. La catégorie devrait tomber à 112 milliards de dollars en 2023, en baisse de 17% par rapport à l'année précédente.

Vanguard International Semiconductor Corp, un fournisseur de services de fonderie de circuits intégrés basé sur l'île de Taïwan, a déclaré mardi que son utilisation de la capacité devrait chuter de 10% en glissement annuel au premier trimestre 2023, les clients ayant ajusté leurs stocks en raison à la faiblesse de la demande du marché.

Se référant à un ajustement brutal des stocks, aux tensions géopolitiques, à l'inflation et à d'autres facteurs, la société a déclaré que ses dépenses en capital chuteraient d'environ 48% pour atteindre environ 10 milliards de dollars NT (329 millions de dollars), selon les médias.

La Chine est un important marché de puces, et les gouvernements et entreprises étrangers devraient comprendre le message de ces résultats financiers décevants et envisager de coopérer avec les États-Unis pour contenir la Chine s'ils ne veulent pas perdre l'énorme marché, a déclaré Fu.

Les experts ont exhorté les États-Unis à abandonner l'illusion de maintenir leur hégémonie sur les puces en utilisant la coercition politique pour diviser l'industrie mondiale des semi-conducteurs.

Cela revient à étouffer le développement durable de l'industrie mondiale des puces, et finira par être abandonné par le marché.

En signe de pleine confiance dans la demande chinoise cette année, le PDG d'ASML, Peter Wennink, a déclaré que la Chine représentait environ 15% des ventes en 2022 et qu'elle atteindrait un montant "similaire" cette année, malgré les restrictions américaines à l'exportation de puces, a rapporté CNBC.
Xuan
La Chine rejette la proposition des États-Unis pour l'appel des chefs de la défense en raison des "méfaits irresponsables" de Washington

By Zhang Han
Publié: 09 févr. 2023 23:57

https://www.globaltimes.cn/page/202302/1285177.shtml?fbclid=IwAR2m5XsX_Lq6Yh75iIs6ES32C66vcghjxJs6EcgcS-_01QypR5n1781JoH8

Alors que les États-Unis continuaient à faire du battage médiatique sur l'incident du ballon, le ministère chinois de la Défense nationale a fermement annoncé jeudi le rejet par le pays de la proposition des États-Unis d'un appel entre les deux chefs de la défense.
Le porte-parole du ministère de la Défense, Tan Kefei, a déclaré dans un communiqué publié jeudi que les États-Unis insistaient sur l'utilisation de la force pour attaquer un dirigeable civil chinois sans pilote, ce qui violait gravement la pratique internationale et créait un mauvais précédent.
Puisque les méfaits irresponsables des États-Unis n'ont pas réussi à créer une atmosphère pour la communication entre les forces armées des deux pays, la Chine n'accepte pas la proposition des États-Unis pour un appel des chefs de la défense, a déclaré Tan.
Le ministère chinois des Affaires étrangères a fait des remarques publiques sur la nature de l'incident du ballon. La Chine se réserve le droit de réagir davantage à l'accident, a déclaré le porte-parole.
Li Haidong, professeur à l'Institut des relations internationales de l'Université des affaires étrangères de Chine, a déclaré au Global Times qu'il est raisonnable et juste de rejeter la suggestion américaine, car le pays n'est pas sincère dans l'espoir d'une "communication" mais montre plutôt une forme déguisée de "coercition".
Après que le dirigeable civil sans pilote a été identifié, les États-Unis ont ignoré les communications répétées de la Chine et la réitération de sa nature bénigne, et ont envoyé un F-22 pour l'abattre samedi alors que le dirigeable était sur le point de quitter l'espace aérien américain.
Tout en ramassant les restes du dirigeable, les États-Unis ont également tenu des séances d'information avec leurs partenaires et alliés pour peindre le ballon comme preuve d'une « menace chinoise ».
Les États-Unis ont toujours été un destructeur des relations sino-américaines, essayant de forcer la Chine à des pourparlers en créant intentionnellement une crise. Son approche face au ballon, qui était un pur accident, a démontré que Washington manque d'étiquette diplomatique et d'un sens du respect et de l'égalité, a déclaré Li.
Les États-Unis ont d'abord délibérément compromis les possibilités de dialogue bilatéral et formulé hypocritement des propositions de pourparlers. Lorsque la Chine a répondu et réagi raisonnablement sur la base des paroles et des actes des États-Unis - rejetant les propositions des États-Unis - les États-Unis ont commencé à induire la communauté internationale en erreur comme si la Chine était à blâmer pour les chocs dans les relations bilatérales, a expliqué Li.
"Nous avons vu à travers les ruses des États-Unis et ne perdrons pas de temps dans de tels pourparlers alors que les gens de l'autre côté ne sont pas sincères dans la résolution du problème," l'expert a noté.
Tout en proposant des pourparlers entre les chefs de la défense, les États-Unis ont affirmé mercredi que le ballon faisait partie d'une flotte qui s'étendait sur cinq continents.
La porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning, a déclaré lors du point de presse de jeudi qu'elle n'était pas au courant de l'existence d'une "flotte de ballons".
Ce récit fait probablement partie de la guerre de l’information et de l’opinion publique que les États-Unis ont menée contre la Chine. Quant à savoir qui est le premier pays dans le monde en matière d'espionnage, d'écoute et de surveillance, cela est clairement visible pour la communauté internationale, a déclaré Mao.

____________________



La décision des États-Unis contre des entités chinoises ajoute à la tension croissante après l'incident d'un dirigeable

Par Global Times
Publié: 11 février 2023 18:18

https://www.globaltimes.cn/page/202302/1285248.shtml


Malgré les communications répétées de la Chine avec les États-Unis, Washington a continué d'intensifier sa réponse à l'incident du dirigeable par un mélange de mesures politiques et économiques, en raison de la manipulation politique malveillante de certaines forces à Washington, qui présente des signes inquiétants pour les relations bilatérales, ont averti les experts. Samedi.

L'administration Biden a mis vendredi sur liste noire six sociétés chinoises d'aviation et de technologie dans le cadre de sa réponse continue à un dirigeable civil chinois, selon les médias.

Le département américain du Commerce a déclaré que les cinq entreprises et un institut de recherche soutenaient "les efforts de modernisation militaire de la Chine, en particulier les programmes aérospatiaux de l'Armée populaire de libération (APL), y compris les dirigeables et les ballons".

Les six entités sont Beijing Nanjiang Aerospace Technology Co, China Electronics Technology Group Corporation 48th Research Institute, Dongguan Lingkong Remote Sensing Technology Co, Eagles Men Aviation Science and Technology Group Co, Guangzhou Tian-Hai-Xiang Aviation Technology Co et Shanxi Eagles Men Aviation. Science and Technology Group Co.

Le secrétaire adjoint américain au Commerce, Don Graves, a déclaré sur Twitter que son département "n'hésitera pas à continuer à utiliser" de telles restrictions et d'autres outils de réglementation et d'application "pour protéger la sécurité et la souveraineté nationales des États-Unis".

Vendredi également, Reuters a rapporté que l'administration Biden prévoyait d'interdire purement et simplement les investissements dans certaines entreprises technologiques chinoises et d'accroître la surveillance des autres, afin de réprimer les milliards de dollars d'investissements américains dans les secteurs chinois sensibles.

Jeudi, la Chambre des représentants des États-Unis a également adopté une résolution condamnant la Chine pour avoir utilisé un ballon de surveillance au-dessus du territoire américain.

Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning, a déclaré vendredi que "la partie chinoise a partagé à plusieurs reprises des informations et fait part de sa position sur l'entrée involontaire du dirigeable civil chinois sans pilote dans l'espace aérien américain en raison d'un cas de force majeure". La résolution du Congrès américain vise uniquement à marquer des points politiques. et dramatiser le tout. La Chine le déplore et s'y oppose fermement."

L'escalade de Washington et l'expansion des implications politiques de l'incident du dirigeable est un signe que la politique économique et étrangère des États-Unis a été complètement détournée par son chaos politique intérieur, qui a des conséquences économiques non seulement sur les deux pays, mais aussi sur les chaînes industrielles mondiales, ont noté les experts.

He Weiwen, ancien haut responsable du commerce et membre du conseil exécutif de la Société chinoise pour les études sur l'Organisation mondiale du commerce, a déclaré samedi au Global Times que l'incident du dirigeable a donné aux États-Unis une autre excuse pour abuser des contrôles à l'exportation visant les entreprises chinoises, et a donné la poussée de "découplage" menée par les États-Unis, il ne sera pas surprenant que davantage d'entreprises de haute technologie soient affectées par de telles restrictions à l'avenir.

Les derniers mois ont déjà vu les États-Unis intensifier leurs efforts pour étrangler la Chine sur les technologies de pointe, y compris une décision de cesser les licences d'approbation pour les entreprises américaines d'exporter la plupart des articles vers le géant chinois de la technologie Huawei et de contraindre les Pays-Bas et le Japon à se joindre aux États-Unis pour limiter les exportations de équipement de fabrication de puces avancé en Chine.

"La répression technologique des États-Unis et son escalade de l'incident du dirigeable indiquent en fait un problème central, à savoir que l'atmosphère actuelle des relations américano-chinoises est préoccupante", a déclaré Gao Lingyun, expert à l'Académie chinoise des sciences sociales à Pékin. , a déclaré samedi au Global Times. "Certaines forces politiques essaient d'exploiter la tension entre la Chine et les États-Unis pour leur propre gain politique, et c'est quelque chose à surveiller."

Mais même dans de telles circonstances, il est toujours essentiel que la Chine et les États-Unis gèrent leurs différences et renforcent la communication et la coopération pour le bien d'une relation bilatérale stable, qui est vitale pour les deux économies, a-t-il déclaré. L'économie américaine est maintenant sous la pression de l'inflation, d'une récession imminente et d'une crise de la dette en cours. Une relation économique saine avec la Chine contribuera grandement à atténuer cette pression.

Alors que l'administration Biden a décidé de reporter le voyage annoncé de Blinken à Pékin à la suite de l'incident du dirigeable, la secrétaire au Trésor américaine Janet Yellen a tout de même déclaré qu'elle espérait toujours se rendre en Chine, selon les médias américains. Et le ministère chinois du Commerce a déclaré jeudi que la Chine accueillait Yellen en visite en Chine, car il est important pour les deux pays de maintenir une communication normale.

Temps mondiaux


Edité le 12-02-2023 à 20:38:50 par Xuan


Xuan
La rhétorique du "piège de la dette", une réplique de la pensée centrée sur l'Occident, n'affectera pas la coopération Chine-Cambodge

Par Xu Liping
Publié: 11 févr. 2023 11:05 AM

https://www.globaltimes.cn/page/202302/1285243.shtml

Le président chinois Xi Jinping a rencontré vendredi à Pékin le Premier ministre cambodgien en visite Hun Sen. Au cours de cette visite, les deux parties sont parvenues à un consensus sur le cadre de coopération Chine-Cambodge « Hexagone du diamant », montrant que la coopération de la Ceinture et de la Route entre la Chine et le Cambodge est plus ouverte, de meilleure qualité, plus équilibrée et plus durable. Plus précisément, la coopération dans les domaines de la capacité de production, de l'énergie et de l'agriculture créera davantage de nouveaux points forts, profitera à davantage de personnes et insufflera une forte impulsion à la paix et à la stabilité régionales.

La coopération Chine-Cambodge bat son plein, ce qui inquiète certains médias américains. Craignant que le Cambodge et la Chine ne se rapprochent trop, ils tentent d'utiliser la rhétorique du "piège de la dette" pour discréditer la coopération ferroviaire à grande vitesse Chine-Cambodge et creuser un fossé entre les deux pays. Cependant, ce mouvement ne réussira évidemment pas.

Ce n'est pas la première fois que les médias américains et occidentaux concoctent la théorie du "piège de la dette" pour discréditer la coopération de la Chine avec les pays le long de "la Ceinture et la Route". En réponse à la crise sri-lankaise et aux projets de coopération Chine-Myanmar, certains médias américains et occidentaux tiennent à parler de la théorie du "piège de la dette" et utilisent cette rhétorique pour intimider les pays concernés afin de les contraindre à tirer un trait sur la Chine. .

Dans un certain sens, la théorie du « piège de la dette » politise et idéologise la dette sur la base des normes et des jugements de valeur occidentaux, et est une réplique des théories typiques centrées sur l'Occident. En fait, lorsque la Chine mène une coopération de projet avec des pays le long de "la Ceinture et la Route", elle poursuit le concept de consultation approfondie, de contribution conjointe et de bénéfices partagés, et n'a jamais imposé unilatéralement sa propre volonté à ces pays. Par exemple, la coopération ferroviaire à grande vitesse entre la Chine et le Cambodge adopte le modèle BOT (build-operate-transfer), qui n'est pas comme un simple modèle de prêt occidental, mais un modèle basé sur l'investissement qui suit les lois du marché.

Lors de l'analyse des revenus du rail à grande vitesse, l'Occident, sur la base de sa propre expérience de développement, spécule sur les revenus relatifs de la Chine dans les pays le long de la Ceinture et de la Route, ce qui est logiquement trompeur. En effet, les revenus du rail à grande vitesse doivent non seulement calculer les revenus des prix des billets de passagers et du transport de marchandises, mais doivent également inclure le revenu global du développement commercial le long du chemin de fer à grande vitesse. L'Occident ne calcule souvent que le premier, mais n'a pas l'analyse et le jugement de sa propre expérience pour le second, ce qui est un défaut majeur.

Dans le même temps, l'analyse occidentale de la structure de la dette manque également de fondement raisonnable. La grande majorité des dettes des pays en développement actuellement confrontés à une "crise de la dette", comme le vantent les États-Unis et l'Occident, proviennent de prêts d'institutions multilatérales internationales, tandis que les prêts de la Chine n'en représentent qu'une petite partie. De plus, la plupart des prêts accordés par la Chine sont en dollars américains. S'il y a une « crise de la dette » au Cambodge, elle est plus susceptible d'être causée par la hausse des taux d'intérêt du dollar. De plus, la dette extérieure accumulée actuelle du Cambodge s'élève à 9,579 milliards de dollars, ce qui représente environ 35 % de son PIB, ce qui est inférieur au plafond de pression de la dette (40 %) fixé par le Fonds monétaire international. En d'autres termes, le Cambodge maîtrise sa dette extérieure.

Il convient de noter qu'alors que les États-Unis continuent de promouvoir la stratégie indo-pacifique, la théorie du "piège de la dette" est progressivement devenue un piège de discours utilisé par les États-Unis et l'Occident pour élever délibérément les normes d'infrastructure et discréditer l'initiative "la Ceinture et la Route". Cependant, les projets de "la Ceinture et la Route" n'ont pas été affectés, et la Chine et les pays le long de la route adhèrent conjointement au concept de normes élevées, profitant aux moyens de subsistance et à la durabilité de la population, et promeuvent la construction de projets pertinents de haute qualité. Cela montre que la puissante force motrice endogène de l'initiative "la Ceinture et la Route" ne peut être arrêtée par les clameurs de l'opinion publique aux États-Unis et en Occident.

Il convient de mentionner que 2023 marque le 10e anniversaire de la proposition de développer conjointement l'initiative "la Ceinture et la Route". Au cours des 10 dernières années, la Chine et le Cambodge ont accompli des réalisations remarquables dans la coopération de la Ceinture et la Route, qui est devenue un modèle pour la construction conjointe de la Ceinture et de la Route. Qu'il s'agisse de la Golden Port Expressway ou de la zone économique spéciale de Sihanoukville, elle a joué un rôle positif dans la promotion de la connectivité du Cambodge et la stimulation du développement de l'économie locale.

2023 est également le 65e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la Chine et le Cambodge et l'Année de l'amitié Chine-Cambodge. La construction conjointe d'une communauté de destin entre la Chine et le Cambodge inaugurera une nouvelle ère de construction. À ce stade critique, la dernière coopération entre les deux pays favorisera certainement le développement de la communauté de destin sino-cambodgienne dans le sens d'une qualité, d'un niveau et de normes élevés dans la nouvelle ère. La pratique de la construction d'une communauté de destin entre la Chine et le Cambodge a prouvé que les deux parties adhèrent au respect mutuel, à l'égalité de traitement et à la coopération gagnant-gagnant pour promouvoir la construction d'un nouveau type de relations internationales. Dans la nouvelle ère,

L'auteur est directeur du Centre d'études sur l'Asie du Sud-Est à l'Académie chinoise des sciences sociales à Pékin. opinion@globaltimes.com.cn
Xuan
L'interdiction des puces aux États-Unis peut stimuler les percées technologiques de la Chine (experts)
Les entreprises demandent stabilité et fiabilité pour éviter les perturbations dans l'industrie mondiale
Par les journalistes du personnel de GT
Publié: 28 janv. 2023 23:13

https://www.globaltimes.cn/page/202301/1284381.shtml


Les États-Unis auraient conclu un accord avec les Pays-Bas et le Japon sur le contrôle des exportations de puces contre la Chine, en exerçant une pression accrue sur ses alliés. Cependant, les experts ont déclaré que la dernière décision des États-Unis et un plus grand confinement potentiel n'atteindraient pas la Chine, car les entreprises chinoises de semi-conducteurs font tout leur possible pour réaliser des percées dans les technologies de base pour l'autonomie.

Les États-Unis ont conclu un accord avec les Pays-Bas et le Japon pour restreindre les exportations de certaines machines de fabrication de puces avancées vers la Chine, y compris des outils de lithographie avancés, a rapporté Bloomberg samedi, citant des sources.

L'accord étendrait certains contrôles à l'exportation que les États-Unis ont adoptés en octobre 2022 aux entreprises des deux pays, notamment ASML Holding NV, Nikon Corp et Tokyo Electron Ltd, selon le rapport. La mise en œuvre effective de ces restrictions pourrait prendre des mois alors que les deux pays finalisent les arrangements juridiques, a-t-il déclaré.

Malgré la pression croissante des États-Unis sur les restrictions à l'exportation, la principale entreprise de lithographie néerlandaise ASML a déclaré que ces mesures n'auraient pas d'effet significatif sur les attentes annoncées par l'entreprise pour 2023.

"Notre activité en Chine est principalement dirigée vers des nœuds matures", a déclaré ASML dans un communiqué envoyé au Global Times samedi. "Pendant ce temps, les activités commerciales d'ASML à l'échelle mondiale se poursuivront. Ce dont nous avons besoin maintenant, c'est de stabilité et de fiabilité dans notre industrie pour éviter de nouvelles perturbations dans l'industrie mondiale des semi-conducteurs", a-t-il déclaré.

ASML continuera de dialoguer avec les autorités pour les informer de l'impact potentiel de toute règle proposée afin d'évaluer l'impact sur la chaîne d'approvisionnement mondiale des semi-conducteurs, a indiqué la société.

Nikon et Tokyo Electron n'ont pas répondu samedi.

L'administration Biden a revendiqué à plusieurs reprises des étapes pour sa soi-disant alliance de puces au cours de l'année écoulée, mais peu de progrès ont été réalisés. En ce qui concerne l'accord avec les Pays-Bas et le Japon, aucun détail n'a encore été annoncé.

Il est peu probable que les dernières mesures américaines aient un impact supplémentaire significatif à long terme sur l'industrie chinoise des semi-conducteurs, qui a résisté à la répression unilatérale américaine sur plusieurs années, a déclaré samedi Ma Jihua, un analyste chevronné des télécommunications au Global Times.

Compte tenu des revenus considérables qu'ils tirent du marché chinois, il est peu probable que les Pays-Bas et le Japon, ainsi que leurs sociétés comme ASML, se conforment à l'ordre des États-Unis de limiter les ventes de machines à puces à la Chine, a déclaré Ma.

La chaîne industrielle mondiale des semi-conducteurs est celle qui incarne une large collaboration et une division mondiale du travail, et la Chine est déjà le plus grand marché de consommation de semi-conducteurs au monde. Selon les données de l'organisme industriel SEMI, les ventes d'équipements semi-conducteurs en Chine continentale ont atteint 29,62 milliards de dollars en 2021, ce qui représente près de 29 % du marché mondial. Au deuxième trimestre 2022, les ventes en Chine continentale ont enregistré 6,56 milliards de dollars et celles du marché mondial ont totalisé 26,43 milliards de dollars, selon les données de la Commission nationale chinoise pour le développement et la réforme (NDRC).

Cependant, les États-Unis font avancer le "découplage technologique" avec la Chine à une vitesse plus rapide que beaucoup ne l'avaient prévu, et ils visent à inciter tous les alliés à se joindre à sa guerre technologique contre la Chine. À cet égard, les experts ont déclaré que la Chine devrait continuer à améliorer ses propres capacités technologiques pour faire face à la possible détérioration résultant du confinement des États-Unis.

"Les actions continues des États-Unis envoient un avertissement sobre aux fabricants chinois de semi-conducteurs que les États-Unis n'arrêteront pas leur guerre des puces contre la Chine. Il est temps pour les entreprises nationales de concentrer leurs ressources et leurs efforts pour rechercher des percées technologiques", a déclaré Xiang Ligang, directeur général. de l'Alliance pour la consommation d'informations basée à Pékin, a déclaré samedi au Global Times.

« Il n'y a pas de mystère pour les outils de lithographie. Shanghai Micro Electronics Equipment (Group) Co a développé une machine avec un investissement en capital limité et a déjà une demande du marché. Je pense que nous allons certainement faire des percées technologiques avec des ressources nationales », a déclaré Xiang.

"Il ne faudra pas des années à la Chine pour développer de manière indépendante des outils de lithographie", a-t-il déclaré. La poussée des États-Unis vers le découplage technologique a considérablement stimulé l'application de puces fabriquées dans le pays par les fabricants chinois d'appareils intelligents, ce qui incite les entreprises locales de puces à apporter des améliorations technologiques. Pendant ce temps, la Chine a intensifié ses efforts pour développer les talents des puces.

Le secteur chinois des semi-conducteurs s'est développé rapidement malgré la pression américaine, notamment en termes de production de masse de puces de 28 nanomètres. Ma a déclaré que les entreprises nationales de semi-conducteurs ont été en mesure de produire indépendamment les puces 28 nm largement utilisées et intensifient leurs efforts pour faire des percées dans les puces avancées 14 nm.

Les géants chinois de la technologie font constamment des percées dans la technologie des puces.

Prenez Huawei comme exemple. Son objectif a été très clair, qui est de résoudre les problèmes d'approvisionnement en puces existants en augmentant la contribution à la recherche et au développement en fonction des conditions réelles du secteur national des puces.
Xuan
Michel Hudson 58:48

C'est la politique américaine constante et ininterrompue depuis la Seconde Guerre mondiale. Après la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis sont intervenus dans la politique italienne pour maintenir les communistes italiens hors du pouvoir ; il s'est immiscé en Grèce par des assassinats massifs, tant par l'Angleterre que par l'Amérique, de communistes grecs ; il s'est ingéré en Yougoslavie.
Ce qu'il a fait en Allemagne est le même qu'il a fait dans toute l'Amérique latine, dans le tiers monde et dans d'autres pays au cours des 75 dernières années. Cela ne devrait donc pas du tout surprendre.
Ce qui est consternant, c'est que la presse européenne ne s'en occupe pas davantage, et que la presse américaine ne relève pas le peu que la presse européenne commente.
Ainsi, même le Financial Times dit ce que vous venez de dire à propos de la politique allemande au sein du Parti vert. Les principaux journaux allemands sont - je veux dire, j'ai eu de nombreuses interviews avec le journal du Parti chrétien-démocrate, le Frankfurter Allgemeine Zeitung, et d'autres groupes là-bas.
Il est épouvantable que les Allemands soient presque comme les Anglais en ce qu'ils croient que parce qu'ils ont été vaincus pendant la Seconde Guerre mondiale, il y a encore une dépendance non seulement aux États-Unis, mais aussi au ressentiment des Allemands de l'Est face à l'occupation russe de l'Allemagne de l'Est, et les conditions épouvantables là-bas, que l'Allemagne est toujours comme si elle juxtaposait l'Allemagne de l'Est aux États-Unis sans se rendre compte à quel point le monde a changé au cours des 30 dernières années.


Benjamin Norton 1:00:41

Eh bien, professeur Hudson, nous sommes à une heure ici, et je ne veux pas vous retenir trop longtemps. Nous allons donc commencer à conclure et nous avons quelques questions.
Mais avant cela, je voulais souligner, juste au moment où nous parlions de Pfizer - ici en Amérique latine, il y avait une histoire qui circulait qui n'a pas vraiment eu beaucoup de couverture, le cas échéant, en anglais aux États-Unis, et c'était que Pfizer, lorsque l'Argentine était en négociation avec Pfizer, Pfizer exigeait le contrôle des glaciers et de l'eau douce en Argentine, ainsi que des réserves de poissons, pour les vaccins.
Ce qui, ironiquement, a poussé l'Argentine à s'allier avec la Russie, plus étroitement avec la Russie - traditionnellement, ils n'étaient pas des alliés très proches - et maintenant la Russie fournit le vaccin Spoutnik V comme l'un des principaux vaccins pour l'Argentine.
C'est donc un autre exemple de ce que vous avez souvent dit sur le fait que plus l'Empire américain pousse d'autres pays, plus cela se retourne contre eux et les pousse dans une alliance avec la Chine et la Russie.
Mais juste au cours des dernières minutes ici, sur notre Patreon, nous avons en fait 15 questions. Je ne pourrai donc pas leur demander à tous, malheureusement. Et ce que je peux dire, professeur Hudson, c'est que vous pourriez peut-être essayer de répondre brièvement à certaines d'entre elles. Mais je ne vais pas vous les poser toutes, simplement parce que je ne veux pas vous retenir ici encore une heure, mais juste quelques minutes.

Nous avons donc quelques questions ici; Je vais en quelque sorte les combiner. L'un d'eux concerne la théorie monétaire moderne, MMT. Et un autre concerne le livre du Dr Stephanie Kelton, The Deficit Myth. Donc, je me demande si vous voulez juste aborder brièvement la théorie monétaire moderne, Stephanie Kelton, son travail, et ce que vous en pensez ?
Et puis j'ajouterais brièvement ma propre question : comment la théorie monétaire moderne s'intègre-t-elle dans le super impérialisme ? Parce que le point que j'ajouterais est que vous ne pouvez faire des dépenses de style théorie monétaire moderne que si vous avez une monnaie souveraine, et si cette monnaie souveraine est soutenue par une armée, et que vous n'avez pas à faire de commerce avec le dollar américain.
Donc, à bien des égards, il me semble que la théorie monétaire moderne n'est vraiment possible pour les États-Unis qu'en raison du super impérialisme.

Michel Hudson 1:03:05

Eh bien, Stéphanie, a été la principale promotrice de l'idée désormais évidente que les gouvernements n'ont pas à emprunter aux détenteurs d'obligations pour financer leurs déficits budgétaires ; ils peuvent simplement imprimer de l'argent, et l'effet de l'impression de l'argent n'est pas plus inflationniste que d'emprunter à des milliardaires.
Si vous empruntez à un milliardaire de l'argent qu'il n'aurait pas dépensé et que vous le dépensez dans l'économie, l'effet monétaire est exactement le même que simplement imprimer de l'argent et le créer.
Et Stéphanie était le promoteur numéro un de la théorie monétaire moderne jusqu'à ce qu'elle soit bien sûr dépassée par Donald Trump, qui a dit, nous pouvons réduire les impôts, enregistrer un énorme déficit, et tant que nous donnons tout le déficit aux plus riches 1 %, en utilisant 8 000 milliards de dollars pour faire monter les prix des actions et des obligations, et seulement 2 000 milliards de dollars dans l'économie, nous pouvons créer tout l'argent dont nous disposons.
Et bien sûr, il a un public plus large que Stéphanie. Nous avons fait le tour du monde pour prononcer des discours ensemble, mais je pense que le plus grand public que nous avons eu était peut-être de 40 000 personnes dans un stade de sport en Italie, où les gens sont venus nous entendre parler de la théorie monétaire moderne. Mais nous n'avions pas la circonscription de Donald Trump.
Et il a montré que la théorie monétaire moderne fonctionne. La différence est que l'idée de la théorie monétaire des républicains, et maintenant des démocrates et de la Réserve fédérale, est que, bien sûr, le gouvernement peut créer tout l'argent qu'il veut, simplement en l'imprimant, mais parce que le gouvernement a été privatisé par le commerce banques et le secteur financier. Et donc quand nous créons de l'argent, nous allons le créer pour enrichir les 1% et non les 99%.

Bien sûr, Stephanie et moi, et le reste du personnel de l'Université du Missouri à Kansas City, Randy Ray et les autres, nous voulions tous - notre idée d'imprimer de l'argent pour financer les déficits était de le dépenser dans l'économie, de créer une économie de plein emploi, comme l'a demandé Pavlina Tcherneva.
Notre idée n'était pas de créer de l'argent pour le donner pour créer une bulle d'actions et d'obligations. Et donc, d'une manière ou d'une autre, l'idée du MMT a été détournée par la droite et la Réserve fédérale qui se déchaînent avec lui au-delà de tout ce que nous aurions pu imaginer.


Benjamin Norton 1:05:34

Très rapidement, professeur Hudson, je pense que la théorie monétaire moderne a beaucoup de valeur, et vous venez de l'exprimer. Mais en même temps, j'ai vu ceci, cet argument, et je suis curieux de savoir ce que vous en pensez - vous pourriez dire que, par exemple, le Venezuela a essayé la théorie monétaire moderne, mais parce que la monnaie a été totalement dévaluée par une guerre économique par les États-Unis ; il n'a pas le même type de pouvoir financier et économique international que les États-Unis ou qu'aurait une monnaie comme l'euro.
Donc, bien sûr, un pays comme la Grèce ne peut pas faire de MMT parce que la Grèce n'a pas de monnaie souveraine. Et un pays comme le Venezuela peut faire du MMT. Il me semble que seule une grande puissance économique avec laquelle d'autres pays pourraient utiliser leur monnaie pour commercer, comme les États-Unis, serait en mesure de mener ces politiques.

Michel Hudson 1:06:25

La clé est l'effet sur la balance des paiements. Aucun pays ne peut faire faillite si ses dettes sont libellées dans sa propre monnaie. Le Venezuela peut imprimer toute la monnaie nationale dont il a besoin pour payer ses dettes afin de maintenir l'économie en marche. Mais il ne peut pas imprimer de dollars. Seul le gouvernement des États-Unis peut créer des dollars, et dans la mesure où la dette extérieure du Venezuela est en dollars, cela dépasse la capacité d'impression de son gouvernement et de son Trésor.


Benjamin Norton 1:06:35

Eh bien, et la Grèce ne peut pas imprimer d'euros.

Michel Hudson 1:06:58

C'est exact. Il ne peut pas faire ça non plus. Et lorsque les États-Unis ont structuré la zone euro, ils se sont assurés qu'aucun gouvernement central, aucun gouvernement national ne puisse créer sa propre monnaie nationale, afin qu'ils ne puissent pas enregistrer de déficits budgétaires à dépenser dans l'économie pour aider à la reprise.
La zone euro a transformé l'Europe en une zone morte, parce qu'elle est incapable d'utiliser la théorie monétaire moderne, parce que la Banque centrale européenne - les termes des accords de la zone euro sont qu'aucun gouvernement ne peut avoir un déficit de plus de 3 %.
Eh bien, évidemment, si les États-Unis fonctionnaient selon les règles de la zone euro, nous n'aurions pas pu avoir les politiques de Trump ; nous n'aurions pas pu avoir les politiques suggérées par le président Biden.
La zone euro a donc commis un suicide économique en suivant une politique déflationniste pro-créanciers selon la logique selon laquelle, si le gouvernement ne crée pas de crédit, il n'y a qu'une seule source de financement pour l'économie, et cette source ce sont les banques privées. Ainsi, la philosophie économique de la zone euro est conçue pour enrichir les banques privées et leur création de crédit, pas la durée du crédit du gouvernement.
Et c'est la clé de la théorie monétaire moderne. Soit le crédit va être créé par les banques privées et les intérêts pour les choses pour lesquelles les banques privées prêtent du crédit, soit il sera créé par le gouvernement, pour l'intérêt public et le genre de choses pour lesquelles les gouvernements ont des déficits, s'ils sont bons gouvernements, à dépenser dans l'économie.


Benjamin Norton 1:08:49

Professeur Hudson, voici une autre question intéressante de chez Patreon. Avez-vous suivi ce débat sur la soi-disant « grande réinitialisation », dont le Forum économique mondial a parlé ; c'est leur plan.
Nous avons également vu les pays Five Eyes utiliser cette expression « Reconstruire en mieux », nous l'avons vu à maintes reprises. Il y a clairement coordination; les États-Unis ont utilisé, l'administration Biden a beaucoup utilisé ce terme, le gouvernement australien, etc.
Donc, fondamentalement, le Forum économique mondial et d'autres types d'institutions néolibérales ont poussé cette idée de Great Reset. Il y avait une vidéo qui est devenue virale et qui a ensuite été retirée où il y avait 10 visions pour notre avenir en 2030, et la première était que "Vous ne posséderez rien, mais vous serez heureux." Et un autre point était que, comme tout sera livré par drone.

Max Blumenthal 1:09:44

Et vous subsisterez grâce aux Impossible Burgers de Bill Gates ou quoi que ce soit d'autre.

Benjamin Norton 1:09:50

Cela ressemble beaucoup à une sorte de nouvelle doctrine de choc, mais avez-vous des idées ?

Max Blumenthal 1:09:54

Eh bien, ils appellent cela une quatrième révolution industrielle.

Michel Hudson 1:09:58

C'est tellement bizarre. C'est presque une comédie. C'est comme les vieilles bandes dessinées qu'ils avaient à l'école primaire, "Qu'est-ce qui ne va pas avec cette image?", et vous verriez des oiseaux voler à l'envers et toutes sortes de chiens promener les gens. C'est juste un tel non-sens.
Pouvez-vous dire à ce sujet? C'est idiot. Mais encore une fois, c'est ce qui se passe lorsque vous devenez assez riche pour rejoindre le Forum économique mondial, votre QI chute de 30 % et vous perdez votre sens du jugement.


Max Blumental 1:10:33

Eh bien, je pense qu'il y a une logique derrière cela, quand on y pense en termes de quatrième révolution industrielle, qui consiste à libérer un nouveau potentiel financier pour maintenir le capitalisme mondial en marche. Et c'est là qu'intervient un Green New Deal.

Michel Hudson 1:10:0

Bien sûr, si j'étais milliardaire, je serais sujet à la dépendance à la richesse et je voudrais posséder tous les biens du monde. Et bien sûr, je dirais à tout le monde que vous serez heureux sans propriété. Je vais tout posséder, et mes amis vont tout posséder. Bien sûr, vous serez plus heureux. Laissez-nous le prendre. Je veux dire, c'est le message.

Benjamin Norton 1:11:08

Je ne sais pas si vous avez vu que Jodi Dean a un nouveau livre, et son argument est que nous assistons à une sorte de, pas nécessairement une nouvelle transformation économique, mais un passage à ce que vous pourriez simplement appeler le néo-féodalisme. Et c'est en fait un système totalement différent, un mode de production différent ; ce n'est même plus vraiment du capitalisme. The Great Reset n'est que leur vision du techno-néo-féodalisme.

Michel Hudson 1:11:30

Oui, ce n'est pas la Grande Transformation de Karl Polanyi. C'est féodal, ouais, je le dis depuis le début, c'est du néo-féodalisme. C'est ce qu'est une classe rentière, une économie rentière. La différence est que les intérêts financiers d'aujourd'hui et les monopoles jouent le rôle que les propriétaires terriens jouaient au XIXe siècle, avant que la réforme démocratique ne mette fin à la classe des propriétaires en tant que telle. Et ce faisant, a ouvert la voie à la résurgence de la classe financière et des monopoles.


Ben Norton 1:12:02

Eh bien, une question très intéressante - nous parlions dans notre discussion avant l'interview, et le professeur Hudson a dit qu'il ne suivait pas beaucoup les crypto-monnaies. Mais je suis juste curieux parce que nous avons une question à Patreon, professeur Hudson, que pensez-vous des crypto-monnaies comme Bitcoin ? Aussi Dogecoin est devenu populaire. Et cela est lié aux jetons non fongibles, les NFT.

Il y a eu un argument selon lequel tout cela n'est qu'une nouvelle forme de spéculation pour les riches qui n'ont rien dans quoi investir. Et il y a un autre argument, en particulier pour les NFT, qui est qu'il s'agit d'une nouvelle façon de blanchir de l'argent. Mais je me demande ce que vous pensez des crypto-monnaies et de ces nouvelles technologies.

Michel Hudson 1:12:48

Eh bien, je pense que, sur le plan fonctionnel, les crypto-monnaies sont comme des gravures d'Andy Warhol ; ils n'ont aucune valeur intrinsèque, sauf le fait que d'autres personnes veuillent les acheter, et suffisamment d'autres personnes peuvent les utiliser comme trophées.
Au fur et à mesure que les gens deviennent de plus en plus riches, ils veulent acheter des trophées. Les gravures d'Andy Warhol et d'autres mauvais arts sont un exemple de trophée, et avoir de l'argent dans une crypto-monnaie, comme Bitcoin, est un autre type de trophée.
Je pense que sa principale fonction est soit le blanchiment d'argent, soit l'évasion fiscale. Et certainement la quantité d'énergie qu'il utilise pour extraire les Bitcoins le rend impraticable comme tout moyen de paiement réel.
Donc, vous avez essentiellement la crypto-monnaie uniquement comme moyen de stocker votre argent liquide dans un actif que vous pensez que d'autres personnes achèteront, donc tout est basé sur des attentes, rien d'intrinsèque du tout. Cela donne un nouveau sens à l'expression capital fictif.


Ben Norton 1:13:53

Alors quelqu'un a demandé ici, chez Patreon, pensez-vous que les crypto-monnaies comme Bitcoin pourraient être un moyen d'aider à sortir du dollar, à dé-dollariser ?

Michel Hudson 1:14:03

Non, ils n'ont aucun effet. C'est juste mis de côté. Si tout le monde mettait son argent sur les gravures d'Andy Warhol, cela n'aurait rien à voir avec le dollar ; cela n'affecterait pas - l'argent investi dans Bitcoin n'affecte pas le commerce international, ni les investissements internationaux, ni le tourisme, ni aucun des paiements réels entre les pays. C'est complètement séparé; c'est comme de l'argent détenu dans un centre bancaire offshore des Caraïbes.


Max Blumental 1:14:33

Max Kaiser et le Velvet Underground ne vont pas être contents de ça.

Michel Hudson 1:14:41

Je ne suis pas sûr. Je connais Max depuis de nombreuses années. Il a un public qui veut entendre parler de crypto-monnaie, mais je ne pense pas qu'il en ait. Peut-être que les choses ont changé, mais je serais très surpris.
Lui et moi n'avons pas de réels désaccords à ce sujet. Mais je n'ai pas son public. Nous avons des publics différents. Alors on parle de choses différentes.


Max Blumental 1:15:09

Bon, eh bien, je pense que vous avez trouvé un terrain d'entente avec les banques centrales.

Benjamin Norton 1:15:15

Je tiens également à souligner, juste pour notre public, pour les personnes qui ne le savent pas - parmi le public de Michael, il y a plusieurs gouvernements qu'il a conseillés.
En fait, j'allais dire plus tôt, c'est juste amusant pour moi qu'aux États-Unis, les experts économiques, les soi-disant « experts », soient des gens comme Larry Summers, les grands privatisateurs, qui ont détruit des économies entières - dans le cas du l'ex-Union soviétique, de subordonner l'économie russe au capital américain.
Mais pour moi, cela en dit long sur le fait qu'ils sont considérés comme de soi-disant « experts » économiques, alors que le professeur Hudson a conseillé le gouvernement chinois et d'autres gouvernements. Donc pour moi, cela en dit long sur qui sont les vrais experts, et surtout quand on regarde le vaudou financier et les vendeurs d'huile de serpent qui composent l'économie de Chicago Boy.

Michel Hudson 1:16:10

Attendez une minute, mon premier client était le gouvernement américain. Et c'est après le super impérialisme, ils m'ont embauché en 1972 pour leur expliquer le super impérialisme, et ils ont donné à l'Institut Hudson un contrat de 75 000 $, dont la majeure partie est allée à mon salaire, afin de tout expliquer.
J'étais donc certainement considéré - Super Imperialism a été fait dans le cadre de ma consultation avec le gouvernement américain, tout comme la suite, Global Fracture. Et puis le gouvernement canadien, le gouvernement mexicain, et tout s'est propagé à partir de là.


Benjamin Norton 1:16:47

Eh bien, encore quelques questions avant de conclure ici, professeur Hudson. C'est une question très intéressante : comment pensez-vous que la Chine peut faire face à un problème comme l'extrémisme, en particulier en ce qui concerne le corridor économique Chine-Pakistan, CPEC, dans des pays voisins instables comme l'Afghanistan et le Pakistan. Parce que nous avons vu qu'un élément clé de l'initiative "la Ceinture et la Route" a été de mieux intégrer l'Asie centrale et l'Asie du Sud, certains de ces pays qui ont un problème avec l'extrémisme et les mouvements sécessionnistes. Et c'est vraiment au cœur de la Nouvelle Route de la Soie.

Michel Hudson 1:17:24

La Chine n'interfère pas autant que les États-Unis. Il essaie d'éviter soigneusement de prendre parti, pour le meilleur ou pour le pire, dans tout cela. Pepe Escobar suit tout cela d'assez près.
Il ne va certainement pas s'impliquer militairement, comme le font les États-Unis. Sa principale préoccupation est que la légion étrangère des États-Unis, essentiellement le principal allié de l'Amérique, est l'Arabie saoudite.
L'Amérique a une alternative au socialisme, et l'alternative est le fanatisme wahhabite. Et cela a fonctionné pour que l'Arabie saoudite utilise ISIS et d'autres organisations terroristes wahhabites pour tenter de déstabiliser la Russie depuis le sud, ce qui était la grande peur de Staline pendant la Seconde Guerre mondiale, et de déstabiliser la Chine depuis la section ouïghoure.
Donc, ce que la Chine essaie de faire, c'est d'empêcher le terrorisme et le sabotage soutenus par l'étranger dans son propre pays, tout en essayant simplement de trouver un modus vivendi avec d'autres pays qui ont des problèmes et de ne pas essayer de s'engager dans le type de changement de régime, encore moins l'occupation militaire, qui est la pièce maîtresse de la politique américaine.


Benjamin Norton 1:18:44

Il y a une autre question ici - nous en poserons probablement deux, deux ou trois de plus ici juste pour conclure - mais cela pourrait être une interview entière, donc bien sûr, nous pouvons être brefs, et peut-être que nous pourrons vous faire revenir un autre le temps d'en parler.
L'un de nos clients a posé une question sur le « socialisme aux caractéristiques chinoises » et a déclaré, d'après votre expérience de travail avec le gouvernement chinois et d'autres systèmes éducatifs, voyez-vous la volonté politique de l'administration Xi Jinping de rester sur la voie socialiste ? Ou pensez-vous que la Chine mène une nouvelle bataille avec les capitalistes et les forces financiarisées au sein du système depuis les réformes de Deng Xiaoping ?

Michel Hudson 1:19:24

Eh bien, à la fin du XIXe siècle, tout le monde considérait le socialisme comme l'évolution la plus efficace du capitalisme industriel. Je ne pense donc pas qu'il soit utile de dire si la Chine est socialiste ou capitaliste. La phrase célèbre de Deng disait : « Chat blanc, chat noir, ça n'a pas d'importance tant qu'il attrape des souris.
Je pense que les Chinois sont en quelque sorte en train de réinventer continuellement leur économie, de voir ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas. Je pense qu'ils opèrent sur une base pragmatique, ad hoc, et que le pragmatisme ne les amène pas à penser, est-ce capitaliste ou socialiste ?
Ils ne pensent pas en termes de généralité abstraite ; ils pensent très précisément, cette industrie particulière aide-t-elle à développer la Chine ou non ? Cela fait-il partie de notre plan global à long terme pour 2025, 2030 et au-delà ? Comment cela s'intègre-t-il dans le développement de la structure économique de notre économie pour la rendre plus pratique ?
Je ne pense donc pas que les étiquettes soient vraiment utiles. Ils se présentent comme un pays marxiste, mais Marx n'a pas parlé du genre de problèmes qu'ils traitent maintenant. Et comme l'a dit l'un de mes collègues professeurs à l'Université de Pékin, le marxisme est le mot chinois pour politique.
Et ils sont politiques; ils sont pragmatiques ; et vous devriez vraiment penser en termes de ce qu'ils font structurellement, et ne pas penser, quelle étiquette, en particulier quelle étiquette occidentale, allons-nous imprimer ou coller sur ce qu'ils font ?
Les étiquettes n'aident pas ; vous devez en fait entrer dans le vif du sujet, regarder comment ils gèrent la politique fiscale, comment ils gèrent la propriété foncière et la politique de crédit, comment ils gèrent les déficits budgétaires des communautés rurales - ce sont les problèmes qu'ils ' re traiter en ce moment.


Benjamin Norton 1:21:45

Ouais, il y a définitivement à gauche une très longue histoire de sentiment plus saint que toi de No True Scotsman, donc je pense que c'est très rafraîchissant.

Voici une autre question, professeur Hudson : quelle est, selon vous, l'importance régionale et internationale du RCEP, le partenariat économique global régional ? C'est la signature de l'accord commercial entre les pays d'Asie de l'Est et du Sud-Est en 2020.

Michel Hudson 1:22:13

Vous ne pouvez pas encore le dire. Il y a toujours un jockey pour la position avec sa relation avec les États-Unis, l'Europe et d'autres pays, donc trop tôt pour le dire.


Benjamin Norton 1:22:27

Ok, voici une question intéressante, dit-il, Dr Hudson, pensez-vous que l'impôt foncier ou le modèle de Singapour est le meilleur pour créer des logements abordables pour les travailleurs ? Et que pouvons-nous faire aux niveaux local et étatique ?

Michel Hudson 1:22:45

La taxe foncière est de loin le meilleur moyen de maintenir les prix du logement bas, car à mesure que les pays deviennent plus prospères, la valeur de l'emplacement loué va augmenter. Au fur et à mesure que vous développez des systèmes éducatifs, des parcs et des services publics, la valeur locative de certains sites et propriétés, maisons et immeubles de bureaux augmentera.
Maintenant, les propriétaires ne créent pas cette prospérité ; ils ne créent pas l'infrastructure publique qui augmente la valeur. Si vous ne l'imposez pas, alors toute cette valeur locative sera disponible pour être mise en gage auprès des banques, et les banques prêteront suffisamment d'argent pour que les intérêts hypothécaires absorbent la totalité de la rente foncière.
Si vous taxez la rente foncière, celle-ci ne peut pas être capitalisée en une valeur plus élevée. Et si vous imposez la rente foncière, premièrement, vous n'avez pas à imposer le revenu, vous n'avez pas à avoir de taxe de vente, vous n'imposez que la rente économique non gagnée.
Et l'argument pour cela a été exposé par Adam Smith, et John Stuart Mill, et Marx, et Thorstein Veblen, et d'autres personnes au 19ème siècle.
Alors évidemment, si vous voulez des logements sociaux, vous voulez éviter la financiarisation de l'immobilier. Et je peux vous assurer que c'est l'un des problèmes centraux auxquels la Chine est confrontée en ce moment.
Et c'est un problème que j'ai un livre qui sort sur ce sujet, une série de mes conférences en Chine traitant de cela, qui sera disponible dans environ trois mois.


Benjamin Norton 1:24:28

Dernière question, et nous allons conclure. Merci beaucoup de vous être joint à nous, professeur Hudson. C'est une autre de ces questions qui pourrait durer indéfiniment, mais nous pouvons être brefs, car nous en sommes presque à 90 minutes.
Un pays peut-il tenter de s'éloigner du dollar ? Ou l'économie doit-elle avoir une certaine taille ? Et le pays doit-il disposer de ressources spécifiques pour le faire ?

Michel Hudson 1:24:51

N'importe quel pays peut s'éloigner du dollar tant qu'il fait partie d'un système qui a une masse critique. Ainsi, la grande menace pour l'hégémonie du dollar est que la Chine, la Russie, l'Iran et les pays de l'Organisation de coopération de Shanghai vont constituer une masse critique, que le Venezuela, une grande partie de l'Amérique latine, l'Afrique et le reste de l'Asie pourront tous rejoindre.
Donc, oui, tant que vous faites partie de, tant qu'il y a une alternative viable avec une masse critique - le fait est que si vous comptez sur le dollar, vous allez probablement vous faire avoir. Parce qu'avec le dollar, comme nous en avons discuté plus tôt dans l'émission, les États-Unis peuvent saisir votre compte bancaire, à tout moment ; ils peuvent saisir vos réserves d'or à tout moment.
Même l'Allemagne demande maintenant que ses réserves d'or se vident lentement, mois après mois.


Max Blumental 1:25:47

Ils peuvent vous attraper. Ils peuvent littéralement vous saisir. Regardez Alex Saab .

Michel Hudson 1:25:54

Exact, en effet. Alors oui, n'importe qui peut – dans quelques années, vous aurez un ordre économique alternatif au dollar, de sorte que les choses ne doivent pas être comme elles sont.
Il existe une alternative; Margaret Thatcher avait tort. Tout comme Biden et Blinken.


Benjamin Norton 1:26:15

Excellent, eh bien, merci beaucoup, professeur Hudson, de vous être joint à nous. Je veux juste signaler qu'une nouvelle version de son livre Super Imperialism sortira bientôt, dans quelques mois. Et j'espère, professeur Hudson, que nous pourrons vous revoir pour en discuter. J'ai hâte d'y être. Je pense que ce sera très important.

Et je pense que nous vivons vraiment un tournant historique, avec ce que vous venez de mentionner, qu'un nouveau système financier international est en train d'être construit en ce moment même, et si peu de gens reconnaissent que cela se produit. Alors merci beaucoup pour votre travail, et merci d'avoir parlé avec nous.

Michel Hudson 1:26:50

Ce fut une discussion très agréable. Merci de m'avoir.


Max Blumenthal 1:26:53

Merci beaucoup, professeur.

Benjamin Norton 1:26:55

Génial, et si quelqu'un veut soutenir le travail que nous faisons ici chez Moderate Rebels, vous pouvez aller sur Patreon, patreon.com .

Et je recommanderais également fortement de consulter le site Web de Michael Hudson; c'est Michael-Hudson.com . Je ne m'appellerais certainement jamais un spécialiste de l'économie ; Je me concentre beaucoup plus sur la politique. Je trouve donc toujours que c'est une ressource si précieuse. Je vais constamment le lire. Parce que ce qui est bien, c'est que le professeur Hudson n'a pas seulement ses articles, mais il a aussi les transcriptions de toutes les interviews qu'il fait.

Et nous aurons une transcription complète de cette interview qu'il publiera sur Michael-Hudson.com .

Merci beaucoup de vous joindre à nous. Et nous vous verrons tous la prochaine fois. Si vous souhaitez soumettre des questions comme nous l'avons fait dans cette émission, rendez-vous sur patreon.com . Et nous vous verrons tous la prochaine fois. Merci.
Xuan
L'économiste Michael Hudson sur la nouvelle guerre froide, le super impérialisme, la Chine, la Russie, la dédollarisation

L'économiste Michael Hudson discute du « super impérialisme » américain, de la nouvelle guerre froide contre la Chine et la Russie, de l'administration Joe Biden et de la dédollarisation.

https://geopoliticaleconomy.com/2021/05/12/michael-hudson-new-cold-war-china-russia/

ParBen Norton
Publié2021-05-12

Dans cette longue interview, l'économiste de renom Michael Hudson discute de son concept de "super impérialisme" américain, de la nouvelle guerre froide contre la Chine et la Russie, de l'administration Joe Biden et de la dédollarisation - la fin potentielle du dollar en tant que monnaie de réserve mondiale.

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Bonjour à tous, je suis Ben Norton. Vous regardez Rebelles modérés. Et il y aura une version podcast de cela après, pour ceux qui veulent écouter. Nous sommes accompagnés aujourd'hui par l'économiste Michael Hudson, l'un des économistes les plus importants au monde, honnêtement, à mon avis.
Et je ne pense pas qu'il ait besoin d'être présenté. Il a écrit de nombreux livres et a été conseiller économique pour plusieurs gouvernements, et a une longue histoire à Wall Street et dans le milieu universitaire. Et vous pouvez trouver son travail sur Michael-Hudson.com .
Aujourd'hui, nous allons parler d'une question sur laquelle Michael Hudson écrit depuis des décennies, et quelque chose que vous n'entendrez jamais vraiment d'autres économistes, en particulier les économistes néolibéraux traditionnels, et c'est ce qu'il appelle le super impérialisme.
Le gouvernement américain a bien sûr son appareil militaire, dont on parle beaucoup ici chez Moderate Rebels et The Grayzone, avec la guerre en Irak, la guerre en Syrie, la guerre en Libye, mais il y a aussi la forme économique que prend l'impérialisme . Et Michael Hudson a écrit le livre Super Imperialism qui détaille exactement comment ce système fonctionne.
Alors aujourd'hui, Michael Hudson, je veux commencer à parler de ce à quoi ressemble le super impérialisme aujourd'hui, dans la nouvelle guerre froide. C'est quelque chose dont on parle beaucoup.
Nous avons vu que Joe Biden a prononcé son premier type de discours majeur au Congrès – nous ne sommes pas censés l'appeler un état de l'union car c'est encore sa première année – mais Biden a prononcé un discours conjoint au Congrès dans lequel il a déclaré que les États-Unis Les États-Unis sont en concurrence avec la Chine pour posséder, « pour gagner le 21e siècle », comme il l'a dit.
Et nous avons vu que le gouvernement américain, sous Biden, et bien sûr avant sous Trump, a imposé plusieurs séries de sanctions à la Russie et à la Chine.
Alors, professeur Hudson, commençons simplement aujourd'hui à parler de ce que vous pensez de la position de l'administration Biden vis-à-vis de Trump. Nous avons vu que le département d'État de Mike Pompeo a essentiellement déclaré une sorte de nouvelle guerre froide contre la Chine. Pompeo a prononcé un discours à la bibliothèque Richard Nixon dans lequel il a déclaré que la célèbre visite de Nixon en Chine était une erreur et que nous devons contenir la Chine et finalement renverser le Parti communiste chinois.
Et certains démocrates espéraient que l'administration Biden ferait un pas en arrière. Mais nous avons vu que le département d'État d'Antony Blinken a poursuivi bon nombre de ces politiques agressives, accusant la Chine de génocide.
Et nous avons vu que le département du Trésor vient d'imposer plusieurs nouvelles séries de sanctions à la Russie. Alors, quelle est votre opinion sur la nouvelle guerre froide qui se déroule en ce moment ?

Michel Hudson 2:57

Eh bien, j'avais initialement voulu intituler mon livre Imperialism monétaire. L'éditeur voulait l'appeler Super impérialisme, en 1972, parce que c'était vraiment les États-Unis qui se dirigeaient vers un ordre unipolaire, où ils n'étaient pas en concurrence avec d'autres impérialismes ; il voulait absorber le colonialisme européen, absorber l'impérialisme européen et être vraiment la seule puissance unipolaire.
Et bien sûr, c'est ce qui s'est réellement passé. Les États-Unis tentent de devenir la seule puissance dominante au monde. Et dans le Financial Times d'aujourd'hui [le 5 mai], l'un des journalistes a déclaré, c'est comme si les États-Unis voulaient être le propriétaire absentéiste du monde et le percepteur des loyers. On a donc affaire à un phénomène monétaire et rentier.
Et lorsque Biden a prononcé son discours la semaine dernière, il y a eu un changement très marqué, en plein milieu. Le tout début a été très calme, offrant des moyens d'amélioration pour l'économie américaine, et un ensemble de propositions si merveilleuses qu'elles n'ont aucune chance d'aboutir. Et c'était simplement pour coopter ce qui s'appelle l'aile gauche du Parti démocrate, si ce n'est pas un oxymore.
Et puis tout d'un coup, son langage corporel a changé, sa voix a changé, et il y avait juste une colère envers la Russie et envers la Chine, une colère viscérale qui a ramené les 30 années de son mandat au Congrès. Et il était le principal partisan de la guerre froide, le principal partisan de l'armée, et bien sûr, maintenant, il veut augmenter le budget militaire.
Ainsi, alors que d'une part, il poursuit les politiques commerciales nationalistes de l'administration Trump, il intensifie la guerre froide contre la Russie et la Chine, convaincu que d'une manière ou d'une autre, s'il peut imposer des sanctions et les punir économiquement, cela conduira à une chute de le gouvernement. Eh bien, vous pouvez voir ce qu'il projette ici.

Il est évident que l'économie des États-Unis va être en difficulté. Une fois que la crise de Covid aura cessé d'unir le pays dans le sentiment que nous sommes tous dans le même bateau - et certainement à New York, où je vis, en août, le gel des expulsions immobilières, par les locataires, et des saisies sur les créanciers hypothécaires va finir, et on s'attend à ce que 50 000 New-Yorkais soient jetés à la rue. Ils ont très gentiment décidé de reporter cela jusqu'en août, afin qu'ils puissent au moins dormir dans le parc, et ne doivent pas commencer à dormir dans le métro avant peut-être octobre.
Il est impossible qu'un économiste de Wall Street que je connaisse puisse voir si l'économie va vraiment se redresser. Le marché boursier monte en flèche, grâce à une politique de subvention de la Réserve fédérale sur les obligations et les actions, avec 83 % détenus par 1 % de la population. Mais la Réserve fédérale ne soutient aucune dépense dans l'économie réelle.
Eh bien, c'est là qu'intervient la première partie du discours du président Biden. Il parlait de construire des infrastructures et de relancer l'économie d'une manière ou d'une autre. Mais il ne semble pas qu'il obtiendra beaucoup de soutien de la part des républicains, et il veut être bipartite.
En d'autres termes, il dit que le Parti démocrate, comme toujours, ne fera rien sur lequel les républicains ne seraient pas d'accord. Parce que les démocrates sont un bras du parti républicain. Leur rôle est de protéger le Parti républicain des critiques de gauche.
Vous pouvez donc vous attendre à une sorte de déclin lent et insipide avec quelques pics de déclin rapides à la fin de la crise de Covid. Et vous vous préparez presque à cela en – je pense que Biden et les gens du gouvernement se rendent compte que l'économie ne peut pas retrouver son ancienne position industrielle, car c'est maintenant une économie de rente.
L'argent n'est pas gagné par les entreprises qui investissent dans l'industrie, les usines et les moyens de production. Lorsque les entreprises réalisent des bénéfices, il s'agit en grande partie de rentes de monopole, de rentes de ressources ou d'autres formes d'extraction de rentes.
Et 90 % des revenus des entreprises aux États-Unis sont dépensés en rachats d'actions et en versements de dividendes, et non en investissements dans de nouvelles productions. Personne ne s'attend donc vraiment à ce que de nouveaux investissements privés se produisent aux États-Unis, c'est-à-dire des investissements de capitaux privés dans les moyens de production.
Alors Biden dit, eh bien, si le secteur privé ne le fait pas, alors le gouvernement peut le faire. Mais son idée que le gouvernement le fasse est de donner de l'argent du gouvernement à des entreprises privées qui construiront l'industrialisation. Et il veut essentiellement reproduire le complexe militaro-industriel dans un énorme partenariat public-privé, pour construire des infrastructures très, très coûteuses qui rendront presque impossible pour les Américains toute compétitivité commerciale avec d'autres pays.
Eh bien, si vous allez créer une économie de rente à coût élevé, post-industrialisée comme ça, que faites-vous ? Vous dites que ce n'est pas notre faute, les étrangers nous le font ; tout est de la faute de la Chine – comme si la Chine avait quelque chose à voir avec la désindustrialisation américaine.
La Chine essaie d'éviter les politiques de rentier, d'éviter la financiarisation, d'éviter la privatisation qui a rendu l'Amérique si coûteuse et si inefficace. Et le gouvernement [américain] essaie en quelque sorte de le blâmer.

Mais je pense qu'il y a autre chose derrière ce combat contre la Chine et surtout la Russie. La direction démocrate semble avoir un antagonisme presque émotionnel et passionné envers la Russie qui ne peut être expliqué par des raisons objectives. Mais c'est évidemment là.
Leur tentative d'isoler la Russie est comme si, d'une manière ou d'une autre, ils pouvaient retrouver le rêve des années 1990 d'Eltsine, le rêve de remplacer en quelque sorte Poutine par un kleptocrate alcoolique docile comme Eltsine qui reprendrait la vente des ressources nationales et des services publics de la Russie aux Américains. Il n'y a aucun moyen que cela se produise.
L'effet réel des sanctions sur la Russie et la Chine a été de les rassembler en une unité, en une masse critique. Et ironiquement, la tentative de l'Amérique d'isoler d'autres pays se transforme en une tentative de s'isoler elle-même.

La question est la suivante : qu'en est-il de l'Europe ? Ces derniers jours, il y a eu beaucoup de discussions sur la séparation de la Russie du système de compensation bancaire SWIFT et sur d'autres sanctions contre la Russie.
La Russie a déjà travaillé avec la Chine pour développer sa propre alternative au système de compensation bancaire SWIFT. Donc, les paiements intérieurs russes ne seront pas si perturbés, après une semaine ou deux qu'ils disent qu'il faudra mettre en place le nouveau système.
Mais ce que fait la coupure de la Russie dans le système SWIFT, c'est bloquer son commerce et sa communauté, ses relations économiques avec l'Europe occidentale. Je pense que les États-Unis se rendent compte que s'ils ne peuvent pas passer, s'ils peuvent exploiter les pays du tiers monde, la Russie ou la Chine, ils peuvent au moins rendre l'Europe dépendante, attirée et réellement sous contrôle américain.
Donc, si vous considérez les sanctions contre la Russie et la Chine comme un moyen de diviser l'Europe et de rendre l'Europe de plus en plus dépendante des États-Unis, non seulement pour le gaz et l'énergie, mais aussi pour les vaccins.
Ce sont les deux sujets qui ont défrayé la chronique ces dernières semaines. Blinken et d'autres responsables américains ont déclaré que la Russie offrant son vaccin Spoutnik V à l'Europe est source de division, est une tentative de briser «l'ordre mondial fondé sur des règles».
C'est incroyable que la tentative de la Russie de - maintenant que Pfizer et les autres sociétés américaines ne produisent pas suffisamment de vaccins pour fournir à l'Afrique, à l'Amérique du Sud et aux pays asiatiques, les États-Unis attaquent la Russie, Cuba et la Chine pour avoir proposé d'autres vaccins et disant qu'ils essaient, leur tentative de sauver des vies dans le reste du monde est une tentative de diviser et de briser l'ordre américain.
Parce que seuls les Américains peuvent avoir le monopole de la propriété intellectuelle, ce que Blinken a mentionné dans son discours, et que le président Biden a mentionné. Le monopole de la propriété intellectuelle signifie que l'Amérique peut dire aux autres pays que nos entreprises ont le droit de dire "Votre argent ou votre vie" aux pays du tiers monde.
Et ce sera notre moyen de : « Eh bien, vous ne pouvez pas payer, eh bien, pourquoi ne vendez-vous pas une partie de votre infrastructure ? Pourquoi ne nous vendez-vous pas davantage de vos ressources pétrolières ou minérales ? »
Nous assistons donc à une intensification de la guerre économique contre presque tous les autres pays du monde, en espérant que d'une manière ou d'une autre cela les divisera pour les conquérir, au lieu de les rassembler tous.


Max Blumental 13:24

Ouais, salut professeur Hudson, je suis totalement d'accord avec vous sur les démocrates, du moins la classe politique et leur point de vue sur la Russie.
Et vous avez en quelque sorte deux types qui commandent le Parti démocrate. Vous avez ces baby-boomers qui ont grandi cachés sous leur bureau pendant la crise des missiles de Cuba et ont été endoctrinés sur l'anticommunisme, puis ils ont traversé le traumatisme des années 60 et ont vu McGovern perdre et se sont déplacés vers le centre. Et donc ils voient Poutine comme une renaissance du KGB et de la diabolique Union soviétique qui les a forcés à rester sous leurs pupitres à l'école primaire.
Et puis vous avez les 30 et 40 ans qui voient la Russie comme cet exportateur de nationalisme blanc et de droite, et ils reçoivent ce flux constant de propagande de BuzzFeed et d'autres sites à ce sujet - ignorant complètement l'Ukraine.
Mais ce n'est qu'une stratégie de marketing pour moi. Je veux dire, il y a quelque chose dont vous avez parlé, écrit dans Super Imperialism et dans des discussions récentes qui, je pense, se cache derrière ce que les administrations Trump et Biden appellent la «concurrence des grandes puissances».
Et c'est, alors que cette classe politique voit une rivalité nationale avec la Russie et l'utilise pour unir sa propre circonscription, une circonscription très fractionnée, il y a ce que vous avez appelé le conflit des systèmes économiques et sociaux.
Et je comprends parfaitement cela en ce qui concerne la Chine. Vous voyez des revues de l'industrie, même des revues ferroviaires aux États-Unis, parler de la peur que le système ferroviaire chinois "ne respecte pas les règles", ce qui signifie le marché libre, car ils reçoivent des subventions de l'État et bottent le cul du système ferroviaire américain. , l'expansion des infrastructures.

Mais vous avez également inclus la Russie dans ce système contre-hégémonique, que certains appelleraient système capitaliste d'État ou système socialisé, par opposition au système financiarisé - où cette terre, fondamentalement, cette masse continentale géante, que l'État en Chine, certainement, et vous semblez Cela dit, la Russie socialise, est considérée comme une menace existentielle pour l'essence même de ce que les États-Unis ont été construits comme un empire, où la finance, l'industrie, les entreprises ont fusionné avec l'État.
Je pense que vous comprenez où je veux en venir. Comment pouvez-vous – peut-être pouvez-vous expliquer un peu plus comment c'est en fait, quand nous voyons le Russiagate ou cette rhétorique de la guerre froide, c'est en fait une sorte de dispositif de marketing pour le véritable conflit des systèmes économiques et sociaux.

Michel Hudson 16:12

Eh bien, la véritable menace existentielle n'est pas une rivalité commerciale ; ce n'est pas du tout une question de technologie. La menace existentielle est à l'idée d'une économie basée sur un système entièrement rentier. Dans le monde d'aujourd'hui, les banques jouent le rôle que les propriétaires ont joué de l'époque féodale jusqu'au XIXe siècle.
Et toute l'économie classique, tout le concept de marché libre, depuis les physiocrates avec leur laissez-faire jusqu'à Adam Smith, en passant par John Stuart Mill, toute l'économie classique consistait à libérer le capitalisme industriel de la classe rentière, des propriétaires terriens, et du secteur bancaire et des monopoles que les banques ont créés en organisant des fiducies.
Ainsi, les États-Unis se rendent compte que l'économie s'est transformée au cours des 40 dernières années, depuis les années 1980, depuis Ronald Reagan et Margaret Thatcher, lorsque Margaret Thatcher a dit : « Il n'y a pas d'alternative ». Bien sûr, il y avait de nombreuses alternatives.
Mais les États-Unis disent, si nous pouvons créer, si nous pouvons bouleverser "l'ordre fondé sur des règles" des marchés libres et de l'économie classique, et dire que notre ordre fondé sur des règles signifie qu'aucun gouvernement n'a le pouvoir de réglementer, qu'il n'y a pas d'imposition progressive du gouvernement, mais un impôt forfaitaire - comme nous avons convaincu la Russie d'avoir, qu'ils ont toujours, soit dit en passant - si nous pouvons avoir un ordre fondé sur des règles qui soutient la classe rentière - un 1% héréditaire, financier et riche de la population - détenant le reste de l'économie en servitude pour dettes, ou en les réduisant à d'autres formes de dépendance dans une relation patron-client, alors nous avons essentiellement restauré l'économie féodale.
Mais pour que nous puissions le faire, nous devons nous assurer qu'il n'y a pas d'alternative ; nous devons empêcher toute alternative. Et la Chine est une menace existentielle, parce que ce qu'elle fait – sa politique, qui est très largement ad hoc, et purement pragmatique – la politique de la Chine est exactement la politique qui a fait des États-Unis la puissance industrielle du monde au XIXe siècle.
La Chine, comme les États-Unis, a construit des services publics pour fournir des services publics à des coûts bas et subventionnés, afin de permettre à son industrie privée de ne pas avoir à payer les coûts de l'éducation, les coûts de location et de logement élevés et les loyers de monopole élevés. .
La Chine fait exactement ce que les États-Unis ont fait, et ce que les États-Unis disent maintenant, aucun autre pays ne peut faire ce que nous avons fait ; nous avons gravi les échelons, et notre riche couche de rentiers de la population qui s'est enrichie, maintenant, ayant pris le contrôle des États-Unis et de sa politique, nous voulons contrôler le monde entier.
Et s'il existe une autre économie prospère, que ce soit la Chine, la Russie, l'Iran ou le Venezuela - s'il existe une autre économie qui conserve un pouvoir d'État fort, un pouvoir réglementaire fort, une fiscalité progressive, empêchant une classe de propriétaires d'augmenter d'une manière ou d'une autre les coûts du logement , privatisant l'assurance médicale et maladie, donc au lieu d'en faire un droit public - eh bien, si nous pouvons empêcher que cela se produise n'importe où, alors les gens croiront vraiment qu'il n'y a pas d'autre alternative que de laisser notre prise de contrôle qui renverse les deux derniers siècles de liberté l'économie de marché, et maintenant l'économie doit être libre pour que les 1 % prennent le contrôle des entreprises publiques, privatisent chaque partie du gouvernement, y compris le gouvernement lui-même, y compris les banques centrales en particulier, et y compris le système de santé,le système éducatif - tous fonctionnant soit à des fins lucratives, soit à un coût qui doit être payé par la création de crédits, et recréent essentiellement l'économie du XIIIe siècle.


Benjamin Norton 20:31

Oui, professeur Hudson, l'argument que vous avancez ici, que j'ai vu très peu de gens avancer, est - je veux dire, je pense que c'est un argument correct - mais c'est intéressant parce qu'il contredit cette affirmation que nous avons vue même beaucoup de gens à gauche, qui soutiennent que la nouvelle guerre froide, ou en général simplement le conflit entre Washington et Pékin, n'est pas un choc des systèmes ; plutôt, leur argument est que la Chine est encore une autre puissance capitaliste, et c'est une rivalité intercapitaliste, similaire à la rivalité qui a conduit à la Première Guerre mondiale, et que la Chine et les États-Unis ont des systèmes économiques très similaires. Mais vous soutenez, en fait, exactement le contraire.
Et je veux juste lire une très brève partie de cette chronique que vous avez publiée sur votre site Web, Michael-Hudson.com ; cela s'appelle « La politique de financiarisation néolibérale de l'Amérique contre le socialisme industriel de la Chine ». Et vous avez ici une citation intéressante d'un conseiller du gouvernement américain pour l'administration Reagan, Clyde Prestowitz, qui a écrit, en quelque sorte pour se plaindre, en disant :

L 'économie chinoise est incompatible avec les principaux principes du système économique mondial incarnés aujourd'hui par l'Organisation mondiale du commerce, le Fonds monétaire international, la Banque mondiale et une longue liste d'autres accords de libre-échange. Ces pactes supposent des économies qui sont principalement basées sur le marché avec le rôle de l'État circonscrit et les décisions micro-économiques largement laissées aux intérêts privés opérant dans le cadre d'un État de droit. Ce système n'a jamais anticipé une économie comme celle de la Chine dans laquelle les entreprises publiques représentent un tiers de la production ; la fusion de l'économie civile avec l'économie stratégico-militaire est une nécessité gouvernementale ; des plans économiques quinquennaux orientent les investissements vers des secteurs ciblés ; un parti politique éternellement dominant nomme les PDG d'un tiers ou plus des grandes entreprises et a établi des cellules de parti dans chaque entreprise importante ; la valeur de la monnaie est gérée, les données des entreprises et des personnes sont minutieusement collectées par le gouvernement pour être utilisées à des fins de contrôle économique et politique ; et le commerce international est susceptible d'être militarisé à tout moment à des fins stratégiques.

Maintenant, dans votre chronique, vous avez souligné à quel point il s'agit en fait d'un commentaire assez amusant de la part d'un conseiller commercial américain, car certaines des mêmes choses dont les États-Unis accusent la Chine - comme l'armement du commerce international ou la fusion de l'économie civile avec le l'économie militaire - bien sûr, Washington incarne cela vraiment mieux que tout autre pays au monde.
Mais il confirme que le point que vous soutenez est correct. Sa plainte était que la Chine a toujours des entreprises publiques représentant 1/3 de la production et que le Parti communiste chinois dirige toujours l'économie. Et en termes de la vieille école, pour revenir à Lénine, ils diraient qu'ils contrôlent les sommets de l'économie.
Pensez-vous donc que, lorsque les gens de gauche aux États-Unis et dans d'autres pays affirment que tout cela n'est qu'une rivalité, une rivalité intercapitaliste entre la classe capitaliste en Chine et la classe capitaliste aux États-Unis, que pensez-vous de cette argumentation ?

Michel Hudson 23:45

Eh bien, j'ai passé beaucoup de temps en Chine et j'y ai été professeur dans plusieurs universités. C'est certainement fondamentalement différent des États-Unis.
Vous l'avez peut-être remarqué le mois dernier, la Chine s'est opposée à Jack Ma, qui développait son système de technologie de l'information en un système de crédit. Ils l'ont renversé, ont arrêté l'émission de nouvelles actions, l'introduction en bourse, et ont déclaré que seul le gouvernement pouvait conserver la finance et le crédit en tant que service public.
Aujourd'hui, ce que Prestowitz appelle les entreprises d'État était autrefois appelé services publics aux États-Unis. Et en Europe, la plupart des services publics appartenaient au gouvernement, comme le système national de santé.
Aux États-Unis, il s'est détaché de la propriété et de la gestion directes par le gouvernement de nombreux services publics, mais les services publics d'électricité, les services publics de gaz, presque tous les services publics fournissant des services de monopole naturel étaient réglementés. Maintenant, ils ont été déréglementés. Au cours des 40 dernières années, vous n'avez presque pas de réglementation du tout.

Ainsi, la Chine, en gardant les services publics dans le domaine public, cela signifie que ce ne sont pas des véhicules pour l'extraction de rente, c'est-à-dire pour facturer des loyers de monopole comme nous payons à New York pour les services de câble, comme les Américains paient pour Internet, comme comme les Américains paient pour la santé publique, comme les Américains paient pour l'éducation.
La Chine offre une éducation gratuite. La Chine fournit, et la Russie essentiellement, la santé publique gratuite. Malheureusement, la santé publique russe consiste à vous donner une aspirine si vous avez un problème, mais au moins ce n'est pas privatisé.

Les États-Unis sont donc une économie de rente. Et quand les gauchistes – ou les gens qui se disent gauchistes, ils ne sont vraiment pas du tout gauchistes ; ils sont, je ne sais quoi, post-gauche – très peu de gens qui se disent de gauche font la distinction entre le capitalisme industriel et le capitalisme financier. Eh bien, c'est le trait distinctif du siècle dernier.
Depuis la Première Guerre mondiale, on assiste à un mouvement d'éloignement du capitalisme industriel, vers la financiarisation des économies, vers le capitalisme financier, fondé sur une fusion entre le secteur financier et le secteur de la rente, principalement le secteur FIRE - finance, assurance et l'immobilier – et aussi les monopoles naturels où les banques ont pris la tête de l'organisation des trusts et de l'organisation des monopoles.
Et donc la base de la plupart des crédits bancaires aux États-Unis est de fournir la propriété des entreprises ou des droits de monopole. Maintenant, la Chine ne fait pas de prêts pour ces choses. La Banque populaire de Chine est la banque centrale. Et la banque centrale ne crée pas de crédit pour les rachats d'entreprises ; cela ne crée pas de crédit pour la spéculation ; il ne fournit pas une économie qui s'enrichit des rentes économiques et de l'exploitation.
Mais, évidemment, il y a de nombreux milliardaires prospères en Chine, de nombreux entrepreneurs prospères, mais ce sont en grande partie des entrepreneurs industriels qui ont réellement créé quelque chose.
La Chine a réussi à éviter la microgestion stalinienne russe qui bloquait tout type de rétroaction du marché ou tout type d'innovation spontanée. La Chine a laissé fleurir 100 fleurs ; il a laissé l'innovation prendre place. Il a permis aux individus de s'enrichir grâce à l'innovation, tant qu'ils menaient leur entreprise, leur production et leur richesse dans l'intérêt public, défini comme améliorant la qualité du travail et contribuant à la croissance à long terme de l'économie.

Eh bien, le capitalisme financier, tel que nous en avons aux États-Unis, ne vit pas à long terme ; sa durée est courte, un trimestre au plus, trois mois. Et le délai est, comment pouvons-nous augmenter le prix de notre stock afin que nous puissions vendre et sauter du bateau qui coule, le moment venu.
Ils ne se préoccupent pas d'enrichir l'économie ; ils ne se soucient pas de rendre leur main-d'œuvre plus heureuse, mieux payée ou avec un meilleur niveau de vie, ni même d'obtenir des pensions à long terme, qui ont été remplacées par des régimes à cotisations déterminées au lieu de régimes à prestations déterminées. C'est essentiellement un système d'exploitation.

Et tout le système de gestion de la Chine, bien qu'il soit géré de manière centralisée, vous avez besoin d'un État fort afin d'empêcher une classe rentière indépendante, une classe financière indépendante, d'émerger et de faire aux économies modernes ce qu'elle a fait à l'Empire byzantin, et a essayé de faire en Proche-Orient de l'âge du bronze : prendre le pouvoir.
La Chine ne veut pas qu'une classe rentière fasse ce qu'elle a fait aux États-Unis et fasse de l'Amérique une économie planifiée. Nous sommes maintenant plus une économie planifiée que ne l'était l'Allemagne nazie. Mais l'économie planifiée est à Wall Street, dans le système financier, pas au gouvernement.
Ainsi, lorsque Biden et Blinken parlent d'un marché libre, ils entendent par là un marché planifié de manière centralisée par le secteur financier, le gouvernement et les élus n'ayant aucun rôle à jouer si ce n'est de décider s'ils veulent voter pour les sponsors et bailleurs de fonds démocrates ou républicains. des intérêts rentiers.


Max Blumental 30:01

Comment pensez-vous que la pandémie, et – eh bien, je suppose que je pourrais dire qu'il y a une classe à Washington qui croit que Covid-19 a été délibérément concocté dans un laboratoire à Wuhan, parce que le capitalisme financier a si mal performé dans cette pandémie et a souffert un tel recul, contrairement à l'économie chinoise, qui est la seule grande économie au monde à avoir connu une croissance. Et ils ont encouragé cette théorie du complot, parce qu'ils ne peuvent pas vraiment comprendre pourquoi.
Alors peut-être pouvez-vous expliquer comment la pandémie a accéléré les tendances que vous avez élucidées, et le contraste entre capitalisme financier et industriel ?

Michel Hudson 30:44

Eh bien, je suis choqué de vous entendre dire que le capitalisme financier a mal performé. Les 1% ont gagné un billion de dollars depuis le début de la crise du Covid. La crise de Covid est la meilleure opportunité de gagner de l'argent. C'est une aubaine pour le capitalisme financier ; c'est merveilleux, parce qu'ils pulvérisent l'économie, ils ramassent toutes les billes.


Max Blumental 31:06

Je voulais dire pour les personnes qui ne sont pas des métamorphes reptiliens.

Michel Hudson 31:09

Ah, je sais. Vous devez faire attention à ce qui fonctionne, vous savez… Ils doivent en quelque sorte préparer le terrain pour que les choses ne s'améliorent pas.
Personne ne sait s'ils vont retourner au bureau ou non ; ils ne pourront probablement pas s'approcher des niveaux qu'ils avaient avant cet automne, car les écoles et les bureaux n'ont pas les systèmes de ventilation pour arrêter la transmission des aérosols. Ils n'ont pas de fans; la plupart d'entre eux n'ont pas de fenêtres.
Donc, le résultat est qu'ils s'attendent à un effondrement de la valeur des propriétés commerciales dans les grandes villes. Je connais des propriétaires new-yorkais qui essaient de vendre leurs immeubles ici, anticipant bien cela, les choses ne vont pas revenir à la normale, et on ne leur propose aucune somme d'argent.
Parce que tous les acheteurs, l'argent, les nouveaux fonds de capitaux privés qui ont tous été créés, avec des billions de dollars au cours des derniers mois, attendent le krach pour ramasser des immeubles de bureaux, des biens immobiliers commerciaux, des maisons saisies, des propriétés locatives saisies , le tout à quelques centimes sur le dollar - et pour faire essentiellement ce que Blackstone a fait après la crise d'Obama en 2008, des 10 000 familles qu'il a touchées, et a créé une aubaine pour ses bailleurs de fonds, qui l'ont élu, le secteur bancaire.
Ils s'attendent donc à une autre catastrophe de type Obama qui rendra le capitalisme financier encore plus efficace pour réduire le reste de l'économie à un état de dépendance.


Max Blumental 32:58

Pensez-vous que les politiques de confinement ont profité à cette classe qui a gagné des billions et des billions de dollars ?

Michel Hudson 33:08

Quelle est l'alternative ? Je pense qu'il devait y avoir un confinement. Nous avons vu ce qui s'est passé en Asie et dans les pays qui ont été confinés ; ils ne sont pas tombés malades. Il fallait avoir un confinement pour ne pas tomber malade.
Le problème n'est pas le confinement. Le problème est que d'autres pays ne font pas les expulsions et les saisies que les Américains ont.
Des choses comme celle-ci se sont produites il y a longtemps à l'âge du bronze, sur lequel j'ai écrit un certain nombre de livres, en Babylonie – et je pense que nous en avons déjà parlé auparavant. Lorsqu'il y avait une sécheresse, ou une crise économique, ou une maladie, et que les dettes ne pouvaient pas être payées, les loyers n'étaient pas dus, les dettes n'étaient pas dues.
L'Amérique aurait pu éviter tout le problème du confinement en disant, ok, personne ne peut aller travailler ; il est évident qu'ils ne peuvent pas gagner, la plupart des gens ne peuvent pas gagner assez d'argent pour payer le loyer et les versements hypothécaires sur leurs maisons, ou même s'en sortir, alors nous allons dire que c'est un temps hors du temps ; nous n'allons pas faire respecter l'énorme arriéré de loyers impayés et de dettes impayées qui s'est produit.
Maintenant, dans une certaine mesure, le problème a été atténué par le fait que Trump, puis Biden, ont donné un cadeau CARES Act plus avare aux familles, qui ont pu utiliser les 1400 $ et les 600 $ qu'ils ont obtenus, ou 1200 $, essentiellement pour payer leurs propriétaires, et de payer les sociétés de cartes de crédit et de payer les banques.
Mais une fois la crise de Covid terminée, il n'y aura plus de renflouement des gens et ils auront toujours tous les arriérés qu'ils ont accumulés. Et ils vont être encore plus endettés après ce mois de septembre qu'ils ne l'étaient avant la crise.
Et ce que la crise a vraiment fait, c'est simplement accélérer la tendance à la polarisation que vous avez aux États-Unis, entre créanciers et débiteurs, entre propriétaires et locataires, et entre consommateurs et monopoleurs. Ces tendances se sont accentuées.
Et il ne semble pas que le gouvernement va trouver une alternative parce qu'il dit qu'il n'y a pas d'alternative ; Si tu n'aimes pas ça ici, pourquoi n'irais-tu pas en Chine ? Alors que les Américains ne sont pas assez bons en langue pour aller en masse en Chine.


Max Blumental 35:43

Ouais, j'espère qu'ils -

Michel Hudson 35:45

Avant, disaient-ils, si tu n'aimes pas ça, pourquoi n'irais-tu pas en Russie ? Plus personne ne dit ça. Mais qu'allez-vous faire ? Oh, eh bien, OxyContin, je suppose, est l'alternative.


Max Blumental 35:56

Quand j'ai critiqué Israël, ils m'avaient dit d'aller à Gaza. J'étais comme, ok, si vous me laissez entrer, je veux dire, vous contrôlez les frontières.
Mais sur une autre note connexe. L'été dernier, le Venezuela a demandé un prêt du FMI. C'était un petit prêt, quelque chose comme 20 millions de dollars, pour lui permettre d'acheter des fournitures médicales, car la pandémie avait commencé et ils enfermaient leur population.
Et bien sûr, le FMI a dit non. Il n'était pas difficile de comprendre pourquoi. Et nous avons vu ce même rejet appliqué à l'Iran.
Cependant, au début de 2015, je crois que c'était en février, Joe Biden est allé à Kiev - c'était son premier voyage à Kiev en tant que genre de seigneur impérial de l'ordre post-Maidan [coup] - et il s'est vanté d'avoir obtenu un gigantesque Prêt du FMI de milliards de dollars pour l'Ukraine.
C'est un pays qui était déjà connu à ce moment-là pour la corruption, classé comme l'un des pays les plus corrompus au monde. Et cet argent de prêt est allé directement aux banques suisses, à travers les poches des quelques 10 ou 11 oligarques en sueur qui contrôlaient le pays.
Alors, comment expliquez-vous cela? Vous avez écrit que "le FMI est fondamentalement une petite pièce dans le sous-sol du Pentagone".
Alors comment expliquez-vous cette disparité de traitement entre des pays comme l'Ukraine, qui sont absolument incapables de rembourser ces prêts, si notoirement corrompus, et des pays comme le Venezuela et l'Iran, qui sont évidemment des cibles de l'empire américain ?

Michel Hudson 37:47

Eh bien, mon livre Super Imperialism raconte comment le FMI a été créé en tant que bras de la politique étrangère américaine. Et c'est toujours un bras.
Et il y a une mentalité qu'a le FMI ; c'est une mentalité favorable aux créanciers, et elle est complètement dominée par les États-Unis, dans une modalité de guerre froide. C'est pourquoi la Russie et la Chine cherchent à créer leur propre banque internationale.
Et le bras encore plus vicieux de l'impérialisme américain, probablement le plus meurtrier, est la Banque mondiale, qui est extrêmement destructrice, dans toute l'ex-Union soviétique, dans le tiers monde, en poussant les prêts en micro-monnaie qui visent essentiellement à accorder des prêts aux femmes en tant que chefs de famille, 70%, 80%, puis briser la famille, les saisir - essentiellement en utilisant des prêts de microcrédit comme moyen d'expulser des masses de familles de leurs biens et de les remettre aux oligarchies clientes dans ces pays .
Et en empêchant les pays de développer leur propre autosuffisance alimentaire en céréales, les rendant dépendants des exportations de céréales américaines, cela a été un objectif central de la Banque mondiale depuis sa création, luttant contre la réforme agraire.
La Banque mondiale et le FMI ont donc toujours été les institutions pro-rentières et anti-progressistes les plus virulentes au monde. Et en tant que tels, ils sont essentiellement guidés par l'état profond de l'Amérique, en tant qu'arme pour subjuguer d'autres pays, empêchant leur autosuffisance.
L'idée est que si vous pouvez les appauvrir, vous conduirez d'une manière ou d'une autre à un changement de régime et mettrez en place une oligarchie cliente qui sera prête à rendre son économie dépendante des États-Unis. C'est une politique étrangère américaine en un mot depuis 1945.


Benjamin Norton 40:01

Oui, le professeur Hudson a parlé du Venezuela, vous parliez de l'impact des sanctions, et il y a un blocus de facto du Venezuela - une économiste vénézuélienne, nommée Pasqualina Curcio, a récemment écrit un article dans un média vénézuélien dans lequel elle a estimé que 350 milliards de dollars des avoirs vénézuéliens ont été volés ou gelés au public vénézuélien. Et ils sont actuellement détenus dans des banques étrangères, dans ce qu'elle appelle le secteur privé transnational.
Et elle souligne que ce chiffre – je ne crois pas qu'il soit ajusté à l'inflation – mais ce chiffre, 350 milliards de dollars, équivaut à 25 fois ce qui a été investi pour reconstruire l'Europe après la Seconde Guerre mondiale.
Cela me rappelle donc un terme dont je pense que vous avez été le pionnier ou que vous avez popularisé : la grabitisation. Vous dites comment, après que les États-Unis ont pillé l'ex-Union soviétique, la Russie et les anciennes républiques soviétiques, forçant la thérapie de choc néolibérale, qu'il ne s'agissait pas seulement de privatisation, c'était de la grabitisation ; c'était saisir autant que vous le pouvez, aussi vite que vous le pouvez.
Il me semble que ce genre de modèle a été appliqué au Venezuela, avec Juan Guaidó, la tentative d'imposer un faux gouvernement intérimaire qui n'a jamais été élu. Pensez-vous que ce parallèle de grabitisation est approprié pour le Venezuela ?

Michel Hudson 41:36

Eh bien, vous l'avez vu très clairement, lorsque ses réserves d'or ont été saisies par la Banque d'Angleterre, qui a déclaré que l'Amérique est vraiment le centre démocratique du monde, et en tant que centre démocratique, parce que nous sommes la démocratie, nous pouvons dire qui est le président de n'importe quel pays dans le monde ; et nous avons trouvé un méchant petit opportuniste que vous venez de mentionner, et nous avons décidé qu'il en était le chef, et nous lui donnons tout l'approvisionnement en or du Venezuela, même si le peuple vénézuélien ne l'a pas élu.
Eh bien, les Chiliens n'ont pas non plus élu Pinochet. En tant que «centre démocratique du monde», l'Amérique peut désigner les chefs d'un pays donné, par la force militaire si nécessaire. Et donc bien sûr, l'approvisionnement en or a simplement été accaparé par l'Angleterre – qui, encore une fois, est une petite branche, totalement dépendante des États-Unis – et a accaparé l'or ; ils ont saisi tous les avoirs du Venezuela, le réseau de distribution de sa compagnie pétrolière et les stations-service aux États-Unis.
Et le problème remonte à loin – le Venezuela était lié bien avant [Hugo] Chávez. Et c'est à ce moment-là que les États-Unis ont soutenu une série de dictateurs, depuis [Marcos] Perez Jiménez dans les années 1950, qui ont essentiellement rédigé des contrats de prêt internationaux, non seulement en gage de dette souveraine envers les détenteurs d'obligations, mais en garantissant la dette du Venezuela avec tous ses réserves de pétrole, et toutes les participations de sa compagnie pétrolière, y compris les filiales américaines de tout cela.
Et donc le Venezuela souffre toujours de l'ère du colonialisme que l'Amérique essaie de rejeter sur Chávez et ses successeurs et sur le socialisme, plutôt que sur les équipes d'assassinats et les escadrons de tueurs américains qui ont mis en place les dictateurs qui ont promis toutes les réserves de pétrole du Venezuela au obligataires étrangers.


Max Blumental 43:50

Il a été récemment rapporté que Bill Gates - en plus de créer ce système mondial de surveillance de la Terre et d'avoir des contrats avec le NYPD pour une surveillance de masse, puis de demander la confidentialité lors de son divorce - est devenu le plus grand propriétaire foncier des États-Unis, le plus grand propriétaire, le plus grand propriétaire de terres agricoles.
Il préside également le système ou programme de distribution de vaccins que les États-Unis emploient, GAVI. Ses apparatchiks et les personnes qui sont passées par le réseau Gates peuplent l'Organisation mondiale de la santé. Il fait don de millions et de millions de dollars aux grands médias américains.
Il est considéré comme une sorte de, presque un expert scientifique. Alors que lorsque Joe Rogan dit quelque chose qui pourrait être considéré comme sensé à propos de la vaccination, Anthony Fauci sort et le condamne comme n'étant pas un expert scientifique. Je ne crois même pas que Bill Gates ait un diplôme universitaire.
Mais je me demandais simplement, en raison de la position dominante dont jouit Bill Gates sur toutes ces institutions multilatérales et internationales, ainsi qu'en interne au sein de la politique intérieure américaine, où pensez-vous qu'il se situe dans votre analyse du super impérialisme ?

Michel Hudson 45:17

Bien sûr, le secteur privé essaie de fusionner avec le gouvernement dans la plus grande mesure possible. Je pense que c'est très intéressant, quel est l'effet réel de l'achat de terres américaines par Gates ? Ce qu'il fait, ce n'est pas développer l'agriculture; il empoisonne la terre sur laquelle il se trouve.
Il fait la promotion de l'utilisation de pesticides et d'herbicides qui détruisent la qualité du sol de la terre. S'il était un agent du KGB, essayant de détruire l'agriculture américaine, de la rendre dépendante de la résurgence de l'agriculture russe, vous ne pourriez pas demander un meilleur agent étranger, car les politiques qu'il défend sont si destructrices de la fertilité des sols, si destructrices de la population d'abeilles, si destructrice de l'élément biologique du sol.
Et en fait, Gates fait la même erreur avec sa fondation que Khrouchtchev a commise dans l'agriculture russe, lorsqu'il a commencé à développer la Sibérie, pensant que cela restaurerait l'autosuffisance de la Russie et le grain pour se libérer des menaces américaines d'embargo sur les céréales.
Le développement des terres sibériennes sous Khrouchtchev a très bien fonctionné pendant trois ans, puis il s'est effondré. Parce qu'ils n'ont pas utilisé la rotation des cultures ; ils n'ont pas utilisé d'engrais naturels ; ils n'ont utilisé aucune reconstitution du sol.
Et la politique que Gates promeut dans l'agriculture, au lieu de reconstituer le sol, l'empoisonne. Donc, si vous ne vouliez pas que votre pire ennemi soit chargé de s'emparer des terres agricoles américaines, vous ne voudriez pas qu'il joue un rôle quelconque dans cela.
Le fait est qu'il est vraiment stupide. Une fois que vous obtenez 100 milliards de dollars, votre QI chute de 30 %. Et donc il en a souffert. Vous voulez juste en quelque sorte appartenir. Vous n'êtes plus la même personne. Et une fois que vous héritez de l'argent, là, votre QI baisse de 20 %. Alors maintenant, il opère avec 50% d'un QI.
Alors bien sûr, quand vous avez son argent qui exerce une influence sur les organisations internationales, vous avez une "démocratie" qui prend le dessus.


Benjamin Norton 47:45

Comment pensez-vous que Bill Gates et la Fondation Gates s'intègrent dans le super impérialisme et votre analyse du contrôle américain du système financier international.

Michel Hudson 47:54

Il se porte volontaire pour obtenir le soutien de l'État profond en suivant des politiques qui obtiennent l'approbation de l'État profond. Et essentiellement, l'impérialisme est une mentalité, et c'est une mentalité technocratique, avec l'idée que tous les fruits de la technologie devraient être une sorte de rente de monopole revenant au secteur financier. Et il a adhéré à cette mentalité.
Et que vous soyez dans le secteur privé ou dans l'État, si vous êtes dans la mentalité rentière, vous êtes dans la mentalité du super impérialisme.


Benjamin Norton 48:37

Eh bien, êtes-vous également d'accord avec l'argument, il semble que Gates ait investi non seulement des milliards de dollars, mais vraiment sa vie dans ce qui semble être la privatisation du système mondial de santé publique. Je veux dire, la Fondation Gates est l'un des principaux bailleurs de fonds de l'Organisation mondiale de la santé. Ce n'est pas un état; il s'agit d'une fondation dirigée par un seul capitaliste.

Michel Hudson 49:00

Eh bien, il a fait son argent dans ses systèmes informatiques en ayant un pouvoir de monopole, et quel plus grand monopole pouvez-vous avoir qu'un monopole sur les soins de santé ? Dire "votre argent ou votre vie". Alors bien sûr, il place son argent dans le prolongement naturel de son monopole.
C'est la même mentalité d'essayer de créer un monopole privatisé pour empêcher que les soins de santé soient offerts gratuitement - à savoir, chaque service public, de l'éducation aux soins de santé, en passant par le transport, doit être offert au prix coûtant, et ce coût inclura un profit – et en fait, quel que soit le marché pour la rente économique, et les dividendes, et les frais de gestion, et les honoraires de conseil, jusqu'à ce que tout cela ressemble au complexe militaro-industriel appliqué au secteur jusqu'ici public.


Max Blumental 50:07

Eh bien et aussi, comme vous l'avez mentionné, les micro-prêts, la privatisation de l'éducation publique par le biais d'écoles à charte, le système sans argent liquide que lui et d'autres oligarques mondiaux comme Pierre Omidyar essaient de mettre en place dans des endroits comme l'Inde, où ils essaient de sortir les ruraux pauvres du système monétaire et les endetter, puis je suppose qu'ils doivent quitter leurs terres. Et nous avons déjà vu des suicides et des catastrophes sociales à la suite de la mise en œuvre de ce système.
Et maintenant Gates, son obsession de la vaccination, et déclarant ouvertement qu'il ne veut pas supprimer les brevets ; il est obsédé, avec le gouvernement américain qui représente ses intérêts et les intérêts de Big Pharma, par la protection de la propriété intellectuelle, potentiellement au péril de la santé mondiale.
Et puis, Pfizer a annoncé qu'il voyait un énorme potentiel de profit dans la vaccination des enfants dès l'âge de deux ans, avec ces vaccins ARNm expérimentaux, alors le CDC va de l'avant et autorise cela ou prévoit d'autoriser cela. Il est donc assez évident de savoir ce qui se passe.
Je pense que ce qui est un peu plus déroutant - je veux dire, c'est un peu une diversion, et c'est vraiment ma dernière question; J'espère que nous pourrons aborder certaines questions de Patreon, et Ben, si vous avez autre chose - c'est un peu plus déroutant, comme vous le savez, qu'il y ait eu cette alliance transatlantique que les États-Unis ont commercialisée, mais maintenant elle menace sanctions contre l'économie la plus puissante d'Europe, l'Allemagne, pour le gazoduc Nord Stream 2.
Et les États-Unis ont, semble-t-il - et je veux avoir votre avis à ce sujet - réussi à perturber cet accord commercial massif entre l'UE et la Chine en militarisant les allégations relatives aux droits de l'homme, en parlant du traitement des Ouïghours au Xinjiang ou du soi-disant empoisonnement de Sergei Skripal , l'empoisonnement d'Alexei Navalny.
Ceux-ci ont tous été armés pour tenter d'interrompre ces accords avec ce qui était considéré comme le principal allié américain d'après-guerre. Comment l'Europe va-t-elle réagir à cela ?
Je veux dire, ils semblent à peu près s'effondrer sous la pression américaine. Mais comment l'UE et l'Europe répondent-elles à cette atteinte manifeste à leur indépendance ? Et comment cela pourrait-il modifier les contours du super impérialisme ?

Michel Hudson 52:58

Eh bien, je veux commenter ce que vous avez dit plus tôt à propos de Pfizer. Pfizer vient d'annoncer un bénéfice de 3,5 milliards de dollars rien que pour le premier trimestre. Ce qu'ils appellent la propriété intellectuelle est ce qu'on appelait autrefois la rente de monopole, c'est un revenu non gagné.
Et la propriété intellectuelle sur les vaccins signifie non seulement que d'autres pays vont devoir payer une rente de monopole à Pfizer et à d'autres sociétés pharmaceutiques de rente de monopole, mais que l'Amérique doit empêcher d'autres pays d'accepter le vaccin russe.
Et on dit que la tentative de la Russie d'exporter son vaccin Spoutnik V est une tentative de créer des «dissensions» en Europe, des «dissensions» dans les pays du tiers monde. C'est de la « dissension » si vous ne laissez pas mourir la moitié de votre population.
C'est une insistance sur le fait que d'autres pays doivent mourir afin de garantir les bénéfices à Pfizer, une fois qu'il sera en mesure de mettre en place, dans quatre ans, les installations suffisantes pour empêcher le reste des 50 % restants de la population de mourir. C'est absolument mauvais.
Et malheureusement, les élections allemandes que vous avez mentionnées arrivent cet automne. Et les Américains exercent une pression énorme pour pousser une marionnette anti-russe et pro-OTAN, je pense en grande partie du Parti vert - qui est le parti militaire de droite anti-vert en Europe, contrairement aux États-Unis - le Parti vert est tout pour des sanctions contre la Russie, et disant que vous devez traiter n'importe quel socialiste de la même manière que nous avons traité Julian Assange.
Je veux dire que Julian Assange est un exemple de l'engagement de l'Amérique envers la liberté intellectuelle et la liberté personnelle. Et les équipes d'assassinats qu'il envoie en Équateur. d'autres pays d'Amérique latine récemment en sont d'autres exemples.


Max Blumental 55:14

Puis-je simplement interrompre? Désolé Professeur. Un exemple que nos auditeurs et téléspectateurs ne connaissent peut-être pas et qui illustre de manière frappante la tendance que vous élucidez ici, c'est que deux jours avant que la République tchèque, faisant écho aux États-Unis, n'accuse la Russie d'avoir fait exploser un dépôt de munitions en 2014 , et pointé du doigt comme suspects Petrov et Boshirov, les mêmes agents soi-disant russes du FSB ou du GRU qui auraient empoisonné Sergei Skripal en tant que coupables – cela s'est produit cela s'est produit deux jours après que la République tchèque a annoncé qu'elle accepterait le vaccin russe Spoutnik V cinq.
Et le 20 avril, la République tchèque a annoncé qu'elle n'accepterait plus le vaccin Spoutnik V. Cela ressemblait à une telle intrigue de renseignement bidon concoctée par la CIA pour saboter Spoutnik V en Europe centrale.
Et bien sûr, la ferme de trolls de l'OTAN, financée par les États-Unis, connue sous le nom de Bellingcat, avait déjà enquêté sur ce problème de dépôt de munitions. C'était donc assez révélateur.
Donc, je pense que c'est tout à fait exact, ce que vous dites. Je voulais juste l'illustrer avec ça.

Michel Hudson 56:32
Eh bien les comédiens de toute l'Europe pour s'être amusés avec ça. Je veux dire, voici les deux agents présumés du KGB.


Max Blumental 56:41
Pas ici, haha.

Michel Hudson 56:43

Haha, ok eh bien, j'ai vu beaucoup d'émissions d'humour à ce sujet. Et le fait qu'ils auraient les deux mêmes agents du KGB qui auraient empoisonné les Skripal en utilisant les mêmes faux noms dans les mêmes passeports en Tchécoslovaquie - vous savez, il doit y avoir une comédie noire à propos de tout cela.
Mais vous avez raison, c'est incroyable, l'accusation selon laquelle aider à sauver des vies dans d'autres pays en leur offrant des vaccins gratuits ou peu coûteux va saper les bénéfices des entreprises américaines est un crime contre l'humanité, et doit être puni par des sanctions. Cela vous montre que je suppose que les Nations Unies sont mortes.


Max Blumental 57:35

Et juste reprendre quelque chose d'autre que vous avez dit. Vous avez mentionné le Parti vert allemand. Ce genre de représente tout ce qui est frauduleux à propos de ce que nous considérons comme une politique verte. C'est un parti vert pro-OTAN, pro-guerre, pro-surveillance.
Et il y a - je ne veux pas appeler cela une théorie du complot - un soupçon, basé sur la nomination d'Armin Laschet au parti allemand CDU, l'Union chrétienne-démocrate d'Angela Merkel, qui a été le parti dominant en Allemagne, que il est trop pro-russe, il a fait des commentaires critiquant la conduite des États-Unis en Syrie, que les États-Unis soutiennent en quelque sorte discrètement le Parti vert, puis nous voyons le Parti vert monter en flèche.
Qu'en pensez-vous ? Et que pensez-vous de l'idée que les États-Unis soutiennent en quelque sorte cette forme de politique verte pro-OTAN, ou un Green New Deal orienté vers l'OTAN pour rétablir ou réduire le contrôle financier américain mondial ?


Edité le 20-01-2023 à 23:25:21 par Xuan


Xuan
La Chine « contrecarre l’hégémonie du dollar américain » avec des réserves d’or, un accord d’échange de devises en yuan argentin

Par Ben Norton
8 janv. 2023

La banque centrale chinoise a pris une série de mesures pour accélérer la campagne mondiale de dé-dollarisation, défiant l’hégémonie du billet vert.
La Banque populaire de Chine augmente la part de l’or dans ses réserves de change, défiant le dollar américain, qui domine depuis des décennies les avoirs des banques centrales internationales.
En janvier, la Chine a également signé un accord avec la banque centrale argentine pour un accord d’échange de devises, dans lequel Pékin fournira 130 milliards de yuans chinois (environ 19 milliards de dollars) pour aider Buenos Aires à stabiliser sa monnaie et son économie.
La nation sud-américaine a déclaré qu’elle était « déterminée à approfondir l’utilisation du RMB [renminbi] sur le marché argentin pour les échanges bilatéraux ». (Renminbi est le nom officiel de la monnaie chinoise, et est souvent utilisé de manière interchangeable avec le yuan, qui est l’unité de compte de cette monnaie.)
Xuan
GT Voice : les États-Unis intensifient la pression sur leurs alliés concernant l'interdiction des puces, mais en vain

Par Global Times
Publié: 10 janv. 2023 22:04
https://www.globaltimes.cn/page/202301/1283572.shtml?id=12

L'ambassadeur américain au Japon, Rahm Emanuel, a déclaré que les États-Unis étaient en pourparlers avec le Japon, les Pays-Bas et la Corée du Sud sur la restriction des exportations de semi-conducteurs vers la Chine, et qu'il fallait que toutes les parties s'entendent sur un accord, a rapporté Bloomberg lundi. Cela ressemble plus à une autre série de pressions.

Cependant, la stratégie de confinement des puces des États-Unis contre la Chine est susceptible de montrer plus de signes d'échec en 2023, non seulement parce que l'incertitude demeure quant à l'obtention d'un consensus solide avec ses alliés, mais aussi parce que les percées technologiques de la Chine verront les répressions unilatérales perdre de plus en plus leur effet.

Alors qu'Emanuel a affirmé que "toutes les parties ont un intérêt commun dans le résultat", l'ironie est qu'en imposant des restrictions unilatérales sur les exportations de produits et de technologies liés aux semi-conducteurs vers la Chine, les États-Unis n'ont ni écouté les opinions de leurs alliés, ni montré aucun égard à leurs intérêts.

Compte tenu de la position de leader de leurs entreprises dans la chaîne industrielle mondiale des semi-conducteurs, la Corée du Sud, les Pays-Bas et le Japon sont considérés comme jouant un rôle crucial dans la détermination de l'efficacité réelle des interdictions unilatérales des puces par les États-Unis. Les intérêts commerciaux massifs de leurs entreprises sur le marché chinois sont également en grand danger. On peut se demander si tous croient vraiment que les États-Unis peuvent bloquer le développement de l'industrie chinoise des semi-conducteurs en imposant des interdictions d'exportation. Au contraire, la "résistance" montrée par les Pays-Bas et la Corée du Sud ces jours-ci contre la pression de Washington est suffisante pour montrer leur réticence à suivre l'interdiction des puces par les États-Unis.

Les raisons de leur réticence sont simples. La chaîne industrielle des semi-conducteurs en est une de collaboration mondiale et de division mondiale du travail, et la Chine est le plus grand marché de consommation de semi-conducteurs au monde. Coopérer avec les interdictions d'exportation du gouvernement américain signifie que les entreprises pourraient faire face au risque de perdre le marché chinois, ce qui équivaut à un "suicide commercial". De telles pertes seront douloureuses pour n'importe quel pays et n'importe quelle entreprise. En regardant les rapports financiers des entreprises américaines de semi-conducteurs, il n'est pas difficile de conclure que les coûts de l'adhésion au confinement technologique contre la Chine seront de plus en plus insupportables.

Plus important encore, ce qui fera échouer la stratégie de confinement des puces des États-Unis contre la Chine, ce sont les progrès technologiques continus de la Chine. Tout d'abord, le secteur chinois des semi-conducteurs s'est développé rapidement malgré la pression américaine, notamment en termes de production de masse de puces de 28 nanomètres. Alors que la puce de 28 nanomètres représente une technologie vieille de dix ans, elle est encore largement utilisée dans la plupart des produits électroniques en tant que produit mature. Avec l'augmentation de la production de puces de 28 nanomètres par les principaux fabricants de puces, la Chine sera en mesure d'atteindre l'autosuffisance dans la plupart des industries en aval.

De plus, les géants chinois de la technologie comme Huawei font constamment des percées dans la technologie des semi-conducteurs. Prenez Huawei comme exemple. Son objectif a été très clair, qui est de résoudre les problèmes d'approvisionnement en puces existants en augmentant la contribution à la recherche et au développement en fonction des conditions réelles du secteur national des puces. Les smartphones de Huawei pourraient être sur le point d'être équipés de puces à haut processus avec les percées technologiques de la technologie d'empilement de puces, selon les médias chinois.

Enfin, alors que la Chine sort progressivement de l'ombre de l'épidémie, une reprise complète des chaînes d'approvisionnement chinoises est inévitable, ce qui rendra les produits électroniques chinois utilisant des semi-conducteurs encore plus compétitifs sur le marché mondial. Par exemple, le directeur général du fournisseur européen de véhicules Forvia, Patrick Koller, a déclaré au public du Consumer Electronics Show à Las Vegas que les constructeurs automobiles chinois peuvent construire un véhicule électrique pour 10 000 euros (10 618 $) de moins que leurs homologues européens, un avantage de coût écrasant qui mettra la pression sur les constructeurs européens. fabricants sur leur marché domestique.

Il est indéniable que l'approvisionnement en puces des constructeurs automobiles chinois a été affecté dans une certaine mesure, en particulier les puces haut de gamme utilisées dans la conception et la fabrication. Mais dans l'état actuel des choses, la grande majorité de l'utilisation des puces en Chine n'a pas été freinée et la production chinoise augmente rapidement. Pendant ce temps, la R&D de la Chine dans ce domaine est également en train de rattraper son retard, et il y aura des percées dans les années à venir. Cela est également dû au confinement américain, qui a contraint la Chine à renforcer le développement de la chaîne industrielle indépendante des puces.

Ceux qui bloquent les autres ne feront que se mener à une impasse. Le développement par la Chine d'une industrie de puces autonome est le meilleur exemple de la façon dont les États-Unis se sont en fait poussés dans leurs retranchements.


Edité le 11-01-2023 à 15:11:57 par Xuan


 
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