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![]() La coexistence pacifique rejetée en bloc devient une « trahison » des peuples en lutte. Lorsque Nixon se rendit en Chine Populaire, il n’en tira aucun bénéfice pour s’assurer quelque succès au Vietnam mais il dut admettre un règlement pacifique sur la question de Taïwan, reconnaissant dans le Communiqué de Shanghai le 28 février 1972 qu'il n'y a qu'une seule Chine et que Taïwan en fait partie. ![]() Cependant ce succès fut présenté par des courants gauchistes comme une trahison, alors que la Chine ne cessa pas de soutenir la lutte des peuples vietnamien, khmer et lao, pas plus que les USA ne cessèrent leur guerre d’agression. Fin 1971, la Cause du peuple la Cause du Peuple soutenait la politique extérieure de la Chine Populaire (voir l'article « trois questions » plus bas) : Après avoir accusé la Chine de mettre en danger la planète, les dirigeants révisionnistes reprirent eux-aussi la thèse de la « trahison ». On lit dans l’Humanité du 25 janvier 2013 « Il y a quarante ans : les accords de Paris sur le Vietnam » par Alain Ruscio « Le chemin de la paix avec le Vietnam passe par la Chine et l’URSS Mais Nixon a également l’ambition de mettre en place une politique internationale novatrice. Il est aidé en cela par un universitaire issu de Harvard, grand spécialiste des relations internationales, Henry Kissinger. Pour eux, le chemin de la paix avec le Vietnam passe par la Chine et l’URSS, deux pays par ailleurs en perpétuel conflit politique. Cela s’appelle, en bonne politique, jouer sur les contradictions chez l’ennemi. En 1972, le président américain visite Pékin, puis Moscou. S’il n’y obtient pas le blanc-seing attendu, du moins y a-t-il confirmation que, pour les pays socialistes, la coexistence pacifique est plus importante que la défense du Vietnam. » Cette présentation des faits est une contre-vérité, confondant la coexistence pacifique et la lutte anti impérialiste. La déclaration chinoise dans ce communiqué est sans équivoque : 1. « La partie chinoise a déclaré: Partout où il ya oppression, il ya résistance. Les pays veulent l'indépendance, les nations veulent la libération et les gens veulent la révolution - cela est devenu la tendance irrésistible de l'histoire. Toutes les nations, grandes ou petites, doivent être égales: grandes nations ne devraient pas intimider les petites et fortes nations ne devraient pas intimider les faibles. La Chine ne sera jamais une superpuissance et il oppose l'hégémonie et la politique de puissance de toute nature. La partie chinoise a déclaré qu'elle soutient fermement les luttes de tous les peuples et nations opprimés pour la liberté et la libération et que les gens de tous les pays ont le droit de choisir leurs systèmes sociaux selon leurs propres souhaits et le droit de sauvegarder l'indépendance, la souveraineté et l'intégrité territoriale de leur propre pays et s'opposer à l'agression étrangère, d'ingérence, de contrôle et de subversion. Toutes les troupes étrangères devraient être retirées de leurs propres pays. La partie chinoise a exprimé son ferme soutien aux peuples du Viet Nam, le Laos et le Cambodge dans leurs efforts pour la réalisation de leur objectif et de son ferme soutien à la proposition en sept points du Gouvernement révolutionnaire provisoire de la République du Sud Viet Nam et de la élaboration de Février de cette année sur les deux problèmes clés de la proposition, et de la Déclaration conjointe de la Conférence au Sommet des peuples indochinois. Il soutient fermement le programme en huit points pour l'unification pacifique de la Corée mis en avant par le gouvernement de la République populaire démocratique de Corée le 12 Avril 1971, et le support pour l'abolition de la «Commission des Nations Unies pour l'unification et le relèvement de la Corée ». Il oppose fermement le renouveau et l'expansion à l'extérieur du militarisme japonais et soutient fermement la volonté du peuple japonais pour construire un Japon indépendant, démocratique, pacifique et neutre. Il maintient fermement que l'Inde et le Pakistan devraient, conformément aux résolutions des Nations Unies sur la question indo-pakistanaise, retirer immédiatement toutes leurs forces à leurs territoires respectifs, et à leurs propres côtés de la ligne de cessez-le au Jammu-et-Cachemire et soutient fermement le Pakistan Gouvernement et le peuple dans leur lutte pour préserver leur indépendance et leur souveraineté et le peuple du Jammu-et-Cachemire dans leur lutte pour le droit à l'autodétermination. » [source] |
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![]() Au nom de la coexistence pacifique, la Chine accusée de compromettre la paix Au début de la controverse sino-soviétique, les dirigeants révisionnistes russes accusaient la Chine de vouloir mettre la planète à feu et à sang. Pour ce faire ils amputaient leurs déclarations afin de n’en présenter que le volet « violent » et Thorez reprit exactement la même argumentation. Dans l’Humanité Nouvelle de février 1965 n°1 page 2, Jacques Jurquet signait l’article « La vérité est révolutionnaire » . En voici un extrait concernant la coexistence pacifique mise en pratique par le PCC, et sa présentation déformée par Thorez. ![]() Dans la résolution du Comité central issue de sa session d'octobre 1963, les dirigeants révisionnistes affirmaient sans hésitation : « Les dirigeants chinois condamnent en pratique les négociations entre représentants d'États à systèmes sociaux différents et prônent la politique du « tout ou rien » dont Lénine avait déjà montré le caractère gauchiste et irresponsable. » Voici ce que déclarait feu Maurice Thorez à Marseille le dimanche 26 avril 1964 : « …Bien légers ceux qui refusent de souscrire au Traité de Moscou, qui veulent leur bombe atomique bien à eux. Et même, comme les dirigeants chinois, osent écrire que « sur les ruines de l’impérialisme défunt, les peuples victorieux créeront avec une extrême rapidité une civilisation mille fois supérieure, un avenir véritablement radieux »… » […] Or voici le texte exact publié par le Parti communiste chinois en novembre 1960 dans le recueil « Vive le léninisme ! » Lisez-le et comparez avec les déclarations prêtées à nos camarades par les révisionnistes : « Nous nous sommes toujours opposés aux guerres criminelles déclenchées par les impérialistes, car les guerres impérialistes imposent d’énormes sacrifices aux peuples des différents pays (y compris les peuples des Etats Unis et des autres pays impérialistes). Mais, si les impérialistes s’obstinent à imposer ces sacrifices aux peuples des différents pays, nous sommes persuadés que, comme l’expérience de la révolution russe et de la révolution chinoise l’a justement démontré, ces sacrifices seront récompensés. Sur les ruines de l’impérialisme défunt, les peuples victorieux créeront avec une extrême rapidité une civilisation mille fois supérieure, un avenir véritablement radieux… » Nous devons à la vérité de souligner que cette position n’est autre que celle adoptée par les 81 Partis communistes et ouvriers dans leur Déclaration de Moscou en novembre 1960 : « Si néanmoins il se trouve des impérialistes assez insensés pour déclencher la guerre les peuples balaieront et enterreront le capitalisme ». (Voir la Déclaration des 81, édition française de novembre 1960, page 22, avant-dernier paragraphe). La déformation des textes des camarades chinois n’était pas gratuite, pas plus que cette polémique sur deux conceptions de la coexistence pacifique, la conception matérialiste-dialectique et la conception révisionniste. Selon Khrouchtchev la coexistence pacifique devenait l’alpha et l’oméga de tous les rapports internationaux et de classe. Pour Thorez cette conception générale devait s’appliquer dans chaque pays, y compris à ses contradictions internes. Edité le 26-05-2015 à 13:27:57 par Xuan |
Xuan |
![]() La coexistence pacifique érigée en dogme finit par nier la lutte de classe Revirement sur l’impérialisme américain au nom de la coexistence pacifique En pleine guerre de Corée, la visite d’Eisenhower provoqua grèves, résolutions signées par les ouvriers et manifestations, le 9 janvier 1951 contre le passage du général américain Eisenhower à Paris, le 24 contre l’installation du général en France. L’armée américaine sur le sol français n’était pas là pour la parade, ainsi qu’en témoigne encore J. Jurquet : « qu'il me soit permis d'évoquer la mémoire d’Alfred Gadois[i], manœuvre du bâtiment, qui est mort dans mes bras après que les Américains l'aient écrabouillé avec leur camion géant, à Melun, en 1952. Le vieux père Cachin et Monmousseau que j'avais la charge de faire pénétrer clandestinement dans la ville [Melun] criait qu'il n'avait jamais vu pareille sauvagerie » [1] Alfred Gadois fut écrasé volontairement le 18 mars 1852, lors d’une manifestation revendicative, par un camion de l’armée US stationnée à Fontainebleau. Il était membre de la même cellule que J. Jurquet dans la région de Melun –Dammarie-les-lys, où J. Jurquet fut aussi emprisonné en 1949. Il existe un film sur ses obsèques ![]() La venue de « Ridgway la peste » provoqua encore grèves et manifestations le 28 mai 1952, également à l’initiative du PCF. Quelques années plus tard, l’application dogmatique de la coexistence pacifique par les dirigeants révisionnistes aboutit à un revirement complet. Au début des années 60, Jacques Jurquet et d’autres militants du PCF formulèrent quatre critiques fondamentales sur la ligne de leur parti, dont celle-ci concernant la coexistence pacifique : 4) La violation complète du principe léniniste de la coexistence pacifique, revu et trahi sous la baguette révisionniste de KHROUCHTCHEV. En 1959, le Bureau politique et Maurice THOREZ critiquèrent les élus de la région parisienne, qui avaient refusé de participer à une réception officielle offerte à l'Hôtel de Ville de PARIS au chef de file de l'impérialisme américain, EISENHOWER. La visite du chef du gouvernement américain s'était effectuée à une époque où le Mouvement communiste international qualifiait encore l'impérialisme américain de " rempart principal de la réaction mondiale, gendarme international et ennemi des peuples du monde entier. " Nous savons maintenant, et ce " nous " vaut aussi bien pour les anciens membres du Parti communiste français que pour les militants marxistes-léninistes des nouvelles générations qui n'ont jamais appartenu à ses rangs, que la lutte entre Marxisme-léninisme et révisionnisme moderne avait pris un essor nouveau à partir du XXe Congrès du Parti communiste d'Union soviétique. C'est dire qu'en 1963, cette lutte se développait déjà depuis sept années. [Editions Prolétariennes - Comment édifier le parti marxiste-léniniste ] |
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![]() Une autre conception dogmatique : reproduire à l’échelle nationale les contradictions internationales. Le Front Uni avec la bourgeoisie monopoliste contre les USA Lors de la naissance du mouvement marxiste-léniniste, et au prétexte de lutter contre l’ennemi principal à l’échelle internationale, certains marxistes-léninistes préconisèrent d’appuyer la politique indépendante de De Gaulle contre la ligne atlantiste de Mitterrand. Le CMLF publiait cette position à la veille du match De Gaulle – Mitterrand pour la présidence de la république. En voici un extrait (texte entier plus bas) « CONQUÉRIR L'INDÉPENDANCE NATIONALE EST DEVENU LA QUESTION PRINCIPALE DU PEUPLE FRANÇAIS ! » « …les choses sont claires, tout faire pour que le candidat pro-américain, Mitterrand, et les autres, à la présidence de la République soient battus le 5 décembre est une nécessité absolue immédiate. En ce qui concerne la ligne stratégique et la tactique proposées par le Centre marxiste-léniniste de France, pour l'avenir, nous sommes également précis : nous appelons le peuple français et, en premier lieu la classe ouvrière, à lutter dans la perspective d'un Front Uni National contre l'impérialisme américain. Ce Front Uni National devra regrouper, sous la direction de l'avant-garde du prolétariat, le Parti Communiste qui doit être reconstitué, toutes les forces favorables à l'indépendance nationale. Il est bien évident pour les véritables communistes, pour les marxistes-léninistes, que cette perspective ne saurait signifier l'abandon de la lutte contre la politique gaulliste sur le plan intérieur qui est extrêmement réactionnaire. Au contraire, cette lutte doit être renforcée et les circonstances d'un Front Uni National doivent permettre aux travailleurs d'arracher certaines conquêtes importantes à la grande bourgeoisie. La perspective d'un Front Uni National ne peut s'envisager qu'avec un caractère double d'alliance et de lutte de classes. L’alliance ne se substitue pas à la lutte mais lutte et alliance doivent aller de pair, chacune d'elles pouvant selon les moments prendre plus d'importance. » Le 10 décembre, le CMLF appela à voter De Gaulle contre l’atlantiste Mitterrand. Le dirigeant du CMLF, Claude Beaulieu , est aujourd’hui à la tête du comité Valmy. Dans une circulaire diffusée à la même époque, la Fédération des Cercles Marxistes-léninistes critiqua sévèrement la position du CMLF, que les dirigeants révisionnistes avaient aussitôt utilisée pour discréditer les marxistes-léninistes. Le lendemain de la publication du communiqué du C. M. L. F. appelant à voter De Gaulle (10 décembre 1965), l'Humanité faisait paraître un article intitulé : « Ils se démasquent définitivement » , et mettait en cause de « soi-disant Cercles marxistes-léninistes pro-chinois » . La Fédération des Cercles Marxistes-léninistes appela à voter alors ce texte, intitulé « Pour la fidélité à l'idéal communiste » qui appelait à déposer dans l'urne un bulletin portant l'inscription : « Je vote communiste.» , … « En présentant De Gaulle devant les masses françaises sous son seul aspect d'opposition à l'impérialisme américain, on fait fi de toute une série de faits politiques et économiques dont souffre la classe ouvrière de notre Pays et qui, dans la conscience des masses, tempèrent singulièrement l'antiaméricanisme du pouvoir gaulliste et on donne de la situation en France une vue unilatérale et schématique. Peut-être le C. M. L. F. croit-il sur ce point appliquer à la France la juste appréciation des camarades chinois, appréciation qui se situe sur le plan international. Un exemple précis permet de comprendre cette question : les camarades chinois approuvent les positions anti-américaines du général Ne Win, président du « Conseil révolutionnaire » et du gouvernement de la Birmanie. Mais cela n'empêche pas le Parti communiste birman (marxiste-léniniste) de mener une lutte acharnée (et même armée) contre le même Ne Win qui a une politique réactionnaire sur le plan intérieur. » [à suivre] Edité le 26-05-2015 à 08:52:28 par Xuan |
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![]() Des conceptions dogmatiques sur la coexistence pacifique. Confusion entre coexistence pacifique, contradictions à l’échelle internationale et nationale, entre lutte anti impérialiste des nations et peuples opprimés et lutte de classe dans les métropoles impérialistes. Amalgamer ces différents types de contradictions sans tenir compte de leurs aspects spécifiques, copier et coller la politique extérieure des pays socialistes ou de pays émergents sur la situation en France, ou inversement réduire les contradictions mondiales à la lutte du prolétariat contre la bourgeoisie : ces confusions ont émaillé notre histoire. Ce qui ne signifie pas que la ligne du PCF ait toujours été erronée, loin de là, mais faisons notre profit des erreurs passées. Singer dans la lutte de classe en France la politique extérieure des pays socialistes : Le Front Uni Mondial anti fasciste, le pacte germano-soviétique et le PCF Lors du traité de non-agression (et non d’alliance) germano-soviétique, le 23 août 1939, l’incompréhension de la position tactique de l’URSS envers Hitler conduisit la direction du PCF à dénoncer « la guerre impérialiste » ou « l’impérialisme anglo-américain », alors que le 23 mai 1938 la France, la Grande Bretagne et l'Italie avaient rejeté la proposition d’alliance soviétique, au lendemain du pacte d’acier d’Hitler et de Mussolini, signé les accords de Munich le 30 septembre, et que le 31 juillet 1939 la Grande Bretagne s’était engagée envers l’Allemagne pour isoler l’URSS : « La Grande Bretagne se déclare prête à conclure avec l'Allemagne un accord délimitant les sphères d'intérêts (...) : 1) l'Allemagne s'engage à ne point s'immiscer dans les affaires de l'Empire britannique. 2) La Grande-Bretagne s'engage à respecter entièrement les sphères d'intérêts allemandes à l'Est et au Sud-Est de l'Europe. Cela aurait pour conséquence que la Grande-Bretagne renoncerait aux garanties qu'elle a accordées à certains Etats situés dans la sphère des intérêts allemands. La Grande-Bretagne s'engage ensuite à travailler pour que la France répudie son alliance avec l'Union soviétique et renonce à toutes les attaches qu'elle possède dans le Sud-est de l'Europe. 3) La Grande Bretagne s'engage à mettre fin aux conversations actuellement menées avec l'Union Soviétique en vue d'un pacte » [Ministère des Affaires Etrangères de L'URSS, Documents et matériaux se rapportant à la veille de la deuxième guerre mondiale (tome II - 1938-1939 – Archive Dirksen), Moscou, édition en langue étrangère de Moscou, 1948.]http://communisme-bolchevisme.net/download/Documents_et_materiaux_sur_la_veille_de_la_WW2_II.pdf Cette situation fut particulièrement difficile pour le parti communiste, alors que la bourgeoisie profitait de ce cafouillage et de l’impréparation à l’action clandestine pour le réprimer sévèrement. L’ennemi de classe lui ne se trompait pas. Le 26 août, Daladier interdit la presse communiste, et bien que les députés communistes aient voté les crédits de guerre le 2 septembre, deux semaines après le bureau confédéral dirigé par Jouhaux exclut de la CGT tous ses membres qui ne souscriraient pas à sa condamnation du pacte. Le 26 septembre le PCF est dissout. Le 8 décembre 1939, vingt-deux parlementaires quittent le parti communiste pour créer l’Union Populaire Française. Au début de l’occupation, des démarches sont faites auprès des autorités d’occupation pour négocier la reparution de ‘l’Humanité’ et de ‘Ce Soir’, en vain bien évidemment. On lit dans l’Humanité clandestine (nos 59 et 61 des 4 et 13 juillet) : « Les conversations amicales se multiplient entre travailleurs parisiens et soldats allemands : Nous en sommes heureux. Apprenons à nous connaître, et quand on dit aux soldats allemands que les députés communistes ont été jetés en prison et qu'en 1923, les communistes se dressèrent contre l'occupation de la Ruhr, on travaille pour la fraternité franco-allemande. » Une compréhension claire de la situation n’aurait pas évité la répression, mais ce comportement incohérent coûta l’isolement et la division, sans parler des calomnies déversées plus récemment par S. Courtois et M. Onfray. [à suivre] |
marquetalia |
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Xuan |
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Finimore |
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Tu réponds totalement à côté de ce que je disais, c'est encore une pirouette... |