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marquetalia
Nb.en 1895,le japon a pris le contrôle de l ile de Formose ,ou les Portugais avaient établi des points d appui plus tôt
marquetalia
Le renouveau du militarisme japonais va entraîner l alliance entre les communistes chinois et le kuomintag taiwanais,qui luttèrent ensemble contre l occupant nippon il y a plus de soixante-dix ans.il y a de très fortes chances que la Chine recupere taiwan,sur le principe"un pays,deux systèmes",sur les modèles macanais et hong.kongais depuis presque vingt ans,et alors que la Chine continentale n administre plus l ile de formose depuis 1895,lorsque elle n était peuplée que d aborigènes,pas encore de Hans.en même temps,l accroissement de la part de classes moyennes en Chine nécessitera l approvisionnement en sources d hydrocarbures et de biens de consommation,c est a dire l aggravation des rivalites avec les etats unis et leurs alliés asiatiques ,ce qui signifie la fin de la dite "coexistence pacifique" qui prévaut Aujourd'hui.et,effectivement Xuan,tu as raison,le caractère socialiste de la Chine contribue à sortir le peuple chinois de la misère,ce qui n est pas le cas de l inde voisine.


Edité le 24-09-2015 à 17:21:35 par marquetalia


Xuan
marquetalia a écrit :

la république populaire de Chine est en train de devenir un pays de classes moyennes,ce qui augure la fin prochaine du pcc.


Le peuple chinois améliore son niveau de vie et le PCC en est responsable.
Puis l'objectif actuel est de réduire la pauvreté et l'écart ville campagne.
L'objectif du socialisme est de satisfaire les besoins matériels et culturels du peuple, pas de le maintenir dans la pauvreté.
marquetalia
Oui,mais pour l instant les usa renforcent leur emprise sur le monde , les pays européens et asiatiques qui vont être contraints d accepter le traite de libre échange avec l oncle sam formeront avec ce pays une population supérieure a la Chine et la Russie ensemble,et l inde est du côté americanonippon.sans oublier que la république populaire de Chine est en train de devenir un pays de classes moyennes,ce qui augure la fin prochaine du pcc,et qu en inde l insurrection naxalite a été écrasée.


Edité le 23-09-2015 à 12:42:50 par marquetalia


Xuan
Contradictions inter-impérialistes ou hégémonie US?


L'été dernier les USA infligeaient une amende de 9 milliards à la BNP - première banque française - pour avoir commercé en dollars avec le Soudan, Cuba et l’Iran, des pays sous embargo US.
En janvier 2015 on apprenait que la Société Générale et le Crédit Agricole étaient également concernés.

Aujourd'hui le groupe Volfswagen pourrait se voir infliger 37.500 dollars d'amende par véhicule pour fraude au contrôle d'émissions, suivant la requête de l'agence environnementale américaine (EPA).
Soit jusqu'à 18,07 milliards de dollars (16,05 milliards d'euros)
Selon un expert, "La pollution des voitures est mesurée sur des cycles de roulage typique. Tous les constructeurs sont tentés d'optimiser les moteurs pour ces exercices, c'est comparable à du bachotage. Mais ils peuvent aussi être tentés de rajouter une boucle de logiciel qui détecte ces exercices. Le moteur réduit alors sa consommation et les émissions de gaz."
Le Huffington Post signale à ce sujet :

En Europe, la norme des tests anti-pollution MVEG (Motor Vehicle Emissions Group) fixe les temps d'accélération, la vitesse maximale, les points de freinage, la durée du trajet... Un bon logiciel n'a aucune difficulté à repérer l'exercice, mais c'est parfaitement interdit. Aux Etats-Unis, le principe est identique.
Les régulateurs sont bien conscients du côté artificiel du MVEG. Ils sont d'ailleurs en passe de le remplacer par le RDE (Real Driving Emissions), plus réalistes.

Dans ce même article on apprend que Volkswagen pourrait supporter une amende négociée en dessous des 16 milliards d'euros, l'équivalent de 2 ans de bénéfices.
De même la BNP avait provisionné plusieurs milliards en vue de la punition.

Quoi qu'il en soit, il ne s'agit pas de se lamenter sur les dividendes de la BNP ou de Volkswagen. Par contre ce nouvel exemple illustre la réalité de la théorie des trois mondes, forme actuelle des contradictions entre impérialisme et nations opprimées d'une part, entre impérialisme dominant et impérialismes dominés d'autre part.

Il est parfaitement clair que c'est la position hégémonique des USA qui lui permet d'infliger des amendes aux concurrents européens susceptibles de s'aventurer sur leur territoire ou de leur faire de l'ombre.

Tôt ou tard ces contradictions pourront affaiblir la superpuissance US.
Xuan
Notes:

(1) V. I. Lénine: "Bilan d'une discussion sur le droit des nations à disposer d'elles-mêmes", OEuvres de Lénine, tome, 22.
(2) J. V. Staline: "Des principes du léninisme", OEuvres complètes de Staline, tome 6.
(3) Mao Tsétoung: "Déclaration pour soutenir les Afro-Américains dans leur juste lutte contre la discrimination raciale pratiquée par l'impérialisme américain", 8 août 1963.
(4) Mao Tsétoung: "La Tactique actuelle dans le front uni de résistance contre le Japon", OEuvres choisies de Mao Tsétoung, tome II.
(5) V. I. Lénine: "IXe Congrès des Soviets de Russie", OEuvres de Lénine, tome 33.
(6) J. V. Staline: "Deux camps", OEuvres complètes de Staline, tome 4.
(7) V. I. Lénine: "Le IIe Congrès de l'Internationale communiste. Rapport de la commission nationale et coloniale", OEuvres de Lénine, tome 31.
(8) J. V. Staline: "Des principes du léninisme", OEuvres complètes de Staline, tome 6.
(9) K. Marx et F. Engels: "Sur la Pologne", OEuvres complètes de Marx et d'Engels, tome 4.
(10) K. Marx: "Lettre à Siegfried Meyer et August Vogt", Lettres choisies de Marx et d'Engels.
(11) V. I. Lénine: "Bilan d'une discussion sur le droit des nations à disposer d'elles-mêmes", OEuvres de Lénine, tome 22.
(12) F. Engels: "La Politique extérieure du tsarisme", OEuvres complètes de Marx et d'Engels, tome 22.
(13) V.I. Lénine: "Les Destinées historiques de la doctrine de Karl Marx", OEuvres de Lénine, tome 18.
(14) V. I. Lénine: "Une caricature du marxisme et à propos de l' 'économisme impérialiste' ", OEuvres de Lénine, tome 23.
(15) V. I. Lénine: "Le IIe Congrès de l'Internationale communiste. Rapport sur la situation internationale et les tâches fondamentales de l'Internationale communiste", OEuvres de Lénine, tome 31.
(16) Ibidem.
(17) Ibidem.
(18) V. I. Lénine: "Mieux vaut moins, mais mieux", OEuvres de Lénine, tome 33.
(19) La Vie internationale, revue soviétique, N° 6, 1974.
(20) J. V. Staline: "Des principes du léninisme", OEuvres complètes de Staline, tome 6.
(21) J. V. Staline: "Rapport politique du Comité central au XVe Congrès du Parti communiste (b) de l'U.R.S.S.", OEuvres complètes de Staline, tome 10.
(22) Ibidem.
(23) J. V. Staline: "XXVe anniversaire de la Grande Révolution socialiste d'Octobre", Pravda, journal soviétique, 7 novembre 1942.
(24) J. V. Staline: Les Problèmes économiques du socialisme en U.R.S.S.
(25) Mao Tsétoung: "La Démocratie nouvelle", OEuvres choisies de Mao Tsétoung, tome II.
(26) Mao Tsétoung: "Entretien avec la journaliste américaine Anna Louise Strong", OEuvres choisies de Mao Tsétoung, tome IV.
(27) Mao Tsétoung: "Discours prononcés à la conférence des secrétaires des comités du Parti pour les provinces, municipalités et régions autonomes", OEuvres choisies de Mao Tsétoung, tome V.
(28) V. I. Lénine: "Le Prolétariat révolutionnaire et le droit des nations à disposer d'elles-mêmes", OEuvres de Lénine, tome 21.
(29) Fortune, périodique américain, numéros de mai et juillet 1977.
(30) Survey of Current Business, périodique américain, numéro 8, 1977.
(31) V. I. Lénine: "L'Impérialisme, stade suprême du capitalisme", OEuvres de Lénine, tome 22.
(32) "Rapport économique international du président américain au Congrès", janvier 1977.
(33) Survey of Current Business, périodique américain, numéro 8, 1977.
(34) Jad-O-Jehad, hebdomadaire indien, Jammu, décembre 1973, et India Today, brochure éditée en avril 1974 par l'Association des Ouvriers indiens en Grande-Bretagne.
(35) Le Commerce extérieur de l'Union soviétique, 1970-1976.
(36) Le Monde, journal français, 18 avril 1974.
(37) Money Manager, périodique américain, 14 avril 1974.
(38) Intervention de O. Bogomolov publiée dans la revue Problèmes de la paix et du socialisme, N° 6, 1974.
(39) U.S. News and World Report, août 1977.
(40) V. I. Lénine: "Le Socialisme et la guerre", OEuvres de Lénine, tome 21.
(41) V. I. Lénine: "La Guerre et la révolution", OEuvres de Lénine, tome 24.
(42) V. I. Lénine: "L'Impérialisme et la scission du socialisme", OEuvres de Lénine, tome 23.
(43) Discours prononcé par Brejnev le 7 octobre 1975 à la séance consacrée au 250e anniversaire de l'Académie des Sciences de l'U.R.S.S.
(44) "Rapport de Brejnev au XXVe Congrès du P.C. de l'U.R.S.S. "
(45) Le Rapport des forces militaires 1977-1978, publié par l'Institut international d'études stratégiques de Londres.
(46) Ibidem.
(47) Sokolovsky: La Stratégie militaire (48) V. I. Lénine: "Le Socialisme et la guerre", OEuvres de Lénine, tome 21.
(49) J. V. Staline: "Sur la question nationale en Yougoslavie", OEuvres complètes de Staline, tome 7.
(50) Mao Tsétoung: "La Révolution chinoise et le Parti communiste chinois", OEuvres choisies de Mao Tsétoung, tome II.
(51) Entretien du président Mao. février 1974.
(52) Mao Tsétoung: "'A la mémoire du Dr Sun Yat-sen", Oeuvres choisies de Mao Tsétoung, tome V.
(53) Discours prononcé par le président Mao en avril 1956 à la Réunion élargie du Bureau politique du Comité central.
(54) Cité dans le "Rapport au Xe Congrès du Parti communiste chinois".
(55) Entretien du président Mao lorsqu'il recevait, le 7 mai 1960, des personnalités et délégués de différents milieux venus de 12 pays et régions d'Afrique.
(56) Entretien du président Mao, octobre 1970.
(57) "Certains problèmes concernant la formation des prix sur le marché socialiste mondial", Mejdounarodni otnochénia, revue trimestrielle bulgare, N° 4, 1974.
(58) "Les Rapports de production socialistes internationaux et le principe de la répartition selon le travail", lkonomitcheska Misl, revue bulgare, N° 8, 1975.
(59) "Les Pays du COMECON dans la voie de l'intégration économique", Gazdascigi Szemle, revue hongroise, N° 9, 1974.
(60) "problèmes théoriques du renforcement de l'intégration économique socialiste des pays du COMECON", Wirtschaft-swissenschaft, revue mensuelle paraissant en République démocratique allemande, N° 4, 1977.
(61) "Les Pays du COMECON dans la voie de l'intégration économique", Gazdascigi Szemle, revue hongroise, N° 9, 1974.
(62) Mao Tsétoung: " Au sujet de notre politique", OEuvres choisies de Mao Tsétoung, tome II.
(63) F. Engels: "Le Socialisme en Allemagne", OEuvres complètes de Marx et d'Engels, tome 22.
(64) F. Engels: "Lettre à A.Bebel", OEuvres complètes de Marx et d'Engels, tome 38.
(65) Voir les trois lettres de Lénine à Inessa Armand, rédigées le 30 novembre, le 25 décembre et en décembre 1916, OEuvres de Lénine, tome 35.
(66) V. I. Lénine: "A propos de la brochure de Junius", OEuvres de Lénine, tome 22.
(67) V. I. Lénine: "L'Impérialisme, stade suprême du capitalisme", OEuvres de Lénine, tome 22.
(68) V. I. Lénine: "Lettre ouverte à Boris Souvarine", OEuvres de Lénine, tome 23.
(69) Entretien du président Mao, septembre 1973. Les mêmes idées se retrouvent dans ses entretiens de novembre 1973 et d'avril 1975.
(70) F. Engels: "Lettre à A. Bebel", OEuvres complètes de Marx et d'Engels, tome 38.
(71) Mao Tsétoung: "De la juste solution des contradictions au sein du peuple", OEuvres choisies de Mao Tsétoung, tome V.
(72) V. I. Lénine: "Une caricature du marxisme et le propos de l"économisme impérialiste' ", OEuvres de Lénine, tome 23.
(73) Entretien du président Mao, février 1974.
(74) Ibidem.
(75) Entretien du président Mao, janvier 1964.
(76) Entretien du président Mao, octobre 1975.
(77) Entretien du président Mao, septembre 1975.
(78) Entretien du président Mao, mai 1974.
(79) Mao Tsétoung: "De la juste solution des contradictions au sein du peuple", OEuvres choisies de Mao Tsétoung, tome V.
(80) Message du président Mao aux dirigeants albanais, 17 septembre 1968.
(81) V. I. Lénine: "La Maladie infantile du communisme (le 'gauchisme')", OEuvres de Lénine, tome 31.
(82) Kommunist, revue soviétique, N° 12, 1975.
(83) Mao Tsétoung: "La Tactique de la lutte contre l'impérialisme japonais", OEuvres choisies de Mao Tsétoung, tome 1.
(84) Lou Sin: "Réponse à une lettre d'un trotskiste", OEuvres complètes de Lou Sin, tome VI.
(85) Discours prononcé par le président Mao le 30 janvier 1962 à la conférence de travail élargie convoquée par le Comité central.
(86) Entretien du président Mao, décembre 1970.
(87) Entretien du président Mao avec des amis japonais, Renmin Ribao, 8 octobre 1961.
(88) Entretien du président Mao avec les délégations et délégués des syndicats et des femmes de 14 pays et territoires d'Amérique latine et d'Afrique, Renmin Ribao, 4 mai 1960.
(89) K. Marx et F. Engels: "Manifeste du Parti communiste", OEuvres complètes de Marx et d'Engels, tome 4.
(90) Ibidem.
Xuan
(suite)

Or, la clique des renégats révisionnistes soviétiques a attaqué la Chine en disant qu'elle cherche à "s'assurer l'hégémonie" dans le tiers monde. Ces diffamations éhontées sont tout simplement ridicules.
Dans les relations que la Chine entretient depuis de longues années avec les autres pays du tiers monde, dans l'aide qu'elle leur fournit dans la mesure de ses moyens, peut-on trouver la moindre preuve qu'elle prétend à l'hégémonie ?
A-t-elle jamais envoyé un seul soldat envahir le territoire d'un autre pays ?
A-t-elle jamais exigé le droit d'installer des bases militaires dans un autre pays ?
A-t-elle jamais extorqué un sou à un autre pays ?
A-t-elle jamais intimé à un pays recevant son aide d'agir de telle ou telle façon à son égard ?
Le président Mao a toujours estimé que dans leur juste lutte, les peuples du monde se soutiennent toujours mutuellement(55) et qu'on ne saurait aider ou être aidé de façon unilatérale.
Il est notoire que dans ses relations avec les autres pays du tiers monde, la Chine préconise et respecte les célèbres cinq principes de la coexistence pacifique ainsi que ses huit principes bien connus dans son aide économique à l'étranger. En cherchant à dénouer les liens d'amitié entre le peuple chinois et les autres peuples du tiers monde, la clique des renégats révisionnistes soviétiques n'a fait que révéler une fois de plus sa nature réactionnaire.
En effet, aux yeux des hégémonistes, il n'a jamais existé personne au monde en dehors de ceux qui pratiquent l'hégémonie et de ceux qui s'y soumettent. Qu'ils sont méprisables, ces tristes individus qui ont trahi la cause de Lénine! Ils sont bien incapables de comprendre ce fait pourtant fort simple qu'aucun traître ne saurait jamais détruire la grande unité entre le peuple chinois et les autres peuples du tiers monde, cimentée par le sang et la sueur versés dans les combats et le labeur communs.

4 - Le second monde est une force susceptible d'être ralliée dans la lutte contre l'hégémonisme

Ces dernières années, parlant de la situation politique mondiale, le président Mao a toujours considéré les pays du second monde comme une force qui peut être ralliée dans la lutte contre les deux superpuissances. Le président Mao a dit: "Il faut gagner à nous les pays comme la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne occidentale"(56)
Pourquoi les pays du second monde sont-ils une force pouvant être ralliée dans la lutte contre l'hégémonisme ? C'est que leur position dans les rapports politiques et économiques internationaux a connu, ces derniers trente ans, des changements considérables.

A l'issue de vingt à trente années de lutte contre l'emprise des Etats-Unis et en tirant parti, en même temps, des graves échecs de la politique d'agression américaine à travers le monde, les pays d'Europe occidentale ont mis fin à la situation des premiers temps de l'après-guerre, où ils ne pouvaient qu'accepter le diktat américain. La situation du Japon est analogue.
L'établissement du Marché commun d'Europe occidentale, l'application par le général de Gaulle d'une politique d'indépendance, l'attitude passive et les jugements critiques des pays d'Europe occidentale à l'égard de la guerre d'agression américaine contre le Viet Nam, le Cambodge et le Laos, l'écroulement du système monétaire du monde capitaliste ayant le dollar pour pivot, l'intensification de la guerre commerciale et monétaire entre l'Europe occidentale et le Japon d'une part, et les Etats-Unis de l'autre, tous ces faits ont marqué la désagrégation de ce camp impérialiste ayant à sa tête les Etats-Unis.
Certes, le capital monopoleur d'Europe occidentale, du Japon et d'autres pays ont encore mille attaches avec les Etats-Unis et, face à la menace du social-impérialisme soviétique, ces pays ont encore à compter sur le "parapluie nucléaire" des Etats-Unis. Mais il est bien certain aussi que, tant que ces derniers continueront leur politique de mainmise, la lutte que lesdits pays mènent contre une telle politique et pour des relations de partenaires égaux, se poursuivra sans discontinuer .

Cependant, comme l'Europe est, pour l'Union soviétique, le point clé stratégique dans ses efforts en vue de l'hégémonie mondiale, le plus grand danger auquel l'Europe occidentale se trouve confrontée aujourd'hui provient manifestement du social-impérialisme soviétique.
L'Union soviétique a massé d'importants effectifs militaires dans la partie orientale comme dans les zones maritimes méridionales et septentrionales de l'Europe, elle a ainsi créé une situation conduisant à un encerclement de l'Europe occidentale; par ailleurs, suivant une ligne qui va depuis la mer Rouge jusqu'au rivage oriental de l'Atlantique sud, en passant par l'océan Indien et le cap de Bonne-Espérance, elle s'emploie à s'emparer de points stratégiques, afin d'encercler l'Europe en la contournant par ses flancs et de faire peser une grave menace sur les artères vitales de l'Europe occidentale. Leur sécurité étant sérieusement menacée, les pays d'Europe occidentale se voient obligés de renforcer leur défense, d'harmoniser leurs rapports et de maintenir et resserrer leur union économique, politique et même défensive.
En Extrême-Orient, le Japon est aussi très gravement menacé. Les importants effectifs militaires soviétiques en Extrême-Orient visent assurément la Chine, mais ils visent aussi et surtout les Etats-Unis et le Japon. Tout en occupant le territoire et les eaux territoriales septentrionaux du Japon, l'Union soviétique ne cesse d'accentuer sa menace sur ce pays et d'y intensifier son infiltration, ce qui a suscité une indignation et une opposition très vives de la part de toutes les forces patriotiques japonaises. De même, l'Australie, la Nouvelle-Zélande, le Canada et d'autres pays ont rehaussé leur vigilance face à l'expansion et à la pénétration soviétiques.

Les rapports de l'Europe occidentale, du Japon et d'autres pays avec le tiers monde ont également connu de nouveaux changements ces dernières années. La Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne de l'Ouest et le Japon, s'efforcent encore, il est vrai, dans des conditions et sous des formes nouvelles, de maintenir de nombreux pays du tiers monde sous leur emprise et leur exploitation, en recourant à des moyens politiques, économiques et autres; mais à envisager la situation dans son ensemble, on peut affirmer qu'ils ne peuvent pas redevenir la force principale capable de contrôler et d'opprimer le tiers monde. Dans certaines circonstances, poussés par leurs propres intérêts, ils sont même obligés de faire quelques concessions aux pays du tiers monde, ou bien d'exprimer leur soutien ou d'observer la neutralité à l'égard de la lutte de ces derniers contre l'hégémonisme. Par exemple, en 1973, après la lutte du pétrole, les pays du Marché commun d'Europe occidentale ont déclaré vouloir le dialogue au lieu de la confrontation avec les pays producteurs de pétrole, et ils ont formulé certaines opinions raisonnables à propos d'un règlement du problème du Moyen-Orient. Cette année, lorsque le Zaïre résistait à l'invasion armée fomentée par l'Union soviétique, la France lui a fourni un appui logistique.

La lutte des pays d'Europe orientale contre l'emprise soviétique n'a jamais cessé. En Tchécoslovaquie, la résistance populaire a continué de se développer même après l'occupation de ce pays. En 1976, le peuple polonais a lancé de vastes campagnes de protestation contre l'introduction dans la nouvelle Constitution de clauses concernant l'alliance polono-soviétique; et des grèves et manifestations ouvrières ont eu lieu sous des mots d'ordre comme "Nous voulons la liberté et non les Russes !" La tendance de certains gouvernements d'Europe orientale à s'opposer à l'emprise soviétique s'est aussi accentuée. Ainsi, des articles de la presse relèvent avec amertume que "le principe de l'avantage réciproque a été violé partiellement et à divers degrés" ,(57) et soulignent que les relations des pays d'Europe orientale avec l'U.R.S.S. "ne peuvent se fonder sur le sacrifice constant fait par un pays socialiste au profit d'un autre" ;(58) que "chercher à 'tout coordonner' conduit en fait simplement à 'ne rien coordonner' " ;(59) qu'il faut "tenir compte des intérêts particuliers des pays du COMECON" ,(60) préserver "l'économie nationale indépendante" .(61)

A mesure que l'Union soviétique intensifie ses activités en vue de l'hégémonie mondiale, l'Europe orientale est devenue la base avancée d'où elle se prépare à faire la guerre à l'Europe occidentale et aux Etats-Unis. Sa mainmise et ses ingérences dans les pays d'Europe orientale, par le biais de l'organisation du Traité de Varsovie, deviennent chaque jour plus intolérables. Cet état de choses ne fait qu'accroître l'inquiétude des peuples de ces pays et les pousse à lutter pour sauvegarder leur indépendance, leur sécurité et leurs droits à l'égalité.

Bien sûr, il ne faut pas perdre de vue que l'exploitation et le contrôle que des pays du second monde font subir à beaucoup de pays du tiers monde ont de très profondes racines et que les premiers n'y renonceront pas facilement. La lutte du tiers monde en vue d'instaurer avec le second monde des relations basées sur l'égalité et l'avantage réciproque sera encore longue et ardue. Toutefois, ainsi qu'il a été souligné plus haut, le second mondé est en butte aux interventions, à la mainmise et aux vexations des deux superpuissances; il a à faire face à leur menace de guerre, en particulier à celle de l'Union soviétique; c'est là une réalité encore plus dure, une réalité dont la gravité ne cessera de s'affirmer de jour en jour.
Traitant de la politique du Parti communiste chinois à l'égard de l'impérialisme, le président Mao a déclaré à l'époque de la Guerre de Résistance contre le Japon: "Bien que le Parti communiste lutte contre tous les impérialistes, il faut cependant faire une distinction entre les impérialistes japonais, qui mènent une agression contre la Chine, et les autres impérialistes, qui ne se livrent pas actuellement à l'agression contre notre pays; il faut faire une distinction entre les impérialistes allemands et italiens qui ont conclu une alliance avec le Japon et reconnu le 'Mandchoukouo' et les impérialistes anglais et américains qui sont opposés au Japon; il faut également faire une distinction entre la Grande-Bretagne et les Etats-Unis de la période où ils pratiquaient la politique d'un Munich d'Extrême-Orient et nuisaient à la cause de notre Résistance, et la Grande-Bretagne et les Etats-Unis d'aujourd'hui, qui ont renoncé à cette politique et se montrent favorables à notre Résistance." (62)
Suivant le même principe, faire une distinction entre, d'une part, les deux superpuissances -l'Union soviétique et les Etats-Unis -, qui constituent à l'heure actuelle les ennemis principaux, et, d'autre part, les pays du second monde, c'est également une importante question que les pays et peuples du tiers monde doivent prendre en considération dans leur lutte. S'unir dans des conditions données avec le second monde au cours de la lutte commune contre les deux superpuissances, voilà qui n'est pas seulement nécessaire, mais aussi possible.

Etant donné que l'Union soviétique considère l'Europe comme le point clé stratégique, les pays européens, qu'ils soient de l'est ou de l'ouest, se trouvent les premiers à être menacés; ils sont donc tous confrontés au problème crucial de sauvegarder leur indépendance nationale.

Pour les pays du second monde, en particulier pour les pays européens développés, est-il correct, sur le plan des principes, de formuler aujourd'hui le mot d'ordre: défense de l'indépendance nationale ?

Dans différentes périodes de l'histoire européenne moderne, les auteurs classiques du marxisme-léninisme ont démontré que, même dans les pays développés d'Europe, même lorsqu'il s'est agi d'empêcher les opportunistes d'utiliser le mot d'ordre de la "défense de la patrie" pour camoufler leur trahison de l'internationalisme prolétarien, la guerre pour défendre l'indépendance nationale a été, dans des conditions déterminées, non seulement permise, mais aussi nécessaire, révolutionnaire.

En 1891, lorsque l'Allemagne était directement menacée par une agression russe, Engels a écrit: "La Russie tsariste est l'ennemi des nations occidentales; elle est même l'ennemi de la bourgeoisie de ces nations." (63) "Au moment où s'aggrave la menace de la guerre, nous pouvons déclarer au gouvernement que nous sommes disposés à le soutenir pour combattre l'ennemi extérieur, -si on nous donne une telle possibilité, en nous traitant dignement, -à condition que le gouvernement mène une guerre impitoyable par tous les moyens, y compris les moyens révolutionnaires. ... L'existence même de la nation sera alors en jeu, et, pour nous, il s'agira aussi de maintenir ces positions et ces possibilités pour l'avenir, que nous avons gagnées pour nous-mêmes." (64)

En 1916, tout en luttant contre les opportunistes de la IIe Internationale, qui soutenaient l'une ou l'autre partie engagée dans la guerre impérialiste, Lénine a souligné avec force l'entière justesse de la thèse susmentionnée d'Engels,(65) et il estimait en outre que les guerres nationales contre l'impérialisme pouvaient quand même se produire en Europe: "Même en Europe, on ne peut considérer que les guerres nationales soient impossibles à l'époque de l'impérialisme. ... elle n'exclut nullement les guerres nationales, par exemple de la part des petits Etats (disons: annexés ou nationalement opprimés) contre les puissances impérialistes, de même qu'elle n'exclut pas des mouvements nationaux à grande échelle dans l'Est de l'Europe." "Les guerres nationales contre les puissances impérialistes ne sont pas seulement possibles et probables, elles sont inévitables et progressives, révolutionnaires. ..." (66)
Lénine a également indiqué: "L'impérialisme se caractérise justement par une tendance à annexer non seulement les régions agraires, mais même les régions les plus industrielles."(67) Il a également déclaré: "Si, dans une guerre, il s'agit de la défense de la démocratie ou de la lutte contre un joug qui opprime la nation, je ne suis aucunement contre une telle guerre et je ne redoute pas le mot de 'défense de la patrie' lorsqu'il a trait à ce genre de guerre ou d'insurrection." (68)

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Comme le montrent ces exposés de nos éducateurs révolutionnaires, qu'il s'agisse de pays développés ou sous-développés, du moment qu'ils sont l'objet d'une annexion ou d'une agression perpétrée par une puissance impérialiste, la guerre nationale qu'ils mènent contre une telle annexion ou agression est une guerre juste et doit bénéficier de l'appui et du soutien du prolétariat international.

Dans les années trente du XXe siècle, alors que les forces fascistes se déchaînaient dans le monde, que la menace d'une guerre d'agression s'aggravait considérablement, mais que cette guerre n'avait pas encore éclaté, l'Internationale communiste appela la classe ouvrière des différents pays à travailler à la formation d'un large front uni contre le fascisme et la guerre. Lorsque la guerre d'agression eut éclaté, la classe ouvrière des différents pays se lança activement dans la guerre antifasciste pour sauvegarder l'indépendance nationale, et apporta une vaillante contribution à la victoire.

Aujourd'hui, les pays européens font face à une grave menace d'annexion ou d'invasion provenant du social-impérialisme soviétique. Le président Mao a déclaré à de nombreux hommes politiques de pays d'Europe occidentale: "L'Union soviétique nourrit des ambitions démesurées. Elle voudrait mettre la main sur toute l'Europe, toute l'Asie et toute l'Afrique."(69) Si les pays d'Europe occidentale venaient à tomber sous la botte des nouveaux tsars soviétiques, ils seraient ravalés au rang de vassaux, et leurs habitants réduits à l'état de citoyens de seconde classe; le peuple serait alors assujetti à une double oppression, celle des conquérants étrangers et celle des collaborateurs du pays.
Engels a dit à l'époque: si la Russie tsariste l'emporte sur l'Allemagne où le mouvement ouvrier est plus développé, "le mouvement socialiste en Europe s'arrêtera pendant vingt ans" .(70)
Cette sérieuse mise en garde d'Engels conserve aujourd'hui encore tout son impact. Ces propos sur les guerres nationales tenus par Engels et Lénine il y a plusieurs dizaines d'années nous obligent aujourd'hui encore, par leur rigueur impitoyable, à dégager des enseignements analogues.
A l'heure actuelle, il s'agit une fois de plus, pour de nombreux pays d'Europe, de sauvegarder l'indépendance nationale et, pour la classe ouvrière européenne, de maintenir ces positions et ces possibilités pour l'avenir qu'elle a gagnées pour elle-même.
Dans l'Europe d'aujourd'hui, une guerre nationale contre l'agression, l'asservissement et le carnage menés sur une vaste échelle par une superpuissance reste toujours possible, probable, voire même inévitable, progressive et révolutionnaire.
Par conséquent, tout en s'unissant avec la masse du peuple pour mener de sérieuses luttes contre l'oppression et l'exploitation exercées par la bourgeoisie monopoliste du pays, pour sauvegarder les droits démocratiques et améliorer les conditions de vie, le prolétariat des pays du second monde se doit de porter haut levé le drapeau de l'indépendance nationale, de se tenir aux premiers rangs de la lutte contre la menace d'agression des deux super- puissances, et en premier lieu contre celle du social-impérialisme soviétique, et, dans des conditions déterminées, de gagner à lui tous ceux qui ne veulent pas se laisser mener ni asservir par les deux superpuissances, de diriger ce combat ou y participer activement. En agissant ainsi, il favorisera l'essor révolutionnaire dans ces pays.

Le marxisme-léninisme a toujours prêté toute l'attention voulue au problème de gagner les forces intermédiaires dans la lutte contre l'ennemi. Les efforts du tiers monde en vue de rallier à divers degrés les pays du second monde constituent précisément un coup direct porté à la politique d'agression, d'expansion et de guerre des deux superpuissances, en particulier à celle du social-impérialisme soviétique. Si ce dernier qualifie les forces du second monde qui luttent contre l'hégémonisme de "bellicistes", de "nationalistes" "anti-internationalistes", c'est précisément pour créer la confusion et dissimuler son vrai visage, celui d'un fauteur de guerre mondiale on ne peut plus dangereux. N'est-ce pas là l'évidence même ?

Il ne fait aucun doute que lorsqu'on affirme que le second monde est une force qui peut être ralliée dans la lutte contre l'hégémonisme, cela ne signifie nullement que l'on pourrait effacer les contradictions entre lui et le tiers monde ainsi que les contradictions de classe au sein des pays du second monde; cela ne signifie nullement que l'on pourrait supprimer la lutte des pays et des peuples opprimés contre l'oppression et l'exploitation.
Le monde ne peut progresser que dans la lutte, l'union ne peut se faire que dans la lutte. L'union vivra si on cherche à la faire par la lutte, elle périra si on la recherche par des concessions. Ce n'est qu'en combattant le capitulationnisme, la doctrine de l'apaisement et le néo-colonialisme, en s'opposant aux assauts des forces réactionnaires contre les forces progressistes, que cette union, cette unité, pourra se réaliser et se renforcer graduellement.

Face à la menace de guerre chaque jour plus gravé que font peser les superpuissances, les pays du second monde ont le devoir de renforcer leur propre union, et de mieux s'unir avec le tiers monde et avec les alliés qu'ils peuvent trouver, afin de progresser dans la lutte contre les ennemis communs. La lutte dans l'union est la seule voie juste qui permette d'assurer leur indépendance et leur existence en tant que nations, bien qu'elle soit probablement couverte d'épines, plutôt que bordée de roses.

5 - Constituer le front uni international le plus large pour venir à bout de l'hégémonisme et de la politique de guerre des superpuissances

Les peuples du monde s'opposent actuellement à l'hégémonisme des deux superpuissances -U.R.S.S. et U.S.A. -ainsi qu'à leur politique de guerre; il s'agit là de deux aspects d'un même combat. Pour les deux superpuissances, l'hégémonisme est à la fois le moyen de préparer la guerre et l'objectif qu'elles voudraient atteindre en la déclenchant. Le danger de guerre dû à la rivalité des deux superpuissances menace de plus en plus sérieusement les peuples du monde. Comment devons-nous envisager ce problème ?

Le peuple chinois et les autres peuples sont résolument pour la paix et contre une nouvelle guerre mondiale. Face à la grandiose tâche qui incombe à notre peuple d'accélérer l'édification socialiste afin de réaliser là modernisation tant de l'agriculture, de l'industrie, de la défense nationale que de la science et de la technique, nous éprouvons le besoin urgent de jouir d'une ambiance de paix pour une longue période.

Tout comme nous, l'écrasante majorité des pays sont contre la guerre. Il est certain qu'une nouvelle guerre apporterait à l'humanité d'immenses calamités. Ainsi, à l'exception d'un tout petit nombre de maniaques bellicistes qui veulent l'hégémonie mondiale, nul n'a besoin de la guerre. Le président Mao a toujours dit qu'en ce qui concerne la guerre mondiale, nous avons deux principes: primo, nous sommes contre, et secundo, nous n'en avons pas peur.(71)
Quand nous disons que nous n'en avons pas peur, ce n'est pas parce que nous aimons la guerre, ou que nous estimons que les destructions qu'elle cause ne sont pas graves, mais c'est que la peur ne peut régler aucun problème; nous sommes par ailleurs fermement convaincus que la guerre ne pourra jamais détruire l'humanité, c'est l'humanité qui détruira la guerre.
Quelles sont donc nos tâches ?

Premièrement, nous devons faire connaître aux peuples le danger de guerre. Les deux superpuissances mobilisent fiévreusement toutes leurs forces en vue de préparer la guerre. Comment expliquer de tels agissements ? Lénine a répondu il y a longtemps à cette question: la guerre, disait-il, découle de la nature même de l'impérialisme. " 'L'hégémonie mondiale' est le contenu de la politique impérialiste, dont le prolongement est la guerre impérialiste." (72)
En 1974, lors d'un entretien avec le dirigeant d'un pays du tiers monde, le président Mao a indiqué: "Certes, dans ce monde, il existe l'impérialisme. D'après nous, la Russie, elle, s'appelle social-impérialisme, et ce régime couve aussi la guerre. Ce n'est pas vous qui voulez une guerre mondiale, nous non plus, ni le tiers monde, ni les peuples des pays riches. Une telle chose ne dépend pas de la volonté des hommes." (73)

Nous ne sommes pas des fatalistes, mais nous sommes persuadés que le développement de l'Histoire suit les lois qui lui sont propres. Puisque les guerres modernes sont le produit de l'impérialisme, pour éliminer les guerres mondiales, le seul moyen est de renverser le système impérialiste par la révolution. Si une révolution sociale éclate chez les deux superpuissances et qu'elle les transforme en deux pays socialistes, il sera alors parfaitement possible d'éliminer de telles guerres. Cette révolution aura lieu tôt ou tard, mais comme elle ne s'est pas encore produite, nous n'avons aucune raison de relâcher notre vigilance quant à l'éventualité d'une guerre mondiale.

Comme la rivalité entre les deux superpuissances est toujours plus acharnée et que le social-impérialisme soviétique, en particulier, mène l'offensive dans le cadre de cette rivalité, les conflits qui les opposent ne peuvent en fin de compte être réglés par des moyens pacifiques. Dans le cadre de leur rivalité acharnée, les deux superpuissances peuvent parfois conclure certains accords à des fins déterminées.
Le président Mao a dit: "Des accords, il se peut qu'il y en ait, mais je ne pense pas que ce soit très solide. Tout d'abord, c'est quelque chose de provisoire, et c'est trompeur aussi. Dans le fond, c'est la rivalité qui prédomine." (74)

Or, une telle rivalité entraînera inévitablement la guerre. A l'heure actuelle, les facteurs de guerre augmentent sensiblement. Tout en intensifiant chacune de son côté leurs préparatifs de guerre, les deux superpuissances ressassent les rengaines de la "détente" et du "désarmement".
Une question nous vient à l'esprit: au lieu de chanter ces vieilles rengaines, ne feraient-elles pas mieux de détruire complètement et sans réticences le gigantesque arsenal dont elles disposent ?
Or, c'est le contraire qui se passe, elles n'en continuent pas moins à investir des fonds considérables dans la conception et la fabrication d'armes nucléaires et de missiles de type nouveau, dans le développement des armes chimiques et biologiques ainsi que d'autres armes encore plus efficaces et plus meurtrières.
Leurs forces armées ont pris des dispositions qui leur permettent de se lancer dans la guerre, et elles effectuent toutes sortes de manoeuvres militaires. Les deux parties ont massé chacune en Europe centrale plusieurs centaines de milliers d'hommes. Leurs flottes se surveillent de près dans tous les océans.
Elles ne cessent d'envoyer de nouveaux espions dans les différentes régions du globe, de faire entrer de nouveaux sous-marins dans les profondeurs des océans et de lancer de nouveaux satellites militaires dans l'espace. Chacune des deux parties cherche à détecter les secrets militaires de l'autre et se tient prête à anéantir les forces de guerre de l'adversaire. Tous ces faits montrent à suffisance que les deux superpuissances se préparent activement à déclencher une guerre générale. Dans les conditions historiques actuelles, la possibilité d'une paix durable n'existe pas, une nouvelle guerre mondiale est inévitable.

Deuxièmement, nous devons tout faire pour renforcer la lutte contre l'hégémonisme, en d'autres termes, nous devons lutter pour retarder l'arrivée de la guerre, et le peuple de chaque pays doit, dans le cadre de cette lutte, accroître ses propres forces de défense.

Les deux superpuissances préparent activement, l'une comme l'autre, une nouvelle guerre dans le dessein de s'emparer de l'hégémonie mondiale; c'est là une orientation qu'elles ne changeront pas; nul ne doit nourrir des illusions à ce sujet. Mais, il ne leur sera pas facile d'atteindre leur but, car elles se heurteront inévitablement à toutes sortes de difficultés et de résistances sérieuses.
En regard des guerres du passé, la guerre moderne à grande échelle est d'autant moins une question purement militaire que sa préparation est intimement liée à divers facteurs: politique intérieure, finances, économie, relations extérieures, etc. L"Union soviétique et les Etats-Unis s'emploient fiévreusement à renforcer leur machine de guerre, mais comme cela coûte cher, il leur faut intensifier sans cesse l'oppression et l'exploitation du peuple, ce qui a pour résultat d'aiguiser leurs contradictions respectives sur le plan économique ainsi que les contradictions de classe et les contradictions entre nationalités au sein du pays.
En se livrant partout à l'agression et à l'expansion et en renforçant leur dispositif stratégique planétaire, ils portent inévitablement atteinte à la souveraineté et aux intérêts des autres pays, cela ne fait qu'exacerber leurs contradictions avec ces pays et ces peuples. Ainsi, dans leur préparation à la guerre, les crises auxquelles l'Union soviétique et les Etats-Unis sont en proie sur le plan national comme sur le plan international ne peuvent que devenir de jour en jour plus aiguës. Tout ceci aura inévitablement pour conséquence de bouleverser le calendrier qu'ils ont établi pour le déclenchement de la guerre.

Le président Mao a dit: "Les Etats-Unis sont un tigre en papier; ne vous laissez pas impressionner, on peut le transpercer d'une chiquenaude. L'Union soviétique révisionniste est aussi un tigre en papier." (75)
La politique d'hégémonie mondiale pratiquée par l'impérialisme américain s'est heurtée depuis longtemps à la résistance héroïque des peuples du monde entier. A l'heure actuelle, les Etats-Unis s'efforcent toujours, dans les divers continents, de protéger leurs intérêts acquis. Mais comme ils ont trop de choses à protéger, leurs lignes sont très étirées; ainsi que l'a dit le président Mao: " C'est vouloir, avec les dix doigts, écraser dix puces à la fois" ,(76) ils sont réduits à un état de passivité sur le plan stratégique.

Quant au social-impérialisme soviétique, il prend l'offensive, mais "son offensive porte en elle le germe de la défaite" .(77)
Là où il maintient ses griffes d'agresseur pendant longtemps, il ne manquera pas de se faire démasquer et de provoquer une lutte contre lui. Ces dernières années, dans l'intention de s'emparer des flancs de l'Europe, il a déployé des moyens considérables dans les régions de la Méditerranée, du Moyen-Orient et de la mer Rouge, sur les côtes orientales et occidentales de l'Afrique et le long du littoral de l'océan Indien, mais toutes ces tentatives ont abouti l'une après l'autre à de honteux échecs.
La politique du plus fort et la diplomatie des canonnières qu'il pratique avec un rare cynisme ont suscité une opposition toujours plus large parmi les peuples du monde entier.
L'Union soviétique s'est lancé à fond dans l'expansion des armements et les préparatifs de guerre, mais ses ambitions sont démesurées, "elle ne peut pas faire face à l'Europe, au Moyen-Orient, à l'Asie méridionale, à la Chine et aux régions du Pacifique " ; il est certain que " ses forces ne sont pas à la mesure de ses ambitions" .(78)

Les difficultés que rencontrent les deux superpuissances et les revers qu'elles essuient montrent que dans l'excellente situation mondiale actuelle, renforcer la lutte contre l'hégémonisme, bouleverser chaque disposition des deux superpuissances visant à préparer la guerre, et retarder l'arrivée de la guerre, c'est là non seulement un désir commun des peuples, mais aussi une possibilité réelle.
La guerre mondiale est inévitable, mais il est possible de la retarder. En vue de parer à toute attaque surprise des fauteurs de guerre, nous ne pouvons faire autrement que d'axer notre travail de défense sur l'éventualité d'une guerre qui éclaterait à brève échéance et serait de vaste envergure; mais cela ne signifie nullement que la guerre éclatera demain. Pour retarder la guerre, il faut compter essentiellement sur la lutte des peuples unis contre l'hégémonisme et non pas, comme le prêchent certains, sur les négociations et les accords conclus.

L'Histoire a maintes fois montré que la lutte concertée des peuples constitue la force principale pour combattre les fauteurs de guerre.
Tant que le peuple de chaque pays renforcera activement ses préparatifs sur le plan matériel et organisationnel en vue de parer à une guerre d'agression, suivra de près et contrecarrera résolument les activités d'agression et d'expansion des deux superpuissances, qu'il ne leur permettra pas de violer sa souveraineté nationale et celle des autres pays, d'occuper le territoire, les eaux territoriales et les points et passages stratégiques de son propre pays comme ceux des autres pays, et d'intervenir dans ses affaires intérieures et dans celles des autres pays par la force, par la menace du recours à la force ou par d'autres moyens; qu'il se tiendra prêt à déjouer les complots de subversion des deux superpuissances ainsi que les machinations qu'elles trament dans les domaines militaire, politique et économique sous le couvert de l"'assistance"; et qu'il n'admettra pas qu'elles établissent, élargissent, se partagent ou se disputent des sphères d'influence en quelque endroit que ce soit, alors le déclenchement d'une guerre mondiale par les deux superpuissances pourra être retardé, et les peuples seront mieux préparés, et placés dans une position plus favorable au cas où elle éclaterait.

A cette fin, tous les pays et peuples des tiers et second mondes en butte à la menace des deux superpuissances doivent en premier lieu s'armer d'intrépidité, acquérir la conviction que toute superpuissance, si arrogante soit-elle, peut être vaincue; ils ne doivent pas craindre les chantages ni se laisser abuser; ils doivent sauvegarder fermement leur indépendance, leurs intérêts et leur sécurité, tout cela en comptant principalement sur leurs propres forces. Dans le même temps, ils renforceront, sur la base de l'égalité, le soutien mutuel et rallieront toutes les forces susceptibles d'être ralliées afin de mener jusqu'au bout la lutte contre l'hégémonisme.

Troisièmement, il faut intensifier la lutte contre la politique d'apaisement, car une telle politique ne fait que hâter l'arrivée de la guerre. En Occident, il y a des gens qui appliquent cette politique vis-à-vis de l'Union soviétique. Certains, parmi eux, se creusent la tête pour trouver, face à l'expansion et à la menace soviétiques, une formule "idéale" de compromis et de concession; ainsi, ils ont lancé des propositions telles que la "doctrine Sonnenfeldt"; ils nourrissent l'illusion de pouvoir végéter dans un climat de sécurité, tout au moins pour un certain temps, en satisfaisant le désir des agresseurs.
D'autres veulent utiliser comme appât les crédits importants, les grosses transactions commerciales, l'exploitation commune des ressources naturelles, les échanges techniques, etc., dans le but de jeter la "base matérielle" pour établir une soi-disant coopération pacifique et éviter la guerre.
D'autres encore voudraient diriger le fléau soviétique vers l'est, et se soustraire ainsi au danger en sacrifiant la sécurité d'autres pays.
Mais ces combinaisons si astucieuses, que sont-elles sinon de nouvelles versions de formules qui, déjà utilisées dans les annales de la guerre, avaient abouti à un fiasco total ?
A l'époque, les Chamberlain et les Daladier avaient concocté les accords de Munich qui sacrifiaient la Tchécoslovaquie; étaient-ils parvenus pour autant à entraver ou même ralentir la marche d'Hitler qui demandait toujours davantage ?
Il est vrai que Hitler s'est dirigé vers l'est pour s'emparer de la Pologne, mais ne s'est-il pas tourné aussitôt vers l'ouest pour envahir la France ?
Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France et d'autres pays avaient redonné du nerf à l'Allemagne et au Japon en leur fournissant une assistance, des prêts et en leur vendant du matériel de guerre, étaient-ils parvenus pour autant à assurer leur propre salut ?
Il est vrai qu'aujourd'hui, avec les activités du genre des négociations américano-soviétiques sur le désarmement, des pourparlers sur la réduction des forces en Europe centrale, de la Conférence sur la Sécurité et la Coopération en Europe, on est encore plus affairé qu'à la veille de la Seconde guerre mondiale.
Or, tandis que ces conférences et ces marchandages se poursuivent intensivement, le danger de guerre en Europe s'est-il relâché au lieu de s'aggraver ? Le nombre des armes entreposées de part et d'autre des premières lignes en Europe n'a-t-il pas augmenté au lieu de diminuer ? Plus on célèbre la détente et plus les activités d'apaisement gagnent en intensité, plus grand est le danger de guerre. Il ne s'agit nullement de propos visant à faire peur aux gens, mais d'une vérité que l'Histoire a déjà prouvée à maintes reprises. Maintenant, il est temps que les partisans de l'apaisement en prennent conscience.

Au cas où la guerre finirait par éclater, il est absolument certain qu'elle n'aboutira pas au résultat tant désiré par les fauteurs de guerre, mais à une situation exactement contraire. Les deux superpuissances envisagent actuellement l'une comme l'autre de recourir à une attaque surprise pour détruire d'un seul coup la force de guerre de l'adversaire.
Mais il leur sera très difficile d'atteindre ce but, étant donné que des deux côtés on a mené d'intenses préparatifs en vue de parer une telle attaque. Au cours de la guerre, il se produira inévitablement dans différentes régions du monde de nombreux changements que les deux superpuissances seraient bien en peine de prévoir et de contrôler; les peuples auront alors de vastes possibilités pour organiser la guerre contre l'agression.
Et cette guerre dont l'essor sera irrésistible ne saurait être étouffée; les peuples, au prix d'efforts conjugués de longue haleine, auront la possibilité d'en finir une fois pour toutes avec les fauteurs de guerre.
Tout comme l'a dit le président Mao: "Il est certain que si les impérialistes s'obstinent à déclencher une troisième guerre mondiale, des centaines de millions d'hommes passeront du côté du socialisme et il ne restera pas beaucoup de place sur terre pour les impérialistes; il est même possible que le système impérialiste s'effondre complètement." (79)
En un mot, quiconque osera provoquer une guerre mondiale, se heurtera immanquablement à la résistance et aux assauts les plus fermes des peuples, dans le monde comme dans son propre pays; cela le conduira inévitablement à son effondrement total.

Le président Mao a souligné en 1968: Le révisionnisme soviétique et l'impérialisme américain "ont commis tant de méfaits et d'infamies que les peuples révolutionnaires du monde ne les laisseront pas impunis. Les peuples du monde se dressent. Une nouvelle période historique a déjà commencé, celle de la lutte contre l'impérialisme américain et le révisionnisme soviétique" .(80)

Aujourd'hui, les forces qui s'opposent dans le monde à l'hégémonisme des deux superpuissances grandissent de jour en jour et se constituent en un front uni international des plus larges contre l'hégémonisme.

Dans ce front uni, les pays socialistes et le prolétariat international se tiennent à la pointe du combat, dénoncent et combattent résolument la politique d'agression et de guerre des deux superpuissances et soutiennent les efforts conjugués de tous les pays et peuples en butte à l'agression et aux menaces de celles-ci.

Les pays et peuples du tiers monde, soucieux de préserver leur indépendance, leur souveraineté et leur sécurité, mènent une lutte du tac au tac contre les superpuissances. Les peuples des premier et second mondes, eux aussi, sont chaque jour plus conscients; ils luttent, sous des formes très variées, contre les deux superpuissances.

Les pays du second monde développent leur lutte contre la mainmise des deux superpuissances, et plus particulièrement contre la menace de guerre soviétique; on voit s'accentuer leur tendance à s'unir les uns avec les autres et avec le tiers monde.

Tout cela démontre que l'union de toutes les forces qui, dans le monde, s'opposent aux deux superpuissances et l'intensification de leur lutte constituent le courant principal dans l'évolution de l'actuelle situation internationale. Ce courant confirme de façon toujours plus convaincante la justesse de la théorie du président Mao sur la division en trois mondes, elle en prouve également la puissance en tant que concept directeur pour le prolétariat international et les peuples du monde dans la formation du front uni international le plus large contre l'hégémonisme.

Organiser le front uni le plus 1arge dans la lutte révolutionnaire sur le plan mondial afin de frapper les principaux ennemis, telle a été toujours la politique révolutionnaire du prolétariat international.
Lénine nous enseigne: "On ne peut triompher d'un adversaire plus puissant qu'au prix d'une extrême tension des forces et à la condition expresse d'utiliser de la façon la plus minutieuse, la plus attentive, la plus circonspecte, la plus intelligente, la moindre 'fissure' entre les ennemis, les moindres oppositions d'intérêts entre les bourgeoisies des différents pays, entre les différents groupes ou catégories de la bourgeoisie à l'intérieur de chaque pays, aussi bien que la moindre possibilité de s'assurer un allié numériquement fort, fût-il un allié temporaire, chancelant, conditionnel, peu solide et peu sûr. Qui n'a pas compris cette vérité n'a compris goutte au marxisme, ni en général au socialisme scientifique contemporain." (81)

L'expérience révolutionnaire du prolétariat et des nations opprimées a témoigné de façon répétée que si l'on applique correctement une telle politique, on pourra mettre en branle une gigantesque armée révolutionnaire, concentrer ses attaques sur les principaux ennemis et faire triompher la révolution; si, au contraire, on va à l'encontre de cette politique, on ne fera que pousser dans le camp adverse les forces que l'on aurait pu rallier, grossir les rangs de l'ennemi, s'isoler soi-même, et mener ainsi la révolution à la défaite.

La clique des renégats révisionnistes soviétiques a perfidement dénigré l'établissement d'un front uni international contre les deux superpuissances, en prétendant que c'est "une création de blocs et d'alliances militaro-politiques avec l'impérialisme et tout autre réactionnaire" .(82)
Ces injures ont prouvé, par la négative, la justesse d'une telle politique. La clique des renégats révisionnistes soviétiques craint par-dessus tout que les peuples des divers pays du monde n'utilisent contre elle cette arme révolutionnaire très puissante qu'est le front uni.
Ainsi cherche-t-elle vainement, au moyen d'une phraséologie pseudo-révolutionnaire, à inciter les peuples révolutionnaires à pratiquer la politique de " porte close ".

Cette thèse fallacieuse qui nie la nécessité d'avoir des alliés n'est pas inconnue au Parti communiste et au peuple chinois. Ainsi, déjà à la veille de la Guerre de Résistance contre le Japon, le président Mao en avait fait une critique pénétrante.
Il dit: "La tactique de la 'porte close' est au contraire celle du splendide isolement. Elle 'fait fuir le poisson au plus profond des eaux et les moineaux au coeur des fourrés'; aux applaudissements de l'ennemi, elle repousse dans le camp ennemi ces millions et millions d'hommes, cette armée puissante." (83)
Cette critique du président Mao de la politique de "porte close" trouva un appui enthousiaste au sein du peuple chinois tout entier. Par contre, les trotskistes se manifestèrent en lançant des attaques et des calomnies contre la politique de front uni national antijaponais suivie par le Parti communiste chinois; ils prétendaient que c'était "chercher à former une 'coalition' avec les bureaucrates, les politiciens, les seigneurs de guerre et même les bourreaux des masses populaires", que c'était "abandonner la position de classe" , etc.
Le grand penseur Lou Sin a dénoncé avec mordant ces trotskistes; il a dit:
" Votre 'théorie' est certainement plus sublime que celle de M. Mao Tsétoung et d'autres: la vôtre plane haut dans le ciel, la leur est terre à terre. Mais tout admirable que soit cette sublimité, elle est malheureusement la chose même à laquelle les agresseurs japonais feront bon accueil. Partant, je crains que lorsqu'elle tombera du haut du ciel, elle n'atterrisse à l'endroit le plus sale de la terre. ...je voudrais vous prévenir que votre théorie sublime ne sera pas bien accueillie par le peuple chinois et que votre attitude va à l'encontre des normes morales des Chinois d'aujourd'hui." (84)
Si nous avons rappelé aujourd'hui ces paroles célèbres de Lénine, du président Mao et de Lou Sin, n'est- ce pas parce qu'elles s'enfoncent comme des fers de lance dans la poitrine des renégats révisionnistes soviétiques ?

La théorie du président Mao sur la division en trois mondes est prise en considération par toutes les forces qui s'opposent aux deux superpuissances. Et pourquoi cela ? C'est que:
1) elle donne une grande confiance au prolétariat international et aux peuples des pays socialistes, en leur permettant de distinguer clairement les rapports fondamentaux qui existent, dans le monde actuel, entre les trois forces -nous-mêmes, nos amis et nos ennemis, et de voir l'avenir triomphal de la lutte contre l'impérialisme et l'hégémonisme et de la cause du communisme;
2) elle donne une grande confiance aux peuples et aux pays du tiers monde, en leur permettant de se rendre compte de leur grande force et de réaliser que, dans la lutte, ils bénéficient non seulement du soutien sûr des pays socialistes et du prolétariat international, et de la solidarité des peuples des premier et second mondes, mais encore qu'ils peuvent obtenir une certaine coopération des pays du second monde, et tirer parti des contradictions entre les deux superpuissances;
3) elle fait naître un immense espoir chez les peuples des premier et second mondes; de plus, elle indique la voie à suivre à toutes les forces politiques des pays du second monde qui, face à la menace d'agression des deux superpuissances, s'efforcent de préserver la souveraineté d'Etat et l'existence de leur nation. Bref, si cette théorie possède de la force, c'est parce qu'elle correspond aux réalités objectives de la politique mondiale et qu'elle met en lumière le bel avenir de l'humanité.

Le président Mao a toujours placé d'immenses espoirs dans les peuples des différents pays du monde.
Ainsi, il a dit: " Le peuple soviétique, la grande masse des membres du Parti et des cadres sont bons et veulent la révolution, la domination du révisionnisme ne sera pas de " longue durée." (85)
Il a déclaré en une autre occasion: " Je place mes grands espoirs dans le peuple américain." (86)
Au sujet du peuple japonais, il a dit: " Bien que la voie de la lutte soit sinueuse, de radieuses perspectives s'ouvrent devant le peuple japonais." (87)
Au cours d'un entretien avec des personnalités africaines et latino-américaines, le président Mao a dit: "Nous nous trouvons tous sur un même front, et nous devons tous nous unir et nous soutenir les uns les autres." "Les peuples du monde entier, y compris le peuple américain, sont nos amis." (88)
Il est évident qu'en parlant des peuples du monde, le président Mao avait tout d'abord en vue le prolétariat international.

Il y a plus d'un siècle, Marx et Engels, grands éducateurs de la révolution prolétarienne mondiale, ont indiqué dans le "Manifeste du Parti communiste": "Avant tout, la bourgeoisie produit ses propres fossoyeurs." (89)

Pour accomplir sa grande mission historique qui est d'enterrer le système capitaliste, système qui n'a cessé d'engendrer des guerres mondiales, le prolétariat international doit tout faire aujourd'hui pour former, consolider et élargir le front uni international contre les deux superpuissances, et il doit jouer pleinement son rôle de noyau au sein de ce front uni.
Marx et Engels ont dit: "Ils [les communistes] combattent pour les intérêts et les buts immédiats de la classe ouvrière; mais dans le mouvement présent, ils défendent et représentent en même temps l'avenir du mouvement." (90)
La lutte mondiale pour vaincre l'hégémonisme et la lutte du prolétariat international pour la victoire de la cause du socialisme et du communisme concordent quant à leurs intérêts fondamentaux. Le capitalisme a accédé au stade de l'impérialisme moribond et pourri.
L'Union soviétique et les Etats-Unis, ces deux superpuissances aux mains souillées de sang, sont déjà prises à leur propre piège dans le monde entier. Le jour n'est plus éloigné où, en tant que fossoyeur de la bourgeoisie, le prolétariat international et ses proches alliés, les peuples et nations opprimés, se débarrasseront de leurs chaînes et gagneront le monde entier.

Prolétaires de tous les pays et nations opprimés, unissez-vous ! Pays victimes de l'agression, de l'intervention, de la mainmise, de la subversion et des vexations des deux superpuissances, unissez-vous ! La victoire appartiendra aux peuples du monde en lutte contre les deux superpuissances -l'Union soviétique et les Etats-Unis !


Edité le 22-02-2015 à 23:50:32 par Xuan


Xuan
(suite)

2 - Les deux superpuissances, l'Union soviétique et les Etats-Unis, sont les ennemis communs des peuples du monde, et l'Union soviétique constitue le plus dangereux foyer de guerre mondiale

L'apparition des deux superpuissances est un phénomène nouveau dans l'histoire du développement de l'impérialisme. L'inégalité du développement de celui-ci aboutit nécessairement à une suite de conflits et de guerres. Ceux-ci à leur tour accentuent inéluctablement cette inégalité, jusqu'à donner naissance aux superpuissances impérialistes qui, aujourd'hui, se placent au-dessus des Etats impérialistes en général.

Lénine disait: "L'impérialisme, c'est l'oppression croissante des nations du globe par une poignée de grandes puissances, c'est l'époque des guerres entre ces grandes puissances pour l'accentuation et l'élargissement de cette oppression des nations." (28)
Aujourd'hui, de cette poignée de grandes puissances impérialistes il n'en reste plus que deux, l'Union soviétique et les Etats-Unis, à pouvoir se disputer l'hégémonie mondiale, les autres puissances impérialistes étant tombées au rang d'Etats de deuxième ou troisième ordre. Ce qui caractérise les superpuissances, c'est que leur pouvoir d'Etat est contrôlé par un capital monopoleur particulièrement concentré et qu'elles se livrent à l'échelle mondiale à l'exploitation économique, à l'oppression politique et à la mainmise militaire en s'appuyant sur des forces économiques et militaires de loin supérieures à celles des autres pays; chacune d'elles s'assigne pour but l'hégémonie mondiale et, à cette fin, se prépare furieusement à déclencher une nouvelle guerre mondiale.

Si, dans l'histoire du développement de l'impérialisme, on avait pu voir quelques grandes puissances qui tentaient de conquérir l'hégémonie mondiale, elles sont toutefois hors de comparaison avec l'Union soviétique et les Etats-Unis d'aujourd'hui. La rivalité soviéto- américaine pour l'hégémonie est un produit spécifique de l'évolution historique d'après la Seconde guerre mondiale.

Le capital monopoleur américain a atteint un degré fantastique de concentration et d'expansion dans l'après-guerre. Selon des statistiques récentes, en 1976, douze très grandes sociétés industrielles, dont le chiffre de vente dépasse 10 milliards de dollars, totalisaient respectivement 27 et 29 pour cent des avoirs et du chiffre de vente des 500 plus grandes sociétés industrielles du pays; 61 pour cent des avoirs et dépôts - des cinquante banques commerciales les plus importantes étaient aux mains des dix plus grandes.(29)
Au cours des vingt et quelques dernières années, l'exportation des capitaux américains, qui ont atteint un haut degré de concentration dans l'après-guerre, s'est accrue à un rythme fulgurant: de 11,8 milliards de dollars en 1950, les investissements privés directs à l'étranger sont passés en 1976 à 137,2 milliards, ce qui représente une augmentation énorme.(30)
Cette concentration si forte et si rapide du capital monopoleur constitue la base économique de cette superpuissance impérialiste que sont les Etats-Unis. L'impérialisme américain, grâce à la suprématie économique et militaire qu'il s'est acquise pendant la guerre, au monopole qu'il détenait dans le domaine des armes atomiques et des sciences et techniques militaires de pointe, à l'instauration d'un système monétaire mondial centré sur le dollar et par le biais des blocs militaires placés sous son contrôle exclusif et couvrant l'Amérique du Nord, Centrale et du Sud, l'Europe, l'Asie et l'Océanie, s'est assuré une position hégémonique sans précédent dans le monde capitaliste, plaçant tous les autres pays capitalistes sous sa dépendance.
S'étant posés depuis longtemps en gendarme du monde, les Etats-Unis se sont rendus coupables de crimes innombrables et odieux contre les peuples révolutionnaires (y compris le peuple américain) et les nations opprimées.

Cependant, l'impérialisme américain, cet ennemi commun de tous les peuples, qui avait dicté sa loi pendant un temps, a essuyé de rudes coups dans les guerres d'agression qu'il avait lancées contre les peuples asiatiques et dont il pensait pouvoir aisément sortir vainqueur. Le vaillant peuple coréen a été le premier à battre en brèche le mythe de l'invincibilité des Etats-Unis. La guerre contre l'agression américaine et pour le salut national menée par les peuples du Viet Nam, du Cambodge et du Laos a précipité l'impérialisme américain dans des crises tant militaires et politiques qu'économiques et a hâté son déclin. Entre-temps, l'Europe occidentale, le Japon et d'autres pays avaient graduellement rétabli et développé leur potentiel économique, et intensifié leur concurrence avec les Etats-Unis. Force a été à l'impérialisme américain d'admettre qu'il ne pouvait plus faire la pluie et le beau temps sur toute la planète; cependant les Etats-Unis n'en restent pas moins la plus grande puissance du monde capitaliste, et ils s'évertuent toujours à conserver leur hégémonie.

Alors que les Etats-Unis s'enlisaient dans la guerre et s'affaiblissaient, le social-impérialisme soviétique les rattrapait. La clique des renégats Khrouchtchev-Brejnev a usurpé les fruits de l'édification socialiste que le peuple soviétique poursuivait depuis plus de trente ans. Pas à pas, elle a transformé un grand pays socialiste en une grande puissance impérialiste.
L'évolution pacifique de l'Union soviétique socialiste vers une Union soviétique capitaliste était depuis longtemps ce que souhaitaient les impérialistes. Or, du fait de la loi du développement inégal de l'impérialisme et de la loi de la rivalité des impérialismes en vue de l'hégémonie mondiale, cette évolution a engendré un adversaire féroce échappant à leur contrôle.
Comme on sait, la clique des renégats révisionnistes soviétiques a transformé l'économie socialiste fortement centralisée en une économie capitaliste monopoliste d'Etat qui est parvenue à un degré de concentration que les Etats-Unis sont incapables d'atteindre.
L'Union soviétique a profité des dix années où les Etats-Unis s'embourbaient dans la guerre d'agression au Viet Nam, au Cambodge et au Laos pour accélérer l'expansion de ses forces; elle a diminué l'écart économique entre elle et les Etats-Unis, et a considérablement accru sa puissance militaire, rattrapant les Etats-Unis pour ce qui est de l'armement nucléaire, et les dépassant sur le chapitre des armes conventionnelles. A mesure que grossissait son potentiel militaire et économique, le social-impérialisme soviétique a poursuivi toujours plus frénétiquement son infiltration et son expansion dans toutes les régions du monde, fait étalage de sa force militaire sur terre, sur mer et dans les airs; et une rivalité acharnée l'oppose aux Etats-Unis à l'échelle planétaire. Tout cela a révélé qu'elle nourrissait des visées agressives, sans précédent dans l'Histoire.

Lénine disait: les impérialistes "partagent le monde 'proportionnellement aux capitaux', 'selon les forces de chacun' ". (31) Et si les deux superpuissances -l'Union soviétique et les Etats-Unis -veulent l'une et l'autre se rendre maîtres du monde, c'est en s'appuyant sur leurs forces économiques et militaires de loin supérieures à celles des autres pays qu'elles comptent y parvenir.
En 1976, le P.N.B. des Etats-Unis se chiffrait à plus de 1 690 milliards de dollars et celui de l'Union soviétique, à plus de 930 milliards,(32) soit au total 40 pour cent environ du chiffre mondial. En termes de valeur globale de la production industrielle, chacun de ces deux pays a dépassé les trois principaux pays capitalistes d'Europe -République fédérale allemande, France et Grande-Bretagne- réunis.
Leurs forces militaires dépassent d'encore plus loin celles de tout autre pays impérialiste. Ils disposent chacun de milliers d'armes nucléaires stratégiques, de centaines de satellites militaires, d'une dizaine de milliers d'avions militaires, de centaines de bâtiments de ligne et de grandes quantités d'autres matériels conventionnels. Tous deux ont un budget militaire de loin supérieur à celui de l'Europe occidentale, du Japon et du Canada réunis. Ainsi, ces deux super-puissances possèdent, en temps de paix, une machine de guerre sans précédent dans l'Histoire de l'humanité.

L'Union soviétique est une grande puissance, mais non une superpuissance impérialiste, se récrie la clique des renégats révisionnistes soviétiques. Cette affirmation mérite-t-elle d'être prise au sérieux ? Existe-t-il des activités impérialistes de pillage économique, de contrôle politique ou d'expansion militaire auxquels les Etats-Unis se sont livrés et dont l'Union soviétique se soit abstenue ?

Le principal moyen adopté par les Etats-Unis pour exploiter les autres pays, c'est d'exporter des capitaux sous forme d'investissements outre-mer. Selon les statistiques officielles américaines, en 1976, les Etats-Unis ont retiré plus de 22,4 milliards de dollars de bénéfice, y compris les droits d'exclusivité, des investissements privés directs à l'étranger, le taux de bénéfice atteignant plus de 16 pour cent.(33) Voilà qui témoigne de l'activité abominable des capitalistes monopoleurs américains qui font suer sang et eau aux peuples du monde.

Certes, le montant global des profits que l'Union soviétique a extorqués à l'étranger est inférieur au chiffre réalisé par les Etats-Unis, mais elle ne le cède en rien à ces derniers quant aux méthodes de spoliation. En ce qui concerne les pays du tiers monde, c'est surtout par le biais de l" 'aide économique" et de l" 'assistance militaire" qu'elle réalise d'énormes profits en achetant à vil prix et en vendant au prix fort aux pays qui reçoivent son "aide".
Citons quelques exemples: l'Union soviétique vend à l'Inde, sous le nom de l"'aide", ses marchandises à un prix parfois de 20 à 30 pour cent, voire trois fois supérieur à celui du marché international, alors qu'elle achète les marchandises indiennes à un prix qui est parfois de 20 à 30 pour cent inférieur au cours mondial.(34)
Selon des données provenant du Commerce extérieur de l'Union soviétique, le prix du gaz naturel que l'Union soviétique importe des pays d'Asie représente environ la moitié de celui auquel elle vend ce produit à l'Occident. D'après la même source, les prix de l'anthracite, de la fonte, etc. exportés par l'Union soviétique à destination de l'Egypte sont supérieurs de 80 à 150 pour cent à ceux des produits du même genre qu'elle vend à l'Allemagne occidentale.(35)
Selon la presse occidentale, au cours de la guerre arabo-israélienne d'octobre 1973, "la Russie avait non seulement demandé le paiement comptant des armes livrées, mais encore elle en avait augmenté le prix au plus fort des hostilités" .(36)
Et après que les principaux pays exportateurs de pétrole arabes eurent versé cette somme en dollars pour le compte de l'Egypte, l'Union soviétique l'a créditée sur le marché européen avec un taux d'intérêt exorbitant de 10 pour cent ou même plus.(37)

C'est par le truchement des sociétés multinationales et autres instruments d'agression que les Etats-Unis contrôlent l'économie et la politique de nombreux pays. A présent, l'Union soviétique mène ce genre d'activités principalement dans le cadre de la "communauté socialiste" . Sous l'enseigne de la "division internationale du travail" , de la "coordination des plans" , de l" 'intégration multilatérale" , de l "'intégration structurale" , etc., elle a la haute main sur les secteurs vitaux de l'économie d'un certain nombre de pays qu'elle spolie et soumet à son contrôle sans vergogne dans les domaines des matières premières, des débouchés, des prix du commerce extérieur, des plans de production, des fonds et même de la main-d'oeuvre requis pour la construction de base, et elle s'efforce d'attirer complètement dans son orbite l'économie et la souveraineté "limitée" de ces pays, autrement dit, de réaliser la soi-disant "propriété socialiste internationale" de la "communauté",(38)

Pour réaliser de substantiels profits et placer les autres pays sous leur coupe, les Etats-Unis se livrent en grand au commerce des armes dans le monde entier; de 1966 à 1976, ils en ont exporté pour 34,9 milliards de dollars. Poursuivant un même but, l'Union soviétique en a vendu, dans la même période; pour 20,2 milliards de dolars.(39) Selon les statistiques de l'Agence de contrôle des armes et de désarmement des Etats-Unis, les exportations d'armes de l'Union soviétique s'élevaient déjà, pour 1974, à 5,5 milliards de dollars, soit 37,5 pour cent de la valeur globale des exportations mondiales de matériel de guerre durant la même année, ce qui a fait de ce pays le plus important marchand de canons immédiatement après les Etats-Unis. En outre, l'Union soviétique s'évertue par divers moyens à mettre sous sa férule les Etats qui lui achètent du matériel de guerre, notamment en interrompant la fourniture des pièces de rechange ou en les contraignant à payer leurs dettes sans délai.

Pour se débarrasser des obstacles qui les empêchaient d'établir leur hégémonie, les Etats-Unis ont renversé Les gouvernements légaux d'une série de pays d'Amérique latine, d'Asie et d'Afrique.. L'Union soviétique s'est livrée et se livre à la même besogne dans certains pays d'Afrique et d'Europe orientale.

Les Etats-Unis ont des forces armées d'environ 400 000 hommes stationnées en territoire étranger. Quant aux troupes soviétiques stationnées dans d'autres pays, elles comptent environ 700 000 hommes; de plus, l'Union soviétique a placé complètement la Tchécoslovaquie, universellement reconnue comme un Etat souverain, sous une occupation militaire prolongée (en fait illimitée).

Par des traités militaires, les Etats-Unis ont transformé en bases militaires des territoires de nombreux pays. L'Union soviétique s'est approprié des bases ou installations militaires en Europe orientale, en République populaire de Mongolie, à Cuba, en Afrique, en Méditerranée et dans l'océan Indien; qui plus est, elle cherche sans scrupules à perpétuer son occupation des territoires septentrionaux et des eaux territoriales du nord du Japon et même à s'approprier l'archipel norvégien du Spitzberg. Un mot qui ne manque pas de piquant circule dans les milieux diplomatiques occidentaux: "Ce qui est à moi m'appartient; ce qui est à toi, on peut en négocier l'appartenance."
Encore que l'Union soviétique ne pense pas toujours qu'il soit nécessaire de décider, par d'ennuyeuses négociations, "si ce qui est à toi m'appartient" .

Les Etats-Unis avaient incité des mercenaires à envahir Cuba, ce qui leur a valu un triste renom. L'Union soviétique, elle, en a dépêché pour mener une intervention armée en Angola, une invasion au Zaïre, et elle continue à étendre sa sphère d'agression.
Bref, l'Union soviétique et les Etats-Unis sont au même titre des superpuissances impérialistes, et au même titre ils sont les plus grands exploiteurs et oppresseurs internationaux, les plus grandes forces d'agression et de guerre, les ennemis communs des peuples du monde entier.
Lénine disait: "Ne peut être socialiste un prolétariat qui prend son parti de la moindre violence exercée par 'sa' nation à l'encontre d'autres nations." (40)

Le comportement de l'Union soviétique dans les affaires internationales n'a depuis longtemps plus rien de socialiste ni de prolétarien, c'est de l'impérialisme et de l'hégémonisme purs et simples.
Qui plus est., des deux superpuissances, l'Union soviétique est l'impérialisme le plus féroce, le plus aventureux, le plus fourbe, et elle constitue le foyer de guerre mondiale le plus dangereux..
Pourquoi une telle formulation s'impose-t-elle ? Est-ce parce que l'Union soviétique occupe toujours, en violation des traités, des territoires frontaliers du nord-est et du nord-ouest de la Chine et qu'elle menace sa sécurité ? Non, car les Etats-Unis, qui occupent toujours le territoire chinois de Taïwan, menacent tout autant la sécurité de la Chine. Il est évident que le peuple de chaque région peut, selon sa propre situation, déterminer laquelle des superpuissances ou quel pays impérialiste constitue le plus directement une menace pour lui.

Mais ce dont nous parlons ici n'est pas une question spécifique propre à une région donnée, c'est un problème général de la situation mondiale dans son ensemble. Que, dans l'arène internationale, l'Union soviétique soit devenue la plus dangereuse des deux superpuissances n'est nullement dû à des causes fortuites, temporaires et particulières, cela tient à l'ensemble des conditions historiques qui ont fait de l'Union soviétique une superpuissance impérialiste.

Premièrement, l'Union soviétique social-impérialiste est encore plus agressive et plus aventureuse, du fait qu'elle est une grande puissance impérialiste qui a surgi après les Etats-Unis. il y a longtemps que Lénine a dit: - Les derniers venus des Etats impérialistes réclamaient un nouveau partage du monde, ils sont venus "prendre part au banquet du capitalisme alors que toutes les places ; étaient déjà prises" ; il leur fallait donc être "des rapaces et des brigands pires encore" .(41) "Sans procéder à un repartage des colonies par la violence, les nouveaux pays impérialistes ne peuvent obtenir les privilèges dont jouissent les puissances impérialistes plus vieilles (et moins fortes) .(42)
De nos jours, pour devenir le maître absolu du monde, le social-impérialisme soviétique se voit donc obligé de disputer du terrain aux Etats-Unis, de la même façon qu'agirent l'Allemagne du temps de Guillaume II et d'Hitler, et les Etats-Unis au lendemain de la Seconde guerre mondiale, vis-à-vis de la Grande-Bretagne et d'autres impérialismes ancienne manière. C'est là une loi de l'Histoire qui ne dépend pas de la volonté de l'homme.

Ainsi, le président Mao avait indiqué en février 1976 au cours d'un entretien: "Les Etats-Unis ont des intérêts à protéger dans ce monde, tandis que l'Union soviétique s'attache à pratiquer l'expansion. Cela ne saurait changer."

Certes, l'impérialisme américain, lui aussi, cherche toujours à s'assurer l'hégémonie mondiale, mais le déploiement de ses forces est tel qu'il doit à présent s'attacher à protéger ses intérêts acquis et, par conséquent, rester sur la défensive du point de vue de la stratégie globale. Par contre, Brejnev, qui arbore l'enseigne de la "paix" a déclaré sans ambages que "le renforcement de sa puissance économique et défensive a permis à l'Union soviétique d'engager l''offensive' active dans l'arène internationale" ,(43) et que "maintenant sur le globe, il n'y a pas, semble-t-il, un seul coin où la situation ne doive pas être prise en considération d'une manière ou d'une autre dans l'élaboration de notre politique extérieure." (44)
En fait, cela revient à dire que l'Union soviétique a décidé d'adopter une stratégie offensive pour violer la souveraineté de tous les autres pays, affaiblir et évincer les forces américaines dans les diverses régions du monde afin de s'ériger en suzerain mondial.

Deuxièmement, en raison de l'insuffisance relative de ses forces économiques, le social-impérialisme soviétique ne peut poursuivre son expansion qu'en recourant principalement à la force militaire et à la menace de guerre. Bien qu'elle l'emporte de loin sur les pays impérialistes de deuxième ordre quant au potentiel économique, l'Union soviétique paraît encore faible face à son puissant rival et aux exigences qu'elle doit remplir pour s'assurer l'hégémonie mondiale. Aussi se livre-t-elle frénétiquement à l'accroissement des armements et aux préparatifs de guerre pour s'assurer la suprématie militaire afin de remédier à son infériorité économique en pillant les ressources et les richesses des autres pays et en spoliant leurs travailleurs. C'est d'ailleurs la voie que la Russie tsariste et les fascistes allemands, italiens et japonais ont suivie dans le passé. Les effectifs des forces armées soviétiques sont maintenant deux fois plus nombreux que ceux des Etats-Unis; pour les armes nucléaires stratégiques, le nombre des vecteurs dont elle dispose est supérieur de plus de quatre cents unités(45) à celui des Etats-Unis; elle a aussi sur eux un avantage considérable pour ce qui est de la quantité des chars, véhicules blindés, canons et autres armes conventionnelles.
Elle dispose d'une "marine de type offensif" dont le tonnage total équivaut presque à celui des Etats-Unis. On estime en Occident que ces dernières années, les dépenses militaires de l'Union soviétique se sont accrues de 4 à 5 pour cent en moyenne par an, ce qui les porte à 12 ou 15 pour cent environ du P.N.B. (les dépenses militaires des Etats-Unis représentent 6 pour cent environ du P.N.B.). Et celles de 1976 atteignent approximativement 127 milliards de dollars, soit environ 24 pour cent de plus que celles des Etats-Unis qui sont de 102,7 milliards de dollars.(46) Tout cela montre que pour disputer l'hégémonie mondiale aux Etats-Unis, l'Union soviétique ne manquera pas de mettre en oeuvre une stratégie offensive et d'utiliser comme principaux moyens la force armée et la menace du recours à la force armée.

Troisièmement, la clique monopoliste bureaucratique de l'Union soviétique a transformé une économie socialiste d'Etat hautement concentrée en une économie capitaliste monopoliste d'Etat plus concentrée que celle de n'importe quel pays impérialiste, et elle a transformé le pouvoir de dictature du prolétariat en dictature fasciste, ce qui permet au social-impérialisme soviétique de militariser plus facilement toute l'économie nationale et tout l'appareil d'Etat. Non contente d'avoir affecté 20 pour cent du revenu national aux dépenses militaires, la clique Brejnev clame cyniquement qu'il faut "être toujours prêt à placer l'économie sur l'orbite de guerre" .(47)
Elle ne cesse de renforcer son appareil d'Etat, s'efforçant d'atteler le peuple soviétique à son char de guerre. Le K.G.B., service secret de l'U.R.S.S., est devenu une épée suspendue au-dessus du peuple soviétique et de bon nombre de pays.
Par le canal de leur propagande, diffusée par les journaux et périodiques, de la littérature et des arts, de l'enseignement scolaire, etc., les autorités soviétiques n'épargnent aucun effort pour inculquer aux masses populaires le venin du militarisme, prêcher le chauvinisme grand-russe, glorifier méthodiquement les chefs militaires et gouvernementaux et les aventuriers de la Russie tsariste qui "s'étaient acquis des mérites" dans l'agression; elles déclarent ouvertement qu'elles suivront la "tradition" expansionniste des vieux tsars, en vue d'aligner, au premier appel, des dizaines de millions d'hommes qui leur serviraient de chair à canon dans une nouvelle guerre d'agression.

Quatrièmement, le social-impérialisme soviétique est né de la dégénérescence du premier Etat socialiste. Ainsi, il peut donner partout le change en exploitant le prestige de Lénine et en arborant le drapeau du "socialisme". La politique d'agression et d'hégémonie appliquée par l'impérialisme américain a une longue histoire; à d'innombrables reprises, elle a soulevé dans le monde la résistance du prolétariat et des peuples et nations opprimés ainsi que de toutes les personnalités éprises de justice -y compris celles des Etats-Unis -et fait l'objet de leurs dénonciations et condamnations.

L'opinion progressiste, à travers le monde, a percé à jour sa nature: et elle continuera à la combattre fermement. Sous ce rapport, le social-impérialisme soviétique est un nouveau venu et, de plus, il est affublé d'un masque "socialiste". Lui résister, le dénoncer et le condamner, c'est là un combat beaucoup plus grave.
Pour que les peuples du monde puissent connaître son véritable visage, d'immenses efforts sont nécessaires. Bien que les dessous de la politique soviétique d'agression et d'hégémonie se révèlent de jour en jour et que son enseigne "socialiste" devienne chaque jour plus terne, on ne peut toutefois estimer qu'elle ait perdu tout pouvoir trompeur.
C'est toujours en s'affublant d'un manteau - "accomplissement des devoirs internationalistes", "soutien au mouvement de libération nationale", "lutte contre l'impérialisme ancien et nouveau", "sauvegarde des intérêts de la paix et de la démocratie" , etc.- qu'elle se livre à l'agression, à l'intervention, à la subversion et à l'expansion. Il faut dans bien des cas passer par tout un processus pour connaître sa nature; notre pays, la Chine, en a fait 1'expérience à ses dépens. On ne saurait nier que ce rôle trompeur, propre à l'Union soviétique, accentue son caractère particulièrement dangereux en tant que superpuissance impérialiste.

Du fait des particularités historiques objectives dont nous venons de parler, l'Union soviétique constitue irrécusablement un foyer de guerre mondiale plus dangereux encore que les Etats-Unis.
La politique d'agression et l'hégémonisme de l'impérialisme américain n'ont nullement changé, pas plus que n'ont diminué l'exploitation et l'oppression qu'il fait peser sur son peuple et les autres peuples. Les superpuissances -l'Union soviétique et les Etats-Unis- sont donc toutes deux les ennemis communs des peuples du monde. Tout cela ne fait aucun doute.
Mais si, après avoir constaté tous les faits énumérés plus haut, nous continuons à mettre sur le même plan les deux superpuissances, sans établir de distinction entre elles, et à ne pas indiquer clairement que l'Union soviétique est le fauteur de guerre mondiale le plus dangereux, cela ne fera qu'émousser la vigilance révolutionnaire des peuples du monde et entretenir la confusion sur la cible principale de la lutte contre l'hégémonisme. Par conséquent, on ne doit en aucune façon répondre aux besoins de l'Union soviétique dans ses manoeuvres trompeuses et conspiratrices, et donner le feu vert à ses préparatifs de guerre et d'agression.

3 - Les pays et peuples du tiers monde constituent la force principale dans la lutte contre l'impérialisme, le colonialisme et l'hégémonisme

Dans la lutte commune du monde contre l'hégémonisme des deux superpuissances -l'Union soviétique et les Etats-Unis-, contre l'impérialisme et le colonialisme, les pays et les peuples du tiers monde constituent la force principale. Le 25 octobre 1966, le président Mao affirmait dans un message: "Les tempêtes révolutionnaires en Asie, en Afrique et en Amérique latine porteront inéluctablement à l'ensemble du vieux monde des coups écrasants, décisifs."
C'était là une prévision scientifique, une haute appréciation du rôle que les peuples d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine sont appelés à jouer dans la lutte révolutionnaire anti-impérialiste mondiale, celui de force principale.

Sur quoi cette affirmation se fonde-t-elle ? Après la Seconde guerre mondiale, les peuples révolutionnaires d'Asie, d'Afrique, d'Amérique latine et des autres régions se sont tenus en première ligne dans la lutte contre l'impérialisme et le colonialisme, ils ont mené sans cesse des luttes armées révolutionnaires et remporté une série de magnifiques victoires qui ont modifié la physionomie du monde de l'après-guerre, ce qui a considérablement encouragé et soutenu le prolétariat international et les peuples engagés dans la lutte révolutionnaire anti- impérialiste.

En 1949, ce fut le triomphe de la révolution chinoise; en 1953, la victoire en Corée dans la guerre contre l'agression américaine, pour défendre la patrie; en 1955, la tenue de la Conférence afro-asiatique de Bandoeng; en 1956, la victoire du peuple égyptien dans la guerre du canal de Suez; en 1959, la victoire de la guerre révolutionnaire de Cuba, puis une série d'autres victoires dans les mouvements nationaux démocratiques en Amérique latine, jusqu'à la lutte pour la démocratie qui s'est déroulée au Chili au début des années 70; en 1962, la victoire de l'Algérie dans sa guerre de libération nationale.

Les années 60 ont vu se dérouler les luttes héroïques des peuples de nombreux pays d'Asie et d'Afrique pour conquérir et sauvegarder leur indépendance, luttes qui ont ébranlé le monde. En 1971, la Chine a été rétablie dans son siège légitime aux Nations Unies. En 1975, ce fut l'issue victorieuse de la guerre poursuivie par les peuples du Viet Nam, du Cambodge et du Laos contre l'agression américaine et pour le salut national.

Les années 70 ont été témoins de la victoire de la guerre pour l'indépendance en Guinée-Bissau et au Mozambique et du développement continu des guerres pour l'indépendance dans d'autres pays ainsi que des coups cinglants que l'Egypte, le Soudan et d'autres pays ont portés à la mainmise de l'Union soviétique et à ses complots de subversion. En 1977, le peuple zaïrois est sorti vainqueur de la guerre contre l'invasion des mercenaires à la solde de l'Union soviétique.

Depuis plus de 20 ans, les pays arabes et le peuple palestinien ont persisté dans la guerre et la lutte contre l'agression. Et depuis plus de 30 ans se poursuit l'essor de la résistance des peuples africains au racisme blanc, le développement en profondeur du mouvement national et démocratique dans lequel se sont inflexiblement engagés les peuples des pays du Sud-Est asiatique, et on a vu accéder à l'indépendance plus de 80 pays en Asie, en Afrique, en Amérique latine et dans d'autres régions.

Toute cette suite de victoires qui ont couronné ces grandes luttes représentent la puissante force motrice qui a changé le cours de la révolution mondiale dans l'après-guerre. Le système colonialiste s'est désagrégé. La première superpuissance, l'impérialisme américain, a subi une défaite historique. Et l'autre superpuissance, le social-impérialisme soviétique qui a vu le jour par la suite, est en train de suivre l'ornière des Etats-Unis.

L'entrée en scène du tiers monde en tant que force principale dans la lutte mondiale contre l'impérialisme, le colonialisme et l'hégémonisme a créé une situation sans précédent dans l'Histoire de l'humanité. Comment en expliquer l'apparition ?

En premier lieu, près de 3 milliards d'esclaves, soit l'écrasante majorité de la population mondiale, ont secoué le joug du colonialisme ou sont en train de le briser. Cela montre qu'un changement historique fondamental est survenu dans le rapport mondial des forces de classes.

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Avec l'oppression exercée sur les nations ont commencé les luttes de résistance des nations opprimées. Mais durant une très longue période, il s'agissait dans la plupart des cas d'une résistance isolée et dispersée. Après la Révolution d'Octobre, la situation a commencé à connaître d'immenses changements. Le parti communiste a été fondé dans beaucoup de pays, et ceux-ci ont été le théâtre de vastes luttes révolutionnaires anti-impérialistes menées sous la direction du prolétariat, avec l'alliance des ouvriers et des paysans comme force principale; de grandes victoires ont été ainsi remportées et des expériences de valeur ont pu être accumulées.
Mais, dans l'ensemble, ces luttes n'avaient pas encore fusionné en un mouvement mondial.

La Seconde guerre mondiale a considérablement accéléré le processus de révolutionnarisation de l'Histoire. Aujourd'hui, les nations et pays opprimés et les pays socialistes, qui forment le tiers monde, comptent toujours plus de 70 pour cent de la population mondiale, mais les choses ont beaucoup changé à comparer avec la situation observée par Lénine en 1920.
Le tiers monde s'est jeté dans l'impétueux courant des luttes révolutionnaires mondiales en tant que force anti-impérialiste d'envergure mondiale. L'envergure et la profondeur de la lutte des pays du tiers monde ainsi que les résultats et l'expérience que ceux-ci ont acquis ont largement dépassé les niveaux atteints jusqu'ici.
De nombreux pays du tiers monde ont créé leurs propres armées; ils ont éliminé, à divers degrés, l'influence du colonialisme. La Chine qui représente un cinquième de la population mondiale, naguère pays semi-colonial et semi-féodal, est devenue un grand pays socialiste. Elle et les autres pays socialistes qui persévèrent dans la lutte contre l'impérialisme et l'hégémonisme se tiennent fermement aux côtés du tiers monde, au sein duquel ils se sont affirmés comme une force inébranlable.

En second lieu, les pays et les peuples du tiers monde ont été, dans le passé, les plus cruellement opprimés, et leur résistance a été la plus énergique. "Les colonies ont été conquises par le fer et par le feu" , (48) disait Lénine. Ce n'est donc aussi que par le fer et par le feu que les peuples des colonies pourront conquérir leur libération complète.
L'impérialisme mondial ne peut ni se développer ni subsister sans piller les colonies, les semi-colonies et les nations et pays opprimés. La lutte libératrice des peuples des colonies a ébranlé et finira par détruire ces bases qui permettent à l'impérialisme d'entretenir son existence. C'est pour cette raison que celui-ci se débat nécessairement dans de furieux sursauts.

Au lendemain de la Seconde guerre mondiale, la plupart des pays du tiers monde n'avaient pas encore accédé à l'indépendance; certains étaient des Etats semi-indépendants. Leur lutte avait alors pour but de conquérir l'indépendance et la libération nationale, et sa forme primordiale était la lutte armée révolutionnaire. Il était universellement admis qu'ils constituaient la principale force anti-impérialiste de l'après-guerre.
Aujourd'hui, les peuples de certaines régions du tiers monde poursuivent la lutte armée pour l'indépendance et la libération, ils se tiennent toujours au premier front de la lutte mondiale contre l'impérialisme et le colonialisme. Accorder à leur combat un ferme soutien est donc un devoir sacré pour le prolétariat international et tous les peuples révolutionnaires du monde.

Une nouvelle question se pose à présent: Les pays d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine qui ont acquis leur indépendance seront-.ils encore, au cours d'une période historique relativement longue, la force principale dans la lutte contre l'impérialisme ? Notre réponse est affirmative. Il faut voir en effet que si ces pays ont proclamé leur indépendance, ils se trouvent encore confrontés à la tâche cruciale de la conquérir totalement sur les plans politique et économique.
Devant les vagues impétueuses de la libération nationale, la plupart des impérialistes ont dû "se retirer" des colonies qu'ils possédaient, et proclamer leur reconnaissance de ces pays nouvellement indépendants. Mais tant qu'ils en auront la possibilité, ils recourront à beaucoup de formes et moyens nouveaux pour y conserver leur influence, ou bien, de nouveaux impérialistes et hégémonistes viendront prendre leur place.

Aujourd'hui, sur le plan économique, l'impérialisme et surtout les superpuissances ne se bornent pas à s'infiltrer délibérément dans les pays du tiers monde; ils profitent de leur position de monopoleurs sur le marché international pour exploiter cruellement le tiers monde en contrôlant les produits de l'économie à secteur unique de beaucoup de pays en voie de développement, en rabaissant les prix des produits primaires et en élevant ceux des produits manufacturés. Sur le plan politique, ils se livrent par toutes sortes de moyens à la mainmise, à la subversion et à l'intervention contre les pays nouvellement indépendants, violant selon leur bon plaisir l'indépendance et la souveraineté de ces derniers, et s'efforçant de porter au pouvoir les fantoches qui leur obéissent au doigt et à l'oeil.

Sur le plan militaire, soucieux de faire plier les pays du tiers monde et de s'emparer des ressources, des points et des passages stratégiques, ils exercent par mille moyens un contrôle sur les munitions, l'entraînement et même le commandement; ils vont jusqu'à recourir cyniquement à la menace de la force, à l'invasion armée, voire à la guerre d'agression. Aussi, les pays et les peuples du tiers monde doivent-ils, pour assurer leur indépendance, leur existence et leur développement, mener une lutte longue et acharnée -un combat à mort- contre les activités d'agression et d'expansion de l'impérialisme et surtout contre celles des superpuissances; et de nouvelles guerres de libération nationale se produiront encore nécessairement. Ce sont ces contradictions et ces luttes inévitables qui décident du rôle de force principale que le tiers monde est appelé à jouer, pour une longue période, dans le combat contre l'impérialisme et l'hégémonisme.

En troisième lieu, les pays et les peuples du tiers monde ont considérablement élevé leur conscience politique et renforcé leur unité dans la lutte. Au cours des trente années et plus qui se sont écoulées depuis la Seconde guerre mondiale, de nombreux pays d'Asie, d'Afrique, d'Amérique latine et d'autres régions ont compris graduellement, à travers de longues et âpres luttes contre l'impérialisme, cette grande vérité: les pays faibles sont à même de vaincre les pays forts, les petits pays de vaincre les grands pays; cela signifie pour l'ensemble du tiers monde une grande émancipation sur le plan moral, un grand bond en avant sur le plan politique.
Dans sa célèbre déclaration du 20 mai 1970, le président Mao a indiqué: "Des faits innombrables prouvent qu'une cause juste bénéficie toujours d'un large soutien, tandis qu'une cause injuste en trouve peu. Un pays faible est à même de vaincre un pays fort, et un petit pays, de vaincre un grand pays. Le peuple d'un petit pays triomphera à coup sûr de l'agression d'un grand pays, s'il ose se dresser pour la lutte, recourir aux armes et prendre en main le destin de son pays. C'est là une loi de l'Histoire."

Ces paroles du président Mao constituent à la fois un bilan scientifique de l'expérience essentielle acquise par les nations opprimées au cours de plusieurs décennies de lutte anti-impérialiste et un immense encouragement pour tous les peuples du tiers monde. Aujourd'hui, à parler de la tendance fondamentale de l'histoire mondiale, ce ne sont plus les pays et les peuples du tiers monde qui ont peur de l'impérialisme et de l'hégémonisme, mais ces derniers qui craignent les pays et les peuples du tiers monde.

Avant la Seconde guerre mondiale, la lutte anti-impérialiste des nations opprimées ne pouvait guère bénéficier d'une solidarité internationale conséquente et énergique. Or, la situation est maintenant différente. Le soutien que s'accordent mutuellement les pays du tiers monde, qui englobe les pays socialistes, et le soutien que s'accordent mutuellement les différentes forces en lutte contre l'agression, y compris le prolétariat international, permettent aux pays et aux peuples du tiers monde de jouer plus efficacement encore leur rôle de force principale dans la lutte contre l'impérialisme et l'hégémonisme.
Les pays indépendants du tiers monde utilisent le pouvoir d'Etat qu'ils détiennent pour s'assurer des moyens d'action plus nombreux et un terrain de manœuvre plus vaste que par le passé, ce qui leur permet de renforcer graduellement leur coopération et d'entreprendre des actions concertées dans la lutte commune.
Les pays du tiers monde ont transformé bon nombre des principales tribunes internationales en de solennels tribunaux où les superpuissances impérialistes sont mises en accusation.
Ces pays du tiers monde ont fondé de nombreuses organisations internationales régionales ou sectorielles, et se sont unis dans la lutte pour défendre leurs droits et intérêts communs.
Le mouvement non-aligné, auquel ont adhéré beaucoup de pays, est d'ores et déjà devenu une importante force mondiale qu'on ne saurait négliger dans la coordination des intérêts des différents pays comme dans le combat commun contre l'hégémonisme. un renforcement continuel de l'action solidaire donne à la lutte des pays du tiers monde contre l'hégémonisme une plus vaste envergure, la porte à un stade plus élevé et lui assure une efficacité manifeste.
Ainsi, par exemple, la lutte déclenchée par les pays d'Amérique latine contre l'hégémonisme maritime des superpuissances, celle des pays arabes et des autres pays exportateurs de pétrole du tiers monde en vue de sauvegarder leurs droits et intérêts dans ce domaine ainsi que, celle des autres pays producteurs de matières premières, toutes ces luttes ont infligé à l'impérialisme et à l'hégémonisme de graves défaites auxquelles ils ne s'attendaient pas.
Que les pays d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine, qui ont toujours été méprisés, fassent preuve de tant d'audace dans la maîtrise de leur destin et dans la récupération de leurs droits, c'est là une chose qui aurait été inconcevable avant la Seconde guerre mondiale.

En quatrième lieu, les 120 et quelques pays du tiers monde sont disséminés dans une très vaste zone comprenant l'Asie, l'Afrique, l'Amérique latine et l'Océanie; à considérer la situation globale, les pays impérialistes y disposent de forces de répression limitées et leurs intérêts sont constamment en conflit.
Tout cela offre des conditions favorables au développement et à l'accroissement, durant une période prolongée, des forces révolutionnaires anti-impérialistes du tiers monde. L'Europe, point clé de la rivalité entre les deux superpuissances -l'Union soviétique et les Etats-Unis -, attire et retient le gros de leurs forces.
Leur contrôle sur de nombreux pays du tiers monde ne peut donc être très rigoureux et elles sont souvent incapables de faire face à tous les côtés à la fois. Ayant élevé leur conscience politique et resserré leurs rangs au cours des longues années de luttes de l'après-guerre, les pays et les peuples du tiers monde ont commencé en toute connaissance de cause à tirer parti des points faibles de l'ennemi, à exploiter les contradictions entre les deux superpuissances et les pays du second monde, et entre les deux superpuissances elles-mêmes. Ils ont fait valoir leurs points forts, surmonté de multiples obstacles et imprimé un élan ininterrompu au mouvement révolutionnaire anti-impérialiste et anti-hégémoniste.

Le mouvement ouvrier des premier et second mondes et la lutte anti-impérialiste du tiers monde se soutiennent mutuellement.
La classe ouvrière et les masses révolutionnaires des pays capitalistes développés ont maintes fois remporté des victoires éclatantes dans leurs luttes héroïques; elles ont infligé des coups cuisants à l'impérialisme et au social-impérialisme et apporté un soutien vigoureux à la lutte des peuples contre l'impérialisme et l'hégémonisme.
A mesure que se développera la situation, elles imprimeront un nouvel essor à leur mouvement révolutionnaire et continueront d'accroître leurs forces dans la lutte contre l'offensive du capital monopoleur, pour leurs propres droits économiques et politiques et ceux des autres couches de la population, contre la politique d'agression de la classe dominante et pour soutenir la lutte anti-impérialiste et anti-hégémoniste du tiers monde.

Cependant, du fait de la trahison de la clique dominante de l'U.R.S.S., du déferlement du courant idéologique révisionniste et de la division de la classe ouvrière, le mouvement ouvrier révolutionnaire dans les pays capitalistes développés se trouve provisoirement, en général, au stade de la réorganisation des rangs et de l'accumulation des forces, et dans ces pays, il n'existe pas, pour le moment, une situation révolutionnaire où la prise du pouvoir serait imminente. Dans ces conditions, plus les pays et peuples du tiers monde jouent activement leur rôle en tant que force principale dans la lutte contre l'impérialisme et l'hégémonisme; mieux s'affirme l'importance du soutien et de l'impulsion qu'ils donnent au mouvement ouvrier des pays développés.

Affirmer que le tiers monde constitue la force principale dans la lutte contre l'impérialisme et l'hégémonisme, cela signifie-t-il diminuer les responsabilités et le rôle du prolétariat international dans cette lutte ?

En tant que composante importante du mouvement socialiste prolétarien mondial, la lutte contre les deux superpuissances revêt une âpreté et une complexité toutes particulières. Le prolétariat des différents pays doit bien étudier et diffuser le marxisme-léninisme; jouer, dans cette lutte, un rôle d'avant-garde ayant force d'exemple; remplir les obligations internationalistes qui lui incombent; soutenir et aider de toutes ses forces la lutte des peuples contre l'impérialisme et l'hégémonisme; tout cela en vue de faire progresser cette lutte dans la voie juste, et ce, jusqu'à la victoire finale.

Par conséquent, que le tiers monde soit devenu la force principale contre l'impérialisme et l'hégémonisme ne diminue en rien les responsabilités et le rôle du prolétariat international dans cette lutte.
Lorsque Lénine avait fondé l'Armée rouge des ouvriers et paysans, les paysans pauvres en constituaient l'élément principal, cela avait-il diminué les responsabilités, du prolétariat russe à l'égard de cette armée ?
Et lorsque Staline faisait remarquer que le fondement et l'essence du problème national résident dans le problème paysan, que "la paysannerie représente l'armée fondamentale du mouvement national" ,(49) aurait-il oublié la position que le prolétariat occupe au sein de ce mouvement ?
Lorsque le président Mao soulignait que les paysans pauvres chinois constituent "l'allié naturel et le plus sûr du prolétariat, l'armée principale de la révolution chinoise" ,(50) n'aurait-il pas affirmé en même temps le rôle du prolétariat chinois dans l'ensemble de la cause révolutionnaire ?

Si, dans les conditions historiques actuelles, on cherche, sous prétexte; de la position dirigeante du prolétariat international, à former on ne sait quel centre de commandement afin de lancer des ordres aux peuples dans leur lutte révolutionnaire anti-impérialiste, ou même de subordonner cette lutte aux intérêts égoïstes d'un pays donné, la pratique a déjà prouvé maintes fois que cela ne peut que porter atteinte à cette lutte et la saper, que c'est aller à l'encontre des intérêts du prolétariat international. Et quand les sociaux-impérialistes prétendent présenter l'organisation d'une intervention armée et l'invasion d'un pays par des mercenaires comme "l'accomplissement d'un devoir internationaliste prolétarien ", ils se livrent à la ignoble démagogie qui soit, et cela ne pourra que les conduire à un échec désastreux.

Affirmer que le tiers monde constitue la force principale dans la lutte contre l'impérialisme et l'hégémonisme, cela veut-il dire qu'il n'existe pas telle ou telle différence entre les divers pays du tiers monde quant à leurs conditions sociales et politiques et à leur comportement dans les luttes internationales ?
Comme ces pays ont des régimes sociaux et politiques différents, que leur niveau de développement économique est inégal et que leur situation politique change constamment, l'attitude des autorités de ces pays à l'égard de l'impérialisme et des superpuissances ou à l'égard du peuple présente souvent des différences.
Par suite de causes historiques, et tout particulièrement du fait que l'impérialisme et le social-impérialisme se sont employés à semer la discorde, il subsiste tel ou tel différend entre certains pays du tiers monde, et il y a même eu des conflits armés.

Mais considérés dans leur ensemble, la plupart d'entre eux veulent s'opposer à l'impérialisme et à l'hégémonisme. Il existe naturellement au sein des pays du tiers monde des luttes entre différentes forces politiques. Parmi ces forces figurent des révolutionnaires fermement décidés à mener jusqu'au bout la révolution nationale et démocratique, ainsi que des progressistes et des éléments intermédiaires de toutes catégories; il y a, aussi une minorité de réactionnaires et même des agents de l'impérialisme ou du social-impérialisme.
De tels phénomènes sont inévitables tant qu'existeront les classes, tant qu'existeront le prolétariat, la paysannerie, la petite bourgeoisie, tant qu'existeront les différentes catégories de bourgeoisie, de propriétaires fonciers ainsi que les autres classes exploiteuses. Mais pour complexe qu'elle soit, cette situation n'éclipse pas ce fait essentiel que le tiers monde constitue la force principale dans la lutte contre l'impérialisme et l'hégémonisme.
En envisageant un problème, nous devons d'abord en saisir l'essence et l'aspect principal, et observer les résultats effectifs dans la balance générale. Quelles que soient les différences de conditions politiques entre les pays du tiers monde, elles ne changeront rien à la contradiction fondamentale qui oppose l'impérialisme et l'hégémonisme aux pays et peuples du tiers monde, ni à ce courant irrésistible de l'Histoire:
les pays veulent l'indépendance, les nations veulent la libération, les peuples veulent la révolution. A en juger par le comportement objectif et la tendance générale des nations opprimées d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine au cours de plus de trente ans de lutte politique internationale, ces nations sont foncièrement et essentiellement :révolutionnaires, progressistes; il est incontestable qu'elles constituent la force principale dans la lutte mondiale contre l'impérialisme et l'hégémonisme.

La Chine socialiste fait partie du tiers monde. Le président Mao a indiqué: "La Chine fait partie du tiers monde, car sur les plans politique, économique et autres, il n'y a pas de comparaison possible entre elle et les pays riches ou puissants; elle ne peut se ranger que du côté des pays relativement pauvres." (51).
Longtemps victime de l'oppression de l'impérialisme, la Chine amené une longue lutte anti-impérialiste; aujourd'hui, elle a instauré le régime socialiste, mais elle demeure un pays en développement tout comme les autres pays du tiers monde, et doit faire face à la tâche de soutenir une longue et ferme lutte, contre les superpuissances impérialistes. Un même passé, un même combat, des intérêts qui étaient, sont et seront pendant longtemps communs, tout cela détermine l'appartenance de la Chine au tiers monde.

En proclamant qu'elle fait partie du tiers monde, la Chine a montré justement qu'elle suit fidèlement la voie socialiste et maintient les principes léninistes.
Quand Lénine plaçait la Russie dans la même catégorie que les colonies et les nations opprimées, avait-il oublié que la Russie d'alors était déjà un Etat socialiste ? Pourrait-on affirmer que Lénine avait ainsi détourné l'orientation socialiste de son pays ? Non, bien au contraire.
La position de Lénine correspondait entièrement aux intérêts de la cause du prolétariat international et maintenait la véritable orientation socialiste de la Russie. Aujourd'hui, la Chine et les autres pays socialistes se tiennent du côté des autres pays du tiers monde, ils se soutiennent, s'entraident et avancent côte à côte dans la lutte contre l'impérialisme et l'hégémonisme. Ce faisant, ils ont affirmé leur fidélité à la grande idée de Lénine et en ont assuré le rayonnement.

Le président Mao nous a recommandé à maintes reprises: "Dans les relations internationales, nous autres Chinois, nous devons liquider le chauvinisme de grande puissance, résolument, radicalement, intégralement, totalement" ,(52) "Il faut traiter sur un pied d'égalité tous les petits pays étrangers et ne pas avoir de morgue" ,(53) "ne jamais prétendre à l'hégémonie" .(54)
Ce sont là des impératifs absolus du régime socialiste de la Chine comme de la ligne révolutionnaire prolétarienne du président Mao.
A l'heure actuelle, la Chine est un pays en voie de développement; elle appartient au tiers monde et se tient aux côtés des nations opprimées.
Dans l'avenir, lorsque, avec une économie développée, elle sera devenue un puissant pays socialiste, elle n'en fera pas moins partie du tiers monde et se tiendra toujours aux côtés des nations opprimées.
A la session extraordinaire de l'Assemblée générale des Nations Unies, le camarade Teng Siao-ping avait solennellement proclamé, le 10 avril 1974, au nom du gouvernement et du peuple de Chine: "Si la Chine venait un jour à changer de nature et devenait une superpuissance, se conduisant elle aussi en despote dans le monde et se livrant partout aux vexations, à l'agression et à l'exploitation, alors les peuples du monde seraient en droit de lui coller l'étiquette de social-impérialisme, de dénoncer ce social-impérialisme, de le stigmatiser et, de concert avec le peuple chinois, de l'abattre."
Peut-on trouver, demanderions-nous, dans le monde actuel d'autres grands pays qui oseraient faire une déclaration aussi loyale ?


Edité le 22-02-2015 à 23:33:11 par Xuan


Xuan
LA THÉORIE DU PRÉSIDENT MAO
SUR LA DIVISION EN TROIS MONDES,
IMPORTANTE CONTRIBUTION
AU MARXISME-LÉNINISME


Rédaction du Renmin Ribao (1er novembre 1977)
Editions en langues étrangères
PÉKIN


Sommaire :

1 - La division en trois mondes, une thèse scientifique marxiste sur la situation mondiale actuelle

2 - Les deux superpuissances, l'Union soviétique et les Etats-Unis, sont les ennemis communs des peuples du monde, et l'Union soviétique constitue le plus dangereux foyer de guerre mondiale

3 - Les pays et peuples du tiers monde constituent la force principale dans la lutte contre l'impérialisme, le colonialisme et l'hégémonisme

4 - Le second monde est une force susceptible d'être ralliée dans la lutte contre l'hégémonisme

5 - Constituer le front uni international le plus large pour venir à bout de l'hégémonisme et de la politique de guerre des superpuissances

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Plus d'un an s'est écoulé depuis la disparition du président Mao Tsétoung, notre grand dirigeant et éducateur. Le président Mao nous a quittés, mais il nous a légué un héritage des plus riches et des plus précieux. La pensée-maotsétoung toujours victorieuse éclairera à jamais le chemin de notre combat dans la continuation de la révolution.

Tout au long de sa vie pleine de grandeur et tout entière consacrée à la révolution, le président Mao a continué, sauvegardé et développé le marxisme-léninisme sur le plan théorique comme dans la pratique, apportant une contribution immortelle tant à la révolution chinoise qu'à la révolution mondiale.

Le président Mao a conduit le peuple chinois à la victoire dans la révolution contre l'impérialisme, le féodalisme et le capitalisme bureaucratique, et fondé la République populaire de Chine, Etat socialiste, ce qui a changé radicalement la situation en Orient et dans le monde. Au cours des différentes périodes de la révolution chinoise menée sous sa direction, il a résolu correctement une série de problèmes fondamentaux, notamment celui de la prise du pouvoir en suivant la voie de la lutte armée et de l'encerclement des villes à partir de la campagne; celui de l'instauration de la dictature du prolétariat et du passage à la révolution socialiste grâce à la victoire de la révolution de démocratie nouvelle dans tout le pays; celui de la promotion du socialisme et de la prévention de la restauration du capitalisme par la continuation de la révolution sous la dictature du prolétariat. Dans une période et des circonstances nouvelles, il a accumulé une riche expérience pour ce qui est de la révolution comme de l'édification et en a dressé le bilan, développant considérablement le marxisme-léninisme sur le plan théorique. Cela constitue un précieux patrimoine pour le peuple chinois, comme pour le prolétariat international et le peuple révolutionnaire du monde entier.

Toujours fidèle à l'internationalisme prolétarien, le président Mao a défini pour notre pays la ligne, les principes et les mesures politiques à suivre dans les affaires extérieures, et il en a dirigé l'application. Le président Mao nous a enseigné qu'il faut renforcer notre union avec les pays socialistes, avec le prolétariat, les peuples et nations opprimés du monde entier, et soutenir fermement les luttes révolutionnaires des peuples; appliquer les cinq principes de la coexistence pacifique dans le développement de nos relations avec les autres pays; poursuivre avec persévérance la lutte contre la politique d'agression et de guerre, pratiquée par l'impérialisme et le social-impérialisme, et contre l'hégémonisme des superpuissances; combattre toute manifestation de chauvinisme de grande puissance dans nos relations internationales et ne jamais prétendre à l'hégémonie. Le camarade Chou En-laï, proche compagnon d'armes du président Mao, a, pendant de longues années, appliqué fermement et remarquablement la ligne révolutionnaire du président Mao pour les affaires étrangères. A l'exemple du respecté et bien-aimé premier ministre Chou En-laï, le peuple chinois suivra toujours fidèlement ces enseignements du président Mao.

En unissant la vérité universelle du marxisme-léninisme avec la pratique concrète de la révolution mondiale, le président Mao a analysé de façon scientifique la situation internationale à chaque période donnée, formulé une série de thèses clairvoyantes; il a ainsi imprimé un prodigieux essor à la cause révolutionnaire du prolétariat et à la cause de l'émancipation des nations opprimées du monde entier.

Avec la force de caractère propre à un révolutionnaire prolétarien, le président Mao a déclenché, dans le mouvement communiste international, la grande lutte pour critiquer le révisionnisme moderne ayant pour centre la clique des renégats révisionnistes soviétiques, contribuant ainsi à unir le prolétariat des divers pays dans la marche en avant qu'il poursuit sous le drapeau de combat du marxisme-léninisme.

Tandis que les deux superpuissances -l'Union soviétique et les Etats-Unis se disputent avec acharnement l'hégémonie à travers le monde et préparent activement une nouvelle guerre, le président Mao a formulé la théorie sur la division en trois mondes; celle-ci constitue pour le prolétariat international, les pays socialistes et les nations opprimées une puissante arme idéologique qui leur permet de s'unir étroitement et de former le front uni le plus large dans la lutte contre les deux superpuissances et contre leur politique de guerre, en vue de faire progresser la révolution mondiale.

Le président Mao est le plus grand marxiste de notre temps. Tout comme Lénine, il fut le grand éducateur du prolétariat international, des peuples et nations opprimés. Inestimable est sa contribution au développement de l'Histoire de l'humanité.

Le présent article se propose de traiter de la théorie du président Mao sur la division en trois mondes et de son importance profonde et durable pour la lutte révolutionnaire des peuples du monde.

1 - La division en trois mondes, une thèse scientifique
marxiste sur la situation mondiale actuelle


La théorie du président Mao sur la division en trois mondes constitue un bilan scientifique de la réalité objective de la lutte de classes qui se déroule actuellement à l'échelle mondiale. Elle reprend, sauvegarde et développe les principes fondamentaux du marxisme-léninisme.

Le président Mao a déclaré, en février 1974, lors d'un entretien avec un dirigeant d'un pays du tiers monde: "A mon avis, les Etats-Unis et l'Union soviétique constituent le premier monde. Les forces intermédiaires, telles que le Japon, l'Europe et le Canada, forment le second monde. Quant à nous, nous sommes du tiers monde." "Le tiers monde a une population fort nombreuse. Toute l'Asie, à l'exception du Japon, fait partie du tiers monde. L'ensemble de l'Afrique appartient au tiers monde, l'Amérique latine aussi."

Une telle division est fondée sur la théorie de Lénine selon laquelle notre époque est celle de l'impérialisme et de la révolution prolétarienne; sur la théorie suivant laquelle l'impérialisme se développe d'une façon inégale et les Etats impérialistes recourent inévitablement à la guerre pour procéder à un nouveau partage du monde; sur la théorie d'après laquelle, le monde étant divisé en nations qui oppriment et nations opprimées du fait de l'existence de l'impérialisme, le prolétariat international doit lutter aux côtés de ces dernières. C'est une thèse scientifique qui se. dégage de l'analyse de l'évolution des contradictions fondamentales du monde contemporain.

Pour comprendre correctement la théorie du président Mao sur la division en trois mondes, nous devons envisager les phénomènes politiques internationaux d'aujourd'hui à la lumière du matérialisme dialectique, partir dés réalités concrètes et non de notions abstraites, et, comme Lénine et Staline l'avaient indiqué lorsqu'ils parlaient du rapport entre la question nationale et les problèmes internationaux, apprécier ces phénomènes "à l'échelle mondiale -et non pas isolément",(l) "non du point de vue de la démocratie formelle, mais du point de vue de leurs résultats effectifs dans la balance générale de la lutte contre l'impérialisme" .(2)

En apparence, la division en trois mondes que le président Mao a formulée ne concerne que les relations actuelles entre Etats, entre nations, mais dans le fond, elle touche précisément au problème clé de la lutte de classes qui se déroule à présent à l'échelle mondiale. La lutte nationale est, en dernière analyse, une lutte de classes.(3) Il en est de même des relations entre Etats. Les relations entre Etats, entre nations, qui reposent sur les rapports de classes, sont à la fois très complexes et mutuellement imbriquées. Si l'on examine les problèmes dans l'abstrait et de façon isolée en recourant à une méthode idéaliste et métaphysique, au lieu de partir de la lutte de classes sur le plan international dans son ensemble, de soumettre les problèmes concrets à une analyse concrète en liaison avec le temps, le lieu et les conditions donnés, il sera impossible de porter un jugement correct sur les phénomènes politiques internationaux et d'établir une classification correcte des forces politiques mondiales.

Les marxistes-léninistes se tiendront toujours sur la position du prolétariat international, défendront avec persévérance l'intérêt général des peuples révolutionnaires du monde dans la lutte de classes sur le plan international et maintiendront sans défaillance leur programme maximum qui est de substituer le communisme au capitalisme. Cependant, cette lutte se poursuit dans des conditions très complexes, sujettes à d'innombrables changements. La bourgeoisie internationale n'a jamais formé ni ne saurait former un bloc monolithique, et de son côté, le mouvement ouvrier international, sous l'influence des classes qui lui sont étrangères, a connu des scissions successives. En menant sa lutte sur le plan international, le prolétariat doit, en fonction des nécessités et des possibilités des différentes périodes historiques, s'unir avec tous ceux qui sont susceptibles d'être unis, ce qui lui permettra de développer les forces progressistes, gagner les forces intermédiaires et isoler les forces des jusqu'au-boutistes.(4) Par conséquent, on ne pourra jamais fixer une formule immuable pour la classification des forces politiques mondiales {c'est-à-dire la détermination des rapports entre nos ennemis, nos amis et nous dans la lutte de classes sur le plan international).

Après l'apparition d'un Etat socialiste dans le monde, Lénine a déclaré, en 1921, à propos des diplomaties bourgeoise et prolétarienne: "Il existe aujourd'hui deux mondes: l'ancien, le capitalisme... et le monde nouveau, grandissant..."(5) Staline a dit en 1919: "Le monde s'est scindé nettement et sans retour en deux camps: celui de l'impérialisme et celui du socialisme." (6)
Certes, ces thèses reflétaient la nouvelle contradiction fondamentale, apparue dans le monde à la suite de la Révolution d'Octobre. Mais Lénine et Staline n'avaient jamais estimé qu'il ne pouvait y avoir d'autres contradictions fondamentales dans le monde et qu'il était impossible de délimiter autrement les forces politiques mondiales.
Par exemple, dans son rapport sur les questions nationales et coloniales au Ile Congrès de l'Internationale communiste tenu en 1920, Lénine a dit: "Le trait caractéristique de l'impérialisme est que le monde entier... se divise actuellement en un grand nombre de peuples opprimés et un nombre infime de peuples oppresseurs, qui disposent de richesses colossales et d'une force militaire puissante." (7)
En 1924, lorsqu'il traitait de la question nationale dans son oeuvre Des principes du léninisme, Staline aussi indiqua: "Le monde est divisé en deux camps: le camp d'une petite poignée de nations civilisées qui détiennent le capital financier et exploitent l'immense majorité de la population du globe, et le camp des peuples opprimés et exploités des colonies et des pays dépendants qui forment cette majorité." (8)
Ces thèses reflétaient précisément l'autre contradiction fondamentale qui existait dans le monde. Ces deux classifications, établies par Lénine et Staline, sont justes l'une comme l'autre, la seule différence, c'est qu'ils n'envisageaient pas la question sous le même angle. Quand s'imposait une délimitation concrète de toutes les forces politiques mondiales d'une période donnée, Lénine et Staline procédaient toujours à un examen d'ensemble des diverses contradictions fondamentales du monde.

Le passage du capitalisme au socialisme, à l'échelle mondiale, est un long processus plein de détours, jalonné de luttes innombrables et complexes. Et, tout au long de ce processus, la composition des forces politiques mondiales varie d'une étape à l'autre.

C'est en fonction de la réalité objective de la lutte de classes dans le monde que le prolétariat procède à la classification des forces politiques mondiales et détermine la stratégie et la tactique à suivre dans la lutte de classes. Pour aider à comprendre la théorie de la division en trois mondes, il ne serait pas superflu d'évoquer ici certains faits historiques nous montrant comment Marx, Engels, Lénine, Staline et le président Mao procédaient à la classification des forces politiques du monde.

Marx et Engels partaient toujours de la situation générale en Europe et dans le monde lorsqu'ils examinaient les problèmes de la lutte de classes dans les divers pays, bien que leur activité révolutionnaire se poursuivit surtout en Europe occidentale. Pour la première fois dans l'Histoire, ils lancèrent ce grand appel: "Prolétaires de tous les pays, unissez-vous !" et firent remarquer en même temps que la cause du prolétariat international est inséparablement liée à la lutte de libération des nations opprimées.
Engels disait: "Une nation ne peut pas devenir libre tout en continuant d'opprimer d'autres nations. La libération de l'Allemagne ne peut donc pas être réalisée sans que l'on libère la Pologne de l'oppression allemande." (9)
Marx, de son côté, indiquait: "Des années d'étude de la question irlandaise m'ont fait conclure que le coup décisif contre les classes au pouvoir d'Angleterre (décisif pour le mouvement ouvrier du monde entier) ne pourra être porté qu'en Irlande et non en Angleterre." (10)
Marx et Engels accordaient une très grande importance non seulement à la lutte pour l'indépendance des nations européennes comme la Pologne et l'Irlande, mais aussi à celles de la Chine et de l'Inde, pays se trouvant bien loin de l'Europe.
C'est toujours en partant du point de vue de l'intérêt global du prolétariat international qu'ils envisageaient un mouvement d'indépendance nationale donné et les diverses forces politiques.
Citons, à titre d'exemple, ce qu'a dit Lénine à ce sujet: "Marx était pour l'indépendance de la Pologne du point de vue des intérêts de la démocratie européenne dans sa lutte contre les forces et l'influence- on peut dire: contre la toute-puissance et l'influence réactionnaire prédominante -du tsarisme." (11)
D'après Engels, c'est à Marx que revient le mérite d'avoir été le premier à montrer, en 1848 et plus d'une fois par la suite, qu'étant donné que l'Empire des tsars constituait la principale position fortifiée de la réaction européenne, qu'il nourrissait toujours des ambitions expansionnistes vis-à-vis de l'Europe et que son but était de rendre impossible la victoire du prolétariat européen, "cette situation entraînait, pour les partis ouvriers de l'Europe occidentale, la nécessité de mener une guerre implacable contre le tsarisme." (12)
Jusque dans les dernières années de leur vie, Marx et Engels persistaient à considérer la fermeté dans la résistance à la politique d'agression de l'Empire des tsars comme le critère permettant de délimiter les forces politiques en Europe et de décider si tel ou tel mouvement national européen devait bénéficier du soutien du prolétariat international. De toute évidence, loin d'avoir oublié la lutte de classes sur le plan international, Marx et Engels avaient précisément en vue l'intérêt fondamental du prolétariat dans cette lutte.

Que doit-on apprendre ici de Marx et d'Engels ? Au moins deux choses: Premièrement, il nous faut, à leur exemple, saluer chaleureusement le grand essor du mouvement révolutionnaire national qui entraîne toutes les nations opprimées et ébranle le monde entier, et le considérer comme une importante condition préalable et la garantie sûre de la victoire du prolétariat international; deuxièmement, nous devons, toujours à l'exemple de Marx et d'Engels, suivre de près les contradictions existant entre les pays capitalistes, discerner l'ennemi principal du mouvement ouvrier international et lutter résolument contre les bastions principaux des forces réactionnaires du monde actuel, le social-impérialisme soviétique et l'impérialisme américain.

Lénine indiqua, pour la première fois dans l'Histoire, que le monde était entré dans l'époque de l'impérialisme et de la révolution prolétarienne, et fonda le premier Etat socialiste de dictature du prolétariat; il fut le premier à considérer la lutte des nations opprimées contre l'impérialisme comme une partie composante du mouvement socialiste du prolétariat mondial, et formula le principe stratégique "Prolétaires du monde entier et nations opprimées, unissez-vous !"
Dans l'article "Les Destinées historiques de la doctrine de Karl Marx" , Lénine écrivait en 1913: "Les opportunistes n'avaient pas encore fini de glorifier la 'paix sociale' et la possibilité d'éviter les tempêtes sous la 'démocratie', que s'ouvrait en Asie une nouvelle source de grandes tempêtes mondiales. La révolution russe a été suivie des révolutions turque, persane, chinoise. Nous vivons aujourd'hui justement à l'époque de ces tempêtes et de leurs 'répercussions' en Europe." (13)
En 1916, à propos du rapport entre le mouvement révolutionnaire du prolétariat international et celui des nations opprimées, Lénine dit encore: "La révolution sociale ne peut se produire autrement que sous la forme d'une époque alliant la guerre civile du prolétariat contre la bourgeoisie dans les pays avancés à toute une série de mouvements démocratiques et révolutionnaires, y compris des mouvements de libération nationale, dans les nations non développées, retardataires et opprimées." (14)
Ces vues de Lénine sont encore valables aujourd'hui.

Après la Révolution d'Octobre et au lendemain de la Première guerre mondiale, Lénine présenta au IIe Congrès de l'Internationale communiste tenu en 1920 le "Rapport sur la situation internationale et les tâches fondamentales de l'Internationale communiste" dans lequel il classe de façon explicite en trois catégories les pays du monde qui totalisaient alors 1 milliard 750 millions d'habitants, et fait de cette classification le point de départ fondamental pour déterminer la stratégie et la tactique du prolétariat international. Il dit: "Cela nous donne, en ses traits généraux, le tableau du monde tel qu'il apparaît après la guerre impérialiste. Un milliard et quart d'hommes dans les colonies opprimées, les pays démembrés comme la Perse, la Turquie, la Chine, et les pays vaincus, réduits à l'état de colonies. (Lénine fait ici allusion à l'Empire austro-hongrois, à l'Allemagne et à la Bulgarie, ainsi qu'à la Russie des Soviets que la guerre a rejetée... dans une situation analogue à celle des colonies. -Note de la Rédaction) Un quart de milliard d'hommes, tout au plus, pour les pays qui se sont maintenus dans leur situation d'antan, mais qui sont tous tombés sous la dépendance économique de l'Amérique et qui, durant toute la guerre, furent sous sa dépendance militaire, car la guerre s'est étendue à tout l'univers et n'a permis à aucun pays de rester neutre en fait. Enfin, l'on compte encore un quart de milliard d'habitants, tout au plus, dans les pays (Lénine désigne ici notamment les Etats-Unis, le Japon et la Grande-Bretagne. -Note de la Rédaction) dont, bien entendu, seul le haut du panier, seuls les capitalistes ont profité du partage du globe... Je tiens à vous rappeler ce tableau du monde, car toutes les contradictions fondamentales du capitalisme, de l'impérialisme, qui mènent à la révolution, toutes les contradictions fondamentales du mouvement ouvrier qui ont amené la lutte acharnée contre la IIe Internationale, tout cela est lié au partage de la population du globe." (15)

Comme ces propos de Lénine sont justes ! On croirait que, dans la répartition des forces politiques du monde, c'est la réalité actuelle qu'il avait en vue. Il accordait une très grande importance aux contradictions entre les nations opprimées et les nations qui oppriment ainsi qu'à celles entre les Etats impérialistes, c'est pourquoi il a classé les divers pays du monde en trois catégories et cela en liaison étroite avec toutes les contradictions fondamentales du monde impérialiste et toutes celles au sein du mouvement ouvrier international.
Or, cette idée est diamétralement opposée à l'opportunisme de la IIe Internationale qui avait toujours méprisé la lutte des nations opprimées, c'est-à-dire au "socialisme bourgeois" .(16)
Dans ce rapport, Lénine ne classe pas simplement les pays en deux catégories: pays capitalistes et pays socialistes. Au contraire, il place chacun des pays du monde capitaliste dans une des trois catégories dont la première comprend les pays coloniaux et semi-coloniaux opprimés et les pays vaincus; la deuxième, les pays qui se sont maintenus dans leur situation d'antan; et la troisième, les pays vainqueurs qui ont profité du partage du globe; en même temps, il met la Russie socialiste dans la même catégorie que les nations et les pays opprimés. Lénine apprécie pleinement le rôle important d'une population forte d'un milliard et quart d'hommes dans la lutte révolutionnaire du monde contre l'impérialisme. "Il est impossible , a-t-il dit, qu'un milliard et quart d'hommes, représentant les 70 pour cent de la population du globe, vivent dans les conditions d'asservissement qu'entend leur imposer le capitalisme 'avancé' et civilisé." (17)
Evoquant peu avant sa mort la certitude de la victoire définitive du socialisme dans le monde entier, Lénine insistait toujours sur ce point de vue: "L'issue de la lutte dépend finalement de ce fait que la Russie, l'Inde, la Chine, etc., forment l'immense majorité de la population du globe. Et c'est justement cette majorité de la population qui, depuis quelques années, est entraînée avec une rapidité incroyable dans la lutte pour son affranchissement; à cet égard, il ne saurait y avoir une ombre de doute quant à l'issue finale de la lutte à l'échelle mondiale. Dans ce sens, la victoire définitive du socialisme est absolument et pleinement assurée." (18)
De toute évidence, à l'exception des sociaux-impérialistes soviétiques, traîtres achevés à la cause de Lénine, nul ne dira de ces propos, imprégnés de l'esprit. d'internationalisme prolétarien et débordant de confiance dans la victoire du mouvement communiste, qu'ils "rejettent le principe de classe" ou "prônent la géopolitique réactionnaire" (19), etc.
Que devons-nous apprendre de Lénine à ce sujet ? Au moins ceci: il nous faut, à son exemple, acclamer et soutenir le mouvement de libération des nations opprimées d'Asie, d'Afrique, d'Amérique latine et des autres régions, en le considérant comme une composante importante du mouvement révolutionnaire socialiste du prolétariat mondial; classer, sur la base des nouveaux rapports de classe à l'échelle internationale, les pays en trois nouvelles catégories et voir, dans la lutte commune du prolétariat international et des peuples du tiers monde qui représentent plus de 70 pour cent de la population globale, la garantie pleine et absolue de la victoire définitive du socialisme dans le monde.

Après la mort de Lénine, Staline a défendu le principe léniniste, suivant lequel le prolétariat doit s'unir avec les nations opprimées; de plus, il a indiqué que le mouvement de libération nationale doit englober toutes les forces qui sont contre l'agression impérialiste, sans distinction de classe et de points de vue politiques. Il donne cet exemple: Même si l'émir afghan défend la monarchie, et même si les leaders du mouvement de libération nationale égyptien appartiennent à la bourgeoisie et sont contre le socialisme, la lutte qu'ils mènent pour l'indépendance nationale de leur pays est objectivement révolutionnaire, car elle "affaiblit, désagrège et sape l'impérialisme" .(20)
Critiquant l'opposition trotskiste, Staline soulignait: "La déchéance de l'opposition, ici, est qu'elle rompt définitivement avec ce point de vue de Lénine et glisse vers celui de la IIe Internationale qui nie l'utilité qu'il y aurait à soutenir les guerres révolutionnaires des pays coloniaux contre l'impérialisme." (21)

Staline a plus d'une fois évoqué l'antagonisme entre le monde capitaliste et le monde socialiste, mais en établissant, à des périodes différentes, une classification concrète des forces politiques du monde, il s'est basé sur l'ensemble de la conjoncture résultant de l'évolution de la situation dans la lutte de classes sur le plan international. Dès 1927, au XVe Congrès du Parti communiste (bolchévik) de l'U.R.S.S., il a réparti comme suit les forces politiques mondiales d'alors: "Jugez-en vous-mêmes. Sur les 1 905 millions d'habitants du globe, 1134 millions vivent dans les colonies et les pays dépendants, 143 millions vivent en U.R.S.S., 264 millions dans des pays intermédiaires et 363 millions seulement dans les grands pays impérialistes qui oppriment les colonies et les pays dépendants." (22)
En mars 1939, au XVIIIe Congrès du parti communiste (bolchévik) de l'U.R.S.S., il a classé l'Allemagne, l'Italie et le Japon pays agresseurs, la Grande-Bretagne, la France et les Etats-Unis pays non agresseurs. Lorsque l'Allemagne hitlérienne eut déclenché en 1941 l'attaque contre l'U.R.S.S., Staline fit en sorte que celle-ci forme avec les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et d'autres pays le camp antifasciste, et il dit en 1942: "On peut dès maintenant tenir pour certain que dans le cours de la guerre imposée aux peuples par l'Allemagne hitlérienne, il s'est fait une délimitation radicale de forces, il s'est formé deux camps opposés, celui de la coalition italo-allemande et celui de la coalition anglo-soviéto-américaine." " Ainsi la logique des choses l'emporte sur toute autre logique." (23)

Il va de soi qu'il n'y a pas dans le monde actuel de nouvelles alliances italo-allemande et anglo-soviéto-américaine, mais qu'on a assisté à l'avènement des deux superpuissances -l'Union soviétique et les Etats-Unis- et du front uni des peuples du monde contre ces deux superpuissances. Ce que nous tenons à souligner ici, c'est qu'en procédant comme il l'avait fait, Staline n'avait nullement affecté l'existence de l'U.R.S.S. en tant qu'Etat socialiste, ni le développement de la lutte révolutionnaire du prolétariat international; bien au contraire, cela constituait la seule orientation juste permettant de sauvegarder les intérêts fondamentaux de cet Etat socialiste qu'était l'U.R.S.S. ainsi que ceux du prolétariat international. Pourrions-nous reprocher à Staline de ne pas s'être cantonné, sur ce point, dans la formule de l'antagonisme entre monde capitaliste et monde socialiste ? Pourrions-nous mettre en doute la grande signification de la classification des forces politiques mondiales de l'époque en camp fasciste et camp antifasciste ? La classification des forces politiques du monde devrait-elle obéir non pas à la logique des choses, mais à une certaine logique transcendant les événements ?

On peut rappeler à cet effet la thèse suivante de Staline dans l'ouvrage Les Problèmes économiques du socialisme en U.R.S.S., qu'il écrivit un an avant sa mort: "On dit que les contradictions entre capitalisme et socialisme sont plus fortes que celles existant entre les pays capitalistes. Théoriquement, c'est juste, bien sûr." "Et cependant, la Seconde guerre mondiale n'a pas commencé par la guerre contre l'U.R.S.S., mais par une guerre entre pays capitalistes." "Par conséquent, la lutte des pays capitalistes pour la possession des marchés et le désir de noyer leurs concurrents se sont pratiquement révélés plus forts que les contradictions entre le camp du capitalisme et celui du socialisme." Staline soulignait en outre que "l'inévitabilité des guerres entre pays capitalistes reste entière." (24)
Aujourd'hui, l'inévitabilité d'une guerre mondiale se manifeste principalement entre les Etats-Unis, pays capitaliste, et l'Union soviétique, pays où le capitalisme a été restauré. Il apparaît donc que le principe suivant lequel la logique des choses l'emporte sur toute autre logique n'est nullement dépassé.

On peut conclure de tout ceci que dans la classification des forces politiques du monde, les éducateurs révolutionnaires du prolétariat se sont toujours basés sur une analyse objective et approfondie de la situation générale de la lutte de classes sur le plan international aux diverses périodes, et non pas sur une quelconque formule figée. La classification des forces politiques mondiales d'aujourd'hui en trois mondes énoncée par le président Mao, le plus grand marxiste de notre temps, a été précisément le résultat historique de l'observation et de l'analyse de l'évolution des contradictions fondamentales du monde, qu'il a effectuées pendant de longues années en appliquant de manière créatrice le marxisme.

Dans La Démocratie nouvelle, écrit publié en 1940, le président Mao reprend, sauvegarde et développe la thèse de Lénine et de Staline suivant laquelle le mouvement de libération nationale des différents pays est devenu, avec la Première guerre mondiale, et plus particulièrement après la Révolution d'Octobre, une composante de la révolution mondiale socialiste prolétarienne. Il souligne en termes explicites: "Peu importe, chez les peuples opprimés, quelles classes, quels partis ou individus participent à la révolution, et peu importe qu'ils soient conscients ou non de ce que nous venons d'exposer, qu'ils le comprennent ou non, il suffit qu'ils s'opposent à l'impérialisme pour que leur révolution devienne une partie de la révolution mondiale socialiste prolétarienne et qu'ils en soient les alliés." (25)
Cette analyse du président Mao correspondait-elle à la réalité objective de la lutte de classes à l'échelle mondiale ? Il est bien évident que nul ne saurait le mettre en doute, car c'est précisément en partant de ce point de vue que le Parti communiste chinois forma, durant l'agression de l'impérialisme japonais contre la Chine, un front uni avec toutes les forces antijaponaises, y compris le Kuomintang de Tchiang Kaï-chek, ce qui lui permit de remporter la victoire dans la Guerre de Résistance contre le Japon; et c'est en partant du même point de vue qu'après la guerre, il s'unit avec toutes les forces démocratiques anti-impérialistes qu'il pouvait gagner à lui pour renverser la domination des réactionnaires du Kuomintang et fonder la République populaire de Chine, Etat de dictature du prolétariat.

Après la Seconde guerre mondiale, l'impérialisme américain lança sans arrêt des clameurs antisoviétiques.

Le président Mao mit en lumière, avec une sagacité extraordinaire, leur signification essentielle. Il souligna : "Une zone très vaste englobant de nombreux pays capitalistes, coloniaux et semi-coloniaux en Europe, en Asie et en Afrique sépare les Etats-Unis de l'Union soviétique." " A l'heure actuelle, le slogan d'une guerre contre l'Union soviétique lancé par les Etats-Unis signifie en fait l'oppression du peuple américain et l'expansion des forces agressives des Etats-Unis dans le monde capitaliste." (26) Il appela le peuple américain et tous les pays et peuples menacés par l'agression américaine à s'unir pour faire front aux assauts des réactionnaires des Etats-Unis et de leurs laquais. Cette analyse du président Mao répondait-elle à la réalité objective de la lutte de classes qui se déroulait alors dans le monde ? Il est bien évident que nul ne saurait le mettre en doute. Car elle a été confirmée par des faits historiques très nombreux à l'époque même et aussi par la suite.

L'affaire du Canal de Suez en 1956 a révélé l'exacerbation des contradictions entre les pays impérialistes. Le président Mao indiqua alors: "Cette affaire permet de voir où se trouve le point clé de la lutte dans le monde d'aujourd'hui. Certes, les contradictions entre les pays impérialistes et les pays socialistes sont très aiguës, mais actuellement les pays impérialistes se disputent des territoires sous prétexte de s'opposer au communisme.... Là-bas, il y a deux types de contradictions et trois forces qui sont en conflit. Voyons d'abord les deux types de contradictions: celles qui existent entre les pays impérialistes, c'est-à-dire entre les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ou entre les Etats-Unis et la France; et celles qui opposent l'impérialisme aux nations opprimées. Passons ensuite aux trois forces: la première, ce sont les Etats-Unis, le pays impérialiste le plus puissant; en second lieu, il y a la Grande-Bretagne et la France, pays impérialistes de deuxième ordre; et troisièmement, les nations opprimées." (27)

Cette, analyse du président Mao était-elle conforme à la réalité objective de la lutte de classes qui se déroulait alors dans le monde ? Ici encore, il est bien évident que nul ne saurait le mettre en doute, étant donné qu'elle a été confirmée par de très nombreux faits historiques à l'époque même et aussi par la suite.

On constatera sans peine que l'analyse que le président Mao donne ici des trois forces constitue précisément le prélude de sa théorie ultérieure sur la division en trois mondes. La différence entre les deux est due principalement au fait qu'à l'époque il existait encore tant bien que mal un camp socialiste. Par la suite, la clique Khrouchtchev-Brejnev ayant complètement trahi la cause du communisme, l'Union soviétique a été le théâtre d'une restauration du capitalisme et a dégénéré en pays social-impérialiste. La Chine et certains autres pays demeuraient des Etats socialistes, mais le camp socialiste n'existait plus; et d'ailleurs, les conditions historiques n'ont pas rendu nécessaire la reconstitution d'un camp socialiste. En outre, de nombreux pays du camp impérialiste n'obéissaient plus aux ordres des Etats-Unis et allaient jusqu'à leur tenir tête ouvertement. A l'issue d'une âpre lutte, la majorité écrasante des pays coloniaux et semi-coloniaux d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine ont successivement proclamé leur indépendance. A la suite de grands bouleversements, de profondes divisions et de vastes regroupements, les différentes forces politiques du monde se trouvaient déjà en présence d'une situation historique nouvelle.

Dans les années 60, la clique dominante de l'Union soviétique a trahi irrémédiablement le socialisme; toutefois, l'impérialisme américain est resté, pendant un certain temps, l'ennemi N° 1 des peuples du monde. Et ce n'est qu'après une série d'événements graves que l'Union soviétique est devenue non seulement une superpuissance impérialiste à l'égal des Etats-Unis et qui menace le monde, mais encore le plus dangereux foyer de guerre mondiale. La trahison de la clique dominante de l'Union soviétique a inévitablement provoqué, à des degrés divers, une scission et créé des difficultés temporaires au sein du mouvement ouvrier international et dans les rangs de la lutte révolutionnaire mondiale contre l'impérialisme.
Où se trouve l'issue ? Pourrait-on faire mine d'ignorer tous les événements qui se sont produits au cours de cette période, en estimant qu'il existe toujours un camp impérialiste et un camp socialiste et en considérant l'antagonisme entre eux comme la contradiction principale dans la politique mondiale ? Ou bien maintenir cette formule en se contentant d'exclure du camp socialiste l'Union soviétique et les pays sous sa dépendance et en estimant, par ailleurs, qu'à part les Etats socialistes, tous les autres pays forment une même masse-réactionnaire du monde capitaliste ? Il est bien évident que si l'on agissait de cette façon, on ne pourrait qu'empêcher les peuples de voir les faits tels qu'ils sont et, par conséquent, de discerner l'orientation correcte dans leur marche en avant. Puisqu'un changement énorme s'est opéré dans la situation internationale, que la force des peuples des différents pays grandit de jour en jour, et que les facteurs de la révolution ne cessent de s'accroître, le besoin se fait sentir de procéder à une nouvelle répartition des forces politiques du monde, afin d'établir, en fonction des nouveaux rapports entre nos ennemis, nos amis et nous, la nouvelle stratégie mondiale du prolétariat international et des peuples opprimés. La théorie de la division en trois mondes, formulée par le président Mao, répond justement à un tel besoin.

Selon cette théorie du président Mao, les deux superpuissances impérialistes, l'Union soviétique et les Etats-Unis, forment le premier monde; elles sont devenues les plus grands exploiteurs, oppresseurs et agresseurs internationaux et les ennemis communs des peuples du monde entier, leur rivalité conduira nécessairement à une nouvelle guerre mondiale. Leur rivalité en vue de l'hégémonie mondiale, la menace qu'elles font peser sur les peuples du monde entier et la résistance que ceux-ci leur opposent, tout cela se trouve d'ores et déjà au centre de la politique mondiale à l'heure actuelle.

Les pays socialistes, piliers du prolétariat international, et les nations opprimées, victimes de l'exploitation et de l'oppression les plus cruelles et représentant la grande majorité de la population du globe, forment le tiers monde; ils se tiennent aux premiers rangs dans la lutte contre les deux superpuissances, l'Union soviétique et les Etats-Unis, et constituent la force principale dans la lutte contre l'impérialisme et l'hégémonisme.

Quant aux pays développés qui se trouvent entre les deux, ils forment le second monde; ils oppriment et exploitent les nations opprimées tout en étant victimes de la mainmise et des vexations des superpuissances, des contradictions les opposent aussi bien au premier monde qu'au tiers monde, ils ont un double caractère; et ils représentent une force que celui-ci peut gagner ou rallier dans la lutte contre l'hégémonisme
.

Cette théorie donne un aperçu général de la conjoncture stratégique de la lutte de classes la plus importante de notre époque à l'échelle mondiale, lutte qui oppose les peuples du monde entier aux deux superpuissances -l'Union soviétique et les Etats-Unis.

Or, la lutte de classes qui se déroule à l'intérieur de chaque pays est, en fait, inséparablement liée à cette lutte de classes à l'échelle mondiale. Par conséquent, la division en trois mondes constitue un bilan achevé de l'analyse des contradictions fondamentales du monde d'aujourd'hui.
Cette thèse scientifique du président Mao a enrichi la théorie selon laquelle l'impérialisme se développe d'une façon inégale et les contradictions entre les Etats impérialistes aboutissent inévitablement à la guerre, elle a enrichi la théorie sur le social-impérialisme, la théorie selon laquelle la lutte des nations opprimées est une importante composante de la révolution socialiste du prolétariat mondial, la théorie selon laquelle le prolétariat international, les pays socialistes et les mouvements de libération nationale doivent se soutenir mutuellement, ainsi que la théorie sur la stratégie et les tactiques de la révolution prolétarienne. Ce sont là autant de contributions importantes au marxisme-léninisme.

Cette brillante théorie du président Mao a été l'objet des attaques pernicieuses des sociaux-impérialistes soviétiques, et cela n'a rien d'étonnant. On ne saurait s'attendre à ce qu'ils admettent que l'Union soviétique est devenue, sous leur domination, une superpuissance impérialiste et le plus dangereux foyer de guerre mondiale, pas plus qu'on ne peut attendre d'un renégat ou d'un agresseur qu'il se reconnaisse comme tel. Ils vilipendent rageusement la théorie de la division en trois mondes en prétendant qu'elle rejette la lutte de classes, qu'elle confond pays socialistes et pays capitalistes, etc.
Ces invectives ne sont pas seulement dirigées contre le président Mao, ce grand marxiste, et contre le grand Parti communiste chinois, elles visent aussi ces grands hommes que furent Marx, Engels, Lénine et Staline.
Comme nous l'avons déjà vu, sur le plan des principes, la division en trois mondes, énoncée par le président Mao, s'accorde parfaitement avec la classification des forces politiques en Europe, établie par Marx et Engels dans la seconde moitié du XIXe siècle et dont le critère était l'attitude à l'égard de l'Empire des tsars, avec la division du monde, par Lénine, après la Première guerre mondiale, en trois catégories d'Etats, et avec la classification des pays, par Staline, avant et pendant la Seconde guerre mondiale, en Etats agresseurs et Etats non agresseurs, en camp fasciste et camp antifasciste; et elle constitue le développement logique de leur théorie sur la classification des forces politiques mondiales.
Il est vrai que ceux qui dénigrent furieusement la théorie de la division en trois mondes s'attribuent aujourd'hui encore le titre de "continuateurs fidèles" de la cause de Lénine. Mais pourrions-nous, lorsqu'il s'agit de porter un jugement sur quelqu'un, nous baser sur la bannière qu'il agite et non pas sur ses actes ? Il n'y a qu'à juger sur les actes pour le constater: Ce sont eux précisément qui ont trahi la lutte de classe du prolétariat et fait dégénérer un Etat socialiste en Etat capitaliste.

Dans notre pays, il y en avait aussi qui s'opposaient avec rage à la théorie du président Mao sur la division en trois mondes, c'étaient les Quatre- Wang Hong-wen, Tchang Tchouen-kiao, Kiang Tsing et Yao Wen-yuan. Brandissant la bannière la plus "révolutionnaire" , ils s'opposaient à ce que notre pays soutienne le tiers monde, s'unisse avec toutes les forces susceptibles d'être unies et combatte l'ennemi le plus dangereux. Ils ont tenté de saper l'établissement d'un front uni international contre l'hégémonisme et ont perturbé la lutte que notre pays mène contre l'hégémonisme, afin de satisfaire aux besoins du social-impérialisme soviétique.
Leurs activités de sape ont eu dans certaines limites une influence néfaste; mais notre Parti et notre gouvernement ont toujours appliqué fermement la ligne révolutionnaire élaborée par le président Mao pour les affaires étrangères. La bande des Quatre ne représentait aucunement le peuple chinois qui honnit ces traîtres.

Les sociaux-impérialistes soviétiques -et les Quatre faisaient de même- ont beau vouer une haine implacable à la théorie sur la division en trois mondes, cette théorie se voit confirmée par des faits objectifs toujours plus nombreux dans la politique mondiale de nos jours, et elle engendre ainsi une force toujours plus grande. Le président Houa Kouo-feng a dit dans son rapport politique au XIe Congrès du Parti communiste chinois: "La théorie du président Mao sur la division en trois mondes indique clairement quelle est l'orientation à suivre dans la lutte actuelle sur le plan international, quelles sont les forces principales de la révolution, quels sont nos principaux ennemis et quelles s'ont les forces intermédiaires, susceptibles d'être ralliées et unies, ce qui permet au prolétariat international d'unir, dans la lutte de classes sur le plan mondial, toutes les forces qui peuvent s'unir à lui et de former le front uni le plus large en vue de combattre les principaux ennemis."

Ce concept stratégique ne répond pas seulement aux exigences stratégiques de la lutte du prolétariat international et de celle des peuples et nations opprimés du monde entier à notre époque, il répond aussi aux exigences stratégiques du combat pour le triomphe du socialisme et du communisme. Il encouragera tous les peuples à s'unir pour arracher de grandes victoires dans la lutte contre l'impérialisme et l'hégémonisme, suivant une orientation ferme et claire.


Edité le 22-02-2015 à 23:26:20 par Xuan


 
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