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Xuan
Un article du journaliste bourgeois John Pilger sur la succession des guerres impérialistes et notamment celles de cet été meurtrier :

Le retour de la guerre de George Orwell et
Big Brother en Palestine ;
l’Ukraine et la Vérité, par John Pilger


George Orwell

L’autre soir, je suis allé voir une interprétation de 1984, de George Orwell, dans un théâtre de Londres. Bien qu’une mise à jour contemporaine eut été intéressante, l’avertissement d’Orwell n’y fut présent que sous la forme d’un exercice de style : distant, pas le moins du monde menaçant, quasiment rassurant. Comme si Edward Snowden n’avait rien révélé, que Big Brother n’était pas devenu un espion numérique, et qu’Orwell lui-même n’avait jamais dit : « Pour être corrompu par le totalitarisme, nul besoin de vivre dans un pays totalitaire ».

Encensé par les critiques, cette production talentueuse était à la mesure culturelle et politique de notre époque. Quand les lumières se sont rallumées, les gens étaient déjà en train de sortir. Ils ne semblaient pas avoir été touchés, ou peut-être que d’autres distractions les attendaient. « Quelle prise de tête ! », s’est exclamée une jeune demoiselle, en allumant son téléphone.

A mesure que les sociétés avancées se dépolitisent, les changements sont à la fois subtils et spectaculaires. Dans les discours quotidiens, le langage politique est une inversion, comme Orwell l’avait prédit dans 1984. « Démocratie » n’est plus qu’un outil de rhétorique. « La Paix » c’est en réalité un état de guerre perpétuelle. « Global » signifie impérialiste. Le concept de « réforme », autrefois porteur d’espoir, signifie aujourd’hui régression, voire destruction. « Austérité » signifie le passage au capitalisme extrême pour les pauvres et au socialisme pour les riches : un système ingénieux où la majorité travaille à rembourser des dettes, au profit de la minorité.

Dans les arts, l’hostilité vis-à-vis des vérités politiques est un article de la foi bourgeoise. « La période rouge de Picasso », titrait un journal, « et pourquoi la politique et l’art ne font pas bon ménage ». Imaginez cela dans un journal qui aurait fait la promotion du bain de sang de l’Irak en tant que croisade libérale. L’opposition au fascisme qui a marqué la vie de Picasso n’est plus qu’un détail, comme le radicalisme d’Orwell qui s’est détaché de son nom.

Il y a quelques années, Terry Eagleton, alors professeur de littérature anglaise à l’université de Manchester, admit que « pour la première fois depuis deux siècles, il n’y a pas d’éminent poète britannique, de metteur en scène, ou de romancier prêt à remettre en cause les fondamentaux du style de vie occidental ». Aucun Shelley ne parle pour les pauvres, pas de Blake pour défendre les rêves des utopistes, ni de Byron pour maudire la corruption et la classe dominante, et pas de Thomas Carlyle ni de John Ruskin pour révéler le désastre moral qu’est le capitalisme. William Morris, Oscar Wilde, HG Wells, George Bernard Shaw n’ont aucun équivalent aujourd’hui. Harold Pinter fut le dernier à s’insurger. Parmi les voix du “consumé-féminisme”, aucune ne fait écho à celle de Virginia Woolf, qui décrivait “les arts de domination des autres peuples… de régner, de tuer, d’acquérir la terre et le capital”.

Au théâtre national, une nouvelle pièce, « Grande-Bretagne », satirise le scandale des écoutes téléphoniques, qui aura fait juger et condamner des journalistes, dont un ancien éditeur du « News of the World » de Rupert Murdoch. Décrite comme une « farce avec des crocs qui soumet l’ensemble de la culture médiatique incestueuse au ridicule impitoyable », les cibles de la pièce sont les personnalités « heureusement très drôles » de la presse tabloïd britannique. C’est bien bon, et si familier. Mais qu’en est-il des médias non-tabloïd qui se considèrent eux-mêmes comme crédibles et réputés, et pourtant jouent le rôle parallèle de bras armé du pouvoir de l’état et du capital, en promouvant et en soutenant les guerres illégales ?

L’enquête Leveson

L’enquête Leveson sur les écoutes téléphoniques a légèrement laissé entrevoir ce phénomène. Tony Blair énonçait des preuves, se plaignant auprès de monsieur le juge du harcèlement des tabloïds sur sa femme, quand il fut interrompu par une voix qui s’éleva du public. David Lawley-Wakelin, un réalisateur, demandait l’arrestation de Blair et son jugement pour crimes de guerre. Il y eut un long silence : le choc de la vérité. Lord Leveson se leva, ordonna l’expulsion de celui qui osait dire la vérité, et s’excusa auprès du criminel de guerre. Lawley-Wakelin fut condamné, pas Tony Blair.

Les complices aguerris de Tony Blair sont plus respectables que les hackers de téléphone. Quand le présentateur de la BBC, Kirsty Wark, le reçu pour le 10ème anniversaire de l’invasion de l’Irak, elle lui offrit un moment dont il ne pouvait que rêver ; elle lui permit d’agoniser sur sa décision “difficile” sur l’Irak au lieu de lui rappeler ses crimes. Ceci rappelle la procession de journalistes de la BBC qui en 2003 déclaraient tous que Blair pouvait se sentir “justifié”, et la série qui s’ensuivit sur la BBC, “Les années Blair”, pour laquelle David Aaronovitch fut choisi comme écrivain, présentateur, et interviewer. Un serviteur de Murdoch qui fit campagne pour la guerre en Irak, en Lybie, et en Syrie.

Depuis l’invasion de l’Irak – l’exemple d’ un acte d’agression non-provoquée , ce que le procureur de Nuremberg Jackson qualifiait de “crime international suprême qui diffère des autres crimes de guerre en ce qu’il les contient tous” – Blair et son porte-parole et principal complice, Alastair Campbell, ont eu droit à pas mal de place dans le Guardian afin de réhabiliter leurs réputations. Décrit comme une étoile du Labour Party, Campbell a voulu s’attirer la sympathie des lecteurs en prétextant une dépression, et a montré son intérêt, à l’instar de Blair, bien que cela ne soit pas son assignement actuel comme conseiller, pour la tyrannie militaire Egyptienne.

Alors que l’Irak est démembré suite à l’invasion de Blair et Bush, un titre du Guardian énonce : “Renverser Saddam était juste, mais nous nous sommes retirés trop tôt”. Ceci dans un article phare du 13 juin écrit par un ancien fonctionnaire de Blair, john McTernan, qui a aussi travaillé pour le dictateur Irakien installé par la CIA, Iyad Allawi. En appelant à répétition à l’invasion d’un pays que son ancien maître avait aidé à détruire, il ne fit jamais référence aux 700 000 morts, ni aux 4 millions de réfugiés et au tournant sectaire qui avait eu lieu dans une nation autrefois fière de sa tolérance.

“Blair personnifie la corruption et la guerre”, a écrit le journaliste radical du Guardian Seumas Milne dans un article très inspiré en date du 3 juillet. Dans le milieu on appelle cela « la balance ». Le lendemain, le journal publia une pleine page de publicité pour un bombardier américain. Sur la photo menaçante du bombardier était écrit : « le F-35, Génial pour l’Angleterre ». Cette autre personnification de « corruption et de guerre » va couter aux contribuables britanniques 1,3 milliards de £, les précédents modèles de la gamme F ayant déjà servi à massacrer des gens un peu partout dans le monde en développement.

Dans un village d’Afghanistan , où vivent les plus pauvres des pauvres, j’ai filmé Orifa, s’agenouillant devant les tombes de son mari, Gual Ahmed, un tisserand, et de 7 autres membres de sa famille, dont 6 enfants, et de deux enfants qui furent tués dans la maison d’à côté. Une bombe « de précision » de 500 livres est directement venue s’exploser sur leur petite maison de boue, de pierre et de paille, laissant à la place un cratère de 50 pieds de long. Lockheed Martin, le fabricant de l’avion a le privilège de bénéficier de pages publicitaires dans le Guardian.

L’ancienne secrétaire des affaires étrangères des USA et aspirant présidente, Hillary Clinton , est récemment passé à la BBC, à l’émission « Women’s Hour », la quintessence de la respectabilité médiatique. La présentatrice, Jenni Murray, présenta Mme Clinton comme l’exemple même de la réussite féminine. Elle ne rappela pas à l’audience les propos déplacés de Mme Clinton qui prétendait que l’Afghanistan était envahi afin de libérer les femmes comme Orifa. Elle ne posa aucune question à Mme Clinton sur la campagne de terreur de son administration qui utilise des drones pour tuer femmes, hommes et enfants. Elle ne fit pas non plus mention de la menace de Mme Clinton, durant sa campagne présidentielle, d’ « éliminer » l’Iran, et rien non plus sur son soutien aux surveillances illégales, et son acharnement contre les lanceurs d’alertes.

Murray posa une question « osée ». Mme Clinton avait-elle pardonné à Monica Lewinsky d’avoir eu une affaire avec son mari ? « Le pardon est un choix », répondit Mme Clinton, « pour moi ce fut le bon choix ». Cela nous rappelle que dans les années 90 et pendant la période secouée par le scandale « Lewinsky », le président Bill Clinton envahissait Haïti et bombardait les Balkans, l’Afrique et l’Irak. Il détruisait aussi les vies d’innombrables enfants Irakiens ; L’Unicef rapporte la mort d’un demi-million d’enfants Irakiens de moins de 5 ans , en conséquence de l’embargo mis en place par les USA et la Grande-Bretagne.

Ces enfants furent ignorés par les médias, tout comme les victimes des invasions soutenues par Hillary Clinton – l’Afghanistan, L’Irak, le Yémen, la Somalie – sont ignorés par les médias. Murray n’y fit jamais allusion. Une photo d’elle et de son invité de marque fut mise en avant sur le site de la BBC.

En politique, comme dans le journalisme et dans les arts, il semblerait que la contestation autrefois tolérée dans les médias mainstream se soit abaissée à un simple désaccord : un sous-sol métaphorique. Quand j’ai commencé ma carrière à Fleet Street en Angleterre dans les années 60, il était acceptable de critiquer fortement le pouvoir occidental. Il suffit de lire le rapport de James Cameron sur les explosions des bombes à hydrogène à l’atoll Bikini, où celui sur la guerre de Corée et sur le bombardement américain du Nord-Vietnam. La grande illusion de notre époque est ce mythe de l’ère de l’information, alors qu’en vérité nous vivons à une époque où la propagande des multinationales et du monde de l’entreprise est insidieuse, contagieuse, efficace et libérale.

Du libéralisme

Dans son essai de 1859 « De la liberté », auxquels les libéraux modernes rendent hommage, John Stuart Mill écrivait :

« Le despotisme est un mode de gouvernement légitime si l’on a affaire à des barbares, à condition que le but soit leur amélioration, et les moyens sont justifiés par l’accomplissement effectif de ce programme. »

Les « barbares » étaient de larges sections de l’humanité dont « l’obéissance implicite » était exigée.

« C’est un mythe utile et commode de croire que les libéraux sont pacifistes et les conservateurs belliqueux », écrivait l’historien Hywel Wiliams en 2001, « mais il est possible que l’impérialisme du libéralisme soit plus dangereux de par sa nature explicite : sa conviction qu’il représente une forme supérieure de vie ». Il avait en tête un discours de Tony Blair dans lequel l’ex premier ministre promettait de « remettre de l’ordre dans le monde autour de nous » selon ses propres « valeurs morales ».

Richard Falk , autorité reconnu sur la loi internationale et rapporteur spécial de l’ONU sur la Palestine , a décrit une « bien-pensance, unilatérale, un écran légal/moral avec des images positives des valeurs occidentales et de l’innocence dépeinte comme menacée, justifiant une campagne de violence politique sans restriction ». Et « largement acceptée au point d’en devenir virtuellement incontestable. »

Favoritisme et mandature récompensent les gardiens. Sur la Radio 4 de la BBC, Razia Iqbal reçut Toni Morrison , la lauréate Afro-Américaine du prix Nobel. Morrison se demandait pourquoi les gens étaient « si énervés » contre Barack Obama, qui était pourtant « cool » et souhaitait seulement construire une « économie et un système de sécurité sociale solide ». Morrison était fière d’avoir parlé au téléphone avec son héros, qui se trouvait avoir lu un de ses livres et l’avait invité lors de sa prise de fonction.

Ni elle ni la présentatrice n’évoquèrent les 7 guerres d’Obama , dont sa campagne de terreur par drones, à cause de laquelle des familles entières, leurs secouristes et leurs proches furent assassinés. La seule chose qui semblait avoir de l’importance était qu’un homme de couleur « qui s’exprime bien » s’était élevé au plus haut échelon de l’échelle du pouvoir. Dans « Les damnés de la terre », Frantz Fanon écrivait que « la mission historique » des colonisés était de servir de « ligne de transmission » aux dirigeants et autres oppresseurs. A notre époque, l’utilisation des différences ethniques par le pouvoir occidental et ses systèmes de propagandes est perçue comme essentiel. Obama incarne parfaitement cette idée, bien que le cabinet présidentiel de George W. Bush – sa clique belliciste – ait été le cabinet le plus multiracial de l’histoire présidentielle.

Alors que la cité Irakienne de Mosul tombait aux mains des djihadistes d’ISIS, Obama fit la déclaration suivante : « Le peuple américain a beaucoup investi et sacrifié afin que les Irakiens aient l’opportunité de se choisir une meilleure destinée ». À quel point ce mensonge est-il « cool » ? À quel point s’est-il « bien exprimé » lors de son discours à l’académie militaire de West Point le 28 mai ? Lors de son discours sur « l’Etat du monde » à la cérémonie de remise des diplômes de ceux qui « vont prendre la direction des Etats-Unis » à travers le monde, Obama déclara que : « Les Etats-Unis utiliseront la force militaire, unilatéralement s’il le faut, quand nos intérêts seront menacés. L’opinion internationale compte, mais l’Amérique ne demandera jamais la permission… »

En répudiant la loi internationale et le droit de souveraineté des nations, le président américain s’octroie un droit divin basé sur la puissance de son « indispensable nation ». C’est un message d’impunité impériale familier, bien que toujours étonnant à entendre. Evoquant la montée du fascisme des années 30, Obama a dit « Je crois en l’exceptionnalité Américaine de tout mon être ». L’historien Norman Pollack écrivait « Au lieu de ceux qui marchent au pas, on substitue l’apparemment inoffensive militarisation de la culture. Et au lieu du leader grandiloquent, nous avons le réformateur manqué, qui travaille allègrement, planifie et exécute des assassinats, tout en souriant ».

Ukraine

En février, les USA préparaient un de leurs coups d’états contre le gouvernement élu d’Ukraine, en exploitant de véritables protestations contre la corruption à Kiev. La conseillère nationale à la sécurité d’Obama Victoria Nuland sélectionna personnellement le leader d’un « gouvernement d’intérim ». Elle le surnomma « Yats ». Le Vice-Président Joe Biden se rendit à Kiev, tout comme le directeur de la CIA John Brennan. Les troupes de choc de leur putsch étaient des fascistes Ukrainiens.

Pour la première fois depuis 1945, un parti Néo-Nazi ouvertement antisémite contrôle des secteurs clés du pouvoir étatique d’une capitale européenne. Aucun leader européen n’a condamné cette résurgence fasciste près de la frontière où l’invasion des Nazis d’Hitler couta la vie à plusieurs millions de Russes. Ils étaient soutenus par l’UPA, une armée d’insurgés Ukrainiens, responsable de massacres de juifs et de russes qu’ils appelaient « la vermine ». L’UPA est l’inspiration historique du parti actuel Svoboda et de leurs compagnons de droite. Oleh Tyahnybok, leader de Svoboda a appelé à une purge de « la mafia Mosco-Juive » et des « autres vermines », dont les gays, les féministes et tous ceux de gauche.

Depuis l’effondrement de l’Union Soviétique, les USA ont entouré la Russie de bases militaire s, d’avions de guerre et de missiles nucléaires, suivant le projet d’élargissement de l’OTAN. Reniant la promesse faite au président soviétique Mikhail Gorbatchev en 1990 de na pas étendre l’OTAN « d’un centimètre vers l’Est », L’OTAN occupe militairement l’Europe de l’Est. Dans l’ancien Caucase soviétique, l’expansion de l’OTAN est le plus important chantier militaire depuis la seconde Guerre Mondiale.

Le cadeau de Washington au régime issu du coup d’état à Kiev est un plan d’action pour l’adhésion à l’OTAN. En Août, l’opération « Rapid Trident » placera les troupes américaines et britanniques à la frontière entre la Russie et L’Ukraine et l’opération « Sea Breeze » placera des navires de guerre américains en vue de ports russes. Imaginer les conséquences si ces actes de provocations, ou d’intimidations, s’effectuaient contre les Etats-Unis.

En récupérant la Crimée – que Nikita Krutchev avait illégalement détachée de la Russie en 1954 – les Russes se défendent comme ils l’ont fait depuis presque un siècle. Plus de 90% de la population de la Crimée a voté pour le rattachement à la Russie. La Crimée c’est aussi la base navale de la mer noire, et sa perte signifierait la mort de la flotte Russe et un trésor pour l’OTAN. Semant la confusion au sein des partis belliqueux de Kiev et de Washington, Vladimir Putin retira les troupes russes de la frontière ukrainienne et urgea les ethnies russes de l’Est de l’Ukraine d’abandonner le séparatisme.

Suivant une logique Orwellienne, cela a été traduit à l’Ouest par « la menace Russe » . Hillary Clinton compara Poutine à Hitler. Sans ironie aucune, les commentateurs d’extrême-droite allemands firent de même. Dans les médias, les Néo-Nazis Ukrainiens ne sont plus que des « nationalistes » ou « ultra-nationalistes » . Ils ont peur que Poutine soit habilement en quête d’une solution diplomatique, et qu’il réussisse. Le 27 juin, en réponse au compromis de Poutine– sa requête devant le parlement Russe de révoquer la législation qui lui avait octroyé le pouvoir d’intervenir en faveur des ethnies russes d’Ukraine – le secrétaire d’état John Kerry publia un autre de ses ultimatums. La Russie doit « agir dans les prochaines heures, littéralement » pour mettre un terme à la révolte en Ukraine de l’Est. Nonobstant le fait que Kerry soit largement considéré comme un guignol, le propos sérieux de ces « avertissements » est de conférer le statut de paria à la Russie et de faire écran de fumée aux nouvelles de Kiev et de la guerre que mène le régime intérimaire contre son propre peuple .

Un tiers de la population Ukrainienne est Russophone et bilingue. Ils souhaitent depuis longtemps la naissance d’une fédération démocratique qui reflèterait la diversité ethnique Ukrainienne et qui serait autonome et indépendante de Moscou. La plupart ne sont ni « séparatistes » ni « rebelles » mais des citoyens qui veulent vivre en paix sur leur terre natale. Le séparatisme est une réaction à l’attaque la junte de Kiev sur ces mêmes citoyens, causant l’exode de plus de 110 000 d’entre eux (estimation de l’ONU) vers la Russie. Pour la plupart, des femmes et des enfants traumatisés.

Comme les enfants de l’embargo irakien , et l es femmes et les jeunes filles « libérées » d’Afghanistan , terrorisés par les seigneurs de guerre de la CIA, ces ethnies d’Ukraine ne sont pas les bienvenus dans les médias occidentaux , leurs souffrances et les atrocités auxquelles elles sont soumises sont minimisées, ou passées sous silence. L’intensité de l’assaut mené par le régime n’est pas retransmise par les médias occidentaux mainstream. Ce n’est pas une première. En relisant le chef d’œuvre de Phillip Knightley « Première victime : le correspondant de guerre comme héros, propagandiste et faiseur de mythes », je renouvelle mon admiration pour le journaliste du Guardian Philips Price, le seul reporter occidental à être resté en Russie pendant la révolution de 1917 et à avoir rapporté la vérité sur les invasions désastreuses des alliés occidentaux. Objectif et courageux, Philips Price à lui seul dérange ce que Knightley appelle un « silence sombre » antirusse en occident.

Le 2 Mai, à Odessa, 41 ukrainiens d’origine russe furent brulés vivants dans le QG des syndicats, sous les yeux de la police qui regardait sans rien faire. Il y a de nombreuses preuves vidéo sans équivoque. Le dirigeant de droite Dmytro Yarosh a dit de ce massacre qu’il était « un jour glorieux pour l’histoire de la nation ». Dans les médias américains et britanniques, ceci fut présenté comme une « sombre tragédie » résultant d’affrontements entre « nationalistes » (Néo-Nazis) et « séparatistes » (des gens collectant des signatures pour un référendum pour une Ukraine fédérale). Le New York Times passa cela sous silence, ayant classé comme propagande russe les avertissements sur les politiques fascistes et antisémites des nouveaux clients de Washington. Le Wall Street journal a maudit les victimes – « Un incendie ukrainien mortel probablement l’œuvre des rebelles, selon le gouvernement ». Obama félicita la junte pour sa « retenue ».

Le 28 juin, le Guardian dévoua une quasi pleine-page aux déclarations du « président » du régime de Kiev, l’oligarque Petro Poroshenko. Encore une fois, la règle Orwellienne d’inversion s’appliqua. Il n’y avait pas eu de putsch ; pas de guerre contre les minorités ethniques ; les Russes étaient à blâmer pour tout. « Nous voulons moderniser mon pays » écrivit Poroshenko. « Nous voulons introduire la liberté, la démocratie et les valeurs européennes. Quelqu’un n’aime pas ça. Quelqu’un ne nous aime pas pour cela. »

A la lecture de son article, le reporter du Guardian, Luke Harding, n’a jamais questionné ces affirmations, ou mentionné les atrocités d’Odessa, les attaques aériennes et de l’artillerie du régime sur des zones résidentielles, le meurtre et le kidnapping de journalistes, les incendies des journaux d’opposition, et la menace de « libérer l’Ukraine des poussières et des parasites ». Les ennemis sont « des rebelles », des « militants », des « insurgés », des « terroristes » et des larbins du Kremlin. Allez chercher dans les archives de l’histoire les fantômes du Vietnam, du Chili, du Timor-Est, d’Afrique du Sud, d’Irak, vous remarquerez les mêmes qualificatifs. La Palestine est la pierre angulaire de cette escroquerie sans fin. Le 11 juillet, à la suite des derniers massacres à Gaza, commis par les Israéliens, équipés par les Américains – 80 personnes dont 6 enfants de la même famille – un général Israélien écrivait dans le Guardian, le titre de son article : « Une démonstration de force nécessaire ».

Dans les années 70, j’ai rencontré Leni Riefenstahl et je lui ai posé des questions sur ses films qui glorifiaient les Nazis. À l’aide de caméras révolutionnaires et de techniques d’éclairages, elle a produit une sorte de documentaire qui hypnotisa les Allemands ; son film « le triomphe de la volonté » est réputé avoir scellé le destin d’Hitler. Je lui ai posé des questions sur la propagande des sociétés qui s’estimaient supérieures. Elle répliqua que « les messages » dans ses films ne dépendaient pas « d’ordres venant d’en haut » mais d’un « vide de soumission » au sein de la population germanique. « Cela inclut-il la bourgeoisie libérale et éduquée ? » ai-je demandé, « tout le monde » m’a-t-elle répondu, « et bien sur l’intelligentsia ».

John Pilger (Traduit de l’anglais Nicolas CASAUX du 4eme Singe)

Vous trouverez la version anglaise ici
Source : Le Grand Soir
Xuan
Les choses n'ont pas traîné :
Le président de la République a demandé à Haïdar Al Abadi de former un gouvernement, et de remplacer Nouri Al Maliki. Voilà de quoi satisfaire Kerry.
Xuan
L'article de Danielle Bleitrach plus haut se trouve rapidement confirmé :

Irak: déploiement inhabituel de forces à Bagdad


Un déploiement inhabituel de forces a eu lieu dans des zones stratégiques à Bagdad dans la nuit de dimanche à lundi, peu de temps avant que le Premier ministre annonce son intention de déposer une plainte contre le président, qu'il accuse d'avoir violé la Constitution.
"Il y a une forte présence de membres de la sécurité, de la police et de l'armée, spécialement autour de la +zone verte+" , un quartier hautement protégé où sont basées les institutions clé du pays, a indiqué un haut responsable de la police à l'AFP.

Ce déploiement a débuté vers 19H30 GMT, 90 minutes avant que le Premier ministre Nouri al-Maliki annonce à la télévision d'Etat qu'il allait déposer une plainte contre le président Fouad Masoum.

Ces mesures de sécurité "sont très inhabituelles et ressemblent à celles que nous imposons pour un état d'urgence" , a déclaré ce haut responsable de la police.

"De nombreuses rues ont été fermées, ainsi que plusieurs ponts clé" , a précisé un responsable au ministère de l'Intérieur. "Tout est lié à la situation politique" , a-t-il ajouté.

"Aujourd'hui je vais déposer une plainte devant la Cour fédérale contre le président" , a annoncé Nouri al-Maliki dans une déclaration surprise retransmise à minuit (21h00 GMT) par la télévision d'Etat.

Il accuse le président d'avoir violé deux fois la Constitution, notamment en ne confiant pas à un Premier ministre désigné la mission de former un nouveau gouvernement.

- Soutien américain -

Washington a aussitôt exprimé son soutien au président: "Les Etats-Unis soutiennent pleinement le président Fouad Masoum dans son rôle de garant de la Constitution irakienne" , a déclaré la porte-parole du département d'Etat Mary Harf.

"Nous réaffirmons notre soutien à un processus de sélection d'un Premier ministre qui puisse représenter les aspirations du peuple irakien en créant un consensus national et en gouvernant de manière ouverte" , a-t-elle indiqué.
"Nous rejetons tout effort visant à aboutir à des résultats à travers la coercition ou la manipulation du processus constitutionnel ou judiciaire" , a-t-elle averti. [...]


Courrier International


Le Petit journal.com

Irak: Kerry met en garde Maliki dans son bras-de-fer avec le président Massoum


Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a réaffirmé lundi le soutien de Washington au président irakien Fouad Massoum et mis en demeure son Premier ministre décrié, Nouri al-Maliki, de ne pas ajouter la crise politique aux urgences militaire et humanitaire.

"Nous soutenons fermement le président Massoum (qui) a la responsabilité de garantir la Constitution de l'Irak"
, a déclaré John Kerry lors d'un déplacement à Sydney.

"Nous espérons que M. Maliki ne causera pas de problèmes" , a-t-il ajouté.

Dans une allocation à la télévision dimanche soir, Nouri al-Maliki a accusé le président d'avoir violé deux fois la Constitution, notamment en ne confiant pas à un Premier ministre désigné la mission de former un nouveau gouvernement, et annoncé son intention de porter plainte contre lui ce lundi.

Dans une allocation à la télévision dimanche soir, Nouri al-Maliki a accusé le président d'avoir violé deux fois la Constitution, notamment en ne confiant pas à un Premier ministre désigné la mission de former un nouveau gouvernement, et annoncé son intention de porter plainte contre lui ce lundi.[...]
marquetalia
les djihadistes au Liban veulent surtout détruire l appareil militaire du Hezbollah pro-iranien-Israel appreciera!
Xuan
Sur Histoire et Société D. Bleitrach commente l'article du Quotidien du peuple en ligne "Tensions à la frontière syro libanaise : que fait la France ?"

La preuve de l’hypocrisie de la France dans sa "lutte" contre les djihadistes….



Les Chinois selon leur habitude au lieu de dire directement ce que l’on peut penser des proclamations françaises (et américaines) dans leur lutte contre Al Qaida, montrent que la France n’est pas capable de soutenir ses alliés traditionnels du Liban en leur livrant les armes promises pour résister à Al Qaida.
En revanche comme me l’ont transmis mes amis kurdes, ces derniers s’aperçoivent à quel point les troupes d’Al Qaida sont bien équipées par la France, qu’il s’agisse d’armes livrées aux rebelles syriens ou transmises par le biais des clients saoudiens ou qatari.


Tensions à la frontière syro libanaise : que fait la France ?

( Source: le Quotidien du Peuple en ligne )
08.08.2014 10h12

Depuis le 2 août dernier, des militants extrémistes islamiques retranchés près de la frontière syro-libanaise ont mené des attaques contre Arsaal, une ville du Liban située près de la frontière syrienne. Jusqu’à présent, lors des combats contre l’armée libanaise qui ont eu lieu lors de ces attaques, 16 personnes ont été tuées et 86 ont été blessées. 22 soldats et 20 policiers libanais ont également été portés disparus, peut-être enlevés par des terroristes. Et d’un autre côté, des dizaines de terroristes ont été tués par l’armée libanaise.

C’est à l’évidence un incident grave. Cela prouve que les terroristes ont fait du Liban leur prochaine cible, et qu’ils projettent de mettre l’ensemble de la région du Moyen-Orient sous leur contrôle. Pour le commandant de l’armée libanaise, Jean Kahwahji, tout montre qu’il s’agit d’un complot terroriste. Il a récemment déclaré : « Les attaques des militants sont préméditées » . Il craint que certains ne tentent de reproduire la tragédie de l’Irak au Liban, et d’entrainer directement ce pays dans la guerre.

Les responsables de ces attaques sont des militants de l’organisation terroriste syrienne Front al-Nosra. Il y a quelque temps, un important dirigeant de cette organisation a été capturé par l’armée libanaise. Et c’est ce « leader » qui a lui-même reconnu qu’avant d’être pris, il avait planifié des attaques à grande échelle contre l’armée libanaise. Ce qui veut dire que les attaques lancées depuis le 2 août par le Front al-Nostra, loin d’être simplement une offensive de représailles contre la capture de cet homme, sont bien une action soigneusement planifiée à l’avance.

Face aux visées des extrémistes islamistes armés, les Libanais ont fait preuve d’un esprit d’unité sans précédent. Que ce soit la milice libanaise du Hezbollah, qui soutient le régime syrien de Bachar el-Assad, ou les sunnites libanais, qui sont aux côtés des insurgés syriens, tous ont exprimé leur soutien à l’armée nationale dans sa lutte contre toutes les formes de terrorisme, afin d’empêcher le feu de la guerre qui ravage la Syrie de s’étendre à leur patrie. Ce genre de position a sans aucun doute renforcé la confiance des forces gouvernementales dans leur bataille contre les terroristes.

Cependant, face à des terroristes agressifs, l’armée libanaise a besoin de plus en plus d’armes modernes. Mais si la France a accepté d’en fournir, à l’heure actuelle, elles n’ont pas encore été livrées, provoquant une vive insatisfaction au Liban.

En fait, à la fin du mois de décembre de l’année dernière, l’Arabie saoudite s’était engagée à verser 3 milliards de Dollars US de financement à l’armée libanaise pour des achats d’armes en France. Mais la liste d’armements fournie à la France n’a pas, pour diverses raisons, été finalisée, et les armes n’ont pas été livrées. Face à l’ennemi actuel, alors que l’armée a le plus urgent besoin de recompléter ses stocks d’armes, on comprendra aisément l’anxiété du Gouvernement libanais.

La France a réagi rapidement par l’entremise de son Ministère des Affaires Etrangères, promettant de « répondre rapidement aux besoins du Liban » . Mais on ne sait pas encore exactement quand le premier lot d’armes sera fourni aux forces libanaises.

La lutte contre le terrorisme est un grave problème auquel les pays du monde font face. Les victoires de l’État islamique en Irak et au Levant dans le nord de l’Irak témoignent de la gravité de la situation en ce qui concerne la lutte contre le terrorisme au Moyen-Orient. Face à une telle situation, les pays occidentaux, dont la France, non seulement ne doivent pas rester sur la touche, mais doivent aussi participer activement. Car sinon, il n’y a pas que les intérêts des pays occidentaux au Moyen-Orient qui en pâtiront, mais même la sécurité locale sera menacée. En outre, le sud du Liban jouxte Israël. Si jamais les troubles venaient à toucher ce pays, cela aurait certainement un impact sur la sécurité d’Israël.

Le Liban compte 4 millions d’habitants, auxquels s’ajoutent plus d’un million de réfugiés qui ont fui la guerre civile en Syrie. Soit un quart de la population libanaise. Si des troubles éclataient au Liban, cela déclencherait également une énorme catastrophe humanitaire.

La situation à la frontière syro-libanaise demande une réponse urgente !

Comment la France, qui a des liens politiques, économiques et culturels étroits avec le Liban, peut-elle ainsi rester les bras croisés ? Que ce soit en termes de lutte contre le terrorisme, de relations bilatérales, du maintien de la stabilité régionale, la France devrait fournir activement le soutien moral nécessaire et une assistance matérielle suffisante au Liban pour lui permettre de faire face au fléau de l’extrémisme.

L’Organisation des Nations Unies a déjà apporté un soutien moral au Liban. L’Arabie Saoudite lui a fourni 1 milliard de Dollars US d’aide financière. Qu’attend la France pour agir ?

Auteur : Ren Yaqiu
Date : 7 août 2014
Xuan
Sur le blog de Danielle Bleitrach Histoire et Société :

LA DERNIERE BLAGUE D’OBAMA: virer Maliki et surtout ne pas accorder l’indépendance aux kurdes…



l’exode des chrétiens d’Irak… Pourquoi et pour quels intérêts?

En 2009, Hillary Clinton a reconnu que l’organisation Al-Qïda a été créée par la CIA sous l’impulsion du président Reagan. Et c’était pour contrer la présence de l’URSS en Afghanistan. Un an plus tard, le chef de la CIA Leon Panetta a confirmé ces révélations.

Dans son récent livre de mémoires intitulé Hard Choices (Les Choix Difficiles), l’ancienne ministre des affaires étrangères étasunienne reconnait que l’EIIL (Etat islamique en Irak et au Levant) est également un produit américain. Tout comme le premier "enfant abandonné" de la C.I.A., l’EIIL devait servir des intérêts stratégiques américains, en l’occurrence le démembrement du Moyen-Orient arabe en installant au coeur de chaque état une bombe à fragmentation.

Les USA comptaient reconnaitre l’EIIL sitôt sa proclamation et faire appuyer sa légitimité par la reconnaissance de 112 États dans le monde. Mais le nouvel enfant, en cela semblable à son aîné, s’est révélé un monstre. Et c’est ce qui lui a valu la disgrâce de l’administration américaine. Révélations appuyées par Edward Snowden, ancien consultant et informaticien de l’Agence américaine de sécurité (NSA). Mais Est-ce que le petit Frankenstein a été abandonné par ses parents?

Pas sûr, le petit monstre peut servir comme Al Qaida… la leçon de l’Ukraine c’est que l’on sait désormais à quel point l’impérialisme américain et ses alliés sont peu regardants sur leurs hommes de main, dans leur grande œuvre le dynamitage des Etats.

Obama vient de dire dit que la traque des fidèles du calife serait une longue affaire des mois, peut-être une année. C’est une de ces plaisanteries qui amusent beaucoup la maison blanche. Le bombardement a duré 15 secondes et surtout il n’a pas eu lieu dans le désert là où il était difficile de rater la longue colonne de Toyota d’un blanc éclatant sur le sable ocre…

Obama a également confirmé que les États-Unis se résignaient à bombarder à nouveau l’Irak "pour protéger les intérêts américains » (d’abord) et « les droits de l’homme en Irak » ( après).

Traduction instantanée : cela n’a rien à voir avec 40 000 Yézidis transformés en réfugiés. Obam et son toutou belliciste Hollande se moquent à peu près autant des chrétiens d’Irak que du peuple ukrainien ou de tout autre…

Irbil est la capitale du Kurdistan irakien. Elle est dirigée par le rusé Massoud Barzani – un client/vassal de longue date US. Les Etats-Unis ont un consulat à Erbil. Rempli à craquer de types de la CIA.

L’objectif de ce cirque : un changement de régime en irak, mettre Maliki dehors en tant que premier ministre, trop proche des iraniens. En ce qui concerne les Kurdes, il n’est pas question d’indépendance. Barzani a promis à Obama que le Kurdistan reste à l’intérieur de l’Irak et qu’il n’y aura pas d’état kurde… Là dessus la comédie peut se dérouler…

Hollande va envoyer quelques provisions de bouche, des armes et des infirmières qui telles mademoiselle Cunégonde de Candide ont tout chance de se faire violer… Les cvaisses de la france sont vides, mais il reste toujours un petit quelque chose pour contribuer à la grande oeuvre impériale… Cultivons notre jardin…

A lire aussi sur ce site :
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Le « selfie » des Djihadistes avec le Sénateur John Mc Cain par Geoffroy Gérard Legros
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Edité le 10-08-2014 à 23:10:48 par Xuan


marquetalia
le dépecage de la Libye par l impérialisme http://www.afribone.com/spip.php?article39797
Xuan
L'intervention US en Irak, prétendument contre l'Etat islamique, ressemble davantage à une diversion face à la riposte russe dans la guerre commerciale engagée par les USA et l'Europe à leur botte.
Sans prendre directement fait et cause pour la Russie, la Chine appelle la communauté internationale à s'opposer à l’interventionnisme et au bellicisme occidental.






L'interventionnisme occidental est l'un des facteurs qui a fait sombrer le Moyen-Orient dans le chaos

Publié le 2014-08-05 à| french.xinhuanet.com



LE CAIRE, 5 août (Xinhua) -- La situation au Moyen-Orient est dramatique ces derniers temps. Les actes de violence et de destruction font des ravages et ont réduit à néant toute perspective de paix et de calme.

La Libye sombre rapidement dans une éventuelle guerre civile à mesure que les affrontements entre les milices s'intensifient ; l'Irak menace d'être divisée à l'heure où les militants de l'Etat islamique contrôlent une large partie du territoire national et où les Kurdes se rapprochent de l'indépendance ; enfin, plus d'un million de Syriens ont fui leur pays à cause de la guerre terrible qui fait rage dans leur pays depuis plusieurs années et dont on ne voit poindre la fin.

Il est grand temps pour la communauté internationale de demander bien fort et clairement à l'Occident de cesser ses opérations militaires interventionnistes qui sont responsables de ces tragédies. *

L'histoire moderne compte de nombreux exemples de gouvernements renversés brutalement par les puissances occidentales soit à l'aide d'opérations de sabotage secrètes, soit au moyen d'incursions militaires directes.

En décrétant que les gouvernements renversés étaient autocratiques et anti-occidentaux, l'Occident est parvenu à maquiller ses actions audacieuses en une cause défendant de nobles valeurs telles que la démocratie, la liberté et les droits de l'homme.

Ainsi, la souveraineté nationale et d'autres normes internationales essentielles à la paix et à la stabilité mondiale ont été bafouées après la Seconde guerre mondiale.

Certaines nations occidentales mentent pour déclarer des guerres. Pour destituer un gouvernement qui leur est défavorable, elles n'hésitent pas à financer les rebelles, car leur motivation ultime est de protéger leurs propres intérêts.

Le manque flagrant de sens des responsabilités des pays occidentaux, qui n'aident pas les nations dans lesquelles ils sont intervenus à se reconstruire, est encore plus nocif et dévastateur que le chaos provoqué par l'intervention occidentale dans la région.

Prenons l'exemple de l'Irak. Après l'invasion, les Etats-Unis ne sont pas parvenus à maintenir un gouvernement irakien suffisamment respectueux des diverses confessions du pays pour réussir à toutes les réconcilier à l'échelle nationale.

Cette mauvaise gestion n'a non seulement pas permis de résoudre les problèmes les plus profonds du pays, mais elle a également provoqué des activités terroristes et des violences interconfessionnelles qui ont coûté la vie à des dizaines de milliers d'innocents.

Lorsque le président américain, Barack Obama, a retiré toutes les troupes américaines d'Irak pour honorer sa promesse de campagne, il a laissé derrière lui le chaos. Or, ce sont ces conditions défavorables qui ont fourni le terreau favorable à l'émergence de l'Etat islamique en Irak et au Levant.

Il est également intéressant de constater que les militants de ce groupe créé sur les ruines de l'invasion américaine tirent la majorité de leur expérience de combat d'une autre guerre dans laquelle l'Occident était impliqué, la guerre en Syrie, qui vise à renverser le président Bachar al-Assad.

L'exemple de la Libye est tout aussi déplorable et alarmant. Les milices qui ont combattu aux côtés de l'OTAN contre Mouammar Kadhafi se sont à présent retournées les unes contre les autres, ce qui fait que la reconstruction nationale n'est plus qu'un rêve lointain.

Il est vrai que certains des pays de la région ont été confrontés à des problèmes tels que la corruption, la stagnation de l'économie, de forts taux de chômage et de vastes écarts de revenus. Néanmoins, ces pays ont besoin d'une aide de la part de la communauté internationale, et non d'interventions sources de bouleversements.

L'Occident devrait à présent réfléchir et les puissances qui interviennent à l'étranger devraient prendre des mesures complètes et efficaces pour contribuer à réparer les dommages qu'elles ont causés et soigner les plaies des nations traumatisées par leurs interventions.

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*(souligné par moi - Xuan)


Edité le 09-08-2014 à 00:07:00 par Xuan


 
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