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Xuan
marquetalia a écrit :

Vous n allez quand même pas me traiter d islamophobe et de néo conservateur si je denonce l asphyxie du Haut Karabakh arménien par Aliev et Erdogan, qui confine au génocide ? Ce sont les mêmes méthodes que l embargo des États-Unis dans les années 90 contre l Irak,mefaits auxquels la France de Mitterrand et Chirac se sont rendus complices, puis le Pcf lors de la dite "gauche plurielle", qui ont fait au bas mot 1.5 millions de morts, surtout des enfants en très jeunes !


En ce qui concerne l'Arménie un fil est déjà ouvert sur le forum.
Pour le nième fois je te demande de respecter les sujets ouverts et de ne pas parler de tout partout à la fois. Le prochain post qui ne respectera pas le sujet sur la transition au socialisme ici sera supprimé, ainsi que tous les précédents.
marquetalia
Xuan a écrit :

OK, il s'agit dans ce fil de la transition au socialisme, c'est-à-dire de la révolution prolétarienne.
Deuxièmement les rapports de notre pays avec les USA sont un élément essentiel de cette révolution, tandis que les contradictions entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan non.
Il ne s'agit pas d'un calcul égoïste, simplement de replacer le sujet dans son contexte et non de mélanger tous les conflits du monde, auquel cas on ne comprend plus rien à rien.
Cela n empêche pas qu il y ait un génocide en cours dans le Sud Caucase.


Edité le 29-01-2023 à 04:16:17 par marquetalia


Xuan
le 22 juin, commentaire de Franck Marsal sur l’article “discours de Poutine”: le socialisme dans un seul pays

1 JUILLET 2022

https://histoireetsociete.com/2022/07/01/le-22-juin-commentaire-de-franck-marsal-sur-larticle-discours-de-poutine-le-socialisme-dans-un-seul-pays/

Sur proposition de Marianne, dans le cadre des débats de ce blog, nous nous permettons de publier ce texte de Franck Marsal. Ce camarade a en effet un remarquable esprit de synthèse et une clarté gauloise” comme disait Marx des Français, qui a le don de faire le point sur le stade atteint par le dit débat. En particulier une reprise du “socialisme à la française” dans la logique non pas seulement nationale, ni eurocommuniste mais bien de l’existence même du socialisme avec le rôle joué par l’URSS. (note de danielle Bleitrach pour histoireetsociete):



Je suis en train de réfléchir et d’essayer d’écrire quelque chose sur cette vieille question du “socialisme dans un seul pays”, qui opposa notamment Staline (qui disait: nous pouvons et nous devons établir le socialisme en Union Soviétique) et Trotski qui rétorquait que “construire le socialisme dans un pays isolé, coupé du marché mondial était impossible” et qu’il fallait hâter la révolution mondiale par tous les moyens car c’était la seule chance de survie du socialisme soviétique. (cette question n’était pas nouvelle, plutôt nouvellement posée : il y eut, peu avant, entre Lenine et divers sociaux démocrates européens et russes le débat de savoir s’il était possible de voir triompher une révolution socialiste dans un pays arriéré comme la Russie tsariste ou s’il fallait se limiter à une révolution “bourgeoise”, établissant le capitalisme démocratique).

Il me semble que nous avons maintenant le recul de l’histoire, le résultat de l’expérience pratique. Le marxisme est une pensée scientifique et à ce titre, seule l’expérience historique permet de trancher ces questions fondamentales. Or, nous disposons aujourd’hui d’une expérience historique assez complète qu’il est très important d’exploiter. Ces questions théoriques sont comme le fil qu’on peut tirer pour dérouler des pelotes très enchevêtrées …

Nous pouvons constater qu’il y a eu des tentatives de révolutions socialistes dans beaucoup de pays au 20ème siècle et que, malgré les facteurs unifiant comme deux guerres mondiales, l’existence d’un large système colonial international, ces tentatives et ces révolutions ont toutes eu lieu principalement dans un cadre national. Il y a eu de l’internationalisme (L’URSS, la Chine, Cuba ont aidé, armé, formé, financé de nombreuses luttes, de nombreux pays, ont été aidés également) mais il y a eu non pas UNE révolution internationale, mais DES révolutions socialistes menées dans un cadre national, liées entre elles par divers lien mais séparées dans leur issue et leur devenir.
Les révolutions qui ont réussi ont toutes eu lieu dans des pays qu’on appellerait aujourd’hui “en voie de développement” (on ne dit plus “arriérés” 😉 ), avec une forte économie paysanne, rurale, artisanale, une faible industrie (ce qui ne veut pas dire sans prolétariat) et une insertion difficile sur le marché mondial. Très souvent, les révolutions socialistes du 20ème siècle ont donc l’enjeu du développement et une forte composante de révolution pour l’indépendance, soit directement la libération d’un système colonial, soit l’acquisition, comme à Cuba d’une véritable liberté face à un contrôle étranger qui ne s’assume pas comme colonial mais en a de nombreuses composantes.
Pour l’essentiel, ces révolutions se sont déroulées dans un petit nombre de pays, répartis sur 4 continents (Europe, Asie, Amérique latine et Afrique). Ces pays se sont donc retrouvés isolés par rapport à leur environnement, en proie à l’hostilité économique et militaire des pays dominants mais aussi pour partie de leurs voisins proches. C’est dans ce contexte qu’ils ont dû à la fois réaliser des tâches d’établissements d’un cadre politique et institutionnel national (ce qu’on appelle “la révolution démocratique”) et entreprendre la construction d’une économie de type socialiste, de type dirigée, avec un long processus couvrant l’ensemble des secteurs économiques, visant à créer des pans entiers d’un système industriel à partir souvent d’une page blanche.
Enfin, quatrième et important aspect, cette phase historique des révolutions socialistes du 20ème siècle s’est déroulée sur plusieurs générations. J’ai tendance à catégoriser une phase historique qui commence en 1817 avec la révolution bolchévique et se termine dans les années 1970 avec la victoire vietnamienne. La révolution iranienne de 1979 est pour moi un sujet de questionnement non résolu à ce jour, atypique et qu’on ne peut pas qualifier de socialiste, même si, elle présente un certain nombre de traits communs. Les événements qui se déroulent ensuite, comme le Chavisme au Vénézuela ou la Bolivie témoignent d’une autre époque.
Enfin, ces caractéristiques des révolutions socialistes du 20ème siècle ont le caractère d’une tendance générale. De plus, aucun autre processus historique majeur ne peut significativement être établi à cette période comme un fait historique. Quelques pays ont pu connaître un développement capitaliste, comme la Corée du Sud, Taïwan, Israël. Mais ce sont à mon sens des exceptions avec souvent la particularité d’un fort soutien financier, technologique et même militaire des pays capitalistes dominants. Pour le reste, l’essentiel des pays des continents en question ont subi le piège du développement empêché.

A l’inverse, si l’on veut bien comparer ce qui est comparable (c’est à dire ne pas évaluer les pays socialistes sur la base d’une comparaison avec des pays capitalistes déjà développés, mais plutôt avec des pays partant au même stade de développement) il est clair que les pays socialistes ont dans leur ensemble un développement économique, industriel, agricole, scientifique, social, sanitaire … tout à fait remarquable, malgré des conditions extrêmement difficile.

Donc, sans rentrer (ici)dans le détail d’une analyse fouillée (mais qui méritera d’être développée, je pense qu’on peut valablement affirmer que Lénine avait raison et que non seulement ces révolutions socialistes étaient possibles mais que, pour un certain nombre de pays, elles étaient nécessaires.

Elles ont été plus que cela, en réalité. Ces révolutions, prises individuellement avaient donc toutes un caractère national propre, découlant des structures sociales et politiques du monde du 20ème siècle. Ce caractère national propre était basé sur les états-nations qui formaient la structure politique du monde, dans lequel chaque pays avait sa sphère culturelle, sociale, politique propre. Mais ces révolutions, malgré leur caractère isolé et national ont constitué un phénomène caractéristique de l’époque et qui a complètement déterminé le cours de l’histoire du 20ème siècle. La révolution soviétique a complètement déterminé le cours historique de l’Europe de 1917 (précipitant la fin de la guerre par contagion révolutionnaire dans les puissances centrales), à 1945. Elle et celles qui ont suivi ont été le levier et la partie dynamique de toutes les révolutions anti-coloniales de l’après 1945. Si ces révolutions n’ont pas atteint les pays capitalistes dominants, elles y ont joué un rôle déterminant par la création de nombreux partis communistes notamment, par l’introduction de formes pré-socialistes dans les systèmes sociaux (comme la sécu en France) , ou par leur influence générale sur la lutte des classes au niveau mondial.

Cela me fait dire que Staline (que cela nous plaise ou non) avait ici entièrement raison face à Trotski. Non seulement la construction d’un socialisme était possible en URSS mais il amorçait une phase historique, un stade particulier, qui a été le trait général d’une période et dont il faut donc conclure qu’il était nécessaire. On pourrait l’appeler le stade du socialisme dans un puis plusieurs pays isolés.

Bien sûr, comme tout stade particulier, les développements qui s’y sont déroulés sont marqués par un certain nombre de limites, caractéristiques des contradictions non résolues à ce stade et de ses conditions de développement. Le fait de dire que le développement de type socialiste est possible dans des pays isolés n’enlève rien au fait que tous ces pays avaient en même temps besoin d’accéder aux marchés mondiaux, d’accéder aux ressources dont ils ne disposaient pas, d’accéder aux technologies dont aucun peuple ne peut réinventer tout seul l’ensemble du développement historique. Et pour accéder aux marchés mondiaux pour acheter, il faut aussi pouvoir y accéder en temps que vendeurs, ce qui signifie que le caractère socialiste interne doit survivre en contradiction permanente avec le fait de se positionner sur des marchés mondiaux hostiles, dominés par des pays plus développés et d’y subir la loi de la valeur. Les problématiques liées au commerce extérieur ont été, pour tous ces états extrêmement difficiles et ont nécessité une abnégation, un courage et une inventivité permanente.

L’hostilité manifeste des puissances impérialistes s’est aussi traduite par des contradictions et des limites (communes à toutes ces expériences, quoiqu’à des degrés divers) à la liberté et dans les formes démocratiques. Tout était bon pour déstabiliser ces pays et les questions de sécurité nationale ont pris une ampleur à la fois importante et difficile.

Cette phase a eu une fin (ce qui la caractérise aussi en tant que stade. Après les années 70, ces révolutions ont cessé ou n’ont plu réussi. Une autre phase historique a démarré, dont un des caractères, manifesté notamment par l’évolution de la Chine est que à ce moment là, la question de l’insertion sur le marché mondial est devenue effectivement prédominante. L’impérialisme a bien compris le caractère décisif de cette question et a développé ce qu’on appelle aujourd’hui la politique de sanctions, contre les pays qui “ne suivaient pas le droit chemin”. Cela a établi une sorte de système de pouvoir mondial très délétère. Et c’est ce qui nous mène à la situation actuelle, dans laquelle la domination des instruments et des institutions économiques et de marché mondiales par les pays impérialistes, en particulier les USA et l’Europe devient inacceptable non seulement pour ces pays socialistes qui aspirent à pousuivre leur développement dans un autre cadre international, mais également pour la plupart des pays dont le développement est empêché ou limité par l’organisation internationale actuelle et la domination impérialiste. Cette phase atteint elle-même ses limites et c’est le sens de la période très spéciale actuelle et des bouleversements en cours. La résolution de cette contradiction, c’est à dire l’établissement d’un système d’échanges économiques mondiaux qui n’empêcherait plus le développement de tendances vers le socialisme mais même les faciliterait serait une accélération formidable de la construction du socialisme dans l’ensemble des pays.

Si la construction du socialisme est une tâche qui concerne l’humanité dans son ensemble, elle démarre donc par des processus nationaux, car tel est la superstructure dans laquelle le processus doit démarrer. Elle comporte des stades, sur des périodes qui sont brèves à l’échelle de l”histoire, mais dépasse celle de la vie d’un individu.L’étude et la compréhension de ses phases est nécessaire et nous permet de comprendre comment orienter notre action à un stade donné.

Pour conclure ces idées jetées un peu rapidement, je voudrais terminer par deux analogies (une analogie n’est pas une vérité scientifique, c’est simplement un stimulant pour la réflexion) avec des processus de transformation dans la nature.

Le premier est la réaction chimique. Lorsqu’on étudie une réaction chimique, on part avec un certain nombre de corps chimiques au départ, une transformation s’opère, dans laquelle ces corps chimiques se recomposent entre eux, échange des atomes ou des groupes d’atomes et on obtient à l’issue du processus, on obtient de nouveaux composés chimiques. Cependant, lorsqu’on regarde la manière dont les choses se déroule, on voit autre chose. On peut voir ce qu’on appelle des catalyseurs. Les catalyseurs sont des corps chimiques qui sont présents au début et inchangés à la fin. On pourrait penser qu’il n’interviennent pas. Cependant, dans un certain nombre de réactions, leur présence accélère voire rend réellement possible la réaction. On voit aussi en regardant le processus de près, des composés intermédiaires. Ils ne sont pas présent au départ. Ils sont formés pendant une première phase, puis disparaissent dans une seconde phase de la réaction. Ils ne sont pas présents non plus à la fin de la réaction si celle-ci a été complète. Pourtant, ils représentent des stades nécessaires.

La deuxième analogie que je voudrais évoquer est plus connue, c’est celle de la métamorphose des insectes, par exemple les papillons. Au départ, le papillon est une chenille. La chenille grandit, elle atteint la limite de son développement. Elle va cesser de bouger pour, durant toute une phase, se préparer à devenir un papillon. A l’issue de cette phase, elle casse la chrysalide et le papillon s’envole.

Les transformations sociales sont des processus encore plus complexes que ces exemples issus de la nature. Les étudier et les comprendre est indispensable et nous avons, je crois, encore beaucoup à apprendre de ces révolutions socialistes du 20ème siècle et des pays qui les ont menées.
Xuan
OK, il s'agit dans ce fil de la transition au socialisme, c'est-à-dire de la révolution prolétarienne.
Deuxièmement les rapports de notre pays avec les USA sont un élément essentiel de cette révolution, tandis que les contradictions entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan non.
Il ne s'agit pas d'un calcul égoïste, simplement de replacer le sujet dans son contexte et non de mélanger tous les conflits du monde, auquel cas on ne comprend plus rien à rien.
marquetalia
Ce n est pas pour dediaboliser l impérialisme américain que j ai tenu ses propos, mais pour rappeler que l Azerbaïdjan mène un chantage, qui confine à l anéantissement des Arméniens du Haut Karabakh que Aliev est en train de laisser crever par embargo.


Edité le 28-01-2023 à 16:37:49 par marquetalia


Xuan
marquetalia a écrit :


...C est faux, l Union européenne et les Balkans occidentaux ont remplacé la gaz russe par celui d Azerbaïdjan, pas des Usa. Ne voyez vous pas le chantage exercé par Aliev, qui fait pression sur la France pour remettre au pas les medias pro-armeniens ? En ces temps, rien ne justifie la censure, même si les critiques de la politique pantouranienne en terre d Arménie viennent des médias de droite-le Figaro- et pas que d Euronews et du journal l Huma.



Le gaz d'Azerbaïdjan pose aussi des problèmes d'une part. D'autre part sa production est beaucoup plus faible que celle de la Norvège.

Quant au gaz de schiste US, qui a bel et bien été importé contrairement à ce que tu racontes, il a doublé de volume déjà l'an dernier.
Et au passage Total qui en assure le transport a fait trois fois la culbute au premier trimestre 2022.


Edité le 28-01-2023 à 00:03:15 par Xuan


marquetalia
[citation=Xuan]Second commentaire :

Encore moi, parce que tes questions Jean Claude appellent aussi une réflexion sur l’impérialisme.

Je ne reviens pas sur l’impérialisme de notre pays, c’est un élément essentiel pour la compréhension, mais sur la contradiction principale à l’échelle mondiale .

A l’heure actuelle et à l’échelle du monde, la guerre en Ukraine concentre la violence armée et elle oppose l’intervention russe à l’armée ukrainienne. S’agit-il de la contradiction principale ? Nous dirons que c’est la forme la plus aigüe, la forme antagonique des contradictions à l’échelle du monde puisqu’il s’agit d’une guerre. Mais allons plus loin.

> Premièrement il faut remonter à l’origine du conflit, dès 2014, pour en comprendre les raisons. Bien avant et dès 1999, le bombardement de la Yougoslavie par l’OTAN nous indique que la fin de l’URSS n’a été que le début de la curée pour les appétits impérialistes, en brisant tout le bloc de l’est et en repoussant par six fois les limites de l’OTAN, jusqu’à parvenir aux frontières de la Russie et la menacer directement. Puis les pays de l’OTAN se sont engagés de plus en plus ouvertement dans le conflit par des sanctions économiques et financières contre la Russie puis par la livraison d’armes à l’Ukraine. On peut dire à présent que la contradiction principale dans le monde oppose l’OTAN à la Russie. Mais ce n’est qu’un aspect du conflit.

> Deuxièmement les USA ont recréé avec l’AUKUS[1] un OTAN bis dans le Pacifique visant militairement la Chine Populaire. Puis le Japon a été poussé à se procurer pour 320 milliards de dollars d’armement auprès des USA. Il vient alors que le conflit mondial vise toute l’Eurasie, avec la Chine Populaire en point de mire. Le 10 janvier 2023 l’accord OTAN/ UE vise simultanément la Russie et la Chine.
Ainsi les USA ont rassemblé derrière eux derrière eux la vieille clique des pays impérialistes et néo colonialistes, qui rêvent de dépecer la Russie et la Chine. Cette alliance des impérialismes n’est pas une stratégie des pays du second monde mais exclusivement des USA.

> Troisièmement il ne s’agit pas de repartager le monde en zones d’influences. Comme le voulait Hitler en son temps, la guerre a pour objectif la domination du monde entier, cette fois au profit exclusif de l’hégémonie US, et en recyclant même des bandes nazies.
Les USA veulent préserver leur hégémonie de la chute. Ils ruinent par la hausse des taux du dollar le développement des pays émergents. Ils leur imposent leurs diktats par les menaces et les sanctions, pour s’opposer par tous les moyens au monde multipolaire en train de naître.

> Quatrièmement Il s’agit aussi de briser et d’absorber les autres pays impérialistes, car il n’y a jamais d’entente entre les impérialistes, y compris lorsqu’ils sont vaincus.
Le boycott de l’énergie russe et la destruction du gazoduc a contraint l’UE à payer plus cher le gaz de schiste des USA, et provoqué une crise énergétique et une inflation sans précédent, tandis que ‘l’Inflation Reduction Act’ veut aspirer les investissements européens[2].
C est faux, l Union européenne et les Balkans occidentaux ont remplacé la gaz russe par celui d Azerbaïdjan, pas des Usa. Ne voyez vous pas le chantage exercé par Aliev, qui fait pression sur la France pour remettre au pas les medias pro-armeniens ? En ces temps, rien ne justifie la censure, même si les critiques de la politique pantouranienne en terre d Arménie viennent des médias de droite-le Figaro- et pas que d Euronews et du journal l Huma.


Edité le 27-01-2023 à 05:54:21 par marquetalia


Xuan
Sur le même thème lire la contribution de Franck Marsal :
https://histoireetsociete.com/2023/01/24/transition-vers-la-transition-ma-contribution-au-debat-par-franck-marsal/#comment-8096

Je signale les nombreux commentaires très intéressants, et aussi une petite discussion avec Michel Lemoine sur le thème de la prétendue "classe montante liée à la révolution informatique [qui] est révolutionnaire pratiquement" .
Vieux débat hérité des thèses révisionnistes de Boccara, Dimicoli, etc.
Xuan
Second commentaire :

Encore moi, parce que tes questions Jean Claude appellent aussi une réflexion sur l’impérialisme.

Je ne reviens pas sur l’impérialisme de notre pays, c’est un élément essentiel pour la compréhension, mais sur la contradiction principale à l’échelle mondiale .

A l’heure actuelle et à l’échelle du monde, la guerre en Ukraine concentre la violence armée et elle oppose l’intervention russe à l’armée ukrainienne. S’agit-il de la contradiction principale ? Nous dirons que c’est la forme la plus aigüe, la forme antagonique des contradictions à l’échelle du monde puisqu’il s’agit d’une guerre. Mais allons plus loin.

> Premièrement il faut remonter à l’origine du conflit, dès 2014, pour en comprendre les raisons. Bien avant et dès 1999, le bombardement de la Yougoslavie par l’OTAN nous indique que la fin de l’URSS n’a été que le début de la curée pour les appétits impérialistes, en brisant tout le bloc de l’est et en repoussant par six fois les limites de l’OTAN, jusqu’à parvenir aux frontières de la Russie et la menacer directement. Puis les pays de l’OTAN se sont engagés de plus en plus ouvertement dans le conflit par des sanctions économiques et financières contre la Russie puis par la livraison d’armes à l’Ukraine. On peut dire à présent que la contradiction principale dans le monde oppose l’OTAN à la Russie. Mais ce n’est qu’un aspect du conflit.

> Deuxièmement les USA ont recréé avec l’AUKUS[1] un OTAN bis dans le Pacifique visant militairement la Chine Populaire. Puis le Japon a été poussé à se procurer pour 320 milliards de dollars d’armement auprès des USA. Il vient alors que le conflit mondial vise toute l’Eurasie, avec la Chine Populaire en point de mire. Le 10 janvier 2023 l’accord OTAN/ UE vise simultanément la Russie et la Chine.
Ainsi les USA ont rassemblé derrière eux derrière eux la vieille clique des pays impérialistes et néo colonialistes, qui rêvent de dépecer la Russie et la Chine. Cette alliance des impérialismes n’est pas une stratégie des pays du second monde mais exclusivement des USA.

> Troisièmement il ne s’agit pas de repartager le monde en zones d’influences. Comme le voulait Hitler en son temps, la guerre a pour objectif la domination du monde entier, cette fois au profit exclusif de l’hégémonie US, et en recyclant même des bandes nazies.
Les USA veulent préserver leur hégémonie de la chute. Ils ruinent par la hausse des taux du dollar le développement des pays émergents. Ils leur imposent leurs diktats par les menaces et les sanctions, pour s’opposer par tous les moyens au monde multipolaire en train de naître.

> Quatrièmement Il s’agit aussi de briser et d’absorber les autres pays impérialistes, car il n’y a jamais d’entente entre les impérialistes, y compris lorsqu’ils sont vaincus.
Le boycott de l’énergie russe et la destruction du gazoduc a contraint l’UE à payer plus cher le gaz de schiste des USA, et provoqué une crise énergétique et une inflation sans précédent, tandis que ‘l’Inflation Reduction Act’ veut aspirer les investissements européens[2].
Enfin l’OTAN pousse l’Europe à s’enfoncer dans la guerre, et l’Ukraine à se saigner « jusqu’au dernier ukrainien », avec s’il le faut d’autres populations sacrifiées.
La guerre hors limites des USA menace à la fois la paix et le développement économique du monde entier par les tentatives de découplage des chaînes industrielles et technologiques.
L’hégémonisme US s’oppose en fait au monde entier, y compris à ses alliés, et telle est la contradiction principale dans le monde.

Quel est l’aspect principal ?


Les pays émergents ont très largement refusé de s’associer à la condamnation de la Russie par les pays impérialistes et s’opposent à l’impérialisme à des degrés divers. Ils constituent l’immense majorité de la population mondiale Progressivement ils constituent le front uni mondial qui s’oppose à l’hégémonisme et qui en viendra à bout.

Il faut observer que le front uni mondial antifasciste alliait à l’URSS la France, la Grande Bretagne et les USA, les principaux pays impérialistes. Cette fois ces derniers sont unis derrière les USA et soutiennent son hégémonisme. Il paraît que la puissance hégémonique des USA et l’unité du camp occidental est l’aspect principal.

Mais cette situation n’est pas stable. D’abord parce que les USA eux-mêmes oppriment leur peuple, parce que les pays impérialistes sont au bout du rouleau, parce que l’hégémonisme US les écrase, et que le monde multipolaire se lève. Ce qui est important n’est pas ce qui décline et qui meurt, c’est ce qui est en train de naître, y compris dans une multitude de vagues et de vents contraires. Nous avons déjà vu pas plus tard qu’hier que l’armée des bras cassés de l’UE renâcle à se priver d’armes lourdes, que cette semaine à Davos elle a prétendu rediscuter très timidement de ‘l’Inflation Reduction Act’.
Si certains monopoles comme Total retirent des miettes, ce n’est pas l’intérêt des nations européennes et encore moins de leurs peuples.
Cette contradiction n’apparaît pas au niveau des chancelleries et de la propagande de guerre assénée chaque jour par toute l’UE, mais elle se traduit par la vie chère pour les peuples d’Europe et se combine avec les contradictions de classe opposant les monopoles capitalistes à l’ensemble des masses.

Aujourd’hui la lutte contre la vie chère et contre la guerre est à la fois un combat de classe du prolétariat et du peuple contre la bourgeoisie et contre l’hégémonisme US .



Si l’aspect principal paraît être actuellement l’unité de l’occident contre la Russie, l’hégémonisme US sape lui-même les fondations de cette unité. L’aspect principal se transformera en aspect secondaire et le front uni mondial contre l’hégémonisme le remplacera. Les pays du second monde devront renoncer à leur folle aventure avec l’hégémonisme. Dans tous les cas ils rapprocheront l’heure de la révolution.

[1] L’AUKUS (acronyme de l’anglais Australia, United Kingdom et United States) est une alliance militaire tripartite formée par l’Australie, les États-Unis et le Royaume-Uni. Rendue publique le 15 septembre 2021.

[2] A Davos l’UE a critiqué très timidement « des tentatives agressives » pour attirer en dehors de l’Europe des industries liées aux énergies vertes. https://www.lefigaro.fr/conjoncture/a-davos-les-americains-vantent-l-ira-leur-plan-honni-des-europeens-20230118


Edité le 21-01-2023 à 22:41:11 par Xuan


Xuan
Commentaire Xuan :

Merci Jean Claude de rappeler une fois encore la question centrale de la prise du pouvoir.

Parce qu’il ne s’agit pas d’autre chose je crois.

Pardonnez-moi de rabâcher ma litanie, utiliser le matérialisme dialectique.

Cela veut dire d’un côté partir de l’analyse des classes, de l’intérêt matériel des masses populaires d’une part, pour savoir qui sont les amis et qui sont les ennemis, quelle contradiction principale oppose qui à qui, comment résoudre les contradictions au sein du peuple, et non pas se poser des questions vaines sur le « peuple de gauche ».

Et d’autre part de l’expérience pratique des millions d’hommes et de femmes de notre pays, l’expérience pratique de plusieurs décennies de stratégie électorale, de «démocratie» parlementaire, et d’une direction politique de la “gauche” aliénée à une social-démocratie aujourd’hui en voie de décomposition. Des décennies durant le PCF s’est condamné à pousser au cul inlassablement et vainement ce rocher de Sisyphe, qui l’a finalement écrabouillé.

L’unité du peuple pour les intérêts du peuple n’est pas « l’union de la gauche ». Un front commun avec des partis bourgeois ou petit bourgeois, quels qu’ils soient, ne peut être que partielle et temporaire, conjoncturelle et non stratégique, parce qu’ils s’opposent tous au socialisme et que le socialisme est notre premier objectif.

> Deuxièmement, et pour prolonger la déclaration des JC, la prise du pouvoir ne s’oppose pas à la lutte économique et aux acquis sociaux mais elle s’y oppose aussi dans la mesure où elle est un saut qualitatif. C’est différent : c’est une révolution.

Regardez la décision de nationaliser l’EDF. Quelles qu’en soient les suites elle démontre ce qu’écrivait l’Humanité au lendemain de la Libération : la nationalisation n’est pas le socialisme. Le socialisme c’est la prise du pouvoir.

Et ce qui précède montre aussi que le pouvoir ne doit pas tomber dans les mains des sociaux-démocrates, ni se « partager » avec eux. Il n’y a jamais de partage du pouvoir entre les communistes et les anti communistes, entre la bourgeoisie et le prolétariat, quelles que soient les étiquettes dont peut s’affubler la bourgeoisie. Est-ce que la bourgeoisie partage son pouvoir ? Et qui doit prendre le pouvoir ?

C’est le parti communiste qui doit prendre le pouvoir et lui seul, parce qu’il est le seul à pouvoir représenter les intérêts des plus larges masse. Et cela n’empêche pas d’autres de le suivre.

> Troisièmement la prise du pouvoir implique de bien étudier la situation sous tous ses aspects. Parce qu’il faut se préparer en fonction de tous les aléas. Dans une discussion ouverte au sein du réseau ‘faire vivre’ sur le ‘Manifeste du parti communiste’, un jeune avait conclu de façon péremptoire « je suis contre la violence ». Les communistes sont pacifiques, les plus pacifistes qui soient, mais pour être pacifique il faut être deux.

Nous sommes dans un pays fortement centralisé, où la bourgeoisie dispose de puissantes armes de propagande elles aussi « centralisées », d’une police, d’une armée, et d’institutions ad hoc. Notre préparation de la prise du pouvoir devrait tenir compte de ces conditions historiques et nationales.

Inversement la grande bourgeoisie précipite chaque jour des centaines de petits bourgeois, de professions libérales, d’artisans, de commerçants dans les rangs du prolétariat. Et la polarisation de la société croît sans cesse. Plus le temps passe plus le rapport des forces penche du côté de la révolution.

> Quatrièmement le parti communiste – pour jouer pleinement son rôle dirigeant – ne devrait pas être un « parti de masse » mais un parti qui organise les masses dans de nombreuses associations , organisations syndicales (et pourquoi dans un seul syndicat et non dans plusieurs pour aboutir à les réunifier par exemple ?), organisations des femmes, des jeunes (et pas seulement des JC), des immigrés, des réfugiés, des locataires, des chômeurs et précaires, des sans abris, des artistes, des intellectuels, organisations d’entr’aide, des artisans, des indépendants, des paysans, des pêcheurs et des policiers, des militaires…Sans se poser des questions existentielles sur les opinions et les philosophies des uns et des autres, mais en partant d’abord des intérêts de classe des plus démunis, et si possible dans des organisations déjà existantes. Il ne s’agirait pas de créer de nouvelles coquilles vides.

En définitive c’est l’activité du parti communiste dans les organisations de masse, sa direction reconnue par les masses, qui résout la polémique sur le wokisme, la « convergence des luttes », le parti « gazeux » et autre sornettes.

Il n’y aura pas un nouveau mai 68. Les jeunes ont changé parce que leur situation matérielle a changé. Et le « libéralisme libertaire » n’a plus de fondement matériel.

Donc d’une certaine façon le parti communiste devrait à la fois s’ouvrir et se fermer. Se fermer à la bourgeoisie et s’ouvrir aux masses. Se fermer aux philosophies bourgeoises et s’ouvrir au matérialisme dialectique. Se fermer au réformisme et au gauchisme et s’ouvrir au marxisme-léninisme. Sortir du « peuple de gauche » et s’ouvrir au peuple réel.


Edité le 21-01-2023 à 20:51:05 par Xuan


 
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