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Xuan
Un article absurde du Guardian
déclare que la Chine
est une puissance impérialiste…
et que c’est la seule au monde !

Par Caitlin Johnstone

https://www.endehorsdelaboite.com/fr/articles/un-article-absurde-du-guardian-declare-que-la-chine-est-une-puissance-imp%C3%A9rialiste-et-que-c-est-la-seule-au-monde?fbclid=IwAR3ra_j_5Rx9I_v-ev4PFvGol_TDKvOqXkK66j5HN6looWS9uxOBMXL3bfc#edb-settings-box
13 décembre 2021
Traduit de l’anglais par EDB (13 décembre 2021)

Un autre article de propagande anti-Chine ridiculement caricatural a été publié dans les médias occidentaux, cette fois par le Guardian qui pourrait être considéré comme le promoteur le plus nuisible de la propagande de l’empire dans le monde occidental. L’article est signé par Simon Tisdall qui pourrait, très certainement, être considéré comme le promoteur le plus nuisible de la propagande de l’empire au sein du Guardian.

L’article est intitulé « Dans le nouvel âge de l’impérialisme chinois, Xi Jinping rejette la démocratie » et est sous-titré « Pékin vise l’ascension mondiale, mais la vision de la domination mondiale de son leader est centralisée, oppressive et totalitaire » . Aucune de ces affirmations n’est étayée dans le texte qui les accompagne.

C’est assez mignon de voir que la seule fois où vous verrez le mot « impérialisme » utilisé dans le Guardian (sans guillemets), c’est lorsqu’il s’agit de critiquer une nation que le véritable dominateur impérialiste du monde, les États-Unis, n’aime pas. Vous ne verrez jamais ce mot utilisé pour désigner le comportement du groupe de nations alignées sur les États-Unis qui fonctionne comme un seul empire en matière de politique étrangère ; vous ne verrez jamais ce mot utilisé pour désigner le comportement du gouvernement qui a encerclé la planète avec des centaines de bases militaires et s’emploie à tuer, affamer et subvertir toute population qui refuse d’être commandée, contrôlée, exploitée ou pillée.
En fait, Tisdall va jusqu’à promouvoir l’idée hilarante que l’époque où toute puissance occidentale avait des penchants impérialistes est révolue depuis longtemps.

« L’impérialisme, sous toutes ses formes terribles, constitue toujours une menace » , écrit Tisdall. « Mais il ne s’agit plus de l’impérialisme de l’Ouest, exécré à juste titre et autocondamné. La menace d’aujourd’hui émane de l’Est. Tout aussi répréhensible, et potentiellement plus dangereuse, c’est la perspective d’un empire mondial totalitaire chinois du XXIe siècle. »

Bien, cool. Le monde occidental, à un moment donné de l’histoire, a apparemment renoncé à l’impérialisme, et maintenant l’Est est la seule direction d’où émane cette menace. Je ne sais pas exactement quand cela s’est produit, mais Tisdall semble tout à fait certain que l’impérialisme a été complètement balayé partout à l’ouest du Xinjiang, y compris au sein du gouvernement des États-Unis.

« [L]es empires naissants établissent un récit (souvent délirant) ou une “déclaration de mission” pour justifier leurs activités » , écrit Tisdall. « Les impérialistes britanniques prétendaient être une force civilisatrice, apportant la loi et le christianisme au petit peuple. L’empire américain d’après-guerre était, prétendument, un champion de la démocratie. »

« Était ». L’empire américain d’après-guerre, à l’époque où il existait, « était » censé défendre la démocratie. Vous savez, à l’époque où il exerçait sa force sur les nations au motif qu’elles n’étaient pas suffisamment démocratiques. Encore une fois, Tisdall ne dit pas à quelle date précise cela a pris fin, ni ne cite le moment de l’histoire où l’empire US tout entier a disparu.

Il s’agit des mêmes États-Unis qui, actuellement, construisent des systèmes de missiles à longue portée sur une chaîne d’îles près des côtes chinoises dans le but explicite de menacer la Chine. Il suffit d’imaginer ce qui se passerait si la Chine commençait à construire des systèmes de missiles à longue portée au large des côtes des États-Unis pour comprendre qui est le véritable agresseur impérialiste entre ces deux nations.
Toutes sortes d’arguments peuvent être avancés pour déterminer si le gouvernement chinois est impérialiste ou non et, le cas échéant, dans quelle mesure. Ce qui n’existe absolument pas, ce sont les arguments selon lesquels la Chine est plus impérialiste que les États-Unis et leur groupe restreint d’alliés, ou que tout autre pays qui s’en approche. Le gouvernement qui utilise continuellement sa puissance militaire et économique pour intimider et manipuler le monde afin qu’il s’aligne sur ses intérêts géostratégiques est incontestablement la force la plus impérialiste, avec une énorme, énorme marge.
Pour étayer sa position de fou furieux baratineur, selon laquelle la Chine a complètement supplanté toutes les puissances occidentales en tant que force impérialiste dans notre monde et tente de devenir un empire dominant la planète, Tisdall cite trois points :
(1) la Chine fait du commerce,
(2) la Chine possède une unique base militaire à Djibouti,
et (3) le cartel des renseignements US a affirmé que la Chine prévoit de construire une deuxième base militaire en Guinée équatoriale, et peut-être d’autres encore.

« La première phase de la nouvelle ère impériale de la Chine est déjà en marche. L’ambitieuse initiative d’investissement et d’infrastructure ceinture et route (BRI1) de Xi touche 60 pays » , écrit Tisdall. « La Chine est la première nation commerciale et le premier exportateur au monde, avec 2,6 milliards de dollars d’exportations en 2019. »
Donc, le commerce. C’est le commerce. L’idée qu’un plan d’investissement et d’infrastructure atteigne le niveau des guerres étatsuniennes, qui ont tué des millions et déplacé des dizaines de millions d’individus juste depuis le début de ce siècle, est risible.

« Entre-temps, le PCC se concentre sur la deuxième phase de l’empire : les bases militaires » , explique Tisdall. « Les médias étatsuniens ont rapporté la semaine dernière que la ville portuaire de Bata en Guinée équatoriale pourrait devenir la première base navale de la Chine sur le littoral atlantique, mettant potentiellement des navires de guerre et des sous-marins à distance de frappe de la côte est de l’Amérique. »
Daniel Larison, d’Antiwar, a publié un excellent article qui se moque des cervelles en mousse et déboulonne les cris hystériques sur la façon dont l’affirmation totalement infondée des services de renseignement US, selon laquelle Pékin tente d’établir une base militaire en Guinée équatoriale « à quelque six mille miles nautiques du continent US » , représente une quelconque menace pour les États-Unis.
« Les États-Unis sont confrontés à très peu de menaces sérieuses de la part d’autres États, et ils sont extraordinairement bien protégés contre les attaques physiques » , écrit Larison. « Pour que les autres États semblent menacer un tant soit peu la sécurité des États-Unis, le gouvernement et les médias coopératifs doivent exagérer la puissance de ces autres États et gonfler leur capacité à menacer les Américains. En raison de l’énorme décalage entre les exigences de la propagande et la réalité moins alarmante, cela donne souvent des résultats absurdes. »

Des résultats absurdes en effet.

« La Chine possède déjà une base navale à Djibouti, dans la Corne de l’Afrique » , écrit Tisdall. « On dit qu’elle envisage une base aérienne insulaire à Kiribati qui pourrait en théorie menacer Hawaï. Pendant ce temps, elle continue à militariser les atolls de la mer de Chine méridionale. Le mois dernier, un rapport du Pentagone prévoyait que la Chine allait construire une série de bases militaires dans le monde entier, y compris dans l’Arctique. Les pays “cibles” du PCC comprennent le Pakistan, le Sri Lanka, le Myanmar, les Émirats arabes unis, le Kenya et l’Angola, dit-on. »
Donc, une seule base militaire étrangère dans le monde entier, plus un tas d’imagination et de conjectures de la part des militaires et des agents de renseignements. Ceci comparé aux 750 bases militaires que les États-Unis possèdent réellement et physiquement dans le monde. C’est un sacré « empire » que vous avez là, Xi.

Non seulement il est ridicule de prétendre que les États-Unis ne sont plus impérialistes, mais il n’y a même pas de preuve que la Chine cherche à les remplacer en tant qu’hégémon mondial unipolaire. Depuis des années, les spécialistes occidentaux de la communication ont produit des documents de réflexion affirmant que la Chine tente de dominer le monde, mais si vous examinez réellement les fondements de ces affirmations, vous ne trouverez que des preuves que la Chine souhaite un monde multipolaire composé de plusieurs puissances, par opposition à un monde unipolaire dominé par les États-Unis ou toute autre nation.
Comme nous l’avons dit précédemment, ce n’est pas comme si l’empire des États-Unis, en perte de vitesse, avait rendu sexy l’idée de domination planétaire. L’idée que chaque nation souhaite dominer le monde comme le font les États-Unis n’est qu’une projection stupide de la part d’esprits occidentaux nourris de propagande qui ont été programmés pour croire que le jeu de la conquête unipolaire est normal et souhaitable.

Tisdall insère également l’accusation obligatoire de « génocide » que tout propagandiste occidental est tenu de claironner dès qu’il est question du gouvernement chinois, accusation qui a été complètement discréditée par de nombreuses personnes et que même les médias occidentaux ont été contraints de retirer en raison de l’essor du tourisme au Xinjiang.
Tisdall cite également une déclaration de Xi Jinping affirmant que la Chine se défendra contre ceux qui tentent de l’intimider, de l’opprimer ou de la soumettre, comme preuve que le dirigeant a des « idées belliqueuses » et croit que « la force impériale fait le droit » :
« Nous n’avons jamais intimidé, opprimé ni assujetti le peuple d’un autre pays, et nous ne le ferons jamais. De même, nous ne permettrons jamais à quiconque d’intimider, d’opprimer ou d’assujettir [la Chine] » , a-t-il déclaré. « Quiconque essaiera se retrouvera lui-même sur une trajectoire de collision avec un mur d’acier forgé par 1,4 milliard de personnes. »

Il est très révélateur de voir combien de propagandistes de l’empire continuent d’interpréter un avertissement selon lequel la Chine se défendra contre les agresseurs comme un acte menaçant et agressif. Presque comme s’ils croyaient que c’était leur droit d’intimider, d’opprimer et d’asservir toutes les nations sans opposition ni résistance.

Être d’accord avec Simon Tisdall sur toute question de politique étrangère est une façon pour la nature de vous dire de revoir vos habitudes de consommation des médias.
Les médias de masse ont fait preuve d’une force étonnante dans leurs efforts pour manipuler le monde et le rendre si terrifié par la Chine qu’il consentira à n’importe quel programme, aussi insensé et dangereux soit-il. Plus leurs manipulations sont puissantes, plus il est important de contrer leurs mensonges.
Nous sommes poussés dans une très mauvaise direction à un rythme de plus en plus frénétique. Cela est fait pour une raison. Soyez vigilants.


Edité le 14-12-2021 à 20:14:11 par Xuan


Xuan
noter l'article de
Christophe Deroubaix
Vadim Kamenka dans l'Humanité :


https://www.humanite.fr/geopolitique-un-sommet-pour-la-democratie-ou-contre-pekin-730658

Géopolitique. Un sommet pour la démocratie… ou contre Pékin

Jeudi 9 Décembre 2021

Christophe Deroubaix Vadim Kamenka

Joe Biden entend redéfinir la ligne de partage des relations internationales entre démocraties et régimes autoritaires. Une façon de coaliser autour de la puissance états-unienne afin de contrer la montée en puissance de la Chine.

Totalement passée inaperçue dans son programme de campagne, voici une proposition de Joe Biden qui prétend rebattre les cartes géopolitiques: un «sommet pour la démocratie» censé déterminer le partage des eaux entre les démocraties et les «régimes autoritaires». La distribution des invitations (111) a des airs de remise de brevet de démocratie de la part de Joe Biden, dont le pays est pourtant classé pour la première fois parmi les «démocraties en recul», selon le rapport annuel de l’organisation intergouvernementale internationale Idea.

La diplomatie américaine a tenté, ces dernières semaines, de gommer la trop évidente arrogance de la démarche. La Maison-Blanche n’en est pas moins restée la seule maîtresse des bristols d’invitation, suscitant nombre d’incompréhensions.

Comment glorifier les vertus de la démocratie contre l’autoritarisme en présence de Rodrigo Duterte et Jair Bolsonaro? Mais, comme le note Philip Golub, professeur de relations internationales à l’Université américaine de Paris, «il y a plus important que l’inclusion du Brésil: c’est l’inclusion de Taïwan» .
Un authentique casus belli pour la Chine, qui n’a jamais abandonné l’idée d’une réintégration de l’île séparatiste dans son giron.
État de facto depuis 1949, Taïwan n’est toutefois pas reconnu comme tel par les Nations unies en vertu du principe de «Chine unique».

1. Une tentative de coalition contre la Chine
Si les États-Unis s’en défendent, il leur est de plus en plus compliqué de masquer la nature de ce sommet: isoler la Chine.
Le calendrier de l’annonce, en début de cette semaine, par Washington, du «boycott diplomatique» des jeux Olympiques d’hiver de Pékin en février 2022 ne doit rien au hasard. Depuis sa prise de fonction, Joe Biden a donné une tonalité particulièrement agressive à un virage stratégique opéré par Barack Obama, connu sous le nom de «pivot asiatique». Les élites américaines tirent alors les conséquences des échecs retentissants des guerres de Bush et de l’essor de la Chine.

Grâce à la montée en gamme de son modèle de développement, cette dernière ne se contente plus d’être l’«atelier du monde», comme au début des années 1990. Elle a aussi investi massivement dans la modernisation de son armée. Ses capacités restent toutefois en deçà de celles des États-Unis. Sa force de projection également, puisque Pékin dispose d’une seule base hors de ses frontières, à Djibouti, contre environ 750 dans 80 pays pour les États-Unis.
Depuis dix ans, la mer de Chine, plutôt que le golfe Persique, est devenue l’épicentre de la politique étrangère des États-Unis. Aussitôt arrivé dans le bureau ovale, Joe Biden insiste sur la démocratie et la situation de Taïwan.

À lire sur le sujet : Géopolitique. Les raisons du bras de fer en Mer de Chine

Washington a analysé le point faible de la Chine: les alliances. L’administration Biden veut renforcer celles que les États-Unis ont nouées. Dès le mois de mars, le Quad (dialogue quadrilatéral pour la sécurité est ranimé après des années de quasi-sommeil. Il regroupe, outre les États-Unis, le Japon, l’Inde et l’Australie, trois acteurs majeurs de la zone indo-Pacifique.
L’affaire des sous-marins et la livraison, clé en main, de la technologie de propulsion nucléaire à l’Australie par les États-Unis et la Grande-Bretagne «densifient» cette alliance. «Les États-Unis ne veulent pas contrer la puissance chinoise par la guerre mais pas la constitution de coalitions, petites ou grandes» , analyse Philip Golub. Le sommet de la démocratie est envisagé par Joe Biden comme l’une d’entre elles. Mais les participants se prêteront-ils à ce jeu stratégique? La France a déjà pris quelques distances avec cette logique d’affrontement.

2. Une nouvelle guerre froide?
«Le binôme Chine-États-Unis se trouve au cœur des relations internationales de ce siècle. Nous assistons à une nouvelle rivalité de type bipolaire dans le contexte d’un monde plus complexe qu’il ne l’était à l’époque de la guerre froide. Mais nous n’avons pas deux blocs face à face» , estime Philip Golub. Nul doute que Washington aimerait que le reste du monde fasse bloc autour de sa tentative de maintenir son leadership mondial. De la coupe aux lèvres, il y a, semble-t-il, une distance infranchissable.

Lire aussi : « La Chine n’a pas de prétentions à l’hégémonie» : l'analyse du professeur Philip Golub

Des acteurs «moyens» ont leurs propres intérêts. La décision de l’administration Biden de ne pas inviter la Turquie, pourtant deuxième armée de l’Otan, au sommet pour la démocratie illustre une forme d’autonomisation de la diplomatie d’Erdogan, peu appréciée à Washington.
L’Allemagne, à la diplomatie atlantiste, dépend aussi grandement de la Chine sur le plan économique. En Asie du Sud-Est, la «situation est très inconfortable pour les pays de cette région qui ne peuvent prendre parti totalement pour une des deux grandes puissances qui se livrent cette bataille» , rappelle l’universitaire. Ainsi, le Vietnam, nouvel allié privilégié des États-Unis, n’est pas non plus convié au sommet. Si la situation géopolitique mondiale ne correspond pas à un schéma «bloc contre bloc», elle n’en est pas moins porteuse de dangers. La Chambre des représentants des États-Unis a adopté, mardi soir, un budget militaire record de 768 milliards de dollars (seuls 70 démocrates s’y sont opposés), tandis que la Chine augmente régulièrement le sien (+ 7 % en 2021), pour investir notamment dans sa flotte.

3. Un renforcement de l’axe Moscou-Pékin
La Chine et la Russie sont les absentes les plus illustres de ce sommet bidenien. La stratégie des États-Unis peut-elle pousser un peu plus Moscou, qui regarde vers l’est depuis les sanctions du fait de la crise ukrainienne de 2013-2014, dans les bras de Pékin?
Dans ce jeu à trois, Moscou participe depuis 2019 avec Pékin à des patrouilles, exercices navals réguliers et des survols dans l’océan Pacifique à proximité des côtes japonaise et sud-coréenne. «L’importance de telles manœuvres conjointes va bien au-delà de la démonstration de la proximité des positions politiques. C’est un moyen d’augmenter le prix de la confrontation pour l’adversaire. Les forces américaines sont dispersées dans le monde entier, tandis que les forces russe et chinoise sont concentrées en Europe et dans l’océan Pacifique. Leur avantage naturel est qu’elles sont situées dans des régions qui sont les principaux théâtres du nouveau conflit» , analyse le spécialiste des relations sino-russes, Vasily Kashin, dans le quotidien Kommersant.

Dans cette optique, plusieurs alliances multilatérales, à l’initiative des Chinois et des Russes, se dégagent: l’Organisation de coopération de Shanghai, l’Organisation du traité de sécurité collective et une encore informelle, le Crip (Chine, Russie, Iran, Pakistan). Une forme d’entente tacite semble aussi s’accélérer au Conseil de sécurité de l’ONU. Pour Igor Delanoë, directeur adjoint de l’Observatoire franco-russe, «l’appui de Moscou se fait de manière mesurée et pondérée avec la Chine. Il vise à pousser l’administration américaine à négocier ses différends en Europe et à alléger la pression atlantiste à l’égard de la Russie» .

Mais les deux partenaires connaissent aussi des rivalités. En Asie centrale, les investissements économiques consentis par la Chine via les «routes de la soie» ne sont guère appréciés par Moscou. Dans l’océan Pacifique, la Russie voit d’un mauvais œil les prétentions de Pékin dans la zone où les différends territoriaux sont nombreux. Washington en profitera-t-il? «Il y a un débat au sein et en dehors de l’administration Biden: ne faut-il pas arrimer un peu plus la Russie afin qu’elle soit un peu moins arrimée à la Chine? Faire en sorte que la Russie soit autant à l’ouest qu’à l’est», conclut Philip Golub.

Cet article pourrait aussi vous intéresser : Diplomatie. Poutine-Biden, acte II



Edité le 09-12-2021 à 15:27:50 par Xuan


Xuan
Une intéressante interview de Bruno Guigue par Loïc Chaigneau. B. Guigue démontre une connaissance approfondie de la Chine :

https://www.youtube.com/watch?v=V9RYfLgiBu8

SOMMAIRE ET ARTICLES DE Bruno Guigue :

2:00 La Chine est-elle socialiste ?
11:15 La classe capitaliste en Chine et l'économie de marché
18:52 Il n'y a pas de modèle politique, mais la Chine est-elle un EXEMPLE dans la voie vers le socialisme ?
24:50 La Chine, un état souverain : pas de socialisme sans souveraineté, pas de souveraineté sans socialisme.
25:30 La Chine est-elle une Dictature ? Démocratie en Chine
32:00 Tibet, Taïwan, Hong Kong et le génocide Ouïghours
48:40 Socialisme et intersectionnalité en Chine
49:20 Que dire du crédit social ?
1:00:30 Chine, Guerre froide, lutte contre la corruption, éthique confucéenne
1:04:40 Quelle place pour l'individu, la subjectivité en Chine ?
1:09:40 La Chine est-elle impérialiste ?
Xuan
Combattre la ligne trotskiste et le révisionnisme dans le PCF


J'ai cité plus haut des positions positives de F. Roussel. On ne peut pas s'en contenter car le secteur international est resté laurentiste.
On lit p. 28 de "Ma France" lorsque Roussel raconte comment P. Laurent passe la main (de très mauvais gré d'ailleurs) :
"C'est pourquoi j'ai accepté de devenir secrétaire national avec Pierre à mes côtés, en tant que président du Conseil national. C'est tout sauf un putsch. Le trésorier et le responsable du secteur international, proches de Pierre Laurent, vont aux aussi rester en place" .

Il n'est donc pas surprenant que Roussel écrive p19, dans le chapitre "Le boulet du stalinisme" :

"Je ne partage pas, par exemple, l'idée du parti unique, qui suppose l'interdiction de contester, comme en Chine. Je ne partage pas cette vision parce qu'elle est contraire à notre conception de notre démocratie"

Cette caractérisation de la démocratie chinoise est en contradiction avec les faits puisque l'affaire du "lanceur d'alerte" Li Wenlian a démontré comment les réactions sur les réseaux sociaux avaient déclenché une enquête, débouchant positivement sur le retrait de la plainte et les excuses de la police, et la nomination posthume de Li Wenlian au rang de héros national décoré de l'ordre du 4 mai.
De même nous avons observé que, suite aux protestations sur les réseaux sociaux et aux critiques d'un avocat, les tentatives locales d'instaurer un pass sanitaire ont été révoquées par le pouvoir central.

Il n'y a pas en Chine un "parti unique", il en existe plusieurs et le PCC est le parti dirigeant reconnu par les masses et par les partis démocratiques. Ceci est le résultat de la guerre de libération, de l'essor de la Chine, et du soin permanent du PCC à servir le peuple .
Après la Libération, le PCF n'était-il pas devenu le premier parti de France ?
La différence est que la démocratie bourgeoise, que F. Roussel n'envisage pas de briser, interdit au parti communiste de prendre la direction de l'Etat, de sorte que Thorez n'est jamais devenu Président du Conseil en novembre 1946.
De même la démocratie prolétarienne chinoise interdit à un parti bourgeois libéral ou compradore de prendre le pouvoir, c'est la leçon de la place Tien An men en 1989.

Du point de vue de l'histoire des sociétés, le socialisme ne reconnaît pas au capitalisme le droit de reprendre le pouvoir, de la même façon que le capitalisme ne reconnaît pas au féodalisme le droit de reprendre le pouvoir. C'est le déroulement inévitable de la lutte des classes.

_________________


Ci-dessous l'article de Robert Kissous dans l'Humanité :


C’est la Chine ? Non, c’est le Monde qui change

Mercredi 29 Septembre 2021
Robert Kissous
Par Robert Kissous, économiste, militant associatif

Il n’aura pas fallu longtemps pour que le vernis « multilatéraliste » de Biden, présenté aux européens, ne se craquelle. Biden était supposé être plus attentif aux positions des européens, le mythe a volé en éclat.

En août ce fût le départ chaotique d’Afghanistan sans aucune consultation ni tenir aucun compte de l’avis de ses alliés militairement présents. Puis maintenant l’annulation du gigantesque contrat de fourniture de sous-marins à l’Australie par la France. A ce propos le Ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a dénoncé sévèrement le « coup dans le dos » , la « duplicité » et la « perte de confiance » à l’égard « d’alliés » . En effet c’est dans le plus grand secret – comme l’a déclaré un conseiller de Biden - que les Etats-Unis (EU) négocient depuis 6 mois avec l’Australie pour remplacer la France dans ce méga contrat avec des sous-marins à propulsion nucléaire. Pour les EU peu importe la réaction de la France, c’est un petit pays qui n’a pas le choix, il avalera la pilule.

L’Australie n’ayant aucune compétence dans le domaine nucléaire, les EU prendront le contrôle de la flotte australienne pour l’intégrer totalement dans leur dispositif antichinois. Plus grave, les EU prennent le risque de relancer la course à l’armement nucléaire et de déstabiliser la région. Délibérément ?

En effet de grands pays européens, dont la France, ne sont pas suffisamment à la botte des EU. Rappelons-nous de la bataille menée par l’Allemagne pour imposer le recul de Biden sur le gazoduc Nord Stream 2. Mi-juin, à la réunion du G7, le communiqué final avait été remanié à la demande de pays européens. Emmanuel Macron avait insisté sur le fait que « le G7 n’était pas un club hostile à la Chine ». « C’est un ensemble de démocraties qui entend travailler avec la Chine sur tous les sujets mondiaux sur lesquels la Chine est prête à travailler avec nous.» . Dépité le conseiller de Biden déclarait que la Chine figurerait d’une manière plus « robuste » dans le communiqué de l’OTAN ce qui fût le cas.

Si les européens acceptent l’idée d’une compétition économique même sévère avec la Chine - et non d’un découplage tel que les y poussent les EU sans eux-mêmes l’appliquer- ils ne peuvent ni ne veulent se passer de l’immense capacité manufacturière et du marché chinois. Et ils ne veulent en aucun cas prendre le risque d’une confrontation militaire.

Autrement dit la rupture du contrat avec l’Australie est en lien avec des divergences quant à l’attitude vis-à-vis de la Chine. Pour faire plaisir aux EU il suffit d’oublier les intérêts propres aux européens. Rien que ça, la vassalisation et nous serons amis. Ce n’est évidemment pas la bonne solution. On pourrait commencer à quitter le commandement intégré de l’OTAN.

Mais au fait le problème des EU n’est-il que la Chine ?

Ce n’est pas la Chine qui a conduit à l’échec des EU en Afghanistan après 20 ans de guerre, une occupation qui a coûté plus de 200.000 morts civils afghans, des millions de réfugiés et tout ça pour retrouver les talibans au pouvoir. Même catastrophe en Irak où l’Etat a été détruit, des centaines de milliers de civils morts, des dégâts « collatéraux »... Faire la liste nous mènerait trop loin.

Ce à quoi veulent s’opposer les EU c’est un mouvement de fonds qui s’est affirmé de manière généralisée après la seconde guerre mondiale.

En 1955 les représentants de pays décolonisés- une trentaine dont Nasser, Nehru, Soekarno, Chou en Lai- se retrouvaient à la Conférence Afro-Asiatique de Bandung, lançant le mouvement des non-alignés, le Tiers Monde, appelant à la décolonisation, contre l’impérialisme, sans volonté de faire adhérer ce mouvement dans un bloc soviétique ou occidental. Cinq principes étaient repris : respect mutuel de l'intégrité territoriale et de la souveraineté ; non-agression ; non-ingérence réciproque dans les affaires intérieures ; égalité et bénéfice mutuel ; coexistence pacifique. Précision : la non-ingérence réciproque des Etats ne signifie pas l’approbation de leur politique intérieure.

Ces cinq principes ont été régulièrement niés pour être remplacés par : le droit à l’ingérence, l’exportation de modèle de régime (démocratique), choc de civilisation…

Les EU ont été particulièrement actifs en ce sens en Amérique Latine, Caraïbes, Afrique, Asie.

Depuis, ce mouvement de libération s’est étendu, certes avec de multiples difficultés parfois colossales, des hauts et des bas, des reculs ou pire et des avancées. Mais il a toujours cherché les moyens d’avancer.

La montée de la Chine comme deuxième puissance économique mondiale, et bientôt première, fait largement contrepoids à la puissance des EU, déclinante. D’autres pays ont pu émerger et amorcer le cycle du développement. La place de la Chine leur donne des marges de manœuvre supplémentaires.

Bien entendu il ne s’agit pas de dire que la politique de la Chine ne soulève pas de problème, que tout va bien, qu’il n’y a rien à redire. Quel pays d’ailleurs serait dans un tel cas idyllique ? Mais là il s’agit d’une stratégie, celle des EU, de maintenir coûte que coûte, par les moyens financiers et militaires, leur hégémonie mondiale. Les peuples ne peuvent s’y soumettre, ils ne renonceront jamais au droit au développement pour sortir de la pauvreté. C’est là le premier des droits de l’homme.

Ce que les EU mettent en cause c’est le monde qui est en train de s’organiser avec difficulté, malgré des affrontements régionaux, malgré de nombreux problèmes de gouvernance ou de respect des droits humains. Un monde qui ne peut, qui ne pourra, que s’affronter aux volontés d’hégémonie mondiale, économico-financière et militaire, qui confère aux EU un « droit » de pillage.

Ainsi les nombreux et importants traités signés par la Chine (RCEP par exemple) ainsi que les accords contractés dans le cadre des « Routes de la soie ».

Ainsi également les six pays voisins de l’Afghanistan ont décidé de mener des actions concertées pour aider l’Afghanistan après le chaos laissé par les EU. L’OCS[1] a intégré l’Iran comme membre et, comme observateurs l’Egypte, le Qatar, l’Arabie Saoudite. Le président de l’Iran a déclaré : "Le monde est entré dans une nouvelle ère. L'hégémonie et l'unilatéralisme ont échoué" . Ajoutant que le monde se dirigeait désormais "vers le multilatéralisme et la redistribution des pouvoirs vers des pays indépendants" . Lors de cette même réunion, en septembre 2021, a été discuté la possibilité d’utiliser des devises de pays membres plutôt que le dollar.

En Amérique Latine comme ailleurs se manifeste la volonté d’échapper à l’hégémonie US. Lors de la réunion du CELAC[2], le président mexicain propose aux pays latino-américains et caribéens de remplacer l’OEA par un organisme vraiment indépendant des EU. Pas facile mais la volonté s’affirme.

L’Égypte va disposer de deux usines de production de vaccins chinois, l’une de 200 millions de doses à usage national, et une autre d’un milliard de doses pour le continent africain. L’Algérie se lance également dans la production de vaccins russes et autres. Plus de deux milliards de doses de vaccin ont été injectés en Chine et plus de 500 millions hors de Chine. Qui en parle hormis pour dénigrer ces vaccins ?

La Russie tente une médiation entre l’Éthiopie, le Soudan, l’Égypte au sujet du grand barrage éthiopien.

On pourrait multiplier les exemples concernant l’évolution du monde, la lutte pour la souveraineté nationale des peuples anciennement colonisés, dominés.

Mais parle-t-on de tout cela dans les médias dominants ? N’y a-t-il pas une forme de nombrilisme à ignorer ces réalités ou est-ce un nouveau rideau de fer ?

C’est cette lame de fond, et pas que la Chine, qui inquiète les EU. Même si la Chine en est la cible première puisqu’elle met directement en cause l’hégémonie mondiale.

Jusqu’où iront le EU pour défendre leur domination déclinante ? La guerre de plus en plus froide deviendra-t-elle chaude ? Les risques de confrontation militaire, provoqués ou « accidentels », sont de plus en plus menaçants.

[1] L’Organisation de Coopération de Shangaï a été créé en 2001 par la China, le Kazakhstan, le Kyrgyzstan, la Russie, le Tajikistan et l’Uzbekistan. Elle s’élargit à l’Inde et le Pakistan en 2017.

[1] L’Organisation de Coopération de Shangaï a été créé en 2001 par la China, le Kazakhstan, le Kyrgyzstan, la Russie, le Tajikistan et l’Uzbekistan. Elle s’élargit à l’Inde et le Pakistan en 2017.

[2] Communauté d'États latino-américains et caraïbes (Celac)
Xuan
A lire sur le site faire vivre l'article de PAM sur la vidéo de Tatiana Ventôse, qui est souverainiste. La vidéo s'intitule "le torpillage du siècle" :

Excellent résumé de la situation géostratégique

Le fil d’actu de Tatiana Ventose
Mercredi 29 septembre 2021,

Excellent résumé de la situation géostratégique à l’occasion de l’affaire des sous-marins... par une jeune femme qu’il est utile de suivre sur les réseaux sociaux. Elle n’est pas communiste (qui sait pourquoi d’ailleurs !), mais elle est très utile aux communistes !

Mais il est assez naïf de penser que nos dirigeants seraient naïfs ! Dans la concurrence, chacun apprécie les rapports de forces réels et le plus souvent, un acteur moyen acceptera de se soumettre à un plus gros en perdant une part de sa valeur mais préservant une part... bien content que le gros n’ait pas décidé de l’éliminer carrément... C’est ce que font les bourgeoisies "compradore" qui acceptent la colonisation pour en profiter. La bourgeoisie française a toujours été antinationale, contrairement à d’autres pays, c’est le contenu populaire de la révolution française qui a fait la souveraineté de la France, et De Gaulle lui-même n’a pu reconstruire la souveraineté qu’avec l’alliance de fait avec les communistes...

Le fonds du problème est que tant qu’on s’inscrit dans le capitalisme et donc l’acceptation de la "concurrence libre et non faussée", on ne peut trouver de souveraineté véritable, comme le montre le brexit (dans l’affrontement des USA avec la Chine, il n’y a aucune souveraineté UK !) Pour reconstruire une souveraineté populaire en France, il faudra relever d’énormes défis sur des technologies que nous avons perdu, des compétences donc. Et si on ne pourra pas le faire par magie. Il faudra négocier et passer des compromis, il faudra un état radicalement indépendant des intérêts privés pour imposer les intérêts populaires de long terme...

Ca porte un nom, ca s’appelle le socialisme. PAM


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J'ai commenté sur le site :

Après avoir accumulé les preuves du bellicisme et de l’hégémonisme US, T. Ventôse conclut :
"les Etats Unis et la Chine semblent vouloir entraîner le monde entier dans une compétition mortifère"... !

Pour mémoire, ce sont les USA qui ont déclenché la guerre multiforme contre la Chine, laquelle, après maints avertissements et appels à une attitude plus coopérative, a fini par riposter du tac au tac.

Faut-il rappeler la campagne de propagande déchaînée particulièrement juste après le début de la pandémie ? Comment, après que la Chine ait fourni à l’OMS (et aux pays capables de l’exploiter) le génotype du virus, Trump a prétendu avoir été informé trop tard ? La campagne sur le virus " fabriqué en Chine " ? Sur les manifestations dites " pro démocratie " mais en fait pro Commonwealth, sur le prétendu " génocide " au Xinjiang, sur le prétendu " travail forcé ", propagande mensongère matraquée par les médias français jusqu’à ce jour y compris sur les chaînes d’état, et reprise jusque dans les colonnes de l’Humanité (et même dans " Ma France " où F. Roussel affirme avoir évoqué " devant les autorités chinoises" ... "le sort réservé aux Ouïghours" !

Faut-il rappeler le budget militaire US trois fois plus élevé que celui de la Chine, et l’écart considérable non seulement en valeur absolue mais en rapport aux PIB respectifs, les patrouilles incessantes de l’armée US en mer de Chine, menaçant le commerce maritime chinois, et en parallèle le vacarme médiatique sur un prétendu expansionnisme chinois, alors que même notre pays participe aux manœuvres navales impérialistes ?

Mais lorsque la Chine riposte du tac au tac notre presse traite ses représentant de "loups guerriers" .

Tout récemment la libération de Meng Wanzhou, la fille du fondateur de Huawei, après plus de mille jours de détention illégale au Canada, et bien qu’elle ait plaidé du début à la fin "non coupable", démontre que la résistance acharnée face aux exigences des USA est le seul moyen de dresser un obstacle au bellicisme.
C’est exactement la leçon par la négative de l’esprit munichois qui inspire notre bourgeoisie et qu’on a observé dans l’affaire Alstom, et tout récemment lorsque Macron a renvoyé son ambassadeur aux USA en dépit du camouflet reçu.
Alors on peut se poser la question : pourquoi T. Ventôse dénonce-t-elle d’un côté la responsabilité de la Chine dans le risque de conflit, et de l’autre préconise-t-elle pour notre pays davantage de fermeté ?
Cette influenceuse souverainiste ne donne absolument pas un "excellent résumé de la situation" mais une analyse biaisée où la Chine est mise dans le sac de l’impérialisme.
C’est une attitude réactionnaire en fait, mais qui n’est pas différente de celle d’une certaine "gauche" pour qui le socialisme est réel lorsqu’il reste pauvre et sous développé.
Les communistes doivent rompre définitivement avec la ligne trotskiste et social-démocrate, défendue par certains responsables laurentistes dans le secteur international du PCF.

Il n’y a pas de troisième voie entre l’hégémonisme US et la Chine. La guerre des USA ne vise pas seulement la Chine, c’est une guerre de l’hégémonisme contre le reste du monde.


Edité le 30-09-2021 à 11:17:50 par Xuan


Xuan
Et si le communisme était réellement différent ?

DANIELLE BLEITRACH 4 JUILLET 2021

https://histoireetsociete.com/2021/07/04/et-si-le-communisme-etait-reellement-different/

Marianne m’a raconté qu’en distribuant des tracts sur le marché de Limoges pour les régionales, elle s’est trouvé face à un joyeux Chinois de Canton qui vendait ombrelles et parapluie… Il ne parlait ni le français, ni le mandarin, seulement la langue de Canton, ce qui ne l’empêchait pas d’être trés optimiste et désireux de communiquer. En prenant le tract et en sachant qu’il avait affaire à des communistes, il a répété avec beaucoup de conviction “Communisme parole honnête!”.C’est également ce que ne cesse de répéter Katia la Cubaine de ses dirigeants au plus haut niveau, cette honneteté, cette confiance qui est peut-être la caractéristique la plus précieuse de la relation des communistes à la politique, le drame quand celle-ci est trahie. Ce que l’on a désormais tant de mal à faire comprendre comme si c’était cela “la propagande” et le bourrage de crâne au quotidien sur le politique tel que nous le subissons… Pourtant ni les communistes cubains, chinois, vietnamiens et encore moins ceux qui ont perdu l’URSS ne nieraient que c’est un rude combat d’empêcher déjà même quand le pouvoir est irreprochable que certains cadres intermédiaires se corrompent plus aisément. C’est une gangrène qui détruit on ne sait ni pourquoi ni comment sinon que quelque chose serompt et devient mépris, avidité, incapacité à organiser le collectif. Est-ce que la réponse peut-être autre que le goulag? Cela concerne tous les partis communistes qui doivent accomplir dans le socialisme et face à la pression constante de l’adversaire un exploit permanent qui n’est jamais exigé des dirigeants capitalistes et que l’on appelait soit la dictature du prolétariat, soit la démocratie socialiste. Voici en résumé ce dont se félicitent le plus lors de leur centième anniversaire les dirigeants et les membres du parti communiste chinois, d’avoir construit comme promis une société de moyenne aisance et d’avoir rempli ce contrat et celui de l’indépendance nationale fondée sur la paix et le développement. C’est l’histoire d’une lutte et si l’on en croit ce reportage de Global Times une émotion partagée…une manière d’unir les générations dans laquelle aieuls et jeunes sontles plus proches. Personne ne nie sauf absurde mauvaise foi qu’il existe une adhésion du peuple chinois au PCC et ce depuis 100 ans. En France, la relation a été effacée mais sur le fond historique jamais dénoncée. (note de danielle Beitrach)

L’atmosphère festive du centenaire du Parti communiste chinois (PCC) a connu une diffusion massive jeudi soir, ce qui,selon Global times, le site officiele, anglais a permis aux téléspectateurs de parcourir les 100 ans d’histoire, en versant des larmes pour les pionniers révolutionnaires, pour les luttes sur le chemin de l’indépendance et éprouver de la crainte comme lors de la la guerre pour résister à l’agression américaine et aider la Corée,le tout entrecoupé de moment de joie pour les moments qui marquent les réalisations de la Chine comme les Jeux olympiques de Pékin et le retour de Hong Kong et Macao à la mère patrie.

Bien que le gala « Great Journey » se soit terminé à 22h jeudi, l’enthousiasme du public s’est prolongé toute la nuit et les sujets liés au gala ont été lesplus populaires sur Sina Weibo à compter de vendredi. Les gens ont exprimé leur profonde gratitude aux personnes qui se sont sacrifiés pour la nation et ils ont exprimé leur fierté et leur confiance dans le rajeunissement national.

En tête de la liste des sujets plebiscités il y a eu le vendredi matin « Il le voit » — le président Mao regardant dans le ciel sur l’écran coïncide avec le lancement de feux d’artifice rouges et jaunes en forme d’étoile ressemblant au drapeau national chinois.voir photo)

Les internautes ont échangé leurs interprétations et ils ont conclu qu’il s’agissait d’un dessin imaginaire pour permettre à Mao de voir la Chine prospère en 2021 comme il l’avait espéré.

De nombreuses personnes ont également posté d’autres photos telles que la statue de Mao faisant signe à une rue animée avec des gratte-ciel debout à côté, et le portrait de Mao sur le mur face à la diffusion en direct du gala sur l’ordinateur.

« Mao a sacrifié six membres de sa famille à la cause révolutionnaire de la Chine, et son fils bien-aimé Mao Anying n’est jamais revenu du champ de bataille en Corée. Mais regardez, la Chine d’aujourd’hui ne l’a pas oublié ! », a posté un utilisateur de Weibo.

Le public a également été profondément ému par les « retrouvailles » du cofondateur du CPC, Chen Duxiu, et de Li Dazhao. Dans une performance appelée «aube», les acteurs incarnant Chen et Li dans la série télévisée à succès Awakening Age ont suscité un dialogue passionné, la détermination des prédécesseurs révolutionnaires à sauver la Chine dans les jours sombres du début des années 1900 en construisant un parti guidé par le marxisme.

Jiang Langsha, une habitante de 31 ans de la province du Sichuan, dans le sud-ouest de la Chine, a déclaré qu’elle avait ressenti un « choc spirituel » en regardant l’émission.

« Je me rends compte que « la fondation du CPC a été un moment historique » et pas seulement un fait cité dans nos livres d’histoire;
c’était le chapitre d’ouverture du grand voyage composé des efforts et des contributions de nombreux pionniers », a déclaré Jiang au Global Times vendredi.

Le retour de Hong Kong et macao en 1997 et 1999 et les Jeux olympiques de Pékin 2008 ont également été dépeints lors du grand gala, frappant une corde sensible pour de nombreux téléspectateurs qui avaient déjà vécu ces épisodes.

Voyant la flamme olympique allumée et les anneaux olympiques levés une fois de plus au Nid d’oiseau – le lieu de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Pékin, Jiang a déclaré qu’elle avait été ramenée 13 ans en arrière lorsqu’elle a regardé la cérémonie d’ouverture à la télévision à l’adolescence.

« Je suis tellement fier d’être chinois, de voir ces flashbacks sur la façon dont la Chine est devenue forte et prospère sous la direction du Parti », a déclaré Jiang, notant que le pays avait pris une bonne voie pour se débarrasser de l’influence coloniale, pour afficher son développement avec confiance et continuera sur la voie du rajeunissement patriotique .

Les personnes contactées par le Global Times ont également déclaré que le gala, ainsi que la célébration du matin et les félicitations de toutes les formes au cours des derniers jours, sont devenus le principal sujet de conversation entre amis et familles.

À partir de vendredi, la place Tiananmen a rouvert au public et les décorations seront conservées jusqu’au 15 juillet pour que les gens peuvent prendre des
photos. La place a accueilli 65.000 personnes en seulement quelques heures de vendredi au lever du soleil à midi, a rapporté Xinhua.

« C’est un moment qui créeera la mémoire commune de notre génération et qui nous encourage à poursuivre la mission héritée de nos prédécesseurs.
Nous sommes confrontés à des défis différents (que ceuxdes pionniers), mais notre amour pour le pays et pour lepeuple est le même. Cela continuera d’éclairer le chemin et de nous guider », a déclaré vendredi au Global Times un fonctionnaire de 27 ans du nom de famille Xu basé à Putian, dans la province du Fujian, dans l’est de la Chine.

La civilisation chinoise a la tradition d’accorder une grande attention à l’histoire et le peuple chinois a un lien fort avec ses ancêtres et ses prédécesseurs.

Les générations contemporaines peuvent facilement générer du courage et de l’inspiration en regardant l’histoire, ont déclaré les observateurs, notant que les grandes festivités à travers la Chine ont également informé certaines forces extérieures de ne pas mal comprendre la réalité de la société chinoise – le PCC a acquis une légitimité grâce à son leadership et est adopté par 1,4 milliard de Chinois

l'Internationale
Xuan
Sur le site de Rassemblement Communiste :

1 juillet 1921 / 1 juillet 2021
Le Parti Communiste Chinois:
100 ans de combat pour le développement et le socialisme!


Le premier juillet 1921 le PCC convoquait son premier Congrès fondateur à l'initiative des premiers communistes chinois inspirés par l'exemple de la Révolution d'Octobre 1917 qui a engendré l'URSS. Les Communistes chinois étaient 13 à la fondation, puis 58.000 au moment du massacre de la Commune de Shanghai en 1927 par la bourgeoisie antipatriotique du Kuomintang et 92 millions aujourd'hui pour poursuivre l'œuvre d'édification du « socialisme à la chinoise » conçu comme une étape vers le Communisme.

C'est vers le milieu du 19éme siècle que la Chine féodale a perdu sa souveraineté nationale pour être mise sous domination impérialiste suite aux deux guerres de l'opium.

En 1911, la Révolution bourgeoise renversa la monarchie féodale mais échoua à débarrasser la Chine des seigneurs de guerres féodaux et des occupations territoriales des impérialistes anglais, français, allemands, japonais et états-uniens.

L'alliance du PCC et du Kuomintang avait pour objectif de sortir le pays du semi-féodalisme et du semi-colonialisme. A la mort du leader de la Révolution et de la République bourgeoise, Sun Yat Sen, son Parti le Kuomintang mit fin à l'alliance avec le PCC pour stopper son influence grandissante.

Le PCC théorisa « l'encerclement des villes par les campagnes » et lança la longue marche sur 9.000 km en établissant des Soviets paysans et soldats dans les différentes provinces chinoises libérées pour y appliquer la liquidation des régimes semi-féodal et semi-colonial par la mise en pratique du slogan « la terre à ceux et celles qui la travaillent. »

Une fois l'occupation militaire japonaise vaincue suite à la seconde guerre mondiale antifasciste gagnée principalement par l'URSS, le PCC continua la lutte révolutionnaire contre le Kuomintang jusqu'à la Révolution d'Octobre 1949 qui élargissait ainsi le camp socialiste à l'Asie.

La Démocratie Nouvelle chinoise était ainsi partie prenante des Démocraties Populaires qui constituaient avec l'URSS le camp socialiste qui sera rejoint ensuite par la Corée du Nord, le Vietnam et Cuba.

L'aide internationaliste de l'URSS à la Chine prit fin après le Grand Bond en Avant dans un contexte de divergences idéologiques sur les questions de l'appréciation de Staline par le rejet de la « déstalinisation » considérée comme une trahison, de la « coexistence pacifique » considérée comme un abandon de la lutte des classes et de l'anti-impérialisme, de la « dictature du prolétariat » considérée comme un opportunisme anti-marxiste-léniniste, etc.

Bien que signataires comme le PCUS de l'URSS des deux déclarations de Moscou de 1957 et de 1960, le PCC par le biais de la lettre en 25 points rédigée par Mao Ze Dong développa une ligne générale du MCI critique du « révisionnisme khrouchtchévien » avec le soutien solidaire du Parti du Travail d'Albanie (PTA).

C'est aussi dans ce contexte que sous la houlette de Mao lui même fut lancée la « Grande Révolution Culturelle (GRCP) » dont l'objectif affiché était de faire régler par la « base » ouvrière, paysanne et intellectuelle les « contradictions antagoniques » manifestées par la bureaucratisation et l'embourgeoisement minant le parti et l'Etat. La « base » était appelée à « bombarder le quartier général » pour assainir le parti et l'Etat.

Toutefois, mis à part les cas Lui Shao Shi, Lin Biao et de la « bande des quatre » , les « contradictions » internes au PCC furent le plus souvent traitées comme des « contradictions non antagoniques au sein du peuple. »

La théorie des « contradictions antagoniques et non antagoniques » est une permanence dans l'histoire du PCC et de la Révolution Nationale Démocratique Populaire. C'est ainsi que l'alliance avec le Kuomintang fut d'abord définie comme « contradiction non antagonique au sein du peuple » qui doit se régler par la méthode de « l'unité, critique, unité ». Après le massacre de la Commune de Shanghai la contradiction avec le Kuomintang devint « antagonique » , puis après l'attaque et l'occupation nippone de 1937, cette contradiction principale contraint à une nouvelle alliance temporaire que le PCC géra avec vigilance avant de lancer l'assaut final qui vit la fuite de la bourgeoisie pro-impérialiste du Kuomintang sur l'Île de Taïwan.

Par contre le PCC a toujours considéré les fractions patriotiques de la bourgeoisie comme parties prenantes de la Démocratie Nouvelle. C'est ainsi que les classes sociales porteuses de cette forme d'Etat révolutionnaire transitoire sont la classe ouvrière, la paysannerie, les Intellectuels et la bourgeoisie nationale par opposition à la bourgeoisie compradore.

Le PCC est à l'avant-garde de ces classes sociales dans le processus de l'émancipation anti-féodale, de la libération nationale et même de l'édification du socialisme vers le communisme. Tous les dirigeants historiques du PCC, de l'Etat de Démocratie Nouvelle et de l'édification du socialisme chinois sont d'accord sur ces quatre classes sociales révolutionnaires, sur la coexistence de longue durée des secteurs économiques socialistes, capitalistes, des moyennes et des petites entreprises privées et familiales, etc. Ce consensus va de Mao Ze Dong, Zhou En Laï, Deng Xiao Ping et Xi Jinping pour ne citer que les plus illustres dirigeants du PCC et de l'Etat.

Liu Shao Shi a clairement synthétisé la base théorique consensuelle de ces choix stratégiques de tous les dirigeants du PCC : « En raison des particularités du développement social et historique de la Chine et de son retard scientifique, c'est une tâche unique et difficile d'appliquer systématiquement le marxisme à la Chine et de le transformer de sa forme européenne en une forme chinoise... Nombre de ces problèmes n'ont jamais été résolus ou soulevés par les marxistes du monde, car ici, en Chine, la principale section des masses n'est pas constituée d'ouvriers mais de paysans, et la lutte est dirigée contre l'oppression impérialiste étrangère et les survivances médiévales, et non contre le capitalisme intérieur » (Liu Shaoqi).

Pour tous les dirigeants successifs du PCC, l'application du Marxisme-Léninisme à la Chine doit se faire d'abord pour vaincre les survivances du féodalisme et le retard économique, scientifique et technique consécutif au joug impérialiste pour jeter ainsi les fondements du socialisme vers le communisme.

On peut vérifier cela dans ces propos de Deng Xiaoping : « Le marxisme attache la plus grande importance au développement des forces productives... [Aller vers le communisme] exige des forces productives hautement développées et une abondance écrasante de richesses matérielles. Par conséquent, la tâche fondamentale de l'étape socialiste est de développer les forces productives. La supériorité du système socialiste est démontrée, en dernière analyse, par un développement plus rapide et plus important de ces forces que dans le système capitaliste. À mesure qu'elles se développent, la vie matérielle et culturelle du peuple s'améliore constamment... Le socialisme signifie l'élimination de la pauvreté. Le paupérisme n'est pas le socialisme, et encore moins le communisme. »

Même logique chez Mao lui même qui, dès 1949, fait ce lien dialectique entre développement des forces productives et élévation du niveau de vie sociale des travailleurs et du peuple : « Si nous sommes ignorants en matière de production, si nous ne pouvons pas saisir rapidement le travail de production ... afin d'améliorer les moyens de subsistance des travailleurs d'abord, puis ceux des autres personnes ordinaires, nous ne serons certainement pas en mesure de maintenir notre pouvoir politique : nous perdrons notre position et nous échouerons. » Le pragmatisme de cette démarche est synthétisé par Deng Xiaoping ainsi : « Peu importe la couleur du chat, l'essentielle est qu'il attrape les souris. »

On retrouve enfin le même raisonnement chez Xi Jinping, l'actuel Secrétaire Général du PCC, lorsqu'il invite l'ensemble du PCC à faire preuve de créativité et d'innovation dans l'application du Marxisme – Léninisme aux réalités évolutives nationales chinoises : « Le marxisme se développe toujours en même temps que les réalités sociales et la technologie de l'époque. Le marxisme ne peut pas stagner. Après le début de l'ouverture, le socialisme n'a fait que continuer à progresser. Soutenir le développement du socialisme aux caractéristiques chinoises, c'est un peu comme un grand livre. Pour établir les principes et les idées fondamentales, le camarade Deng Xiaoping y a gravé sa part. La troisième génération du Comité central du Parti, avec le camarade Jiang Zemin comme noyau et le camarade Hu Jintao comme secrétaire général, a ajouté ses propres chapitres brillants à ce livre. La responsabilité de cette génération de membres du Parti communiste est d'écrire le prochain chapitre de ce grand ouvrage.

Pendant une période assez longue encore, le socialisme à son stade primaire existera aux côtés d'un système capitaliste plus productif et plus développé. Au cours de cette longue période de coopération et de conflit, le socialisme doit tirer les leçons des bienfaits que le capitalisme a apportés à la civilisation. Nous devons faire face à la réalité que les gens utiliseront les forces des pays occidentaux développés pour dénoncer le développement socialiste de notre pays. Nous devons faire preuve ici d'une grande détermination stratégique, en rejetant résolument tous les faux arguments selon lesquels nous devrions abandonner le socialisme. Nous devons corriger consciemment les différentes idées qui ne correspondent pas à notre stade actuel. Plus important encore, nous devons concentrer nos efforts sur l'amélioration de nos propres affaires, sur l'élargissement continu de notre puissance nationale globale, sur l'amélioration de la vie de notre peuple, sur la construction d'un socialisme supérieur au capitalisme, et sur l'établissement des bases d'un avenir où nous gagnerons l'initiative et aurons la position dominante.


Cette analyse nous permet de mieux apprécier le fait que la voie idéologique que nous choisissons de suivre est le problème central qui déterminera la victoire ou la défaite du travail de notre Parti, le destin même du Parti. Comme le camarade Mao Zedong l'a dit un jour : «Un parti révolutionnaire est le guide des masses. Dans les révolutions, il n'y a jamais eu de parti révolutionnaire qui ait conduit son peuple sur la mauvaise route et dont la révolution n'ait pas échoué. »

Les faits montrent que la longue marche planifiée du socialisme de marché dirigé par le PCC a engendré une puissante Chine Populaire économique, scientifique, technique, écologique, culturelle et sociale. La longue NEP chinoise qui rappelle celle courte de l'URSS apparaît de plus en plus comme l'antithèse des diktats libéraux du capitalisme impérialiste broyeurs des conquis sociaux, démocratiques et fascisants.

Les impérialistes qui ne cessent de propager qu'il n'y a pas d'alternative au capitalisme impérialiste se confrontent de plus en plus à l'alternative du « socialisme chinois » alors que leur système prédateur prend l'eau de toutes parts.

Alors que les pays rescapés camp socialiste que sont la Chine, Cuba véritable puissance médicale, la Corée du Nord puissance nucléaire défensive, Vietnam puissance économique et sociale en devenir, font la démonstration de l'efficacité économique, scientifique, écologique et sociale du choix socialiste. La pandémie du covid accélère la prise de conscience planétaire de la barbarie sociale inhumaine, anti-démocratique et anti-environnementale du capitalisme impérialiste.

Les révolutions populaires et socialistes du XXéme siècle nées de la matrice qu'est la Révolution socialiste d'Octobre 1917 sont en train de faire la démonstration que la solution alternative au capitalisme impérialiste est le socialisme scientifique appliqué comme guide de l'action des communistes organisés en Parti aux conditions et particularités nationales nationales.

Les Communistes doivent partout œuvrer à réévaluer leur appréciations du PCC et de la Chine populaire, de l'ensemble des pays rescapés du camp socialiste (Cuba, Corée, Vietnam, Laos) à la lumière des faits, des rapports des forces évolutifs, de la lutte des classes et des peuples contre le capitalisme impérialiste au plan national et international.
Xuan
Ici il s'agit d'une gauche radis rose, mais si on la considère dans son ensemble la position de Roussel détonne.
pzorba75
En lisant Marianne, c'est sur qu'on ne fait pas de propagande pour la démocrature à la française et que les pays africains bénéficient de dons réguliers, bombes comprises, pour soutenir les profits des entreprises françaises.
Xuan
SOUPE A LA GRIMACE POUR MARIANNE

Sur le site de Marianne, un article bilieux sur les déclarations de Roussel à Xinhua. Clairement il y a des choses que Marianne ne peut pas digérer, et c'est d'autant plus grave que ces déclarations brisent le consensus national du bashing antichinois :


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Passe-plat
Quand Fabien Roussel sert la soupe du Parti Communiste Chinois


Par Vincent Geny
Publié le 01/07/2021 à 19:40
https://www.marianne.net/politique/gauche/quand-fabien-roussel-sert-la-soupe-du-parti-communiste-chinois

Le 21 juin dernier, Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français, est apparu dans les colonnes de Xinhua, la plus grande agence de presse officielle chinoise. Dans cette interview, il se montre au mieux naïf et, au pire, largement accommodant avec le pouvoir chinois.

Georges Marchais le retour. Fabien Roussel roule-t-il pour le Parti Communiste Chinois (PCC) ? La question se pose au vu des propos pour le moins conciliants que le secrétaire national du Parti communiste français a tenu auprès de Xinhua dans une interview publiée le lundi 21 juin.

Cet entretien, réalisé par la plus grosse agence de presse officielle du régime chinois, s'est déroulé à l'ambassade de Chine en France, le 11 juin dernier, où Fabien Roussel était invité. Les propos rapportés sont, au mieux naïfs, au pire largement arrangeants pour le système totalitaire chinois. Dans un premier temps, il glorifie quelques dirigeants chinois. « Parmi eux, il y avait Zhou Enlai, Deng Xiaoping et d'autres, qui sont devenus par la suite de grands dirigeants. » Deng Xiaoping, sans nier certaines réformes bienvenues à porter à son crédit, était au pouvoir lorsque les manifestations place Tian'anmen ont éclaté en 1989. C'est lui qui approuve l'usage de la force contre les étudiants. Un « grand dirigeant » à en croire le patron du PCF.

RÉÉCRITURE DE L'HISTOIRE
« Le Parti communiste chinois, aujourd'hui avec Xi Jinping à sa tête, fait le choix (...) d'écrire sa propre histoire » affirme le secrétaire national du PCF. Peut-être faisait-il allusion simplement à la volonté de la Chine de s’émanciper des grandes puissances pour tracer son sillon au sein du concert des nations ? Mais les termes interrogent alors que le PCC demande un contrôle total concernant son passé. En octobre 2020, le régime avait tenté d'imposer sa censure au Musée d'histoire de Nantes concernant une exposition dédiée à Gengis Khan car il osait utiliser les mots « empire » et « mongols ».

La question se pose également concernant le Xinjiang. Face aux accusations de génocide, la Chine martèle que le Xinjiang est une affaire intérieure et que la région a toujours été chinoise. Une vision pour le moins réductrice au vu de l'histoire millénaire de la région et des tentatives de républiques indépendantes au cours du dernier siècle. À ce titre, même s'il avait autre chose en tête, les propos de Fabien Roussel sont particulièrement malvenus.

ORDRE INTERNATIONAL
Pour enfoncer le clou, le candidat à la présidentielle française a salué la Chine pour ses positions en faveur d'un « ordre international, ce droit international, est bafoué régulièrement. Il est important de pouvoir redonner tout son poids à l'ONU et de faire respecter les décisions » . Des décisions dont la Chine se moque régulièrement, notamment reprenant la main sur Hong Kong en imposant sa loi de sécurité globale en juin 2020. Alors que la ville devait garder son autonomie et son système parallèle jusqu'en 2047, le PCC a décidé de serrer la vis à la suite des grandes manifestations de 2019-2020 contre un projet de loi d'extradition vers la Chine continentale.

Depuis, c'est la liberté d'expression, la liberté de la presse, et même la liberté tout court qui ont été bafouées à Hong Kong, au mépris des engagements pris en 1997. Les positions belliqueuses envers Taïwan, dont la Chine viole régulièrement l'espace aérien, remettent également en question la manière dont la Chine voit le droit international, pourtant salué par Fabien Roussel.

ALTRUISME VACCINAL
Enfin, il estime que la Chine a été particulièrement généreuse depuis le Covid. Cette fois, les propos sont simplement rapportés et non entre guillemets. L'article explique que Fabien Roussel « a également salué la Chine pour l'aide qu'elle avait apportée à de nombreux pays du monde sous forme de dons de vaccins, notamment à beaucoup de pays d'Afrique qui n'avaient pas accès aux vaccins » .

Les mêmes pays d'Afrique qui sont partie prenante dans le projet des nouvelles routes de la soie et que la Chine se doit de bichonner. Les dons de vaccins, entre autres, participent à une stratégie globale consistant à s'affilier un maximum de pays pour faire contrepoids aux grandes puissances, dans une logique d'encerclement. Une stratégie fondée effectivement sur le système onusien où un pays équivaut à une voix.

Fabien Roussel n'a pas répondu dans l'immédiat à nos sollicitations. Le doute peut lui bénéficier, d'autant qu'à plusieurs reprises on peut remarquer des coupes dans les citations. Phrases qui peuvent également être soigneusement sélectionnées. Pour autant, depuis la parution de l'article, le secrétaire national du PCF n'a jamais désavoué l'interview, ni les propos tenus. Quoi qu’il en soit, accorder un entretien à un organe de propagande officiel du régime chinois et lui laisser libre cours quant au choix des verbatims, relève au mieux de la naïveté, au pire de l'irresponsabilité.


Edité le 01-07-2021 à 21:40:52 par Xuan


 
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