| Tu connais cette histoire mieux que moi. Concernant notre pays je ne vois guère d'obstacle excepté l'esprit de clocher. Nous avons déjà pris des positions communes mais ça ne suffit pas. Une signature unique aurait davantage d'impact, c'est clair. Je me demande par contre si l'unité n'était pas alors plus avancée sur la question des pays socialistes et sur l'impérialisme. Les cercles se sont constitués à partir de la lutte entre les deux voies dans le mouvement communiste international. Mais aujourd'hui la réforme en Chine et le décollage économique des anciennes colonies nous obligent à reconsidérer la situation mondiale. Nous ne sommes plus à l'époque de la révolution culturelle ni des guérillas. Parce que constituer des cercles sur la base "la Chine est fasciste et impérialiste" et en même temps "la Chine est socialiste" , ça ne marche pas. Et constituer des cercles sur la base "les pays du tiers monde et émergents s'opposent à l'impérialisme" et simultanément "les pays émergents sont de futurs impérialismes et le Tiers monde est dominé par une bourgeoisie compradore" , ça ne marche pas non plus. C'est ce que j'entends par poursuivre notre unification jusqu'à un certain point , qui ne s'assimile pas à du suivisme ni au soutien inconditionnel aux politiques intérieures des bourgeoisies nationales. Il est vrai que malgré des points de vue différents sur ces questions, les guerres et la subversion menées par les puissances impérialistes occidentales nous ont amenés à des positions communes, contre l'intervention en Libye, en Syrie et contre le fascisme en Ukraine. Et aussi peut-être contre les opérations du Dalaï Lama en Chine. Egalement je crois que les tentatives de subversion et de déstabilisation en Amérique du Sud nous trouveront d'accord. Quelle seront nos positions sur les provocations US en mer de Chine, sur la politique extérieure de Poutine, de l'Iran ? Ce sont des questions sans doute plus délicates à cerner, mais les campagnes de propagande de notre bourgeoisie sont bien présentes et nous nous taisons. C'est pour une part notre absence et nos silences sur ce terrain qui ont laissé le champ libre aux rouge-bruns et à leur opposition à l'empire . |
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| Pour que l'unité idéologique se fasse "dans le cadre du centralisme démocratique", il faut bien un cadre organisé, pour cela ? non ? Alors...? A mon avis, le concept de fédération des marxistes léninistes de France me semble approprié. La base de départ étant l'application de la théorie marxiste léniniste de la révolution aux conditions concrètes de notre révolution, ici, en France. Y-t-il une autre voie ou une autre méthode ? |
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| Pas mal de choses à discuter quand même mais les sujets que tu soulèves sont tous pertinents, même si la situation a changé. Les « querelles liées au suivisme par rapport aux partis pères chinois et albanais » ont probablement laissé le plus de traces puisqu’elles ne sont pas closes. La difficulté d’échapper à ce suivisme résidait sans doute dans le fait qu’il s’opposait aussi au révisionnisme moderne, à la fois en France et dans le monde. Lorsqu’il y a une lutte entre deux voies il est difficile de prendre du recul. Le pendant du suivisme est une certaine prétention à placarder des jugements catégoriques sur les partis communistes étrangers, non pas sur leur attitude envers nous, ou sur leur position relative aux questions internationales, mais sur leur propre stratégie nationale. Il y a dans cette attitude quelque chose qui ressort de l’orgueil de la France des Lumières, une prétention de la petite bourgeoisie intellectuelle française à vouloir organiser le monde à son image, sans s’apercevoir qu’elle a les pieds dans la merde, c’est-à-dire en négligeant les revendications matérielles du peuple. Ceci relève aussi de l’esprit de « parti père » du PCUS, et traduit au moins un manque de confiance dans les ressources des communistes étrangers, voire un mépris de pays avancé pour les pays arriérés pour ne pas dire colonisateur. Le suivisme comme les critiques à l’emporte-pièce sont aussi un héritage de la division du mouvement communiste international, du révisionnisme et de la révolution culturelle. On a noté que le PCC s’est rapproché du PC de Russie, en parallèle avec le rapprochement de la Chine et de la Russie. Ce faisant il a repris son bilan autocritique concernant Gorbatchev, en laissant de côté Khrouchtchev et Cie.[cf Qiushi « vue dialectique sur l’histoire de Lénine et de la Révolution d’Octobre ».] Je ne crois pas que le PCC ait réellement oublié cette période. Sans doute lui paraît-il plus important de réaliser l’unité sur le bilan actuel du PC de Russie que de poursuivre une polémique sur le conflit sino-soviétique. Je me souviens d’une anecdote à propos du PTA. J’avais traduit une petite brochure des ml italiens sur la participation de la résistance italienne à celle albanaise. Une phrase disait textuellement que les partisans italiens « pénétraient dans Tirana libérée » . Les albanais ont alors fait un scandale, nous accusant d’avoir insinué que les partisans italiens avaient libéré Tirana. Or je m’en étais strictement tenu au texte mot pour mot et il fallait être un peu tordu pour y voir autre chose. André Druesne était très affecté par ces accusations. J’ai compris que les albanais avaient la tête près du bonnet et qu’ils ne faisaient pas preuve de la même modestie que les camarades chinois. Sur la réforme en Chine, le capital privé s’est largement développé, mais simultanément la chasse à la corruption et la campagne pour l’étude du marxisme, sa diffusion dans les écoles et les universités se sont amplifiées. Ceci n’apparaît pas dans le Quotidien du Peuple ni Xinhua. Qiushi en français en parle très peu. La version anglaise en signale quelques articles. A l’inverse Qiushi en chinois http://www.qstheory.cn/ et le site théorique http://www.ccpph.com.cn/ publient presque tous les jours des articles sur le libéralisme, sur le parlementarisme occidental, sur le marxisme, son actualité et sur son application en Chine, sur les rapports entre privé et public, etc. Mais la traduction automatique est très mauvaise. Il apparaît aussi qu’il existe une gauche, un centre et une droite dans le PCC. Mon avis est qu’il faut faire confiance aux communistes chinois et juger essentiellement leur comportement à l’étranger. Dans tous les cas ce sont les conditions propres de notre pays et la théorie ml qui doivent servir de base à notre unité. Nous avons peu de divergences sur les principes. Par contre l’analyse des classes en est aux balbutiements. S'organiser oui, mais notre unification idéologique devrait atteindre un certain point d'abord.
Edité le 11-06-2016 à 09:53:38 par Xuan |
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| L'un des points fondamentaux réalisé par les marxistes-léninistes des années 60, c'est-à dire, en France, la Fédération des cercles marxistes léninistes ( j'ai eu la chance de trouver dans un kiosque le N° 1 de l'HUMANITE NOUVELLE en 1964 ) fut de regrouper les petites forces anti-révisionnistes. Immédiatement, issu d'une famille ouvrière stalinienne, j'ai pris contact avec la FCMLF. et j'ai participé le 31 décembre 1967 au congrès fondateur du PCMLF après (avec d'autres camarades communistes ouvriers de Rx) adhéré au MCF. La dissolution du PCMLF en 1968, les mesures prises à l'époque pour faire face à cette dissolution ( à examiner...), les adhésions massives de petits bourgeois gauchistes "maoïstes" ( j'ai mis maoïstes entre guillemets, en fait des éléments anarchistes anti staliniens après 1968, les querelles liées au suivisme par rapport aux partis pères chinois et albanais, etc... l'OPA de fait faite sur la direction du PCMLF par les chefs des courants siscionnistes issus dude l'UJCML ( Cluzot ) et ( ce que j'appellerai l'opportunisme des dirigeants historiques du PCMLF ( cela est discutable ), les unifications ( PCMLF et PCRML ) sur des bases douteuses... et toute la période de liquidation qui a suivi, ont joué un rôle destructeur sur le (ou les)parti(s) marxiste(s) léniniste(s). Une analyse sérieuse de ces phénomènes est nécessaire pour ne pas commettre à l'avenir les mêmes erreurs. MAIS, de cette expérience historique, il reste un acquis fondamental: le RASSEMBLEMENT initial des forces marxistes-léninistes pour donner aux ouvriers d'avant garde une perspective politique et organisationnelle. Les formules générales ne font pas avancer le processus de construction du parti. Les communistes marxistes léninistes doivent être ORGANISES DES AUJOURD'HUI ! pour réaliser cet objectif. Il ne se réalisera pas spontanément. Même quand les conditions seront favorables. |
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