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Xuan
Une situation qui peut créer demain l’effacement du parti


Intervention Robert Brun
Dimanche 24 mars 2013
par Robert Brun



Dans sa présentation Marie Christine Burricand a fait plusieurs propositions.

Je pense nécessaire de poursuivre l’implantation du réseau partout où c’est possible à partir de la liste des signataires de notre texte alternatif et des centaines de contacts déjà engrangés.

Une publication écrite du réseau est également utile pour faciliter le contact et la discussion avec les communistes dans et hors du parti.

Ensuite nous devrons apprécier au fur et à mesure les dispositions que la situation permet de prendre.

La discussion souligne les possibilités nouvelles nées de la situation dans la société et dans le parti.



Je propose de prendre en compte en même temps, les contradictions de cette situation.

Les couches populaires sans lesquelles il n’y aura pas de changement, cherchent souvent ailleurs des solutions, comme en témoignent :

- La persistance de leur abstention électorale, du vote à droite, voire à l’extrême droite.

- L’implantation notamment de « Lutte ouvrière » dans les grandes entreprises ou nous avons abandonné le terrain.

Il faudra du temps pour regagner la confiance perdue, d’autant que l’orientation adopté au congrès ne s’y prête pas.

Nous avons besoin d’activités de proximité, mais l’activité des cellules peut à tout moment être remise en cause puisqu’elles ne sont plus une instance du parti.

Et pourtant, comment avoir le contact avec tous les communistes, comment obtenir leur participation à l’activité, s’ils ne participent pas à des discussions à un niveau ou leur parole peut être prise en compte, comment lier la cotisation à l’activité, sans la cellule ?

Permettre que les communistes puissent faire respecter leur point de vue suppose de faire vivre les cellules partout.

Les municipales vont poser des problèmes à la stratégie du front de gauche et à la stratégie du parti, au final comme le disait un camarade, chacun fera sans doute ce qu’il voudra, mais ce ne sera pas sans conséquences.

Par exemple à Romans, nous avons trois courants d’idées sur la préparation des municipales :

- Ceux qui déjà engagés dans les comités anti-libéraux, se sont engagés dans le front de gauche, heureux de se libérer de la tutelle du PS

- Ceux qui veulent se rapprocher du PS, afin de conserver nos élus, mais aussi pour certain comme choix stratégique.

- Ceux qui considèrent que l’union c’est d’abord une question d’objectifs et de contenu, avec tous ceux qui partagent les objectifs et le contenu.

Quelques soit l’issue, il y aura des dégâts !

Enfin, la campagne sur l’austérité c’est une campagne du front de gauche, peu ou prou l’étiquette front de gauche sera constitutive des listes pour les municipales et les européennes.

Les personnes qui auront envie de s’engager dans ces actions, voudrons s’engager dans le front de gauche qui est la référence, cela a déjà été le cas notamment dans la campagne des élections présidentielles, c’est une situation qui aujourd’hui crée de la déception, mais peut créer demain l’effacement du parti.
Xuan
L'intervention de Pierre Alain Millet :

Faire progresser dans le concret, pas dans les déclarations, les liens de travail entre communistes


Intervention de Pierre-Alain Millet

Dimanche 24 mars 2013
par pam



La priorité des communistes doit être de faire grandir en force et en contenu les batailles populaires, notamment pour l’emploi et contre l’austérité ... Le tract du réseau, donc du parti, diffusé à Lyon dans la manif du 5 mars titré « salaire emploi même combat » a été très bien reçu.

Mais s’il existe des points d’appui, une situation politique qui n’est pas statique, il faut voir aussi les limites, les difficultés, liées à la confusion sur ce que propose le PCF et mesurer l’avancée que représente pour la direction le dernier congrès. Quand elle proposait d’abandonner le parti, elle faisait face aux communistes, mais quand elle leur propose un parti de l’humain, elle les accompagne dans ce vers quoi pousse toute la société, l’adaptation au système, c’est-à-dire en politique, le réformisme...



Cette situation n’est pas le fait d’une poignée de dirigeants. Il faut comprendre pourquoi ils arrivent à rassembler suffisamment de communistes malgré les contradictions... Chacun voit par exemple le piège dans lequel la stratégie FG nous a mis pour les élections municipales, et pourtant les élus directement concernés ont massivement soutenus cette stratégie, tout du moins officiellement. Donc il ne suffit pas d’identifier cette poignée de dirigeants, mais de comprendre, en terme marxiste, historique, ce que cette orientation révèle.

J’ai proposé une formule provocante, « la classe ouvrière a le parti communiste qu’elle mérite ». C’est peu dialectique, mais les idéologies ne naissent pas du vide, ni des personnalités dirigeantes, même si elles ont bien une responsabilité. Le marxisme nous aide à rechercher dans les réalités des luttes de classe les raisons du réformisme. Ne faut-il pas considérer que la classe ouvrière a longtemps cherché à prolonger le compromis historique des trente glorieuses qui reposaient sur le rapport des forces issu du CNR et sur l’existence de l’URSS. N’est-ce pas au fonds ce compromis qui a conduit au choix de Mitterrand en 81. Les électeurs communistes ne sont pas passés au PS autour de 1981 parce que Mitterrand s’était présenté comme un grand révolutionnaire, mais parce que sur le fond, ils ont considéré qu’une gestion de gauche du capitalisme était possible et préférable.

Aujourd’hui, la classe ouvrière a pris de tels coups qu’elle n’y croit plus, mais elle se retrouve profondément divisée entre précaires et statutaires, français et immigrés, jeunes et anciens, ses moyens de résistance et d’organisation ont explosés. Ne faut-il pas considérer que les dirigeants syndicaux et politiques l’ont laissé tomber pour se consacrer aux couches moyennes et aux fonctionnaires, couches sociales qui recherchaient toujours le compromis avec le capitalisme. De ce point de vue, la référence au CNR peut conforter une forme d’illusion du retour à une situation idéalisée de ce compromis avec le capitalisme. Or, le compromis du CNR issu de la résistance portait sur la reconquête de l’indépendance de la France, pas sur la construction du socialisme. Mais peut-on reconstruire la souveraineté nationale de la France dans le capitalisme ? Il me semble au contraire que la question du socialisme est au cœur du rassemblement à construire aujourd’hui.

Cette question des conditions de l’unité du peuple est au cœur de nos difficultés, mais c’est justement l’aggravation de la crise, la précarisation générale, y compris des couches moyennes, les attaques que subissent les fonctionnaires à travers la RGPP, l’acte III... qui créent des conditions nouvelles de l’unité du peuple. C’est justement pour cela que l’urgence est de reprendre pied dans la classe ouvrière elle-même, de permettre la coordination des mouvements de luttes des travailleurs posant la question jusqu’au bout de la révolution, du socialisme, posant la question de la prise de pouvoir politique par le monde du travail.

Nos taches :

Notre première tâche est d’être attentif aux questions posées dans le mouvement. Si la question du socialisme est revenue dans le débat public et dans les luttes sociales, ce n’est pas par l’effet de notre bataille qui se mène à contre-courant dans le parti lui-même, mais d’abord par l’effet des contradictions réelles, qui reposent à chaque occasion des questions concrètes auxquelles des militants cherchent des réponses. Et c’est dans ces situations que nous pouvons aider les militants à progresser par l’expérience, à comprendre ce qu’ils vivent, les rapports de force, les freins à l’unité, à l’action sur de nombreuses questions économiques, politiques... Cela suppose un effort théorique pour apporter des réponses utiles, dans le concret des luttes, en passant des nombreux écrits de nos sites, qui restent trop souvent des textes de spécialistes, à des textes adaptés aux questions telles qu’elles sont posées, dans les luttes et l’actualité politique de ces luttes. Notre priorité n’est pas d’être dans l’actualité médiatique, mais dans l’actualité des discussions dans les ateliers et les bureaux.

- Montrer par exemple le rôle de masque idéologique des questions sociétales, tout comme des affaires Cahuzac ou Sarkozy, pour empêcher que les questions sociales donnent le ton politique.

- Dire la vérité sur le rapport des forces et montrer pourquoi de grandes luttes n’ont pu aboutir pour ne pas laisser des engagements stérilisés par la déception, et faire progresser la conscience du niveau nécessaire de rassemblement.

- Faire prendre conscience de la nécessité d’une alternative historique à la stratégie d’union de la gauche, sortant du piège entre PS et FDG, aidant à prendre conscience du rôle historique de Mélenchon pour « terminer le travail » engagé par Mitterrand.

- éviter le piège de l’opposition entre la nation, la république et l’internationalisme. Sortir de l’Euro est nécessaire, mais pas suffisant pour refuser de nouvelles surexploitations, notamment dans cette France qui est aussi une puissance impérialiste.

- Aider à unir les luttes pour l’emploi et le salaire, faire le lien avec les conditions de l’exploitation, les objectifs des luttes de classe, faire le lien entre bataille pour l’augmentation des salaires et la bataille pour d’autres rapports de production, pour une maitrise publique des investissements, une autre logique de production et de réponse aux besoins.

Notre organisation.

Il nous faut trouver le chemin d’un renforcement de nos organisations locales et de notre capacité à faire vivre nationalement le point de vue communiste, affirmant le PCF comme notre choix d’un grand parti communiste à reconstruire, avec tous les communistes, du dedans et du dehors, et avec de nouvelles forces qui peuvent se lever. Mais je ne crois pas qu’on résoudra le problème par en haut, en affichant un nom, une coordination nationale, un nouveau cartel d’organisation. Dans l’état actuel des forces communistes, ce serait un peu comme le Front de Gauche, une alliance de dirigeants qui ont chacun des logiques propres à leur organisation.

Il faut progresser en vérité, c’est à dire d’abord dans nos bases, celles du parti comme celles d’autres groupes ou forces. Si la Polex ou rouge midi se renforcent, si la JC se renforce, tant mieux, et si la section de Béziers ou de Vénissieux se renforcent, c’est tout aussi positif. C’est ce qui compte à la fin, et ce doit être l’objectif des assises, aidé au renforcement de toutes les bases militantes. Il me semble que c’est ce que dit le communiqué de la Polex qui « craint les parlottes théoriques » et appelle à « déterminer quelques objectifs de rupture avec le consensus opportuniste », et que cela « débouche sur l’organisation de luttes sur ces objectifs », considérant qu’il est « impératif que cela ne soit pas la création d’une nouvelle organisation (il y en a déjà trop qui se bouffent le nez !), que cela ne soit pas un cartel d’organisations (où chacun représente la sienne et propose aux autres de s’y rallier), mais un lien où des militants se mettent d’accord, individuellement, et en se respectant, sur quelques thèmes de lutte, et que cela permette de les organiser. »

Dans le réseau Faire Vivre et Renforcer le PCF, nous avons des différences, notamment de situations historiques et locales, mais nous apprenons à comprendre les situations de chacun et mener des actions communes. L’intérêt des rencontres de Marseille est de prolonger cette pratique de rencontres militantes. Comme le dit encore le collectif Polex « Cela ne pourra se réaliser, graduellement, qu’en éliminant en nos rangs, toute forme de carriérisme, d’électoralisme, d’opportunisme politicien » et j’ajoute de « sectarisme », de gauchisme…

Il n’y a pas de raccourcis, nous devons patiemment mais énergiquement multiplier les occasions de rencontres, faire progresser dans le concret, pas dans les déclarations, les liens de travail entre communistes.
Xuan
Je poursuis la publication des différentes interventions. Ci-dessous Gilles Questiaux (réveil communiste) :
source

Intervention de Gilles Questiaux

Lundi 25 mars 2013
Notes de GQ :

Sur la discussion précédente :

Je suis d’accord avec les nombreux intervenants qui veulent structurer davantage le réseau, et espèrent des décisions concrètes dans ce sens. J’ai relevé dans le rapport introductif de Marie Christine l’idée que le réseau qui est l’hériter d’un longue lutte interne depuis le congrès de Martigues et même avant, et qu’il fallait en fixer l’identité, et donc conserver la dénomination « faire vivre et renforcer le PCF ». Tout en reconnaissant le bienfondé de l’argument, personnellement je préfère « Unir les communistes », désignation abrégée de notre dernier texte de congrès que je trouve plus forte.

En effet, je pense que les conditions de la lutte interne dans le PCF vont bientôt devenir trop défavorables pour pouvoir se limiter à ce cadre. Il ne faut pas sacrifier le PCF, mais indiquer clairement que nous nous adressons à tous les communistes avec sans ou avec une autre carte. La règle des trois tiers va assécher ce qui reste de cellules et d’organisation authentiquement populaire, ce qui signifie que le PCF évolue malheureusement vers la « coquille vide » électoraliste dont parlait André Gerin au congrès précédent.

Les modifications des statuts rendront une liste alternative à l’avenir quasi impossible, comme l’a relevé Jean Jacques Karman. Si nous ne voulons pas être réduit au niveau de caution démocratique d’un parti dont le fonctionnement l’est de moins en moins, essayons d’avoir un coup d’avance et de sortir du carcan où l’on veut nous enfermer. Ce qui, je précise, ne signifie aucunement sortir du PCF.

Les camarades du parti sont en règle générale soit d’accord avec la direction « humaniste », soit critiques mais entêtés dans une conception erronée du centralisme démocratique qui, comme l’a bien relevé Jean Pierre Meyer, fait de ceux qui nous sont le plus proche dans les idées souvent les moins prêts à accepter quelque critique de la direction et des dirigeants que ce soit. Ceux qui ne supportent plus la ligne et le discours directionnels, souvent les mêmes après quelques années, sont minoritaires et divisés, et souvent quittent le parti.

La rédaction du texte commun avec Georges Gastaud (l’appel aux travailleurs Mars 2013 : Ensemble, des militants communistes s’adressent aux travailleurs en lutte) indique une ouverture et une souplesse plus grande du côté du PRCF, qui est presque entièrement composé d’anciens militants récents du PCF. Diffusons ce texte qui peut être une chance à saisir.

Réflexions préparées à l’avance et proposées sur le sens à donner aux assises du communisme (juin 2013) :

Leur donner un but clair : il ne s’agirait pas d’une université d’été mais d’une réunion politique pour constituer un réseau formel bien identifié comprenant les communistes favorables à la lutte des classes et à l’application pratique de la théorie marxiste-léniniste, appartenant ou non à diverses organisations dont le PCF , sans limitation a priori mais à l’exclusion de ceux qui ont montré leur nature sectaire, avec une existence légale et une direction, un financement, avec une ligne claire qui ne sera pas difficile de déterminer en reprenant les idées communes des participants potentiels (au minimum dans ce réseau pour qu’il fasse événement j’imagine la participation de notre réseau dans le PCF, des différents groupes régionaux des Rouges vifs, le PRCF, le MPEP … liste non limitative bien sûr).

Socialisme au programme, patriotisme sans chauvinisme et maintien du cadre national français, refus de l’austérité et de l’arbitraire européens, de l’euro, de l’OTAN et lutte contre l’impérialisme, défense de la classe ouvrière et ré industrialisation, hausse des salaires et de l’emploi, développement des services publics, renationalisations et nationalisations, laïcité (ce thème ne fera pas unanimité mais il est essentiel pour l’unité du peuple).

Et une politique de communication. Ce réseau doit avoir un média bien identifié aussi, un journal c’est sans doute trop cher, mais un site c’est peu visible. Peut-être peut-il s’allier à une revue (Fakir ?), ou une agence de presse déjà existante ?

Le réseau viserait en priorité par cette communication-action les militants ouvriers et syndicaux , et les classes populaires qui se sont détournées de la politique vers l’abstention et le vote FN, voire l’intégrisme. Il importe de définir très précisément ce qui peut être communiqué dans cette direction.

Le langage ne serait pas passéiste, nostalgique du PCF Marchais ou de l’URSS, mais en termes modernes se devrait de défendre le bilan de ce passé quand c’est utile . L’histoire du mouvement est assumée, elle n’est pas au centre du discours. Le langage doit être direct, populaire, imagé, il ne doit pas donner l’impression d’une leçon. Bien distinguer et rééquilibrer théorie, propagande, agitation. La priorité absolue est d’obtenir un minimum de crédibilité dans un environnement médiatique très hostile (Le PTB belge y est parvenu).

Sur les questions sociétales il faut trouver un équilibre : en parler le moins possible pour éviter d’être détourné du terrain des luttes sociales, mais cela ne signifie pas endosser des positions moralement réactionnaires par esprit de contradiction. On peut aussi se mettre d’accord pour neutraliser certains débats manifestement ouverts pour détourner le public des questions de fond.

On pourrait à plus long terme travailler à la sélection d’un groupe dirigeant , composés de camarades alliant expérience du travail, expérience politique et ou syndicale, relative jeunesse, sincérité et dynamisme. Pas pour un nouveau parti, mais pour animer un vrai réseau avec pignon sur rue.

La question de quitter ou de rentrer dans le PCF est un faux problème . Le PCF reste un milieu intellectuel, un lieu de vie et de rencontre, même s’il n’est plus une organisation efficace et qu’il peut s’avérer un leurre politique.

Ce réseau peut exister et se faire connaitre en se donnant des buts réalistes et modestes pour commencer mais parlants pour les classes populaires, en participant à des actions fortes, en direction du monde ouvrier, des quartiers pour rompre la glace. Il doit donc comporter des porte-paroles, des figures connues et populaires, si possibles issues des luttes, mais dont la notoriété ne les empêche pas de travailler collectif.

Au fond, le modèle provisoire d’organisation serait peut-être celui d’un Front dont le sens politique serait l’inverse du Front de gauche, un front regroupant non pas la « gauche » verbeuse pseudo radicale, mais un front communiste ouvrier (la chose mais pas le mot, il ne s’appellerait certainement pas ainsi, pour ne pas donner l’impression « d’une secte gauchiste de plus » . Il se reconnaitrait dans les faits à sa position sur l’Europe, le socialisme, l’OTAN, le bilan de l’URSS, la solidarité internationale, mais surtout sur sa participation concrète à la lutte des classes.

La force du Réseau dépendrait bien sûr de l’autodiscipline de ses membres , et de leur capacité à éviter les cacophonies , comme celle à laquelle donnent lieu les questions de tactique électorale. Pas plus que le PCF, la FDG ne devrait apparaitre comme un adversaire, un rival, voire un traitre à la cause , parce que le public n’y comprendrait rien. Malgré ses implications sinistres sous-jacentes, il vaudrait mieux le décrire comme une impasse tactique. Mélenchon, et après ?
Xuan
Le texte ci-dessus fait référence à d'autres interventions lors de la réunion nationale du 23 mars.
Pour la bonne compréhension et pour se faire une idée plus complète des orientations de ce réseau, voici lerapport d'introduction présenté par Marie Christine Burricand (*) :


Réunion nationale du réseau du 23 mars

PCF : à moins d’un an des municipales, avons nous notre liberté d’action ?
Rapport d’introduction


lundi 25 mars 2013
par Marie-Christine Burricand



La réunion que nous tenons aujourd’hui a été décidée à l’issue du dernier congrès du PCF.
Il nous a fallu six semaines pour trouver une date qui convienne à tous et nous retrouver.
Mais finalement, cette attente de quelques semaines va peut-être se révéler utile pour apprécier au mieux la situation et prendre des décisions efficaces.


Puisque cette réunion se passe dans le Rhône, je me permets quelques réflexions pour lancer la discussion.

Je rappelle le triple objectif de notre réunion : tirer le bilan du 36ème congrès, créer les conditions d’un PCF utile dans la situation présente, agir dans le PCF -et en dehors du PCF- pour rassembler largement les communistes.

Il faut sans doute faire un bref rappel des conditions de préparation de ce congrès et de l’historique.

Depuis le congrès de Martigues, soit plus de 12 ans, un certain nombre de communistes mènent bataille contre les renoncements idéologiques au sein du PCF, pour préserver et développer l’existence de ce parti.

Cela s’est traduit par différents appels, notamment « Nous assumons nos responsabilités » au début, ainsi que plusieurs textes alternatifs aux congrès, puisque les statuts de Martigues ouvraient cette possibilité : le texte du Pas-de-Calais au 32ème, "Fiers d’être communistes" au 33ème (auquel il faut ajouter les "Rails de la lutte des classes"), "Faire vivre et renforcer le PCF" au 34éme, "Unir les communistes pour un PCF de combat marxiste populaire et rassembleur" au 36ème.

Cette bataille qui a été identifiée par un très grand nombre de communistes a largement contribué à l’existence du PCF et au débat politique interne et externe, y compris dans la dernière période. Elle n’a cependant pas été suffisamment forte et large pour permettre un renversement de majorité, empêcher la stratégie FDG et la candidature de Mélenchon et tourner la page de Martigues.

L’unité de l’opposition ne s’est pas réalisée. D’une part, des camarades ont fait le choix de quitter le PCF et certains continuent de le faire. D’autre part, en interne, nous nous sommes heurtés au sectarisme du groupe du 15ème.

Au 36ème congrès, face à une base commune imprégnée des thèmes et du vocabulaire « Rallumer les étoiles » de Martigues, nous avons décidé collectivement et majoritairement de proposer au vote des communistes un texte alternatif avec l’objectif de créer les conditions d’un débat fraternel et constructif entre les communistes.

Nous disions que l’enjeu pour ce congrès était de tourner ensemble sur la base de notre expérience, la page de Martigues et d’affirmer au sein du PCF le choix de la révolution, de la lutte des classes et du marxisme.

Ce texte a recueilli dans des conditions difficiles (pas de débat, attaques et manque de démocratie) 11% des voix des communistes dans une situation de non participation au vote montrant que l’affaiblissement de l’organisation, les mises sur le côté et les départs se poursuivaient. La baisse régulière au fil des congrès du nombre de votants et de cotisants témoigne de l’affaiblissement de l’organisation.

Au total, les 3 textes alternatifs recueillaient plus de 25% des voix et nous étions le premier texte.

Un résultat insatisfaisant mais garantissant en même temps notre existence. D’autant qu’il faut prendre en compte au delà du résultat, le travail collectif qu’a représenté le texte, les plus de 600 signatures et le fait que bien des thèmes que nous abordions ont été au cœur des conférences de section et fédérales.

Sur la base de ce texte, la direction nous a proposé sur la liste unique 8 élus au CN.

Nous avons accepté cette proposition, car il nous paraissait difficile d’aller à une liste alternative dans les conditions de division de l’opposition et d’autre part nous voulions insister sur notre volonté de travailler à l’unité des communistes.

Dans les conférences départementales et de section, en fonction du rapport de force local, des débats positifs ont eu lieu et nous avons souvent fait passer des amendements (statuts et texte) modifiant sérieusement les projets de la direction.

Au niveau du congrès national, le verrou était trop fort (pour toute la diversité du parti d’ailleurs) et il faut bien dire que sur le texte comme sur les statuts la direction est arrivée à ses fins. Les textes s’oublient, les statuts restent.

Ceux là marquent une régression démocratique et l’abandon de l’organisation révolutionnaire, populaire et de masse au profit d’un parti de sommet, institutionnel, sacrifiant ces organisations de base (cotisations, cellules et sections).

L’abandon sur la carte de la faucille et du marteau au profit de l’étoile européenne en a fâché plus d’un (Pierre Laurent en a peut-être fait un peu trop sur ce point).

Cela témoigne surtout de la volonté de poursuivre dans la voie du PGE (intégration dans les forces réformistes européennes) et de construire l’avenir du parti en rupture, voire en opposition avec 1920, avec le communisme du 20ème siècle. C’est la source de l’oukase sur le socialisme et du communisme messianique porté par le texte "Rallumer les étoiles".

Je souligne quelques enseignements de ce congrès, à valider ou pas :

> La direction est obligée de prendre en compte des éléments de notre bataille et l’approfondissement de la crise : existence du PCF, radicalité du discours, communisme, mais elle n’a pas renoncé à l’objectif de métamorphoser le PCF pour qu’il soit euro-réformiste compatible (Pierre Laurent président du PGE, une ligne qui s’élabore hors PCF).

> L’éloignement du PCF des milieux populaires se confirme dans la composition du congrès comme dans celle de la direction. Cela pèse dangereusement pour l’avenir. Quels intérêts défend le PCF ?

> La volonté d’autonomie des communistes par rapport au PS continue de s’affirmer. Pour l’instant, un très grand nombre de camarades ne voient pas d’autre issue à cette question que le FDG, porté comme le rassemblement de la gauche de la gauche. C’est une vision étriquée du rassemblement. Le risque d’une dérive gauchiste, nous éloignant du peuple, est fort.

L’autonomie du PCF n’est pas gagnée (PS, FDG, PGE). C’est une bataille essentielle qui conditionne l’avenir du parti, son existence même.

Pas mal d’entre nous sont partis en colère de ce congrès, avec le sentiment d’une direction triomphante.

Mais il faut y regarder de plus près, car au regard de la situation politique et sociale et des échéances électorales qui s’annoncent, municipales et législatives, les promoteurs de la ligne "Rallumer les étoiles" sont face à leur contradiction.

La situation sociale continue de se dégrader en France et en Europe, comme en témoigne la situation à Chypre.

Le mesures gouvernementales anti-populaires s’alignent et le mécontentement grandit. Hollande est au plus bas, les résultats des partielles dans l’Oise confirment la dégringolade du PS et la crise de la politique. Le PS chute, cela ne profite pas au Front de gauche mais à l’abstention, au FN et à la droite... rappelons nous de 2002.

Il faut soumettre la France aux intérêts du capital relayé par Bruxelles. Le gouvernement a deux fers au feu : L’ANI pour finir de casser ce qui reste de protection des salariés et l’acte 3 de décentralisation qui vise à charcuter les institutions et le territoire national pour en finir avec la nation et soumettre les élus et le peuple à l’obscure gouvernance (Alsace, eurométropoles).

Face à cela, le PCF adopte une posture d’opposition plus radicale : bataille au sénat, retour de la république et même de la nation, affirmation du soutien aux luttes. C’est mieux que 1997.

Mais il reste frileux sur les nationalisations, continue de défendre l’Europe sociale, est resté sur la réserve concernant un certain nombre de luttes.
Au final, beaucoup d’agitation et de discours mais peu d’actions réelles ; de l’avis de nombreux camarades, notre visibilité reste faible.

Mais à moins d’un an des municipales, avons nous notre liberté d’action ?

Après avoir beaucoup vendu le Front de gauche au regard de la nécessité de s’affranchir du parti socialiste, les directions fédérales tentent de calmer le jeu et de persuader les camarades qu’il faut renouer les accords avec le PS.

Le PG tire évidemment pour des listes FDG. Deux logiques s’affrontent : celles du PG qui n’a rien à perdre et tout à gagner... des élus et des scores permettant à Mélenchon de se poser en recours incontournable pour les prochaines présidentielles, celle du parti qui a des villes et des élus à garder au risque sinon de disparaître.

Au plan européen, le rejet de l’euro (euromark) et de l’UE est devenu majoritaire, au point que cette question est maintenant abordée dans les débats TV par des économistes patentés.

L’UE apparaît de plus en plus ouvertement pour ce qu’elle est : une dictature sur les peuples. Et ne pas appeler à s’en libérer, c’est comme ne pas appeler à la résistance en juin 1940.

Mais la direction s’accroche à l’euro, à la réforme de la BCE et des institutions européennes. Et la nation reste un gros mot.

Allons nous être les derniers des mohicans ?

La direction refuse tout débat avec la gauche qui porte la sortie de l’UE et de l’euro.

Quelles visibilités auront nos listes aux élections européennes qui risquent d’ailleurs d’être estampillées PGE ?

> Le PCF a-t-il la force d’affirmer pour les municipales une ligne de rassemblement populaire bien au delà du FDG et du PS, pour construire des listes de résistance à l’austérité, des listes point d’appui pour les milieux populaires autour de contrats qui font vivre la citoyenneté, la solidarité, la défense des intérêts populaires ?

> Ou va-t-il au contraire comme aux régionales adopter une ligne à géométrie variable, d’un côté mise en avant du Front de gauche avec double négociation quand cela est possible avec le PS et perte d’élus communistes, de l’autre accord direct avec le PS sans affirmation d’un projet politique avec pour seule volonté celle de sauver nos élus ?

Nous voulons peser pour le premier terme évidemment.

Concernant les élections européennes, va-t-on enfin s’émanciper de la ligne PGE ? Va-t-on dire qu’il faut que le peuple reprenne sa souveraineté nationale et populaire ? Ou va-t-on continuer à ouvrir un boulevard au FN et à creuser le fossé avec le monde populaire ?

Pour nous, autour de ces deux thèmes :

> poursuivre et développer notre effort pour faire vivre les organisations de base du PCF : cellules et sections. C’est notre terreau et c’est la garantie de l’existence du PCF. Nous voulons le faire en ayant le souci de regagner des militants ouvriers, des militants des quartiers populaires, des jeunes.

> Développer nos actions de formation, de débats et de confrontations idéologiques : les rencontres internationalistes, les assises du communisme... Faisons le avec esprit d’ouverture, d’autant qu’il y a une vraie écoute chez les communistes.

> Continuer à travailler pour l’unité d’analyse et d’action de tous les communistes dedans ou dehors. Des camarades peuvent être désespérés de la situation du PCF, ils n’en sont pas pour autant des ennemis. Les assises du communisme qui se tiendront les 28,29,30 juin seront un grand moment de rencontre de tous les communistes de France.

Il faut montrer à voir et à entendre que les communistes aujourd’hui, c’est beaucoup plus large et divers que ce que porte officiellement le PCF. En quelque sorte, nous voulons travailler à recentrer le PCF.

> Comment le réseau travaille-t-il ? Nous voulons être utiles au PCF et à l’unité des communistes, mais nous ne voulons surtout pas tirer les camarades en dehors de leurs organisations de base. Nous avions parlé d’un tour de France. Est-ce qu’on en est capable aujourd’hui ? Faut-il officialiser de manière plus claire un collectif de direction ? Faut-il se créer en association ? La question est posée.

Plusieurs camarades ont évoqué un bulletin national ? C’est peut-être un premier objectif atteignable rapidement. Un collectif de travail pourrait se mettre en place à l’issue de cette réunion sur cette question.


Note Xuan : (*) Marie Christine Burricand est Conseillère Générale du Canton Sud de Vénissieux


Edité le 14-04-2013 à 20:09:30 par Xuan


Xuan
Ce camarade, militant du réseau "faire vivre et renforcer le pcf" retranscrit ici, "de manière formalisée et plus construite" son intervention à l'occasion de la réunion nationale du samedi 23 mars.

La stratégie électorale du P .C. F nous mène de Charybde en Scylla

Intervention du samedi 23 mars

Je me retrouve assez bien dans les premières interventions qui dans leur succession me paraissent complémentaires et rendent compte de la situation où nous nous trouvons.
Je suis d’accord pour dire que la lutte contre l’austérité doit s’accomplir dans la lutte pour les salaires, d’accord pour reconnaître que la situation actuelle recèle des potentialités nouvelles dans les masses et singulièrement dans la jeunesse où elle redonne un poli nouveau aux idéaux communistes, mais je suis aussi d’accord pour reconnaître que la direction n’a pas abandonné son projet de destruction du parti, qu’elle est toujours à la recherche de cette chose quêtée que les Italiens appellent maintenant parti démocrate et qui commence a s’afficher sur nos cartes d’adhérent subrepticement sous le nom de parti de la gauche européenne.

De ce point de vue la prestation à laquelle s’est livré Pierre Laurent au congrès de notre parti n’est pas innocente. La dramatisation, autour des outils non représentés sur la carte et la justification qu’il en a donné sont éloquents. Ils disent en peu de mots ses intentions et le chemin parcouru pour y parvenir. S’il y a longtemps que le marteau et la faucille avaient disparu de nos publication et de nos signes distinctifs officiels (sur les tracts, journaux, badges, drapeaux, banderoles etc.), on peut se demander pour quelles raisons ce dernier vestige d’une histoire dépassée, selon ses dires, fait soudain l’objet d’une telle attention.

En effet pourquoi porter le traitement de cette question avec une telle détermination au devant de la scène d’un congrès au moment où il était en présence d’une presse friande de palinodie de ce type, si ce n’est pour impulser dans les têtes le compte à rebours d’une relecture de l’histoire devenue gênante pour qui veut s’en émanciper c’est -à- dire en sortir, en se conformant aux exigences du système politique dominant, convenir à ses institutions

C’est ainsi que joignant l’acte à la parole le secrétaire du P.C.F produisait comme preuve de sa démonstration une carte de 1944 pour expliquer que ces symboles n’avait pas toujours été présentés dans le parti et qu’il rappelait qu’ils ne l’étaient non plus au début de son histoire. Si l’argument en reste contestable du point de vu de la réalité des faits (rappelons qu’en 1944 le P.C.F était une organisation clandestine et qu’un camarade du réseau nous a démontré qu’il s’agissait d’une carte a trois volets de 1945, au dos de laquelle figuraient le sigle manquant), l’intention apparaît avec clarté, si l’on considère la signification symbolique de ces signes qui représentent l’alliance des travailleurs des villes avec ceux des campagnes.

Sans doute n’est-il pas inutile de rappeler que Marx a toujours considéré que « la révolution ne pouvait réussir en France sans l’alliance des ouvriers et des paysans, des Parisiens et des provinciaux » comme il l’écrivait dans « le 18 brumaire » .Or s’il n’est bien évidement plus question de révolution dans les objectifs du pcf au sens de la France du dix-neuvième siècle, il n’en reste pas moins vrai que la question des alliances demeure pour tout parti qui prétend au pouvoir la question à laquelle il doit se confronter en priorité.

Quelles sont les classes sociales que le P.C.F veut représenter ? Et donc quelles alliances veut-il mettre en place ? Quelle stratégie veut-il suivre ? Pour qui veut-il rallumer les étoiles ? Par la voix de son secrétaire n’était-il pas en train d’annoncer aux micros tendus pour l’occasion, son adieu aux classes populaires et son adhésion à « l’empire du moindre mal » , c’est-a -dire à cette gauche qui comme le craint Jean-claude Michéa « dans les mystères de la gauche » son dernier ouvrage, représente aujourd’hui « le stade suprême du capitalisme » , dans un moment où les ouvriers écœurés, délaissent massivement les élections et où les néo-ruraux plébiscitent le front national ?

Décrocher du drapeau les outils qui représentaient l’alliance souhaitée par Marx dans ses essais sur les luttes de classes en France en tant que garantie de leurs réussites, et qu’avait réalisé Lénine après les conquêtes d’octobre 17, convaincu qu’il s’agissait la d’une question cruciale pour la réussite du mouvement ouvrier international, pour les remplacer par l’étoile de la gauche européenne, signifie clairement laisser en rase campagne les classes populaires, les abandonner au ban de leurs cités, au seuil de leurs usines en leur préférant les compagnonnages plus branchés des sujets sociétaux propres aux classes moyennes qui peuplent les grands centres urbains

Il s’agit en fait du prix payé pour la construction de bric et de broc réalisée entre différents courants d’une gauche radicale qui se disputent avec le P .S et les autres partis libéraux les suffrages des classes moyennes, tout comme à l’époque du programme commun l’abandon de la dictature du prolétariat avait été celui à payer pour gouverner avec Mitterrand et ses nouveaux socialistes.

Il s’agit surtout d’une ligne politique qui se fait au gré des opportunités électorales et qui mène le navire communiste de Charybde en Scylla dans un moment où sa proue devrait ouvrir de nouvelles voies au peuple de France et donc se garder de tout aventurisme avec les courants de la petite bourgeoisie obnubilée par le pouvoir. Dans ce moment où il va faire cruellement défaut à ceux pour qui il était dédié nous devons au contraire en réaffirmer l’étrave et le sillage car comme l’expliquait Lénine « la politique fidèle au principe est la seule juste »

Selon la légende de la mythologie grecque, Charybde engloutissait trois fois par jour d’énorme quantité d’eau avec les navires attirés dans les tourbillons provoqués par cette ingurgitation. Les marins qui alors changeaient de cap pour l’éviter tombaient sur l’écueil de Scylla, monstre a six têtes qui les dévoraient.
C’est exactement la configuration dans laquelle la direction du parti est en train de nous mettre.
Voici qu’après la perte de plusieurs députés aux législatives, suite à l’accord faramineux avec le front de gauche, qui nous assurait-on allait nous permettre d’emporter de nombreux siège grâce à la dynamique crée, nous voilà prêt à revenir à des accords avec le P.S, à l’approche des municipales quand le parti de gauche veut maintenir des listes autonomes.
Passant du P.S au F.G, puis du F.G au P.S, nous nous faisons à chaque fois raboter un peu plus de notre audience et de notre crédibilité.
Devenu victime consentante de ce sabordage téléguidé par le parti de la gauche européenne nous allons assurément vers notre destruction, alors qu’il faudrait pouvoir comme Ulysse tenir la barre avec fermeté et courage sans se laisser impressionner ni par l’un ni par l’autre

En effet alors que l’opinion publique fait cruellement l’expérience d’une gauche toute en fausses perspectives qui poursuit sans état d’âme la politique du précédent gouvernement avec parfois nous disent les travailleurs en lutte, plus de dureté, nous nous trouvons dans l’incapacité de faire apparaître un front de classe qui puisse vraiment s’y opposer et ouvrir une autre perspective, la seule crédible, celle du socialisme.

Contrairement à ce qu’affirment les tenant de la ligne front de gauche nous subissons du fait de ce manque d’affirmation un effet d’aspiration et c’est toute la gauche qui se retrouve prise dans cette tourmente, les couches populaires échaudées par les mauvais coups se détournant de nous chaque fois un peu plus au gré des échéances électorales qui se succèdent.
Car à force de contorsions et de formules alambiquées pour rester dans la course aux places avec cette manière introuvable d’être dans la majorité sans y être, de faire de l’opposition sans en être, nous ne sommes pas seulement sans lieux repérables pour les masses, nous sommes repérés comme faisant partie du lieu de cette gauche déconsidérée.
Cette posture est celle de l’échec, elle programme notre disparition, car le capital n’a besoin que d’un parti social démocrate pour rendre crédible sa farce de l’alternance.

Toutefois si je suis d’accord avec ce qui a été dit par les intervenants précédents c’est avec ce bémol, pour rester dans le ton et le rythme de leurs interventions et puisque c’est ainsi que chacun d’eux s’est déterminé après le rapport d’ouverture, avec ce bémol donc qu’une organisation manque à leurs motions de principe, car pour qu’il y ait du communisme, s’il faut du mouvement ( l’expression est a la mode dans la nouvelle doxa marxisante-anti-léniniste) il faut une organisation pour l’ordonner et le mettre en abscisse c’est -a -dire lui permettre une direction et une continuité dans l’expression et l’action.
Mais que faire quand celle-ci justement est en voie de destruction, pire d’effacement dans la référence et dans la perspective historique ?

Ne devient-il pas alors urgent d’en reconstruire l’occurrence ? N’est-il pas en effet urgent de permettre cette « unité des communistes » que notre texte alternatif portait en titre de sa présentation ?
Et ne devrions- nous pas en reprendre l’appellation pour notre réseau afin de nommer ce processus indispensable que nous travaillons à construire depuis quelques années, convaincus qu’il n’y a d’issue que dans la reconstruction d’un cadre ou les milliers de communistes éparpillés dans le no man’s land de la société civile pourront se retrouver avant de gagner à eux et d’agréger autour d’eux les forces nécessaires pour aller aux changements et construire le socialisme.

Marx disait « qu’a chaque stade de l’histoire, les forces productives se révoltent contre les rapports de production au sein desquelles les premières se sont développées » la période que nous traversons pourrait correspondre a l’un de ces stades si l’on accepte de regarder ce qui se passe dans l’économie du pays comme dans celle du monde.
Car de Good Year à Renault, de psa à Accelor-mittal de sanofi à fralib, de veninov à bosch, je pourrai multiplier les citations d’entreprises entrées en résistances contre la volonté patronale de les faire disparaître pour satisfaire les actionnaires et leurs rémunérations exorbitantes, les forces productives se lèvent et s’élèvent contre les patrons voyous, les parasites qui vident les trésoreries des établissements dans l’unique but d’épaissir leurs comptes bancaires.

Conscients qu’il s’agit de leur arme la plus efficace les travailleurs s’affirment dans la grève et se solidarisent entre eux comme le montre les actions qui les ont amenés à se retrouver devant le salon de l’automobile ou les chambres patronales ou encore grâce aux dons et aux caisses de solidarités qui leur permettent de se rémunérer.
Ils disent qu’ils ne veulent plus de plans sociaux, ni de ces primes de départ qui sont à leur égard de véritables primes à la casse.
Ils disent qu’ils veulent conserver leurs emplois et produire en France ce dont le pays a besoin démontrant à chaque fois leur capacité à diriger leurs entreprises.
Ils sont devenus la conscience du pays en réclamant ce que les partis de la petite gauche frileuse comme le chante Lavilliers, n’osaient plus prononcer à savoir la nationalisation des entreprises saccagées par le profit capitaliste, mais aussi le retour à la collectivité des secteurs clefs de l’économie.

La classe ouvrière se retrouve, une fois de plus au centre de l’affrontement de classe.
Un certain nombre d’événement la remet d’un coup au devant de l’actualité, comme ces luttes contre les fermetures qui rendent publique sa présence physique en même temps que celle de leur lieu d’activité menacé ou la publicité faite par le pouvoir autour du projet de loi pour la productivité qui là encore appuie sur une réalité cachée, celle de l’importance de l’activité industrielle dans le pays.
Ce sont autant d’exemples qui démentent les thèses avancées par les experts en sociologie qui prétendaient à sa disparition.

Si ces affrontements sont la trace vive que seules les luttes permettront de reprendre les positions perdues, et arracher de nouvelles avancées, il reste que celles ci pour aboutir exigent une coordination qui n’est plus assurée par les directions confédérales.
Il faut donc reconstruire les cadres qui localement comme à l’échelle nationale pourront donner la possibilité d’exprimer la volonté de lutte et offrir une direction politique cohérente dans une unité reconstituée, en levant les clivages qui nous ont divisés et affaiblis, ceux entre fonctionnaire et travailleurs du secteur privé, entre jeunes moins jeunes et seniors, entre actifs et privés d’emplois, entre français et immigrés, entre travailleurs des villes et travailleurs des campagnes etc.

Marx et Engels écrivaient dans le manifeste « de toutes les classes qui à l’heure présente s’opposent à la bourgeoisie, le prolétariat est une classe vraiment révolutionnaire. Les autres classes périclitent et périssent avec la grande industrie, le prolétariat au contraire en est le produit le plus authentique » Si la grande industrie ruse avec la réalité, dispersant ses unités de production dans une fausse perspective de déconcentration afin de casser les collectifs de lutte et d’émietter la conscience de classe, cette donnée reste toujours d’actualité.

Pour revenir dans l’histoire et faire face à cette crise d’une ampleur inégalée du capital, il faut à la classe ouvrière « un parti des temps d’orage » comme cela a été écrit par un camarade.
Il lui faut aussi repenser ses alliances munie de la boussole irremplaçable d’une théorie révolutionnaire.
Le marxisme et le léninisme font partie de ces tropismes dont nous avons besoin, mais il faut aussi savoir s’ouvrir aux autres apports, se débarrasser de l’esprit de clocher, apprécier ce qui nous unit comme ce qui peut nous séparer, le faire en partant des faits en s’appuyant sur les modes d’expression inventés par les masses au cours de leurs luttes.
Les assises du communisme devraient constituer un ce ces moments privilégiés de l’échange et de la confrontation un de ces moment de mise en commun qui réponde à la demande de coordination qui monte du front des luttes de classes.

Gilbert Remond


Edité le 12-04-2013 à 23:12:43 par Xuan


 
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