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Xuan
Le centralisme démocratique et la république bourgeoise, le centralisme démocratique dans le parti communiste et dans le gouvernement.


Le centralisme démocratique n’est au fond que l’application de la théorie matérialiste dialectique à l’organisation interne du Parti Communiste.
Partir des faits, collecter l’expérience pratique des masses, les systématiser et définir des orientations, puis les confronter de nouveau collectivement et de façon concertée à la pratique de la lutte des classes. Ce n’est rien d’autre.

Mais le centralisme démocratique a fait les frais des dérives et des exclusions dues à la mainmise de la ligne révisionniste. Il a été aussi en ligne de mire de la campagne idéologique anticommuniste et fasciste des années 70-80, associée à la mentalité petite-bourgeoise et libertaire fort répandue en France, sur la base de l’économie de rente, de rapports de production obsolètes et d’un statut temporairement privilégié des catégories intermédiaires.
A tel point qu’il est connoté négativement parmi les communistes eux-mêmes, comme une atteinte à la liberté d’expression, et que certains envisagent une association sans la contrainte du Parti, une révolution par le mouvement seul , remettant au goût du jour des schémas pré marxistes.

La direction actuelle du PCF est dans l’incapacité de mettre en œuvre le centralisme démocratique. Son obstination à rassembler des groupes disparates sous le drapeau d’une gauche discréditée, et au nom de la lutte contre d’autres partis de la bourgeoisie, a beau échouer depuis des décennies, décourager les masses et ses adhérents, elle n’en tient aucun compte, est aveugle à l’abstention populaire, et ne cherche rien d’autre qu’une version revisitée de la même stratégie.
Il n’en reste pas moins que le centralisme démocratique devrait alimenter nos débats dans la perspective de refonder un Parti Communiste fidèle au marxisme-léninisme.

Mais le centralisme démocratique ne se réduit pas nécessairement aux statuts du parti communiste.

Avant l’élection de Sarkozy on se souvient que S. Royal avait appuyé sa campagne sur la « démocratie participative » . La différence essentielle avec le centralisme démocratique dans un pays socialiste est que la France n’est pas un pays socialiste mais capitaliste, et qu’une démocratie aussi participative soit-elle ne peut participer à rien d’autre qu’à l’exploitation exercée par les monopoles. Aussi se réduirait-elle dans notre pays à un contrepoids bien fragile.

Dans les faits, la séparation des pouvoirs et le parlementarisme présentés comme une garantie d’équilibre et de représentation populaire sont foulés aux pieds.
La constitution gaulliste endossée sans scrupule par Mitterrand avait enterré tout pouvoir parlementaire. La dernière loi fascisante inscrivant l’Etat d’exception dans la Constitution a été votée dans un hémicycle déserté.
La liberté d’expression est monopolisée par les chaines de presse et de télévision sous la baguette de l’impérialisme.
La lutte des classes nous démontre régulièrement le caractère de classe de la Justice, qu’Urvoas et Bertrand rêvent maintenant de regrouper avec l’Intérieur.

Les partis bourgeois nous font quotidiennement la démonstration que non seulement la démocratie bourgeoise n’est pas une expression démocratique , mais qu’en leur propre sein le centralisme démocratique se réduit aux crocs-en-jambes, à la mise en quarantaine de ceux qui finissent par avouer publiquement leurs turpitudes et au diktat des monopoles.

Le site Qiushi publiait en octobre 2013 un article montrant le rapport étroit entre le centralisme démocratique dans le Parti Communiste Chinois et son application dans le fonctionnement de l’Etat socialiste.
On en trouvera un traduction sur ce site.
Xuan
tyrannie de l’absence de structure », repris de jofreeman.com dans le Monde Diplomatique de janvier 2015 et que je reproduis ci-dessous, pose une question intéressante sur le rejet de l’organisation et de la discipline de parti :

_________________


tyrannie de l’absence de structure


En mai 1970, la militante féministe américaine Joreen Freeman - engagée dans les mouvements sociaux - prononce une conférence au cours de laquelle elle met en lumière certains des écueils auxquels se heurtent les collectifs soucieux de s'émanciper des structures hiérarchiques associées aux partis traditionnels. En 2014, le texte fait l'objet d'un intérêt nouveau au sein de la zone à défendre (ZAD) de Notre-Dame-des-Landes, peut-être confrontée à des difficultés similaires.

Contrairement à ce que nous aimerions croire, il n'existe pas de collectif dépourvu de structure. Quelle que soit leur nature, les groupes humains finissent toujours par se structurer. Leur organisation peut s'avérer plus ou moins souple, varier dans le temps et distribuer les tâches, les ressources et le pouvoir de façon plus ou moins égale. Mais elle se cimente indépendamment des compétences, de la personnalité ou des intentions des personnes impliquées : il s'agit d'un phénomène inévitable dès lors que nous sommes des individus aux talents, prédispositions et parcours variés. L'absence de structure requerrait que nous refusions d'entrer en contact les uns avec les autres ; un non-sens pour des groupes humains.

L'espoir de créer des groupes dépourvus de structure ressemble donc à celui de disposer d'une information objective (...) ou d'évoluer dans une économie libre ; l'idée d'un groupe fonctionnant sur la base du « laisser-faire » semble aussi réaliste que celle d'une société organisée autour du même principe. L'ambition offre, dans les faits, un écran de fumée derrière lequel les puissants et les chanceux imposent leur hégémonie, que nul n'interroge. Cette domination prend d'autant plus facilement racine que l'ambition formelle de se départir des structures n'empêche pas leur apparition de manière informelle. De la même façon, la philosophie du « laisser-faire » n'interdit pas aux secteurs dominants de l'économie de contrôler les salaires, les prix et la distribution : elle se contente de priver l'Etat de la possibilité de le faire. L'absence de structure cache le pouvoir et, dans le mouvement féministe, l'idée séduit en particulier les personnes les mieux placées pour en profiter (qu'elles en soient conscientes ou non).

Pour que chacun puisse avoir la possibilité de s'impliquer dans un groupe (...) les règles de prise de décision doivent être transparentes, et cela n'est possible que si elles ont été formalisées. (...) La question n'est donc pas de choisir entre structure et absence de structure, mais entre structure formelle et structure informelle.

Source: jofreeman.com (traduction du Monde diplomatique).
Xuan
C'est une question très importante que tu soulèves, pour laquelle il n'existe pas de recette, hormis la lutte idéologique au sein du parti communiste pour qu'il reste sur les positions de classe du prolétariat.

Quelques éléments de l'histoire du mouvement ouvrier permettent d'y voir plus clair :

Le centralisme démocratique est l’outil qui permet à la fois l’expression de la démocratie et l’action unie du parti. Mais il ne met pas un terme à la lutte des classes au sein du parti.

Dans la société de classes (donc y compris durant le socialisme et jusqu’au communisme) la luttes des classes se poursuit au sein du parti communiste et dans l’esprit de chaque individu.

De notre point de vue Khrouchtchev avait déjà initié la déviation révisionniste au sein du PCUS, notamment en abandonnant la défense de Staline dans son fameux « rapport secret », au prétexte du « culte de la personnalité » . C’est de là et à partir de graves révisions de la théorie marxiste-léniniste que date la scission du mouvement communiste international.

La lettre en 25 points du Parti Communiste Chinois en 1963 résume bien l’état de ces divergences.
Elle reste à bien des égards extrêmement précieuse bien que la situation internationale ait changé.

J’ai déjà cité plusieurs fois cet extrait de Staline sur « l’aggravation de la lutte des classes » [sous le socialisme], mais ça ne mange pas de pain de le rappeler une nouvelle fois, car il permet de comprendre la base économique et sociale sur laquelle s'appuie le révisionnisme, c'est-à-dire l'expression de l'idéologie bourgeoise dans le parti communiste.
Il permet de comprendre la possibilité d'une restauration du capitalisme :

« A quoi tient cette aggravation? A deux causes.

D'abord, à notre progression, à notre offensive, à la croissance des formes socialistes de l'économie et dans l'industrie et dans l'agriculture, croissance qu'accompagne une éviction correspondante des catégories correspondantes de capitalistes de la ville et des campagnes. La situation est telle que nous vivons selon la formule de Lénine: «Qui l'emportera?» Ou bien nous ferons toucher les épaules à terre aux capitalistes et leur livrerons, comme disait Lénine, le dernier combat décisif, ou bien ce sont eux qui nous feront toucher les épaules à terre.

En second lieu, cela tient à ce que les éléments capitalistes ne veulent pas quitter la scène de bon gré: ils résistent et continueront de résister au socialisme, car ils voient arriver leurs derniers jours. Or, pour le moment, ils peuvent encore résister; malgré la baisse de leur importance, ils n'en croissent pas moins en chiffres absolus: la petite bourgeoisie urbaine et rurale, comme l'a dit Lénine, engendre dans son sein chaque jour et à chaque heure, capitalistes et tout petits capitalistes, et ceux-ci — ces éléments capitalistes — prennent toutes les mesures pour sauvegarder leur existence.

On n'a encore jamais vu dans l'histoire que des classes agonisantes aient quitté la scène de bon gré. On n'a encore jamais vu dans l'histoire que la bourgeoisie agonisante n'ait pas mis en œuvre tout ce qui lui restait de force pour essayer de sauvegarder son existence. Que notre appareil soviétique de base soit bon ou mauvais, notre progression, notre offensive réduiront le nombre des éléments capitalistes et les évinceront; et les classes agonisantes, elles, résisteront envers et contre tout.

Telle est la base sociale de l'aggravation de la lutte de classes. »
[J. Staline – les questions du léninisme – de la déviation de droite dans le PC(b) de l’URSS]


D’autre part le texte de Mao Tsé toung " De la juste solution des contradictions au sein du peuple " est très instructif à ce sujet.
Tu peux trouver ce texte ici.

Ecrit en 1956, juste après l’insurrection de Budapest, et alors que des troubles avaient éclaté dans tous les pays socialistes (y compris en Chine), il aborde de façon nouvelle la question de la lutte des classes et des contradictions au sein du peuple dans un pays socialiste, ainsi que les méthodes appropriées pour résoudre ces différentes contradictions.

Bonne lecture
ElGhifari
Malheureusement comment l'application du centralisme démocratique n'avait pas empêché l'arrivée au pouvoir de types comme Gorbatchev?
Xuan
Centralisme démocratique et révisionnisme moderne


Suite aux échecs successifs de la ligne révisionniste du P « C »F dirigé alors par Georges Marchais, certains accusèrent le « centralisme démocratique » d’être à l’origine des reculs électoraux et de l'influence grandissante des socialos dans l'Union de la Gauche.
En réalité le « centralisme démocratique » avait été abandonné depuis longtemps dans le P « C »F, rendant la lutte idéologique interne vaine et aboutissant à l'exclusion de nombre de communistes restés fidèles au marxisme-léninisme.


En avril 78, Jacques Jurquet dans l’Humanité Rouge rappelait l’histoire et les principes du centralisme démocratique.

Ce texte n'a pas seulement un intérêt historique.
Il permet de comprendre d'une part le fonctionnement du parti révisionniste "ultra-démocratique à la base, mais centraliste autoritaire au sommet" comme le définit Jacques Jurquet,
et d'autre part en quoi consiste le centralisme démocratique et comment il s'applique, y compris dans les conditions difficiles de son interdiction *.
[* Le PCMLF avait été interdit par le pouvoir gaulliste après le printemps révolutionnaire de 68].





Le débat au sein du PCF et le centralisme démocratique


par Jacques Jurquet
directeur de notre journal


Une énorme imposture agite à l'heure actuelle les rangs du Parti communiste français. Sous l'effet de la sévère désillusion engendrée par l'échec de la politique impulsée par Marchais et consorts, certains militants mettent en cause le centralisme démocratique. Ils croient de fort bonne foi qu'il sert de principe d'organisation dans leur parti. Ils identifient ce principe léniniste aux méthodes mises en œuvre par leurs dirigeants. Influencés par les interprétations fallacieuses lancées depuis 1917 contre le léninisme par les dirigeants socialistes et par la bourgeoisie réactionnaire, ces camarades sont convaincus que le centralisme autoritaire et bureaucratique en vigueur dans leur parti est conforme au centralisme démocratique tel qu'il fut pratiqué et théorisé par Lénine.
Or, il y a longtemps que le caractère prolétarien de ce principe léniniste a été révisé et abandonné par les dirigeants du Parti communiste français, simultanément à la révision et à l'abandon de la ligne et des principes politiques marxistes-léninistes fondamentaux comme la dictature du prolétariat.

Le principe du centralisme démocratique est né d'une longue période de lutte entre deux lignes opposées au sein de la Deuxième Internationale, et plus concrètement au sein du Parti ouvrier social-démocrate de Russie (1).

Une lutte de ligne intense dans la 2ème Internationale

Dès 1902, Lénine aborda l'élaboration théorique des principes du parti ouvrier fondé sur le marxisme.
Il engagea une lutte acharnée contre les groupes, les tendances, les fractions, les économistes, les spontanéistes et autres opportunistes qui exigeaient et pratiquaient tous " la liberté de critique " à l'intérieur et de l'extérieur du parti, en revendiquant la démocratie au sens formel de la bourgeoisie. Il suffit de relire "Que faire ? " pour comprendre que commençait alors un long processus de lutte, qui passa ensuite par le 2e congrès du Parti ouvrier social-démocrate de Russie. Dans la thèse qu'il fit alors triompher, Lénine insista explicitement sur le fait que " chaque membre du parti est responsable de tout le parti, et que le parti est responsable de chacun de ses membres " . Pour défendre les acquis de ce congrès, Lénine rédigea " Un pas en avant, deux pas en arrière " (mai 1904), texte dans lequel il exposa les principes d'organisation du parti.
Mais les luttes de fractions ne cessèrent pas, à l'exemple de ce qui se passait d'ailleurs dans tous les partis affiliés à la Deuxième Internationale et dans les congrès de cette association elle-même.

Ce fut seulement en janvier 1912, lors de la 6e conférence du parti réunie à Prague, que Lénine parvint enfin à faire approuver les premières mesures concrètes découlant de ces principes organisationnels. Il obtint l'expulsion des irréductibles qu'étaient les menchéviks, opportunistes de toutes chapelles, et il organisa les bolchéviks en parti indépendant de la Deuxième Internationale.

Enfin, lors du 6e congrès, réuni à Moscou du 26 juillet au 3 août 1917, à la veille de la Révolution, sous l'impulsion de Lénine, les congressistes votèrent de nouveaux statuts du parti, instituant un fonctionnement fondé sur le principe du centralisme démocratique. De portée idéologique et organisationnelle, la nouvelle disposition statutaire stipulait :
• 1) L'élection de tous les organismes dirigeants du parti ;
• 2) L'obligation pour tous les organismes dirigeants de présenter des compte-rendus périodiques devant les organisations de base ;
• 3) Une discipline se manifestant par la soumission de la minorité à la majorité ;
• 4) L'obligation pour les organismes inférieurs et pour tous les adhérents du parti de respecter et appliquer les décisions des organismes supérieurs.

L'unité et la cohésion du Parti

A travers l'activité concrète du Parti communiste bolchévik, le principe ainsi fixé bénéficia d'enrichissements. Deux déviations le menaçaient: l'ultra-démocratisme et l'autoritarisme bureaucratique. Mais l'important à en retenir réside dans l'insistance mise par Lénine sur les deux aspects contradictoires, mais complémentaires, que constituent " l'unité et la cohésion " de tout le parti face à l'ennemi, et par conséquent, l'élimination de toute tendance ou formation de fractions à l'intérieur du parti d'une part le droit de discussion et de critique à l'intérieur du parti avant que ne soit arrêtée une décision d'autre part. Voici à cet égard le point 4 de la Résolution du 10e congrès du Parti communiste bolchévik de Russie " sur l'unité du parti " (mars 1921)

"... 4e - Il faut que chaque organisation du parti veille strictement à ce que la critique absolument nécessaire des insuffisances du parti, l'analyse de la ligne générale du parti, la considération de ses expériences pratiques, l'examen de l'application de ses décisions et la méthode de correction de ses fautes, etc. ne soient pas le fait de groupes qui se forment sur la base d'une " plate-forme " quelconque, etc., mais viennent en discussion devant tous les membres du parti. Dans ce but, le congrès prescrit la publication régulière de la feuille de discussion et de recueils spéciaux. Tous ceux qui émettent des critiques doivent tenir compte du fait que le parti est entouré d'ennemis et s'efforcer, par leur participation directe à l'activité des soviets et du parti, de corriger pratiquement les fautes de ce dernier... ".

L'apport de Mao Tsé-toung

Par la suite, et au-delà de certaines violation de la légalité socialiste qu'évoqua Mao Tsé-toung en présentant le bilan de l'œuvre de Staline et en les situant dans la dernière période de sa vie, le président du Parti communiste chinois enrichit encore le principe du centralisme démocratique. Il lui accorda, une importance considérable en le situant sur le plan idéologique, notamment dans son ouvrage " De la juste solution des contradictions au sein du peuple " et dans nombre d'autres articles ou discours qui sont publiés dans le Tome V de ses " Œuvres choisies " .

Une étude du processus d'élaboration du principe du centralisme démocratique fait donc apparaître avant tout qu'il a pris naissance en opposition avec la pratique des partis sociaux-démocrates, qui acceptaient et même encourageaient les tendances et fractions, dans le but de réviser et falsifier les principes mêmes du marxisme.

Mais dans un parti communiste authentique, où domine l'idéologie prolétarienne, l'interdiction des fractions et la discipline impliquent le droit de discussion et de critique des organisations de base. Nous ne pécherons par aucun opportunisme en soulignant qu'il s'agit même d'un devoir. Si la base du parti, si les masses acceptent sans réfléchir, sans jamais faire preuve d'esprit critique, les analyses et la ligne avancée par les dirigeants, le parti peut connaître les graves méfaits du suivisme. Mais bien entendu, ce droit et ce devoir doivent s'exercer en temps voulu, par exemple avant un congrès, ou bien sur une question déterminée avant la tenue d'une autre instance, conférence nationale ou session plénière du Comité central ; dans toutes ces instances, c'est alors le principe de la soumission de la minorité à la majorité qui doit être appliqué. Quand l'organisme dirigeant a fixé la ligne en tenant compte des critiques et des avis exprimés par les cellules et par les organismes intermédiaires, les organisations de base et tous les militants qui conservent des désaccords ont le devoir absolu d'agir dans le sens décidé par l'organisme dirigeant. En revanche, le Comité central a pour tâche de prendre tout le temps nécessaire en vue d'expliquer les raisons idéologiques et politiques qui fondent sa décision. Envers tous les camarades en désaccord, il a le devoir de fournir de grands et patients efforts pour les convaincre. II ne doit pas recourir à des mesures administratives autoritaires, mais à la persuasion. En contre-partie, la patience des organismes dirigeants ne doit pas être utilisée pour faire preuve d'indiscipline et former des fractions oppositionnelles.
C'est entre autres, en ce sens qu'il convient de comprendre la portée des trois principes fondamentaux définis par le Président Mao Tsé-toung, quand il déclara : " Il faut pratiquer le marxisme et non le révisionnisme, travailler à l'unité et non à la scission, faire preuve de franchise et de droiture et ne tramer ni complots ni intrigues. "

Le 3ème Congrès du PCMLF

Les communistes marxistes léninistes de France ont veillé à la qualité du fonctionnement du centralisme démocratique lors de leur 3e congrès. Les documents, résolutions et appels qui ont été publiés par ce congrès ont fait l'objet d'une discussion très approfondie dans toutes les cellules, dans toutes les conférences locales et régionales, et encore pendant le congrès dont la durée s'est ainsi trouvée assez longue. Tous les délégués au congrès ont été élus de bas en haut, et non cooptés. Tous les membres du Comité central ont été proposés de bas en haut, et non cooptés par le Comité central sortant. Aujourd'hui, le Parti communiste français ne pratique plus du tout de cette manière. Il est ultra-démocratique à la base, mais centraliste autoritaire au sommet. Le révisionnisme moderne l'a conduit à conjuguer les deux déviations principales du centralisme démocratique. C'est pourquoi la crise qu'il traverse est avant tout d'ordre politique et idéologique. Les dirigeants s'efforcent de la limiter à des questions de tactique, mais les militants de base doivent prendre conscience qu'il leur faut détruire la stratégie imposée par Marchais et par le 22e congrès, stratégie qui les a conduits dans l'impasse.

Jacques JURQUET
10 avril 1978

Note: POSDR : première appellation du Parti communiste en Russie.
 
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