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![]() Les données de connexions accessibles aux services du renseignement Sur Nextimpact Publié le 01/02/2016 |
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![]() Comité de rédaction C’est désormais fait. L’Assemblée Nationale a voté à une majorité écrasante le prolongement pour trois mois de l’Etat d’urgence. Par 551 voix contre 6 (3 écologistes et 3 socialistes) et 1 abstention (socialiste) les députés ont adopté ce mercredi un texte qui actualise et durcit la loi du 3 avril 1955 relative à l’état d’urgence. Extension des assignations à résidence, surveillance électronique de suspects, la dissolution de groupes et associations et blocage de sites internet sont quelques-unes des nouvelles mesures adoptées, ce à quoi s’ajoute l’autorisation de port d’arme par les policiers en dehors de leur temps de travail accordé entre Cazeneuve et les syndicats de la Police. Bienvenue au pays du tout sécuritaire… « Ce projet de loi, c’est la réponse d’une France forte, qui ne plie pas et ne pliera jamais. C’est la réponse rapide d’une démocratie face à la barbarie. C’est la réponse efficace du droit, face à une idéologie du chaos » , a déclaré Manuel Valls lors de sa présentation du projet de texte au parlement. Et pourtant la démocratie semble être passée loin avec ce paquet de mesures liberticides sans précédents. Le Premier Ministre a été obligé de reconnaitre que « L’état d’urgence, c’est vrai, justifie certaines restrictions temporaires aux libertés. Mais y recourir, c’est nous donner tous les moyens de rétablir ces libertés pleinement » . Tous les groupes, de la majorité comme de l’opposition, y compris ceux du Front de gauche, ont voté pour le projet de loi que le Sénat examinera et devrait adopter conforme vendredi. Le texte sera alors définitivement adopté par le Parlement. Plusieurs amendements qui durcissent le projet de loi ont été votés. Les frictions qui ont marqué les débats de lundi à l’Assemblée semblent ainsi avoir été rangées au nom de « l’unité nationale » sous le signe du tout sécuritaire. C’est donc bel et bien vers un état d’exception permanent que nous allons. Sous prétexte du combat contre la « menace terroriste » , le Patrioct act à la française qui vient d’être voté implique une forte restriction des libertés démocratiques essentielles bien au-delà. Dans les quelques jours qui nous séparent des terribles attaques de vendredi dernier, nous pouvons d’ores et déjà le constater assez largement. • Le coup porté aux mobilisations en cours et en particulier à Air France et chez les hospitaliers parisiens, empêchés de manifester alors même que les attaques contre lesquels les salariés de ces secteurs se battent ne sont pas quant à elles annulées montre déjà à quel point le gouvernement entend instrumentaliser les attentats pour établir une sorte de paix sociale dans un contexte où le retour d’une certaine radicalité ouvrière commençaient à inquiéter fortement le pouvoir. • L’utilisation du RAID pour l’évacuation d’un simple squat à Lille est à son tour un signe avant-coureur de la façon comme l’hyper-militarisation de l’espace publique pourra être utilisée pour réprimer bien au-delà des milieux suspectés d’être associées aux réseaux terroristes. • La possibilité de blocage de tout site internet considéré comme « faisant l’apologie du terrorisme ou provoquant à des actes de terrorisme » ouvre la porte à des restrictions importantes des libertés de presse. • Le passage sur la possibilité de dissoudre des groupes et associations est particulièrement dangereux dans la mesure où il permet une interprétation très large et donc une atteinte grave à la liberté d’association. Tout groupe ou association considérée comme participant « à la commission d’actes portant une atteinte grave à l’ordre public, ou dont les activités facilitent cette commission ou y incitent » pourrait donc être dissout. L’approbation de ce texte constitue ainsi un pas de géant dans la marche vers un durcissement du régime et vers la restriction des libertés démocratiques les plus fondamentales. Le fait que ce texte ait pu être voté par les députés du Front de gauche est particulièrement scandaleux. Le mouvement ouvrier devra riposter de fermement et vite, en s’appuyant sur les déclarations de la confédération CGT s’il ne veut pas se retrouver pieds et mains liées face à ce tournant. |
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![]() Le Monde Le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, a donné des détails sur le projet de loi relatif à l’état d’urgence discuté mercredi 18 novembre en conseil des ministres. Les points-clés : La prolongation de l’état d’urgence : le texte prévoit une prolongation pour trois mois de l’état d’urgence, comme cela avait été annoncé par François Hollande dès ce week-end. Le régime de l’assignation à résidence : « Le régime des assignations à résidence est modernisé et élargi à toute personne à l’égard de laquelle il existe des raisons sérieuses de penser que son comportement constitue une menace sérieuse à l’égard de l’ordre public » , a déclaré M. Le Foll. L’idée reprend en partie la proposition d’une partie des députés de droite, qui appelaient à assigner à résidence toutes les personnes faisant l’objet d’une « fiche S », un dispositif de surveillance relativement large qui ne liste pas que des terroristes présumés, mais aussi leur proche, et toute personne ayant attiré l’attention des services de renseignement. Les perquisitions administratives : les locaux des parlementaires, des avocats, des magistrats et des journalistes ne pourront pas être visés par les perquisitions administratives (décidées sans l’accord d’un juge). Le procureur sera informé de toute décision de perquisition. Les ordinateurs, téléphones portables et toutes les données numériques pourront également être visés. Le contrôle de la presse : le projet de loi supprime une ancienne disposition du texte de 1955, qui permettait d’ordonner la censure de la presse. L’intégralité du texte communiqué par le gouvernement : Le premier ministre et le ministre de l’intérieur ont présenté un projet de loi prorogeant l’application de la loi n° 55- 385 du 3 avril 1955 et renforçant l’efficacité de ses dispositions. l’état d’urgence au-delà de douze jours ne peut être autorisé que par la loi. Le projet de loi dispose que l’état d’urgence déclaré à compter du 14 novembre 2015 à zéro heure est prolongé pour trois mois, comme cela avait été le cas en 2005. de la loi du 3 avril 1955 afin d’en renforcer l’efficacité. En outre, le projet de loi modifie plusieurs dispositions de la loi du 3 avril 1955 afin d’en renforcer l’efficacité. Ainsi, aucune perquisition administrative ne pourra viser les locaux affectés à l’exercice d’un mandat parlementaire ou à l’activité professionnelle des avocats, magistrats ou journalistes. Le procureur de la République sera informé de toute décision de perquisition, qui se déroulera en présence d’un officier de police judiciaire. Lors de ces perquisitions, il pourra être fait copie sur tout support des données stockées dans tout système informatique ou équipement. associations ou groupements de faits qui participent, facilitent ou incitent à la commission d’actes portant une atteinte grave à l’ordre public, et qui comportent en leur sein des personnes assignées à résidence. Le régime des assignations à résidence est modernisé et élargi à toute personne à l’égard de laquelle il existe des raisons sérieuses de penser que son comportement constitue une menace pour la sécurité et l’ordre public. Les conditions de l’assignation à résidence sont précisées s’agissant des escortes, des règles de pointage aux services de police ou de gendarmerie nationales. Il pourra être interdit à la personne assignée à résidence d’entrer directement ou indirectement en contact avec des personnes soupçonnées également de préparer des actes portant atteinte à l’ordre public. La commission administrative chargée de donner un avis sur la contestation de l’intéressé est supprimée et remplacée par le recours de droit commun devant la juridiction administrative. Le régime des perquisitions fait également l’objet de précisions. Ainsi, aucune perquisition administrative ne pourra viser les locaux affectés à l’exercice d’un mandat parlementaire ou à l’activité professionnelle des avocats, magistrats ou journalistes. Le procureur de la République sera informé de toute décision de perquisition, qui se déroulera en présence d’un officier de police judiciaire. Lors de ces perquisitions, il pourra être fait copie sur tout support des données stockées dans tout système informatique ou équipement. Le contrôle de la presse ou de la radio, prévu par la loi de 1955 mais jamais utilisé, est supprimé. Le projet de loi ouvre la possibilité de dissoudre les associations ou groupements de faits qui participent, facilitent ou incitent à la commission d’actes portant une atteinte grave à l’ordre public, et qui comportent en leur sein des personnes assignées à résidence. Enfin, les peines encourues pour les infractions aux dispositions sur les perquisitions ou les assignations à résidence sont substantiellement accrues . Le premier ministre, le ministre de l’intérieur et la ministre des outre-mer ont présenté un décret portant application outre-mer de la loi n° 55-385 du 3 avril 1955. Ce décret déclare l’état d’urgence, à compter du 19 novembre 2015, à zéro heure à l’heure locale, sur le territoire des collectivités de la Guadeloupe, de la Guyane, de la Martinique, de La Réunion, de Mayotte, de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin. Edité le 18-11-2015 à 13:56:36 par Xuan |