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![]() Une série d'article sur le sujet. |
Xuan |
![]() Tandis que les médias focalisent l'attention sur le feuilleton Le Pen, accentuant la "dédiabolisation" réclamée par la direction actuelle du FN, le pouvoir bourgeois aux mains des socialos poursuit la fascisation de l'Etat. Sur le blog Les crises quelques articles sur le sujet : http://www.les-crises.fr/loi-sur-le-renseignement-tout-le-monde-sen-fiche-et-pourtant/ http://www.les-crises.fr/loi-sur-le-renseignement-apprendre-a-vivre-avec-big-brother-par-eric-verhaeghe/. http://www.les-crises.fr/loi-de-renseignement-lanalyse-de-numerama/ Ci-dessous un article du Monde sur les aspects techniques : ... Définition des objectifs des services Le projet de loi énonce les domaines que peuvent invoquer les services pour justifier leur surveillance. Il s’agit notamment, de manière attendue, de « l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire et de la défense nationale » et de « la prévention du terrorisme » , mais également des « intérêts majeurs de la politique étrangère » , ainsi que de la « prévention des atteintes à la forme républicaine des institutions » et de « la criminalité et de la délinquance organisées » . Des formulations parfois larges qui inquiètent les opposants au texte qui craignent qu’elles puissent permettre de surveiller des activistes ou des manifestants. La Commission de contrôle Le contrôle de cette surveillance sera confié à une nouvelle autorité administrative indépendante, la Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement (CNCTR), composée de six magistrats du Conseil d’Etat et de la Cour de cassation, de trois députés et trois sénateurs de la majorité et de l’opposition, et d’un expert technique. Elle remplacera l’actuelle Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité (CNCIS). Elle délivrera son avis, sauf cas d’urgence, avant toute opération de surveillance ciblée. Deux types urgences sont prévus par la loi : d’un côté une « urgence absolue », pour laquelle un agent pourra se passer de l’avis de la CNCTR mais pas de l’autorisation du premier ministre. De l’autre, une urgence opérationnelle extrêmement limitée, notamment en termes de techniques, à l’initiative du chef du service de renseignement, qui se passe de l’avis de la CNCTR. Ces cas d’urgence ne justifieront pas l’intrusion d’un domicile ni la surveillance d’un journaliste, un parlementaire ou un avocat. Dans ces cas, la procédure classique devra s’appliquer. L’avis de la CNCTR ne sera pas contraignant, mais cette commission pourra saisir le Conseil d’Etat si elle estime que la loi n’est pas respectée et elle disposera de pouvoirs d’enquête. Ce recours juridictionnel est une nouveauté dans le monde du renseignement. Les « boîtes noires » Une des dispositions les plus contestées de ce projet de loi prévoit de pouvoir contraindre les fournisseurs d’accès à Internet (FAI) à « détecter une menace terroriste sur la base d’un traitement automatisé » . Ce dispositif – autorisé par le premier ministre par tranche de quatre mois – permettrait de détecter, en temps réel ou quasi réel, les personnes ayant une activité en ligne typique de « schémas » utilisés par les terroristes pour transmettre des informations. En pratique, les services de renseignement pourraient installer chez les FAI une « boîte noire » surveillant le trafic. Le contenu des communications – qui resterait « anonyme » – ne serait pas surveillé, mais uniquement les métadonnées : origine ou destinataire d’un message, adresse IP d’un site visité, durée de la conversation ou de la connexion… Ces données ne seraient pas conservées. La Commission nationale informatique et libertés (CNIL), qui critique fortement cette disposition. La CNIL soulève notamment que l’anonymat de ces données est très relatif, puisqu’il peut être levé. Lire aussi : Les critiques de la CNIL contre le projet de loi sur le renseignement Le dispositif introduit une forme de « pêche au chalut » – un brassage très large des données des Français à la recherche de quelques individus. Le gouvernement se défend de toute similarité avec les dispositifs mis en place par la NSA américaine, arguant notamment que les données ne seront pas conservées et que cette activité sera contrôlée par une toute nouvelle commission aux moyens largement renforcés. Il s’agit cependant d’un dispositif très large, puisqu’il concernera tous les fournisseurs d’accès à Internet, et donc tous les internautes français. L’élargissement de la surveillance électronique pour détecter les « futurs » terroristes La surveillance des métadonnées sera aussi utilisée pour tenter de détecter de nouveaux profils de terroristes potentiels, prévoit le projet de loi. Le gouvernement considère qu’il s’agit d’une manière efficace de détecter les profils qui passent aujourd’hui « entre les mailles du filet » , par exemple des personnes parties en Syrie ou en Irak sans qu’aucune activité suspecte n’ait été décelée avant leur départ. Pour repérer ces personnes, la loi permettra d’étendre la surveillance électronique à toutes les personnes en contact avec des personnes déjà suspectées. En analysant leurs contacts, la fréquence de ces derniers et les modes de communication, les services de renseignement espèrent pouvoir détecter ces nouveaux profils en amont. De nouveaux outils et méthodes de collecte Les services pourront également procéder, après un avis de la CNCTR, à la pose de micros dans une pièce ou de mouchards sur un objet (voiture par exemple), ou à l’intérieur d’un ordinateur. L’utilisation des IMSI-catchers (fausses antennes qui permettent d’intercepter des conversations téléphoniques) est également légalisée, pour les services de renseignement, dans certains cas. Le nombre maximal de ces appareils sera fixé par arrêté du premier ministre après l’avis de la CNCTR. Lire : Que sont les IMSI-catchers, ces valises qui espionnent les téléphones portables ? La loi introduit également des mesures de surveillance internationale : concrètement, les procédures de contrôle seront allégées lorsqu’un des « bouts » de la communication sera situé à l’étranger (concrètement, un Français qui parle avec un individu situé à l’étranger). Cependant, comme l’a souligné l’Arcep (l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes), sollicitée pour le versant technique de cette mesure, il est parfois difficile de s’assurer qu’une communication, même passant par l’étranger, ne concerne pas deux Français. Un nouveau fichier La loi crée un fichier judiciaire national automatisé des auteurs d’infractions terroristes (Fijait), dont les données pourront être conservées pendant vingt ans. Ce fichier concerne les personnes ayant été condamnées, même si une procédure d’appel est en cours. Les mineurs pourront aussi être inscrits dans ce fichier et leurs données conservées jusqu’à dix ans. L’inscription ne sera pas automatique et se fera sur décision judiciaire. Certaines mises en examen pourront aussi apparaître sur ce fichier. En cas de non-lieu, relaxe, acquittement, amnistie ou réhabilitation, ces informations seront effacées. Renseignement pénitentiaire Le renseignement pénitentiaire pourra, dans des conditions qui seront fixées par décret, profiter des techniques que légalise le projet de loi pour les services de renseignement. La ministre de la justice, Christiane Taubira, était défavorable à cette disposition, soutenue par le rapporteur du texte, la droite et une partie des députés de gauche. Pour la ministre, cette innovation va dénaturer le renseignement pénitentiaire et le transformer en véritable service de renseignement. Conservation des données La CNIL a fait part à plusieurs reprises de sa volonté d’exercer sa mission de contrôle sur les fichiers liés au renseignement, qui seront alimentés par ces collectes. Ces fichiers sont aujourd’hui exclus du périmètre d’action de la CNIL. La durée de conservation des données collectées – et l’adaptation de cette durée à la technique employée – a par ailleurs été inscrite dans la loi, contrairement au projet initial du gouvernement qui entendait fixer ces limites par décret. Elle pourra aller jusqu’à cinq ans dans le cas des données de connexion. Un dispositif pour les lanceurs d’alerte La loi prévoit également une forme de protection pour les agents qui seraient témoins de surveillance illégale. Ces lanceurs d’alerte pourraient solliciter la CNCTR, voire le premier ministre, et leur fournir toutes les pièces utiles. La CNCTR pourra ensuite aviser le procureur de la République et solliciter la Commission consultative du secret de la défense nationale afin que cette dernière « donne au premier ministre son avis sur la possibilité de déclassifier tout ou partie de ces éléments » . Aucune mesure de rétorsion ne pourra viser l’agent qui aurait dénoncé des actes potentiellement illégaux. image: Martin Untersinger (avec Damien Leloup et Morgane Tual) Le Monde Edité le 05-05-2015 à 20:16:51 par Xuan |
Xuan |
![]() On voit aussi que le terrorisme n'est qu'un prétexte puisque la surveillance en déborde largement les contours. Ceci donne une idée de la légèreté des critiques formulées par la CNIL, telle qu'on peut la lire dans l'article des Echos cité plus bas. La menace fasciste existe bien et pourrait se confirmer dès que le FN cessera ses simagrées souverainistes en se rangeant aux desiderata des monopoles sur la question européenne. Mais n'oublions jamais que le fascisme est la dictature terroriste de la frange la plus réactionnaire du grand capital. Ce dernier gouverne déjà par l'intermédiaire du PS, dans le cadre de la démocratie bourgeoise, et cela tant que ce cadre suffit à préserver la dictature du capital. Derrière les lois de fascisation ce sont les intérêts du CAC 40 qui doivent être protégés. Je rappelle quelques chiffres : Le CAC 40 réalise 70 % de son chiffre d'affaire hors de France (on comprend le besoin de déprécier l'euro par rapport au $) Il empoche 64 milliards d'euros de bénéfice net et un dividende moyen de 48 %, ce qui met en jeu des sommes faramineuses puisque ce bénéfice représente 5% de la capitalisation, soit 8 % des capitaux propres. La fascisation au prétexte du terrorisme est conduite par le PS lui-même. _____________ "Nouvelle loi sur le renseignement : une boîte à outils moderne pour les enquêteurs" AFP le 19/03/2015 à 07:36 ... Le projet de loi sur le renseignement présenté jeudi en Conseil des ministres va doter les services de moyens techniques modernes, qu'ils utilisaient parfois déjà officieusement et sans être encadrés, afin de pouvoir surveiller, espionner, suivre et identifier d'éventuelles menaces, notamment terroristes. Le texte prévoit que des autorisations administratives, sans passer par un juge, seront désormais suffisantes pour utiliser des moyens mis à la disposition des enquêteurs et des agents de renseignements par les nouvelles technologies. Ils pourront ainsi avoir recours à des "interceptions de sécurité" portant sur les conversations téléphoniques, les contenus de courriels, de messages instantanés, de tous échanges via internet, à condition qu'ils soient en lien direct avec l'enquête. Les écoutes pourront être archivées pour une durée d'un mois, les données de connexion pour cinq ans. Ils pourront aussi utiliser "des appareils enregistrant les paroles et les images de personnes ou des logiciels captant les données informatiques" : cela permettra la pose de micros ou de caméras dans n'importe quel local, ou de logiciels-espion du type "keylogger", qui enregistrent à l'insu de l'utilisateur d'un ordinateur toutes les frappes effectuées sur son clavier. Ce genre de surveillance sera possible pour une durée de deux mois, quatre mois pour les écoutes téléphoniques. Le texte va également permettre "l'utilisation de dispositifs mobiles de proximité" : ce sont des appareils du type "Imsi-catcher", qui interceptent dans un périmètre donné toutes les communications, en imitant le fonctionnement d'un relais de téléphonie mobile. Il suffira de savoir qu'une cible est dans un certain périmètre pour s'assurer que toutes ses communications soient interceptées à son insu, quelle que soit la ligne qu'elle utilise. Dans les affaires de terrorisme, notamment, il est fréquent que les suspects, se sachant surveillés, emploient de nombreuses lignes différentes, dont ils changent sans arrêt. Des balises pourront également été posées "par des agents spécialement habilités" sur des véhicules ou des objets afin de pouvoir les suivre en temps réel, en évitant les risques d'une filature classique dans laquelle les agents peuvent être repérés. De plus, les opérateurs de communication et les fournisseurs d'accès à internet vont être tenus, aux terme de cette nouvelle loi, de livrer aux autorités ce qu'ils sont susceptibles de recueillir et seront sommés de détecter "par traitement automatique, une succession suspecte de données de connexion" . L'emploi de ces nouvelles techniques sera placé sous le contrôle d'une nouvelle autorité administrative, la Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement (CNCTR), qui comptera neuf personnes dont quatre magistrats, quatre parlementaires et un ingénieur. Toutes les écoutes et interceptions seront placées sous l'autorité du Premier ministre "en personne", précise-t-on dans son entourage. Copyright © 2015 AFP. Tous droits de reproduction et de représentation réservés. _____________ Les réserves de la CNIL sur le projet de loi renseignement NUMERIQUE - La Commission dénonce la collecte indifférenciée de données. Sandrine Cassini [email]scassini@lesechos.fr[/email] « Nous voulons insérer dans les équipements des opérateurs des boîtes noires contenant des algorithmes identifiant des comportements marqueurs. » LES SERVICES DE MATIGNON Il n'y aura pas de surveillance généralisée du citoyen, assure-t-on à Matignon, alors que le projet de loi renseignement doit être présenté ce jeudi en Conseil des ministres. Cela n'a pas empêché la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) d'émettre un certain nombre de réserves sur ce texte, dont le calendrier a été accéléré après les attentats contre « Charlie Hebdo » et le supermarché casher de la porte de Vincennes. Le projet de loi va permettre « une surveillance beaucoup plus large et intrusive » , estime un prérapport dont « Les Echos » ont pu prendre connaissance. Si les objectifs du gouvernement paraissent «justifiés, les atteintes portées au respect de la vie privée doivent être limitées au strict nécessaire » , écrit la CNIL. Trois dispositifs nouveaux (collecte automatique d'informations sur les réseaux, pose de sondes, sorte de mouchard permettant de collecter des informations en direct sur des personnes surveillées, et pose d'antennes à proximité de suspects) permettent de « collecter de manière indifférenciée un volume important de données » sur « des personnes relativement étrangères » aux suspects. « Ce changement a des conséquences particulièrement graves sur la protection de la vie privée et des données personnelles » , avertit la CNIL. « Aspiration massive » Dans le détail, la détection «par un traitement automatique » des comportements suspects ressemble fort à de la surveillance généralisée. A Matignon, on se montre soucieux de faire de la «pédagogie » sur le sujet. L'objectif de la mesure, explique-t-on, est de détecter « les signaux faibles » permettant d'identifier des individus susceptibles de basculer dans le terrorisme. « Aujourd'hui, ceux qui partent n'ont pas été détectés avant leur départ [vers la Syrie, etc., NDLR]. Or, 89 sont morts, dont un garçon de quatorze ans » , rappelle-t-on à Matignon. Pour détecter ces inconnus, les agents veulent pouvoir analyser les flux de données, savoir qui communique avec qui, et quels sont les sites djihadistes visités. Pas d'autres moyens donc que de faire de la surveillance sur le réseau des opérateurs. « Nous voulons insérer dans les équipements des opérateurs des boîtes noires contenant des algorithmes identifiant des comportements marqueurs » , précise Matignon. Si en théorie, la disposition peut s'appliquer aux géants du Net, les agents de l'Etat préfèrent d'abord aller traiter avec les opérateurs télécoms, considérant qu'ils sauront se montrer plus ouverts à leurs requêtes. Inévitablement, une partie des flux échappera aux services, Google ayant, depuis les révélations d'Edward Snowden, chiffré l'ensemble des connexions de ses utilisateurs. Quant à la captation en temps réel des données géolocalisées de personnes mises sous surveillance (3.000 personnes environ), elle est assimilée par la CNIL à un dispositif « d'aspiration massive et directe des données par l'intermédiaire de la pose de sondes » . Enfin, le système « IMSI Catcher » (pose d'antennes relais à proximité d'un suspect) permet aussi d'intercepter des informations sur des personnes n'ayant rien à voir avec les faits, regrette la CNIL. De leur côté, les interceptions de sécurité - les fameuses écoutes - ne sont plus « exceptionnelles » , note la CNIL, même si le texte « renforce les modalités de contrôle » . Surtout, la loi donne la possibilité « par réaction en chaîne » d'écouter « des personnes qui n'auraient pas été en relation avec la personne surveillée » . |
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