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Julien Lahaut
"le système pénitentiaire est la voiture balai du marché du travail"

J'aime assez bien cette phrase
Jameul
personnellement je m'intéresse bcp au travail de wacquant notamment sur les banlieues et les les prisons


ici un extrait de "attention danger travail" sur le salariat et la précarité...
http://www.dailymotion.com/visited/search/wacquant/video/xe7ui_wacquant


"le système pénitentiaire est la voiture balai du marché du travail"
Ulas
Bourdieu disait aussi dans le film de pierre carles, qu'il voulait un autre état, qu'il n'attendait plus rien de celui-ci.

"Mais au-delà de tout ce gâchis de mots consacré à l'analyse des rapports sociaux, on peut retenir que la solution de Bourdieu est dans l'État, un autre État, qui ne serait plus complice des financiers et des capitalistes. Ainsi écrit-il, « une des raisons majeures du désespoir de tous ces gens tient au fait que l'État s'est retiré, ou est en train de se retirer, d'un certain nombre de secteurs de la vie sociale qui lui incombaient et dont il avait la charge: le logement public, la télévision et la radio publique, les hôpitaux publics, etc. » (p. 10). Bourdieu n'était pas pour le statu quo, il était contre le capitalisme, il diabolisait le « néo-libéralisme », notion inventée à l'usage des militants trop bêtes pour réfléchir.

Quelle société désirait Bourdieu? Eh bien vous ne le saurez jamais. Disons qu'elle aurait comme un petit goût de paradis. Un paradis où toute « domination » serait abolie. Cela nécessiterait juste un peu de contrainte, pour forcer l'Histoire. La chute du mur de Berlin n'était, pour Bourdieu, qu'une simple... vue de l'esprit. C'était le côté « vide » de l'univers... "
Ulas
Oui j'aime bien Bourdieu et ses disciples, comme Alain Accardo qui propose dans sa "lettre à ses camarades de gauche" et dans son livre "le petit bourgeois gentilhomme", l'instauration du socialisme, mais sans en prononcer le mot.

Accardo, Alain
Le petit-bourgeois gentilhomme.

Résumé
L'ordre social repose sur un rapport de causalité circulaire entre structures objectives de la société et structures subjectives des individus. Alain Accardo invite les progressistes à s'interroger sur la part qu'ils prennent à la reproduction de cet ordre qu'en principe ils combattent. Cet ordre étant établi à la fois à l'extérieur et à l'intérieur de chacun, il ne suffit pas de décréter qu'on le refuse pour rompre avec lui : on ne peut en effet changer le monde sans se changer soi-même, d'autant qu'aujourd'hui les valeurs de repli de la classe moyenne tendent à devenir dominantes.

Lettre a mes camarades de gauches.
Comment être vraiment de gauche, à une époque où « le système capitaliste a revêtu la défroque socialiste » ? Pourquoi notre combat contre ce système n’a-t-il pas été, jusqu’à présent, «à la hauteur de nos indignations» ?
C’est que nous méconnaissons la double nature de son oppression. Si le capitalisme a pu établir sa domination, c’est à la fois au dehors par sa formidable puissance économique, et aussi, au dedans, par son aptitude à nous faire incorporer, au cœur de notre psychisme, ses valeurs et ses modèles : « Le fonctionnement du système de domination capitaliste doit au moins autant aux dispositions intériorisées par les dominés qu’aux propriétés objectives des dominants ».
Ainsi, les classes moyennes, dont nous faisons partie, à travers leurs diverses pratiques sociales, ont intégré, comme issu de leur propre « nature », le « style de vie » (américanisé) dont le système a besoin pour bien fonctionner. L’individu auto-mystifié « choisit » de devenir, dans le cadre socioprofessionnel, ce fameux « battant » assoiffé de réussite individualiste, et, dans la sphère privée, ce consommateur narcissique pour qui toute réalité d’un monde marchandisé est objet de consommation et de jouissance. La malice du système est de prendre le sujet, dès l’enfance, au piège d’un hédonisme exacerbé qui l’aliène en le divertissant.
Il s’ensuit qu’un vrai combat politique de gauche se mène aussi à l’intérieur de soi-même. Contre le dérèglement éthique ambiant, si nécessaire à la dérégulation généralisée prônée par le néolibéralisme, le militant doit se demander: « Qu’est-ce qui en moi a déjà été acheté, approprié par le système et fait de moi un complice qui s’ignore ? ». La rupture avec le capitalisme exige l’éradication des connivences secrètes « qui nous attachent consubstantiellement à lui ». Et la recherche d’un nouvel art de vivre qui renoue « avec ce que le rationalisme des Lumières, le spiritualisme personnaliste et le socialisme du XIXe siècle » ont pu avoir d’émancipateur.
Ce texte lumineux, militant et chaleureux, vient à point pour revigorer notre désir politique de transformation du monde, à l’heure où la foire médiatique joue aux présidentielles…

L'auteur
Alain Accardo a longtemps été militant communiste, exercant des responsabilités dans la fédération de la Gironde du PCF. Aujourd’hui sans parti, il a appelé à voter pour la liste LCR-LO aux dernières élections européennes. Il est d’autre part sociologue, proche de Pierre Bourdieu (il a participé à La Misére du monde et est l’auteur d’une Introduction à une sociologie critique : lire Bourdieu, Le Mascaret, 1997) spécialiste du joumalisme. Ce livré se situe à la croisée de préoccupations sociologiques et politiques. Plus précisément, c’est avec le scalpel de la sociologie qu’il va fouiller dans certains impensés du « peuple de gauche », ses désillusions, son confort intellectuel et ses demi-lâchetés. La question centrale de cet ouvrage en forme de lettre ouverte à ses camarades de gauche ? « Savoir pourquoi le combat que nous menons contre ce système n’est pas toujours à la hauteur de notre indignation. ».

Pour Accardo, on ne doit pas uniquement s’interroger sur ceux qui sont devenus des thuriféraires du social-libéralisme, mais également sur nous, c’est-à-dire tous ceux qui gardent desconvictions antilibérales et anticapitalistes. Cela appelle un regard critique sur soi-méme qui ne mette pas seulement en accusation « ceux d’en face », « les autres », mais qui prenne aussi les moyens de « Ia lutte nécessaire contre l’aliénation de soi-même ». Cest une question politique majeure, car « Qui n’a pas vraiment compris par quoi le système le tient enchaîné n’est pas près de pouvoir libérer le monde ». Or nous collons encore trop, de manière non consciente, à l’ordre social que nous rejetons. Notre conception réductrice du « système capitaliste » entretient notre aveuglement : nous voyons d’abord et avant tout dans ce système une logique économique, des contraintes extérieures à nous-rnêmes. Et nous oublions l’autre face, aussi importante, du système : « une réalité intérieure qui opère du dedans » une subjectivité elle-même travaillée par les rapports de domination, dans le clair-obscur d’une demi-conscience souvent endormie.

De la réduction économiste de I’oppression nous passons fréquemment à « une réduction politiciste de la lutte pour le changement ». Le combat politique se présente alors surtout comme une lutte contre des foces extérieures.

Dimension necessaire, mais insuffisante. Conquête et transformation du pouvoir d’État, appropriation sociale des grands moyens de production, certes. Mais, ce faisant, les racines de la domination seront encore solidement enracinées, en nous- mêmes et dans nos relations quotidiennes. Et les porte-parole de la radicalité pourront devenir des capitalistes d’un nouveau genre, capitalistes du pouvoir et du savoir, et leurs mandants les laisser faire dans la passivité de celui qui délègue. Dans notre présent même, les militants, en se transformant peu à peu en semi-professionnels de la politique, écrasant sous le poids de l’attention prioritaire aux jeux politiques les autres aspects de leur vie et de la vie, débitant trop automatiquement des mots en forme de slogans dans l’inattention à la chair des rapports concrets, ne ressemblent-ils pas au système qu’ils mettent en cause ? Bien sûr, pour faire tenir les taquets minimaux de l’anticapitalisme, il faut déjà pas mal d’efforts et de sacrifices. Mais la radicalité exige davantage, ou plutôt autrement : « changer le monde et se changer » écrit Accardo. Pas pour après-demain, dans une future société émancipée, mais dès maintenant dans nos luttes, comme gage de quelque chose de vraiment autre.

Profitons-en pour saluer le travail des éditions Agone de Marseille qui, tant sur le plan de la critique politique que de la philosophie, nous réservent de belles surprises de ce type, associant hétérodoxie et rigueur.

Message édité le 29-09-2006 à 12:02:19 par Ulas
Ulas
A propos de la vision politique de Bourdieu, lire ce texte :


Pour une gauche de gauche . Pierre Bourdieu . Ce texte (1) a été élaboré dans le cadre de l'association Raisons d'agir avec Christophe Charle, Bernard Lacroix, Frédéric Lebaron et Gérard Mauger.


Il est temps que le quatuor Jospin, Chevènement, Hue, Voynet se rappelle que les majorités de gauche ont conduit au désastre chaque fois qu'elles ont voulu appliquer les politiques de leurs adversaires et pris leurs électeurs pour des idiots amnésiques.

Quinze jours après le vendredi noir des élections aux présidences régionales, les guérisseurs en tout genre s'affairent au chevet de la République. Pour l'un, un changement de régime électoral permettrait à la démocratie de retrouver ses belles couleurs modérées. Pour un autre, juriste savant, une révision du système électoral remettrait en état de marche une démocratie paralytique. Pour un troisième, ancien ministre et fin stratège, c'est l'absence d'un "centre" qui a transformé l'Etat en bateau ivre, oscillant de droite à gauche et de gauche à droite, au risque de sombrer à l'extrême droite.

Le plus haut personnage de l'État, dans un rôle de père noble un peu trop grand pour lui, tance les partis comme des gamins turbulents et promet le changement de règle qui permettrait au jeu de reprendre sans les skinheads. Un ancien candidat à la présidence de la République, dans un éclair de lucidité tardive, se demande si les électeurs n'en ont pas assez de revoir depuis trente ans la même comédie. Les experts en résultats électoraux évaluent au pour cent près les potentiels électoraux des nouvelles coalitions en gestation. Les trois derniers présidents de région mal élus plastronnent déjà sur les plateaux de télévision : loin d'être des otages, ils sont des remparts, ils n'ont embrassé le Front national que pour mieux l'étouffer. Pour un peu, ils convieraient leur conseil régional à voter d'urgence l'érection de leur propre statue, histoire d'aider les artistes locaux, la culture régionale et le civisme républicain.

Mais devant le triste spectacle de nos médicastres politico-médiatiques, la dérision ne suffit pas. La réponse "nouvelle"qu'ils prétendent apporter à la fascisation d'une partie de la classe politique et de la société française est à leur image, superficielle.

Ils restreignent le cercle des questions gênantes au vade-mecum habituel du futur candidat à la prochaine élection : comment ne pas perdre les européennes, comment préparer les législatives en cas de nouvelle dissolution, à quel nouveau parti vaut-il mieux adhérer ? Et bientôt : comment rallier les voix du centre en déshérence ? etc. C'est cette conception de la politique qui est depuis plusieurs années l'alliée la plus sûre du FN : instrumentale et cynique, plus attentive aux intérêts des élus qu'aux problèmes des électeurs, elle n'attend de solution que de la manipulation des règles du jeu électoral et médiatique.

Les vraies questions sont d'une tout autre ampleur : pourquoi, en moins d'un an, la gauche "plurielle" a-t-elle cassé la dynamique de sa victoire à l'arraché alors qu'elle n'a pas même l'alibi d'indicateurs économiques en déroute ? Pourquoi a-t-elle suscité des déceptions dont ses résultats électoraux interprétés comme des victoires ne donnent qu'une faible idée ? Pourquoi, par exemple, tant de suffrages pour les organisations qui se veulent ou se disent hors du jeu politique ? Pourquoi une partie de la droite en perdition préfère-t-elle se radicaliser alors qu'elle est au pouvoir à travers une gauche qui réalise tous ses rêves ?

Avec sa tentation extrémiste, la droite rejoue une partie déjà perdue par le centre et la droite allemands au début des années 30, sous la République de Weimar. L'Etat impotent suscite l'indifférence massive des électeurs pour la République : il est clair qu'on ne va pas voter pour répartir des prébendes, étouffer des scandales, vendre des services publics au plus offrant, s'en remettre à des bureaucraties inamovibles et inaccessibles, nationales et internationales.

En implosant, la droite française retourne aux origines troubles du régime qu'elle a fondé. Quand les conservateurs ne savent plus quoi conserver, ils sont prêts à toutes les révolutions conservatrices. La persistance du succès électoral d'un parti comme le Front national, dont le programme appliqué ferait la ruine de ses électeurs les plus démunis, n'exprime souvent rien d'autre que l'aversion à l'égard d'un personnel politique obstinément sourd et aveugle au désarroi des classes populaires.

Les faux-semblants de la gauche "plurielle" déçoivent les électeurs de gauche, démobilisent les militants, renvoient vers l'extrême gauche les plus exaspérés. Il n'est guère étonnant que les premiers à protester aient été les premiers floués de la démagogie "plurielle" d'une gauche vraiment singulière : les sans-papiers, les chômeurs, les enseignants.

Une réforme électorale ne suffira pas à calmer les revendications auxquelles des ministres répondent par la charité ostentatoire, le saupoudrage calculé ou les tours de passe-passe rusés. Quand ils ne se laissent pas aller à des outrances verbales arrogantes ou démagogiques, toutes à l'opposé de la générosité enthousiaste d'un message mobilisateur, voire à des pratiques tragiquement semblables à celles de leurs prédécesseurs.

La gauche officielle a bien du mal à se débarrasser de l'héritage douteux du mitterrandisme. Elle irrite ses fidèles sans pouvoir attendre de ses ennemis le moindre signe de satisfaction. Elle profite provisoirement de la médiocrité de ses adversaires sans proposer autre chose qu'une politique au jour le jour qui ne change rien d'essentiel dans la vie quotidienne de la grande majorité des citoyens. Le jour du bilan, peut-être plus proche qu'elle ne croit, avec la menace de nouveau disponible de la dissolution, que pourra-t-elle invoquer pour mobiliser les abstentionnistes, les dissuader de voter pour le FN ? Les emplois-jeunes pour quelques-uns, les 35 heures en peau de chagrin, la rigueur ininterrompue, une réforme de l'éducation transformée en show ministériel, la fuite en avant vers l'Europe des banquiers ? Croit-on pouvoir tromper longtemps l'attente d'une Europe sociale avec une "gauche plurielle européenne" animée par la troïka néo-libérale Blair-Jospin-Schröder ?
La gauche de base croit encore à la République sociale : il est temps que le quatuor Jospin, Chevènement, Hue, Voynet se rappelle que les majorités de gauche ont conduit au désastre chaque fois qu'elles ont voulu appliquer les politiques de leurs adversaires et pris leurs électeurs pour des idiots amnésiques.
Les vraies réponses à la fascisation rampante ou déclarée ne peuvent venir que des mouvements sociaux qui se développent depuis 1995. A condition que l'on sache les entendre et les exprimer au lieu de travailler à les déconsidérer par la diffamation publique ou les coups fourrés d'anciens apparatchiks politiques convertis en hommes d'appareil d'Etat. Ils suggèrent en effet des perspectives politiques et avancent même parfois des projets et des programmes constitués.

La pression locale, dans certaines régions de gauche, a contribué à rappeler à la raison la droite la moins aveugle. Les manifestations anti-FN témoignent d'une capacité militante qui ne demande qu'à défendre des causes plus ambitieuses que le seul refus du fascisme. Le mouvement pour le renouveau des services publics - et notamment pour une éducation nationale plus juste, tel qu'il s'exprime aujourd'hui en Seine-Saint-Denis - est à l'opposé de la crispation identitaire sur une institution archaïque : il affirme la nécessité de services publics efficaces et égalitaires dans leur fonctionnement et dans leurs effets.

Le mouvement des sans-papiers, voué aux gémonies par les "responsables" de tous bords, est une résistance collective face à la politique obtuse qui, au nom de la lutte contre Le Pen, prend souvent ses idées et ses armes chez Le Pen (avec le succès que l'on sait...). Le mouvement des chômeurs apparaît comme une "lutte tournante", sans cesse recommencée contre les effets destructeurs de la précarisation généralisée. Les mouvements récents contre l'AMI et pour la taxation des capitaux témoignent de la montée en puissance de la résistance au néolibéralisme : elle est, par nature, internationale.

Ces forces que nos professionnels de la manipulation suspectent d'être sous l'emprise de manipulateurs extérieurs sont encore minoritaires mais, déjà, profondément enracinées, en France comme dans d'autres pays européens, dans la pratique de groupes militants, syndicaux et associatifs. Ce sont elles qui, en 'internationalisant, peuvent commencer à s'opposer pratiquement à la prétendue fatalité des "lois économiques" et à humaniser le monde social. L'horizon du mouvement social est une internationale de la résistance au néolibéralisme et à toutes les formes de conservatisme.

[ (1) note de l'homme moderne : sur ce titre voir l'entretien de Bourdieu avec Télérama du 12/08/98 sur nos pages :

TRA : La subversion, ce pourrait être pour vous un projet politique ? Quel est votre rôle exact dans cette liste " gauche de la gauche " qui se constitue, dit-on, sous votre parrainage pour les prochaines élections européennes ?

P.B. : Tout ça n'est qu'invention, malveillante le plus souvent, de journalistes. Nous avons parlé d'une "gauche de gauche " (et non de la gauche), c'est-à-dire, tout simplement, d'une gauche vraiment de gauche, d'une gauche vraiment respectueuse des promesses qu'elle a faîtes pour obtenir les suffrages des électeurs de gauche - en matière de droits accordés aux étrangers ou aux homosexuels, par exemple. Parler de " gauche de la gauche ", comme l'ont fait spontanément les journalistes, c 'est transformer une intervention presque banale - n'est-il pas normal, de la part des électeurs, de rappeler les élus à leurs engagements ? - en prise de position radicale, extrémiste, facile à condamner. De là à inventer que des chercheurs, dont ce n'est pas le métier, vont s'engager dans la lutte politique, il n'y a qu'un pas.

Cette histoire illustre parfaitement mes analyses du champ journalistique qui réduit les prises de position intellectuelles à des choix politiques, qui ne connaît que les opinions tranchées, organisées selon ses propres catégories, droite/gauche, gauche/extrême gauche, qui ne comprend pas ou ne lit pas ce qui s'écrit et finit par interdire toute intervention analytique dans le jeu politique. La déformation systématique que le journalisme fait subir aux propos publics des chercheurs - et la résistance forcenée qu'il oppose aux démentis et aux mises au point, exerçant ainsi une véritable censure - n'encourage pas beaucoup les chercheurs à intervenir. Je sais que ces propos vont choquer (au moins les journalistes et, surtout, ceux qui s'efforcent de contribuer à ouvrir un espace de discussion). Mais il s'agît de sujets trop graves pour qu'il soit possible de se contenter des échanges habituels de politesse hypocrite. ]

Message édité le 29-09-2006 à 11:48:07 par Ulas
Jameul
je ne suis donc pas le seul (avec tous les guillemets qui s'imposent) "admirateur" de Bourdieu ici ?

je te remercie pour le lien en tout cas !!!


EDIT : le film "la sociologie est un sport de combat" n'est pas un film de Bourdieu mais sur Bourdieu réalisé par Pierre Carles qui a aussi réalisé "attention danger travail", "pas vu pas pris" et "enfin pris"

Message édité le 29-09-2006 à 11:43:34 par Jameul
Ulas
Bourdieu n'était pas non plus contre la violence, apres révolutionnaire ou non je ne sais pas, mais il avait dit par exemple, dans son film la sociologie est un sport de combat, que les jeunes devaient bruler des voitures, mais s'ils le fassent, qu'ils le sachent pourquoi. Bon ca reste une petite violence mais c'est rare d'entendre des sociologues dire de telles choses.
Sinon, pour la classe ouvriere dans la sociologie bourdieusienne, un lien ou Gerard Mauger developpe la notion de classe sociale :

http://dsedh.free.fr/091_29_10_04_G%E9rard_Mauger.mp3

Message édité le 29-09-2006 à 11:38:00 par Ulas
Julien Lahaut
Ok autant pour moi
Jameul
ben justement je dis (mais pas dans ce sujet) que pour moi le premier rôle du parti (premier dans le sens du temps, "en premier" ) est d'éduquer le prolétariat...

c'est ce qui s'est passé pour le parti bolchevik durant sa période clandestine

maintenant pour etre plus précis : je ne vois pas le parti comme un professeur qui ferait apprendre la leçon aux élèves ouvriers... au contraire le parti doit permettre aux ouvriers d'apprendre eux-mêmes par eux-mêmes

Message édité le 29-07-2006 à 16:09:55 par Jameul
Julien Lahaut
Jameul a écrit :

je vois pas un seul endroit où la classe ouvrière (puisqu'on parle des ouvriers et non du prolétariat dans son ensemble) a une conscience de classe particulièrement développé. On a déjà eu le débat au sujet du vote ouvrier et même si comme l'avait fait remarquer fini.more le premier choix était l'abstention le second c'est l'extrême droite...
Il n'y a bien sûr pas que les votations comem indicateurs : la consomation, le degré d'implication dans l'entourage sociale etc...


Ta première remarque vis-à-vis du développement de la conscience de classe du prolétariat me fait furieusement penser à certains "communistes" qui disent que la revolution est impossible "parce que la classe ouvrière n'a plus de conscience de classe".... et qui se gardent bien d'y remédier ! Il s'agit d'une position attentiste là...
 
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