Xuan |
![]() Le baiser de Judas Dans la Bible Judas désigna Jésus aux soldats romains en allant l’embrasser. Aujourd’hui Marine Le Pen roule une pelle à Chevènement et Emmanuel Todd : Marine Le Pen: Chevènement «a une analyse similaire à la nôtre» La présidente du Front national, Marine Le Pen, estime que le président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen, Jean-Pierre Chevènement, a «une analyse assez similaire à» celle du FN «sur une certain nombre de points» . Dans une interview à France Soir à paraître lundi, la présidente du FN fait valoir qu' «aujourd'hui, la vraie division s'opère entre les mondialistes et les patriotes» et qu'elle ne «croit plus à la fracture gauche-droite" depuis "bien longtemps" . Comme on lui demande avec qui elle serait prête à gouverner, elle répond: quelqu'un comme Jean-Pierre Chevènement a une analyse assez similaire à la nôtre sur un certain nombre de points, alors que c'est un homme de gauche». Elle ajoute que c'est «tout comme l'historien et sociologue Emmanuel Todd» . [20minutes le 10 juillet] Le Pen aurait pu en ajouter bien d’autres sur le thème de la démondialisation . Chevènement et Todd ne sont pas les seuls à préconiser un protectionnisme à géométrie variable, destiné à empêcher ou à taxer fortement l’importation de produits manufacturés provenant de pays émergents, dont les coûts salariaux sont plus faibles. Ils ne sont pas les seuls non plus à souhaiter un euro à géométrie variable ou un retour au franc. Bien au contraire ce sont des idées qui font leur chemin dans le bourgeoisie, déjà mises en pratique par Sarkozy pour ce qui concerne le protectionnisme, et encouragées par des socialistes et certains communistes voire dissidents de gauche du parti révisionniste. La mondialisation, sur la base des inégalités héritées du colonialisme, aboutit à une concurrence ouverte sur les salaires. Autrefois les ouvriers des métropoles impérialistes conservaient le monopole des travaux qualifiés et leurs avantages sociaux étaient protégés. Ils étaient parfois même gratifiés des miettes du pillage des colonies. Aujourd’hui les transferts de technologie les ont directement mis en concurrence avec les ouvriers des pays émergents. Les délocalisations et la fermeture des bassins d’emploi servent à baisser les salaires et supprimer la protection sociale, jusqu’à ce que l’écart des coûts salariaux (en intégrant le coût des transports et des changes) s’annule. Mais en fait l’opération avait été précédée dès 1982 par le blocage des salaires puis leur désindexation en 1983. La fermeture des bassins d’emploi avait commencé sous le gouvernement socialiste, c’est-à-dire bien avant l’avènement des pays émergents. Il est clair pour l’immense majorité du peuple que le passage à l’Euro a été l’occasion pour les commerçants d’une hausse des prix sans précédent, équivalente à une dévaluation de la nouvelle monnaie par rapport à la valeur des marchandises. De telle sorte que l’euro a servi à baisser les salaires précédemment bloqués, par rapport à la valeur d’échange des produits de consommation courante. Aujourd’hui, la monnaie européenne commune interdit aux pays membres de résorber leurs déficits en dévaluant de nouveau leurs monnaies respectives. Ils font donc payer la note aux masses en réduisant les dépenses sociales et en bloquant voire en réduisant directement les salaires et les pensions. Certains économistes et politiciens bourgeois s’appuient alors sur le rejet de l’Europe capitaliste et sur le mauvais souvenir laissé par l’introduction de l’euro pour suggérer l’abandon de la monnaie commune, présenté comme la libération d’une tutelle insupportable et la possibilité d’un renouveau français sur la scène internationale. En même temps ils vendent avec cynisme l’idée que le retour au franc associé à une dévaluation favoriserait les exportations françaises, puisque le dollar ne cesse de se déprécier, ainsi que le Yuan qui lui est relié. Il est donc clair que l’objectif recherché à travers une telle manipulation monétaire est la baisse relative des salaires par rapport aux prix, afin de rejoindre le standard mondial, celui du salaire le plus bas. D’autre part la taxation des produits bon marché en provenance des pays émergents est présentée comme la seule solution pour recréer un tissu industriel en France et réembaucher. Sauf que les ouvriers qui auraient la chance de produire des chemises ou des chaussures françaises ne pourraient plus s’offrir ni chaussures ni chemises à bas prix. Là encore l’objectif est la baisse relative des salaires . Cependant, non seulement le protectionnisme et le retour au franc menacent directement nos salaires, mais de surcroît ces solutions miracles risquent de précipiter la crise économique mondiale nullement résolue, et due notamment au déficit abyssal des USA. Ainsi l'éclatement de la zone euro compromettrait la constitution d'une monnaie multiple mondiale remplaçant le dollar. D'autre part il est de notoriété publique que la crise économique a été atténuée par l'essor des pays émergents, notamment la Chine, qui ont tiré l'économie mondiale. Enfin l’origine fondamentale de la crise économique dans le système capitaliste est l’absence de débouchés pour les marchandises et la surproduction. Contrairement à ce que prétendent d’éminents économistes anti-libéraux comme J. Sapir, on devine aisément que le protectionnisme – qui ne s’exercerait plus à sens unique désormais - ne peut que précipiter la crise et aviver la guerre commerciale puis la guerre tout court. La classe ouvrière de notre pays doit prendre conscience que la concurrence mondiale sur les salaires n’est que le revers de la concurrence mondiale entre les capitalistes. Les difficultés dont ils se plaignent ne doivent pas nous désoler mais nous réjouir et nous devons leur rendre coup pour coup afin de rapprocher l'agonie de ce système odieux. Prendre la défense de l’économie capitaliste française c’est accepter d’avance de se vendre au plus bas prix. Il faut se battre classe contre classe pour défendre nos salaires, il faut abattre le capitalisme. Edité le 11-07-2011 à 23:39:39 par Xuan |