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Xuan
La sortie de crise doit être le début d’un changement de société


Contribution du réseau Faire Vivre et Renforcer le PCF
Vendredi 3 avril 2020


Notre peuple vit une expérience que beaucoup pensaient impossible dans un pays capitaliste développé, celle d’un pays ralenti et confiné, confronté au risque de voir des milliers de femmes et d’hommes mourir suite au coronavirus. La pandémie s’étend sur toute la planète. Elle éclaire le caractère destructeur et mortifère du capitalisme, sa violence envers les peuples. Elle appelle à une société nouvelle dans un nouveau monde. Nos premières responsabilités sont celles de la solidarité et de l’unité populaire. Nous avons pris connaissance des propositions fortes faites par le PCF. Au-delà, la situation nouvelle créée inexorablement par la pandémie, l’oblige à franchir une étape tant dans la reconstruction de son activité et de son organisation, que dans sa stratégie révolutionnaire. Nous apportons donc notre contribution à la réflexion collective.

Le gouvernement devra rendre des comptes
L’épidémie de Covid-19 montre les failles du gouvernement Macron/Philippe. La décision de confinement au lendemain du premier tour des élections municipales, a été trop tardive. Les expériences de la Chine et de l’Italie auraient du alerter. Par incompétence ou calcul politicien, le gouvernement a retardé les mesures nécessaires. Notons qu’il a été plus empressé pour décider du 49-3 lors du Conseil des ministres du 29 février, théoriquement consacré à la crise sanitaire.

L’état du système de santé public – dénoncé par le personnel soignant depuis des années, et encore tout récemment lors du mouvement contre la réforme des retraites – révèle la casse systématique opérée depuis 30 ans au nom de la « rationalité économique » : réorganisation au forceps de l’hôpital public, suppression des hôpitaux de proximité, suppression de lits, priorité donnée aux spécialités « rentables », tarification à l’acte…

Le gouvernement est aujourd’hui incapable de faire face à la pandémie. Transport de malades d’une région à une autre, mise en scène guerrière dans les interventions télévisées... La contagion de plusieurs soignants et de malades dans les hôpitaux et dans les Ehpad par manque de matériel de protection, la colère et la détresse du personnel soignant qui s’exprime publiquement pour dénoncer les conditions dans lesquelles il doit assumer cette crise… tout cela démontre la responsabilité de l’État et des gouvernements successifs qui ont tous contribué à détruire la santé publique. Cela provoque une prise de conscience inédite des conséquences des politiques d’austérité.

La fracture sociale et le délitement de l’État
Face au coronavirus et au confinement, nous ne sommes pas égaux. Le confinement aggrave les conséquences des inégalités sociales : inégalités devant les apprentissages scolaires aujourd’hui largement dépendant des parents, inégalités face aux conditions de confinement selon la surface, le confort du logement et ses extérieurs, inégalité alimentaire selon les revenus et la mobilité, inégalité dans l’accès et la pratique du numérique...

Des secteurs entiers de la production et des services sont exclus du confinement : le personnel soignant bien entendu, mais également les personnes travaillant dans le transport et la logistique, dans la livraison, dans le service à la personne, les employés des grandes surfaces, le secteur du nettoyage et de la propreté, les gardiens d’immeubles, etc… autant de secteurs dont l’utilité sociale est évidente, qui sont peu rémunérés, pas du tout reconnus, souvent précaires et surexploités.

Toute la population s’est trouvée à un moment ou un autre privée de l’essentiel pour se protéger : masques, gels hydroalcooliques et test qui sont pourtant indispensables pour sortir du confinement.

Les plus fragilisés, sans papiers et sans abri vont payer le prix fort de la crise sanitaire, car ils n’ont aucun moyen de se protéger. Le gouvernement trouve plus judicieux de démanteler des camps de migrants que de protéger ces derniers de la faim et de la maladie.

La situation dans les prisons est préoccupante. La promiscuité, les conditions d’hygiène déplorables, l’absence de toute protection pour les surveillants comme pour les détenus pourraient créer de nouveaux foyers d’infection.

Les policiers eux-mêmes protestent car l’état ne leur fournit pas les protections nécessaires pour assurer leur mission tout en se protégeant du coronavirus.
Même dans ses mission régaliennes, ce gouvernement n’assume pas ses fonctions ; il est plus facile de réprimer violemment les manifestants que d’ assurer la sécurité sanitaire des français par rapport au coronavirus.

Face à la crise, ce gouvernement reste celui des riches contre le peuple
Certes le gouvernement a été forcé de repousser les réformes des retraites et de l’assurance chômage, d’annoncer un plan pour l’hôpital. Mais cela ne l’engage pas pour l’avenir.

Un certain nombre de mesures ont été prises pour protéger partiellement les revenus des salariés et les minima sociaux, mais des millions de travailleurs- précaires, intérimaires et auto-entrepreneurs, ne sont pas couverts par ces mesures.
D’autres, dans la santé, les services à la population, la grande distribution, le commerce alimentaire, sont contraints de travailler sans les aménagements et protections nécessaires face au virus.

Pire certains travaillent dans des secteurs non indispensables pour les profits d’une minorité.

La loi d’urgence sanitaire introduit plusieurs mesures qui s’attaquent ouvertement aux acquis sociaux et démocratiques, sans assurance sur la levée de ces mesures après l’épidémie.

Enfin, le télétravail, l’individualisation des salariés, l’effacement de la séparation entre temps de travail et temps personnel, l’enseignement à distance sont autant d’occasion de modifier profondément le rapport au travail des salariés.
Personne ne doit sous estimer le risque. Confronté à une perte de confiance sans précédent, tout laisse à penser que le gouvernement utilise la crise sanitaire pour passer une nouvelle étape dans l’affrontement de classe.

Le monde au regard du coronavirus
La Chine semble réussir à surmonter la crise ; elle répond aux demandes des pays occidentaux en envoyant du matériel médical et des médecins. Le Vietnam, Cuba, le Venezuela, la Russie envoient des équipes médicales pour aider les pays qui le demandent (Haïti, l’Espagne, l’Italie…).

Par contre, les pays de l’Union européenne et la Grande Bretagne sont dépassés par la crise sanitaire, incapables de se soutenir mutuellement comme de produire des gestes de solidarité au plan international.

Dans plusieurs pays, notamment en Italie, des profiteurs spéculent sur l’urgence sociale et font grimper les prix des denrées alimentaires. L’Union européenne fait la démonstration de son incapacité à agir.

Trump, après avoir sous-estimé la situation, annonce froidement qu’il s’attend à 250 000 morts dans son pays. Il en a profité pour prendre des mesures de rétorsion contre l’Iran, déjà victime d’un blocus, qui paye le prix fort à la pandémie, et pour mettre à prix la tête de Nicolas Maduro, dans l’indifférence complète de la « communauté internationale ». Il poursuit le blocus insensé contre Cuba.

Les risques d’affrontements militaires ne sont pas à négliger. Dans une période où les puissances américaines et européennes, incapables de protéger leurs populations, sont mises au pied du mur, elles pourraient tenter de détourner l’attention des peuples en déclenchant des conflits armés.

Face à ce risque, nous nous associons pleinement à l’appel des 73 partis communistes et ouvriers qui réclament des mesures d’urgence pour protéger la santé et le droit des peuples. Nous appelons notre parti à se joindre à cet appel.

La bataille pour la paix et la solidarité internationale
Notre gouvernement consacre 41 milliards du PIB du pays au budget militaire et 6 milliards chaque année pour la « dissuasion nucléaire ». Les États-Unis viennent d’envoyer 30.000 hommes en Europe et exigent de nouvelles contributions des pays européens. Notre pays fait partie de l’OTAN, bras armé de l’impérialisme dans le monde et fauteur de guerre. Pire, nous sommes un des premiers pays exportateur d’armes au monde : nous gagnons de l’argent provenant de régimes dictatoriaux qui utilisent notre armement et notre technologie pour réprimer leurs peuples et mener des guerres.

Nous devons exiger que ces ressources soient réorientées pour financer le système de santé, la sécurité sociale, l’éducation, la recherche, le logement, etc.
Plus que jamais, face à la pandémie, nous demandons la levée de tous les blocus et sanctions économiques.

Ce qui est vrai pour la France l’est à l’échelle de l’Europe et du monde. Se battre pour la paix et pour la réorientation des sommes consacrées aux dépenses militaires à des dépenses civiles, afin de permettre aux peuples de vivre dignement, donne une perspective à toutes les colères. La lutte pour la paix doit être au centre de notre combat.

Nous réaffirmons la visée socialiste
Face à la crise actuelle, les pays qui ont rompu avec le capitalisme s’en sortent mieux que les pays capitalistes. Pensons au Vietnam, qui vient d’être félicité par l’OMS pour sa réactivité face à l’épidémie de Coronavirus, à la Chine ou à Cuba, qui répondent positivement aux demandes d’aide des pays occidentaux dépassés par la crise sanitaire.

Ces pays expérimentent-ils le socialisme ? En tout cas, leurs choix de société leur ont permis de développer des systèmes de santé exceptionnels bien plus efficaces que ceux des pays capitalistes.

Cette expérience nous conforte dans la conviction que l’abandon de l’objectif du socialisme lors du 29ème congrès du PCF en 1996 était une erreur. Elle désarme idéologiquement les communistes français, les conduisant à une vision réformiste du changement de société. Seule une rupture franche avec le capitalisme et l’instauration du socialisme comme étape de transition permettront d’aboutir au communisme.

La sortie de crise doit être le début d’un changement de société
Cette crise permet au plus grand nombre de travailleurs de prendre conscience des conséquences des politiques de réduction des dépenses publiques au seul profit des oligarchies économiques. Mais elle est aussi le terrain d’accélération de la guerre idéologique pour faire accepter les reculs sociaux au nom de la planète, la décroissance des salaires au seul profit des fortunes, le démantèlement des services publics nationaux.

L’échec rapide du nouveau monde macroniste comme les excès trumpiens rendent plus visibles que jamais l’incapacité du modèle occidental à faire vivre une démocratie réelle pour les peuples. Les risques de guerre sous toutes ses formes, économiques, sociales, technologiques, militaires, existent.

Dans ce contexte, les communistes doivent porter des propositions fortes qui font le lien entre les exigences de l’heure et le changement de société :

- Des nationalisations démocratiques pour que l’État, sous contrôle populaire, décide des priorités d’investissements de production et de distribution, des biens matériels comme des biens immatériels,
- Fermeture de la Bourse pour empêcher toute spéculation sur les entreprises en difficulté,
- Financement de la puissance publique par la réquisition des capacités financières accumulées par le capital. Contrairement à la crise de 2008, les salariés ne doivent pas payer pour sauver les banques : les énormes fonds financiers doivent garantir les salaires, pensions et allocations !
- Plan d’urgence de renforcement et de renationalisation de tous les services publics, administratifs, de la santé, de l’éducation, de l’énergie, des réseaux,
- Cessez-le-feu partout dans le monde, levée des blocus et sanctions économiques.
 
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