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Xuan
Tu réponds effectivement à ma question de ton mieux mais je ne suis pas convaincu.

Nous avions déjà parlé du mot d’ordre de nationalisation sans indemnité et sous contrôle ouvrier il y a quelques mois à propos de PSA Aulnay.
Mais il faut prendre le temps nécessaire pour faire le tour du sujet, en considérant à la fois nos accords et nos désaccords (et pas seulement ces derniers), d'autant que la collectivisation des moyens de production constitue bel et bien un objectif fondamental.

Je reprends quelques passages du texte :

Après la Seconde guerre mondiale, le programme du CNR prévoyait « le retour à la nation des trusts » .
Furent engagées en France, de vastes mesures de nationalisations de 1945 à 1947 dans un pays toujours capitaliste mais où existait un rapport de forces instable entre la bourgeoisie monopoliste affaiblie par son aile collaboratrice et le prolétariat qui avait été le fer de lance de la résistance patriotique populaire armée.
Dès lors, les nationalisations (même si des indemnités importantes furent versées aux propriétaires) en raison du poids très important du Parti communiste, obligèrent le Capital à des reculs et concessions (pour sauver l’essentiel de son système et de son pouvoir d’État) :
Statuts, CDI, volonté affichée de satisfaire les besoins…


Le Parti Communiste jouissait d’un très grand crédit, mais en renonçant alors à la prise du pouvoir (je n’affirme pas pour autant qu’elle était réalisable), il l’a laissé dans les mains de la grande bourgeoisie gaulliste et ex kollabo.
Deux ans plus tard les ministres communistes étaient chassés du gouvernement et la Protection Universelle subissait ses premières remises en causes avec la loi Morice, Moch faisait tirer sur les grévistes....

Indépendamment des acquis indéniables obtenus notamment dans les entreprises nationalisées, elles réalisaient la concentration d’entreprises capitalistes sous la forme de monopoles capitalistes d’Etat.

Dire qu’elles ont été « démocratiques » n’a pas de sens parce qu’elles constituaient également un besoin pour la grande bourgeoisie. Elles avaient deux aspects et leur nature bourgeoise s’est rapidement affirmée simplement parce que le pouvoir appartenait à la bourgeoisie.

Un peu plus loin, sur la participation des communistes au gouvernement, on peut faire un bilan contrasté, parler de la « bataille pour la production » , des acquis sociaux pour la classe ouvrière et le peuple, etc. mais dire que cela permettait de « gagner le maximum de gains démocratiques pour favoriser le développement présent et ultérieur des luttes de classes » , non.
Nous sommes déjà dans une démocratie bourgeoise.
Le terme « démocratique » a été usé jusqu’à l’os par G. Marchais et n’a d’autre but que d’amadouer un électorat centriste.
Cessons de définir nos objectifs avec des concepts bourgeois qui ne font qu'entretenir la confusion.

Les nationalisations et leur devenir constituaient une bataille continue même si rapidement, elles ont été présentées sous l’angle de la défense des conquêtes sociales plus que du combat permanent pour les développer quantitativement et qualitativement.

Précisément parce que la bourgeoisie possédait le pouvoir d’Etat, les communistes – désarmés - se sont rapidement trouvés sur la défensive. On pouvait toujours se brosser pour développer quoi que ce soit.

Dans un pays centralisé et industrialisé comme le notre, une action révolutionnaire des masses ne peut pas se prolonger et bloquer des pans entiers de l’économie des mois durant, parce qu’il faut répondre rapidement aux besoins immédiats de millions de gens.
On ne peut pas envisager une « bataille continue » .


Remettre en cause la propriété des moyens de production et d’échange monopolisés qui appartiennent actuellement à une minorité, l’oligarchie financière, par un processus historique de luttes qui conduira à la Révolution socialiste et ensuite organiser le transfert de cette propriété capitalistique à l’ensemble des travailleurs par la socialisation des entreprises.

L’expression « remettre en cause » devrait aussi être bannie de notre vocabulaire.
On remet en cause des idées, on remet en question des principes ou des théories. Il y a belle lurette que le capitalisme a été remis en cause.
Il s’agit d’ exproprier les capitalistes, c’est bien autre que chose que de « remettre en cause » leur droit de propriété, c’est leur destruction en tant que classe.

De la même façon certains parlent de « rompre » avec le capitalisme, comme si c’était une procédure de divorce : «Celui qui ne veut pas rompre avec le capitalisme, celui-là n'est pas digne d'être adhérent du Parti socialiste» , disait François Mitterrand à Épinay en 1971.
Il n’y a ni rupture ni remise en cause mais renversement d’une classe par une autre.

Bon, supposons qu’il y ait réellement des nationalisations sans indemnités et sous « contrôle ouvrier », mais que le pouvoir d’Etat appartienne toujours à la classe capitaliste.
Autant dire que la chauve-souris connaît le code d’accès, qu’elle est montée au sixième étage et qu’elle frappe à la porte.
Que signifie ce processus historique de luttes ? Empêcher que les capitaux se fassent la malle, que l’entreprise ne se trouve à court de fournisseurs et de débouchés, etc. ?
Voilà une dépense d’énergie inimaginable pour un bien piètre résultat.

Quant à la pédagogie et à la prise de conscience, il n’est pas nécessaire d’avoir réalisé d’abord une ou plusieurs nationalisations, la bourgeoisie se charge elle-même d’expliquer - très vite - à la classe ouvrière la nature de son Etat dès que son droit de propriété et son existence en tant que classe sont réellement menacés.

Je t’expose mon point de vue sur l'étatisation :

On devine qu’elles concernent au premier chef les monopoles du CAC 40, mais d’une manière générale les principales entreprises des secteurs de la banque et des assurances, des matières premières, de l’énergie, des transports, de l’industrie, de l’agro-alimentaire, de la grande distribution et de la communication.
(corrige-moi si j’en oublie).
Si on veut s’éviter rapidement certains déboires prévisibles, elles devraient s’accompagner de mesures immédiates sur les flux financiers internationaux et sur la monnaie, ainsi que sur le commerce international, de mesures de réquisition sur certaines flottes de transporteurs non nationalisées par exemple, etc.

Cela signifie que le « contrôle ouvrier » de ces entreprises est absolument impuissant s’il ne s’accompagne pas du pouvoir d’Etat .

Ceci ne prétend pas clore le débat, en particulier sur les mots d'ordre qu'il faut lancer dans des entreprises comme Mittal, et le lien entre nos objectifs tactiques et la révolution socialiste.
à +
SMT2
ok pour la publication des textes mais c'est juste que c'est plus rapide pour moi ainsi.

Ta question est juste.

La revendication de contrôle ouvrier est une aspiration démocratique ouvrière juste qui est plus un mot d'ordre qui a pour but de provoquer la lutte contre l'Etat bourgeois (qui va résister contre cette aspiration) et "ainsi" amener les ouvriers à se poser la question du bris de l'Etat bourgeois (et à la résoudre!), de la prise du pouvoir politique (DDP). C'est un moyen dès le départ pour ne pas en rester à la nationalisation même sans indemnités, l'objectif final (toujours premier), est le bris de l'Etat bourgeois, la Révolution etc
Avant pendant et après la nationalisation etc doit être mener la lutte pour les intérêts de classe ce qui se heurtera de plein fouet à la dictature du capital à la compréhension qu'il faut en finir avec l'Etat capitaliste par la révolution.

Nous pensons que c'est par la démonstration dans la lutte que nous pouvons mettre en route notre armée d'ouvriers. Malheureusement on le sait tous, dire la vérité ne suffit pas (exploitation, plus-value, dictature de classe, Etat bourgeois, révolution socialiste, socialisme, communisme...) ne suffit pas pour que le prolétariat joue son rôle historique ... Ce mot d'ordre (tactique et non stratégique) de nationalisation sans indemnité et avec contrôle ouvrier est un de ces mots d'ordre parmi d'autres ... qui pris ensemble pourront constituer un processus de lutte générale contre le capitalisme jusqu'à la révolution socialiste.

Ensuite il se peut que en difficulté (à cause du rapport de force et pour sauver l'essentiel) la bourgeoisie laisse un contrôle ouvrier même "conséquent" dans une ou qqs entreprises mais avec l'espoir de le reprendre à chaque instant, et ce contrôle ouvrier ne sera que formel alors que la dictature de classe continuera de s'exercer sur l'économie etc. Tout dépend de la lutte de classe révolutionnaire...

Ce type de mot d'ordre peut s'appliquer par exemple à toutes entreprises qui cassent l'emploi (c'est mieux si c'est un monopole, plus entrainant à la fois en nombre dans la lutte et pour la visibilité).

Je ne sais pas si j'ai répondu un peu à tes questions.
à plus


Edité le 15-01-2013 à 18:40:43 par SMT2


Xuan
Tu peux publier ces articles en intégralité.
Il me vient quand même une question en lisant rapidement ce texte :
instaurer un contrôle ouvrier dans des entreprises nationalisées sans indemnisation (et lesquelles ?) est-ce un objectif réalisable dans un état capitaliste centralisé ?
SMT2
Sur le site de l'URCF document du 19 décembre sur le mot d'ordre tactique de nationalisation sans indemnités (9 pages):

http://urcf.net/]spip.php?article546


Edité le 14-01-2013 à 21:10:11 par SMT2


Xuan
Mis en ligne le 8/12/2012 sur le blog de la JEUNESSE COMMUNISTE MARXISTE LENINISTE CELLULE DE PAU (64)

ARCELOR MITTAL

LA NATIONALISATION COMME SOLUTION ?




Le 26 novembre, alors que les ouvriers luttent depuis des mois, le ministre du redressement productif affirme qu’il ne veut plus de Mittal car « ils n’ont pas respecté la France » . En exprimant de tels propos Montebourg brandit la menace de nationalisation temporaire pour forcer Mittal à ne pas fermer le site ou à le céder. Ce n’est pas la première fois que ce ministre hausse la voix pour faire croire aux travailleurs que le PS est à leurs cotés. Mais en vérité, ces propos servent à calmer la colère ouvrière et à mettre la pression sur Mittal pour éviter un camoufler public et sauver la sidérurgie française au nom des intérêts nationaux de la bourgeoisie.

Le 30 novembre, le premier ministre annonce fièrement un « accord » avec Mittal affirmant qu’il n’y aura pas de licenciements. Malgré ces déclarations, les syndicats dénoncent une trahison. Les ouvriers ont raison de ne pas croire aux promesses du gouvernement ou de Mittal. Les capitalistes n’ont aucune parole, les ouvriers ne doivent pas les croire : seule compte pour eux la loi du profit. Le gouvernement PS gère le système capitaliste en France et il est donc dépendant de ces lois, qu’il le veuille ou non. Dans ce cadre, les socialistes peuvent nationaliser le site, le céder à un repreneur, s’il ne procure pas le profit escompté, il finira finalement par être fermé.

Plus symbolique, Le PS parvient à faire croire à un accord alors qu’en réalité, le site et l’emploi sont toujours menacés : il va y avoir des mesures de départ à la retraite, les hauts fourneaux ne redémarreront pas et les promesses d’investissements de Mittal sont à coup sûr du vent. Mais le PS cherche à faire croire qu’il a gagné. Le spectacle fut beau : Montebourg le « gauchiste » et Ayrault le « modérateur » ont joué une belle partition d’ensemble. Le premier ministre confirme cela lorsqu’il affirme que Montebourg par ces déclarations a créé les conditions d’ « un rapport de force favorable » . Tout ceci n’est bien entendu qu’une comédie, l’acteur Montebourg déclare par exemple : « j’ai décidé de rester à mon poste de travail et de combat » face aux fausses rumeurs de démission. Nous ne sommes pas aveugles, ce n’est pas pour rien que Hollande lui a donné le ministère du « redressement productif » face à la crise du capitalisme. Il est doué pour blaguer mais il ne faut pas nous faire d’illusion, derrière ses paroles, les prolétaires restent les dindons de la farce et la bourgeoisie agite les ficelles de sa marionnette.

LA NATIONALISATION ARME DE LA BOURGEOISIE
FACE A LA CRISE CAPITALISTE


La quasi totalité des partis de la gauche la plus radicale à l’extrême droite ont pris position et ont tous mis en avant la nationalisation de l’usine de Florange.
Guaino, ancien proche de Sarkozy et Borloo ont conseillé au gouvernement de nationaliser l’ensemble des entreprises Mittal en France. Le PCF et Pierre Laurent vont dans la même direction lorsqu’ils affirment que finalement « le gouvernement s’est refusé à nationaliser un secteur industriel stratégique » . Le PCOF qui se revendique pourtant du « marxisme léninisme » en met une autre couche en prétendant que lorsque Montebourg menace de nationaliser, il « ouvre une perspective pour les travailleurs du site » . Cette unité incite à réfléchir sur le thème des nationalisations car même les partis qui défendent la bourgeoisie défendent cette revendication. Sous le capitalisme, les nationalisations restent au service de la classe dominante économiquement c’est elle qui est au pouvoir et qui dirige la société non la classe ouvrière. Toute nationalisation se réalise au nom des intérêt de la bourgeoisie et l’expérience le prouve : depuis le début de la crise de 2008, les nationalisations sont utilisées par les états pour renflouer les entreprises stratégiques en faillite : en France Dexia et Alsthom ont été nationalisées. En faisant cela, les états ne suppriment ni le chômage ni les licenciements et poursuivent leur politique d’austérité et de répression envers les travailleurs. Ils viennent au secours des entreprises capitalistes françaises qui souffrent et qui sont stratégiques à la puissance du pays dans le cadre de la concurrence. Alors les nationalisations au service des travailleurs ?

Ces entreprises sont placées sous contrôle de l’Etat afin d’être renflouées (avec l’argent des travailleurs d’ailleurs !) et revendues ensuite pour un plat de lentilles à l’ancien dirigeant ou à un repreneur. Dans ce dernier cas il s’agit de déshabiller Pierre pour rhabiller Paul. Dans tous les cas, les nationalisations ne modifient pas le rapport capital travail car les lois de ce système économique ne sont pas anéanties. Elles peuvent alors être utiles dans l’intérêt des bourgeois car elles permettent de conserver sous capital national des secteurs stratégiques: mais ces questions regardent la classe qui dirige la société et pas les prolétaires. Leurs intérêts à eux sont de sauvegarder leurs emplois sans détérioration de condition de travail et qu’importe s’il y a ou non nationalisation car elle n’apporte pas forcément de stabilité de l’emploi ou de meilleures conditions de travail. Dans les années 1980 par exemple, le PS a utilisé les nationalisations pour fermer des sites métallurgiques et licencier des milliers d’ouvriers: c’était alors une arme pour désarmer la résistance ouvrière et restructurer l’industrie selon les besoins du capital.

Défendre les nationalisations sous la dictature du capital, c’est défendre l’exploitation des travailleurs mais en faisant de la préférence nationale pour des patrons en bleu blanc rouge. Cela ne fait pas avancer la lutte d’un iota car les entreprises nationalisées utilisent les mêmes conditions de travail, visent le même but : elles ne sont pas un contre système au sein du capitalisme : le pouvoir ouvrier n’est pas possible tant que la bourgeoisie reste en place avec son Etat. Ce sont les réformistes qui rêvent tout éveiller de l’idée de concilier socialisme et capitalisme mais en faisant cela ils créent des illusion et conduisent à maintenir la domination idéologique de la bourgeoisie. En faisant cela, ils bouchent concrètement toute voie conduisant au socialisme et c’est grave quand ce sont des groupes se revendiquant du communisme ou du marxisme léninisme qui développent ces idées erronées.

NATIONALISATION OU PAS : IL NE DOIT Y AVOIR AUCUN LICENCIEMENTS


Face à ceux qui réclament la nationalisation, avec indemnisation ou non, le ROC ML met en avant comme mot d’ordre Aucun licenciement, aucune suppression d’emploi ni détérioration des conditions de travail. La lutte se mène classe contre classe pour fortifier le camp du prolétariat. Alors, défendre la revendication des nationalisations revient à adopter des positions de la bourgeoisie française : il n’y a là aucun progrès pour la vie des ouvriers et pour le développement de leur conscience politique.
Le ROC ML met aujourd’hui en avant la nécessité pour les travailleurs d’organiser une riposte collective et nationale par la lutte, de construire un rapport de force contre la bourgeoisie et le gouvernement PS sur lequel il ne faut avoir aucune illusion afin de porter le refus de tout licenciement et des mesures d’austérité gouvernementale ou dans les entreprises. Ces principes-là, contrairement aux nationalisations, ne seront jamais portés par les partis de la bourgeoisie car ils s’opposent à leurs intérêts de classe !




Edité le 08-12-2012 à 21:21:57 par Xuan


 
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