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Finimore
Finimore a écrit :

Je reviendrai dans un autre post sur différents points abordés dans ce communiqué du CMC (notamment sur l'origine du PCOF et sur ce qui est dit du PCMLF).


Communiqué du CMC a écrit :

La question du parti

Suite à la destruction du Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France, le comité de parti du PCMLF de Strasbourg s’est autoproclamé Parti en 1979 d’une manière, précipitée, volontariste, sans qu’un processus engagé avec les autres groupes communistes ml issus du PCMLF ou du PCRML ne fût arrivé à son terme.


Le Comité de parti (PCMLF) de Strasbourg dont la publication était L’humanité Nouvelle d’Alsace , lancée en 1975 après le 2è congrès du PCMLF sera principalement (en dehors de l’organisation CCml ) à l’origine de ce courant qui rejettera Mao après 76 et surtout lors de la polémique sino-albanaise en 1977-1978. Ce comité autour de l’HNA créera en 1976 l’ORPCF – l’Organisation Pour la Reconstruction du Parti Communiste de France - qui fondera en 1979 le PCOF.

Je me suis replongé dans la littérature des fondateurs du PCOF et plus précisément l’Humanité Nouvelle d’Alsace de 1975-76, des brochures « En avant ! » de l’ORPCF en 1976 et aussi de deux autres brochures de 1978 sur l’origine du PCOF l’une émane de CC(ml) ( Textes lettre à La Forge sur la construction du parti du prolétariat –Combat Communiste (marxiste-léniniste) et l’autre de l’ORPCF) ( Pour ou contre le parti – réponse à « Combat Communiste (marxiste-léniniste) » )

L’HNA est publiée avec la mention PCMLF - Comité de Strasbourg- . Le n°16 de juillet 1975 contient une déclaration du comité de parti de Strasbourg, qui répond à la question « quelles sont nos divergences avec la ligne du 2ème congrès ? » dans sa conclusion cet article reconnaît « C’est en confrontant le programme du 2ème congrès aux principes du marxisme-léninisme, que nous sommes arrivés à cette analyse. Déjà, dans le journal légal du parti, certains articles s’en tenant fermement à une ligne de classe prolétarienne, de lutte contre notre bourgeoisie impérialiste pour la révolution, sont en contradiction flagrante avec le programme. C’est la preuve que les camarades ne sont pas prêt de renier les principes, et que la réalité même de la lutte de classes dans les entreprises est en totale opposition avec cette ligne. Ce programme n’est pas un programme pour le Parti du prolétariat de France !
C’est pourquoi nous demandons avec force et nous lutterons jusqu’au bout pour que notre parti condamne et rejette ce programme.
Ce programme n’est pas le programme du parti !
C’est un programme pour Giscard !

Pour que la ligne prolétarienne triomphe dans le parti !
Vive le PCMLF !
Vive l’HNA qui s’en est tenu fermement à la ligne prolétarienne !
Vive le Marxisme-léninisme !
» (20-07-1975)

Dans le n° 19 de l’HNA en date de décembre 1975, nous trouvons un article intitulé « Diviser pour régner ou qui veut la scission ? » cet article dénonce les risques de scission tout en reconnaissant la lutte de ligne à l’intérieur du PCMLF, lutte liée au « triomphe au 2ème congrès de notre parti d’une ligne bourgeoise qui demandait au prolétariat de collaborer avec la bourgeoisie de son propre pays et aux peuples opprimés de s’allier avec leurs oppresseurs. »
L’article rappel que la bourgeoisie sait très bien utilisée et se servir des contradictions ou des difficultés momentanées pour les agrandir et souffler sur le vent de la scission. « Ainsi devant les difficultés de la lutte de classes au sein du parti, certains camarades, encore trop imprégnés de l’esprit individualiste, peuvent avoir de mauvaises réactions. Par exemple, ils peuvent se décourager et abandonner la lutte ou bien constituer autour d’eux, un petit groupe et sortir du parti. Pour cela, ils seront toujours « gracieusement aidés » par l’ennemi de classe. C’est ce qui s’est passé en 1970, au moment où les actuels dirigeants du PCRml, (Front Rouge) fomentèrent une scission dans le parti. »

Dans le n°21 de l’HNA de mars 1976, un article « Halte à la braderie de notre Parti ! » dénonce « Une vaste ‘’campagne d’adhésion’’, qui n’a rien à envier à celles du P ‘‘C’’ F ! car au bas du tract programme «distribué le 14/02 au Rassemblement ouvrier de la Mutualité, on trouvait…. Un bulletin d’adhésion !! ».
L’article dénonce également « Le légalisme » car « Chacun peut voir à travers la presse, les actions entreprises que la clandestinité de notre parti a été détruite au profit du plus grand légalisme et du plus grand libéralisme en matière d’organisation. (…) il est donc clair que le légalisme est la conséquence logique d’une ligne politique qui ne met plus en danger les intérêts du capital. (…) Les liquidateurs dans le parti portent la responsabilité historique de mener notre parti sur la voie de la dégénérescence révisionniste. » Dans la conclusion de cet article du n°21, se trouve des éléments qui éclairent sur la future attitude de l’HNA « La lutte de classe qui se mène dans notre parti est âpre et ardue. Son issue déterminera si c’est la ligne prolétarienne qui va triompher. (…) Les ennemis du parti qui le mènent vers sa liquidation doivent être isolés et dénoncés comme traîtres à la classe ouvrière. C’est une loi de la lutte. Nous rejetons les auto-critiques pour la forme. Ceux qui ont déjà mené le parti à la catastrophe à plusieurs reprises et qui ne corrigent pas leurs erreurs doivent retourner à la base. C’est leur unique chance de se corriger. »

Le n°25 de l’HNA, daté d’août 1976, revient sur le sujet des scissions dans un article intitulé « Le Mouvement Marxiste-léniniste : Notre guide » il est dit dans la paragraphe consacré à « La question de la ‘scission’ » « Les scissions dans notre mouvement marxiste-léniniste en France ont été si nombreuses, qui est justifié d’en parler.
Une chose doit être claire : la lutte contre le révisionnisme du PCF et pour la reconstruction du parti de la classe ouvrière a été une lutte fondamentalement juste, que nous saluons –et ceci indépendamment de toutes les erreurs, faiblesses et mêmes trahisons qui ont pu l’accompagner.
"
Posant la question « quand est-il juste de scissionner ? » l’article dit « Chaque désaccord politique ne justifie pas la scission, loin de là. Autant dire qu’il est impossible d’édifier un Parti Communiste qui soit autre chose qu’une secte !! La scission n’est justifiée que lorsque les principes du Parti sont définitivement trahis, pas en raison d’erreurs politiques, aussi graves soient-elles. »

Dans une brochure éditée en 1977 « 10 ans de lutte, 100 affiches », le PCMLF rappel qu’en 1975 il « vient de tenir son IIe Congrès. Le programme issu de ce Congrès exprime une ligne erronée, une ligne bourgeoise. A appliquer une telle ligne, on perd le point de vue de classe ; sous couvert de lutter centralement contre les super-puissances, ce texte ménage la bourgeoisie monopoliste au pouvoir. Or, jamais telle attitude ne saurait relever de l’idéologie des communistes. Et très vite, l’ensemble des militants, cadres et dirigeants, à l’épreuve des faits et de leur pratique, prennent conscience de l’erreur commise. La rectification est engagée et menée à bien. »


Le CMC a tort de dire que le PCOF s’est fondé « suite à la destruction du PCMLF » car en 1979, dans les conditions de l’époque le PCMLF est bien toujours vivant.
Dans le même temps ou l’ORPCF mène la lutte interne (sur la base d’une fraction) qui va se traduire concrètement par la scission et le rejet du « maoïsme » caractérisé par le PCOF dés sa fondation comme une forme de révisionnisme, le PCMLF et le PCRML vont se maintenir comme principaux partis ML et engager une campagne unitaire en 1978 pour les élections législatives sous le sigle UOPDP et se lancer dans un processus d’unification.

L’HNA puis L’ORPCF se sont appuyé sur des erreurs réelles du PCMLF (erreurs critiquées et condamnées par le 3ème congrès du parti) mais ont bien pratiqués une ligne scissionniste, qui trouvera son apothéose et sa justification politique et idéologique après la mort de Mao et dans la polémique sino-albanaise. La ligne de l’HNA qui a travaillé un temps avec l’OCP (Organisation communiste Prolétarienne) se termine par la fondation en 1979 du PCOF qui sera reconnu officiellement par le PTA. L’OCP est une organisation issue de l’UJCML, puis de la GP. L’OCP s’est dissoute pour rejoindre l’ORPCF.

Il faut bien comprendre que la bataille pour la fondation du PCMLF fut en effet une lutte politique intense, que l’existence du PCMLF fut un coin enfoncé dans la domination révisionniste. Il faut également comprendre que ce jeune parti fut interdit le 12 juin 1968 par la bourgeoisie, et quelle cherchera à affaiblir constamment son influence ou a dénaturer ses objectifs.
Les divisions, les éclatements, les scissions ont aussi affaiblis le développement du PCMLF, mais la lutte de lignes interne à également permis de rectifier les erreurs qu’il a pu commettre.
Rien n’aura été épargné au PCMLF pour entraver son développement, pas même les tentatives sur le plan interne, de destruction de la part de certains groupes et individus infiltrés.
A cet égard, l’histoire du groupe Combat Communiste, qui deviendra pas la suite Combat Communiste (marxiste-léniniste) –ancêtre du CEMOPI- est vraiment édifiante, car elle illustre les pratiques sectaires, dogmatiques qui ont finalement affaiblis le mouvement ML.
Ce groupe né en septembre 1968, sur la base du regroupement local de militants et sympathisants de l’UJCML et du PCMLF « pour l’organisation de la lutte interne dans le Parti »
Dans une polémique avec l’ORPCF, le groupe CC(ml) reproche à l’ancêtre du PCOF de se réclamer du passé révolutionnaire du PCMLF « c’est pourquoi nous maintenons que le ‘PCMLF en 1970, avait un programme fondamentalement révolutionnaire’ ainsi que nous l’écrivons dans La Forge n°5 et ainsi que nous l’avons toujours dit. » ( Pour ou contre le parti – réponse à « Combat Communiste (marxiste-léniniste) ») dans cette brochure il est rappelé ce que dit le groupe CC(ML) « nous pensons toujours qu’il est impossible de s’unir avec ceux qui se réclament du ‘passé révolutionnaire’ du PCMLF et qui soutiennent son 1er congrès » le CC(ML) ne considère pas le PCMLF comme communiste, mais entre dans ce parti pour y organiser une fraction, c’est là des pratiques et des conceptions bien étranges pour des communistes. En dehors de « l’étrangeté » il y a surtout des pratiques politiques condamnables pour tous les ML honnêtes. Il est totalement dommageable que l'ORPCF puis le PCOF se soient finalement inspirés de conceptions et de pratiques politiques qui furent tout à fait nuisibles au PCMLF et à l'ensemble du mouvement ml en France.
Finimore
oppong a écrit :

LA DERIVE DROITIERE DU PCOF

L’appel du PCOF à voter pour la gauche bourgeoise aux élections législatives est le dernier acte qui illustre sa dérive droitière conséquence logique inévitable de sa ligne politique « anti-libérale ».


Je reviendrai dans un autre post sur différents points abordés dans ce communiqué du CMC (notamment sur l'origine du PCOF et sur ce qui est dit du PCMLF).

Pour ce qui est de la "dérive droitière", elle ne date pas vraiment d'aujourd'hui, ni de la période "anti-libérale".

Dans un courrier datant de 1997, voici déjà comment je voyais certaines positions de 1993 du PCOF:

-Dans un édito de La Forge n° 305 reprit en tract à propos de la position pour les législatives de 1993.
Le PCOF donne ses consignes " il faut sanctionner la social-démocratie tout en signifiant notre rejet de la droite et notre détermination à combattre sa politique au service du capital (...) le choix concret dépend des conditions politiques dans chaque circonscription et des listes en présence (...)
si plusieurs listes se présentent aujourd'hui comme des alternatives au PS et à la droite, aucune ne peut représenter à elle seule l'alternative populaire ".
Affirmer que le PCF ou les Ecolos représentent une partie de l'alternative populaire, c'est se moquer du monde ! La FORGE est bien silencieuse sur ses forces réformistes. Pas un mot de critique ou même d'appréciation sur ces forces à propos des élections ou plus généralement.
Avec une telle position " sanctionner le PS, sans soutenir la droite ", le PCOF ne risque pas d'être a contre-courant, tellement c'est l'évidence parmi les travailleurs...Et ça évite de se mouiller.
Le PCOF lance un appel au "vote anticapitaliste" pour le 1er tour des présidentielles en 1995. Là aussi le PCOF fait complètement l'impasse sur l'analyse des courants pour lequel il veut faire voter.
Membre désinscrit
Pour ceux qui ne seraient pas allés depuis un moment sur le site du PCOF, petit aperçu:

Pas une voix aux candidats du néolibéralisme de combat

Les élections législatives fonctionnent comme un machine à broyer toute opposition à l'hégémonie de Sarkozy et de son parti.

Porté par les médias qui passent son image en boucle et le donnent ultra-gagnant avant même les élections, Sarkozy veut une majorité parlementaire à sa botte. Il complètera ainsi le verrouillage des institutions et franchira une étape décisive dans la mise en place d'un régime présidentialiste, symbole de la concentration des pouvoirs au bénéfice exclusif des monopoles. Car derrière cet homme à l'ambition démesurée, il y a les représentants des grandes familles capitalistes, les grandes fortunes.

Pour les ouvriers, les masses populaires, les enjeux de ces élections législatives se ramènent à essayer de "limiter les dégâts" , en résistant au rouleau compresseur sarkoziste. Dans la majorité des cas, les scores très élevés de votes "anti-Sarkozy" du deuxième tour des présidentielles, dans les villes et les quartiers populaires, n'auront malheureusement pas la possibilité de s'exprimer dans un vote unique, tant est grande la division des forces qui se réclament de l'opposition à Sarkozy et au néolibéralisme. Elles portent toutes une lourde responsabilité dans cette situation et devront rendre des comptes au mouvement ouvrier et populaire, pour avoir affaibli le potentiel qui s'est exprimé le 29 mai 2005, dans la victoire du "non" de gauche, à la constitution européenne.

Dans ce contexte, notre parti appelle à voter contre les candidats du néolibéralisme de combat et à résister dès maintenant de façon unie sous toutes les formes à la politique de ce gouvernement de régression sociale.

Votons à gauche, contre le néolibéralisme

Paris, 3 juin 2007
PARTI COMMUNISTE DES OUVRIERS DE FRANCE

En même temps, le PCOF est peut-être déjà en train de préparer les présidentielles de 2012 et un éventuel second tour Sarkozy-Royal; se limiter à dénoncer le néolibéralisme de combat, ça permet d'épargner la candidate DE GAUCHE
Enfin si c'est une tactique pour infiltrer le mouvement altermondialiste et amener les alter, les anti-libéraux, jusqu'aux bobos même pourquoi pas? au marxisme-léninisme, si dans 10 ans les T-Shirts Guevara sont remplacés par des T-Shirts à l'effigie de Staline, je ferai mon mea culpa...

KGB Shpion
Tout à fait. Je suis complétement d'accord avec toi.
Je crois que ces révisionnistes sont irrécupérables. Ce n'est pas comme les gauchistes qui font des erreurs et qui peuvent les corriger, car bien souvent ils manquent d'expérience au niveau de l'organisation de masse.
Nous devons combattre les organisations révisionnistes comme combattait Marx les Proudhon et Bakounine, comme Lénine combattait Kautsky ou comme Staline combattait les trotskystes.
Membre désinscrit
KGB Shpion a écrit :

Pourquoi n'es-tu pas d'accord avec le dernier paragraphe ?
Ils n'ont pas le droit de faire une autocritique ?

Non c'est pas ce que je voulais dire.
La conclusion du communiqué c'est "Bon vous avez fait une erreur, faites votre auto-critique et rejoignez le CNU". Par ailleurs on nous dit que le CNU est "l'instrument de ce processus".
En ce qui me concerne, je serais beaucoup plus réservé sur la volonté des dirigeants du PCOF de faire leur auto-critique et de revenir en arrière. La dérive est régulière depuis plusieurs années, on les retrouve régulièrement sur des communiqués en commun avec des orgas réformistes ou sociales-démocrates, et ils étaient partie intégrante dans le processus des collectifs anti-libéraux au niveau national.
En revanche, il faut lancer un appel à tous les membres du PCOF qui n'acceptent pas ces dérives à quitter le bateau pour rejoindre une des orgas ML/MLM.
KGB Shpion
Pourquoi n'es-tu pas d'accord avec le dernier paragraphe ?
Ils n'ont pas le droit de faire une autocritique ?
Membre désinscrit
LE « VOTE A GAUCHE CONTRE LE NEOLIBERALISME » :

LA DERIVE DROITIERE DU PCOF


L’appel du PCOF à voter pour la gauche bourgeoise aux élections législatives est le dernier acte qui illustre sa dérive droitière conséquence logique inévitable de sa ligne politique « anti-libérale ».

Lénine a défini l’impérialisme comme le stade ultime du capitalisme qu’aucun autre ne peut séparer du socialisme.
Cette thèse fondamentale fixe en toute logique aux Partis Communistes des pays impérialistes leur ligne de conduite : conduire le prolétariat à la conquête du pouvoir politique pour imposer son pouvoir (la dictature du prolétariat), et pour engager immédiatement la destruction des rapports capitalistes de propriété et d’exploitation et construire le socialisme directement, sans étape intermédiaire, de manière scientifique, en tenant compte des réalités économiques et politiques concrètes, mais sans remettre à plus tard la construction des nouveaux rapports sociaux socialistes par la mise en application des lois économiques du socialisme.
S’écarter de cette ligne rouge, c’est s’écarter du marxisme-léninisme.

La lutte de classe du prolétariat, sous l’impérialisme (quelle que soit sa forme et la politique étatique ou libérale menée par la bourgeoisie), doit être conduite ouvertement par le parti communiste dans la perspective politique de la destruction des rapports sociaux capitalistes, qui nécessite la destruction de l’Etat bourgeois par la révolution et la nécessité du socialisme.
Il est vrai que la tactique doit tenir compte du degré de développement de la conscience révolutionnaire du prolétariat. Mais aucune considération tactique ne peut dissimuler ces objectifs et encore moins aller à leur encontre ou les remettre à plus tard.

La dérive droitière

En fixant et en limitant son action politique à l’anti-néo-libéralisme, le PCOF renforce (qu’il le veuille ou non) l’idée qu’il suffirait de ramener l’impérialisme dans sa forme antérieure où l’Etat capitaliste contrôle, arbitre et aménage les rapports entre exploiteurs et exploités pour retrouver une situation acceptable.

La première erreur des camarades du PCOF, c’est que si cette perspective correspond exactement aux revendications de la petite bourgeoisie d’Etat et à celles de l’aristocratie ouvrière des ex-monopoles nationaux, elles n’offre en revanche aucun intérêt pour l’ensemble du prolétariat qui a fait l’expérience des illusions liées aux nationalisations ( en particulier celles de la « gauche », les plus récentes, après 1981).

Ainsi, en substituant le combat anti-néo libéral au combat anti-capitaliste, le PCOF peut peut-être espérer gagner quelques sympathies dans la petite bourgeoisie et dans l’aristocratie ouvrière, mais en même temps, il laissera indifférent l’immense majorité des travailleurs exploités, de même que les prolétaires exclus du système économico-social par le chômage ou les barrières légales (immigrés légaux n’ayant pas la nationalité française et immigrés sans papiers).

Ce n’est pas avec une telle ligne que le PCOF peut espérer gagner les éléments avancés ou les plus révoltés de la classe ouvrière à la révolution et construire le parti de la classe ouvrière!

Les raisons de cette dérive

Pour des raisons objectives , indépendantes de leur volonté, les dirigeants du PCOF se sont trouvés face à une tâche insurmontable : Ils ont cru pouvoir se comporter comme un parti communiste (qu’ils déclaraient être), en réaliser les tâches, et ainsi faire la preuve de la justesse de leur proclamation en Parti.
La vie en a décidé autrement.

Plus de vingt cinq ans après sa création, le PCOF n’a pas réussi à devenir le parti communiste des ouvriers de France. Il a réussi à se maintenir comme organisation mais ne s’est pas développé d’une manière conséquente, même modeste, en gagnant une partie significative des éléments avancés du mouvement ouvrier.
Il n’est pas facile, face au reflux révolutionnaire des années 70 et suivantes, de prétendre se mettre à la tête des luttes de classes, comme c’est le rôle d’un parti communiste et comme le PCOF l’avait pensé quand il s’est constitué.
Trois voies s’offraient dans cette situation à un parti communiste, faible numériquement et sans influence politique sur les travailleurs.

La première voie, c’était la voie gauchiste. Cette voie, en échec après 1968, a justement été écartée par le PCOF.

La seconde voie, la voie marxiste-léniniste consistait, sans s’illusionner sur les possibilités immédiates de développement, à analyser les raisons objectives et subjectives des difficultés, de renforcer idéologiquement et organisationnellement le noyau marxiste-léniniste et, sans tomber dans le retrait sur soi, de développer la propagande communiste dans les luttes pour gagner les éléments avancés du mouvement à l’organisation communiste, et parallèlement travailler à l’unité avec les autres forces marxistes-léninistes. Enfermé dans son sectarisme originel, le PCOF n’a pas choisi malheureusement cette voie.

La troisième voie, celle qui l’a emporté, c’est la voie opportuniste de droite : Puisque le parti n’a pas réussi à se lier aux masses sur une ligne communiste, mettons nous à leur niveau, et mêlons-nous aux mouvements qui semblent avoir l’écoute « des masses ». En fait les « masses » capables d’être visibles sur le terrain politique et revendicatif, c’est-à-dire, ces dernières années, la petite bourgeoisie radicale, alter-mondialiste, anti-néolibérale…
Ces couches petites-bourgeoises n’étant pas anti-capitalistes, alignons-nous sur leur objectif, l’anti-néolibéralisme !
Telle fut la logique dans laquelle se sont enfermés les dirigeants du PCOF.
Ce faisant, ils mettent au placard les buts fondamentaux anti-capitalistes de la classe ouvrière et courent derrière tout ce qui bouge « à gauche de la gauche » et même (voir leur position pour les législatives) derrière la gauche !
Le PCOF a ainsi abandonné sa mission naturelle pour un parti communiste : être l’avant-garde de la classe ouvrière. A la tête des luttes anti-capitalistes, et non à la traîne des revendications de la petite bourgeoisie radicale !
Du sectarisme envers les communistes, le PCOF est ainsi passé au suivisme envers la petite bourgeoisie.

La question du parti

Suite à la destruction du Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France, le comité de parti du PCMLF de Strasbourg s’est autoproclamé Parti en 1979 d’une manière, précipitée, volontariste, sans qu’un processus engagé avec les autres groupes communistes ml issus du PCMLF ou du PCRML ne fût arrivé à son terme.
D’abord, la volonté du PCOF auto-proclamé de rallier « au parti » les communistes ml s’est soldée alors par un échec et a au contraire créé ou accru la division. « Maintenant, le parti existe, c’est le PCOF. Si vous êtes ml, adhérez au parti ! » n’a pas été un argument efficace. Il a au contraire été perçu comme la prétention d’un groupe de s’imposer comme groupe dominant. Résultat : le comité de Parti du PCMLF de Strasbourg n’a rallié au PCOF que lui-même et quelques autres militants et a rejeté dès lors tout processus d’unification dans un seul Parti avec d’autres organisations communistes. Le Parti existant, pourquoi en effet s’unifier avec d’autres organisations ? Celles-ci n’ont qu’à se dissoudre, disparaître et leurs militants demander leur adhésion au PCOF ! Telle est la conception sectaire, liée à la logique de l’auto-proclamation, sur laquelle le PCOF n’a jamais voulu revenir.

Du coup, même si le PCOF accepte depuis quelques années l’unité d’action avec d’autres organisations ml sur des campagnes politiques ponctuelles, il refuse obstinément de les rencontrer en tant qu’organisations ml pour discuter de la question du parti et se tient résolument à l’écart de tout processus d’unification. Pour le PCOF, la question du Parti unifié n’est pas à poser, cette question a été résolue par son auto proclamation en parti il y a 28 ans.

Ainsi, le PCOF a répondu négativement à l’initiative du CNU-MCF et se barricade dans son ghetto sectaire, sans voir (ou se refusant de reconnaître) que de nouvelles forces communistes marxistes-léninistes sont apparues et existent hors de ses rangs, et que ces forces posent d’une manière concrète la nécessité d’un processus d’unification dans un seul parti, et non d’un simple processus de ralliement.

Ne pas prendre en compte ou ne pas comprendre cette situation, ne pas vouloir remettre en cause ses postulats sectaires, pour au fond ne pas bousculer ses mécanismes internes et confronter ses positions, c’est commettre une faute vis-à-vis du mouvement communiste en général.

D’ailleurs, sans cet aveuglement, c’est le PCOF lui-même qui aurait pu (il aurait dû !) prendre l’initiative d’un processus d’unification des organisations communistes se réclamant du marxisme-léninisme ! Il aurait ainsi agi en véritable dirigeant du mouvement communiste.

Et maintenant ?

D’abord, il n’est pas trop tard pour les communistes du PCOF de faire le bilan, de réfléchir à la trajectoire erronée qu’ils ont parcourue et de la rectifier.
Les autres organisations qui se réclament du marxisme-léninisme doivent, elles aussi, en tirer les enseignements, car aucune n’est immunisée !
Le PCOF fait partie du mouvement communiste. Il doit se convaincre de la nécessité de travailler avec les organisations qui se réclament du marxisme-léninisme au processus d’unification de toutes les forces qui se réclament de la même doctrine, en sachant très bien que l’unité ne se fait pas sans luttes !
Le CNU-MCF est l’instrument de ce processus.
Le parti se construira contre le sectarisme, dans la lutte pour les principes et contre l’opportunisme de gauche et de droite.

18 Juin 2007
Le Collectif Militant Communiste

Je poste ce communiqué du CMC, tout d'abord parce que je suis d'accord avec leur analyse sur le PCOF (ça ne suprendra pas grand'monde... ), même si nos avis vont diverger sur le dernier paragraphe (ça ne surprendra pas grand'monde non plus).
Au-delà de la seule position erronée du PCOF, le rapprochement avec les partis et orgas "anti-libéraux", voire même ajd "anti-néo-libéraux" (jusqu'où va-t-on aller dans ridicule?) n'est-il pas une réalité ou au moins une tentation pour nombre d'orgas ML (ou se revendiquant comme telles)?

 
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