Sujet :

Marx, résumé

Paria
   Posté le 30-06-2006 à 18:46:22   

"Karl Marx
(1818-1883)
Un socialiste dit "scientifique"

Karl Marx affirme dans le Manifeste communiste de 1848 (Manifeste pour la Ligue des communistes, société secrète de propagande révolutionnaire créée pendant l'été 1847) que "L'histoire de toute société jusqu'à nos jours n'a été que l'histoire de luttes de classes", la lutte de la classe dirigeante des oppresseurs et de la classe dirigée des opprimés.
Mais, selon lui, grâce à la révolution prolétarienne la société sans classes, donc sans domination, pourra s'instaurer, définitivement ... (Les croyants sont aujourd'hui beaucoup moins nombreux qu'après la deuxième guerre mondiale, et beaucoup plus discrets. Toutefois certains persistent, tout en étant critiques, notamment Roger Garaudy, Souviens-toi, brève histoire de l'Union soviétique, Le Temps des cerises, Pantin, 1994.)

1. La vie et l’oeuvre

Karl Marx est né à Trèves en 1818. Son père, Hirschel Ha Levi, qui est avocat et qui est issu d’une famille de rabbins et de marchands, s’est converti au protestantisme pour pouvoir exercer sa profession. Sa mère est Henrietta Pressburg Hirshel. Karl Marx est baptisé dans le luthérianisme en 1824.

En 1835 il est envoyé par son père à la Faculté de droit de Bonn mais, s’étant fiancé à la fille d’un conseiller d’Etat prussien contre l’avis de ses parents et celui des parents de la jeune fille, Jenny von Westphalen, il est éloigné à l’Université de Berlin en 1836.

De 1836 à 1841 Karl Marx fait des études de droit, de philosophie et d’histoire. Il fréquente le milieu des jeunes hégéliens de gauche (disciples radicaux du grand philosophe Friedrich Hegel, 1770-1831). En 1841 il est reçu docteur en philosophie (Differenz der demokritischen und epikureischen Natur-philosophie, Différence de la philosophie de la nature chez Démocrite et Epicure) mais ne peut entrer dans l’enseignement comme il le souhaiterait à cause de ses opinions politiques. Il devient journaliste puis rédacteur en chef d’un journal démocratique révolutionnaire qui est interdit par le gouvernement prussien.

En 1843, son père étant décédé en 1838, Karl Marx épouse Jenny von Westphalen et quitte en octobre Berlin pour Paris où il fréquente les milieux socialistes. En 1844 il rencontre le fils d’un grand industriel du textile, Friedrich Engels (1820-1895), qui lui accordera son assistance.

En 1844 il publie dans l’unique numéro des Deutsch-französische Jahrbücher (Annales franco-allemandes) deux articles : Zur Judenfrage, La Question juive ( Enzo Traverso, Les Marxistes et la question juive, hitoire d’un débat (1843-1943), La Brèche-PEC, Paris, 1990) et Zur kritik der hegelschen Rechtsphilosophie, Contribution à la critique de la philosophie du droit de Hegel.

En 1845 il publie avec Engels et contre les hégéliens de gauche, La Sainte famille ou critique de la critique critique, et rédige des manuscrits qui ne seront publés qu’au XXème siècle, Les manuscrits économico-philosophiques, 1844, et L’idéologie allemande, 1845.

Ayant été expulsé du territoire français à la demande de la Prusse Marx séjourne à Bruxelles de 1845 à 1848. En 1847 il publie Misère de la philosophie en réponse à l’ouvrage de Pierre-Joseph Proud’hon, Philosophie de la misère. En 1848 il publie en collaboration avec Engels l’ouvrage de propagande Le Manifeste communiste.

Expulsé de Belgique début 1848 Marx séjourne en France de mars à juin puis se rend à Cologne où il fonde un journal révolutionnaire, qui fait faillite et lui laisse de lourdes dettes.
Expulsé de Rhénanie en 1849, et après un bref séjour à Paris, Marx se rend à Londres où il séjournera jusqu’à sa mort en 1883. Jusqu’en 1860 sa situation matérielle est très précaire mais son ami Engels ayant hérité des entreprises textiles de son père à cette date peut alors lui assurer un revenu régulier, un autre ami, Wilhem Wolff) lui léguant par ailleurs sa fortune.

Pendant la période 1848-1883, qui est considérée par les marxologues comme étant la période de maturité, Karl Marx publie : Die Klassenkämpfe in Frankreich, Les luttes de classes en France (1850), Le 18 brumaire de Louis Bonaparte (1852), Contribution à la critique de l’économie politique (1859), Das Kapital, Kritik der politischen Oekonomie, Le Capital, critique de l’économie politique, livre I (1867), La guerre civile en France (1871), Zur Kritik des sozialdemokratischen Parteiprogramms, Critique du programme de Gotha (1875).

Après la mort de Marx, Engels publie les livres II et III du Capital en 1885 et 1894 et Kautsky les théories sur la plus-value en 1905-1910 sous le titre français Histoire des Doctrines économiques. Les oeuvres de jeunesse de Marx seront publiées en 1932 et les Principes de la critique de l’économie politique en 1939-1941.

2. La philosophie du droit de Karl Marx : par la lutte des classes vers l’association dans la Société sans classes

2.1. La lutte des classes

Selon Marx la cause fondamentale de l'évolution historique est économique.

L'Histoire humaine est le résultat de rapports sociaux qui s'imposent à la volonté des hommes. Ces rapports sociaux expriment la contradiction existant entre les forces (moyens) économiques de production, c'est à dire les hommes et leurs outils, et les rapports de production ou leur expression juridique, c'est à dire le système juridique de propriété.

Les rapports sociaux sont variables selon les modes de production. Et la contradiction, qui est aliénation, produit la lutte des classes.

2.1.1. Les modes de production

Marx distingue les étapes de l'histoire humaine d'après les régimes économiques et détermine ainsi quatre modes de production :

1°- le mode de production asiatique (Karl Marx, Contribution à la Critique de l'économie politique, 1859, Ed. Sociales, Paris, 1972 , p.3.), qui se caractérise par la subordination de tous les travailleurs à l'Etat, c'est à dire à une classe bureaucratique, comme la classe des mandarins en Chine;

2°- le mode de production antique, qui se caractérise par l'esclave, c'est à dire par la subordination de l'esclave à l'homme libre, comme dans l'Empire romain;

3°- le mode de production féodal, qui se caractérise par le servage, c'est à dire par la subordination du serf au noble, propriétaire de la terre, comme au moyen-âge en Occident;

4°- le mode de production bourgeois, qui se caractérise par le salariat, c'est à dire par la subordination du salarié au bourgeois, propriétaire des moyens de production dans les pays capitalistes.

Quel que soit le mode de production deux classes sociales s'opposent, à cause de l'aliénation des rapports sociaux.

2.1.2. L'aliénation

L'aliénation économique - qui est l'infrastructure de la société - est la source de toutes les autres aliénations : sociale, politique, religieuse et philosophique - qui constituent la superstructure.

L’infrastructure

La nature de l'Homme est de construire le monde, et donc de se construire lui-même, par le travail productif, et non par la spéculation sur le travail de l'Autre. En conséquence l'Homme doit produire et être maître de son produit.

Dans la société capitaliste le prolétaire et le capitaliste sont aliénés : le prolétaire, le salarié non-propriétaire de moyens de production, est aliéné car pour lui le travail n'est qu'un moyen de subsistance et non un moyen d'épanouissement ; le capitaliste est lui-même aliéné car il ne produit pas et le travail des salariés prolétaires n'est pour lui qu'une source de profits.

La superstructure

L'aliénation économique conduit à l'aliénation sociale, c'est à dire à l'antagonisme de la classe des prolétaires et de la classe des capitalistes, alors que la Société devrait être harmonieusement unie.

L'aliénation sociale conduit à l'aliénation politique car pour conserver sa position économiquement et socialement dominante la classe des capitalistes doit contrôler l'Etat, c'est à dire l'administration et le droit positif.

L'aliénation politique conduit à l'aliénation religieuse ( Ludwig Feuerbach, Das Wesen des Christentums, 1841, L'Essence du christianisme, La Découverte, Paris, 1982. Sigmund Freud, Die Zukunft einer Illusion, 1927, L'avenir d'une illusion, PUF, Paris, 1971.) et philosophique car la classe dirigeante des capitalistes doit légitimer son pouvoir en utilisant Dieu et/ou la Nature, en fondant son droit positif sur le droit divin et/ou naturel.

Quel que soit le mode de production économique, une classe dirigeante exploite la classe des dirigés. Selon Marx cette situation d'oppression de l'Homme par l'Homme ne sera pas éternelle. Un jour la Société sera sans classes.

2.2. La Société sans classes

La révolution prolétarienne permettra la dictature du prolétariat, qui aboutira au dépérissement de l'Etat et du droit, c'est à dire à l'instauration d'une société sans classes sociales, d'une libre association de personnes libres.

2.2.1. La révolution prolétarienne

Le développement logique du système capitaliste conduit à la concentration du capital et à la paupérisation des salariés, donc conduit à sa mort.

Concentration et paupérisation

Pour accroître ses forces de production, soumises à la concurrence internationale, la bourgeoisie doit procéder à des concentrations d'entreprises. Cela a pour effet de faire tomber dans le prolétariat l'échelon inférieur des classes moyennes, les petits paysans, les artisans, les petits commerçants, les petits industriels.
Cela a également pour effet de maintenir les salaires au minimum alors que les profits des propriétaires capitalistes sont maximalisés, d'où une paupérisation du prolétariat.

Conséquences

Devant cet état de fait les salariés prendront conscience de leur intérêt commun, leur intérêt de classe opprimée, et lutterons contre un système qui, en définitive, s'effondrera de lui-même, les capitalistes n'étant plus qu'une infime minorité face aux salariés prolétaires.

2.2..2. La domination du prolétariat

Par la nationalisation de l'infrastructure et ses conséquences sur la superstructure la domination du prolétariat aboutit, selon Marx, au dépérissement de l'Etat et du droit.

La nationalisation de l'infrastructure

Le prolétariat ayant pris le pouvoir politique utilisera l'administration et le droit positif pour nationaliser les instruments de production et augmenter la quantité des forces productives.
Le prolétariat utilisera sa domination de classe pour détruire le mode bourgeois de production, en substituant l'appropriation collective à l'appropriation privée des moyens de production.

Conséquences sur la superstructure

En détruisant le mode bourgeois de production c'est l'aliénation économique qui est détruite.
L'aliénation économique étant détruite toutes les autres aliénations sont détruites.

Le dépérissement de l'Etat et du droit

Toutes les aliénations étant détruites les classes sociales disparaissent.
Les classes sociales disparaissant l'Etat et le droit disparaissent, puisque l'Etat est l'appareil oppressif d'une classe sur une autre classe utilisant le droit comme moyen de contrainte.
La dictature du prolétariat aboutit donc, selon Marx, à la suppression de l'exploitation de l'Homme par l'Homme et à la constitution d'une libre association de personnes libres.

(Pour un premier bilan après l'effondrement de l'Urss au début des années 1990 : Stéphane Courtois et autres, Le livre noir du communisme, crimes, terreur, répression, Robert Laffont, Paris 1997; et sur les méthodes notamment utilisées pour construire "l'homme nouveau" : Grigore Dumitrescu, L'Holocauste des âmes, Munich 1978, Librairie roumaine, Paris 1997.)

2.2.3. La libre association des personnes libres

L'Etat et son droit oppressif sont remplacés par une libre association "où le libre développement de chacun est la condition du libre développement de tous".

Cette libre association n'est pas de nature anarchique. Une autorité publique subsiste, qui est aux mains des communistes, ceux qui savent dans quel sens va l'Histoire et qui sont résolus à accélérer sa marche vers la construction d'un "homme nouveau", l'Homme communiste, l'Homme enfin libre.

Selon Marx cette libre association, en permettant à l'Homme de se réaliser pleinement, ne peut aboutir qu'à la prospérité matérielle et à l'harmonie sociale, par le triomphe d'une morale altruiste librement assumée ...
Et, selon lui, cette libre association sera celle des Hommes du Monde entier, elle sera internationale."

Message édité le 30-06-2006 à 18:47:56 par Paria
marx54
   Posté le 30-06-2006 à 20:09:43   

Ta juste oublié un truc , Karl Marx a été enterré en Allemagne et sur sa tombe on peut lire :" les philosophes n'ont fait qu'interprêté le monde moi je l'ai changé"
Komintern
   Posté le 01-07-2006 à 00:40:12   

Euh non là je crois que tu te plantes. Marx est enterré à Londres.
Du moins il me semble mais c'est peut-être moi qui me plante.
Komintern
   Posté le 01-07-2006 à 00:43:10   

Confirmation j'ai vérifié, il est bien enterré à Londres.
cccp54
   Posté le 01-07-2006 à 19:37:07   

ha non il est pas enterré a londre!! et bien en allemagne comme l'à dit marx54!!!

cccp54
Paria
   Posté le 01-07-2006 à 20:03:04   

Le samedi, 17 mars 1883, Marx était inhumé au cimetière de Highgate, dans le même tombeau où, 15 mois auparavant, avait été inhumée sa femme.

Friedrich Engels prononca une oraison funèbre en anglais dont la teneur était en résumé la suivante :

"De même que Darwin a découvert la loi du développement du monde organique, Marx a découvert la loi du développement de l'histoire humaine.
Mais ce n'est pas tout. Marx a également découvert la loi particulière de l'évolution du mode de production capitaliste contemporain et de la société bourgeoise que ce mode de production engendre. Avec la découverte de la plus-value, la lumière a été faite dans ce domaine, tandis que les précédentes recherches, tant des économistes bourgeois que des critiques socialistes, erraient dans les ténèbres.
Deux découvertes semblables auraient largement suffi pour remplir toute une vie. Heureux aurait été celui qui serait parvenu à ne faire même qu'une seule de ces découvertes. Mais Marx faisait des découvertes autonomes dans chacun des domaines qu'il explorait, même dans le domaine des mathématiques, et ces domaines étaient extrèmement nombreux, et il ne s'occupait jamais d'aucun d'eux de façon superficielle.
Tel était cet homme de science. Mais c'était loin d'être le principal pour lui. Pour Marx, la science était, du point de vue de l'histoire, une force motrice, révolutionnaire.
Car Marx était avant tout un révolutionnaire. Prendre part d'une façon ou d'une autre au renversement de la société capitaliste et des institutions d'Etat qu'elle engendre, participer à l'oeuvre de libération du prolétariat contemporain auquel il a donné, pour la première fois dans l'histoire, la conscience de sa propre situation et de ses besoins, la conscience des conditions de sa libération, voila ce qu'était en réalité la vocation de toute sa vie. Son élément était la lutte. Et il a lutté avec une passion, une ténacité, une réussite telles que peu de gens qui luttent en ont.
Voila pourquoi Marx fut l'homme que l'on haissait le plus, que l'on calomniait le plus. Les gouvernements, aussi bien autocrates que républicains l'expulsaient, les bourgeois aussi bien conservateurs qu'ultra-démocrates l'accablaient à qui mieux mieux de calomnies et de malédictions. Il a balayé tout cela de sa route comme une toile d'araignée, n'y accordant aucune attention, n'y répondant qu'en cas d'extrème nécessité. Et il est mort vénéré, aimé, pleuré par les millions de ses compagnons d'arme révolutionnaires dans toute l'Europe et en Amérique, des mines de Sibérie à la Californie, et je peux affirmer avec assurance qu'il a pu avoir beaucoup d'adversaires, mais il est fort douteux qu'il ait pu avoir ne serait-ce qu'un seul ennemi personnel.
Et son nom, et son oeuvre survivront aux siècles !"
cccp54
   Posté le 01-07-2006 à 21:23:28   

ok ok je m'inclinne...lol...il me le semblait mais bon tepi pour moi alor j'aurais apri quelque chose aujourd'hui...marx et bien enterré en angleterre!!!...

cccp54
Komintern
   Posté le 03-07-2006 à 11:57:33   

Nananananèreuh!!!!
Nan je rigole sinon on peut toujours organiser un pèlerinage comme les mecs de l'erm vous vous souvenez
cccp54
   Posté le 19-07-2006 à 22:32:23   

pourquoi pas sa seré bien delirant le pelrinage marxiste!! lol