Sujet :

Macron - Le Pen : bonnet blanc et blanc bonnet

Xuan
   Posté le 10-04-2022 à 23:33:27   

On remarquera à propos du premier tour que la campagne du "vote utile" de Mélenchon a réussi à pomper les voix du PCF, mais en pure perte comme c'était prévisible.
Soutenir Mélenchon de la part de ml était une erreur. Ce dernier n'est absolument pas "plus à gauche" que Roussel. Mais surtout c'est un obstacle majeur à la reconstruction du PCF, qui oppose à un parti de type léniniste celle du parti "gazeux".
Lors de cette campagne, certains camarades ont utilisé le soutien à Mélenchon de certains dirigeants du PCF lors de votes précédents pour justifier le vote Mélenchon. Précisément ces dirigeants dont Pierre Laurent avaient défendu bec et ongles l'alliance avec la social-démocratie. Ce sont des contre-exemples typiques.
Et si on y regarde à deux fois, la notion de "parti gazeux" de la social-démocratie radicale et celle du "parti de masse" des révisionnistes vont dans le même sens : liquider le parti de type léniniste, la notion d'avant-garde révolutionnaire.

A part la campagne de Mélenchon, la cause principale de l'échec du PCF est d'abord dans ses propres accommodements et ses liens persistants avec la social-démocratie. En particulier sur les questions internationales, sur le pseudo génocide des ouïghours et sur l'oubli de la sortie de l'OTAN. Mais aussi sur un programme absolument silencieux et ambigu concernant le socialisme, donc avec des objectifs démagogiques parce que parfaitement irréalisables dans le cadre du capitalisme maintenu, et sans aucune mesure de coercition applicable immédiatement contre le mur de l'argent.
Ensuite - mais c'est lié - le sabotage de certains éléments hostiles à la reconstruction du PCF comme Laurent, Buffet et Jumel, qui n'auraient naturellement pas leur place dans un parti communiste.


Par contre le score du PS de 1,7 % des voix montre de la façon la plus claire à quel point ce parti est discrédité rejeté dans la population. Il est nécessaire de l'enfoncer davantage et de le faire disparaître définitivement de la scène politique et non poursuivre des alliances avec lui, tandis que certains dirigeants du PCF s'obstinent à maintenir des relations avec "la gauche".


____________________



Zemmour et Pecresse se sont effondrés. En définitive l'un et l'autre ont servi Le Pen. Lui en présentant un visage caricatural et asocial de l'extrême droite a rendu Le Pen très acceptable. L'autre a détruit la droite. De sorte que leurs électorats respectifs, et bien au-delà, se partageront entre Macron et Le Pen.
Macron et Le Pen n'ont pas les mêmes stratégies mais tous deux représentent des fractions du grand capital. Et aussi hypocrites l'un que l'autre.
Sur le fond la source du fascisme c'est la fraction la plus réactionnaire du capital financier.
Macron soutient le régime néo nazi de Zelenski, en pleine connaissance de cause, et il lui a envoyé des armes.
Sur les questions internationales il s'avère que Le Pen a parlé de sanctions contre son ami Poutine, c'est-à-dire que c'est une girouette. Mais on avait déjà vu ça lorsque Trump est arrivé au pouvoir. Macron n'est pas plus démocrate que Le Pen, pas plus que Biden par rapport à Trump. C'est une illusion de penser que parce que Macron défend une Europe policée, la démocratie, etc. qu'on peut croire en lui un rempart contre le fascisme ou le racisme. Encore une fois et comme ors d'élections précédentes, elle lui sert de faire-valoir.
pzorba75
   Posté le 11-04-2022 à 04:57:45   

J'ajouterai que les "révolutionnaires" trotskistes ont fait un score minable. L'illusion de leurs résultats antérieurs, quelques pourcents de voix aux présidentielles, ne pouvait se maintenir qu'en pillant des voix et des militants au PCF aujourd'hui disparus.

Restent l'agitation anti-Poutine et l'urgence climatique pour rebâtir la pseudo sociale démocratie pouvant secourir ceux d'en haut aujourd'hui représentés et défendus par E. Macron et la droite européiste. Les tensions internationales contre tous ceux qui résistent à l'impérialisme occidental, sous domination américaine, pèseront lourd et certainement plus que tous les accords d'union contre Macron ou pour défendre la République.

La stupidité de l'urgence climatique, balayée par les électeurs des deux bords, semble démontrée par les scores des écologistes et de tous ceux, communistes et insoumis, qui lui ont fait place au soleil du printemps 2022.

La crise économique et sociale demeure, c'est de sa résolution politique que peut venir la société de justice, de progrès et de paix que les communistes et les marxistes doivent conduire avec leurs militants et laissant au repos ceux qui ont accepté le désastre et vont voter Macron, l'homme des Rothschild et de McKinsey!
Xuan
   Posté le 11-04-2022 à 08:46:21   

Ci-dessous le commentaire de Danielle Bleitrach. à mon avis le vote utile de Mélenchon a "plumé la volaille", c'est-à-dire qu'il a obtenu le soutien des communistes du PCF ou de leurs sympathisants, en dépit de leur consigne de vote.
En d'autres termes c'est la poursuite du soutien du PCF à la social-démocratie, mais sous le manteau.
Ce qui signifie que le soutien à la social-démocratie n'est pas éradiqué.



Et maintenant : quel bilan et que faire ?

11 AVRIL 2022

https://histoireetsociete.com/2022/04/11/et-maintenant-quel-bilan-et-que-faire/
JE ne change pas une ligne de ce que j’ai écris en expliquant pourquoi je vote Roussel et je pense que les résultats décevants sont dus en priorité au vote utile et que sur le fond il y a démonstration de sa nocivité, mais se contenter de cela, ne pas mesurer à quel point le véritable défi réside dans la capacité à transformer une societé de plus en plus injuste, de plus en plus destructrice, dans laquelle les dirigeants aux ordres des puissants – MACRON en est la caricature- n’agissent que pour maintenir ce qui fait eau de toute part. Ce résultat et le score du dit MACRON a témoigné du chemin qui reste à parcourir, du fait que la voie de ce changement n’apparaissait pas. Il ne suffit pas d’affirmer cette volonté de transformer, d’en faire un gadget, il faut s’en donner les moyens réels et c’est de cela qu’il nous faut parler désormais. Il y a on le voit bien urgence, alors permettez-moi de vous dire ce que mon expérience mais aussi mon souci d’un avenir dans lequel nous sommes déjà m’inspire: d’abord que je ne regrette en rien d’avoir voté Roussel si vous communistes êtes capables d’avancer et d’apporter le meilleur de vous mêmes. C’est le pari risqué que j’ai fait, sans illusion, sans le moindre intérêt personnel et beaucoup peuvent en témoigner je n’attendais pas d’autres résultats.
Ce vote utile ne servait à rien parce que celui qui en bénéficiait n’avait pas de réserve suffisante qu’il s’était contenté de plumer la volaille sans susciter aucun élan, aucune dynamique dans ceux qui sont encore aujourd’hui écoeurés, les couches populaires en particulier.

__________________


Ce qui n’est malheureusement pas le cas de l’extrême droite dont on voit comme dans d’autres pays d’Europe qu’elle est la véritable bénéficiaire de questions désertées par la gauche depuis trop longtemps.

Parce qu’il prétendait jouer avec une situation sans l’aborder de front, ce vote utile ne permettait pas de gagner et il laisse la gauche affaiblie, divisée, désorganisée alors que l’abstention constitue la quatrième force qui comme l’extrême droite ne cesse de grandir. C’est de ce point de vue, celui de s’adresser différemment à ce monde du travail, à ces couches populaires qui se réfugient dans l’abstention que le pari de Roussel avait commencé à marquer des points mais il y a eu ce vote utile, et celui-ci a été encore amplifié par la deuxième partie de la campagne, qui est par trop devenue celle d’une gauche qui a perdu toute crédibilité. Le contexte de la guerre a montré les carences d’un PCF aligné sur une social démocratie pro- Otan.

Cette deuxième partie de la campagne montre ce sur quoi nous devons avancer, nos butoirs. Mais nous ne sommes pas les seuls à devoir réfléchir, on n’avancera pas tant que l’anticommunisme sera l’idéologie de la gauche et le réflexe de certains qui ne voient que dans le vote Roussel les raisons du non accès au second tour de Mélenchon doit être interrogé. Pourquoi ne pas s’adresser aux groupuscules trotskistes, aux sociaux démocrates comme Hidalgo, ou à Jadot si ce n’est pour poursuivre le travail de destruction amorcé par Mitterrand et qui comme par hasard est celui du patronat autant que des forces les plus conservatrices qui ont imposé cette constitution.


Il ne faut pas céder à ce mauvais procès et dans l’autocritique nécessaire à laquelle les communistes doivent se livrer, sur leurs propres bases, à partir de leur propre objectif qui est le socialisme, il ne faut surtout pas sous estimer en disant cela à l’apport de cette campagne. Il faut y réfléchir fraternellement sans céder une fois de plus aux pressions, à la situation réelle et au rôle qu’il va falloir y jouer. Nous n’avons que trop accepté les critiques de nos insuffisances voir de nos fautes d’un point de vue du capital, il este à construire notre autocritique.

Ou les communistes sont capables de penser à la situation en ne gardant pas le nez sur le guidon et donc se dépasser ou ils sont condamnés comme l’est une certaine gauche dont personne ne veut plus. Parce que sauver la gauche, rester sur des clivages idéologiques risque de faire oublier que le pays , les travailleurs, les jeunes ont besoin de forces organisées et pas d’un simple mouvement lié à des personnes pour une élection qui déforme la réalité des enjeux. La campagne de Mélenchon tient compte de cela mais cette ligne, celle de mouvements autour de candidats ne se préparant qu’à la présidentielle et au leurre qu’elle constitue ne va pas permettre de faire face aux nombreux défis auxquels nous sommes confrontés et à la transition historique que le monde est en train de vivre. Les élections, les processus démocratiques qu’elle sont censées favoriser sont de plus en plus en crise et cependant personne ne peut les négliger, c’est là une des nombreuses contradictions de la période: on ne peut plus se contenter de buts tactiques il faut une stratégie pour un changement de societe dans un monde qui bascule : le socialisme. Et toutes nos campagnes doivent d’abord tendre vers ce but.


Les législatives et le rassemblement qu’elles exigent et qui a été trop anticipé ne dépendent pas seulement des communistes mais ils ont un rôle à y jouer qui débute dès aujourd’hui. Il me semble que s’engager dans “le barrage à l’extrême-droite” est une décision que le candidat pouvait prendre mais dans laquelle le PCF ne doit pas s’engager comme si c’était là l’essentiel, ce serait un facteur de division dont nous n’avons pas besoin. Tout doit porter sur le programme et sur les QUELQUES QUESTIONS FONDAMENTALES dont personne ne peut faire abstraction et les communistes doivent leur donner une dimension révolutionnaire de classe à partir de ce qu’est la France, de son histoire et de ce que son peuple a construit de plus progressiste, de plus pacifique.

Les élections présidentielle témoignent une fois de plus du piège institutionnel créé pour affaiblir un parti révolutionnaire capable de peser à tous les niveaux dans une transformation de la société. Si la candidature de Roussel avait un sens il était là et pas dans des alliances de sommet qui toutes à leur manière apparaissent comme la volonté de ne rien changer. C’est à cette question que devra s’atteler le prochain congrès dont nous aurions eu besoin avant cette campagne.

Plus nous serons aptes à aborder ce fondamental, plus nous irons dans le bon sens. La situation n’est pas celle que nous espérons mais il faut ne pas démissionner et réfléchir de manière constructive. Le pessimisme est un luxe que nous ne pouvons pas nous permettre.


DANIELLE BLEITRACH
Xuan
   Posté le 14-04-2022 à 08:30:26   

Sur le plan extérieur les positions de l'un et de l'autre diffèrent, mais elles sont toutes deux l'expression d'orientations impérialistes.
Voir cet article du Figaro où elle reprend la stratégie de Trump
https://www.lefigaro.fr/elections/presidentielles/marine-le-pen-prone-un-rapprochement-entre-l-otan-et-la-russie-apres-la-fin-de-la-guerre-avec-l-ukraine-20220413

... Elle "souhaite entreprendre un «rapprochement stratégique entre l'Otan et la Russie» lorsque la guerre entre le pays de Vladimir Poutine et l'Ukraine «sera achevée et aura été réglée par un traité de paix» . Une proposition qui a de quoi surprendre tant l'organisation internationale a pu être source de tensions entre les deux pays de l'Est. Peu importe, Marine Le Pen s'en est expliqué : «C'est l'intérêt de la France et de l'Europe, mais aussi je crois des États-Unis qui n'ont (...). aucun intérêt à voir émerger une étroite union sino-russe.» "
Xuan
   Posté le 17-04-2022 à 11:47:32   

Un article de dnews sur l'élection possible de Le Pen et ses conséquences sur le plan international.
A mon sens la grande bourgeoisie française n'est pas prête à accepter un tel changement.



________________


La politique étrangère de Marine Le Pen : une « sortie française » qui ne dit pas son nom.

Écrit globalement par Derek Yap
2022-04-17 14:16:00
Dernière mise à jour : 2022-04-17 14:16


Le 13 avril, la rivale d'extrême droite du président sortant Emmanuel Macron, Marine Le Pen, a tenu une conférence de presse pour expliquer sa politique étrangère, qu'elle avait rarement abordée depuis son entrée en politique, attirant l'attention de tous les milieux.

Bien que Macron ait battu Le Pen au second tour en 2017 avec 66% des voix, il ne s'agira pas d'une répétition de "l'opposition unanime à l'extrême droite". Selon le modèle de sondage composite de l'Economist, et selon le sondage composite de POLITICO, la différence entre les deux devrait être de seulement six points, ce qui serait considéré comme une victoire. The Economist a également décrit les chances de victoire de Le Pen comme étant similaires au faible niveau de Trump en 2016.

Afin d'éviter que Le Pen ne devienne la "version française de Trump", Macron, qui était presque prêt à "gagner en allant se coucher", a prospecté dans tout le pays, allant même jusqu'à sa rendre dans un bastion de Le Pen et défiler dans les rues pour communiquer directement avec les gens et changer son image « hautaine », dans l'espoir d'utiliser les dix jours restants pour rallier un grand nombre d’indécis.

Dans le même temps, M. Macron a également montré qu'il était prêt à revoir à la baisse ses projets de relèvement de l'âge de la retraite et même à rester ouvert à un référendum, dans l'espoir d'inciter les partisans de Jean-Luc Mélenchon, le candidat de gauche arrivé en troisième position au premier tour avec 22 % des voix, à donner leur voix au second tour.

Cependant, avec son image de "président des riches" fermement ancrée, la position de ses adversaires gravée dans le marbre et ses politiques en désaccord avec Mélenchon, on peut se demander quelle sera l'efficacité de ces mouvements "désespérés".

Alors que la présidence de Marine Le Pen est dans l'air, la question de savoir ce que la femme politique d'extrême droite, qui a présenté une image modérée ces dernières années, a à dire sur sa diplomatie est devenue un enjeu majeur - surtout à l'heure où la guerre Russie-Ukraine fait trembler toute l'Union européenne.

Se retirer à nouveau du commandement conjoint de l'OTAN

Lors d'une conférence de presse le 13, Mme Le Pen a déclaré que la France ne se retirerait pas de l'OTAN et respecterait sa clause de défense commune, mais elle a indiqué qu'elle se retirerait du mécanisme de commandement conjoint et ne placerait pas les troupes françaises sous commandement européen.

En fait, la France s'est retirée du mécanisme de commandement conjoint en 1966, sous le général de Gaulle, et ne l'a réintégré qu'en 2009. Pour l'OTAN, l'impact a été limité. Mais l'opposition de Mme Le Pen au commandement militaire européen mettrait essentiellement fin au rêve d'une "armée européenne". Ce serait un rejet de l'OTAN, des États-Unis et de l'intégration européenne.

En ce qui concerne les relations de la Russie avec l'Europe, Mme Le Pen pense qu'elle poussera à un rapprochement stratégique entre l'OTAN et la Russie lorsque la guerre russo-ukrainienne sera résolue par un traité de paix. Son raisonnement est qu'une hostilité prolongée entre l'Europe et les États-Unis et la Russie ne ferait que forcer la Russie à se tourner davantage vers la Chine et à créer une "superpuissance", ce qui ne serait pas dans l'intérêt de Washington.

En ce qui concerne la politique à court terme, Mme Le Pen, qui s'est dite proche des valeurs de Poutine, soutient désormais les sanctions occidentales contre la Russie, mais s'oppose à toute sanction contre l'énergie russe, arguant qu'elle ferait grimper les prix, ce qui est la question la plus importante de la campagne de Mme Le Pen. Dans le même temps, Mme Le Pen a exprimé des réserves quant à l'envoi d'armes en Ukraine.

L'arrêt de l'aide militaire française aurait un impact limité en raison du niveau élevé de l'aide fournie par l'Europe et les États-Unis à l'heure actuelle, mais il serait plus difficile pour l'Europe d'unir ses forces pour renforcer les sanctions contre la Russie.

Illustration : Publier des photos d'elle avec un chat sur les médias sociaux est l'une des façons dont Le Pen adoucit son image d'extrême droite. (Instagram @marine_lepen)

Par opposition à l'OTAN, aux États-Unis et à la Russie, la principale cible de Le Pen est "l'intégration européenne".

Un autre "Brexit" ?

Mme Le Pen, qui prônait auparavant la sortie de l'UE et de la zone euro, a abandonné le drapeau du Frexit et prétend désormais réformer l'UE tout en y restant.

Cependant, Mme Le Pen, qui affirme qu'"une France qui n'est pas grande n'est pas la France", force désormais l'UE à s'éloigner de la "souveraineté européenne" sous la bannière du "non-alignement". L'UE doit revenir à l'"Union d'États souverains".

Ici, Le Pen a deux ennemis principaux : l'establishment européen à Bruxelles et l'Allemagne, le rival historique de la France.

Pour Bruxelles, Le Pen préconise de transformer la Commission européenne en un secrétariat du Conseil de l'Union européenne, composé des dirigeants de l'UE, et de lui retirer ses pouvoirs, ce qui revient à retirer à Bruxelles son statut de "gouvernement" européen.

Mme Le Pen préconise également un amendement constitutionnel qui donnerait aux citoyens français la priorité en matière d'emploi, de protection sociale et de logement par rapport à ceux des autres États membres de l'UE, réduirait les paiements de la France au budget de l'UE, donnerait la préférence aux entreprises françaises dans les marchés publics, augmenterait les subventions à l'agriculture française, exempterait l'UE des dispositions agricoles dans les accords commerciaux avec d'autres pays et rétablirait les contrôles aux frontières nationales dans l'espace Schengen. Les frontières de Schengen seraient rétablies.

Toutes ces idées sont clairement en conflit avec le marché commun de l'UE.

Lorsque des pays comme la Pologne et la Hongrie enfreignent les traités de l'UE, Bruxelles dispose des outils nécessaires pour sanctionner ces pays, qui bénéficient depuis des années d'un financement élevé de l'UE. Dans le cas de la France, Bruxelles ne peut rien faire. Par conséquent, de nombreux commentateurs estiment qu'une France eurosceptique, qui ne prône pas la sortie de l'UE, constitue une plus grande menace pour la survie de l'UE qu'une France britannique.

Quant à l'Allemagne, Mme Le Pen a hérité d'un fond d’hostilité entre la France et l'Allemagne, accusant l'Allemagne de l'ancienne chancelière Angela Merkel d'établir secrètement une "hégémonie européenne", affirmant qu'elle ne laisserait pas une Allemagne antinucléaire "détruire l'industrie nucléaire française". Elle a déclaré que l'Allemagne représentait "la négation absolue du positionnement stratégique de la France" et qu'elle suspendrait toute coopération franco-allemande, y compris la coopération existante entre les deux pays sur le développement de chars et d'avions de guerre, ainsi que le "système de guerre aérienne futur", qui devrait être achevé d'ici 2040, etc.

Mme Le Pen, qui prône la fin de "la foi aveugle de la France en Berlin", mettrait fin à l'alliance franco-allemande qui est au cœur de l'élaboration de la politique européenne.

Si Marine Le Pen parvient à battre Macron le 24 avril, ce sera un autre séisme européen après le départ du Royaume-Uni, et l'UE pourrait ne pas être en mesure de faire face au départ de son membre fondateur.

Certains pensent que même si Mme Le Pen est élue présidente, son parti pourrait ne pas être en mesure de remporter la majorité aux élections législatives françaises de juin prochain, ce qui pourrait, dans une certaine mesure, limiter le pouvoir de Mme Le Pen. Toutefois, étant donné que la France n'a pas connu de cohabitation au cours des 20 dernières années et que le président français a le pouvoir de prendre des décisions importantes en matière d'affaires étrangères, les partisans de l'intégration européenne et de l'autonomie de l'UE ne devraient pas être indifférents à l'éventualité d'une élection de Le Pen.

Traduit avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite)


Edité le 17-04-2022 à 13:08:52 par Xuan


pzorba75
   Posté le 17-04-2022 à 18:13:57   

L'élection de M. Le Pen est une spéculation de bourgeois assuré de rester aux commandes du pays, de son administration et de ses meilleurs entreprises. Le Président élu sera de toutes façons un servant exécutant les directives du grand capital germano américain, il ne lui restera que le sociétal, genre droit de vote aux immigrés, port du voile et réforme du bac...toutes les autres mesures seront issues de la Commission Européenne et de la Banque de Frankfort.
Macron sera plus flexible, probablement plus ridicule dans cinq ans avec sa maman Brigitte bien vieillie après le bail élyséen de son jeune époux.
Xuan
   Posté le 17-04-2022 à 20:29:34   

Pour les monopoles, dans l'ensemble l'élection de Le Pen est exclue.
Est-ce qu'on pourrait assister à une surprise comparable à l'élection de Trump ?
Après tout le coup du père François nous a été servi quelques fois déjà. Il est possible qu'il foire cette fois.
C'est pour cette raison que les médias d'Etat débinent Le Pen de façon soft mais systématique.
Après quelles seraient les conséquences ? Je crois qu'elle se ferait débarquer. Pas pour ses positions fascistes ou racistes mais pour des questions géopolitiques.
Xuan
   Posté le 18-04-2022 à 06:37:07   

La position du RC, qui reproduit au second tour le « vote utile », non plus au profit des radis rouges, mais au profit de Macron :

Quel bilan? Quel vote au second tour? Quelles perspectives pour les législatives?

http://cercles.communistes.free.fr/cc5962/publi.php?idArticle=2022_04_15_secondtour



Après le premier tour de l'élection présidentielle
Ce sera donc, à nouveau, un second tour Macron – Le Pen. Le scénario rêvé par Macron, et préparé par lui depuis 5 ans. Le scénario qu’il fallait absolument éviter car entre la droite réactionnaire macronienne et la fasciste modernisée Le Pen, le peuple est pris en tenaille.

C’est pour éviter le remake d’une telle situation qu’il était important de tout faire pour faire accéder Jean-Luc Mélenchon au second tour, afin d’offrir aux électeurs la possibilité d’avoir un vrai choix de 2ème tour, et potentiellement la victoire pour une gauche de rupture : antilibérale, antifasciste, eurocritique, écologiste et antiguerre.

La belle réussite du candidat de l’Union populaire

Jean-Luc Mélenchon termine 3ème avec 22% des voix. Il ne lui aura manqué que 1,2 points pour passer devant Le Pen (23,2%) et se qualifier pour ce second tour.

Il a pourtant rassemblé 7,7 millions d’électeurs, avec des scores importants dans la France populaire des villes et des champs et des scores significatifs dans les grandes villes, notamment grâce au vote des quartiers populaires avec une forte présence de populations d’origine immigrée : la France de la diversité multiculturelle s’est clairement opposée à une France repliée sur elle-même et sa pureté imaginaire vantée par Zemmour et Le Pen.

L’aspiration au changement, à construire une alternative populaire antilibérale, antifasciste et démocratique s’est exprimée de façon magistrale et devra continuer à s’exprimer. Nous, comme communistes, y avons pris notre part et continuerons à la prendre.

On peut comprendre la déception profonde de millions de gens, mais il faut retenir ce formidable élan et ce score jamais atteint lors des deux précédentes campagnes (11,1% en 2012; 19,6% en 2017) à partir duquel il faudra construire une résistance politique à l’ultra-libéralisme macronien.

Certes le MEDEF/CAC40 avec l’aide de ses médias et de ses sondages a gagné dans l’immédiat une bataille en imposant le piège Macron contre Le Pen, libéralisme fascisant contre fascisme au second tour de la présidentielle.

La division de notre camp antilibéral, antifasciste, antiguerre, écologiste et eurocritique a été le principal obstacle qui a empêché de déjouer ce piège Macron-Le Pen, alors évitons de rejouer le même match perdant-perdant aux législatives !

Le PS et l’EELV sont des libéraux va-t-en-guerre qui ont encore une fois démontré dans la présidentielle qu’ils sont au service du MEDEF/CAC40 et de l’UE du capital financier et de l’OTAN. Tout comme la bipolarisation « droite - gauche », le peuple les a rejetés comme partis du grand patronat dont les profits explosent pendant que la pauvreté interne explose et que les aventures guerrières à l’extérieur se multiplient.

Au second tour : ne pas sous-estimer le fascisme lepéniste

La classe ouvrière et le peuple ont subi Macron et sa politique de la broyeuse sociale, liberticide, guerrière et du racisme diviseur. Nous ne sommes pas près d’oublier ses lois antisociales, la répression des Gilets Jaunes, sa privatisation de l’hôpital, sa gestion calamiteuse de la pandémie, son mépris du peuple. Mais nous le disons franchement : la colère est compréhensible, mais il faut garder la tête froide et nous pensons que le remède serait pire que le mal.

L’accélération de la fascisation symbolisée par l’occupation de la scène politique par le discours de haine de Zemmour et la « modération » tactique qui banalise Le Pen ne doit pas nous faire oublier que ce sont là deux faces de la même médaille fasciste, qui partagent par ailleurs avec Macron le libéralisme en matière économique et sociale.

Si tous sont pour la guerre de classe de la bourgeoisie contre les travailleurs, les précaires et les pauvres, Le Pen y ajoute la guerre d’une partie des travailleurs contre une autre partie des travailleurs, divisant profondément le peuple avec des concepts racistes comme la « préférence nationale ».

Il y a des expériences qu’il vaut mieux faire éviter au peuple. Le Pen, avec ses nouveaux airs de respectabilité, n’en reste pas moins l’incarnation d’un courant politique fasciste, et il ne faut pas prendre cela à la légère, au risque de n’avoir que ses yeux pour pleurer ensuite.

Entre fascisme lepéniste et macronisme qui, par sa politique réactionnaire, pave la voie au fascisme, il reste une différence. Les travailleurs et populations d’origine immigrée, en particulier du Maghreb ou d’Afrique noire, les communautés musulmanes aussi, sentent cette différence. Le Pen au pouvoir signifierait pour elles un gouvernement de guerre civile ouverte.

Plus largement, l’extrême-droite au pouvoir serait encore un accélérateur considérable de la fascisation de la société, en laissant libre cours à la haine des troupes de choc des nervis fascistes contre les travailleurs (attaques des piquets de grève…) et leurs organisations syndicales (risquant d’être ouvertement réprimées sous prétexte de « trouble à l’ordre public » ou d’atteinte à la « liberté du travail »), contre les femmes aussi et contre les minorités de toutes sortes.

Pour toutes ces raisons, nous appelons à voter contre Le Pen en utilisant, à contre-cœur, le seul bulletin restant à notre disposition: le bulletin Macron

Législatives : unité de notre camp antilibéral, antifasciste, antiguerre, écologiste, eurocritique !

Au-delà des erreurs et même des fautes sectaires dont tout le monde connaît les responsables qui ont divisé à la Présidentielle notre camp antilibéral, antifasciste, antiguerre, écologiste et eurocritique, nous devons absolument rassembler à nouveau pour les législatives les forces politiques de la FI, du PCF et de la reconstruction communiste. Celles qui avaient su mener la campagne victorieuse du NON au TCE. Celles qui avaient porté en 2012, puis 2017 la candidature de Mélenchon. Celles qui ont soutenu la rébellion sociale légitime des Gilets Jaunes, la contestation de la gestion pro-patronale de la pandémie du covid, les mobilisations ouvrières, antiracistes, antifascistes, anti-violences policières, climatiques, pour la régularisation des sans-papiers. Celles qui appellent à sortir de l’OTAN, à la Paix, notamment en Ukraine, à la solidarité avec le peuple palestinien martyr et à une relation décolonisée avec l’Afrique.

Comme l’a indiqué Mélenchon lui-même dans son discours au soir du 1er tour, une nouvelle force politique (le « pôle populaire » a émergé à gauche avec la fin du piège bourgeois de la bipolarisation « droite-gauche » ; nous demandons à la France Insoumise / Union populaire de prendre toutes les initiatives pour rassembler notre camp social et politique pour les législatives.

Ce n’est qu’un début, continuons le combat ! Dès juin dans les législatives et dès demain dans les luttes sociales !


Edité le 18-04-2022 à 08:24:36 par Xuan


pzorba75
   Posté le 18-04-2022 à 09:49:29   

SI je comprends bien, retour à l'union de la gauche avec les ex socialistes déguisés en insoumis et les scories du parti communiste.

L'analyse des résultats des gouvernements issus des unions électorales de la gauche depuis 1935 n'est pas vraiment brillante.

Comment oublier

- le vote de la Chambre des députés du Front Populaire faisant emprisonner les députés communistes et ouvrant le pouvoir à Pétain en 1940,

-l'envoi du contingent français pendant la guerre d'Algérie, avec Le Pen officier parachutiste en activité,

- les mesures de blocage et désindexation des salaires par Mitterrand-Delors dès 1983,

- les bombardements en Yougoslavie sous Jospin-Buffet (celle du dopage au Tour de France) en n'oubliant pas les privatisations sous Jospin

et l'abstention au Congrès de Versailles des députés et sénateurs socialistes, tous élus Union de la Gauche.

Clairement ce post a été enregistré par erreur, les lecteurs intéressés peuvent s'adresser à la presse du grand patronat s'ils souhaitent approfondir et poursuivre cette politique de trahisons.


Edité le 18-04-2022 à 09:49:49 par pzorba75


Xuan
   Posté le 18-04-2022 à 13:24:54   

Non, il est nécessaire de connaître les positions des divers groupes qui se réclament du marxisme-léninisme.
RC a depuis le premier tour appelé à voter Mélenchon, je l'avais signalé, comme représentant d'un courant "populaire" susceptible de gagner les élections si le PCF l'avait soutenu au lieu de chercher à exister.
RC a soutenu les injonctions faites par les Insoumis aux adhérents et sympathisants du PCF pour reporter leurs voix sur le "vote utile", et taclé tous les faux pas de Roussel. Ce qui s'est traduit par de violents échanges sur les réseaux sociaux.
Ils avaient aussi rappelé les soutien de P. Kaurent et MG Buffet à Mélenchon en 2012 puis 2017
Après le premier tour, RC a reproché à la candidature de Roussel l'échec de Mélenchon.

Et maintenant il appelle à
l'unité de notre camp antilibéral, antifasciste, antiguerre, écologiste, eurocritique !
Au-delà des erreurs et même des fautes sectaires dont tout le monde connaît les responsables qui ont divisé à la Présidentielle notre camp antilibéral, antifasciste, antiguerre, écologiste et eurocritique, nous devons absolument rassembler à nouveau pour les législatives les forces politiques de la FI, du PCF et de la reconstruction communiste. Celles qui avaient su mener la campagne victorieuse du NON au TCE. Celles qui avaient porté en 2012, puis 2017 la candidature de Mélenchon. Celles qui ont soutenu la rébellion sociale légitime des Gilets Jaunes, la contestation de la gestion pro-patronale de la pandémie du covid, les mobilisations ouvrières, antiracistes, antifascistes, anti-violences policières, climatiques, pour la régularisation des sans-papiers. Celles qui appellent à sortir de l’OTAN, à la Paix, notamment en Ukraine, à la solidarité avec le peuple palestinien martyr et à une relation décolonisée avec l’Afrique.


Ce qui cloche dans cet appel c'est l'abandon de tout projet d'avant-garde communiste, et la fusion dans le "mouvement du peuple", c'est-à-dire Mélenchon et les résidus sociaux-démocrates et radis rouges du PCF.
Xuan
   Posté le 19-04-2022 à 22:19:07   

Danielle Bleitrach sur
https://histoireetsociete.com/2022/04/19/la-guerre-et-mon-vote-le-refus-du-malheur/
Xuan
   Posté le 20-04-2022 à 15:51:23   

Longue dissertation du Monde sur le nouveau projet de Mélenchon

ENTRISME DANS UN GOUVERNEMENT REAC





https://www.lemonde.fr/politique/live/2022/04/19/presidentielle-2022-en-direct-pour-marine-le-pen-emmanuel-macron-a-fait-le-choix-de-l-invective-et-du-chantage-a-la-peur-avant-le-debat_6122722_823448.html
pzorba75
   Posté le 20-04-2022 à 19:43:50   

Aucun intérêt, ni au niveau national, ni au niveau...climatique! Mélenchon et les Insoumis sont en perdition, agiter les débris électoraux du premier tour pour bâtir une union de la gauche, les jeunes disent que c'est trop grave. Je me range avec les jeunes sur ce dernier point.
Xuan
   Posté le 21-04-2022 à 23:50:13   

Une intéressante vidéo d'Emmanuel Todd https://www.youtube.com/watch?v=m1x_HjDJQU8 - "Le macronisme est un populisme"

Avec quelques statistiques intéressantes. Todd définit trois groupes stables Macron - Le Pen et Mélenchon. Le premier regroupe des classes aisées et âgées, le second des classes populaires et moins instruites, le troisième des jeunes éduqués mais appauvris.

Je fais le commentaire suivant dans un courrier adressé à trois camarades du réseau faire vivre :

__________________


Sur l’opposition jeunes/vieux je ne suis pas convaincu. D’accord il y a un graphique mais il existe d’autres contradictions au sein des jeunes et au sein des vieux.

De même sur le blocage dû à l’Europe. Il dit que les institutions européennes bloquent toute transformation et toute réindustrialisation, ce qui fait que les promesses électorales relèvent du populisme.
Mais il dit plus loin qu’une représentation proportionnelle permettrait d’obtenir une majorité sur la réindustrialisation, donc d’aboutir. Son raisonnement ne tient pas.
Les institutions européennes sont à la fois une alliance disparate et contradictoire des intérêts impérialistes européens, un paravent et une chambre d’enregistrement pour nos monopoles, dans la mesure où la France en est un des deux piliers historiques en même temps que le principal acteur bancaire et financier. Donc une transformation majeure rencontrerait l’opposition vigoureuse des monopoles européens (sans parler de l’hégémonisme US), mais avant tout celle de nos propres monopoles capitalistes. C’est là que se situe l’antagonisme le plus violent et pas à Bruxelles.

J’ai relevé dans sa description que la promotion de ces trois groupes avec leurs chefs, et l’élimination de Jadot, Pécresse et Hidalgo (mais on pourrait dire aussi Roussel), correspondent au rejet généralisé des partis politiques traditionnels au profit de groupes informels « populistes » sans démocratie interne. C’est intéressant parce que ça nous indique à la fois une tendance de notre époque et une voie sans issue.
A noter aussi que les quatre petits scores se sont associés au parisianisme vertueux et ont dénoncé vigoureusement Poutine, contrairement à une opinion populaire silencieuse que j’ai aussi observée.

Sa définition du groupe Mélenchon indique que ce groupe n’est pas stable en fait puisqu’il rejette mentalement sa propre paupérisation. Il s’oppose à l’oppression et non à l’exploitation qu’il ne connaît pas et le qualificatif d’Insoumis lui va bien.
Donc ce serait une population qui pourrait verser soit dans le camp du prolétariat soit dans celui du lumpen ou du fascisme.
Todd a raison de dire que Mélenchon est hors sol. Sa dernière lubie, faire l’entrisme dans un gouvernement réactionnaire, vaut son pesant de cacahuètes : il est prêt à postuler pour un poste de premier ministre de Macron voire de Le Pen.
Sur la paupérisation, il est intéressant que Todd parle de « marxisation des structures », parlons plutôt de polarisation des classes à cause de la crise, parce que les structures du capitalisme ne sont ni plus ni moins « marxistes ». En fait c’est son interprétation qui s’est « marxisée ».

D’autre part les trois blocs que définit Todd ne tiennent pas compte de l’abstention comme le signale pam dans sa réponse à Mélenchon. Il ressort que malgré l’apparente diversité une bonne partie des électeurs ne s’y retrouvent pas.
Il apparaît que 12,8 millions de personnes (25,8 % des inscrits) se sont abstenus et plus de 700 000 électeurs (1,51 % des votants) ont voté blanc ou nul. C’est-à-dire plus de voix que pour Mélenchon, ce qui fait en définitive quatre groupes et non trois même si le dernier est certainement très hétérogène. Des statistiques auraient été utiles sur ce groupe silencieux.
Ensuite sa définition du Front Populaire correspondant pour une part à un regroupement laïc signifie qu’il n’est pas reproductible, compte tenu de la disparition de l’opposition entre laïc et religieux, à cause de la dissolution des attaches religieuses. De fait cette gauche a explosé et ses représentants sont politiquement rejetés. Ce qui voudrait dire qu’un front de la gauche est voué définitivement à l’échec. Et cela vaut aussi bien pour les prétentions hégémoniques de Mélenchon que pour la nostalgie de l’Union de la Gauche chez les sociaux-démocrates du PCF.

Enfin il indique que la polémique sur le foulard islamique rend impossible l’élection de Le Pen parce qu’il introduit une division de la population. De fait elle a déjà reculé sur ce terrain et c’est un signe de faiblesse, comme son recul précédent sur le Franc en maintenant l’Euro en parallèle.
Mais je n’en tire pas de conclusion hâtive.
Je ne parle pas de Macron qui a collecté en guise d’objectifs et un mois avant le scrutin, à peu près tout ce qu’il n’a pas fait en cinq ans. C’est vrai que son gouvernement réactionnaire a été incapable et vide de réalisations.

J’en tire la conclusion que :
Sur le terrain des classes sociales il n’y a pas trois ni quatre groupes, mais deux classes fondamentales qui se découpent au détriment d’une classe moyenne en perdition.
L’unité de la « gauche » n’est pas une priorité, et l’échec électoral des partis sociaux-démocrates qui la composent, et qui sont aussi les piliers de l’atlantisme et de la guerre, le confirme.
Un parti organisé pratiquant la démocratie interne est une nécessité malgré les apparences et la seule solution au « populisme », même si la forme parti et l’organisation sont actuellement rejetées. C’est probablement pour le PCF une traversée du désert, mais l’histoire s’accélère et la guerre y contribue.
Ce parti devrait d’abord s’adresser au prolétariat annexé par Le Pen, le dernier graphique montre qu’il s’agit des plus exploités.
Ensuite c’est la condition pour que la jeunesse instruite et appauvrie s’en rapproche, parce qu’elle n’a pas d’orientation ni de projet propre. C’est une classe intermédiaire qui n’est pas destinée à diriger la société.
Aussi le tournant engagé par la candidature de Roussel va dans le bon sens, à condition de se dégager définitivement de la social-démocratie et de la liquidation, soit interne soit externe façon Mélenchon. C’est peut-être une sorte de longue marche à la française.



Edité le 21-04-2022 à 23:57:59 par Xuan


pzorba75
   Posté le 22-04-2022 à 05:24:40   

Je suis surpris de la conclusion "candidature de Roussel va dans le bon sens, à condition de se dégager définitivement de la social-démocratie et de la liquidation" quand ce même Roussel appelle, le même jour à voter, comme le Medef, pour Macron et à faire des listes d'union de la gauche pour protéger les députés "dits communistes" sortants.

Je me demande si la candidature Roussel n'avait pas pour seul fin de sauver quelques élus de quoi conserver un groupe parlementaire et vivoter avec les revenus qu'il produit, en s'appuyant sur la dernière mode "le localisme", pour le PCF ses militants et sympathisants âgés grenouillant dans des conseils municipaux sous des étiquettes rarement communistes.

Quoiqu'il en soit, la route dans le désert, risque d'être longue, et le soutien à l'Ukraine 2022 pas très porteur quand la population va subir les effets directs de la guerre.

Todd ferait bien d'intégrer dans ses analyses le soutien ou l'opposition à la politique américaine via l'OTAN, ce qui ne semble pas être fait dans sa dernière interview.


Edité le 22-04-2022 à 05:26:14 par pzorba75


Xuan
   Posté le 22-04-2022 à 11:40:04   

Je parle de sa candidature, sous conditions.
De fait elles n'ont pas été remplies et c'est peut-être une des raisons outre le "vote utile" du résultat final.

Il y a un autre aspect plutôt survolé par Todd qui est le racisme et le lumpen. Il parle des religions en minimise le poids, mais il passe à côté du sujet.
Xuan
   Posté le 24-04-2022 à 21:26:09   

toujours le même chantage depuis Mitterrand.
On sait que le grand capital ne fait pas le choix du souverainisme, et qu'on n'est pas dans le même cas que les USA.
Mais chaque fois on se fait peur et on vote contre nous. La classe ouvrière se fout de la gauche et c'est elle qui doit être organisée dans les cellules communistes au lieu de la laisser dans les bras des fachos avec des calculs électoraux.

Cela dit l'abstention est au coeur plus haut depuis 1969.


Edité le 24-04-2022 à 21:29:19 par Xuan


pzorba75
   Posté le 25-04-2022 à 05:21:57   

L'abstention de 1969 permettait aux électeurs communistes de rester à l'écart des manœuvres des premiers européistes allant des socialistes aux giscardiens en mettant sous le boisseau les derniers bataillons gaullistes regroupés par Pompidou, premier européiste s'il en fut qui acceptera l'entrée du Royaume Uni dans le CEE.
La suite a été invariablement pro UE, pro OTAN, et le déclin de l'influence communiste régulier.

Aujourd'hui, le processus européiste se poursuit avec le maquillage "climatologique", les dirigeants communistes ayant fait les fonds de tiroir chez Tati avant la fermeture des magasins de Barbès.
La perspective sociale est absente au soir de la victoire du candidat des riches, l'union climatique qui s'annonce pour les prochaines législatives ne va pas mobiliser les militants et les électeurs.

Un boulevard électoral s'ouvre devant Macron et ses partisans, on peut quand même leur souhaiter du fil à retordre et une agitation dans les rues et ronds-points pour tempérer leur enthousiasme et faire échouer une bonne partie de l'agression sociale que cette élection signifie.

Duclos en 1969 a fermé la page des militants formés à l'Internationale Communiste, F. Roussel et ses acolytes ne semblent pas en mesure d'ouvrir un nouveau chapitre, ils sont des syndics d'une faillite générale sans perspective d'avenir pour d'éventuels repreneurs laissant les classes populaires sous l'influence de la droite la plus réactionnaire depuis les "événements de mai 1968".
Xuan
   Posté le 25-04-2022 à 16:53:29   

L'unité européenne s'est surtout recomposée autour de l'OTAN, et c'est une pomme de discorde. Pire c'est une aliénation à la guerre au profit des USA.

Mais l'UE ne peut pas suivre, l'Allemagne en particulier ne peut pas se priver du gaz russe.
Aussi un montage tarabiscoté s'est mis en place pour payer en roubles sans payer en roubles, mais en payant quand même en roubles (trad auto ci-dessous).

Ce qui veut dire que les intérêts matériels des capitalistes européens sont contrecarrés par les USA. On peut même ajouter que certains pays comme la Pologne préfèrent se mettre la corde au cou plutôt que de renoncer aux sanctions.

Résultat l'UE se prépare des divisions encore plus profondes




L’Occident fait à contrecœur un compromis sur le rouble
Evgueni Bersenev
24 avril source svpressa
L'interview est commentée par
Igor Iouchtkov

Les États européens devront encore accepter les conditions russes et accepter de payer le gaz russe en roubles, les premiers signes de compréhension de la réalité changeante de leur part sont déjà apparus.

Selon Reuters, la Commission européenne (dont la présidente Ursula von der Leyen). Plus récemment, elle a catégoriquement rejeté une telle possibilité ) a envoyé des lettres aux États membres de l’UE, dans lesquelles elle a décrit l’option de payer le carburant de la Fédération de Russie en roubles, sans violer les sanctions imposées.
Le document indique que le paiement du gaz en roubles « permet l’inclusion de la Banque centrale de la Fédération de Russie dans le schéma de transaction, ce qui constituera une violation des sanctions de l’UE », mais la lettre note que les sociétés gazières européennes peuvent accepter le système de règlement proposé par la Russie.
La lettre de la Commission européenne contient l’un des systèmes possibles de paiement du carburant fourni à la Fédération de Russie, selon lequel les sociétés bénéficiaires du gaz ouvrent des comptes dans une banque russe, à laquelle la monnaie convertible en roubles est créditée, après quoi le paiement est effectué. Le mécanisme proposé élimine la possibilité que les fonds transférés soient bloqués par les États occidentaux.
Les auteurs de la lettre précisent que le décret présidentiel Poutine sur le paiement du gaz en roubles « n’exclut pas le processus de paiement, qui permettrait aux entreprises de l’UE de ne pas violer le régime de sanctions.

Le dollar et l’euro regardent le rouble avec inquiétude, et encore plus le yuan.
La transition à grande échelle vers les règlements en monnaies nationales commence dans l’UEEA, l’OCS et les BRICS
Il convient de rappeler que jusqu’à récemment, c’était la Commission européenne qui déclarait que le décret de Poutine modifiait considérablement le mécanisme de paiement et créait une nouvelle situation juridique qui permettait à la partie russe de réglementer le taux de change dans son propre intérêt.
Dans le même temps, la Commission européenne n’a pas la possibilité de les interdire ou de les autoriser à payer pour du carburant bleu sous quelque forme que ce soit, y compris des roubles. Il ne peut évaluer que la conformité des entreprises aux normes juridiques, y compris les sanctions précédemment établies par l’Union européenne.
Expert principal du Fonds national de sécurité énergétique, expert de l’Université financière sous le gouvernement de la Fédération de Russie Igor Yushkov voit dans l’apparition de la lettre des CE des signes que la panique parmi les fonctionnaires là-bas passe progressivement.

« Peu à peu, nous arrivons au fait que l’UE accepte réellement les systèmes de paiement du gaz russe. Après tout, le rejet initial était dans une certaine mesure une décision politique, car du point de vue de l’économie, il n’y avait pas d’objections particulières ici.

« SP »: - Vous voulez dire que les entreprises ne se sont pas opposées?
- Ils le sont. Pour les structures commerciales, le schéma proposé par la Russie est très pratique. Ils ont déjà transféré leur monnaie quelque part en Russie et interagi avec une contrepartie. Et maintenant, la même approche consiste à transférer des fonds non pas à Gazprom, mais à Gazprombank. De plus, la formule de tarification ne change pas - car sa valeur était auparavant calculée en dollars et continue d’être calculée.
Ce n’est que maintenant que la monnaie est remise à Gazprombank, qui est elle-même engagée dans sa vente sur le bureau de change, après quoi elle est remise à Gazprom. Ici, même le taux de change du rouble par rapport au dollar et à l’euro n’inquiète pas trop les sociétés acheteuses, c’est un casse-tête pour Gazprom, qui s’inquiète du volume des revenus de la monnaie. Par conséquent, la direction des entreprises européennes n’a jamais déclaré qu’elle n’achèterait pas de gaz pour des roubles.

« SP »: - Personne n’a exprimé de scepticisme?
- Les seules exceptions étaient les représentants de la Lituanie et de la compagnie pétrolière et gazière d’État polonaise, qui sont des structures extrêmement politisées, de sorte qu’ils ont fait des déclarations sévères. Les autres ont immédiatement indiqué clairement qu’ils avaient l’intention d’attendre la présentation du régime de paiement exact et de l’évaluer au regard des interdictions de l’Union européenne et des gouvernements nationaux. Et en général, ils ont déclaré que le système était tout à fait acceptable pour eux. Permettez-moi de répéter que la vague a été rattrapée exclusivement par les politiciens européens et l’Union européenne, qui ont jugé cela inacceptable.

« SP »: - Parce que vous n’avez jamais vu de roubles?
- En partie parce qu’au début, cela ressemblait à un ultimatum: ils disent, soit le paiement en roubles, soit nous éteindrons le gaz. En général, pour les structures de l’Union européenne, une telle situation de crise, avec la menace de bloquer la conduite de gaz, pourrait être bénéfique.

« SP »: - Quoi?
« Ils pourraient faire appel aux gouvernements nationaux en leur demandant d’attribuer des pouvoirs supplémentaires à l’UE, c’est-à-dire de renforcer le pouvoir de Bruxelles, l’Union européenne en tant que structure supranationale. Motivant cela par le fait que c’est une structure unique qui peut résoudre la crise qui est apparue. Ici, la question est encore compliquée par le fait que, dans cette situation difficile au sein de l’Union européenne, il y a des tentatives de redistribution des sphères d’influence. Mais maintenant, ceux qui ont essayé d’organiser une telle redistribution comprennent que leurs provocations, retardant la transition vers des colonies de roubles, pourraient bien entraîner un arrêt de l’approvisionnement en gaz.

« SP »: - Il est peu probable qu’ils essaient d’y parvenir.
« Cela ne changera ni la situation en Ukraine ni la politique étrangère de la Russie. Oui, notre économie connaîtra des difficultés en raison du manque de revenus pour la vente de gaz, mais cela ne changera certainement pas les approches de la politique étrangère.

« SP »: - Et quelles sont les conséquences pour l’Europe?
- Il y aura une énorme pénurie de gaz, des indices de cela apparaissent déjà. Il y aura des interruptions dans l’approvisionnement en électricité, les entreprises utilisant le gaz comme matière première chimique.
Le fait est que l’autre gaz provient de Norvège. Algérie, Azerbaïdjan - moins abordable. La demande pour le gaz restant va monter en flèche, les prix sur les bourses vont monter en flèche. Il s’avérera que les Européens perdront l’occasion d’acheter non seulement du gaz russe, mais aussi n’importe quel autre, car ce sera très cher. Et il y aura un problème avec la prochaine saison de chauffage, car il n’y aura pas assez de gaz, il faudra arrêter une partie de l’industrie afin de retarder la saison de chauffage. En outre, dans les maisons et les installations sociales, il serait nécessaire de réduire la température - de 20-22 à 10-15 degrés.
Apparemment, les entreprises ont clairement indiqué aux responsables qu’il est impossible d’abandonner le gaz russe ici et maintenant, une telle étape est lourde de l’effondrement de l’économie européenne et d’une catastrophe humanitaire. Il est impossible de remplacer 150 milliards de mètres cubes de gaz russe.

« SP »: - Le GNL ne sauvera pas?
« Il n’y a pas de nouvelle capacité pour eux. Ce n’est que récemment que la vague de mise en service de nouvelles usines de GNL a pris fin, la prochaine aura lieu en 2025-2027. Même les capacités de GNL réceptrices ne suffisent pas: dans les pays où nous fournissons du gaz par des tuyaux, il y avait 70 milliards de mètres cubes de capacité de GNL gratuite. Même si les contrats avec les acheteurs de gaz en Asie sont soudainement rompus et que ce gaz est envoyé en Europe, il ne sera toujours pas possible de couvrir les besoins du continent.

« SP »: - Y a-t-il eu des tentatives d’une telle « réorientation »?
- Oui, récemment, le commerçant a franchement « jeté » le Pakistan, disant qu’il ne remplirait pas le contrat, et a redirigé le carburant destiné au pays vers les consommateurs européens. En conséquence, le Pakistan s’est retrouvé sans gaz. C’est le genre de cynisme et d’attitude envers certains pays. Les conclusions de la Commission européenne dans cette situation sont donc compréhensibles.
Bien sûr, la lettre contient beaucoup de formulations tortueuses. Certains détails techniques des transactions en devises ne sont pas clairs. Mais en général, nous n’observons pas une seule interdiction de changer de contrat et de payer en roubles au niveau de l’UE et des gouvernements nationaux. Par conséquent, à mon avis, il s’agit d’un signal positif en général pour la poursuite du commerce du gaz.