Sujet :

l'Huma titre "la fin du congrès de Tours" !

Xuan
   Posté le 03-06-2017 à 20:39:31   

Gilbert Remond nous transmet plusieurs textes sur ce sujet :

Pierre Alain Millet me fait parvenir un courrier où il me demande ainsi qu'a d'autres camarades du réseau" faire vivre le pcf" de répondre a un article paru dans l'humanité avec le titre provocateur " la fin du congrès de Tours" . Il y avait longtemps que ce thème n'avait pas été utilisé dans notre presse où dans les conversations de couloirs.

Hue s'y était essayé, relayé par la presse nationale mais avait du finir par renoncer a ce chantier mutatif devant l'attachement des communistes au choix que représentait ce congres fondateur : a la fois de soutenir la révolution d'octobre et accepter les 21 conditions qui relançaient une nouvelle internationale après les trahisons de la précédente.
Hue faisait ses bagages suite a la fronde interne qu'il avait suscité, puis les années l'aidant terminait son aggiornamento en bourrant de son soutient les valises d'en marche, histoire de nous instruire sur la meilleurs façon de marcher quand on choisi les pas de la modernité soufflés par l'idéologie dominante.

Pierre Alain n'attendait pas plus longtemps nos textes, il réagissait écoutant ses propores pulsions écrivantes et la voix de sa révolte interne en produisant dans la foulée l'article que je vous livre et que vous trouverez sur le site de faire vivre le PCF. Du coup je vous donne à sa suite l'article en question ainsi que la réponse que je lui adressais et que je reproduit en premier à la suite de ces lignes.


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je suis en train de lire "les Vaches noir" de Louis Althusser, dont je vous recommande la lecture en ces jours de vaches maigre sur le plan de la théorie et de mouton noir dans le pré carré de la gauche radicale. Il s'agit d' un long texte produit sous la forme d'une auto -interview de l'auteur lui même, au sujet de l'abandon du concept de dictature du prolétariat par le Parti pendant la préparation du XX congrès. Sa pensée et son argumentation sont très clair, d'une portée visionnaire. Louis Althusser décrit magistralement dans ce texte, la situation où un abandon d'un concept central de la théorie marxiste, adopté dans la confusion et la précipitation, conduirait le parti .

Nous sommes en train d'assister aux conséquences ultimes de cette faute politique. Répondant à son interlocuteur , cet autre de lui même , trace interne d'un Autre plus général et donc générique, les membres du parti et les masses ouvrières et populaires, il répondait: " cette décision couronne une tendance déjà ancienne, à des risques accrus. Pour t'en donner une idée, et sans préjuger de l'avenir de ces tendances, je signalerai d'abord le passage sur des positions théoriques très douteuses, voir ouvertement droitières et bourgeoise, telles qu'on peut les trouver dans les articles qu'un membre du comité central a consacré a la vocation universelle de l' État dans des revues du parti ( François Hincker dans France Nouvelle et dans la nouvelle critique- voir par exemple, "pour une assimilation critique de la théorie")je signalerai également le réflexe d'allure nationaliste qui a affecté certaines déclarations ou formulations officielles du parti, notamment dans les prises de position pratiques récentes et qui étaient très cavalières, pour ne pas dire plus, à l'égard de l'URSS et de son XXVè Congres. Je signalerait enfin un certain style de constantes surenchère dans le travail du Parti, qui, joint à un certain caractère moderniste et publicitaire dans sa pratique politique, peut l'exposer à un manque de prise politique sur la réalité sociale, bref, à ce que j'ai appelé d'un mot, il y a quelques années , à propos d'une erreur mineure, dans France Nouvelle, " l'aventurisme démocratique". Ce sont là des tendances qui peuvent se combiner et devenir dangereuses, non tant par les effets irréversibles qu'elles seraient censées produire, mais surtout par le risque grave qu'elles comportent de déconcerter le Parti tout entier dans ses principes théoriques et dans sa pratique, et finalement, dans son unité"

Je me permets d'attirer votre attention sur cette longue citation tiré d'un texte écrit en 1976 parce que quarante ans après nous sommes en mesure de vérifier dans le concret de la vie du Parti en quoi cette analyse avait quelque chose d'une implacable logique. Nous sommes même arrivé au delà d'une ligne qui comme celle des Vosges devait rester infranchissable, c'est a dire qu' en réalité, elle s'est retrouvée trouée de toute part après l'abandon de tout ce qui structurait le projet politique. Nous ne sommes plus contenu par la pensée du marxisme, par ses limites scientifiques ( référence a un autre texte "Marx dans ses limites" ) nous sommes sans boussole, totalement immergé dans un magma de formulations au "caractère moderniste et publicitaire" affecté, par "de constantes surenchères" et concession à l'esprit du temps libéral et à ses avatars sociaux démocrates. En effet nous sommes bien arrivé a ce stade où "le parti est déconcerté dans ses principes théoriques et dans sa pratique, et finalement dans son unité"!

S'il est une chose qui a conservé une continuité, ce sont ces méthodes à la vie dure par quoi l'on cherche a orienter le parti dans ses ruptures . Sans crier garde, le cadre du débat se pose par la bande. Hier c'était Jean Kanapa qui manipulait un secrétaire de cellule pour qu'il ouvre, mine de rien, une brèche dans le consensus du Parti sur la dictature du prolétariat, cet exercice d' évidence face a la dictature de la bourgeoisie, avec une tribune candide aux effets intempestifs. Ainsi une question tout a fait anodine devient une mèche que l'on allume pour un débat explosif aux fins de le mener tout en douceur vers un consensus nouveau . Changer un concept, changer de nom , dépasser Tours, décider de son obsolescence, bref conduire au reniement de soi tout en argumentant de l'inéluctabilité des changements dans un monde qui change et donc se réclamer de la continuité pour faire avaler les couleuvres du renoncement . C'est ainsi que " Le congrès de Tours vient de prendre fin, faute de participants. Il est aujourd'hui dépassé"! Si l'auteur de cette brillante analyse prend tout de suite appuie sur les résultats de Mélenchon pour appeler à un dépassement des formes actuelles c'est pour tout de suite dans la foulée nous inviter au rassemblement , cette belle arlésienne qui hante toutes les décisions de la direction depuis un an mais qui en réalité traîne depuis les débuts donné a ce qu' Althusser nommait "l'aventurisme démocratique" et dont les contours se précisent chaque jour de plus en plus .( je prose d'ailleurs que l'on adopte cette formule pour caractériser l'attitude de la direction)

Car en effet se découvre la nouvelle ligne de flottaison de la galère dans laquelle nous ramons depuis trop longtemps quand l'auteur de cette tribune conclue avec un art désormais consommé " Seul , ce mouvement uni rendra l'espoir aux classes populaires et entraînera dans son sillage les classes moyennes. ce mouvement ne pourra ni se créer, ni prospérer sur les ruines supposées du parti communiste mais dans le cadre de la réunion des vraies forces de gauche de ce pays, notre pays, celles qui placent depuis au moins 1848 ( voir 1793) la question sociale au centre de leurs préoccupations." ( ah bon parce qu'avant la lutte des classes et les rapports sociaux n'existaient pas!)

En tout cas nous voilà sur pied de guerre, y compris avec les accents nationalistes de rigueur " les vraies force de gauche de ce pays, notre pays" et à pied d’œuvre. Les classes sociales ne sont plus conviées aux agapes de la nouvelle Rome sociales, sinon les classes moyennes qui deviennent le véritable centre convoité par toute la donne politique du moment a l'exception du front national qui justement peut faire ses choux gras d'une classes ouvrière oubliée de tous. Nous continuons sans défaillir sur la lancé des inepties politiques lancées par le front de gauche. Ce n'est plus la classe ouvrière qui est le centre de la contradiction principale et donc du rassemblement a construire mais la gauche, le pays. Ce n'est pas seulement Tour qui devient obsolète mais le drapeau rouge et" le prolétaire de tous les pays unissez vous", la commune de Paris, dont l'anniversaire du premier jour était célébré par la France insoumise avec une palanquée de drapeau versaillais ( les drapeaux rouges ayant été refoulés en queue de cortège par une annonce publique faite a la télé ) ce n'est plus le cadre national qui est mis en avant pour traiter des questions politiques internationales mais la nation en tant que pôle identitaire et rassembleur pour une politique nationale tintée de néo-chauvinisme!

Je pense que la réponse ne doit pas se limiter à un article approuvé où consigné par tous . Elle doit s'engager dans une anticipation au non débat que l'on nous prépare, par une multiplicité de prises de positions. Chaque communiste doit pouvoir réaffirmer sa conviction de la continuité de Tours et démentir l'assertion de l'auteur qui compare une date fondatrice décidée par une majorité de congressiste a une salle de cinéma désaffectée par son publique lassé d'un film affadie par le temps. Il ne se ferait même plus son cinéma, il s’en détourne, affirme notre Cassandre! Quel imprudence alors que le monde s'apprête a célébrer le centenaire de 1917 avec une ferveur retrouvée et que la riposte a un capital redevenu agressif et offensif nécessite plus que jamais le parti de lutte de classe de la classe ouvrière.

Gilbert Rémond


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Le congrès de Tours vient de prendre fin ? à moins qu’il soit de nouveau devant nous ?



L’Humanité a publié le 25 Mai un article au titre accrocheur "la fin du congrès de Tours" , signé d’un certain Jean-Jacques Dulong, avocat au barreau de Paris, conseiller municipal de Dourdan . C’est un élu d’une liste de la "gauche écologique et sociale" qui a fusionné en 2014 avec une liste socialiste arrivée en tête dans une commune ou Macron précède Mélenchon au premier tour 2017.
Cet article éclairant écrit ce que sans doute de nombreux élus et dirigeants communistes pensent mais ne disent pas publiquement : Comment en finir (enfin !) avec le congrès de Tours.

Le constat..

Jean-Jacques Dulong fait tout d’abord deux constats clairs qui rejoignent notre analyse de la fin du PS et du PC de 1972...

- 1/ la gauche est laminée...
L’excellente campagne de Mélenchon ne peut cacher "la défaite historique de la gauche, non seulement sur le plan de l’arithmétique mais aussi et surtout sur le plan des idées" .
Et même s’il prend soin de préciser que "Les électeurs sont cependant bon prince et les média dominants veillent…" , il constate ce que nous partageons... "Le parti socialiste ne sert plus à rien aujourd’hui ni pour les classes dominantes ni pour les classes populaires et les classes moyennes et il y a fort à parier que son avenir est derrière lui..."

- 2/ Le parti communiste, qui fut utile, est dépassé...
Il rappelle que le parti communiste a été au premier rang depuis sa fondation "de la lutte (...) pour l’égalité sociale, pour l’accès de tous à l’éducation et à la culture, pour la solidarité entre les peuples du monde... " . Mais depuis les années 80, il souffre d’une valse hésitation entre "la rupture indispensable avec le parti socialiste et son arrimage avec les forces de gauche que M. Mélenchon a cristallisées (et réveillées)"

Nous partageons ce constat d’une valse hésitation, notamment depuis le comité central de 1984 qui discute de la participation gouvernementale et dont le compte-rendu ne sera publié que beaucoup plus tard, valse hésitation due à l’institutionnalisation du PCF qui dépend de plus en plus de ses élus, jusqu’à la nomination du responsable national des élus, Robert Hue, comme secrétaire national du parti.

Mélenchon a effectivement depuis réussi à agréger autour de sa personnalité une exigence de radicalité et de rupture avec un parti socialiste, représentant donc ainsi une "gauche vraiment de gauche". Jean-Jacques Dulong ne note pas cependant que cela a été d’abord une décision de la direction du PCF, et notamment de Marie-Georges Buffet. Si le PCF n’avait pas donné les clés de son électorat à JLM en 2012, celui-ci n’aurait pas eu la même légitimité pour organiser sa campagne de 2017. Cependant, il faut bien le reconnaitre, si la gauche insoumise est née d’abord d’une stratégie de la direction du PCF, c’est bien Jean-Luc Mélenchon qui lui a donné forme et force, sans s’embarrasser du Front de Gauche ou de "rassemblement" avec les autres. Les communistes mécontents de lui feraient mieux de s’interroger sur la stratégie suivie par les directions successives du PCF qu’ils ont soutenus aux derniers congrès... alors que le débat était ouvert et que des textes alternatifs proposaient au contraire de sortir de cette valse hésitation par un réancrage communiste !

Jean-Jacques Dulong considère que si Mélenchon a pu ainsi représenté une gauche vraiment de gauche, c’est que, le parti socialiste étant tiré par sa droite de plus en plus à droite, "le vrai parti socialiste, c’était en réalité le parti communiste ! " . Nous sommes d’accord, et nous avions d’ailleurs dénoncé le programme "l’humain d’abord" dont le contenu était moins transformateur que les 110 propositions de François Mitterrand en 1981... Sauf que nous avons dénoncé cette dérive réformiste qui a transformé un PCF parti révolutionnaire en PCF parti socialiste institutionnalisé...

Or, Jean-Jacques Dulong ajoute au contraire "et ce n’est pas une critique mais un compliment !" . Pour lui, de fait, un parti communiste au sens d’avant 1981 n’a plus de sens, et c’est bien d’un parti "socialiste" qui est nécessaire, pas celui qui a dérivé à droite jusqu’à son accomplissement chez Macron, non, celui qui est vraiment à gauche et qui peut réunir toutes les forces vraiment de gauche...

D’ailleurs, Jean-Jacques Dulong considère en fait que la pratique du parti communiste est en France depuis au moins les années 50 résolument social démocrate, c’est à dire qu’elle vise une transformation progressive, pacifique et démocratique de la société, idéal et but auxquels le parti socialiste a définitivement renoncés depuis les années 80, faute de vouloir changer les structures sociales et économiques de la société….

La fin du congrès de Tours
C’est là que Jean-Jacques Dulong affirme avec force : Le congrès de Tours vient de prendre fin, faute de participants. Il est aujourd’hui dépassé.
Et c’est là qu’il faut bien comprendre la nature de l’opération France insoumise de Jean-Luc Mélenchon.

Car si un parti communiste est dépassé, ce qui dit aussi Marie-Georges Buffet par exemple (elle dit, il doit se dépasser...), alors il n’est plus nécessaire de différencier réformes et révolutions dans la vie politique. Alors la gauche peut se réunir en un grand mouvement progressiste, insoumis, indigné, ou même... socialiste, social-démocrate, voire progressiste, une "cosa", aurait-dit un ancien communiste italien.

Parceque le congrès de Tours étant fini, on peut enfin cesser de chercher à faire vivre un parti révolutionnaire... Jean-Jacques dulong affirme ainsi
Aujourd’hui, que signifie cependant se prétendre un parti révolutionnaire dans un monde où les sociétés socialistes issues de révolution n’existent plus comme dans la défunte URSS ou comme dans la Chine d’aujourd’hui ?,

Et si on refaisait le congrès de Tours ?
Nous affirmons au contraire que le socialisme du XXième siècle a laissé des traces profondes dans les réalités sociales et économiques, mais aussi dans les consciences. comme le montre les reportages de Danielle Bleitrach ou Monica Karbowski sur l’Europe de l’Est, ou le programme de la conférence pour le 100eme anniversaire de 1917 traduit par Marianne Dunlop. Nous tentons de connaitre et de comprendre la réalité politique et sociale de cette Chine d’un "socialisme de marché", ou coexiste pouvoir d’état, nationalisations et capitalisme.

Bien entendu, Jean-Jacques Dulong en conclut qu’ il appartient aujourd’hui à M. Mélenchon et à tous ses électeurs de faire émerger un nouveau mouvement de gauche uni qui représente les salariés de ce pays . Bref, que la France Insoumise est le nouveau parti socialiste qui représentera cette gauche vraiment de gauche que le parti communiste portait dans les années du programme commun, que le parti socialiste a trahi en se laissant entrainer par sa droite, sans que le parti communiste ne trouve le courage de lui résister.

Jean-Jacques Dulong voudrait que cela se passe bien avec le parti communiste... "Ce mouvement ne pourra ni se créer, ni prospérer sur les ruines supposées du parti communiste mais dans le cadre de la réunion des vraies forces de gauche"
Mais c’est évidemment une question tactique soumise à l’ambition stratégique, reconstruire le grand parti de gauche d’avant 1920...

De nombreux communistes, dans leur diversité, sont attachés au contraire à l’existence d’un parti révolutionnaire, se prononçant clairement pour un changement de société, pour le socialisme, pour des nationalisations et le pouvoir aux travailleurs, construit dans l’action sociale et culturelle, ancré dans le monde du travail, organisé sur le terrain par les militants eux-mêmes.
Ils devront bousculer la direction du PCF pour refuser cette fin du congrès de Tours qui n’est en fait qu’un euphémisme pour parler de la fin du PCF, de son "dépassement", auquel ont déjà travaillé Robert Hue, Marie-Georges Buffet et Pierre Laurent...

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Le texte complet de l’article en question...
La fin du congrès de Tours
Jean-Jacques Dulong, avocat au barreau de Paris, conseiller municipal de Dourdan.

Madame Le Pen est battue. Monsieur Macron est élu. L’immonde hypothèque fasciste qui a tant et trop pesé sur le débat politique est enfin levée mais l’essentiel n’est pas là aujourd’hui.
La gauche française sort laminée et même écrasée des deux tours de l’élection présidentielle.
Elle ne représente plus, toutes tendances confondues, que 30% de l’électorat que l’on ne peut totalement confondre avec la population, car tout le monde ne vote pas, et il s’en faut de beaucoup dans ce que l’on appelle, faute de meilleure expression, les couches populaires.
L’excellente campagne menée par J.L. Mélenchon qui a su allier talent oratoire et pertinence des analyses ne peut occulter cette réalité, la défaite historique de la gauche, non seulement sur le plan de l’arithmétique mais aussi et surtout sur le plan des idées.
Comment un bateleur sans réel projet si ce n’est de faire semblant de vouloir bouger la société pour qu’elle ne change pas, habile et convaincant pour seulement ceux qui veulent se laisser bercer et berner, créature médiatique infantée par les milieux d’affaires dominants et atlantistes a pu être élu en en picorant à gauche et à droite de vieux chevaux de retour et de jeunes carriéristes et en vendant la bonne volonté et le « sociétal » avec un soupçon de compassion comme solution au social qui n’en finit pas de sombrer depuis maintenant près de quarante ans ? C’est un vrai miracle que le pape devrait sanctifier…
Comme au 19ème siècle, comme on le disait alors, la question sociale est la question cruciale et elle est grosse de menaces pour les possédants. Les socialistes sont passés des années 1980 (je ne parle pas de leurs ancêtres de la SFIO, morts avec les Guy Mollet , Robert Lacoste et autres Jules Moch sous la 4ème République) de la droite de la gauche qu’ils incarnaient avec pour mission de rassurer les classes moyennes, notamment les cadres peu à peu acquis aux idées sociales et qui prenaient conscience que leur intérêt résidait davantage dans une alliance avec les ouvriers qu’avec le patronat à la gauche de la droite en abandonnant toute idée de réforme économique et sociale de rupture ou de transition avec le capitalisme dont on condamnait seulement les excès et en acceptant au nom de l’Europe la soumission au diktat des milieux économiques et financiers dominants qui se manifestent par :
Le dogme du marché concurrentiel ouvert au monde au nom de la liberté et de la mondialisation, ce qui a notamment affaibli tous les services publics et accentué la désindustrialisation du pays,
Une monnaie unique qui empêche de mener toute politique nationale de progrès,
Un atlantisme zélé à l’international qui s’est amplifié avec M. Sarkozy et surtout M. Hollande, un comble pour ceux qui l’ont élu (dont moi) qui peuvent crier à l’escroquerie même si je ne lui ai jamais fait confiance (et à vrai dire, j’ai davantage confiance en M. Macron qui ne vend pas ce qu’il n’est pas ), un comble complétement antinomique avec la politique d’indépendance à l’écart des blocs prônée et mise en oeuvre par le général de Gaulle qui assura à la France respect et considération.
Une acceptation servile de la domination américaine dans tous les domaines manifestée par l’abandon de fait de la langue française comme langue internationale et le passage au tout anglais, parangon de la modernité.
Conseiller économique de M. Hollande puis son ministre de l’Economie avant de le quitter opportunément pour créer son mouvement (avec ou sans son accord ?...) et pour éviter d’être entraîné dans la chute inexorable de ce président qui fut faible avec les forts (traduire les milieux d’affaire) et fort avec les faibles (traduire les salariés et notamment les ouvriers), M. Emmanuel Macron, malgré des éléments de langage et de gestuel empruntés à la fois au télé évangélisme et à l’imagerie monarchique médiévale, ne fera que prolonger cette politique en l’accentuant encore si tant est que ce fût possible mais l’histoire a démontré que tout était possible, le meilleur mais plus souvent le pire.
Le parti socialiste ne sert plus à rien aujourd’hui ni pour les classes dominantes ni pour les classes populaires et les classes moyennes et il y a fort à parier que son avenir est derrière lui, sauf si le nouveau parti de M . Macron à force d’amateurisme et d’arrogance perd toute crédibilité et relance les « Républicains » et les « socialistes ».
Les électeurs sont cependant bon prince et les média dominants veillent…
Le parti socialiste a perdu le contact avec les classes populaires malgré parfois des tentatives contestable de s’abriter derrière le communautarisme pour redorer son blason dans les banlieues et les classes moyennes citadines l’ont abandonné sur sa droite pour M. Macron et sur sa gauche pour M. Mélenchon.
Le parti communiste, quant à lui, n’a pas su trancher entre la rupture indispensable avec le parti socialiste (la valse hésitation dure depuis les années 80) et son arrimage avec les forces de gauche que M. Mélenchon a cristallisées (et réveillées) avec le talent qu’on lui connaît.
Le parti communiste a été, on l’oublie un peu facilement aujourd’hui, au premier rang de la lutte depuis sa fondation en 1921, quoiqu’on en dise, pour l’égalité sociale, pour l’accès de tous à l’éducation et à la culture, pour la solidarité entre les peuples du monde, et les militants et sympathisants du mouvement communiste international, y compris en Allemagne, ont payé par des centaines de milliers de morts leur intraitable combat contre le colonialisme et le fascisme qui fut en fin de compte en pire sa transposition européenne.
Les nazis assassinaient en URSS occupée les juifs et les communistes en même temps…
Aujourd’hui, que signifie cependant se prétendre un parti révolutionnaire dans un monde où les sociétés socialistes issues de révolution n’existent plus comme dans la défunte URSS ou comme dans la Chine d’aujourd’hui ?, d’autant plus que la pratique du parti communiste est en France depuis au moins les années 50 résolument social démocrate, c’est à dire qu’elle vise une transformation progressive, pacifique et démocratique de la société, idéal et but auxquels le parti socialiste a définitivement renoncés depuis les années 80, faute de vouloir changer les structures sociales et économiques de la société…
Le vrai parti socialiste, c’était en réalité le parti communiste ! et ce n’est pas une critique mais un compliment !
Le congrès de Tours vient de prendre fin, faute de participants. Il est aujourd’hui dépassé.
Il appartient aujourd’hui à M. Mélenchon et à tous ses électeurs de faire émerger un nouveau mouvement de gauche uni qui représente les salariés de ce pays, ceux qui n’ont pour vivre quotidiennement que leur force de travail, manuel ou intellectuel.
Malgré la défaite d’hier, le socle d’un tel mouvement existe chez les électeurs et surtout chez les abstentionnistes.
Seul, ce mouvement uni rendra l’espoir aux classes populaires et entraînera dans son sillage les classes moyennes.
Ce mouvement ne pourra ni se créer, ni prospérer sur les ruines supposées du parti communiste mais dans le cadre de la réunion des vraies forces de gauche de ce pays, notre pays, celles qui placent depuis au moins 1848 (voire 1793) la question sociale au centre de leurs préoccupations.


Edité le 03-06-2017 à 21:28:06 par Xuan


Xuan
   Posté le 27-06-2017 à 20:45:19   

Pierre Laurent veut effacer toute trace du communisme


Pierre Laurent et sa clique sont déterminés à tourner la page en effaçant toute trace de communisme dans le pcf

Son compte twitter au 26 juin affiche une liste d'objectifs pour le prochain congrès :

"Je vais ecrire à une centaine de personnalités pour entamer un dialogue direct et les écouter pour travailler à partir de leurs idées.

Nous allons entamer un dialogue large avec les citoyens de gauche aujourd'hui désarçonnés à la reconstruction à gauche.

Nous voulons construire un modèle de parti décentralisé et participatif.

Nous voulons changer notre identification et notre communication en incarnant le parti des communs.

Nous allons lancer des chantiers concrets de transformation pr aller vers un parti qui porte la conquête citoyenne de droits et de progrès.

Nous voulons redevenir le parti des classes populaires. Cela se verra dans notre organisation et nos formes de mobilisation.

Nous tiendrons une consultation de tous nos adhérents jusqu au 14 octobre où nous ferons une assemblée nationale de nos animateurs locaux

Nous allons en qq sorte réaliser notre propre révolution.

Nous allons impulser un profond chantier de transformation de notre parti. Ns allons vers un congrès extraordinaire."


L'objectif était déjà défini avant les présidentielles : se fondre avec Hamon et la "gauche" de la social-démocratie, balancer le nom de communiste et à terme virer les derniers nostalgiques du passé révolutionnaire du pcf.

L'expression "congrès de Tours" des articles précédents est tout-à-fait d'actualité parce qu'il s'agit d'un tournant. Le pcf passe d'une ligne révisionniste déjà très édulcorée à la social-démocratie avouée.

Ce tournant ne devrait pas s'effectuer sans heurts. Dans les rangs de ce parti de nombreux militants veulent renouer avec le marxisme-léninisme et tiennent à conserver leur organisation en luttant à l'intérieur.
Depuis plusieurs années ils remettent en question la ligne d'Union de la gauche et ses conséquences, et s'attachent à revenir aux fondamentaux marxistes-léninistes.
C'est donc une véritable scission que P. Laurent veut organiser.


Certains peuvent considérer que la fin du pcf serait une bonne chose parce qu'elle serait la fin du révisionnisme et de ses illusions. C'est une conception erronée. La lutte contre le révisionnisme et contre la liquidation au sein du pcf fait partie intégrante de la reconstruction du parti communiste.
Le rejet du virage social-démocrate et pour un authentique parti communiste est notre combat à tous.

A l'extérieur du pcf comme à l'intérieur il est indispensable de combattre les manœuvres de la clique dirigeante et de marcher de concert pour un parti communiste des temps d'orage.
marquetalia
   Posté le 27-06-2017 à 21:37:24   

Pierre Laurent veut ainsi se rapprocher du roi (H)Amon,favorable à la Francafrique,à l intervention en Syrie,à Israël,à l alliance avec les Usa contre la République Populaire Démocratique de Corée.les m-l du Pcf que Pierre Laurent iront grossir les rangs du Prcf,et soutiendront quelque temps la FI.


Edité le 29-06-2017 à 17:47:05 par marquetalia


Xuan
   Posté le 29-06-2017 à 15:19:49   

marquetalia a écrit :

les m-l du Pcf que Pierre Laurent iront iront grossir les rangs du Prcf,et soutiendront quelque temps la FI.


cette affirmation ne repose sur rien, tu peux citer des positions de ces communistes ml, des sites, des blogs, des revues, des articles ?
Jo Limaille
   Posté le 29-06-2017 à 17:58:26   

Tout à fait Xuan.

Mais dans les textes qui sortent quotidiennement en provenance de la dissidence dite M.L. du PCF je ne lis rien de vraiment encourageant.
Plutôt une grande confusion.
Xuan
   Posté le 30-06-2017 à 23:27:20   

Il y a des dissensions sur lesquelles s'appuie d'ailleurs la direction pour imposer sa ligne. Sans elles la situation serait fort différente, cette direction aurait déjà été mise en minorité.
Puis il existe aussi une grande disparité de niveau dans la compréhension du marxisme-léninisme, qui est due à l'absence de formation théorique - et de centralisme démocratique - depuis très longtemps.
Enfin une base de classe propice à l'opportunisme, qui s'est développée dans le fonctionnariat territorial, disons les îlots municipaux du pcf, soutient la ligne dirigeante.

Ceci dit je constate qu'au fil des mois les débats progressent sur le révisionnisme et sur les objectifs d'un parti communiste, et c'est lié d'une part à l'échec de la ligne électoraliste, et d'autre part à la "révélation" de la nature du PS dans les luttes de classe.

Ci-dessous un article paru récemment sur le site "faire vivre" réagit à la liquidation du pcf engagée par la clique Laurent.

On lira en suivant le lien ci-dessus la série de commentaires très intéressants, qui appellent à renouer avec l'objectif fondamental du parti communiste.


Edité le 30-06-2017 à 23:38:41 par Xuan


Xuan
   Posté le 30-06-2017 à 23:32:20   

Le Conseil national doit répondre à la colère et l’exigence des communistes !


Jeudi 22 juin 2017,

La séquence électorale s’achève, les communistes s’expriment nombreux pour exiger une analyse sérieuse des résultats et un bilan stratégique permettant des décisions utiles pour l’avenir du PCF.

Les résultats des élections présidentielles et législatives livrent un paysage politique recomposé.

- Emmanuel Macron et LREM atteignent l’objectif fixé par le capital, le renouvellement du personnel politique au service du système pour permettre la poursuite de sa domination. Ce sont essentiellement la classe moyenne et la bourgeoisie qui ont permis ce résultat.

- Les partis traditionnels de droite sont affaiblis et divisés ; ils constituent cependant le premier groupe après le groupe présidentiel qu’ils renforceront dans ses mauvaises mesures.

- Le quinquennat Hollande entraîne un désaveu sans appel du Parti Socialiste dont l’avenir est incertain.

- Alors que la gauche est au plus bas, Jean-Luc Mélenchon installe avec la France Insoumise -11,3 % et 17 élus- une nouvelle force politique qu’il entend substituer aux partis de la défunte Union de la gauche.

- Notre parti réalise avec 2,72 % des inscrits, son plus mauvais score aux législatives depuis 1958. La concurrence sauvage avec une France insoumise bénéficiant de l’identification nationale de son candidat à la présidentielle, s’est révélée mortifère pour nos candidats dans la très grande majorité des circonscriptions. Nous obtenons cependant 11 députés dont 5 sont élus dans le cadre des très rares accords de retrait de la FI au premier tour.

La fracture politique et sociale s’aggrave comme en témoignent le taux d’abstention très élevé et la progression du Front National. Ce dernier obtient 8 élus avec 13,20 % des suffrages et confirme son ancrage dans les territoires délaissés du pays.

Nos 11 députés seront des points d’appui pour les batailles à venir et nous nous félicitons de leur élection.

La constitution d’un groupe communiste élargi, autonome de la FI, est une bonne nouvelle. Rien ne justifie d’en rester au nom GDR. Les communistes sont la principale composante de ce groupe et cela doit apparaître dans sa dénomination. C’est essentiel pour notre visibilité nationale.

L’urgence, c’est bien évidemment de mettre toutes nos forces dans l’action pour renforcer la résistance aux mauvaises mesures que va prendre ce gouvernement sur le plan social et démocratique.

Nous avions dit en 2012 et 2017 que le choix de l’effacement du PCF à la présidentielle hypothèquerait notre avenir et les résultats confirment cette analyse. Ils s’inscrivent dans une suite de revers électoraux depuis 2012, accompagnant un délitement de notre organisation, le renoncement à une bataille idéologique communiste et à notre action autonome.

Pour nous, cette longue défaite trouve ses racines dans les choix de congrès depuis bientôt 20 ans : le renoncement à notre rôle historique, notre éloignement du mouvement communiste international au profit des partis réformistes de la gauche européenne, la primauté donnée aux institutions sur les luttes et le rassemblement populaire, l’acceptation du cadre de l’Union européenne, le rassemblement de sommet se substituant au combat et étant conditionné par notre effacement…

Nous partageons l’exigence des communistes de tout mettre sur la table, depuis la stratégie jusqu’à la composition de la direction et les choix personnels du secrétaire national.

Nous n’avons besoin ni de « révolution de palais », ni de batailles d’appareil, ni des vieilles méthodes qui enferment les discussions dans un seul choix.

C’est aux communistes de décider des étapes et du contenu de ce débat qui doit conduire à un congrès extraordinaire.

Donnons leur les moyens de le faire en convoquant cet automne une assemblée générale des délégués de section, qui fixera la feuille de route. Le Conseil National des 23 et 24 juin doit prendre ses responsabilités.

L’avenir du PCF est en jeu. Les communistes doivent s’unir pour reconstruire un parti, outil de la France populaire.

Cette déclaration est signée par les membres du Conseil National suivant : Caroline Andréani (93), Paul Barbazange (34), Marie-Christine Burricand (69), Gilles Gourlot (Paris), Jean Jacques Karman (92), Michaële Lafontant (92), Anne Manauthon (06), Jean-Pierre Meyer (83), Hervé Poly (62), Danielle Trannoy (33)
DUROC
   Posté le 01-07-2017 à 09:04:49   

" nos 11 députés seront des points d'appui ... "
Cherchez l'erreur !
Jo Limaille
   Posté le 01-07-2017 à 15:52:46   

Xuan a écrit :


Ceci dit je constate qu'au fil des mois les débats progressent sur le révisionnisme et sur les objectifs d'un parti communiste, et c'est lié d'une part à l'échec de la ligne électoraliste, et d'autre part à la "révélation" de la nature du PS dans les luttes de classe.

Ci-dessous un article paru récemment sur le site "faire vivre" réagit à la liquidation du pcf engagée par la clique Laurent.

On lira en suivant le lien ci-dessus la série de commentaires très intéressants, qui appellent à renouer avec l'objectif fondamental du parti communiste.


Je venais juste de relire ce texte et les commentaires.
Ce n'est pas mauvais du tout, c’est même très bon vu la situation.

Quand à la confusion dont je parle, c’est sûr qu’elle est tout-à-fait normale après des années de révisionnisme et de reniement, de lutte des places, etc.
Mais c’est vrai que quelques camarades ont gardé des idées claires.
Jo Limaille
   Posté le 01-07-2017 à 15:59:04   

DUROC a écrit :

" nos 11 députés seront des points d'appui ... "
Cherchez l'erreur !


Les députés peuvent être un point d’appui si le Parti retrouve le chemin du marxisme-léninisme et le chemin des classes et couches populaires.
Finimore
   Posté le 01-07-2017 à 17:33:30   

La différence est dans le "seront" et le "peuvent être" (un point d'appui)
DUROC
   Posté le 03-07-2017 à 10:09:46   

Outre que pour le coup il soit en planches pourries, c'est quoi, " un point d'appui " ? Cela veut-il dire que les travailleurs puissent " s'appuyer " sur une représentation parlementaire pour gagner ses combats ?
Dans l'Etat et la révolution, Lénine cite Engels: " le suffrage universel, dit-il, tenant manifestement compte de la longue expérience de la social-démocratie allemande, est ... l'indice qui permet de mesurer la maturité de la classe ouvrière. IL NE PEUT ÊTRE RIEN DE PLUS, IL NE SERA JAMAIS RIEN DE PLUS ".
Même pas un " point d'appui "!
Jo Limaille
   Posté le 03-07-2017 à 12:52:22   

DUROC a écrit :

Outre que pour le coup il soit en planches pourries, c'est quoi, " un point d'appui " ? Cela veut-il dire que les travailleurs puissent " s'appuyer " sur une représentation parlementaire pour gagner ses combats ?
Dans l'Etat et la révolution, Lénine cite Engels: " le suffrage universel, dit-il, tenant manifestement compte de la longue expérience de la social-démocratie allemande, est ... l'indice qui permet de mesurer la maturité de la classe ouvrière. IL NE PEUT ÊTRE RIEN DE PLUS, IL NE SERA JAMAIS RIEN DE PLUS ".
Même pas un " point d'appui "!


Ca c’est le principe. Et je dirais même le principe de précaution.
En pratique Lénine lui-même a défendu les aspects positifs d’une bonne présence parlementaire des bolcheviques. Pour autant que la fraction parlementaire soit soumise au Parti. Lénine défend plus généralement l’idée que le prolétariat doit investir, autant que faire se peut, tous les organisme bourgeois, même les plus réactionnaires ; que cela facilitera la révolution

En pratique toujours, quoi que l’on pense du PTB (parti du Travail de Belgique), sa fraction parlementaire, soumise au Parti (centralisme démocratique), payée au salaire ouvrier moyen, respectant la ligne Rue-Parlement-Rue, fait un travail remarquable, qui ne compte pas pour rien dans le bouleversement général du paysage politique belge. Et dans le fait que le PTB au dernier sondage atteint 25% des intentions de vote en Wallonie (partie francophone de la Belgique).
Jo Limaille
   Posté le 03-07-2017 à 13:54:43   

J’ajouterai quand même que ces 25% d’intention de vote pour le PTB ne signifient pas une quelconque adhésion à une ligne révolutionnaire M.L., mais seulement à une politique réformiste radicale (y compris ou malgré une position anti-raciste sans concession) et une pratique politique honnête.
Ces 25% ne nous disent évidement rien sur la maturité révolutionnaire de la classe ouvrière.


Edité le 03-07-2017 à 13:55:20 par Jo Limaille


DUROC
   Posté le 03-07-2017 à 16:12:42   

La pratique humaniste-réformiste radicale du PTB lui a apporté une sympathie indiscutable des travailleurs belges qui se traduit dans les urnes. Mais cette sympathie est -t-elle la traduction d'une progression des luttes anticapitalistes en Belgique ? N'exprime-t-elle pas la persistance des illusions électorales et parlementaires ?
Jo Limaille
   Posté le 03-07-2017 à 16:28:18   

DUROC a écrit :

La pratique humaniste-réformiste radicale du PTB lui a apporté une sympathie indiscutable des travailleurs belges qui se traduit dans les urnes. Mais cette sympathie est -t-elle la traduction d'une progression des luttes anticapitalistes en Belgique ? N'exprime-t-elle pas la persistance des illusions électorales et parlementaires ?


Il est clair que le PTB ne réussit pas (ne veut pas ?), malgré de timides essais, à être convainquant sur la question de l’électoralisme et du parlementarisme.
Cependant sa tactique pour les élections communales de 2018 est : pas de liste électorales dans les communes où il n’existe pas de groupe communiste suffisamment aguerri. Ceci alors qu’il pourrait avoir des élus dans presque toutes les communes.
Ca pose même, à mon avis, un problème tactique. Puisque l’élan pour le parti risque d’en être ralenti en prévision des élections nationales et régionales de 2019 : aux communales une partie de son électorat devra choisir un autre parti (en Belgique la participation aux élections est obligatoire).

Cependant tant que le PTB ne change pas ses statuts (normes et contrôle financier d’autant plus stricts que l’on prend des responsabilités dans l’organisation) il n’y a pas vraiment d’intérêt pour les arrivistes d’adhérer au PTB. Mais il existe des réformistes non arrivistes.
La question reste posée si le PTB va chercher à approfondir les contradictions du capitalisme belge ou se contenter de gérer «au mieux» le système. Saura-t-il passer à une vitesse supérieure quand ce sera nécessaire ?
Nous le saurons bientôt je pense.


Edité le 03-07-2017 à 16:48:52 par Jo Limaille


Xuan
   Posté le 03-07-2017 à 19:30:02   

En ce qui concerne le pcf ce qui importe n'est pas sa délégation de députés, quoiqu'il aurait pu aussi se dissimuler derrière les insoumis...mais Mélenchon ne lui permet pas.

Je relève :

Nous avions dit en 2012 et 2017 que le choix de l’effacement du PCF à la présidentielle hypothèquerait notre avenir et les résultats confirment cette analyse. Ils s’inscrivent dans une suite de revers électoraux depuis 2012, accompagnant un délitement de notre organisation, le renoncement à une bataille idéologique communiste et à notre action autonome.
Pour nous, cette longue défaite trouve ses racines dans les choix de congrès depuis bientôt 20 ans : le renoncement à notre rôle historique, notre éloignement du mouvement communiste international au profit des partis réformistes de la gauche européenne, la primauté donnée aux institutions sur les luttes et le rassemblement populaire, l’acceptation du cadre de l’Union européenne, le rassemblement de sommet se substituant au combat et étant conditionné par notre effacement…
Nous partageons l’exigence des communistes de tout mettre sur la table, depuis la stratégie jusqu’à la composition de la direction et les choix personnels du secrétaire national.
Nous n’avons besoin ni de « révolution de palais », ni de batailles d’appareil, ni des vieilles méthodes qui enferment les discussions dans un seul choix.
C’est aux communistes de décider des étapes et du contenu de ce débat qui doit conduire à un congrès extraordinaire.
Donnons leur les moyens de le faire en convoquant cet automne une assemblée générale des délégués de section, qui fixera la feuille de route. Le Conseil National des 23 et 24 juin doit prendre ses responsabilités.
L’avenir du PCF est en jeu. Les communistes doivent s’unir pour reconstruire un parti, outil de la France populaire.


________________


Ceci ne constitue pas une adhésion aux principes marxistes-léninistes pour autant, par contre les réactions à ce texte sont très intéressantes.
Je vous invite à les consulter sur le site :
http://lepcf.fr/Le-Conseil-national-doit-repondre-a-la-colere-et-l-exigence-des-communistes#comment2486


Edité le 03-07-2017 à 19:38:15 par Xuan


Jo Limaille
   Posté le 03-07-2017 à 21:33:16   

Xuan a écrit :


cette longue défaite trouve ses racines dans les choix de congrès depuis bientôt 20 ans : le renoncement à notre rôle historique, notre éloignement du mouvement communiste international au profit des partis réformistes de la gauche européenne, la primauté donnée aux institutions sur les luttes et le rassemblement populaire, l’acceptation du cadre de l’Union européenne, le rassemblement de sommet se substituant au combat et étant conditionné par notre effacement…


Oui nous avons un peu dévié du principal du texte.
Et des commentaires très intéressants.


Edité le 03-07-2017 à 21:33:43 par Jo Limaille


DUROC
   Posté le 04-07-2017 à 08:36:13   

" cette longue défaite trouve ses racines dans les choix des congrès depuis plus de vingt ans..." 20 ans ??? décidément, les opposants à Laurent souffrent de myopie et ont la vue courte. Ils s'opposent à la disparition d'un parti qui n'était déjà plus un parti communiste ! Ces opposants ont partagé la longue trahison révisionniste les yeux fermés. Ils sont eux-mêmes les artisans de ce déclin. Même s'ils parviennent à recréer un parti, ce ne sera pas un parti communiste.
Jo Limaille
   Posté le 04-07-2017 à 16:34:23   

Salut camarade Duroc
La plupart des PC ont suivi le chemin qui va de Khrouchtchev à Gorbattchev. Et même pour certains jusqu’à Eltsine (PCI).
Tant qu’un regard critique embrassant toute cette période n’est pas envisagé ce sera dur en effet.
Mais le KKE (Parti Communiste de Grèce) s’en est sorti.
Maintenant il ne faut pas non plus exiger d’un parti de masse comme voudrait le redevenir le PCF, qu’il soit en tout point «conforme» à ton idéal personnel.
Bien à toi.
DUROC
   Posté le 04-07-2017 à 19:14:48   

Camarade Jo Limaille,

Je n'ai pas d'idéal "personnel". En tant que communiste organisé dans le ROCML, j'analyse les réalités en me fondant sur le marxisme-léninisme.
Qu'est-ce que c'est que cette notion de parti communiste de masse sinon une conception révisionniste du Parti Communiste ? Comment un Marxiste Léniniste pourrait être "conforme" avec un tel concept ?
Je te signale que j'étais délégué au congrès fondateur du PCMLF. Malgré les revers du mouvement communiste marxiste léniniste, l'expérience a renforcé mes convictions idéologiques et politiques. Repartis de zéro, avec quelques vétérans ( comme moi ) du PCMLF, quelques uns, ouvriers issus du mouvement ML des années 70 et des camarades plus jeunes ouvriers ou intellectuels, le ROCML avance, doucement, mais solidement dans la construction d'un pan du futur Parti Communiste Marxiste Léniniste de France.

camaradement.
Jo Limaille
   Posté le 05-07-2017 à 22:29:45   

Programme de l'Internationale Communiste
Adopté par le VIe Congrès mondial le 1er septembre 1928 à Moscou

2. Les tâches essentielles de la stratégie et de la tactique communistes
La lutte victorieuse de l'Internationale communiste pour la dictature du prolétariat suppose dans tous les pays l'existence d'un Parti communiste trempé dans les combats, discipliné, centralisé, étroitement attaché aux masses.
Le Parti est l'avant-garde de la classe ouvrière, avant-garde formée des membres les meilleurs, les plus conscients, les plus actifs et les plus courageux de cette classe.
Il incarne l'expérience de toute la lutte prolétarienne. Étayé par la théorie révolutionnaire marxiste, représentant les intérêts généraux et permanents de l'ensemble de la classe, le Parti incarne l'unité des principes, de la volonté et de l'action révolutionnaires du prolétariat.
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Il constitue une organisation révolutionnaire cimentée par une discipline de fer et par l'ordre révolutionnaire le plus strict du centralisme démocratique ; ces résultats sont obtenus par la conscience de l'avant-garde prolétarienne, par son dévouement à la révolution, par son contact permanent avec les masses prolétariennes, par la justesse de sa direction politique que l'expérience des masses même éclaire et contrôle.
Le Parti communiste doit, pour accomplir sa tâche historique, conquérir la dictature prolétarienne ─ poursuivre et atteindre d'abord les fins stratégiques suivantes.
Gagner à son influence la majorité de sa propre classe, y compris les ouvrières et la jeunesse ouvrière. Il est, à cet effet, nécessaire d'assurer l'influence décisive du Parti communiste sur les vastes organisations de masses du prolétariat (Soviets, syndicats, comités d'entreprises, coopératives, organisations sportives, culturelles, etc.).
Il importe surtout, pour gagner la majorité du prolétariat, de conquérir les syndicats, véritables organisations de masses de la classe ouvrière, liées à sa lutte quotidienne. Le travail dans les syndicats réactionnaires, qu'il faut savoir gagner habilement, l'acquisition de la confiance des larges masses de syndiqués, le remplacement des dirigeants réformistes de ces syndicats, constituent l'une des tâches les plus importantes de la période préparatoire.
La conquête de la dictature du prolétariat suppose également l'hégémonie du prolétariat sur de grandes couches des masses laborieuses.
Le Parti communiste doit, dans ce but, gagner à son influence les masses de la population pauvre des villes et des campagnes, les couches inférieures des intellectuels, les "petites gens" en un mot, c'est- à-dire la population petite-bourgeoise en général. L'action tendant à assurer l'influence du Parti sur les paysans a une importance particulière.
Le Parti communiste doit s'assurer l'appui complet des éléments les plus proches du prolétariat dans les campagnes : ouvriers agricoles et paysans pauvres. La nécessité s'impose donc d'organiser comme tels les ouvriers agricoles, de les appuyer par tous les moyens dans leur lutte contre la bourgeoisie rurale et de poursuivre une action énergique parmi les petits paysans et les paysans parcellaires.
La politique du Parti communiste doit s'efforcer de neutraliser les paysans moyens (dans les pays capitalistes développés).
L'accomplissement de ces diverses tâches par le prolétariat, devenu le représentant des intérêts du peuple entier et le guide des grandes masses populaires dans leur lutte contre l'oppression du capital financier, est la condition préalable nécessaire d'une révolution communiste victorieuse...

Tout Parti communiste doit tenir compte, dans la détermination de sa tactique, de la situation concrète intérieure et extérieure, du rapport des forces sociales, du degré de stabilité et de vigueur de la bourgeoisie, du degré de préparation du prolétariat, de l'attitude des couches intermédiaires, etc.
C'est en s'inspirant de ces conditions générales et de la nécessité de mobiliser, d'organiser les masses les plus étendues au moment le plus aigu de la lutte que le Parti formule ses mots d'ordre et précise ses méthodes de combat.
Lançant des mots d'ordre transitoires au début d'une situation révolutionnaire et formulant des revendications partielles déterminées par la situation concrète, le Parti doit subordonner ces revendications et ces mots d'ordre à son but révolutionnaire qui est la prise du pouvoir et le renversement de la société capitaliste-bourgeoise.
Il serait également inadmissible que le Parti négligeât les besoins et la lutte quotidienne de la classe ouvrière ou se confinât au contraire dans les limites de ces besoins et de cette lutte.
Sa mission est de prendre ces besoins quotidiens comme point de départ et de conduire la classe ouvrière à la bataille révolutionnaire pour le pouvoir.
Lorsqu'une poussée révolutionnaire a lieu, lorsque les classes dirigeantes sont désorganisées, les masses en état d'effervescence révolutionnaire, les couches sociales intermédiaires disposées dans leurs hésitations à se joindre au prolétariat, lorsque les masses sont prêtes au combat et aux sacrifices, le Parti du prolétariat a pour but de les mener directement à l'assaut de l'État bourgeois.
38
Il le fait par la propagande de mots d'ordre transitoires de plus en plus accentués (Soviets, contrôle ouvrier de la production, comités paysans pour l'expropriation de la grande propriété foncière, désarmement de la bourgeoisie, armement du prolétariat, etc.) et par l'organisation d'actions des masses, auxquelles doivent être subordonnées toutes les formes de l'agitation et de la propagande du Parti, y compris l'agitation parlementaire.
A ces actions de masses se rapportent : les grèves et les manifestations combinées, les grèves combinées avec les manifestations armées, enfin la grève générale liée à l'insurrection armée contre le pouvoir d'État de la bourgeoisie.
Cette dernière forme supérieure de la lutte est soumise aux règles de l'art militaire ; elle suppose un plan stratégique des opérations offensives, l'abnégation et l'héroïsme du prolétariat.
Les actions de cette sorte sont obligatoirement conditionnées par l'organisation des grandes masses en formation de combat, dont la forme même entraîne et met en branle le plus grand nombre possible de travailleurs (Soviets des députés ouvriers et paysans, Soviets de soldats, etc.) et par un renforcement du travail révolutionnaire dans l'armée et dans la flotte.
Il est nécessaire de s'inspirer, en passant à des mots d'ordre nouveaux plus accentués, de la règle fondamentale de tactique politique du léninisme.
Cette règle veut que l'on sache amener les masses à des positions révolutionnaires, en leur permettant de se convaincre par leurs propres expériences de la justesse de la politique du Parti.
L'inobservation de cette règle mène inévitablement à la rupture avec les masses, au "putschisme", à la dégénérescence idéologique du communisme qui aboutit à un sectarisme de "gauche" et à un aventurisme "révolutionnaire" petit-bourgeois.
Mais il n'est pas moins dangereux de ne pas mettre à profit l'apogée d'une situation révolutionnaire lorsqu'il est du devoir du Parti d'attaquer l'ennemi avec audace et décision. Manquer cette occasion, ne pas déclencher l'insurrection, c'est laisser l'initiative à l'adversaire et vouer la révolution à une défaite.
Quand la poussée révolutionnaire fait défaut, les Partis communistes s'inspirant des besoins quotidiens des travailleurs doivent formuler des mots d'ordre et des revendications partielles en les rattachant aux objectifs fondamentaux de l'Internationale communiste.
Ils se garderont cependant de donner des mots d'ordre transitoires spécialement appropriés à une situation révolutionnaire et qui, en l'absence de celle-ci, se transforment en des mots d'ordre d'intégration au système des organisations capitalistes (exemple : le contrôle ouvrier, etc.).
Les mots d'ordre et les revendications partielles conditionnent absolument, de façon générale, une bonne tactique ; les mots d'ordre transitoires sont inséparables d'une situation révolutionnaire.
Il est, d'autre part, incompatible avec les principes tactiques du communisme de renoncer "en principe" aux revendications partielles et aux mots d'ordre transitoires, ce serait condamner en réalité le Parti à la passivité et l'isoler des masses.
La tactique du front unique, moyen le plus efficace de lutte contre le Capital et de mobilisation des masses dans un esprit de classe, moyen de démasquer et d'isoler les chefs réformistes, est un des éléments de la tactique des Partis communistes pendant toute la période prérévolutionnaire.
La juste application de la tactique du front unique, et plus généralement la solution du problème de la conquête des masses, suppose à son tour une action systématique et persévérante dans les syndicats et dans les autres organisations de masses du prolétariat. L'affiliation au syndicat, fût-il le plus réactionnaire pourvu qu'il soit une organisation de masses, est de devoir immédiat de tout communiste.
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Ce n'est que par une action constante et suivie dans les syndicats et dans les entreprises pour la défense énergique et ferme des intérêts des ouvriers ─ la bureaucratie réformiste étant parallèlement combattue sans merci ─, que l'on peut se mettre à la tête de la lutte ouvrière et rallier au Parti la masse des syndiqués.
A l'encontre de la politique scissionniste des réformistes, les communistes défendent l'unité syndicale sur la base de la lutte de classes, dans chaque pays, et à l'échelle internationale en soutenant et en affermissant de toutes leurs forces l'action de l'Internationale syndicale rouge.
Prenant partout la défense des intérêts immédiats, quotidiens de la masse ouvrière et des travailleurs en général, exploitant à des fins d'agitation et de propagande révolutionnaire la tribune parlementaire bourgeoise, subordonnant tous les objectifs partiels à la lutte pour la dictature du prolétariat, les Partis de l'Internationale communiste formulent des revendications partielles et donnent des mots d'ordre dans les principaux domaines suivants :
Question ouvrière ─ au sens étroit du mot : questions se rapportant à lutte économique (lutte contre l'offensive du capital trusté, salaires, journées de travail, arbitrage obligatoire, chômage) qui deviennent des questions de lutte politique générale (grands conflits industriels, droits de coalition et de grève, etc.) ; questions nettement politiques (impôts, cherté de la vie, fascisme, répression contre les partis révolutionnaires, terreur blanche, politique générale du gouvernement); questions de politique mondiale (attitude envers l'URSS et les révolutions coloniales, lutte pour l'unité du mouvement syndical international, lutte contre l'impérialisme et les menaces de guerre, préparation systématique à la lutte contre la guerre impérialiste).
Dans la question paysanne, le problème des impôts, des hypothèques, de la lutte contre le capital usurier, de la pénurie des terres dont souffrent les paysans pauvres, du fermage et des redevances, etc., suscitent des revendications partielles du même ordre.
Le Parti communiste partant de là, doit accentuer et généraliser ses mots d'ordre jusqu'à réclamer la confiscation des domaines des grands propriétaires fonciers et le gouvernement ouvrier et paysan (synonyme de dictature du prolétariat dans les pays capitalistes développés et synonyme de dictature démocratique du prolétariat et des paysans dans les pays arriérés et diverses colonies).
Il est également nécessaire de poursuivre une action systématique au sein de la jeunesse ouvrière et paysanne (principalement au moyen de l'ICJ et de ses sections) ainsi que parmi les femmes ouvrières et paysannes, en s'inspirant de leurs conditions d'existence, de leurs luttes, et en rattachant leurs revendications aux revendications générales et aux mots d'ordre de combat du prolétariat.
DUROC
   Posté le 06-07-2017 à 09:04:09   

C'est un texte de base. Il définit ce qu'est un parti communiste et comment il doit agir pour gagner, selon le niveau de maturation du processus révolutionnaire, l'adhésion de la classe ouvrière à ses objectifs.
Parmi les points importants qu'il souligne: La nécessité du travail communiste dans les syndicats, la question des mots d'ordre ( revendications partielles reliées aux buts révolutionnaires dans la période non révolutionnaire, mots d'ordre transitoire dans la situation de poussée révolutionnaire .
Les communistes doivent connaître et comprendre ces directives de l'Internationale communiste pour les appliquer à la situation concrète actuelle ( niveau faible de la conscience révolutionnaire du prolétariat et absence d'un Parti Communiste marxiste-léniniste avant-garde réelle et non autoproclamée de la classe ouvrière.
Xuan
   Posté le 06-07-2017 à 16:15:33   

Le texte cité par Jo confirme la nécessité pour le parti communiste de se lier aux masses. Par contre la notion de parti de masse a servi à faire du pcf une auberge espagnole, où il n'est pas demandé aux militants d'adhérer au marxisme-léninisme.

Ceci dit la reconstitution du parti communiste et l'unité des communistes sont aussi un processus idéologique qui se prolongera même à l'intérieur de ce parti. Ses futurs adhérents ne seront pas d'accord sur tout et n'auront pas une identité totale de pensée, c'est parfaitement normal.
L'unité se fera sur les questions essentielles, pratiques et indispensables à la création de ce parti, pas sur toute l'histoire du mouvement ouvrier.
Le fait est que la discussion sur les causes de la dérive et de la liquidation du pcf aboutit à remettre en question des lignes élaborées il y bien plus de 20 ans évidemment, par exemple le soutien à Mitterrand dès 1958.

De même il ne faut pas considérer que ceux qui ont quitté le pcf et créé le PCMLF il y a cinquante ans, ou ceux qui l'ont liquidé, soient des communistes "plus communistes" que ceux qui participeraient demain à la reconstitution du parti en ayant milité des dizaines d'années durant dans le pcf.


Edité le 06-07-2017 à 16:19:38 par Xuan


DUROC
   Posté le 06-07-2017 à 19:30:15   

Il n'est pas question, Xuan de chercher qui est plus communiste qu'un autre.
Parmi ceux qui ont rompu avec le révisionnisme dans la deuxième moitié des années 60, la plupart sont morts et dans ceux qui vivent encore, une bonne partie ont déserté le combat révolutionnaire.
Mais il faut être bien naïf pour croire que ceux qui, dans le P"C"F, ont défendu ou accompagné la trahison révisionniste de ce parti, peuvent jouer un rôle dans la construction du parti communiste marxiste léniniste.
Miser, comme tu le fais sur les contradictions inter-révisionnistes est stérile.
Xuan
   Posté le 08-07-2017 à 00:01:21   

DUROC a écrit :

il faut être bien naïf pour croire que ceux qui, dans le P"C"F, ont défendu ou accompagné la trahison révisionniste de ce parti, peuvent jouer un rôle dans la construction du parti communiste marxiste léniniste.
Miser, comme tu le fais sur les contradictions inter-révisionnistes est stérile.


Nous ne sommes pas d'accord sur ce point. Je suis bien conscient que le révisionnisme moderne s'appuie aussi sur des éléments petits-bourgeois, bobos, catégories intermédiaires pétries d'humanisme bourgeois, agents territoriaux dont une part a bénéficié de sinécures de la République dans le cadre des calculs électoralistes de la clique dirigeante, etc. Mischi décrit ça très clairement.

Différemment du parti socialiste le parti révisionniste compte encore dans ses rangs des militants prolétariens qui souhaitent le socialisme et veulent adhérer au marxisme-léninisme.
Nous avons avec eux des points d'accord et de désaccord, ils ont défendu et défendent encore des théories que nous critiquons, restent souvent attachés au souvenir de G. Marchais et à l'URSS de Brejnev. En même temps ils sont conscients du processus de restauration du capitalisme en URSS et des conséquences négatives de l'Union de la gauche. Ce sont des contradictions et les contradictions sont à la source des transformations.

Sur le fond, leurs intérêts de classe identiques aux nôtres font que ces contradictions sont "au sein du peuple", et ils joueront un rôle indispensable dans la reconstruction du parti communiste.
Cela dépend d'eux pour l'essentiel, mais pour une part de notre capacité à comprendre les contradictions au sein de ce parti, à impulser la construction du parti communiste à l'intérieur et à l'extérieur du pcf, à soutenir ce qui va dans ce sens et à combattre ce qui s'y oppose.


Edité le 08-07-2017 à 00:05:35 par Xuan