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GRÈCE, CE QUE NOUS AVIONS PRÉVU EST SURVENU

robertbibeau
   Posté le 28-02-2015 à 17:00:43   

GRÈCE, CE QUE NOUS AVIONS PRÉVU EST SURVENU

Bibeau.robert@videotron.ca

28.02.2015

http://www.les7duquebec.com/actualites-des-7/en-grece-ce-qui-devait-arriver-est-survenu-comme-nous-lavions-prevu/


Nonobstant ce que vous pensez, il n’est pas gai de pavoiser. Lors de l’annonce de l’élection du parti d’«extrême gauche» bourgeois Syriza, en République hellénique, nous annoncions que la classe ouvrière grecque était menacée. La semaine suivante, nous en remettions en pronostiquant que Podemos – Syriza, ce n’était que la supercherie «extrême- gauchiste» élargit, qui s’étendait à l’Europe petit à petit (1). Ne vous en faites pas, d’autres annonces suivront au fur et à mesure de l’approfondissement de la crise économique systémique de l’impérialisme. À la mesure de l’élargissement du désespoir populiste devant la faillite des économistes patentés, des banquiers déjantés, des politiciens stipendiés, tous incapables de sortir de l’abysse qui se creuse sous leurs pieds (2).

Il aura suffi de trois semaines à peine pour que tous nos pronostics se réalisent. Lisez plutôt le résumé présenté par le quotidien Le Monde :

• Un accord a été validé, à l'issue de longues tractations, vendredi entre la Grèce et les créanciers internationaux pour la poursuite d'un plan de sauvetage au pays.
• L'initiative des réformes est désormais laissée à Athènes, puis approuvée par les créanciers. La Commission estime qu'il s'agit d'un « point de départ valide » à des discussions.
• L'aile gauche du parti Syriza fustige un accord qui prolongerait, selon elle, les mesures d'austérité imposées au pays, que le parti de gauche radicale s'était pourtant engagé à supprimer (3).

Que penser de la prise de position de l’aile «extrême gauchiste» de ce parti «d’extrême gauche» (sic) ? Ne croyez pas que nous nous amusons de cette tragédie grecque rocambolesque. Que tout ceci serve de leçon pour les prochaines contrefaçons des partis électoralistes «d’extrême gauche de l’extrême gauche» bourgeoise qui seront offertes comme gris-gris à la vindicte populiste. Qui seront servis comme amulettes les jours de déveine où les électeurs en peine porte leur arme suprême – pusillanime – leur bulletin de vote – jusqu’aux urnes «salvatrices».

Syriza, soyons magnanimes, ne pouvait absolument pas arriver à d’autres résultats et encore, soyez patient, vous n’avez pas encore vu leur totale déconfiture devant les fonctionnaires de Bruxelles. Ils dévoileront leur capitulation, larron par larron, ces poltrons. Parions que Podemos, sitôt installé dans ses bureaux d’exécution – s’il y parvient –, chantera le même refrain.

L’économique commande au politique et non l’inverse. Le banquier détient le réel pouvoir, et le politicien bourgeois n’est qu’un chanteur d’opéra destiné à calmer l’agora agitée. Voilà ce que l’élection de Syriza avait mission de démontrer aux ouvriers du Pirée et de toute la Méditerranée comme nous l’avions annoncé.

Pour que vous compreniez dans quel guêpier se trouvent les paumés de Syriza, nous avons imaginé une fable très censée.

Imaginez que monsieur LePaon, ouvrier défavorisé, doive un million à la Banque des Naufragées, somme qu’il ne peut rembourser comme il sied aux vas nu-pied. Il lui prend l’idée de se présenter au conseil d’administration de la succursale de Potiron, ville de la Provence profonde. Une fois élue à ce poste d’honneur il propose au conseil d'administration de l’établissement financier que tous les débiteurs soient crédités et délivré de leur arriéré. À supposer (impossible) que le CA de l’établissement agrée, le Bureau de direction à Paris destituera l’ensemble de l’administration de cette «Malmaison»; et si ce Bureau ne le fait pas, l’assemblée annuelle des actionnaires de la maison mère s’exécutera; et si l’assemblée des actionnaires ne le fait pas, la Banque de France lui interdira de dépouiller ainsi les créanciers de ce nid de boucanier. Si la Banque de France ne le fait pas – la Banque centrale européenne (BCE) mettra la Banque des Naufragées en quarantaine, lui interdisant tout échange – transaction – apport d’argent, prêt ou crédit – et saisira tous les avoirs de ses commettants en dehors de la France métropolitaine, la vilaine. Vous aurez compris que ce ne sont pas les avoirs à l’étranger des ouvriers de Potiron que l’on saisira à l’unisson, mais celui des riches ayant du capital à investir. Il ne faudra pas longtemps pour que, si requis, la garde républicaine intervienne pour arraisonner le conseil d’administration récalcitrant avant que l’événement ne provoque une commotion internationale. Soyons sérieux, aucun doute que dès l’étape du conseil d’administration de la succursale de Potiron de la Banque des Naufragées, la proposition LePaon sera rejetée.

C’est à cette séance d’humiliation à laquelle le monde entier vient d’assister et il n’aura pas été nécessaire de faire intervenir les commissaires de l’interbanque Européenne. Les mentors de Syriza, parfaitement au fait des limites très strictes de leur mandat bourgeois, ont su capituler avant que l’armée ne soit appelée à s’en mêler.

Entendez la clameur de la go-gauche hypocritement estomaquée de voir ainsi leur pugilat terrassé sans frapper. Ils auraient aimé que le suspense dure un peu plus longtemps avant qu’ils ne doivent se démarquer et tirer les marrons du paquebot princier affrété en Mer d’Égée démontée. Lisez plutôt le titre de cet article dans le journal La Tribune : le héros de la gauche grecque Manolis Glezos attaque le compromis de l'Eurogroupe (4).

Ce n’est pas à «l’extrême gauche» de «l’extrême gauche» (sic) que se trouve la solution, mais dans la révolution…Préparons-nous!

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MANIFESTE DU PARTI OUVRIER :[url] http://www.publibook.com/librairie/livre.php?isbn=9782924312520[/url]


(1) L’extrême «gauche» menace les ouvriers grecs ! http://www.les7duquebec.com/actualites-des-7/lextreme-gauche-menace-les-ouvriers-grecs/ et nous en remettions une couche la semaine suivante sous le titre Podemos – Syriza, la supercherie s’élargit ! http://www.les7duquebec.com/actualites-des-7/syriza-podemos-la-supercherie-selargit/
(2) En savoir plus sur : http://www.lemonde.fr/economie/article/2015/02/24/la-grece-de-tsipras-se-plie-aux-exigences-de-bruxelles_4582354_3234.html#J8VKhtAUmY9HC7Uu.99
https://ijsbergmagazine.com/politique/article/18309-syriza-echec-ue-negociations-bilan/
(3) La semaine prochaine nous présenterons la synthèse de la prétentieuse analyse d’un économiste d la Sorbonne complètement submergé par la réalité qui fuie sous ses pieds. À suivre sur Les 7 du Québec. http://www.les7duquebec.com/
(4) http://www.latribune.fr/actualites/economie/union-europeenne/20150222trib582b866fb/le-heros-de-la-gauche-grecque-manolis-glezos-critique-le-compromis-de-l-eurogroupe.html
Xuan
   Posté le 06-07-2015 à 13:36:00   

Le Monde un comique qui s'ignore


Et si Le Monde avait menti à l’insu de son plein gré ?

Samedi matin Le Monde se lançait dans un impayable numéro de politique fiction sous le titre un peu inquiet « Référendum : et si la Grèce choisissait le non... »
Eh oui, avec le populo on ne sait jamais :

« Le choc. Peu après avoir appris la victoire de justesse du non au référendum, dans la nuit de dimanche 5 au lundi 6 juillet, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, réunit les journalistes. L’heure est grave, il faut sauver l’Europe, coûte que coûte. Il appelle le gouvernement grec à prendre toutes ses responsabilités. Au même moment, à Athènes, le premier ministre, Alexis Tsipras, s’enflamme à la télévision publique. Il a gagné. Contre le FMI, contre l’Allemagne. Le peuple a rejeté les mesures d’austérités réclamées par les créanciers du pays. Une nouvelle ère commence.»

La victoire de justesse à elle seule mérite son pesant de cacahouètes. Comment pouvait-il en être autrement ? Le Monde ne l’envisage même pas.
Après avoir seriné que le score serait serré, les médias s’en sont eux-mêmes persuadés. Ça en dit long sur le sérieux de la presse bourgeoise, sur le « recoupement des sources », y compris celle dite « de référence ». On s’en souviendra.

L’heure est grave, il faut sauver l’Europe, coûte que coûte. N’exagérons rien, il s’agit juste de milliards qui n’auraient de toutes façon jamais échoué dans nos poches, le fruit d’une rapine internationale. Le coup des frissons dans le dos, ça fait plutôt effet spécial de nanar, du genre ‘la tour infernale attaquée par des requins ailés’.

La concertation selon Le Monde

On relèvera aussi Contre le FMI, contre l’Allemagne …et pas contre nous, braves français dont le président bien aimé a cherché l’apaisement et la conciliation contre vents et marées et sans rien imposer ni s’ingérer, naturellement. Bon, le Monde ne s’est pas privé de saluer les forces vives qui allaient voter oui, mais c’est de l’histoire ancienne, n’en parlons plus.

« Les forces vives de l’économie grecque – confédérations d’agriculteurs, d’exportateurs, des ingénieurs et entrepreneurs de travaux publics, des professionnels du tourisme et de l’industrie – et l’association centrale des municipalités grecques ont lancé le 1er juillet un appel solennel au « oui ». Pour elles, il est essentiel de rester dans la zone euro. »

Pour ce qui nous concerne, on ne se fera pas d’illusions sur les conséquences économiques du OXI. Les engagements déjà pris par Tsipras ne relèvent pas du socialisme, même pas de la défense intransigeante des intérêts nationaux. Dans tous les cas il est entendu que la Grèce reste dans l’UE et conserve l’euro comme monnaie.
Tsipras le rappelle ce jour même : « pas une rupture avec l’Europe »
Au fait on se demande pourquoi avoir tant insisté sur ceux qui veulent rester dans la zone euro , contre ceux qui voudraient en sortir, si ce n’était pas l’objet du référendum.

« Le ton est bien différent du côté de Bruxelles et Berlin. Nombre de dirigeants de l’union monétaire considèrent, en effet, qu’une victoire du non équivaudrait à un rejet de la main tendue des Européens et mettraient un terme aux discussions. »

Droit dans ses bottes Le Monde continue de raconter n’importe quoi, pour défendre quelle position en définitive ? Que Nombre de dirigeants de l’union monétaire considèrent qu’il faut mettre un terme aux discussions.
Mais attention, j’ai dit ça j’ai rien dit ! Juste donné cette info parfaitement invérifiable que Nombre de dirigeants , etc. Le Monde est beaucoup trop objectif et sérieux pour sortir de sa réserve et imposer les desiderata des dirigeants financiers.

Macron magnanime, ou inquiet

Sans doute averti par le numéro de pythonisse du Monde, ou par quelque bruit de cabinet ministériel, le camarade Macron faisait déjà dans la concertation cet après midi, en s’empressant d’appeler à « reprendre les discussions » quel que soit le résultat, indiquait « les Echos » :

"Si le “Non” l’emporte, ce serait une erreur historique d’écraser le peuple grec" , a-t-il déclaré, appelant à "ne pas faire le traité de Versailles de la zone euro" . Le traité de Versailles, signé à la fin de la Première Guerre mondiale, imposait à l’Allemagne des conditions très dures, qui ont favorisé l’ascension du nazisme. »

Eh oui, le choix du nazisme, ou pire encore, celui de financiers hors UE.
Voilà une concertation très inspirée par la roublardise de son ami Delors :

"Il s'agit d'appréhender l'évolution de la Grèce dans une perspective géopolitique, comme un problème européen et qui le demeurera"
"C'est-à-dire comme un pays appartenant à des Balkans dont l'instabilité n'a guère besoin d'être encouragée en ces temps de guerre en Ukraine et en Syrie et de défi terroriste, sans oublier la crise migratoire."
"Il appartient à l'Union européenne de prendre toute sa part dans cette reconstruction"


Delors observe que la Grèce n’est guère éloignée de la Turquie et de la Russie.
C’est une vieille histoire. Le 16 juillet sera le 961e anniversaire de l’excommunication du patriarche orthodoxe, bientôt suivie au prétexte des croisades par le sac de Constantinople et le schisme des églises d’Orient et d’Occident.
Elle pourrait retrouver quelque actualité si la Grèce se tournait de nouveau vers l’Orient. Et aussi bien un grexit simplement financier pourrait concerner l’Otan tout autant, sinon plus que l’Europe.
Et puis voilà encore un mauvais exemple, celui d’une consultation démocratique qui désavoue le diktat européen, et ce malgré tant d’efforts contraires !
Ecraser le peuple grec serait du plus mauvais effet, en effet maintenant.
Bref au vu des perspectives géopolitiques , mieux vaut rembourser les bateaux russes et effacer l’ardoise grecque, quitte à reprendre le pompage un peu plus tard.
Macron magnanime ? Non, juste inquiet.

Il reste que le peuple grec s’est largement dressé contre le diktat des banques et des impérialistes franco-allemands. Ceci mérite d’être marqué d’une pierre rouge et fêté avec des bulles. Et il faudrait finasser comme un trotskiste pour bouder notre satisfaction.
Quant aux imprécations du Monde et d’autres, c’est une bonne occasion pour nous bidonner.
Encore une fois Le Monde s’est fait dessus, ne ratons pas une occasion de flétrir systématiquement ce canard vendu aux monopoles.
Xuan
   Posté le 07-07-2015 à 13:22:55   

- L'enjeu de l'OTAN -


La Grèce constitue un enjeu géopolitique non seulement pour l'UE mais aussi pour l'OTAN.

Depuis la fin de la guerre froide subsiste la plus importante base américaine en Grèce, celle de Souda en Crète, base de la VIe flotte américaine, en face de la Syrie, de la Jordanie, du Liban et d’Israël. Elle accueille et ravitaille bâtiments et porte-avions américains.
Les F16 US en décollaient lors de la guerre d’agression contre la Libye.
Pendant la guerre du Kosovo en 99, les forces de l’OTAN avaient transité par Salonique.


C'est un aspect qu'il faut prendre en compte, à part les imprécations contre les grecs
marquetalia
   Posté le 09-07-2015 à 15:24:35   

Serbie,république serbe de bosnie,chypre,Fyrom,montenegro,grèce ,hongrie,bulgarie;certains de ces pays pourraient se rapprocher militairement de la Russie.