Sujet :

la grande distribution plume les volaillers

Xuan
   Posté le 11-08-2013 à 00:22:53   

Les volaillers bretons détruisent les oeufs qu'ils ne peuvent plus vendre sinon à perte.
Evidemment la grande distribution leur répercute à la fois le coût de la mise aux normes et le prix bradé des oeufs, sans que le prix de production n'entre en ligne de compte. Il en résulte que les producteurs sont ruinés et n'ont pas d'autre ressource pour se faire entendre que de détruire leur production.

On observe que les syndicats soutiennent du bout des lèvres les producteurs et condamnent leurs actions, ou bien s'en tiennent à des déclarations de principe.
Les producteurs en sont ainsi réduits à s'organiser dans un collectif indépendant et illégal.

L'exacerbation de cette contradiction traduit à la fois la recherche du profit maximum, l'impossibilité pour le système capitaliste d'organiser de façon rationnelle le développement de la production.
La destruction des marchandises est le pendant agricole de la fermeture des entreprises.


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Le Monde du 8 août signale que les volaillers « ont détruit 100 000 œufs mercredi, mercredi 7 août, lors d'un rassemblement organisé devant le centre des impôts de Carhaix, dans le Finistère, pour protester contre la faiblesse des cours » .

Les producteurs s'étaient donné rendez-vous à Mael-Carhaix, avant de prendre la direction de la ville de Carhaix, à quelques kilomètres. Une fois arrivés devant le centre des impôts, ils ont poussé les palettes chargées d'oeufs depuis la benne d'un camion. Selon les producteurs, 100 000 ont été détruits, conformément à la volonté de cette profession de casser quotidiennement ce nombre d'oeufs, avait-elle annoncé dans la matinée, quelques heures après leur première action, dans les Côtes d'Armor.

"ON EST PRÊT À LES DONNER"

"On est à bout, ces œufs-là, on est prêt à les donner à des pays en voie de développement, mais il ne faut pas qu'ils restent sur le territoire français" , a déclaré mercredi soir un porte-parole des manifestants, sous couvert d'anonymat. Ces 100 000 œufs correspondent à 5 % de la production quotidienne en Bretagne, a-t-il indiqué.

Les producteurs d'œufs protestent depuis plusieurs mois contre la faiblesse des cours, qui ne permettent plus selon eux de couvrir la hausse des coûts de production et surtout d'amortir d'importants investissements consentis en application d'une directive européenne sur le bien-être des pondeuses, entrée en vigueur en janvier 2012.

Dans la matinée, Yves-Marie Beaudet, président de la section œufs de l'Union des groupements de producteurs de viande de Bretagne et des Pays de Loire(UGPVB), qui représente 40 % de la production française d'œufs avec 20 millions de pondeuses, avait assuré que "le prix moyen payé aux producteurs est tombé à 75 centimes le kilo (4,57 centimes par œuf) alors que le prix de revient est de 95 centimes" . L'UGPVB avait souligné qu'elle ne s'associait pas aux opérations coup-de-poing.

Dans un communiqué publié mercredi matin, après la première action, un collectif informel de producteurs en colère avait demandé une application "au niveau national" de la réduction de 5 % de la production, et la "mise à disposition par l'Etat d'un endroit pour détruire ces œufs" avec "contrôle et suivi de la disposition" . Sans suivi de cette action d'ici "dimanche", le collectif a laissé planer la menace d'une radicalisation du mouvement.


Hier les Echos signalaient encore :
Guerre des œufs : les éleveurs bretons amplifient leur action
10/08 | 11:07


Les producteurs bretons en colère ont cassé 140.000 oeufs vendredi soir à Saint-Brieuc - AFP

Vendredi soir, environ 140.000 oeufs ont été détruits à Saint-Brieuc par un collectif de producteurs bretons en colère. C’est leur quatrième action coup de poing depuis le début de la semaine. Ils dénoncent la situation de surproduction d’œufs en France et en Europe, qui fait chuter les cours.


Quelque 140.000 oeufs ont été détruits vendredi soir à Saint-Brieuc (Côtes d’Armor), lors d’une nouvelle action de producteurs en colère qui réclament des mesures d’urgence pour faire remonter les cours, au risque de radicaliser leurs actions.
Réunis au sein d’un collectif informel, ces producteurs, qui ne se revendiquent d’aucune organisation syndicale, ont cassé trois jours de suite des centaines de milliers d’oeufs, ce qui a heurté le sentiment public devant un tel gâchis.

Après Ploumagoar (Côtes d’Armor) mardi et Carhaix (Finistère) mercredi, ils avaient de nouveau détruit quelque 100.000 oeufs jeudi soir à Morlaix (Finistère), donnant 5.000 oeufs aux Restos du Coeur pour calmer les esprits.

Vendredi soir, ce collectif, qui réunit une vingtaine de producteurs, élevant un total de 2 millions de poules, a pris pour cible la Mutuelle sociale agricole devant laquelle environ 140000 oeufs ont été détruits, selon un représentant de la trentaine de producteurs présents.
"C’est la détresse. Il y en a qui vont devoir peut-être mettre la clé sous la porte dès demain parce qu’on est dans le pic des bas prix" , a-t-il confié, sous couvert d’anonymat.

Le collectif dénonce la situation de surproduction d’oeufs en France et en Europe, qui fait chuter les cours.
"Aujourd’hui, j’ai vendu 110.000 oeufs 4,30 euros les cent, soit 2,70 euros en dessous du prix de revient" , avait regretté dans la journée Nicolas, un membre du collectif souhaitant rester anonyme.
"Je n’ai même pas pu vendre au prix du marché tellement il est encombré". "Nos exploitations sont dans une situation financière très grave" , avait témoigné le producteur, pour qui la solution à court terme passe soit par la destruction d’oeufs, soit par l’abattage de pondeuses.

Vendredi soir, le ministère de l’Agriculture a souhaité apaiser les esprits en annonçant l’organisation d’une réunion par le préfet de Bretagne, "en début de semaine" .
Il s’agira de trouver des "solutions opérationnelles" pour juguler la production, sans détruire les oeufs, comme la mise en place de dons à des associations caritatives ou la commercialisation de ces oeufs hors du circuit de l’alimentation humaine, selon le ministère. Mais aucune mesure concrète n’a été annoncée.
"Tant qu’on n’aura pas de réponse, on poursuit les actions" , a prévenu Stéphanie Jestin, (productrice dans le Finistère avec 140.000 pondeuses) précisant que sans nouvelles des organisations de producteurs la semaine prochaine, "on doublera peut-être" la quantité d’oeufs détruits.

"Un système à bout de souffle"

Vendredi, la puissante FNSEA, jusque là silencieuse, a soutenu les agriculteurs dans un communiqué. Néanmoins, si les milieux agricoles comprennent "leur désarroi", "ce n’est pas en cassant des oeufs qu’on arrivera à résoudre les problèmes" , a précisé Philippe Juven, vice-président de la Confédération française de l’aviculture (CFA), branche spécialisée de la FNSEA. Pour lui, des mesures de réduction de la production devraient bientôt porter leurs fruits. "L’interprofession a préconisé la fermeture de certains bâtiments et de prolonger le vide sanitaire" entre deux lots de poules, a ajouté Philippe Juven, également président du Comité pour la promotion de l’oeuf.
Selon lui, si le temps dédié à la désinfection des bâtiments était porté à six semaines, cela permettrait de faire baisser la production de 6% à 7%.

La Confédération paysanne, syndicat minoritaire, a de son côté estimé que cette crise était "révélatrice d’un système à bout de souffle" et réclamé que "la France et l’Union Européenne se dotent d’outils de régulation et de protection des marchés et des producteurs" .
Source AFP
Xuan
   Posté le 11-08-2013 à 08:38:10   

L'évolution du prix des oeufs depuis janvier 2005 - base 100 (source INSEE):

Xuan
   Posté le 13-08-2013 à 00:11:50   

J'ai parlé de la grande distribution ? comme c'est bizarre !

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Sur Boursier.com

Crise de l'oeuf : Stéphane Le Foll appelle la grande distribution à la raison



(Boursier.com) -- Alors que les producteurs ont détruit plusieurs centaines de milliers d'oeufs ces derniers jours afin de protester contre la baisse des cours, le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll a appelé la grande distribution à la raison.

"Ne pas exercer de pressions"

"Il faut faire passer un message aux acteurs (...) en particulier aux acheteurs : on ne peut pas profiter d'un moment où il y a des difficultés (...) pour continuer à exercer une pression sur les prix" , a-t-il déclaré ce midi sur 'France Inter'. "Je n'ai aucun moyen (de pression) si ce n'est d'appeler la grande distribution à la responsabilité" pour réguler la production, a ajouté le ministre qui doit participer demain mardi à une réunion organisée à sa demande par le préfet de Bretagne.

Alors qu'en moyenne, le producteur dépense autour de 7 euros pour produire 100 oeufs, ce dernier les vend un peu moins de 5 euros à la grande distribution, a expliqué sur la même antenne, le président de la section oeufs de l'Union des groupements de producteurs de viande de Bretagne et des Pays de Loire (UGPVB), Yves-Marie Beaudet.

La recherche de solutions à long terme

"Au delà il faudra qu'il y ait une discussion pour trouver les solutions et éviter de rester dans cette situation de surproduction" , a ajouté Stéphane Le Foll. La FNSEA réclame notamment des mesures d'accompagnement de la part du gouvernement. "La filière s'est mobilisée pour réduire le surplus de production en prenant des décisions courageuses comme l'allongement des vides techniques et des abattages anticipés de poules pondeuses" , explique-t-elle. Les mesures prises nécessitent du temps pour produire leurs effets. La FNSEA appelle donc les pouvoirs publics à " soulager la trésorerie des producteurs" , au moins temporairement.