Sujet : La gauche française et la guerre en Libye | | Posté le 30-03-2011 à 00:29:35
| Jean Bricmont précise ici son interview publiée La Libye face à l'impérialisme humanitaire. Cette fois il remet les pendules à l'heure concernant l'attitude de la gauche, de Mélenchon au NPA en passant par le parti révisionniste. Mais cet article n'a pas qu'un intérêt immédiat. Indépendamment de la critique de la gauche radicale et de l'humanitarisme bourgeois, il dénonce la posture du "NI-NI" qui sévit aussi dans certains groupes dits "d'extrême gauche" et y compris chez les marxistes-léninistes. Lorsque la guerre éclate, déclenchée par les impérialistes, certains se tiennent au bord de la route et observent le déferlement des bombes occidentales en se défendant de soutenir les "dictateurs". Sans doute croient-ils perpétuer la tradition soviétique de lutte contre la guerre "inter-impérialiste". Ou bien s'imaginent-ils que sous la tutelle de l'aviation occidentale et sous la direction d'une clique bourgeoise auto-proclamée "seul représentant du peuple libyen" , une insurrection populaire sans direction communiste et manipulée par des rejetons de rentiers, pourrait mettre au pouvoir autre chose qu'un gouvernement fantoche ? Ou bien qu'en apportant leur soutien éclairé aux "révoltés" cela favoriserait en quoi que ce soit l'essor du socialisme dans ce pays ? Le résultat objectif est qu'ils désertent les rangs de l'anti impérialisme au moment où notre propre impérialisme se lance dans une guerre d'annexion contre une ex colonie de l'Italie. Au nom du soutien à la lutte des peuples c'est le soutien pur et simple à l'impérialisme, le dernier chaînon manquant de la propagande de guerre et la dernière forme de trahison de l'internationalisme prolétarien
________________________________________ Post-scriptum : Sur la gauche française et la guerre en Libye JEAN BRICMONT 29 mars 2011 Divers lecteurs m'ont fait remarquer que la première version de l'interview publiée sur le site d'Investig'Action était trop rapide et procédait à des amalgames en ce qui concerne les positions de la gauche. Voyons donc plus en détail ces positions. Voir l'interview de Jean Bricmont : La Libye face à l'impérialisme humanitaire Le député européen Mélenchon , qui est sans doute l'homme politique le plus important à gauche du PS, appuie la guerre et refuse même d'utiliser ce terme, parce que la guerre est autorisée par l'ONU[1]. Si on adopte ce point de vue, il faudrait cesser de parler de « guerre de Corée », ou de « première guerre du Golfe » puisque celles-ci étaient aussi autorisées par l'ONU. Si Mélenchon s'appuie sur la résolution, quelle interprétation en donne-t-il (celle des Russes, de la Ligue Arabe ?) et que répond-il à ceux qui estiment qu'elle est déjà violée par les pays agresseurs ou à ceux, comme le juriste italien Danilo Zolo, qui soulignent que cette résolution viole la Charte de l'ONU[2] ? De plus, la résolution de l'ONU permet peut-être à la France d'intervenir, mais elle ne l'y oblige nullement. L'intervention reste un choix politique purement français (même si le gros de l'effort de guerre est en fait porté par les Etats-Unis). Mélenchon pense aussi que cela permettra de sauver les révolutions arabes, menacées par la répression de Kadhafi. Se rend-il compte que ce soutien aux révolutions arabes se fait en compagnie de Sarkozy et des émirats qui, soit ne savent pas ce qu'ils font, soit se sont soudain convertis à la révolution ? Mélenchon pense que cette intervention est dans l'intérêt de la France, à savoir « être liée avec le monde maghrébin. Il n’y a pas de futur possible pour la France si elle est opposée au sentiment majoritaire des populations au Maghreb, c’est-à-dire pour la liberté et contre les tyrans. » Bien, mais Mr Mélenchon vit dans un pays où il est illégal de prôner même un boycott pacifique à l'encontre d'Israël. Qui peut croire une seconde que l'attitude actuelle de soutien aux rebelles va être interprétée par les populations du Maghreb comme un soutien à la liberté et non comme, par exemple, une volonté de contrôler un état pétrolier tel que la Libye, ou de reprendre pied militairement et politiquement face aux révoltes arabes et les orienter autant que possible en fonction des intérêts occidentaux. ?[3] Passons au PCF , qui exprime son « opposition totale » à toute intervention militaire[4]. Notons d'abord que Mélenchon déclare : « J’ai voté la résolution du Parlement européen en accord avec la direction du PCF et de la Gauche unitaire, en accord avec mon collègue eurodéputé communiste Patrick Le Hyaric » , ce qui laisse perplexe concernant l'opposition totale du PCF à toute intervention militaire (où est passée la discipline du Parti et, si Mélenchon ment, pourquoi ne le dénonce-t-on pas ?). Certes, la déclaration de Roland Muzeau[5] (faite après mon interview) est courageuse et on peut l'approuver. Mais les arguments avancés dans d'autres déclarations laissent perplexes : lorsque le PCF exprime son opposition totale à la guerre, il déclare que « des responsables de l'insurrection populaire ont plusieurs fois exprimé leur refus d'une telle intervention. » , ce qui est le plus mauvais argument possible, vu que ces responsables ont changé d'avis et que leur avis dépend évidemment principalement du rapport de force sur le terrain. La question à poser mais qui ne l'est pas, vu « l'urgence » , est de savoir si c'est le rôle des troupes françaises d'intervenir partout où on le leur demande (à Gaza, du côté palestinien, par exemple, si la demande était formulée) ? Dans un autre communiqué, le PCF réitère « son plein soutien aux forces qui agissent pour la démocratie en Libye, avec le Conseil National de Transition [6] ». Mettons de côté le fait que personne ne sait vraiment si les rebelles agissent pour la démocratie (au sens où nous l'entendons) et que les documents de Wikileaks jettent un doute sur cette question[7]. Mais il est incohérent d'accorder son « plein soutien » à des forces politiques et de refuser en même temps leur principale exigence, à savoir des bombardements sur les troupes qui leur sont opposées. Les rebelles n'ont évidemment pas besoin de grandes déclarations de solidarité faites à Paris, mais d'armes, d'avions, de bombes etc. Notons au passage que cela vaut également pour les combattants afghans, palestiniens, bahreinis etc. Personne n'a besoin d'une « solidarité » purement verbale et n'impliquant aucune action politique concrète. Le sommet dans ce genre de déclaration de « solidarité » a sans doute été atteint par « l'Appel du Collectif de solidarité avec le peuple libyen » [8] qui dénonce « la complicité des gouvernements occidentaux » au moment (19 mars) où ceux-ci sont déjà en train de bombarder la Libye, probablement en violation de la lettre de la résolution, exige la « Reconnaissance du Conseil national de transition intérimaire, 
 seul représentant légitime du peuple libyen » ainsi qu'une « justice exemplaire contre les crimes de Kadhafi » . Et comment va-t-on accomplir toutes ces belles choses sans une guerre totale ? L'appel est signé, entre autres, par ATTAC , la LDH , le NPA , le PCF , le PG et le PIR . Difficile après cela de ne pas faire d'amalgame entre les positions de la gauche. On retrouve évidemment le même genre de raisonnement dans les groupes issus du trotskisme. Le NPA « réaffirme son soutien aux insurgés libyens contre la dictature » [9], tout en s'opposant à l'intervention occidentale, mais sans expliquer ce que signifie son soutien s'il refuse à cette insurrection ce qu'elle souhaite le plus (une intervention armée). La LCR belge parle carrément de « faillite du chavisme » [10],à cause des propositions de solution négociée avancées par l'Alliance bolivarienne (notons au passage que l'opposition à cette guerre ne vient pas seulement de Chavez mais de 42 partis de gauche en Amérique Latine[11]). Ce genre de discours, que l'on retrouve dans toutes les guerres, est la version adaptée à la crise actuelle du « ni-ni » (ni Otan ni Milosevic, ni Bush ni Saddam, ni Hamas ni Netanyahu)[12]. D'une part, on accepte tous les arguments de la propagande de guerre sur les crimes de l'ennemi, aujourd'hui de Khadafi, mais hier de Milosevic ou de Saddam, sans jamais s'intéresser à des sources d'informations alternatives[13], et on affirme son soutien total à la cause au nom de laquelle la guerre est menée (les Albano-Kosovars, les Kurdes, les femmes afghanes, ou l'opposition libyenne). Ensuite, on refuse l'intervention militaire « impérialiste » , qui est justement ce que réclament ceux que l'on « soutient » , sans proposer d'alternative autre que verbale. On parle d'armer les rebelles (qui le sont déjà), ce qui est une forme d'ingérence (et que fait-on si cet armement ne suffit pas ?). On lance des paroles en l'air sur les brigades internationales (qui va les organiser ?). Il est évident que ce type d'argumentation « contre » les guerres ne convainc presque personne et ouvre un boulevard aux contre-arguments de la gauche interventionniste ; il y a d'ailleurs fort à parier que la France sera le pays où les manifestations contre la guerre seront les plus faibles (comme c'est systématiquement le cas, sur les questions de guerre et de paix, depuis la crise des missiles dans les années 1980). Le problème de fond est qu'il n'y a aucune réflexion alternative à la doctrine de l'ingérence humanitaire. Aucune réflexion sur le militarisme et sur ce que serait une politique de paix et de désarmement, aucune réflexion sur le monde multipolaire qui se met en place et sur ce qu'un véritable internationalisme signifierait à l'intérieur de celui-ci, et aucune réflexion sur les effets désastreux des politiques impériales américaines. A chaque crise, on réagit dans l'urgence, « pour sauver les civils » , en disant qu'on réfléchira après. Mais comme la réflexion ne vient jamais, on reste éternellement « dans l'urgence » , c'est-à-dire à la traîne du discours dominant. Tout le monde, surtout à gauche, adore se moquer de BHL, mais en réalité la victoire de la révolution (ou de la contre-révolution) dans la pensée française accomplie par les nouveaux philosophes dans les années 70-80 a été totale. A partir de cette époque, la pensée politique a été remplacée par une sorte de religion de la culpabilité. La France et les Français sont éternellement coupables, en mode majeur, du régime de Vichy et des déportations, et en mode mineur, du colonialisme et de la guerre d'Algérie ; les nombreux "ex", communistes, maos etc. sont, eux, « coupables » des crimes de Staline, Mao ou Pol Pot. Ce climat engendre, sur le plan intérieur, une extraordinaire volonté de contrôle de toute pensée ou parole hétérodoxe, qui soi-disant nous ramèneraient « aux heures les plus sombres de notre histoire » , pour utiliser la formule consacrée. Ceci empêche toute pensée indépendante du discours dominant, en tout cas sur des sujets comme la souveraineté nationale. Sur le plan extérieur, le discours de la culpabilité implique que la France a l'obligation de « venir au secours des victimes » , par analogie, en mode majeur, avec les Juifs victimes des Nazis et, en mode mineur, des républicains espagnols contre Franco. Face à cette pensée quasi-religieuse, aucune réflexion sur le droit, le militarisme ou l'impérialisme n'est possible. Contrastons finalement la position de la gauche et celle du Front National. Eux, contrairement à Mélenchon, parlent de guerre à la Libye (ce qui revient à appeler un chat un chat), et ils sont presque les seuls à mentionner la souveraineté nationale et le droit international[14]. Leur opposition se fait au nom des intérêts des Français, tels qu'ils les perçoivent (surtout empêcher les flux migratoires). Et bien sûr, en bons « patriotes » , ils soutiennent les forces armées une fois qu'elles sont engagées dans le combat. Mais si les choses tournent mal pour la coalition (ce qui est peu probable, mais on ne sait jamais), il y a fort à craindre que c'est ce genre d'opposition, et non celle de la partie de la gauche qui s'oppose mollement à la guerre, qui recueillera la faveur des Français. Dans le temps, le PCF aurait sans doute condamné la guerre au nom des intérêts du « peuple » ou des « travailleurs » français, mais la version actuelle de l'internationalisme (qui revient en pratique à accepter la doctrine de l'ingérence humanitaire) interdit ce genre de langage. Tout se passe comme si le monde médiatique passait avant le monde du travail. Le FN en profite, hélas, pour s'adresser au « peuple » oublié. Le plus comique, si on peut dire, c'est que la gauche n'a à la bouche que des mots comme antiracisme et multiculturalisme, ce qui l'amène à vénérer les cultures de l' « Autre » (et souvent, à travers celles-ci, les religions) mais est incapable de comprendre le discours politique des « autres » réellement existants, quand ceux-ci sont Russes, Chinois, Indiens, Latino-américains ou Africains. Jean Bricmont Source : http://www.michelcollon.info ________________________________________ [1] http://www.liberation.fr/politiques... [2] http://www.legrandsoir.info/Une-imposture-crimi nelle.html [3] Si on en juge par http://www.aloufok.net/spip.php?article3777, la réaction en Tunisie et en Algérie est pour le moins mitigée. [4] http://www.pcf.fr/8198 [5] http://www.pcf.fr/8426 [6] http://www.pcf.fr/8349 [7]http://213.251.145.96/cable/2008/02/08TRIPOLI120.html Voir aussihttp://www.telegraph.co.uk/news/worldnews/africaandindianocean/libya/8407047/Libyan-rebel-commander-admits-his-fighters-have-al-Qaeda-links.html [8] http://solidmar.blogspot.com/2011/03/appel-du-collectif-de-solidarite-avec.html [9] http://www.npa2009.org/content/communiqu%C3%A9-du-npa-soutien-au-peuple-libyen-contre-la-dictature [10] http://www.lcr-lagauche.be/cm/index.php?option=com_content&view=article&id=1981:lamerique-latine-et-la-revolution-arabe-faillite-du-chavisme&catid=158:libye&Itemid=53 [11] http://www.ciudadccs.info/?p=155276 [12] Voir http://www.monde-diplomatique.fr/2006/08/BRICMONT/13824 pour une critique de cette idéologie. [13] Pour un témoignage alternatif concernant la Libye, voir par exemplehttp://www.countercurrents.org/mountain220311.htm. En français,http://www.legrandsoir.info/Bombarder-la-Libye-de-1986-a-2011-Countercurrents.html [14] http://www.frontnational.com/?p=6639
Edité le 30-03-2011 à 00:35:35 par Xuan |
| | Posté le 30-03-2011 à 19:24:28
| Billet d’humeur !
J Bricmont chez Collon a écrit :
« Si « un autre monde est possible » comme la gauche européenne le proclame sans arrêt alors un autre Occident devrait être possible et la gauche européenne devrait commencer à œuvrer pour cela. La rencontre récente de l’Alliance Bolivarienne pourrait servir d’exemple : la gauche d’Amérique Latine veut la paix et ils veulent empêcher l’intervention des US car ils savent qu’ils sont dans la ligne de mire des US et que leur processus de transformation sociale exige d’abord et avant tout la paix et la souveraineté nationale. Donc ils ont suggéré d’envoyer une délégation internationale conduite éventuellement par Jimmy Carter (qu’on ne peut pas accuser d’être une marionnette de Kadhafi) pour commencer un processus de négociation entre le gouvernement et les rebelles. L’Espagne s’est dite intéressée par cette idée qui est bien sûr rejetée par Sarkozy. Cette proposition peut sembler utopique mais si l’ONU met tout son poids derrière, cela ne sera pas le cas. Ce serait une façon de remplir sa mission actuellement rendu impossible par l’influence des US et de l’Occident. Cependant ce n’est pas impossible que maintenant ou dans une prochaine crise une coalition de nations non interventionnistes dont la Russie, la Chine, l’Amérique latine, et peut être d’autres puissent œuvrer ensemble pour construire des alternatives crédibles à l’interventionnisme occidental. » |
Voila à quoi se réduit la vision d’un monde nouveau de la part de ces donneurs de leçons de lutte anti-impérialiste réglant les comptes à l’intérieur de leur classe. Non et encore Non il n’existe par d’autres alternatives crédibles, d’un point de vue des intérêts de notre classe, à l’interventionnisme occidental que celle de la préparation de la révolution prolétarienne dans « son propre pays » et cela… - parce que notre classe n’a aucun intérêt à soutenir des démarches dites de la paix en accordant quelques crédits politiques que se soient à des pays (quant bien même seraient-ils légèrement teintés des couleurs du socialisme) où les classes dirigeantes, sous prétexte de la préparer, ne cherche rien d’autre qu’a créer ou étendre leur propre zone d’influence ; - parce que, ouvriers communistes, nous devons refuser de nous laisser prendre en otage par des chantages intellectuels nous obligeant à soutenir des régimes politiques aussi oppressifs, sinon plus, que celui que nous impose notre propre bourgeoisie ; Chantage reposant sur une interprétation toute particulière du droit des peuples etc. jamais dépourvue de défense des intérêts de classe de ceux qui font abus d'usage de la formule - parce que prolétaires nous devons conserver le droit, et même en faire un devoir incontournable que de condamner et de combattre en premier lieux les agressions impérialistes menées par nos gouvernants sans pour autant accorder de blanc-seing prolétarien aux régimes, bourreaux de notre classe en leur pays, subissant les foudres des grandes puissances parce que s’étant rendus coupables un moment donné d’en avoir déranger les ambitions ; - parce que les combats anti-impérialistes dans le monde ont déjà une histoire, et que l’examen de cette histoire conduit à vérifier que lorsque le classe ouvrière c’est laisser entraîner à accrocher ses wagons derrière les intérêts nationaux de la bourgeoisie ou de la petite bourgeoisie des pays dominés elle demeure le dindons de la farce. Cela, en raison d’un mouvement de « répétitions de l’histoire » où immanquablement elle est invité à soutenir soit les équipes de rechange de l’impérialisme étranger éprises de « démocratie » soit une force nouvelle émergente issue des classes sociales nanties revendiquant tout le pouvoir, ou ce quelle considère être la part qui lui revient au nom d’un droit des peuples à disposer d’eux-mêmes à géométrie variable étouffant toutes les légitimes aspirations de la classe ouvrière, une fois au mon du sacrifice à consentir à la patrie, une seconde fois pour le prix a payer à sa reconstruction. - mais surtout et principalement parce que les combats anti-impérialistes sont indissociables de la lutte des classes, et que vivant l’époque de l’impérialisme c’est nécessairement la préparation de le révolution prolétarienne qui passe à l’ordre du jour. La lutte anti-impérialiste efficace du point vue des intérêts du prolétariat aujourd’hui, est celle qui prépare la classe ouvrière à renverser son propre impérialisme, et cela indépendamment des vicissitudes de l’histoire et des bons sentiments du petits bourgeois pacifiste, aussi effrayer par son éventualité, que par les guerres de conquêtes coloniales ou inter-impérialiste et qui oublient volontiers que par leur achèvement dits de paix durables, (qui ne consacre pas la victoire de la révolution prolétarienne) s’installe pour des décennies la paix sociale consacrant la victoire de l’opportunisme dans tous ses modes d’expressions, et celle des J Bricmont ou autres Michel Collon en est une… Et puis je conclurais en dénonçant cette « étrange » formule non choisie innocemment par l’auteur de cet article, qui avance, « que les processus de transformation sociale exige d’abord et avant tout la paix et la souveraineté nationale » qui n’est rien d’autre que l’appel en décaler aux classes ouvrières des pays dominés (comme d'ailleurs à celle des pays en voie de développements) à modérer leur envie de transformation fondamentale de la société, et en définitive à renoncer à la révolution prolétarienne comme condition de leur participation à la redistribution des richesses, aux luttes de libération nationale, pour, comme de bien entendu, si retrouver physiquement aux avant-postes. Prolétaires de 1848 ont lui rappel à votre bon souvenir, qu’il y en à marre de devoir pour nous de rejouer votre tragédie. Gorki |
| | Posté le 31-03-2011 à 00:11:41
| La partie que tu cites ne présente aucune utilité pratique pour ce qui nous concerne. Dans tous les cas la révolution prolétarienne ne va pas résoudre le problème libyen dans l’immédiat, et bavarder sur cette éventualité aujourd’hui c’est s’aveugler et perdre son temps. La question que soulève cet article et la raison pour laquelle je l’ai posté, c’est l’attitude de la « gauche » et y compris de certains marxistes-léninistes envers l’impérialisme occidental et les bourgeoisies nationales. Le soutien aux peuples et nations opprimées par l’impérialisme n’est pas une ingérence dans leurs affaires Combattre les exactions de l’impérialisme dans ces pays et soutenir ces pays contre l’impérialisme ne constitue pas un soutien à ces régimes. C’est l’impérialisme qui pose le problème en ces termes : soutien aux dictateurs ou lutte contre les dictateurs. Et en même temps l’impérialisme pratique le clientélisme et la subversion envers ces mêmes « dictateurs ». Il est clair que lorsque la bourgeoisie occidentale réclame la « destitution des dictateurs » ce n’est qu’un écran de fumée pour dissimuler une ingérence impérialiste. C’est aux partis communistes des peuples et des nations opprimées de régler le problème des « dictateurs » Les bourgeoisies nationales sont des classes bourgeoises qui oppriment leur peuple. Le roman de Malraux « la Condition humaine » illustre parfaitement la cruauté de la répression anti communiste de Tchang-Kaï Chek. Il n’empêche que le PCC s’est allié avec lui pour combattre l’occupant japonais. Puis, cette contradiction étant résolue, le PCC l’a chassé et pris le pouvoir. C’est à la classe ouvrière de ces pays et à leurs partis communistes de résoudre cette question, d’établir une stratégie et une tactique appropriée par rapport à leurs classes dominantes et par rapport à l’impérialisme. Concernant la phrase « que les processus de transformation sociale exige d’abord et avant tout la paix et la souveraineté nationale » , dont je laisse la responsabilité à son auteur, elle ne signifie en aucun cas que le prolétariat de ces pays doive se soumettre à sa bourgeoisie. L’exemple de la révolution nationale et démocratique en Chine montre que la libération du pays et l’élimination des seigneurs de guerre étaient la condition indispensable pour que le prolétariat prenne le pouvoir. Mais le PCC ne s’est jamais soumis à la bourgeoisie pour autant. La thèse de « l’époque de l’impérialisme » ne tient aucun compte du développement inégal ni des rapports de domination impérialistes. Ce n’est pas parce que « nous vivons à l’époque de l’impérialisme » que la révolution prolétarienne est à l’ordre du jour, mais parce que notre pays est parvenu au stade ultime du capitalisme et entame sa décadence. Dans d’autres pays qui vivent sous la domination de l’impérialisme et dont l’industrialisation n’est pas encore achevée, le prolétariat est faible et peu organisé et la révolution prolétarienne n’est pas nécessairement « à l’ordre du jour » . Certains pays rentiers qui vivent de la manne du pétrole entretiennent une aristocratie ouvrière et font travailler des armées d’immigrés. Peut-on prétendre que les conditions de la révolution prolétarienne y sont identiques ? Le développement inégal des pays et les rapports de domination entre eux font que les conditions matérielles et idéologiques de la révolution prolétarienne ne sont pas partout réunies simultanément. Et dans le cas où ces conditions existent dans tel ou tel pays, ce n’est pas aux communistes français de le décréter mais au parti communiste de ce pays. « mais surtout et principalement parce que les combats anti-impérialistes sont indissociables de la lutte des classes, et que vivant l’époque de l’impérialisme c’est nécessairement la préparation de le révolution prolétarienne qui passe à l’ordre du jour. » Les combats anti impérialistes sont indissociables de la révolution prolétarienne à l’échelle mondiale. Cela signifie qu’ils affaiblissent l’impérialisme qui est notre ennemi commun, et rien d’autre. L’état de la lutte des classes dans ces pays détermine seulement dans quelles conditions se déroule la lutte anti-impérialiste dans ce pays et la possibilité pour son prolétariat de conduire la révolution nationale et démocratique jusqu’au socialisme. Affirmer que la révolution prolétarienne est à l’ordre du jour dans ces pays parce qu’il y a une lutte des classes et que nous sommes à « l’époque de l’impérialisme » c’est non seulement faire du marxisme-léninisme de la bouillie pour les chats, mais c’est aussi prétendre définir le programme communiste dans ces pays à la place des communistes de ces pays. |
| | Posté le 31-03-2011 à 12:24:44
| Anti-impérialiste ? Bouh !!! Quelle charge… t’es trop prévisible Xuan En rédigeant ce post, je savais que j’allais te heurter dans tes sentiments d’amitiés avec le régime de pékin, et que ta réaction serait certainement vive, mais tout de même un peut de décence intellectuelle, la pensée ML c’est pas la cour des miracle elle n’autorise pas tout est n’importe quoi, et surtout pas de se vautrer devant la pensée petite bourgeoise Marxisante contemporaine.
Xuan a écrit :
La partie que tu cites ne présente aucune utilité pratique pour ce qui nous concerne. Dans tous les cas la révolution prolétarienne ne va pas résoudre le problème libyen dans l’immédiat, et bavarder sur cette éventualité aujourd’hui c’est s’aveugler et perdre son temps. |
Relis pour voir ! Je peur que ton état d’énervement ne vient de te jouer un mauvais tour pour écrire une énormité pareil, et par ailleurs en détournant volontairement mon propos... Arracher la classe ouvrière au révisionnisme c’est devenu une de tes formule favorite je crois ! et bien moi je pense que cela suppose que l’on commence par s’en arracher soi-même… et là je viens de n’apercevoir que vraiment, si « nul n’est prophète en son pays ! nul n’est prophète en son forum non plus » … Ceci dit ! ce peut-être un point vue que tu as le droit de défendre, mais que rien ne t’autorise à identifier comme plus conforme aux principes ML ! Principes qui ne te servent sur se forum, que comme couverture pour te montrer le pire suppôt du régime de dictature de la nouvelle bourgeoisie Chinoise. Aussi à propos d’aveuglement, par cette derrière sortie tout fâché, tu ne fais que mettre en lumière le fait que tu es prêt à ramper à plat ventre devant n’importe quelle mauvaise littérature petite bourgeoise à la mode de l’opportunisme du moment, pour le peut que tu te sens rassurer dans ta posture du « prochinois » de service, et que l’on retrouve à cette endroit là du texte de l’autre apôtre de l’interventionnisme positif
J Bricmont chez Collon. a écrit :
« Cependant ce n’est pas impossible que maintenant ou dans une prochaine crise une coalition de nations non interventionnistes dont la Russie, la Chine , l’Amérique latine, et peut être d’autres puissent œuvrer ensemble pour construire des alternatives crédibles à l’interventionnisme occidental. » |
Comme quoi, que comme pour les trains… sous prétexte de lutte anti-impérialiste une coalition impérialisme peut en cacher une autre. Je pourrais démonter point par point en prenant le risque d’entrer dans une longue polémique tout ton propos et je suis même sur que si je prends la précaution de ne pas te heurter à l’endroit de la Chine (comme cela c’est déjà produit dans le passe où tu t’es rapproché de nos points de vue) tu serrais amené à le revisiter; mais je crains que tes sentiment d’amitiés profonds et indéfectibles envers le système d’économie de marché « socialiste » chinois ne contribuent trop à fausser tes jugements. Quelqu’un, il n’y a pas si longtemps m’a écrit, que parfois je me montrais un peu dur et qu’il fallait que je comprenne combien c’était difficile pour les « vieux Maos » de faire leur deuil de la chine socialiste, un peut à l’égal de ce qu’il avait été difficile au plus sincères membres du PC de faire le deuil de la Russie Soviétique. Effectivement je ne mesurais pas à quel point. Bon ceci dit, il y en est pour qui cela a été plus rapide, certainement en raison des conséquences directes à subir, les ouvriers et la paysannerie pauvre de chine par exemple. Fin.
Edité le 31-03-2011 à 12:27:20 par gorki |
| | Posté le 12-04-2011 à 00:18:42
| Ce n’est pas de « la pensée petite bourgeoise Marxisante contemporaine » , c’est simplement une évidence que la révolution prolétarienne ne va pas résoudre le problème libyen dans l’immédiat. Lorsque des puissances impérialistes bombardent un pays et cherchent à y mettre "bon ordre", la priorité c'est qu'elles cessent leur intervention et s'en aillent. Comme tu dis, je suis prévisible , je m’en tiens obstinément aux principes énoncés dans la lettre en 25 points (en l’occurrence au point 8 ) qui a tracé la ligne de partage entre révisionnisme moderne et marxisme-léninisme sur l'attitude des communistes envers la lutte des peuples et des nations opprimées . A propos de « coalition non interventionniste » , effectivement et jusqu’à plus ample informé la Chine est non interventionniste. Elle ne demande pas des comptes aux gouvernements étrangers sur leur politique intérieure. C’est ce que les impérialistes lui reprochent le plus souvent d’ailleurs, de concert avec la pensée petite bourgeoise Marxisante contemporaine . Mais ce n’est pas un hasard. La Chine ne bombarde pas non plus d'autres pays aux noms de principes "humanitaires" . Après trente ans de "social-impérialisme chinois" , rien n'interdit "d'espérer" qu'elle le fasse un jour afin que la réalité se plie enfin aux théories de certains "marxistes-léninistes". Cela dit puisque tu continues aussi depuis trente ans à creuser le trou de "l'impérialisme chinois" , ne t'arrête pas : tu as encore le gyrophare qui dépasse. Pour revenir au sujet : la pensée petite bourgeoise Marxisante contemporaine sert la soupe de l’impérialisme . Le plus récent exemple étant l’appel à intervenir en Libye au nom de la défense des populations ou la « Reconnaissance du Conseil national de transition intérimaire, seul représentant légitime du peuple libyen » que dénonce opportunément Bricmont. |
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