Sujet :

fissures du géant d'argile

Xuan
   Posté le 14-08-2017 à 09:46:00   

Suite au meurtre raciste et fasciste de Charlottesville les condamnations de Trump se multiplient y compris dans son propre camp.
Il est inévitable que la fin de l'hégémonisme US ait des répercussions sur les contradictions internes de cette société.
Je mets exprès en ligne le communiqué de Xinhua.


Des centaines de manifestants à Los Angeles contre les suprémacistes blancs


2017-08-14 14:54:54 xinhua

Des centaines de manifestants sont descendus dans la rue dimanche après-midi dans le centre-ville de Los Angeles pour protester contre les actes de violence perpétrés par des suprémacistes blancs à Charlottesville (Virginie) la veille.

Brandissant des pancartes portant des slogans tels que "Les Blancs qui ne disent mot consentent" ou "A bas le régime Trump/Pence", les manifestants se sont rassemblés devant l'hôtel de ville de Los Angeles pour condamner le racisme et les incidents violents qui ont fait trois morts et une vingtaine de blessés samedi à Charlottesville.

Le rassemblement a été organisé par Refuse Fascism Organization, un groupe antifasciste basé à New York qui dispose de nombreuses antennes à travers le pays.

Michelle, une jeune fille afro-américaine du groupe, a prononcé un discours sur les escaliers de l'hôtel de ville, appelant les Américains à agir contre le Ku Klux Klan et le fascisme aux Etats-Unis.

"Nous nous opposons au fascisme, nous sommes aux côtés des gens du monde entier, nous devons nous tendre la main" , a-t-elle déclaré sous les applaudissements de la foule.

"Je suis ici aujourd'hui pour exprimer ma solidarité avec le mouvement de paix et ceux qui s'opposent au racisme, aux suprémacistes blancs et à tout ce qui n'est défendu ni par le Ku Klux Klan, ni par notre président Donald Trump" , a indiqué à Xinhua Jeff Share, un manifestant d'âge moyen.

Il s'est indigné de la tournure violente qu'a pris la manifestation pacifique de Charlottesville et a estimé que les Américains devraient s'élever contre la violence et les suprémacistes blancs.

Un rassemblement organisé par des nationalistes blancs à Charlottesville samedi a dégénéré en affrontements avec des manifestants antiracistes. Après des heures de bagarres, un véhicule a foncé dans un groupe de manifestants antiracistes, tuant une jeune femme de 32 ans et blessant 19 personnes.

Des centaines de personnes scandant des slogans contre les suprémacistes blancs se sont rassemblées devant le siège de la police de Los Angeles et ont bloqué le trafic dans le centre-ville pendant une demi-heure.


Edité le 14-08-2017 à 09:48:11 par Xuan


Xuan
   Posté le 15-08-2017 à 11:29:24   

Accentuation des contradictions : Trump écartelé


Pour "prendre position contre l'intolérance et l'extrémisme" , Kenneth Frazier, PDG du géant pharmaceutique américain Merck, a annoncé lundi qu'il démissionnait de ses fonctions de conseiller économique à la Maison blanche.

Simultanément le raciste et ségrégationniste David Duke rappelle à Trump ses engagements électoraux.
Xuan
   Posté le 15-08-2017 à 13:16:21   

Les PDG de Merck, Intel et Under Armour : déjà trois dirigeants de grandes entreprises américaines ont démissionné d'un conseil d'entreprise présidentiel, lundi, après la réponse initiale tiède du président Donald Trump aux heurts qui ont secoué Charlottesville, en Virginie, ce week-end.
Xuan
   Posté le 16-08-2017 à 13:26:06   

Quelques infos supplémentaires dans le Figaro :

..."Dans le sillage du patron de Merck, quelques heures plus tard, Kevin Plank, PDG et fondateur de l'équipementier sportif Under Armour, a également annoncé son départ du groupe de conseillers en soulignant que sa compagnie était «active dans l'innovation et les sports, pas la politique» .

Brian Krzanich, PDG du géant des puces informatiques Intel, a également annoncé quitter le groupe. «La politique et les agendas politiques ont mis de côté la mission importante qui consiste à reconstruire la base manufacturière de l'Amérique», dit-il dans un communiqué soulignant son «aversion» pour les violences de Charlottesville. «Je pars parce que je veux avancer alors que beaucoup à Washington semblent davantage intéressés par le fait d'attaquer quiconque n'est pas d'accord avec eux» , ajoute le patron d'Intel.

Le monde syndical s'est aussi indigné, comme en témoigne la démission du président de la principale centrale du pays, l'AFL-CIO, Richard Trumka, qui siégeait également dans le groupe conseillant M. Trump sur les questions industrielles.
«Je suspecte que d'autres patrons auraient voulu protester, en démissionnant ou en prenant publiquement position. Mais ils sont un peu coincés» , estime l'économiste Joel Naroff. « D'un côté, ils doivent maximiser le retour pour les actionnaires et, de l'autre côté, ils ne peuvent pas rester indifférents aux implications sociales de leurs décisions, ne serait-ce que pour leurs salariés» , relève-t-il.

Ce n'est pas la première fois qu'un grand patron abandonne ses fonctions de conseiller, Bob Iger (Disney) et Elon Musk (Tesla) sont partis en juin après que Trump a annoncé son retrait de l'accord de Paris. Travis Kalanick, ex-patron d'Uber, avait fait de même dès février après l'instauration du décret interdisant l'entrée du territoire américain aux citoyens de sept pays à majorité musulmane."...
Xuan
   Posté le 16-08-2017 à 23:27:20   

Trump n'est pas la cause principale du chaos américain


Global Times publie un article intitulé Trump n'est pas la cause principale du chaos américain.

L'article signale que la campagne anti-Trump menée par les démocrates après Charlottesville n'est pas dénué d'arrières-pensées électorales.

On y lit entre autres :

"La lutte idéologique existante entre les partis démocratique et républicain a été amplifiée lors des élections présidentielles de l'année dernière. Il y a eu une réémergence évidente de l'extrême droite conservatrice, ignorée par Barack Obama pendant ses huit années à la Maison Blanche."
[...]
"Fondamentalement, Le développement social et économique de l'Amérique n'a pas profité à la majorité des Américains, en particulier les blancs qui vivent dans des zones oubliées et peu éduqués. Ces blancs ont peu à dire dans les affaires politiques et ont une crise d'identité. Quand ils trouvent certaines politiques injustes, ils ont tendance à recourir à des moyens extrêmes pour protéger leurs intérêts. L'agitation à Charlottesville et à Ferguson est la récolte d’une haine semée depuis longtemps."

L'article ajoute que les problèmes politiques et sociaux aux USA empêchent le fonctionnement du gouvernement et sapent sa crédibilité, et qu'une solution ne sera pas trouvée de sitôt.

"compte tenu de la sombre réalité, il y a de bonnes raisons de croire que le désordre manifesté dans les émeutes de Charlottesville durera, et que des troubles et des violences semblables apparaîtront à nouveau."


Edité le 16-08-2017 à 23:27:56 par Xuan


Xuan
   Posté le 17-08-2017 à 20:44:29   

Les États-Unis peuvent-ils surmonter la division sociale cette fois-ci?


Source: Global Times Publié: 2017/8/17 23:08:39

Le président américain Donald Trump a dissous mercredi deux conseils consultatifs d'entreprises importantes, alors qu'un certain nombre de cadres supérieurs de l'entreprise de haut rang ont quitté après avoir exprimé leur fureur sur ses commentaires sur la violence à Charlottesville le week-end. La division des valeurs dans la société américaine s'accroît.

Jusqu'au jeudi, Trump a fait quatre déclarations à propos de la violence de Charlottesville, mais avec des tons nettement différents. Il a fait de son mieux pour réparer les différences sociales, mais a échoué. Trump lui-même a été pris comme une partie de ce conflit de valeurs, ce qui compromettra sa capacité à sortir les États-Unis de ce conflit.

Du point de vue de la société chinoise, la division des valeurs dans la société américaine est frappante. Au cours des derniers jours, Les manifestants en Caroline du Nord ont renversé une statue centenaire d'un soldat confédéré lors d'un rassemblement contre le racisme. Le Lincoln Memorial a été vandalisé à Washington, DC.

Certains chinois se moquaient de cette «révolution culturelle» américaine. Cela ressemble plus à une blague, mais cela reflète que les États-Unis d'aujourd'hui sont anormaux aux yeux du chinois.

La violence à Charlottesville n'est pas un pur conflit racial, mais une confrontation profonde des valeurs. Un camp dans la confrontation est blanc, tandis que l'autre côté comprend des personnes de toutes les races. Si une telle division et un tel chaos avait lieu dans un autre pays de l'Ouest, cela causerait un gros coup. Les États-Unis sont le pays même du monde occidental qui peut résister à toutes sortes de virages.

Mais c'est sous certaines conditions. Dans les années 1960 et 1970, Les conflits raciaux s'étendaient aux États-Unis. Mais les États-Unis étaient au sommet de leur force nationale. L'unité pour faire face aux défis de l'Union soviétique a submergé les divisions domestiques. Les États-Unis étaient clairs sur leur chemin et les luttes partisanes ne gênaient pas le consensus de la société dominante.

Mais de nos jours, les changements lents dans la structure de pouvoir globale ont progressivement abattu la confiance de la société américaine. Alors que le peuple n'est pas spirituellement uni, le président est censé être le noyau pour reconstruire le consensus. Cependant, Trump semble être devenu exactement pôle initiateur des conflits. Peu importe ce qu'il dit sur la violence de Charlottesville, les masses ne l'achètent pas. Cela reflète le défaut systématique des États-Unis.

La société chinoise ne se livre pas à l'expansion des conflits sociaux. La Chine a toujours été prudente et a surveillé attentivement tout chaos social dès ses premières étapes. Elle a appris de grandes leçons de sa longue histoire et ne ménage aucun effort pour construire l'unité sociale. La Chine se méfie des limites de son endurance sociale et nous préférons la stabilité politique et la flexibilité.

La Chine et les États-Unis ont deux cultures et systèmes complètement différents. Les deux rencontreront des problèmes et les résoudront. L'histoire prouvera quel système est plus efficace dans un laps de temps plus long et fait en sorte que les deux se complètent.
Xuan
   Posté le 17-08-2017 à 23:07:37   

Une vidéo en anglais sous titrée.

Sur la Libre Belgique la vidéo en entier :


Un documentaire glaçant de Vice News sur les événements à Charlottesville


Des images violentes, des discours édifiants... (Attention certaines images peuvent choquer!)

Largement partagé sur les réseaux sociaux et vu plus de 3,7 millions de fois sur You Tube, le documentaire Charlottesville : Race and Terror de Vice News Today était diffusé lundi sur la chaîne HBO. On y voit la journaliste Elle Reeve suivre de près la manifestation de samedi et les affrontements entre les suprémacistes blancs et les manifestant antiracistes. Elle a ainsi rencontré avant, pendant et après plusieurs néonazis et autres supporters du mouvement Alt-right.

Le reportage débute en montrant des néonazis qui scandent : "Jews will not replace us !" (« les juifs ne nous remplaceront pas »). Ils font face à des antiracistes criant : "No nazi ! No KKK ! No fascist USA !". C'est alors que les manifestants frappent leurs opposants non armés à coups de bâton. Les suprémacistes évoquent leurs méthodes, inspirées des partis d'extrême droite européens et de l'activisme de la gauche radicale.

Au lendemain du drame de Charlottesville, Elle Reeve a rencontré Christopher Cantwell, le fondateur de l'Agenda Radical, une émission web de tendance fasciste.

L'homme lui montre d'abord ses quatre armes à feu, dont une Kalachnikov. Ensuite, il commente le rassemblement de samedi. Pour rappel, la militante Heater Heyer, a été tuée par une voiture fonçant sur les opposants à la manifestation. La scène d'une extrême violence, capturée par une vidéo amateur, se retrouve dans le documentaire de 22 minutes. "Le fait que personne ne soit mort de notre côté est un bon point pour nous" , se satisfait-il.
Et lorsque la journaliste lui demande si le meurtre de la jeune femme était justifié, il répond sans prendre de gants : "Ça va être difficile de faire mieux. Je pense que beaucoup plus de gens vont mourir." Des propos édifiants et bien d'autres discours haineux qui expliquent pourquoi cette situation est actuellement au coeur de la vie américaine.
Xuan
   Posté le 19-08-2017 à 13:04:49   

Les démissions autour de Trump :

> Michael Flynn conseiller à la sécurité nationale le 13 février, pour liens avec la Russie
> Sean Spicer porte-parole le 12 juillet
> Reince Priebus « chief of staff » le 31 juillet
> Anthony Scaramucci communication 10 jours après son arrivée
> Steve Bannon conseiller
Xuan
   Posté le 19-08-2017 à 16:18:03   

Les crises met en ligne un article sur la campagne de déstabilisation de la presse démocrate : "Des journalistes de CNN démissionnent : Dernier exemple de l’irresponsabilité des médias sur la « menace russe », par Glenn Greenwald"
Xuan
   Posté le 24-08-2017 à 16:01:53   

Chomsky : « les antifas font un énorme cadeau à la droite »


24 AOÛT Histoire et société


je suis d’accord avec l’analyse de Chomsky. Il est clair que l’affaire et une bonne part de son exploitation relève de la campagne des démocrates pour les législatives ce qui est leur droit politique, mais elle laisse mal augurer et c’est ce que pointe Chomsky d’un changement de politique des démocrates depuis Clinton-Obama. On utilise le passé de l’Amérique pour mieux évacuer les problèmes du présent qui frappent les plus pauvres, qu’il s’agisse de ces blancs des zones rurales ou industrielles ou la majorité des noirs américains pour les diviser et pour assurer le maintien d’une politique au profit d’une élite de l’argent à laquelle a désormais accès une bourgeoisie noire et qui est partagée par les démocrates et les Américains. Chomsky qui en appelle aux syndicats et qui a plusieurs fois expliqué qu’il fallait recomposer les camps sur des bases de classe a parfaitement raison (note de danielle Bleitrach)

par Jeussey de Sourcesûre
mardi 22 août 2017

Noam Chomsky affirme que le mouvement antifasciste impliqué dans les affrontements de Charlottesville est « autodestructeur » . Il soutient que les principes de leur action sont faux et qu’il s’agit d’un « énorme cadeau fait à la droite » .



Le mot « antifa est un raccourci utilisé pour désigner les organisations « antifascistes », il se réfère à une coalition non structurée et décentralisé de groupes militants de base qui s’opposent à l’extrême droite.

Le mouvement, qui a été fondé en Italie et en Allemagne dans les années 1920, a fait les gros titres à la suite d’un rassemblement de la « suprématie blanche » à Charlottesville, en Virginie, au début du mois. Des néo-nazis, des membres du Ku Klux Klan et des partisans de « alt-right » (littéralement : la droite alternative) se sont affrontés avec des antifascistes et une femme est morte après qu’une voiture ait foncé dans un groupe de manifestants antifascistes.

Comme pour en rajouter à cette violence, Trump a déclenché une certaine colère en renvoyant dos à dos les suprématistes blancs et les antifascistes, affirmant que les contre-manifestants étaient aussi violents que les groupes « d’extrême droite » et que le mouvement « alt-right » incluait des gens » Très bien « .

Chomsky, qui est célèbre pour sa critique de la politique étrangère américaine, du néolibéralisme et des grands médias, vient d’émettre un avis critique sur les Antifas.

« En ce qui concerne les Antifas, il s’agit d’une minuscule frange de la gauche, tout comme leurs prédécesseurs » , a déclaré le linguiste et philosophe au Washington Examiner : « Ils font là un énorme cadeau à la droite, y compris à commencer par la droite militante et exubérante. Leurs actions reposent souvent sur de faux principes – comme le refus du dialogue – et leur mouvement est généralement autodestructeur. Lorsque la confrontation se dérive sur le terrain de la violence, c’est le plus dur et le plus brutal qui gagne – et celui-là, nous le connaissons. Cela discrédite le militantisme constructif et fait perdre les avancées réalisées par des formations structurées et organisées » .

En disant cela, Chomsky se réfère à d’autres formes de lutte et de tactiques que l’action directe contre les « suprématistes blancs », telles que l’organisation syndicale, la solidarité avec les migrants, les programmes d’éducation publique.

Chomsky, qui a récemment quitté son poste de professeur émérite au Massachusetts Institute of Technology pour devenir professeur lauréat à l’Université de l’Arizona, a suscité des critiques à propos de ce jugement porté sur lesAntifas.

Eleanor Penny, qui a beaucoup écrit sur le fascisme et l’extrême droite, a déclaré à The Independent :
« Chomsky considère la lutte contre le fascisme comme un combat pour la pureté morale que l’on peut gagner en restant respectueux, polis et différents. Mais les fascistes n’ont aucune intention de gagner cette bataille. Ils ne se soucient pas de respecter la liberté d’expression ou le droit à un procès équitable ; ils ont ouvertement déclaré leur intention meurtrière envers les personnes de couleur (et d’autres « indésirables » et ils continueront à le faire par tous les moyens. Pour cette raison, la résistance physique est un devoir, un acte de légitime défense, et non pas une représentation maladroite du déclin moral de gauche « . En outre, la bataille de Cable Street en 1936 et les affrontements similaires de Lewisham et Wood Green à Londres en 1977, ont montré que la résistance physique a protégé les populations locales de la violence raciste et empêché un rassemblement de fascistes d’aller plus loin. Cela s’inscrit dans une politique générale » .

Les avis critiques sur les médias sociaux soutiennent que Chomsky est moins « à gauche » (sic) en vieillissant et insinuent que sa notoriété et son discernement sont en régression, pour ne pas dire du domaine du passé. Asa Winstanley, un journaliste américain, a déclaré : « C’est triste : Chomsky imite Trump en condamnant » les deux parties » en affirmant qu’Antifa est « un cadeau majeur à la droite » .

Le mouvement antifasciste, qui prône l’opposition populaire autonome au fascisme plutôt que de faire appel à la police ou à l’État, n’est pas une organisation centralisée homogène. Ce mouvement a une histoire longue et variée qui remonte à la lutte contre les chemises noires de Mussolini dans les années 1920 et ensuite les chemises brunes d’Hitler dans les tavernes de Munich. Au Royaume-Uni, les antifascistes se sont mobilisés contre les chemises noires menées par Oswald Moseley, le chef de l’Union britannique des fascistes, dans Cable Street à East London dans les années 1930 et dans bien d’autres cas. De 1934 à 1936, en France, un Comité de vigilance a regroupé des intellectuels antifascistes.

Ramer à contre-courant comme le fait Chomsky réclame beaucoup d’énergie pour cet homme de 88 ans.

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Sources : BBC news, Washington Examiner.


Edité le 24-08-2017 à 22:25:47 par Xuan


Xuan
   Posté le 24-08-2017 à 22:54:56   

Ci-dessous l'interprétation de Bibeau. Je ne sais pas si le terme d'interprétation convient parce qu'en définitive on ne sait rien des raisons qui auraient poussé Trump à faire ce choix, alors qu'il est manifestement ballotté entre deux clans opposés et que sa fonction est de symboliser l'unité de l'Etat.
Les articles précédemment cités montrent que les démocrates manipulent le mouvement anti raciste, que la minorité raciste s'appuie sur les blancs déshérités, qu'il s'agit aussi de contradictions au sein du peuple, conséquences du capitalisme, utilisées et exacerbées par lui.

Beaucoup d'éléments font défaut ici, il en résulte un article unilatéral et à la limite de la caricature gauchiste, où le racisme n'apparaît pas comme une arme de division de la classe ouvrière et du peuple, simplement parce que la bourgeoisie démocrate se cache derrière l'antiracisme comme les socialos derrière "touche pas à mon pote".

De même la sortie contre la péripatéticienne « réchauffement climatique » escamote la réalité de la destruction écologique pour le profit capitaliste immédiat.

Dans l'industrie, le patronat utilise l'hygiène et la sécurité pour opprimer les salariés à travers de nouvelles contraintes individuelles, au lieu d'aménager des protections collectives, la responsabilité des accidents est imputée à l'ouvrier et l'employeur se défausse de la sienne. C'est une réalité mais la sécurité du travail est une nécessité et il ne faut pas faire une croix dessus sous prétexte que le patronat y fait son beurre.

On lira du même Charlottesville: Ce que vous souhaitez aux autres, vous vous le souhaitez à vous-même cité en note, qui dénonce très clairement le double langage de la bourgeoisie "démocrate" US, son antifascisme de façade et son soutien réel au fascisme.


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DONALD TRUMP REFUSE DE JOUER LE JEU À CHARLOTTESVILLE


Bibeau.robert@videotron.ca Éditeur http://www.les7duquebec.com

23.08.2017

L’ARTICLE EST DISPONIBLE SUR LE WEBMAGAZINE http://www.les7duquebec.com/7-au-front/donald-trump-refuse-de-jouer-le-jeu-a-charlottesville/


Premier refus de jouer le jeu du consensus écologiste.

Il y a quelques semaines Donald Trump, en tournée en Europe, brisait un premier consensus savamment orchestré parmi les milliardaires coalisés. Le Président américain a répudié l’accord sur le climat manigancé à Paris (COP 21) par des dizaines de polichinelles politiques avides de sanctionner de taxes et d’impôts-écolos les contribuables « irresponsables », « coupables » du réchauffement planétaire (1). Par son geste fortement médiatisé, l’homme le plus « people » de la planète arrachait le masque à la péripatéticienne « réchauffement climatique » et exposait l’arnaque des surtaxes impopulaires destinées aux multinationales milliardaires. Pourquoi cet homme richissime a-t-il refusé de jouer le grand jeu écologique comme les autres saltimbanques politiques qui bénéficient du soutien de la go-gauche écosocialiste ?

Deuxième refus de jouer le jeu du consensus des bienpensants .

Et voici que Trump récidive. Suite aux incidents de Charlottesville (Virginie), le consensus se forgea instantanément parmi les médias à la solde et les sous-fifres parlementaires. À l’unisson, les polichinelles politiques du monde entier, n’ayant reçu aucun entrainement conséquent, entonnèrent spontanément le cantique antifasciste murmuré par la go-gauche éclectique. Même le milliardaire Carl Icahn, magnat de la finance sur Wall Street, les familles Bush et Clinton, des criminels de guerre avérés, racistes antiarabes forcenés, suppôt du sionisme raciste, ont entonné le refrain antifasciste appris à l’occasion de la Seconde Guerre mondiale où le grand capital international immola 50 millions d’individus afin de déterminer quelle faction aurait l’hégémonie sur l’économie mondiale. Quelques commentateurs perspicaces s’étonnent que ces rapaces politiques, qui soutiennent les hordes fascistes-djihadistes à l’étranger, s’offusquent de les retrouver sur leur parterre aux USA (2).

Et voilà que Donald Trump se rebiffe et refuse de jouer le jeu des partisans de Churchill, de Gaulle, Staline et Roosevelt. Ne comprend-il pas que la crise économique s’amplifiant une nouvelle guerre sera nécessaire; où il faudra former des bataillons d’ouvriers ouvriers comme chairs à canon pour les nouvelles tranchées virtuelles de la guerre nucléaire; qu’il faudra au préalable enfumer la population, désigner et stigmatiser un ennemi abhorré; puis qu’il faudra motiver les troupes de gauche comme de droite et les amener à s’entretuer dans un grand holocauste guerrier mondialiser et atomiser ?

Les boucs émissaires de gauche comme de droite.

Pour assurer ce scénario alambiqué, il est requis de désigner de vilains boucs émissaires à la foule en colère (en colère pour des motifs étrangers à l’affaire, mais qu’importe); de provoquer ces boucs émissaires en déboulonnant soudainement de vieilles statues rouillées datant de la guerre des Confédérés. Puis, d’attaquer ces boucs émissaires manifestant leur hargne contre ce futile méfait public (déboulonner une statue oubliée). Enfin, quelques groupuscules de petits bourgeois gauchisants, sponsorisés, viendront accréditer l’opération, envenimer l’action, exacerber l’animosité, et afficher leur adhésion aux « valeurs » démocratiques partagées par les milliardaires de Wall Street (3), les sénateurs, les représentants au Congrès, leurs médias menteurs, les familles Bush et Clinton, et tous les autres de la Sainte-Alliance « progressiste » mondiale (sic).

L’arnaque de Charlottesville.

À l’évidence, on s’attendait à ce que le chef de la Maison-Blanche joue le jeu de l’homme outré qui dénonce les boucs émissaires fascistes d’oser protester contre ce fait divers (abattre une statue dans un parc). Assurément, le motif de la rixe n’a aucune importance, c’est la campagne d’intoxication qui suit qui importe dans la mesure où chacun joue le jeu consensuel. Si le Président des États-Unis refuse de jouer le jeu alors c’est tant mieux, ses ennemis le déboulonneront lui aussi par la même occasion. C’est ici que se situe l’arnaque de Charlottesville. D’un côté ou de l’autre, la marionnette Trump est piégée.

Le mystère Donald Trump.

Un mystère subsiste cependant. Pourquoi le milliardaire Donald Trump s’obstine-t-il à refuser de jouer ce jeu de propagande ? L’explication électoraliste ne satisfait pas. Les suprémacistes et le KKK ne représentent pas une dote électorale significative. De plus, les élections n’auront lieu que dans trois ans et le clan des milliardaires démocrates, bénéficiant du soutien indéfectible de la go-gauche réformiste et LGBT américaine, ne se fera pas duper pour une deuxième tournée. Le sort du cowboy de New York est scellé, s’il se rend jusqu’à la prochaine convention de son parti. Alors, pourquoi cet homme d’affaires refuse-t-il de jouer le jeu du consensus pour la guerre ?... À moins que le pugilat ait son propre agenda ?!...

La classe prolétarienne américaine.

La classe prolétarienne américaine, qui a entrepris sa guerre de classe pour sa survie, n’a que faire des futiles malversations de ces poltrons de gauche comme de droite. Elle ne partage pas les « valeurs » de ces milliardaires menteurs ni de leurs polichinelles de la terreur. La classe prolétarienne américaine a déjà signifié son refus du consensus bourgeois de gauche comme de droite et a refusé de participer aux mascarades électorales médiatisées (4). La classe n’a pas voté, ni pour Trump ni pour aucun autre polichinelle abhorré. Le salariat exploité ne se laisse pas distraire par la gauche manipulée et continue de concentrer ses efforts de lutte contre le capital désemparé (5).

Notes

(1)http://www.les7duquebec.com/7-au-front/trump-ne-se-trompe-pas-en-repudiant-lescroquerie-de-paris/
(2)http://www.les7duquebec.com/actualites-des-7/charlottesville-ce-que-vous-souhaitez-aux-autres-vous-vous-le-souhaitez-a-vous-meme/
(3)http://www.msn.com/fr-ca/actualites/monde/apr%C3%A8s-le-drame-de-charlottesville-donald-trump-l%C3%A2ch%C3%A9-par-wall-street/ar-AAqs0B2?li=AAgh0dy&ocid=mailsignout
(4)http://www.les7duquebec.com/7-au-front/lassermentation-controversee-de-donald-trump/
(5)http://www.les7duquebec.com/7-au-front/les-milliardaires-empochent-et-les-proletaires-decrochent-la-crise-economique-perdure/
Xuan
   Posté le 12-01-2018 à 20:44:51   

"pays de merde"


Cette phrase de Trump a déclenché une réprobation et une indignation internationale.

Jeune Afrique titre :

"l’Union africaine condamne les propos de Trump, le Botswana convoque l’ambassadeur"

"Pourquoi est-ce que toutes ces personnes issues de pays de merde viennent ici ?" , a demandé le président Trump lors des discussions jeudi, selon le Washington Post, qui cite plusieurs sources anonymes.
Selon elles, M. Trump faisait référence à des pays d'Afrique ainsi qu'à Haïti et au Salvador, expliquant que les Etats-Unis devraient plutôt accueillir des ressortissants de la Norvège.

Le gouvernement haïtien a dénoncé des propos "odieux et abjects" qui, s'ils étaient avérés, seraient à tous égards "inacceptables car ils reflèteraient une vision simpliste et raciste" .

Trump a essayé de se raccrocher aux branches :

Il a démenti vendredi avoir décrit ces pays comme des «pays de merde». "Le langage que j'ai utilisé lors de la réunion du DACA était dur, mais ce n'était pas les mots utilisés utilisée, ce qui était vraiment difficile, c'était une affirmation extravagante - un grand revers pour DACA!"

« Le langage que j’ai utilisé lors de la réunion DACA était dur mais ce n’est pas le langage utilisé » , écrit-il dans un premier tweet. « Je n’ai jamais dit quelque chose d’insultant sur les Haïtiens outre le fait que, et c’est une évidence, Haïti était un pays très pauvre et en difficulté. Je n’ai jamais dit ‘virez-les’. Inventé par les démocrates. J’ai une relation merveilleuse avec les Haïtiens » , a-t-il précisé dans le deuxième.

Quelques minutes plus tard, le sénateur démocrate Dick Durbin, présent lors de la réunion, assurait pourtant que le président avait bien utilisé "plusieurs fois" l'expression injurieuse.
Le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés a déploré des propos " choquants et honteux". "Désolé, mais il n'y a pas d'autre mot que +racistes+" , a déclaré à Genève son porte-parole Rupert Colville.

L'ancien vice-président démocrate Joe Biden a lui aussi donné de la voix. "Ce n'est comme cela qu'un président devrait parler et se comporter. Mais surtout, ce n'est pas comme cela qu'un président devrait penser. Nous valons mieux que cela"

"Les mots utilisés par le président tels qu'ils ont été m'ont été rapportés directement par ceux qui ont participé à la rencontre n'étaient pas +durs+, ils étaient abjects et répugnants" , a ajouté en écho le sénateur républicain Jeff Flake, un conservateur opposé à Donald Trump.

Sollicitée jeudi soir sur ces propos, la Maison Blanche n'avait pas contesté ou démenti, se bornant à souligner que M. Trump se battrait "toujours pour le peuple américain" .

Global Times du
13/01/2018 à ce sujet :

Les divisions américaines menacent le leaderschip US

...Il convient de noter que les remarques de Trump ont été faites à l'origine lors d'une réunion à huis clos à la Maison Blanche et ont ensuite été divulguées au public. Les fuites continues de la Maison Blanche indiquent un manque d'unité politique minimale au plus haut niveau politique. La volonté de se bousculer entre les différentes factions politiques a prévalu sur les «intérêts nationaux américains».

La société américaine a besoin d'immigrants et la prospérité du monde occidental ne peut être réalisée sans la contribution des populations des pays en développement. C'est un fait indiscutable. Ceci conduit au consensus moral et légal sur l'interdiction de la discrimination raciale aux Etats-Unis et dans d'autres pays occidentaux. Mais le consensus est maintenant mis au défi par la montée du populisme des Américains blancs.

Les immigrants des États-Unis issus des pays pauvres vont réagir. Haïti et El Salvador ont déposé des protestations. Le mécontentement des autres pays d'Amérique latine et d'Afrique peut également persister. Mais ces réactions peuvent ne pas avoir un grand impact sur la politique américaine.

La plus grande incertitude vient des États-Unis. Si les reportages des médias sur les remarques de Trump s'avèrent être vrais, sa grave erreur a été prise en flagrant délit. Il peut difficilement défendre et justifier ses propos. Trump a nié avoir fait ces commentaires et l'opinion publique aux États-Unis pourrait se concentrer sur la question de savoir si son déni est vrai. Ses ennemis politiques ne le laisseront peut-être pas facilement tomber.

Les États-Unis sont confrontés à des défis d'un monde radicalement changeant. De nombreux avantages que les États-Unis avaient acquis au cours de son apogée ont diminué. C'est toujours un pays avancé, mais sa capacité à diriger le monde est en difficulté. La société américaine dans son ensemble est agitée et influencée par des considérations de gains et de pertes. Les actions et le langage du président américain sortant sont très différents de ses prédécesseurs. La société américaine est divisée quant à la façon de définir les changements à la Maison Blanche. Il est difficile de conclure si une telle fracture est une crise de croissance normale ou une rupture mortelle. Attendons voir.



Edité le 12-01-2018 à 20:57:44 par Xuan


Xuan
   Posté le 15-01-2018 à 23:11:27   

USA la misère : divisions persistantes du bipartisme


Contrairement au système à parti unique instauré en France, les divisions au sein de la bourgeoisie US provoquent des paralysies de l'Etat :

Les États-Unis en plein "shutdown" : les services fédéraux contraints de fermer


Edité le 20-01-2018 à 09:13:44 par Xuan