Sujet : ELECTIONS EUROPEENNES | | | |  Posté le 03-06-2009 à 20:47:51
| A part les révisos, les ouvriers se foutent un peu des élections européennes en effet.
A tel point que Besancenot a commencé à perdre le bénéfice de son pèlerinage sur le chemin des usines en lutte dès qu'il s’est aligné dans les starting blocks des européennes.
On ne peut que mettre en parallèle le sabotage par la direction de la CGT de toutes les actions de classe depuis le début de l'année, et l'appel de B. Thibault à voter :
« Il existe un risque pour les salariés à l’occasion de ces élections. C’est que le contexte de défiance à l’égard des institutions européennes, notamment par l’absence de la dimension sociale, les pousse à ne pas participer au scrutin, alors qu’il existe un fort mécontentement social et des aspirations à d’autres choix politiques. Ce qui émane de l’Europe n’est pas majoritairement perçu comme un progrès, mais comme une arme qui déréglemente. A partir de ce constat, le risque d’un désintérêt de ces élections est réel.
Ce serait une grave erreur dans la mesure où dans le fonctionnement des institutions européennes, le parlement est l’instance qui a le pouvoir de décision et d’où émanent le plus de législations qui ont un impact sur nos vies quotidiennes ».
Le même Thibault se battait, il y a quatre ans, pour que la CGT appelle « à l’abstention » lors du référendum du 29 mai 2005, et cela, au nom de « l’apolitisme » et de la « neutralité » de l’organisation syndicale.
Il ne fallait pas, pour lui, que la CGT se prononce pour le « NON » au projet de constitution. Il s’est heurté, alors, à la majorité du CCN.
Pour le 7 juin 2009, la position de la CGT, approuvée par la CE confédérale et le CCN, est calquée sur la ligne réformiste de la CES.
L'orientation de collaboration de classe des dirigeants CGT, contre la volonté des militants de base, s'est traduite en particulier dans les attaques crapuleuses contre l'union locale de Douai.
https://humaniterouge.alloforum.com/coup-force-contre-union-locale-douai-t2781-1.html
Mais cela ne nous dispense pas de dire un mot sur l'Union Européenne.
La campagne pour les européennes avait démarré sur les chapeaux de roue, avec un clip publicitaire rappelant opportunément aux électeurs la déculottée du référendum, assorti d’une inénarrable pantalonnade de la tête de liste Rachida Dati.
L’un comme l’autre sont passés rapidement à la trappe, sans effacer l’impression que la bourgeoisie elle-même s’en tamponne un peu, sachant que les jeux sont faits et que les enjeux sont bien ailleurs.
Les manifestations des producteurs de lait contre Lactalis en disent d’ailleurs long sur le rôle du Parlement européen.
Lactalis est le n° 1 européen du lait et le n° 2 mondial du lait derrière Nestlé. C’est aussi le n° 2 mondial du fromage.
Inutile de pérorer sur le rôle des « technocrates » et « bureaucrates » de Bruxelles pour deviner qui prend les décisions concernant le marché du lait dans la PAC.
Inutile non plus de partir en guerre contre le diktat des anglo-saxons ou des allemands, ou la "pression de la Commission européenne" sur "notre gouvernement", alors que ce sont les capitalistes français industriels, commerciaux et financiers qui se partagent les profits sur le dos des paysans et volent les consommateurs .
Contrairement aux allégations du PRCF, l’Europe « supranationale » n’est pas le dernier hégémonisme menaçant la Nation française, mais un équipage de 27 brigands, certains en pédalo armés d’un lance-pierre et d’autres dans le porte-avions.
Bien entendu l’alliance de l’Europe et des USA contre leurs propres peuples et contre le Tiers Monde ne ressemble à rien d’autre qu’à l’amitié de trente ans de Chirac et de Sarkozy, et rien n'illustre mieux les ambitions de l'impérialisme français et européen que les rodomontades de Peugeot au lendemain de la faillite de General Motors.
Edité le 03-06-2009 à 23:23:37 par Xuan
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| | Posté le 07-06-2009 à 23:52:50
| Une abstention record : c'est le premier point commun dans tous les états membres du scrutin européen du 7 juin, et qui confirme parfaitement ce que nous pouvions déjà ressentir sur nos lieux de travail.
Ce résultat traduit la profonde hostilité du peuple envers une institution qui l’opprime et qui a foulé aux pieds l’expression « démocratique » du référendum sur sa Constitution.
Les partis bourgeois de droite sont de loin les plus nombreux à Strasbourg et à Bruxelles.
Ceci ne change fondamentalement rien au fait que le Parlement européen n’a pas d’autre objectif que d’entériner les desiderata des monopoles européens.
Ce résultat confirme en France la division des partis de « gauche », leur absence de programme politique fondamentalement différent de celui de la droite, et la défiance des masses populaires envers eux : réformistes, révisionnistes mais aussi pseudo « révolutionnaires », engagés dans cette course grotesque à l’échalote.
Enfin, malgré la crise économique, le chauvinisme du Front National et consorts ne rencontre plus l’adhésion populaire et son nationalisme étroit va aujourd’hui à l’encontre des besoins des monopoles capitalistes. |
| | Posté le 08-06-2009 à 23:44:03
| Le succès du groupe écologiste consacre son ancrage à droite
Contrairement aux bavardages de la presse bourgeoise, le rassemblement disparate écologiste ne fait nullement partie du camp « de gauche », pas plus que le PS ou le MODEM.
Acquis au parlementarisme bourgeois et rompu aux alliances de circonstance, le parti des verts se propose désormais de diriger une improbable alliance verts/PS/MODEM.
Il n’est pas certain que les partenaires pressentis souhaitent participer au jeu de la chaise musicale et continuer à se faire plumer par un escroc anarcho-bourgeois habile à flatter les velléités de révolte, les scrupules « humanitaires » et l’anticommunisme viscéral des bobos, tout en rassurant les sociaux-démocrates et les centristes. Mais ils n’en ont peut-être plus le choix. |
| | Posté le 17-06-2009 à 12:38:08
| Xuan a écrit :
On ne peut que mettre en parallèle le sabotage par la direction de la CGT de toutes les actions de classe depuis le début de l'année, et l'appel de B. Thibault à voter ...
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Ces courts instants de vérité montrent le travail politique des directions syndicales en faveur de la sociale démocratie ...
Xuan a écrit :
L’un comme l’autre sont passés rapidement à la trappe, sans effacer l’impression que la bourgeoisie elle-même s’en tamponne un peu, sachant que les jeux sont faits et que les enjeux sont bien ailleurs.
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C'est sûr que pour l'instant cela reste l'affaire des politiques gestionnaire du capitalisme mais la grande bourgeoisie doit être relativement inquiète à l'heure présente de la défiance des travailleurs qui s'expriment dans l'abstention et y compris de la petite bourgeoisie salariale qui se radicalise dans le propos. Les mots "capitalisme", "libéralisme", "protectionnisme" et une certaine forme de critique des "abus" ne sont plus tabous alors qu'il a encore quelques mois (2 ans pas plus) ces mots étaient sorti du vocabulaire de tout les commentateurs politiques. Surtout dans les années 80 et 90, le gars qui disait "capitalisme" était pris d'entré pour un intellectuel gauchiste ultra-sectaire dans les médias et les grandes messes publiques du PS, du PC ou des verts ... Ceci dit, il ne faut pas se voiler la face, la critique petite bourgeoise est encore bien timoré. Dans Home , on entend une fois " notre mode de production et de consommation " ce qui est une phrase bien longue pour dire le mot interdit "capitalisme". N. Hulot réussi le même challenge dimanche au journal france 2 :" notre mode de production et de consommation " mais pas une seul fois "capitalisme", c'est le journaleux qui ose l'employer pour parler de sa "moralisation" ce qui est la grande soupe sur la laquelle tout le monde s'accordent de droite à gauche, le débat étant centré sur les modalités de mise en oeuvre ...
Xuan a écrit :
Contrairement aux allégations du PRCF, l’Europe « supranationale » n’est pas le dernier hégémonisme menaçant la Nation française, mais un équipage de 27 brigands, certains en pédalo armés d’un lance-pierre et d’autres dans le porte-avions.
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Bien d'accord ... |
| | Posté le 17-06-2009 à 20:37:36
| Tandis que les medias zooment sur les perdants qui comptent leurs miettes, il y a un mot qu'on ne veut plus proncer depuis ces élections :
ABSTENTION
Comme disait l'empereur Hiro Hito du Japon le 14 août 1945 :
"Le cours de la guerre a évolué d'une manière qui n'est pas nécessairement à l'avantage du Japon…"
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| | Posté le 19-06-2009 à 18:49:59
| Tu m'étonnes. En même temps, rappeler qu'électoralement on représente que soi-même n'est pas très agréable 
Le pire c'est qu'on ne compte que l'abstention mais le rapport électeur/personne en age d'être inscrite sur les liste n'est guerre reluisant. Il faut que je retrouve les chiffres mais c'est très parlant aussi. |
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