Sujet : La direction du pcf prépare la scission | | | | Posté le 27-06-2017 à 20:29:52
| S agit il d un virage social démocrate? |
| | Posté le 30-06-2017 à 23:16:22
| Le virage social-démocrate avait commencé avec le révisionnisme moderne : le pcf était resté officiellement communiste mais sa ligne révisait le marxisme-léninisme exactement comme l'avait fait la social-démocratie avant lui. Certains camarades considèrent que la ligne social-démocrate a commencé après la chute de l'URSS. En fait ceci a obligé les dirigeants du pcf a renoncer au style sectaire, à accepter la critique, etc. En fait le caractère plus ou moins libéral, ouvert, démocrate du parti révisionniste est purement circonstanciel. D'autre part le départ des ouvriers et leur remplacement par des catégories intermédiaires avait aussi infléchi le style de ce parti. Maintenant il s'agit de l'abandon déclaré non plus des principes marxistes-léninistes mais de l'enveloppe extérieure, du nom "communiste", ce qui signifie gommer son passé et les convictions de ses militants restés fidèles au marxisme-léninisme. |
| | Posté le 27-08-2017 à 22:43:50
| « Séminaire » du CN du PCF du 25/08/17 : une étape pour préparer un congrès extraordinairement antidémocratique, d’esquive et de poursuite de la stratégie de destruction du Parti. Source : "vive le parti communiste français" Emmanuel Dang Tran, 25 août 2017 Pierre Laurent à l'Université d'été du PS 2014: déjà se "réinventer"! La direction du PCF invite aujourd’hui, 25 août 2017, avant l’ouverture de « l’université d’été » à Angers, les membres du Conseil national à un « séminaire ». Celui-ci est censé préparer l’organisation du congrès prétendument « extraordinaire » de 2018. La direction a fourni et diffusé assez largement un projet de « document de consultation des communistes » que discuteront les membres présents à cette réunion, qui n’est pas une session du CN. Je reproduis ce texte ci-dessous, sur lequel je réagis. La version finale sera diffusée par la direction. Aucune modification fondamentale n’est à attendre a priori. [ Le texte a suscité un important scepticisme parmi les intervenants et va être profondément retravaillé dans les jours qui viennent, sans que le principe du questionnaire-sondage soit remis en cause. NdA ] Il sera hors de question pour moi de chercher à amender une démarche que je considère être une véritable insulte faite aux communistes. La méthode de consultation proposée pour préparer l’ordre du jour du congrès est celle du questionnaire « QCM », façon sondage d’opinion, avec un guidage et des « choix multiples » prédéfinis. Un questionnaire anonyme de surcroît ! Chacun sait que le commanditaire d’un sondage public choisit et oriente les questions et les réponses. C’est également le même qui retraitera les réponses ! Quel camarade pourra tomber dans l’illusion d’avoir participé à quelque chose avec une telle caricature de consultation? Visiblement, Pierre Laurent, et la plupart des directions du PCF veulent pouvoir parler au nom de majorités silencieuses, anonymes, qui n’existent pas, pour échapper ensuite aux vraies questions. La « consultation » suit les annonces de Pierre Laurent dans son discours-fleuve du CN des 23 et 24 juin. Elle vise clairement à exonérer, au maximum, la direction sortante, malgré son nouvel échec historique, de ce qu’il reste de débat démocratique organisé dans le Parti, tel que les statuts le prévoient quant à la préparation des congrès. C’est le seul point sur lequel le congrès prévu a quelque chose « d’extraordinaire ». Avec le questionnaire, le seul choix sur lequel les communistes sont invités à trancher, anonymement, c’est la date de tenue du congrès, entre juin ou octobre 2018. Là encore, il ne s’agit que d’avancer de 7 ou de 12 mois le congrès normal, le temps de faire digérer le désaveu de la période électorale 2017 . Il s’agit aussi – le texte les mentionne – d’éviter la coïncidence entre le congrès et la préparation des élections européennes de 2019. La critique évidente, à ce moment, ne manquerait pas de monter face aux positions euroconstructives adoptées par la direction du PCF et le PGE ou par Tsipras. Pour trouver les bonnes réponses, déjà induites par le QCM lui-même, il n’y a qu’à reprendre le discours de juin de Pierre Laurent. Il faut continuer à « réinventer le Parti », pousser plus loin les transformations du Parti etc. continuer sur la même voie. Maintenant que le « Front de gauche » est enterré, on peut ouvrir une discussion sur ce sujet (en 2008, il a été imposé en marge du 34ème congrès et sans consultation). Mais, pour la direction, une – petite – place dans la recomposition de la gauche social-démocrate, traditionnelle ou populiste, reste l’objectif. Les regroupements pour les élections et la présence à tout prix dans les institutions restent, plus que jamais, la priorité. Deux débats de diversion, déjà repérables dans le discours de P. Laurent, sont confirmés dans l’orientation du questionnaire. Une discussion largement à vide s’annonce sur les « classes populaires » (expression antimarxiste, les classes se définissant par une position dans la production et la création de plus-value) mais excluant tout retour au Parti de classe. Une discussion sur les identifiants du Parti, que l’on maintiendra officiellement, – le changement de nom n’est plus évoqué – vise à tranquilliser les adhérents, comme la reprise gratuite du mot « révolutionnaire », alors qu’on ne cesse de les vider de leur contenu et de les délaisser. Ce séminaire et ce questionnaire préparent l’orientation de l’assemblée des animateurs de section du 14 octobre [ peut-être reportée au 18 novembre ] dont les directions vont s’efforcer de verrouiller la participation. Celle-ci n’est pas davantage habilitée à contourner les statuts et la préparation des congrès. La gravité de la situation du Parti exige un vrai congrès, non un congrès bâclé comme les 36 et 37èmes, et encore moins un congrès via enquête d’opinion ! Les communistes doivent pouvoir disposer et discuter d’un texte national commun posant un rapport d’activité de la direction sortante, un bilan des positionnements suivis depuis plusieurs congrès. Et ce au plus tôt. Ils doivent pouvoir ébattre et se prononcer sur les questions stratégiques de fond et les plus immédiates : réorientation de l’UE ou rupture avec l’UE, combinaisons avec des organisations de « gauche » ou rassemblement à partir des luttes, modulation des aides aux entreprises ou rupture avec la politique au service du capital etc. Après la méthode Coué infligée lors du dernier CN de juin, cette nouvelle étape marque la volonté de la direction du Parti de passer en force – fût-ce sur le mode dilatoire et soporifique – d’esquiver les débats, de poursuivre jusqu’au bout la ligne de « mutation/transformation/liquidation ». Pour le Parti et ce qu’il doit porter dans la lutte des classes, malgré la marginalisation et le discrédit, mais au vu de ce que continue à représenter notre Parti, les camarades ne doivent ni se décourager et s’éloigner, ni se résoudre encore à un faux « moindre mal » et une fausse unité de ce qui reste. Je fais partie de ceux qui considèrent, encore davantage aujourd’hui, que Pierre Laurent et la direction exécutive ne sont pas à même d’organiser le congrès et qu’ils devraient démissionner (APPEL A SIGNER EN LIEN). D’accord ou non, tous les communistes doivent se réunir dans l’exigence du respect de statut, avec proposition de résolution d’un CN assumant ses responsabilités, textes alternatifs et vote(s) et avec le temps, l’impulsion et l’impartialité nécessaires à l’échange. Ce n’est pas l’état d’esprit de l’équipe dirigeante. C’est aux communistes de l’imposer, d’engager eux-mêmes le processus de reconstruction du Parti de classe en donnant la priorité au rassemblement dans les luttes. |
| | | | Posté le 23-11-2017 à 09:06:42
| Un article intéressant de Danielle Bleitrach sur l'historique de la ligne révisionniste dans le PCF, tel qu'elle le conçoit, alors qu'elle se trouvait elle-même à sa direction, en compagnie de G. Marchais. Source réseau faire vivre La réponse de Bernard Sarton montre le degré de confusion idéologique dans ce parti puisqu'il critique Mélenchon mais soutient la 6e république.
___________________ Mon interprétation de ce qui se passe dans le PCF Mercredi 22 novembre 2017, par Danielle Bleitrach, popularité : 100% Je réponds à un camarade qui est un lecteur assidu de mon blog et avec qui je partage beaucoup de choses. Il intervient sur le texte de l’ami Polonaise découvrant l’anti soviétisme des cadres du PCF à l’occasion de sa première réunion. je crois mon cher Franck que nous ne voulons pas voir ce qu’est devenu le PCF, cette rencontre qui n’a rien d’anecdotique entre une nouvelle adhérente polonaise et le Parti d’aujourd’hui nous confronte à une réalité politique dont nous avons du mal à maîtriser les tenants et les aboutissants, même nous qui avons vécu pas mal d’événements. Cela dit tout mon travail intellectuel, les livres que j’écris tentent d’élucider cette relation entre le passé et l’actualité et je crois que la relation est complexe. Si l’on prend non pas la célébration de la Révolution d’octobre, les origines historiques du PCF et ce qu’il devient, mais un autre cas emprunté à l’actualité qui est le séparatisme catalan, la répression et la réalité de l’Etat espagnol, on est aussi confronté à une articulation complexe qui est intéressante y compris sur la question qui nous occupe. En 1978, il y a eu après la mort de Franco un compromis qui a de fait accepté la transition telle que l’avait envisage Franco lui même et surtout les Etats-Unis, le capital international et le capital espagnol issu du franquisme. On a installé la monarchie, le poulain de Franco, Juan Carlos, avec une amnistie pour tout le monde sauf pour les résistants basques et surtout pas de reconnaissance des victimes du franquisme. Le symbole en a été le catafalque de franco dans la vallée des morts tandis que les républicains, les communistes restaient enterrés dans les fossés. Celui qui signe cet acte indigne c’est non seulement le parti socialiste mais le parti communiste avec son chef Santiago Carillo. Il le fait dans le cadre d’une idéologie appelée l’Eurocommunisme et qui est basé sur un autre compromis, celui de la rupture avec l’URSS et la construction d’une social démocratie qui signe un pacte avec les Etats-Unis. C’est ce qu’a imposé Mitterrand en France en calmant les Etats Unis en leur expliquant à quel point la seule manière d’en finir avec la puissance des communistes c’est de les annexer à une gouvernement qui va mener le néolibéralisme, l’internationalisation des monopoles financiers, la nouvelle phase triomphante du capitalisme en liaison avec une UE qui porte cette politique. L’Eurocommunisme, c’est un triple mouvement 1) L’Italie avec Berlinguer qui poursuit sur la lignée initié par Palmiro Togliatti, c’est-à-dire quelque chose de né avec la fin du Komintern qui est la voie nationale au communisme (on retrouve la même idée chez Thorez avec le discours de Londres). Parce qu’il y a eu l’expérience soviétique, parce que l’URSS est forte, les pays peuvent trouver leur voie à partir de la situation ainsi crée et aussi leur traditions nationales. Le parti communiste italien a connu un essor extraordinaire, une véritable hégémonie en adoptant cette ligne mais il se heurte à un blocage pour accéder au pouvoir. Le Vatican et la démocratie chrétienne, la mafia, le capital et les Etats-Unis, le tout uni par divers liens historiques tentent d’empêcher l’accès au pouvoir. L’Eurocommunisme italien avec Berlinguer va innover. Comme Kanapa en France Berlinguer est convaincu que « la parabole née de la Révolution d’octobre est terminée » (un des signes est l’absence de démocratie, mais surtout la querelle sino-soviétique et la stagnation économique). En fait on peut résumer tout cela en disant que la crise du capitalisme, celle qui se traduit par la fin des solutions keynesiennes, et l’apparition du néolibéralisme a ses propres effets non seulement sur le Tiers monde mais sur le socialisme réel de surcroit divisé par la querelle sinosoviétique. Personne ne nie tous ces phénomènes, même Fidel Castro à Cuba met en place en 1983 la politique de rectification. Mais ce qui est recherché d’une issue et qui va déboucher ultérieurement en Chine sur une sorte de NEP, va être pris dans une contrerévolution néolibérale dans laquelle l’Eurocommunisme va être utilisée pour en finir avec les partis communistes européens, le passage à une social démocratie dont on voit ce qu’elle est devenue dans le cadre européen privilégié. 2) L’Espagne, nous venons de le voir c’est là où la braderie du communisme sera poussé le plus loin, il ne s’agit pas comme en Italie d’un compromis avec la démocratie chrétienne, mais bien d’une acceptation du fascisme et de la monarchie comme base d’une unité nationale qui spolie les Républicains, les communistes et laisse en place le franquisme. la grande victoire c’est une monarchie présentée comme une démocratie et le « enrichissez-vous »devenu le mot d’ordre de la spéculation immobilière entre autres. 3) La France, c’est le plus mal dépatouillé avec les « Révélations du rapport Khrouchtchev, les guerres coloniales » et sa propre social démocratie. Elle s’est jetée dans une union à n’importe quel prix depuis Guy Mollet envoyant le contingent en Algérie jusqu’à l’opération Mitterand. Et là-dessus le 22e Congrès, c’est-à-dire vingt après le choix de la politique de Togliatti. Georges Marchais flanqué de Kanapa oscille entre son refus de rompre avec le camp socialiste et sa dénonciation aux atteintes aux libertés. Le choix du programme commun, puis l’arrivée au gouvernement vont accélérer la situation en transformant peu à peu le PCF en force d’appoint. Mais c’est l’application en 1983 du plan Davignon de la désindustrialisation française sous diktat européen et le tournant de la rigueur qui va accélérer le refus de l’Eurocommunisme, voir l’antagonisme. La direction du parti est au cœur d’une bataille au sein de sa direction, parce que la majorité autour de Georges Marchais veut sortir du gouvernement, mais les ministres communistes avec à leur tête Fitterman mais aussi Rigoud, vont sur ordre de Mitterrand déstabiliser le parti. Encore aujourd’hui je vois sortir du bois des gens qui à l’époque se taisaient mais qui étaient dans le coup. C’est le discours de Rome de Rigoud qui déclenche les hostilités à l’intérieur du parti en juin 1984 en collaboration avec le PCI qui est allié à Mitterrand, comme le PCE de Santiago Carillo qui lui va encore plus loin. Quand je vois un Gérard Streiff dont Marchais n’aurait voulu à aucun prix faire une biographie qui transforme Georges Marchais en chantre de l’eurocommunisme, je vois à quel point le passé continue à travailler le présent et à quel point il est là et continue à déterminer les enjeux. Le détour par ce qui se passe en Catalogne Mais pour comprendre cela retournons à notre exemple de ce qui se passe en Catalogne. Est-ce que depuis cette époque les choses sont restées en état. Non ! Certainement pas… la Catalogne qui avec le pays basque a été un des hauts lieux de la résistance au franquisme paradoxalement a été la province espagnole qui a le plus profité du dynamisme du capitalisme franquiste, en particulier dans le domaine de la spéculation immobilière et de l’Europe. Et surtout est intervenu un phénomène essentiel la crise dite des subprimes dont on ne mesure pas à quel point elle a été une phase de transformation et d’internationalisation du capital. Le vieux capitalisme hérité de Franco a été obligé de s’ouvrir et dans une certaine mesure cela a permis une emprise moindre sur la société. Dans le même temps, la crise s’abattait sur le pays et l’Europe n’était plus l’horizon de la prospérité. C’est dans ce contexte qu’intervient à la veille d’une nouvelle crise financière, une nouvelle bulle, la volonté d’indépendance qui reflète ce qui est hérité du passé dans ses diverses strates et la volonté d’en finir avec ce qui s’est mis en place en 1978. La violence du choc entre des indépendantistes de la bourgeoisie catalane et le PPE (ses alliés du compromis) reflète une âpre lutte entre fractions du capital, mais aussi les aspirations républicaines, anti-franquistes, de ceux qui veulent en finir avec le compromis mais aussi les victimes de la crise. La seule réponse est de dénoncer la violence et d’aller vers une transformation de la constitution comme une remise en cause profonde du capitalisme prédateur et spéculateur. Bref un vrai parti communiste peut surgir y compris du blocage avéré de la solution PODEMOS. Parce que le capital, confronté à sa perte d’hégémonie en tant que capitalisme dominé par les Etats-Unis et ses alliés est en plein dans un laboratoire pour trouver des formes politiques capables d’endiguer la colère, mouvements populistes, dépassement de la droite et de la gauche, libéralisme libertaire, le fascisme est aussi un possible, toutes les tendances se conjuguent en attendant de se fixer. L’urgence d’un parti communiste imposant la paix dans la justice sociale, le socialisme, le vrai est incontournable mais il est clair que tout sera mis en œuvre pour l’empêcher. Ils n’ont pas renoncé à poursuivre Martigues et Hue, oui mais il y a le parti… Ce long détour pour comprendre ce qui se passe aujourd’hui au sein du PCF. Toujours en retard d’une étape sur les Italiens, les différents dirigeants du PCF depuis le départ et la mort de Marchais ont systématiquement voulu reproduire la stratégie eurocommuniste. Mais là ils atteignent un sommet ou ils voudraient l’atteindre. Ce moment où sous Ochetto, les dirigeants du PCI vont jusqu’au bout de leur logique. Voyant que le PS italien est complètement déconsidéré, ils débaptisent le PCI et tentent de se mettre à la place du Parti socialiste complètement mort. Aujourd’hui il y a 6 partis communistes italiens qui sont divisés sur des choix tactiques, des questions d’alliance et la social démocratie ou plutôt le parti démocrate hérité de l’ancien parti fait partie du blocage institutionnel d’un capitalisme en crise dans une Europe en crise. Avec partout et toujours des tentatives « populistes » de se mettre à sa place. La grande différence est que, quelles que soient ses métamorphoses, le parti communiste français est resté le PCF. Nos dirigeants français ont multiplié les tentatives désordonnées, ils ont détruit le parti dans la mutation, l’ont coupé de sa base ouvrière au congrès de Martigues, puis ils ont poursuivi avec le Front de gauche, ils se sont donnés à Mélenchon et maintenant ils se voient prenant la place des socialistes. Tout cela passe par la fin du parti communiste, le nom et le contenu, la perspective révolutionnaire, la stratégie en ce sens. Plus personne n’a la moindre idée de la manière dont les communistes comptent s’y prendre pour instaurer le socialisme. Même au plus haut point de l’adhésion à l’eurocommunisme à la Française, à savoir le XXII e congrès, la stratégie pour un socialisme à la française reste au centre de l’analyse politique et le rôle du parti. De ce point de vue il demeure dans la lignée des Révolutions communistes du XXe siècle. Mais à la fois à cause de l’échec de la participation gouvernementale, l’incapacité à infléchir le processus qui force à quitter le gouvernement, et l’offensive menée au sein du parti de ceux qui veulent poursuivre jusqu’à la fin du PCF, la rupture avec l’idée même de Révolution socialiste autant que la remise en cause de la base de classe, leur victoire avec Robert Hue et les successeurs, nous sommes dans un autre cas de figure. Aujourd’hui la reconfiguration de son passé fait partie de cet assassinat soft : on célèbre la révolution d’octobre à travers deux héros, Lénine et Trotski, d’ailleurs on laisse de plus en plus la propagande historique à ce courant trotskiste. On trouve Streiff pour inventer un Georges Marchais eurocommuniste… On ne craint pas trop en revanche le PC chinois qui est loin et ne se mêle pas de l’idéologie des autres et que l’on peut toujours utiliser pour valider n’importe quoi. Dans ce domaine, avec l’aide des trotskistes de plus en plus nombreux dans les instances de direction, nous avons dépassé le stade de l’opportunisme pour glisser vers le révisionnisme et même la falsification. Oui mais le problème auquel ces dirigeants dont certains étaient déjà là pour mener l’offensive contre Marchais en 1983 et d’autres sont les héritiers directs ou indirects, est l’existence d’un parti communiste qui freine des quatre fers en particulier en ce qui concerne le changement de nom. Il vieillit, mais bien des jeunes ne veulent pas renoncer à l’idée d’un parti révolutionnaire même s’il y a quelques jeunes loups aux dents longues pour qui il faut accélérer le processus entamé au Congrès de Martigues. Ils se heurtent y compris à des gens comme toi mon cher Franck qui marquent une limite à leur offensive, jusqu’à quand ? Notre véritable atout est ici comme dans les deux autres cas qu’un parti communiste paraît indispensable et qu’il n’existe rien en capacité de le remplacer y compris dans la mémoire historique, alors même que le mécontentement s’accroît . J’ai souri au récit de ce qui s’était passé le 18 novembre avec les secrétaires. Tout le monde a dit à quel point dans « les Ruches »(sic) les discussions étaient passionnantes. Le compte-rendu du questionnaire allait a contrario des projets de la direction, pas question d’en finir avec le PCF au contraire. Mieux pour la première fois depuis longtemps la préoccupation de tous n’était pas la construction des « alliances » mais bien le parti communiste, sa stratégie, son devenir. Un très grand progrès. Bien sûr telle qu’elle est, cette feuille de route peut être détournée mais il y a ces faits. Il est clair que l’on a joué la démocratie de base pour éviter la question de la critique de la stratégie menée jusqu’ici, le Congrès de Martigues, mais quand les communistes s’expriment quel que soit le peu de temps qu’on leur laisse il disent des choses importantes. Donc ce que raconte notre amie polonaise éclaire le trafic qui est mené sur nos mémoires mais aussi la résistance des communistes français. Danielle Bleitrach
________________________ Vos commentaires • #Le 22 novembre à 16:14, par SARTON Bernard En réponse à : Mon interprétation de ce qui se passe dans le PCF En effet la direction actuelle du PCF louvoie et le discours de Pierre Laurent est obligé de nommer le mot "communiste" presqu’à chaque phrase de son intervention . L’échec électoral aux législatives pèse lourdement sur les épaules de la direction . Les camarades de la RATP , hier dans l’huma, ont fait une analyse assez juste de notre stratégie électorale "perdante" . En renonçant , depuis la candidature de Jacques Duclos en 1969, à toute candidature communiste de haute stature morale et charismatique (malgré les candidatures peu fiables aux élections Présidentielles suivantes de Georges Marchais, André Lajoinie, Robert Hue, Marie-Georges Buffet) en faveur d’un socialiste centre gauche nous avons accrédité dans l’électorat populaire et ouvrier notre impuissance à promouvoir un bon Président de la République de culture communiste . Nous avions les candidats capables d’affronter la droite et les sociaux démocrates Mitterrandiens comme Bellanger hier ou Chassaigne aujourd’hui. Notre participation au gouvernement de Mauroy et de Jospin ont fini par nous discréditer et une partie de nos soutiens électoraux s’est tournée vers le FN (nous le voyons dans le Nord-Pas de calais, l’est lorrain , la région Paca et même l’île de France) ou dans l’abstention permanente . Face à ces résultats désastreux de nombreux camarades ont décroché de la vie militante et le parti ainsi s’est dévitalisé de forces vives . Avec Mélenchon nous avons renouvelé une nouvelle forme de candidature Mitterrand à notre détriment électoral . Les penseurs du PCF ont accompagné cette candidature pour la faire "avaler" aux camarades afin de plumer la volaille socialiste avec un ancien adhérent du PS que Marie-Georges Buffet a été cherché après son insuccès de 2007. Cela n’a pas empêché Hollande d’être Président et maintenant Macron élève de ce même Hollande . D’autres causes bien sûr explique notre baisse électorale (fin de l’URSS, fermetures de milliers d’usines, scrutin non proportionnel, patronat ragaillardi par la collaboration de classes). Ce vide "oppositionnel" et même révolutionnaire a été comblé petit à petit par le FN de Le Pen avec en parallèle la montée du chômage et de la pauvreté . Aujourd’hui Le Pen engrange 36% à la Présidentielle face à Macron et malgré nos efforts Mélenchon ne peut se qualifier pour le 2ème tour. Voilà où nous en sommes après les évènements de 1968, les grandes grèves de 1995, de 2008 sur la retraite ou de 2016 contre la loi El Khomri . Pour beaucoup d’entre nous qui militons depuis des dizaines d’année c’est désespérant . Les camarades qui ont contribué au programme du CNR en 1944 doivent se retourner dans leur tombe et pour ceux qui sont encore vivants c’est incompréhensible. Donc il est temps de changer de braquet stratégique avec un programme révolutionnaire qui parle au peuple exploité alors que le capitalisme est devenu en permanence chaotique et en fin de parcours historique. La 6ème république sociale et populaire doit être programmé sans tarder et co-construite avec le peuple dans toutes ses composantes, avec comme finalité la société socialiste-communiste. Remobiliser la classe ouvrière et attirer la jeunesse vers ces objectifs révolutionnaires est la nécessité d’aujourd’hui . Espérons que le Congrès Extraordinaire aboutira à une stratégie révolutionnaire gagnante après tant d’échecs depuis les années 70. Bernard SARTON , membre de la Direction du PCF d’Aubagne P.S. Pour chaque élection nous devons présenter un(e) candidat(e)(dans tous les territoires, législatives et Présidentielle et ceci dés maintenant avec des comités de citoyens partout dans les entreprises et localités . Pour la Présidentielle il faut rechercher un candidat(e) de haute valeur morale parmi les Maires ou anciens Maires les plus populaires. Pour succéder à André Chassaigne , notre candidat "effacé" par la direction en 2017, Sébastien JUMEL tient la corde . Encore faut-il le faire connaître sur le territoire national le plus vite possible. Il peut être le candidat de la 6ème République que nous allons programmé .
Edité le 23-11-2017 à 09:09:44 par Xuan |
| | Posté le 31-05-2018 à 13:31:49
| D. Bleitrach s'insurge contre la présentation d'un navet antistalinien à la fête de l'Huma, événement salué par antenne 2 : La Mort de Staline et celle de l’Humanité sur le plan du débat d’idées… 31 MAI http://histoireetsociete.wordpress.com/2018/05/31/la-mort-de-staline-et-celle-de-lhumanite-sur-le-plan-du-debat-didees/ Ce matin, les actualités matinales de France 2, font de la publicité à la fête de l’Humanité, on nous annonce que cette fête va promouvoir le cinéma. Reveillez-vous Jean Grémillon, Louis Daquin, Leon Moussinac, Georges Sadoul, et tant d’autres, le journal jadis comme vous communiste nous présente cette pantalonnade, ce navet intitulé la mort de Staline. L’Humanité, toujours plus trotskiste, interdit toute publicité à des livres sur Staline, ceux qui permettraient d’ouvrir un véritable débat sur le bilan de l’URSS qui ne se résume pas au seul stalinisme malgré ce qu’en pense Pierre Laurent, l’ineffable secrétaire du PCF pour qui l’URSS est une bonne idée mais qui a foiré à partir de Staline… Ce qui par parenthèse ne la victoire sur le nazisme et le rapports des forces qui a permis les décolonisations, nos conquêtes sociales aujourd’hui gravement remise en cause. Donc le journal l’humanité étouffe tout bilan, tout débat, mais va faire la fête autour du stupide »la mort de Staline »… Tout ça parce que les Russes n’en ont pas autorisé la diffusion en Russie, alors l’humanité se fait un devoir de surenchérir autour de ce navet… En attendant, à l’inverse de Cause commune qui a daigné faire un compte-rendu intelligent de notre livre montrant qu’il appelait au débat nécessaire, l’Humanité , ce journal jadis communiste organise la censure sur tous les travaux autour du stalinisme, interdit le débat sous prétexte d’amour de la démocratie… A vomir et bien digne d’un Patrick Le hyarec qui a organisé la promotion des bonnes œuvres de Robert Ménard contre CUba… Et quand je dis trotskiste, bien sûr il n’est même pas question des troupes qui aujourd’hui tiennent dans une cabine téléphonique avec le sieur Besancenot et autre Filoche, voir les égarés du lambertisme avec Melenchon, mais bien de la tentatve de faire ressurgir les pires obsessions de ces diviseurs professsionnels, faute d’une social démocratie elle -même en crise. le paradoxe est que je ne suis absolument pas « stalinienne », mais j’ai l’esprit critique et quand je vois les stupidités, le négationnisme historique qui est déployé pour des raisons idéologiques autour de ce personnage historique qui est mort il y a plus de 60 ans, cela me met hors de moi. Sentiment que j’éprouve dans bien des cas de manipulation historique (cela va de l’interprétation de Robespierre à l’apologie du féminisme de cette réactionnaire évaporée qu’est OLympe de Gouges, en passant par la résurrection actuelle de Proudhon). Je suis en général indignée par les falsifications historiques et peu à peu je découvre qu’elles ont toujours un sens, en finir avec l’hypothèse même de Révolution, nous infliger des « valeurs » libertaires qui en fait ont pour vocation de désarmer tout prolétariat. Le fait que la fête de l’humanité organise une séance de cinéma autour de navet,indéfendable sur le plan historique et que soient interdits non seulement notre livre mais ceux de gens très compétents sur le sujet fait partie du crétinisme ambiant, de l’autodestruction du PCF, et je ne parle pas seulement du cas Staline mais de l’abrutissement intégral qui est organisé parmi les militants y compris avec l’invraisemblable politique des trois derniers secrétaires du PCF, l’antistalinisme étant un prétexte à l’autodestruction, ce suicide qui sera un jour étudié comme un cas d’école… Danielle Bleitrach |
|
|
|