Sujet :

Décès de Guingouin

Finimore
   Posté le 01-07-2006 à 17:00:06   

Je récupère le sujet crée par Ossip au sujet de la mort de Georges Guingouin et posté le 28-10-2005 sur le FUC.

ossip a écrit :

Georges GUINGOUIN est né le 02 février 1913 à Magnac-Laval (Haute Vienne) ; son père était sous-officier de carrière, mort pour la France, le 28 août 1914 à Bapaume, et sa mère institutrice.

Après des études à l’Ecole Primaire de Bellac, il intègre l’Ecole Normale d’Instituteurs de Limoges. Appelé sous les drapeaux en 1934 comme secrétaire d’Etat-Major à la 6ème Compagnie du Train, à l’Ecole Militaire de Paris, il est ensuite nommé au poste d’instituteur à Saint Gilles les Forêts (Haute Vienne). Il sera secrétaire du rayon communiste d’Eymoutiers comprenant les cantons de l’Est de la Haute Vienne.

La guerre fera de lui un héros, et l’emmènera jusqu’à la pleine responsabilité du combat résistant. Lieutenant-Colonel honoraire, il avait pris sa retraite en 1968. Il est décédé jeudi à Troyes dans sa 93e année.

Paul Rebeyrolle qualifiait ainsi les limousins : " Ce pays est un pays d’hommes qui apprécient la liberté. Les Limousins...ont beaucoup lutté pour garder cette liberté... Je crois qu’avec eux ce n’est pas le dernier qui parle qui a raison et il me semble qu’ils ont une envie et un besoin de liberté jusque, y compris, avec un peu d’anarchie". C’est une description qui correspond bien a ce que fut Georges Guingouin.

Plus par

Finimore
   Posté le 01-07-2006 à 17:01:10   

finimore a écrit :

Voici un extrait du livre de Georges Guingouin "Quatre ans de lutte sur le sol Limousin"

.ANNEXE l

APPEL A LA LUTTE, ADRESSÉ AUX MILITANTS EN AOÛT 1940
PAR GEORGES GUINGOUIN

(Secrétaire du rayon communiste clandestin d'Eymoutiers, Haute-Vienne)

tapé par Mme Lepage, chez M. Anita,
à Excidioux de Saint-Gilles-1es-Forêts (Haute-Vienne)

Pour comprendre les événements actuels il est bon de revenir en arrière.
La guerre 1940 fait partie du 2e cycle de guerres et de révolutions produit par l'agonie du capitalisme et dont la guerre 1914-1918 fut la première étape.

LA GUERRE 1914-1918

Pendant cette guerre mondiale, comme le dit Lénine au IIe congrès de l'I.C., "on s'est battu pour un nouveau partage du monde, pour savoir lequel des pitoyables groupes des grandes puissances mondiales, le franco. anglais ou l'allemand, aurait les moyens et le droit de piller, d'opprimer, d'exploiter la terre entière ".
Les travailleurs de tous les pays furent entraînés dans cette boucherie eux qui n'avaient aucun intérêt à se battre, par la trahison des groupes socialistes d'avant guerre: ceux-ci, qui avaient pris la décision, dans leurs congrès internationaux, d'empêcher la guerre impérialiste qu'on sentait venir (incidents de frontière, Maroc), en refusant de voter les crédits de guerre en déclarant aux travailleurs qu'il fallait non lutter contre leurs frères de misère exploités comme eux mais contre leurs exploiteurs -leur bourgeoisie nationale -qui avaient pris comme mot d'ordre " transformer la guerre impérialiste en guerre civile ", trahissant leurs engagements.
Les socialistes français font " l'union sacrée ", collaborent avec le gouvernement, les socialistes anglais font de même, les Allemands les imitent à part Karl Liebknecht, qui refuse de voter les crédits et, par suite, est condamné aux travaux forcés; quant au parti socialiste russe, la partie minoritaire (les mencheviks) fait cause commune avec le tsar mais la part majoritaire (les bolcheviks), sous la direction de Lénine, décide d'appliquer les décisions des congrès socialistes et de mener le combat contre les exploiteurs du peuple russe.
Cette lutte est couronnée de succès, les travailleurs russes renverse le
tsar en février 1917 et s'emparent définitivement du pouvoir en octobre 1917.
C'était alors en pleine guerre mondiale. Le premier acte du nouveau pouvoir des travailleurs, les Soviets, fut d'annoncer qu'ils étaient prêts à mettre fin à la guerre et à inviter tous les peuples belligérants à cesser de se massacrer mutuellement, à fraterniser et à faire la paix. Mais personne ne les écouta et, comme il fallait mater les généraux contre-révolutionnaires insurgés, la paix de Brest-Litovsk fut signée avec les Allemands: " céder du terrain pour gagner du temps ", voilà ce que disait Lénine pour prouver qu'il fallait se soumettre momentanément aux conditions imposées par les brigands impérialistes allemands.

LA LUTTE ARMÉE CONTRE L'U.R.S.S.

L'impérialisme allemand vaincu en 1918 par les troupes des puissances occidentales, un adversaire beaucoup plus redoutable se dresse contre la bourgeoisie franco-anglaise. Les peuples révoltés par l'ignoble boucherie veulent imiter leurs frères soviétiques. La révolution mondiale se propage. Elle triomphe un certain temps dans les pays limitrophes de l'U.R.S.S., en Bavière et en Hongrie.
Le danger est mortel pour les pays capitalistes, aussi voit-on le président Hoover des États-Unis avouer que " pendant l'armistice, toute la politique des États-Unis consista à faire tout son possible pour empêcher l'Europe de devenir bolchevik ". Les États-Unis interviendront toujours dans les affaires européennes pour sauver la bourgeoisie du péril révolutionnaire.
Aussi non contents d'aider en armes, munitions, les généraux russes-blancs révoltés : Denikine, Koltchak, Wrangel, les États capitalistes, à l'instigation de Clemenceau, se décident-ils à renvoyer leurs propres armées sur le sol russe pour réduire les prolétaires par les armes: 14 États participent à cette lutte.
C'est ainsi que les Japonais envahissent la Sibérie, les Anglais occupent Bakou, les Français renvoient un corps expéditionnaire en Crimée et leur flotte dans la mer Noire, il n'est pas jusqu'aux Allemands qui viennent d'être battus qui collaborent avec leurs anciens adversaires contre le nouveau pouvoir soviétique: 20 000 Allemands, sous le commandement de Von der Goltz, aident le général fasciste finlandais Mannerheim à renverser le pouvoir des paysans finlandais et à instaurer sa dictature par le fer et le sang.
Mais ces troupes interventionnistes sont battues par l'héroïque Armée rouge sous la conduite des camarades Boudienny, Kirov, Vorochilov , Staline, et la bourgeoisie mondiale ne peut plus même compter sur ses propres soldats, ses propres marins qui sont prêts à suivre l'exemple que viennent de leur donner les marins français de la mer Noire qui, avec Marty, refusent de combattre le pouvoir soviétique.
On suscite encore à l'U.R.S.S. un ennemi nouveau en lançant contre elle la Pologne, mais malgré l'aide de la mission militaire française dirigée par le général Weygand, cet ennemi sera à son tour obligé d'abandonner la lutte et de signer la paix de Riga le 18 mars 1921.
Ainsi, comme le dit Lénine : " Faible, dévastée, accablée, la Russie, le pays le plus retardataire parmi les nations les plus riches et les plus puissantes qui dominent le monde, la Russie est sortie victorieuse de cette lutte."

La lutte est-elle finie? Non. On n'a pu avoir l'U.R.S.S. par les armes, on va tâcher de l'avoir par la faim, par l'asphyxie économique: le blocus.
LA LUTTE ÉCONOMIQUE CONTRE L 'U .R.S.S.
L'U.R.S.S. est mise au banc des nations, elle n'est reconnue par aucune puissance, même l'achat de l'or en U.R.S.S. est interdit dans les États capitalistes. On espère ainsi que jamais la Russie, déjà un pays arriéré économiquement, ne puisse relever les ruines entassées sur son sol par la guerre civile et les armées des interventionnistes.
~,1 Mais les travailleurs soviétiques arrivent à triompher de toutes les difficultés. Au prix de sacrifices inouïs le I.. plan quinquennal dotera le pays d'une industrie lourde puissante. Des géants industriels sont créés : c'est le Dniéprostroï, le Magnitostroï, l'Ouralmaschstroï, etc., etc. et enfin avec le 3. quinquennat 1938-1942, l'U.R.S.S. aura accompli la tâche qu'elle s'était imposée: c rattraper et dépasser les pays capitalistes les plus évolués du point de vue technique ~ .
C'est le triomphe de l'économie socialiste où les moyens de production appartiennent non à quelques individus mais aux travailleurs, où chacun reçoit selon son travail et est certain d'en avoir alors que dans les pays capitalistes éclatent crise sur crise avec leur accompagnement tragique de misère et de chômage.
Alors que les pays fascistes veulent précipiter le monde dans un nouveau carnage et font l'apologie de la guerre destructrice ( c des canons au lieu de beurre ~ -Goering), l'U.R.S.S. s'efforce, par une politique de pactes de non-agression, d'endiguer le flot montant de la guerre. Elle sera la seule qui fournira des armes au malheureux peuple espagnol en lutte pour sa liberté, lâchement privé d'armes par la France et l' Angleterre, qui lui refusent la liberté commerciale. Elle sera la seule à protester contre le monstrueux accord de Munich qui, tout en préparant la guerre future, assassina le peuple tchécoslovaque.
Alors que dans le monde à l'envers capitaliste on revient aux conditions du Moyen Age par la dictature fasciste, la constitution stalinienne, la plus démocratique du monde, assure à tous les habitants de ce monde à l'endroit qu'est l'Union des Républiques socialistes soviétiques le droit au vote égal et secret, le droit au travail, le droit à l'instruction, le droit au repos.
L 'U .R.S.S. est le drapeau sur lequel sont fixés les yeux de tous les opprimés du monde. Son existence même est un péril mortel pour tous les exploiteurs du monde entier. n est donc nécessaire pour le capitalisme mondial de tenter de nouveau de détruire par la force des armes le pouvoir soviétique que les travailleurs ont instauré sur la 6. partie du globe.
LA PRÉPARATION DE LA NOUVELLE LUTTE ARMf!E CONTRE L'U.R.S.S. : LE PLAN MILITAIRE
Pour préparer cette nouvelle guerre, il faut entourer l'U.R.S.S. c de fil barbelé ~, de lignes fortifiées, qui aideront les futures armées d'invasion. Aussi voit-on un infime petit pays, la Finlande, ne disposant d'aucunes ressources financières, mais dont la frontière a l'avantage de se trouver tout près du port de Leningrad et de la capitale de l'U .R.S.S. : Moscou, se payer le luxe d'une puissante ligne fortifiée: la ligne Mannerheim.
Où est le bailleur de fonds? Car pas plus que la Tchécoslovaquie n'a pu payer sa ligne de fortifications (20 milliards couverts par l'épargne fran- çaise), la Finlande, pays bien plus pauvre, ne peut payer un mètre de forti- fications. Cette fois-ci c'est l'or anglais qui remplit cette tâche.
Ce sont les deux qui, dans un autre pays aussi pauvre, la Roumanie, permettent de construire une formidable ligne: la ligne Carol à la frontière de l'U.R.S.S., alors qu'à la frontière hongroise, où les Roumains devraient s'attendre à être attaqués puisqu'ils avaient arraché à la Hongrie toute la Transylvanie, n'existe pas un seul mètre de béton, car pas plus que la Finlande, la Roumanie ne peut faire face aussi aux dépenses colossales que nécessite un système fortifié moderne.
Ainsi, à l'abri de la ligne Mannerheim, les avions anglais auront toute licence pour anéantir Leningrad et la capitale soviétique.
La ligne Carol permettra à l'armée roumaine de tenir le temps nécessaire pour permettre au corps expéditionnaire français de l'armée d'Orient de débarquer dans les ports roumains afin d'épauler l'armée allemande à qui est dévolu sur la frontière polono-russe le rôle d'être la troupe de choc de l'Europe entière dans la lutte engagée contre l' Armée rouge.
Mais cette lutte où vont collaborer, comme en 1920, tous les pays demande l'asservissement des peuples.
1
L' ASSERVISSEMENT DES PEUPLES !
Il faut pour conduire les peuples à la future boucherie mondiale résultant de la lutte de toute l'Europe contre le pouvoir soviétique, les réduire aupara- vant à l'esclavage. Le capitalisme financier va, avec la complicité des gouvernements bourgeois, instaurer partout sa dictature terroriste: le fascisme. L'Europe entière doit devenir fasciste.
Déjà on connaissait le fascisme noir de Mussolini en Italie. Ce sont maintenant les chemises brunes de Hitler qui, grâce à l'appui de la finance internationale (Morgan, Deterding, Schneider), finissent par s'emparer du pouvoir en Allemagne.
Puis tous les pays d'Europe sont atteints par la lèpre fasciste, la dictature devient universelle.
L'Autriche connaît la dictature de Dolfuss avant d'être donnée à l' Allemagne, la Hongrie, la Bulgnrie, la Turquie ont un régime dictatorial.
Il en est de même de la Yougoslavie avec Stoyadinovitch, de la Roumanie avec Carol, de la Grèce avec Metaxas, de la Pologne avec le clan des colonels, de la Finlande avec Mannerheim, du Portugal avec Salazar, etc., etc.
LA RÉSISTANCE DES PEUPLES
S'il est facile au capitalisme international d'instaurer son pouvoir dans une grande partie des Etats européens, par contre, il va avoir des difficultés sérieuses avec deux grands peuples: le peuple français et le peuple espagnol, qui ne sont pas décidés à se laisser asservir.
En Espagne, le pantin Alphonse XIII est obligé de s'enfuir : la République est instaurée à la place de la royauté. Elle tombe sous la coupe des gros propriétaires terriens mais les mineurs des Asturies se soulèvent. Leur révolte est écrasée par la Légion étrangère
après un abominable massacre. Leur sacrifice n'aura pas été vain. Le peuple espagnol appelé aux urnes donne la victoire aux antifascistes: c'est la victoire du Front populaire espagnol. Les travailleurs d'Espagne peuvent espérer aller vers un avenir meilleur.
En France, les 200 familles vont tenter aussi de museler le peuple des travailleurs. Ces capitalistes, qui n'hésitent pas à employer l'assassinat pour supprimer Jaurès en 1914, montent une odieuse provocation avec leurs hommes de paille Tardieu-Laval, alors au gouvernement, aidés par le préfet fasciste Chiappe pour tenter de supprimer les meilleurs défenseurs du peuple : le parti communiste.
C'est en 1932, l'attentat Gorguloff, qui coûtera la vie au malheureux président de la République Doumer. On espère rejeter la responsabilité sur les communistes de la même façon que Hitler opéra en faisant incendier le Reichstag. Mais la provocation fait long feu.
C'est l'époque des raids des ligues fascistes, Croix de Feu, francistes, camelote royale, qui s'apprêtent à s'emparer du pouvoir. L'assaut est finalement lancé le 6 février 1934. Le gouvernement complice de Daladier démissionne pour céder la place au gouvernement Doumergue dans le but essentiel de donner une nouvelle " Constitution ~ pour instaurer le fascisme. L'attaque avait réussi.
Mais la réplique a lieu dès le 9 février, à l'appel du parti communiste, et le 12 février les travailleurs, sentant le danger, s'unissent et dans de puissantes démonstrations montrent leur force.
Comprenant enfin que l'union fait la force, les travailleurs côte à côte sont prêts à lutter. Le Front populaire antifasciste est constitué, l'avance du fascisme est contenue, la vague fasciste doit reculer.
Ainsi le gouvernement Doumergue doit abandonner sa tentative de
réviser la Constitution et démissionner en novembre 1934. Le gouvernement Flandin tombe aussi et les exploiteurs n'ont plus qu'à reporter leurs espoirs sur le rusé aventurier Laval afin qu'il serve d'écran pour de nouvelles tentatives fascistes.
LA LUTTE ENTRE LE FASCISME ET LES PEUPLES
Pendant ce temps, dans le monde entier, la lutte devenait de plus en
plus aiguë et prenait sa forme ouverte: la guerre. , C'est le fascisme japonais qui se jette sur le peuple chinois.
C'est le fascisme italien qui, avec l'aide de Laval, anéantit le peuple abyssin.
C'est le fascisme allemand, aidé par le silence complice des gouverne- ments français (Flandin), qui remilitarise la rive du Rhin, s'empare de l' Autriche.
Puis le malheureux peuple espagnol, attaqué à la fois par ses généraux factieux et les troupes de Hitler et de Mussolini, est assassiné par les gouver- nements Blum et Chamberlain, qui le privent des armes nécessaires pour sa défense.
Il n'est pas jusqu'au peuple français qui connaît un régime semi- fasciste avec les décrets-lois du gouvernement Daladier qui lui préparent un terrible réveil.

Enfin, avec l'année 1937 qui s'achève, une nouvelle crise économique mondiale éclate. Elle atteint d'abord le pays le plus capitaliste, les États-Unis, où le nombre des chômeurs passe brusquement de 7 millions à plus de 10 millions, et elle commence malgré le travail produit par la course aux armements, à se faire sentir en Europe.
En outre, au début de l'année 1940, le peuple de France doit voter, il ne faut pas qu'il puisse se réveiller.
Avec l'année 1938, la crise européenne va se déclencher, le capitalisme mondial essayant d'anéantir les conquêtes de la classe ouvrière française et se préparant à son assaut suprême contre l'U .R.S.S.
LA CRISE EUROPÉENNE: La préparation du diktat de Munich
mis en appétit par l'acquisition de l' Autriche et encouragé par la non-
résistance complice des gouvernements anglais et français, le fascisme hitlérien convoite une proie beaucoup plus grosse: la Tchécoslovaquie.
On sait que c'est le capitalisme international qui l'a installé grâce à ses subsides en Allemagne, qui lui a permis de tromper davantage de travailleurs en lui faisant connaître des succès de politique étrangère: destruction du traité de Versailles, Rhénanie, occupation sans coup férir de l' Autriche. Il lui a permis de prendre des forces en réarmant ouvertement.
Mais en même temps, il s'est arrangé pour être certain de l'obéissance de l'enfant qu'il a conçu et fait grandir afin de l'amener à l'attaque de l'U.R.S.S.
Le bâton est là pour qu'il ne s'écarte pas de la voie tracée; c'est la Tchécoslovaquie qui remplit ce rôle.
Derrière sa puissante ligne Maginot, qui lui a été offerte par la bour- geoisie française, ce pays peut assurer un blocus économique du Reich absolu, car c'est une barrière naturelle qui sépare l' Allemagne des pays danubiens producteurs de blé et de viande et du pétrole roumain.
Enfin, au cas où cette menace ne serait pas suffisante, la position stratégique de ce pays, qui s'enfonce comme un coin en plein creur de l' Allemagne, lui permet de la menacer d'une destruction totale, car les centres industriels, y compris Berlin, sont à moins de 200 kilomètres de Prague.
Donner la Tchécoslovaquie à Hitler, c'est le rendre majeur. Courir le risque de ne plus avoir une obéissance servile.
Aussi, si au mois de mars 1938, Hitler masse ses divisions près de la frontière tchèque, il doit les démobiliser. Les maîtres ne veulent pas lui donner la Tchécoslovaquie.
Des tractations commencent.
D'une part, la City anglaise a besoin que la date du conflit avec l'U .R.S.S. soit rapprochée de peur qu'en 1940 le peuple de France se réveille de son assoupissement. D'autre part, Hitler fait valoir que son réarmement n'est pas au point mais que si on lui donnait la Tchécoslovaquie, grâce aux canons de la ligne Maginot, aux 1 500 avions, au matériel de l'armée tchécoslovaque (armes et munitions) équivalent à trois ans de production de toutes les usines de guerre du Reich et à l'acquisition des fameuses usines Skoda (supérieures à Krupp), il pouvait au printemps prochain 1939 entrer en lutte contre l'U.R.S.S.

Le différend subit demande une solution sans retard. Aussi voit-on Chamberlain prendre l'avion pour voir lui-même Hitler. Ce sont les entrevues . de Berchtesgaden et de Godesberg. La thèse de Hitler l'emporte et cham- berlain, que la presse pourrie qualifiera c d'archange de la paix, sacrifie la Tchécoslovaquie contre la promesse de Hitler qu'au printemps 1939 il donnera le signal de la croisade antisoviétique et, par suite, la mission Runciman est chargée de désagréger les forces nationales tchèques.
La catastrophe de Munich: le bluff de la mobilisation
Pour faire accepter ce désastre, car n'oublions pas qu'en sacrifiant la Tchécoslovaquie, on sacrifie c la pièce maîtresse du dispositif de la sécurité française ~, on va monter, grâce à la complicité de Daladier, une odieuse comédie. Grâce au concours de toute la presse, depuis Le Petit Journal du fasciste La Roque jusqu'au Populaire du socialiste Blum, le peuple de France sera dupe malgré les efforts des communistes.
Ainsi que l'explique M. Thorez dans sa brochure populaire Après la trahison de Munich (dont la lecture actuelle montre que toujours et toujours ce furent les communistes qui eurent raison) p. 22 : c Il y a eu le bluff abominable, le chantage odieux destiné à affoler l'opinion publique... Les tranchées creusées, le recul de la rentrée scolaire, autant de mesures qui devaient permettre de présenter comme les triomphateurs de la paix les sinistres acteurs de la tragédie de Munich. Il s'agissait de créer le sentiment de soulagement, de détente, qui dissimulerait le crime commis contre la Tchécos- lovaquie, contre la France, contre la paix et qui le ferait accepter, ratifier. ~
Les quatre charcutiers: Daladier, Chamberlain, Hitler, Mussolini, se réunissent à Munich le 30 septembre 1938 en prenant soin d'écarter l'U.R.S.S. La trahison est faite et il est bien spécifié que toute la ligne Maginot tchèque sera livrée intacte avec son armement alors qu'il était si simple de la faire sauter! L'argent français servira à Hitler alors qu'il n'y en a pas pour la retraite des vieux travailleurs! ! !
Grâce à la complicité des socialistes français qui firent chorus avec les fascistes, le peuple de France se laisse duper et il ira jusqu'à donner de ses gros sous pour offrir des cadeaux au traître Daladier, au multimillionnaire Chamberlain!!!
LES CONSÉQUENCES DE LA CATASTROPHE
Elles sont incalculables : C'est d'abord de fortifier le prestige intérieur de Hitler, car l'Allemagne voit sa population passer de 65 millions à 80 millions sans une goutte de sang.
Ainsi que l'avoue M. Sinclair, c nous n'avons pas seulement donné les districts sudètes à l' Allemagne, nous avons rendu l'Allemagne à M. Hitler et l'Italie à M. Mussolini " .
C'est de préparer une nouvelle boucherie mondiale en précipitant l'attaque contre l'U .R.S.S. selon les accords secrets dont, sans doute, le fasciste Bailby a eu connaissance, car nous lisons dans Le Jour :
L'avantage primordial de ce rassemblement, c'est d'abord que la Russie est évincée... Le fil de fer barbelé dans lequel le vieux Clemenceau rêvait de l'enfermer est toujours prêt à servir. ~

C'est aussi, comme notre camarade Thorez le souligne, dans sa brochure, p. 15, " écraser le mouvement ouvrier, faire peser sur l'Europe et le monde le joug du fascisme, ouvrir une période de réaction noire'> .
Enfin c'est un danger mortel pour la France, car Hitler connaît très bien les forces de l'U .R.S.S. à leur juste valeur!
N'a-t-il pas déclaré au marquis de Londonderry qui le mentionne dans son livre Ourselves and Germany :
" Je suis singulièrement inquiet parce que la Russie soviétique est devenue la plus grande des puissances militaires. '>
Aussi, avant d'oser attaquer l'U.R.S.S., les armements allemands pourront tout aussi bien servir contre des voisins plus faibles.
Contre un qui vient de s'affaiblir en brisant lui-même la pièce essen- tielle de son dispositif de sécurité.
Que Hitler dans son livre Mein Kampf a qualifié d'ennemi mortel, ennemi impitoyable, qu'il faut anéantir et que, pour arriver à ce but, il faut isoler.
La France, hélas! se chargera d'aider le Führer, car en venant de laisser assassiner le peuple espagnol, en abandonnant le peuple tchéco- slovaque et en participant à la lutte antisoviétique, elle s'aliène l'amitié du dernier peuple qui aurait pu l'aider: l'U .R.S.S. Elle aura préparé elle-même son isolement qui amènera son anéantissement quand elle aura poussé l'inconscience jusqu'à déclarer elle-même la guerre qui doit amener sa perte.
LA LUNE DE MIEL
Si la corde est passée au cou du peuple français, jamais l'accord n'a été si complet entre les complices de l'attentat de Munich. C'est un échange de félicitations, de congratulations réciproques.
L'impérialisme anglais paraissait menacé par le réarmement naval du Reich? On assiste à la conclusion de l'accord naval anglo-allemand.
Les Français et les Allemands avaient l'habitude de se regarder comme chien et chat? Ribbentrop vient à Paris, invité par le compère Bonnet. C'est la déclaration franco-allemande du 6 décembre 1938, après une série de banquets où on néglige même d'inviter deux de nos pauvres ministres qui avaient le malheur de n'être pas purs aryens de peur de contrarier notre illustre hôte!!!
Dame, on peut bien faire des courbettes et même s'aplatir devant des gens qui au printemps prochain vont se faire vos soldats contre l'ennemi commun: l'U.R.S.S.! Enfin, on pense aussi à préparer l'opinion à cet imminent conflit; aussi voit-on comme par hasard, dans la presse française aux mois de janvier et février 1939, des articles faisant allusion à des troubles en Ukraine, etc., etc.
LA RUPTURE
Mars 1939 est arrivé: c'est la date fatidique. Mais que voit-on? Au lieu de lancer ses troupes à l'assaut de l'U.R.S.S. Hitler finit d'occuper ce qui restait de la Tchécoslovaquie.
Il renie son engagement. Les risques lui apparaissent trop grands pour lui.

D'une part, il faut lutter contre une armée dont il connaît très bien les forces, occupant un territoire si vaste que les usines essentielles ne peuvent être touchées par les avions.
D'autre part, engager ses troupes contre le drapeau rouge, c'est aller peut-être au suicide. Ses soldats peuvent passer avec affiles et bagages de l'autre côté, car il n'ignore pas l'activité illégale du P .C. allemand.
Bien des risques pour lui, alors que l'Angleterre, en engageant unique- ment l'arme aérienne, ne les a pas.
Il sait bien que son régime de terreur ne peut coexister longtemps avec le régime de la liberté instauré par les travailleurs soviétiques. Qu'il lui faudra participer à la lutte mondiale antisoviétique.
Mais il veut supplanter l'impérialisme anglais, prendre sa place de chef de file, afin de profiter au maximum des dépouilles des peuples esclaves.
Les rapaces sont tous d'accord sur le fond, mais le désaccord surgit, car chacun veut avoir le maximum de profit tout en ayant le minimum de risques.
LA GUERRE 1939-1940 Sa préparation
Cette non-obéissance de Hitler met la City anglaise dans l'embarras mais
pas pour longtemps. Voici la solution: on va déclarer la guerre à l'Allemagne; ainsi, grâce à l'état de guerre, le peuple de France sera asservi et, d'autre part, on ne va pas attaquer pour de bon Hitler, mais on utilisera la menace d'une véritable guerre pour l'obliger à céder, à attaquer l'U.R.S.S. en même temps qu'on essaiera de lui montrer qu'il serait sérieusement aidé en préparant les troupes franco-anglaises à l'attaque de l'U.R.S.S. (armée fran- çaise d'Orient, Finlande).
Aussi, dès fin avril, les diplomates savent que l' Angleterre et la France vont attaquer l' Allemagne.
En effet dans le livre jaune français (recueil officiel des dépêches du ministre des Affaires étrangères) nous lisons la dépêche suivante n° 112, p. 141 :
M. Léon Noël, ambassadeur de France à Varsovie à M. Bonnet G. : Varsovie, 29 avril 1939: Il s'agit de savoir si... la Pologne acceptera de rester éventuellement à l'écart d'un conflit entre l'Allemagne et les puis- sances occidentales. Ainsi la preuve est formelle et montre que notre ambas- sadeur savait qu'un conflit allait éclater et il se demande quelle sera l'attitude de la Pologne. Car ce pays a un rôle à jouer .
Le prétexte polonais
La Pologne, en effet, c'est le prétexte pour l'entrée en guerre, on va paraître voler au secours de ce pays.
Alors que la Pologne avait été oubliée lors du traité de Munich, que la vieille alliance militaire franco-polonaise conclue le 19 février 1921 avait été rompue par le traité polono-allemand du 26 janvier 1934 et que depuis cette date la politique de la Pologne s'était toujours opposée à celle de la France. Subitement, on voit au mois d'avril les puissances occidentales se rapprocher d'elle. On assiste à la signature de l'accord anglo-polonais au début d'avril et Daladier, à la Chambre française, le 18 avril, déclare que la vieille alliance militaire franco-polonaise gardait toute sa valeur .
Enfin l'argent habilement distribué pour acheter les hommes d'Etat polonais fait le reste. Ceux-ci sont prêts à faire le jeu des capitalistes franco- anglais, leur propre pays dût-il en périr!
La suppression du parti communiste français seul défenseur de la paix
Le prétexte est trouvé, mais il faut qu'il soit accepté par le peuple français, que personne ne vende la mèche et ne s'oppose à la déclaration de guerre contre l' Allemagne.
Cela demande que le parti communiste soit dissous, son journal mis dans l'impossibilité de crier la vérité, ses députés, malgré la Constitution, emprisonnés, ses militants mis hors d'état de nuire.
Pour obtenir ce résultat on monte la comédie de l'envoi d'une mission militaire franco-anglaise à Moscou afin, paraît-il, de conclure une alliance avec les Soviets, alors qu'on lui donne l'ordre de faire traîner les pourparlers avant de ne pas conclure.
Aussi voit-on comme par hasard à la tête de cette mission un fonction- naire du Foreign Office qui a été choisi à cause de son activité passée contre les Soviets (drôle de façon de chercher leur amitié) et en outre, les membres de la mission sont sans aucun pouvoir, car il est bien précisé qu'ils ne devront rien faire sans en référer à leurs gouvernements.
Naturellement, grand battage dans la presse afin de donner l'espoir aux travailleurs que, grâce à cette alliance, la paix va être assurée, alors qu'on cache soigneusement que Hitler ne reste pas inactif et lui qui avait refusé en 1934 le pacte de non-agression que lui offrait l'U.R.S.S., il fait le maximum pour obtenir la signature d'un pacte de non-agression. Pacte qui a bien des chances d'être signé, car c'est un succès énorme de politique étrangère pour les Soviets, et en outre, ceux-ci ne sont pas dupes de la comédie que joue la mission militaire franco-anglaise.
Les pourparlers de cette mission traînent en longueur, on fait croire que des difficultés ont surgi venant des Polonais (alors qu'on est au mieux avec eux), enfin la signature du pacte de non-agression soviéto-allemand étant près d'être faite, la mission rentre en France en faisant retomber l'échec sur les Soviets:
Le peuple de France voit son dernier espoir de paix s'écrouler. Et le lendemain, oh! stupeur, il apprend avec des titres énormes: la conclusion non du pacte de non-agression mais d'une alliance militaire russo- allemande.
Toute la presse vendue avec le concours des journaux S.F.I.O. au premier rang criera à la grande trahison stalinienne :
Voyez cette trahison de Staline, alors qu'on négociait ouvertement avec lui, en même temps, en dessous, il s'entendait avec Hitler. ~
n est très regrettable pour ces messieurs qu'il existe une pièce officielle qui montre que les négociations allemandes se faisaient aussi en plein jour et que s'ils n'en ont pas informé leurs lecteurs, c'était pour mieux les tromper.
En effet au Livre jaune, p. 210, dépêche n° 155, nous lisons : M. Oarreau, consul général à Hambourg, à M. o. Bonnet :
Hambourg, 4 juillet 1939: La presse allemande ne donne aucun renseignement sur les négociations commerciales germano-soviétiques actuellement en cours. Les milieux économiques de Hambourg, généralement bien ren- seignés, croient néanmoins savoir que, si un accord n'est pas prochainement conclu entre Londres, Paris et Moscou, le gouvernement soviétique serait prêt à signer avec le Reich un pacte de non-agression de cinq années.
Eh oui, la preuve est là, de l'abominable tromperie. Ce sont les chefs socialistes français qui, en aidant la bourgeoisie française, partagent avec cette dernière la responsabilité de la guerre qu'on veut faire retomber sur ceux qui ont toujours lutté pour la paix: les Soviets et le parti communiste. Ce même parti qui sera le seul à s'opposer à la guerre alors que tous les députés, depuis les fascistes jusqu'aux socialistes, la voteront. Et on assistera à ce spectacle ahurissant: les travailleurs français partant, paraît-il, pour une guerre de liberté, alors que, dans leur propre pays, on assassine la liberté en mettant en prison illégalement les députés communistes et en ouvrant des camps de concentration.
Le bluff de la guerre contre l'Allemagne: 2 septembre 1939-10 mai 1940
Voici donc le peuple français privé de son défenseur naturel et prêt à recevoir toutes les chaînes. Il ne reste plus qu'à utiliser la menace que constitue l'armée française pour faire pression sur Hitler.
Aussi, au lieu d'aider la Pologne, nos troupes se contentent-elles d'occuper un territoire évacué par les Allemands d'avance, tout en prenant la pré- caution de le farcir de mines. Alors que toute l'armée allemande écrase ce malheureux pays, notre aviation reste inactive.
C'est la période où les deux prétendus adversaires se bombardent récipro- quement de bouts de papier, que les obus de D.C.A. éclatent à des distances inattendues des appareils ennemis, que nos chasseurs se montrent réguliè- rement quand le visiteur est loin. Cependant la séquelle fasciste de nos diri- geants ne reste pas inactive.
Dès octobre, des régiments entiers sont envoyés en Syrie, des volontaires sont demandés dans d'autres (bien que, plus tard, Pétain nous dira, pour expliquer la défaite, qu'il en manque sur le front français) et pour chef on leur donnera le fasciste Weygand, l'ancien chef de mission en Pologne en 1920, dont la nomination montre clairement que cette armée est préparée non contre l'Allemagne mais contre l'U.R.S.S. .
Enfin, l'incident espéré avec ce pays arrive. La Finlande refuse de laisser démanteler la ligne fortifiée que les Anglais ont construite sur son territoire en vue de l'attaque de l'U.R.S.S.
Vite, on forme un corps expéditionnaire. Les volontaires partant pour la Syrie prennent la direction inattendue des ports de la Manche. Ils sont équipés de pèlerines blanches et de skis. Et ainsi, on voit ce phénomène, l'armée française qui, paraît-il, lutte contre 80 millions d' Allemands, trouve sans doute ce chiffre insuffisant, puisqu'elle veut entamer la lutte avec 180 millions de Russes. Incroyable!
Mais trop tard. Quand ils sont prêts à être embarqués, la ligne Mannerheim vient d'être enfoncée par l' Armée rouge malgré une vague de froid intense. Il ne reste plus qu'à faire retomber l'échec sur la Suède et la Norvège.
Pendant ce temps, alors que sur le front nos soldats reçoivent l'ordre
formel de ne pas tirer, on vante aux Français l'effet d'un blocus imaginaire. Car, grâce à la disparition de la Tchécoslovaquie, le Reich reçoit tout le blé, la viande et le pétrole qui lui sont nécessaires des pays danubiens et il n'est pas jusqu'à nos industriels qui, ayant peur que les avions allemands manquent d'hélice, renvoient le duralumin précieux par l'intermédiaire de l'Italie (l'Allemagne ne peut en fabriquer car elle n'a pas le minerai: la bauxite, dont nous sommes les premiers producteurs avec 600 000 tonnes dans le Var).
La trahison de la bourgeoisie française
Mais cette comédie coûte cher au budget français. Chaque jour des sommes colossales sont englouties et puis voilà un ennemi qu'on croyait mort qui se montre plus vigoureux que jamais. A Paris, les tracts et jusqu'au journal L'Humanité, circulent, malgré une chasse continuelle de la police.
La bourgeoisie française s'est mise dans un joli pétrin, ainsi que l'avoue un de ses porte-parole, Caillaux, dans un discours à la T .S.F ., en déclarant que " ce qui l'inquiète ce n'est pas la guerre, mais l'après-guerre ".
La bourgeoisie française risque de perdre le pouvoir, car les travailleurs se sont mis à réfléchir sur cette " drôle " de guerre.
Il n'y a qu'une seule issue: imiter ceux qui exploitaient la France en 1789 et qui étaient alors Louis XVI et ses nobles.
Faire la part du feu: partager une partie des bénéfices que lui assurent l'exploitation du peuple avec Hitler moyennant la protection assurée par ses troupes.
En un mot, comme en 1789: vendre la France à l'étranger. Aussi, alors qu'en 1789, nous avons vu Louis XVI, dont le pouvoir chancelait après la prise de la Bastille le 14 juillet 1789, envoyer ses frères le comte de Provence et d'Artois (plus tard nos rois Louis XVIII et Charles X) supplier l'empereur d'Autriche et le roi de Prusse de venir, à la ! tête de leurs armées, mettre à la raison la racaille qui s'est révoltée, nous
Ivoyons au mois de mars 1940 Summer Wels venir en France, appelé. par Laval, rendre visite à Hitler, Mussolini, afin de mettre au point le plan de trahison.
Organiser la défaite militaire de la France, permettant, ainsi, l'esclavage de son peuple.
L'assassinat des soldats français (10 mai-2S juin 1940)
Pour que l'armée française soit battue, cette armée qui, depuis 1920, a englouti, grâce aux sommes formidables votées chaque année au titre du budget de guerre, plus de 400 milliards, il faut: d'une part, préparer une brèche dans le système fortifié qui couvre la frontière; d'autre part, rendre inutile la résistance de nos soldats en les privant des armes les plus modernes qui font actuellement la supériorité dans les combats actuels, tanks et avions.
La brèche existe. C'est le front de la Meuse. Alors qu'on a doublé, triplé la ligne Maginot. Comme par hasard sur ce front il n'y a que quelques fortins en briques que justement au début de mai on remplace par du béton. Naturellement, au cours de ces travaux les fortins sont désarmés.
En outre, derrière ce front non fortifié, au lieu de troupes disposant d'un équipement moderne, on voit des régiments de réserve n'ayant pas de canons anti-tanks et seulement 15 cartouches par homme ou encore mieux, comme la 2. compagnie de travailleurs du Nord, n'ayant que leurs pelles et leurs pioches à opposer aux cuirasses blindées des tanks allemands auxquels on facilitera d'ailleurs la besogne, car ils trouveront les ponts de la Meuse intacts.
La trahison est si évidente que pour calmer l'opinion on limoge 16 géné- raux et on fait appel, pour masquer la suite de l'opération, à une vieille gloire militaire, revenue en enfance, Pétain, et au général fasciste Weygand (I'ex-bras droit de Foch).
La brèche étant faite, les divisions blindées allemandes, au lieu de marcher sur Paris, au risque de se faire encercler! ! ! vont sur Amiens, Abbe- ville, puis remontent sur Boulogne, Calais afin d'isoler nos armées du Nord où se trouve la fameuse armée Prioux composée de nos divisions blindées formées de plus de 1 500 chars, les plus modernes que nous ayons.
Weygand, au lieu de fermer la poche en lançant une contre-offensive partant de Rethel (analogue à celle que fit Gallieni de Paris à la bataille de la Marne), en utilisant les divisions se trouvant à Dun-sur-Meuse, qui étaient assurées de tout le ravitaillement nécessaire par suite de leur appui sur la ligne Maginot, amuse le pays en disant qu'on fortifie le front de la Somme.
Le roi des Belges, au courant de l'opération, fait capituler son armée alors que le corps expéditionnaire britannique se dépêche de se réembarquer par le port de Dunkerque. Nos malheureux soldats, assassinés par Weygand, résistent jusqu'au bout et si quelques rares arrivent à se sauver, le matériel reste et voilà notre armée privée de ses tanks les plus modernes. Il ne lui restera plus que quelques bataillons de vieux chars Renault faisant du 7 km à l'heure qui ne peuvent servir que de cibles aux chars rapides allemands.
Quant aux avions, l'opération a été plus facile et dès le début nos soldats furent privés de leurs avions: ils n'avaient qu'à se laisser arroser par ceux de l' Allemagne.
Dès la nuit du 9 au 10 mai des aérodromes français sont attaqués par des escadrilles allemandes alors que la plupart des pilotes ne se trouvent pas sur le terrain. Si les balles incendiaires brûlent quelques avions au sol, ceux qui restent intacts le seront par des mains françaises sur l'ordre formel du commandant de l'aérodrome. Celui-ci se conformant à une note secrète du Haut Etat-Major de l'Air qui ordonne qu'en cas d'attaque, les appareils français échappant à la première rafale soient détruits sur le terrain, afin, paraît-il, de ne pas courir le risque de voir les aviateurs ennemis atterrir pour s'emparer de nos propres appareils!!!
Soldat de l'Est, de la Marne, de la Somme, du Nord, tu n'avais plus qu'à te laisser déchiqueter par les bombes allemandes. Tu as été assassiné par ceux qui t'exploitaient jadis quand tu travaillais à l'usine ou que tu labourais ton champ. Tes assassins sont ceux qui vont profiter de l'opération, ceux qui ont vendu la France à Hitler.
L'installation de la dictature fasciste
La bataille de la Somme perdue, la France était vaincue et pouvait demander l'armistice afin d'arrêter une effusion inutile de sang.
Mais ces misérables, non contents d'avoir couvert leurs mains du sang de nos soldats, laissèrent les oiseaux de mort allemands puis italiens entasser des monceaux de cadavres en bombardant les lamentables convois de femmes et d'enfants fuyant l'invasion, pour permettre aux troupes allemandes d'occuper les deux tiers de notre sol.
Ainsi, Messieurs les assassins, installés à Vichy, pourront sans crainte, tout à leur aise, détruire les dernières libertés du peuple de France, établir le régime de l'obscurantisme et du mensonge.
Faire leur Révolution, grâce aux baïonnettes hitlériennes. Instaurer la dictature. Installer enfin la fameuse Constitution fasciste que Doumergue n'avait pas réussi à imposer au peuple de France après le 6 février 1934, à la place de la Constitution de 1875, qui ne nous a pas empêchés cependant d'être victorieux en 1918!
Derrière Pétain, vieillard revenu en enfance, incapable de présider l' Assemblée nationale, incapable de lire son discours au micro annonçant qu'il est le chef de l'Etat. C'est le sinistre aventurier Laval. C'est la clique des assassins fascistes s'apprêtant avec l'aide de Hitler à exploiter honteusement le peuple de France.
Voilà ce que nous adonné cette prétendue guerre commencée au nom de la liberté!!!
L'aveu nous est donné par le Président Roosevelt dans son discours reproduit par la presse le samedi 20 juillet 1940 :
" Ce n'est pas une guerre ordinaire, c'est une révolution imposée par la force des armes: elle n'a pas pour but de libérer les hommes mais de les réduire à l'esclavage au moyen de la dictature. ~
Le premier but du fascisme mondial, asservir les peuples, est atteint. Il ne lui reste plus qu'à les amener à la lutte contre l'U .R.S.S. afin d'être maître du monde.
Mais quelle que soit la noirceur de l'enfer de douleur et de destruction par lequel il faut encore passer,
Nous, les communistes, les illégaux, nous envisageons l'avenir avec la certitude et la confiance que maintenant
C'est la lutte finale...
Groupons-nous et demain... L'Internationale
Sera le genre humain.
Août 1940.