Sujet :

Debu fait son ‘coming out’

Xuan
   Posté le 23-08-2015 à 14:57:01   

Debu fait son ‘coming out’


Sous le titre La leçon de démocratie grecque le secrétaire Fédéral PCF du Rhône commente la démission de Tsipras :

« Il remet son mandat en jeu quand d’autres voudraient imposer au gouvernement grec une politique pour laquelle il n’a pas été élu. »

Est-il question à travers cette élection de refuser l’austérité ou bien de se faire élire sur un mandat d’austérité ?
Il est exact que l’austérité a été imposée notamment par le coup de force de la BCE, il reste bien clair cependant que Tsipras a signé cet accord et qu’il l’a fait approuver par le parlement en utilisant les voix de l’opposition.
Par conséquent, après avoir été élu pour refuser l’austérité, et après avoir lui-même appelé à rejeter cette austérité par référendum, Tsipras veut maintenant se faire élire sur un mandat d’austérité revendiqué, il n’y a aucun doute là-dessus.

Raphaël Debu en conclut :

« C’est une leçon de démocratie que SIRYZA et ses alliés donnent à l’Union Européenne. »

Et ajoute :

« En provoquant de nouvelles élections, Alexis Tsipras ne signe pas un aveu d'échec. Il reconnaît une difficulté, celle de faire plier la troïka. »

Et là j’ai beau tourner cette phrase dans tous les sens, comme disait Jean Ferrat « Faut-il pleurer, faut-il en rire… »
La difficulté de Tsipras est que la signature de l’accord d’austérité a fait exploser Syriza et que son gouvernement n’a plus de majorité.

Comme l’indique le Front de Gauche Pierre Bénite
« …Alexis Tsipras a démissionné le jeudi 20 août 2015. Pourquoi ? Parce que la Constitution l'oblige.
En effet, pour faire voter l'accord avec les créanciers (86 milliards) du mardi 18 août 2015, sa propre majorité Syriza+Anel a obtenu que 119 voix….

la Constitution de la Grèce article 6 :
"Une question de confiance ne peut être adoptée que si elle est votée par la majorité absolue des députés présents; il n’est cependant pas permis que cette majorité soit inférieure aux deux cinquièmes du nombre total des députés. Une motion de censure n’est adoptée que si elle est votée par la majorité absolue du nombre total des députés" .


Debu poursuit :

« Il provoque un débat en Grèce et en Europe sur la politique de l'Union européenne et la BCE. »
Et notamment mais encore faut-il le préciser, un débat sur l’illusion portée par Debu et les dirigeants révisionnistes de réformer l’Europe en participant à ses institutions fantoches.

« Il démontre qu'on peut faire de la politique sans trahir ceux qui nous ont élus. »

Ou plutôt qu’après avoir trahi ses engagements, il a le front d’en demander quitus au peuple.
Mais à quelles fins, et qui s’intéresse à la légitimité parlementaire perdue de Tsipras ?
Si on se place du point de vue des usuriers franco-allemands, cette légitimité n’est autre que l’habillage « démocratique » de leur dictature.
Cette réélection sur un programme d’austérité est une nouvelle garantie réclamée, au-delà des promesses de Tsipras, l’engagement du peuple grec tout entier, acceptant « démocratiquement » le diktat des impérialistes européens.

Passons sur les mensonges éhontés de Debu car l’essentiel est ici :

« Aujourd’hui, en Grèce, dans toute l’Europe et à touts les échelons, pour celles et ceux qui refusent l’austérité, il nous faut sortir des postures, affronter les réalités politiques et économiques de notre pays , mettre la démocratie et le rassemblement au cœur de notre action. »

Il faut affronter la réalité en face en effet, parce que derrière le bavardage sur la démocratie, Debu, en plein accord avec la direction révisionniste du PCF, tombe le masque et nous explique ici qu’ il faut accepter l’austérité.


Edité le 23-08-2015 à 15:15:26 par Xuan


Xuan
   Posté le 24-08-2015 à 18:48:48   

A lire sur le site "faire vivre le pcf", l'article de Marie-Christine Burricand et les commentaires associés, à propos des articles de Raphaël Debû, secrétaire départemental de la fédération du Rhône et de Lydia Samarbakhsh, responsable des Relations internationales :

"Le combat contre l’austérité mérite mieux que des postures préétablies. Le débat doit s’ouvrir !"