Sujet :

création école "marxiste"

alan
   Posté le 27-08-2012 à 14:03:42   

Bonjour,

Nous sommes des militants et sympathisants d'extrême-gauche, et instituteurs ou parents d'élève, qui avons crée une association dont l'objet est la création d'une école "marxiste", laïque et accessible aux enfants du prolétariat et de la petite-bourgeoisie déclassée.

Nous cherchons d'autres marxistes pour discuter, échanger, confronter nos points de vue sur ce que pourrait ou devrait être une école "marxiste" à la fois dans une future société socialiste et sosu une autre forme dans la société capitaliste actuelle : une école de la culture, de la science, du travail, de l'émancipation, du parti...? Nous cherchons également des marxistes qui pourraient nous aider dans la création de cette école. Pour ce faire, nous avons déjà prospecté dans la recherche d'une équipe pédagogique, d'un projet pédagogique et d'un lieu d'implantation.

Dans le cadre de l'écriture du projet, voire d'un ouvrage sur la pédagogie marxiste, nous recherchons tout écrit ad hoc, notamment des :
- pédagogues soviétiques : Kroupskaïa, Blonskij, Pistrak, Lounatcharski, Makarenko, Véra Schmidt, Vygotsky, etc.
- dirigeants marxistes
- pédagogues progressistes : Dewey, Freinet, Piaget, Oury, etc.

Nous attendons avec impatience vos réactions et critiques, et pourquoi pas vos offres de service, pour pouvoir vous expliquer le projet à mesure de nos réponses : qui sont ces idéalistes utopiques qui croient possible de faire une école "marxiste" sous le capitalisme ?
Xuan
   Posté le 27-08-2012 à 20:09:41   

Ce n'est pas utopique de créer une école marxiste. La révision du marxisme léninisme a laissé le champ libre à la bourgeoisie et sur la question de la crise économique il se dit à peu près tout et son contraire.
alan
   Posté le 27-08-2012 à 20:21:58   

Ravi de ta réponse. La question est comment faire, à quoi ressemblerait cette école ? On attend vos contributions voire aides.
gorki
   Posté le 28-08-2012 à 10:58:14   

Excusez moi de venir un peu comme un cheveu sur la soupe, mais quant même permettez moi cette observation :

Pour viabiliser l’idée de participer à la création d’une "école Marxiste" faut d’abord arriver à résoudre ses propres contradictions.

En effet, sur votre poste de présentation vous avez écrit :

alan a écrit :

Bonjour,

Je suis marxiste et léniniste depuis plus de 15 ans.


alan a écrit :

j'ai la trentaine, je suis trotskyste, actuellement en proche banlieue parisienne, un enfant, que veux tu savoir d'autre ?




Je sens que cela va être compliqué!

Une question, avez-vous envisagé des sessions de travaux pratiques pour les enseignants encadrant et leurs élèves ?

A+ c'était pour d'étendre
alan
   Posté le 28-08-2012 à 11:04:31   

Oui, pour moi, Trotsky est le continuateur de Lénine qui est le continuateur de Marx, pas pour vous, je sais, et alors, est-ce rédhibitoire pour venir sur ce forum où je cherche des contributions pour mon projet d'école "marxiste" sans exclusive.
Je ne comprends pas ta question sur les travaux pratiques, pour les élèves, c'est évident, quant aux profs aussi, puisque nous aurons 2 enseignants pour 20-30 enfants, parfois, on fera éclater le groupe en 2 (tutorat, petit groupe, etc), parfois il sera en regroupement collectif. Dans ce cas, un prof mène la séance, l'autre prend des notes sur ce qui se passe (tel enfant baîlle, est fatigué, s'intéresse, s'ennuit) et intervient si besoin. Sinon ses notes servent de base aux discussions pour le conseil d'école et la réunion-formation suivants dont la base est constitué des notes prises sur le déroulé des séances, donc c'est une sorte de travaux pratiques, non ?
Xuan
   Posté le 28-08-2012 à 15:48:09   

Un peu scolaire comme travaux pratiques , je crois que Gorki envisageait des travaux pratiques d'une autre nature, partant du principe que le marxisme est un guide pour l'action.
alan
   Posté le 28-08-2012 à 16:05:49   

Les familles, élèves, sympathisants, membres de l'école auront à mener des luttes pour défendre l'école, pour participer aux luttes ouvrières, à celles d'opprimés, en lien avec les syndicats et les partis de la classe ouvrière.
alan
   Posté le 02-09-2012 à 08:52:39   

Peillon annonce la création nd'une nouvelle discipline bien plus large que l'instruction civique et morale : l'enseignement de la morale laïque : le bien, le mal, le juste, l'injuste.

Comment un enseignant marxiste dans le public peut-il obtempérer ? Et pourtant ils vont tous s'en accomoder.

Pour moi, c'est impossible si on a lu Trotsky "Leur morale et la nôtre". Bien, mal, juste, injuste, n'existent pas. Peillon veut en fait nous faire enseigner la morale catholique et bourgeoise. Tout dépend des circonstances : mentir, se battre, tuer, la guerre, c'est mal, non cela dépend des circonstances. Pour la bourgeoisie mentir aux travailleurs qu'on licencie en faisant des profits, protéger les nervis fascistes ou les flics qui attaquent les immigrés, assassiner des mineurs en grève comme en Afrique du Sud, la guerre en Syrie, c'est juste et bien, mais, quand un militant qui a une tâche politique à faire ment à son patron pour obtenir un congé ou se met en maladie, quand un marxiste se bat contre un fasciste, quand un esclave tue son maître, quand un noir tue un flic qui le met en joue, quand c'est la guerre civile révolutionnaire (Terreur, 1917-21), ce n'est ni mal, ni injuste pour nous, mais ça l'est dans la morale de Peillon, dans la morale des programmes de l'école bourgeoise que les profs marxistes devront enseigner.

Me répondrez vous qu'ils pourront s'en sortir par une pirouette sans être sanctionnés ? Cela m'étonnerait qu'aucun n'arrive à enseigner nôtre morale à la place de leur morale sans être sanctionné. J'attends vos commentaires.
Xuan
   Posté le 02-09-2012 à 09:52:00   

La morale bourgeoise dissimule ses turpitudes dans des catégories abstraites et dans la réalité sa morale est tout autre évidemment.
Mais rien n'empêche l'enseignant de mettre à jour ces contradictions et l'actualité en donne des exemples tous les jours.
Comment les impérialistes expliquent-ils la vente d'armes à des fins "humanitaires" ?
Pourquoi les mineurs sud africains sont-ils inculpés des meurtres commis par la police ?

Mais il ne suffit pas de relever ces contradictions, il faut dépasser l'idéalisme bourgeois et montrer son caractère de classe.
Seulement l'enseignant se trouve nécessairement en conflit avec le rôle de l'école. Forcément il sera sanctionné, à moins de se cantonner à la "défense de l'école républicaine" mais ça ne date pas d'hier.
Et ça ne se limite pas à la morale.

En 68 (à part l'UE"C" et les révisionnistes qui refusaient de réclamer autre chose que des bancs, des cahiers et des profs), l'enseignement bourgeois a été mis au pilori, avec certaines dérives refusant toute forme d'apprentissage ou d'acquisition de connaissances. En fait ce combat ne se plaçait pas sous la direction d'une idéologie prolétarienne mais sous une influence "libertaire" qui inspire encore certains de nos bobos. Et cette idéologie s'est parfaitement accommodée du capitalisme new wave débridé qui a tout envahi dans les années 80. Exemple le parcours de "Libération".

Depuis mai 68 le contenu des cours et la nature bourgeoise de l'enseignement ont été mis sous le boisseau et la plupart des luttes ont porté sur les examens ou les débouchés.
On est revenu à la case des bancs, des cahiers et des profs, qui restent une nécessité évidemment.

Alors ce sera simplement un nouveau terrain de lutte, finalement pourquoi pas ?

A propos de Peillon, que devient son projet des seniors-tuteurs ?
Cette trouvaille lancée il y a deux ans chez Rhodia sert à économiser la formation sur le dos des anciens qui la dispensent à l'oeil, voire à gratter quelques mois de retraite.
Comme le disait un camarade récemment :

jeu de tuteur-menteur
Cette idée de donner un « senior » comme accompagnateur à un « junior » est également testée dans le privé (seniors parrains, tuteurs, mentors, et toute sorte d’expressions dans ce goût là). Elle consiste à faire avaler aux « seniors » la couleuvre suivante : on ne vous augmente plus depuis des années, on ne veut pas vous confier de responsabilités, on ne reconnaît pas votre expérience, on ne met pas en valeur votre compétence, on vous laisse dans un trou, mais on veut bien que vous transmettiez gratuitement votre savoir-faire à un jeune. Bien naïfs et peu nombreux seront les seniors qui tomberont dans le panneau, ou alors ils enseigneront au jeune comment changer le toner de l’imprimante ou comment brancher la souris derrière le PC.
alan
   Posté le 02-09-2012 à 20:32:41   

merci de ton long message, on est 100 % d'accord
alan
   Posté le 14-09-2012 à 09:12:36   

Au fait, on sera à la fête de l'Huma, si l'un d'entre vous souhaite nous rencontrer, merci de nous en prévenir ici afin de convenir d'un rendez-vous.
tocas78
   Posté le 11-11-2012 à 10:25:08   

Je trouve très intéressant ton projet. D'abord je suis curieux de savoir où il en est. De plus que tires-tu de la pédagogie soviétique ? Quelles idées les pédagogues que tu cites ont-ils apporté ?
Bon courage !
alan
   Posté le 12-11-2012 à 08:39:16   

Bonjour,

merci de ton soutien et de tes questions.

Notre projet avance. D'ici la fin de l'année, nous allons passer à la phase "ouverture". En effet, nous saurons alors où sera implantée l'école. Aussi, nous pourrons chercher soit un terrain où la faire construire soit une structure déjà existante. Commenceront aussi les actions destinées à recruter des soutiens, des parents, des élèves, ainsi que le recrutement des enseignants, en plus de ceux qui militent ou sympathisent déjà avec notre projet.

Entre-temps, nous poursuivons notre réflexion "théorique". Au fil de nos lectures et rencontres, nous découvrons de nouvelles recherches et réflexions qui confirment ou modifient notre projet scolaire. C'est un long et important travail.
Lister tous les apports des pédagogues soviétiques dans un message ici serait difficile. On peut te rencontrer pour en discuter plus longuement si cela t'intéresse. L'axe fondamental c'est unir la vie de l'école, de ses soutiens, des parents, des élèves, et de leurs travaux et apprentissages à l'école, à la vie du prolétariat et des opprimés, de leurs luttes, et du parti révolutionnaire qui lutte pour leur émancipation. Si tu penses que c'est une école qui ressemblerait à cette "philosophie" qui manque et qu'il faut construire, alors tu dois nous rencontrer. Toute aide, même un simple échange entre camarades, nous est précieuse.

Même si actuellement, j'effectue des stages dans toute la France dans des écoles publiques comme privées susceptibles d'alimenter notre réflexion, je peux me libérer ou sinon un autre camarade peut rencontrer toute personne intéressée.

A bientôt
Xuan
   Posté le 12-11-2012 à 16:16:53   

bonjour tocas78, peux-tu te présenter dans cette rubrique comme chacun d'entre nous.