Sujet :

Le NPA ne craint pas les banderistes ni l'OTAN

Xuan
   Posté le 28-09-2024 à 22:58:28   

POURQUOI LE NPA NE CRAINT PAS LES NEO NAZIS DE L’OTAN


Sous prétexte d’une « gauche ukrainienne en construction sur plusieurs front», à savoir le groupuscule Sotsialny Ruskh (SR – Mouvement social d’Ukraine) composé d’ « anarchistes, trotskistes et post-staliniens notamment», Catherine Samary*, dénonce « l’impérialisme russe », le « néo campisme », et raconte à sa façon le coup d’état de 2014 :

« L’euro-Maidan de 2013/2014 a été traité dans le cadre de ce type d’approche en y ajoutant la dénonciation du rôle actif (réel mais sur-dimensionné dans les analyses) des milices d’extrême-droite dans les mobilisations populaires. La surreprésentation de ces courants et leur influence dans le gouvernement de transition mis en place en Ukraine (avant les nouvelles élections) après la chute et la fuite de Ianoukovitch a tenu lieu de « preuve » d’un « coup d’Etat fasciste anti-russe soutenu par l’Occident» – que l’on retrouve dans le discours Poutinien précédant « l’opération militaire » du 24 février 2022. La glorification officielle du héros nationaliste Stepan Bandera (choisissant l’alliance avec les nazis contre l’URSS stalinienne) ou encore la remise en cause de la loi de 2012 sur les langues (qui avait été adoptée sous la présidence de Ianoukovitch et donnait de fait un statut de co-langue officielle au russe et aux langues régionalement dominantes), l’affirmation de la langue ukrainienne comme seule langue officielle ont conforté cette narration et les inquiétudes populaires dans les régions les plus russophones – du moins en 2014 ».

La trotskiste Catherine Samary se tait au passage sur la destruction de la statue de Lénine par Svoboda, l’intervention du sénateur républicain John McCain et de son homologue démocrate Chris Murphy auprès de trois opposants dont Oleh Tyahnybok, chef du parti Svoboda, le soutien et l’intervention de la secrétaire d’Etat assistante pour l’Europe et l’Eurasie Victoria Nuland pour mettre en place Arseni Latseniouk, de l’ONG International Renaissance Foundation (créée par Soros et soutenue par la National Endowment for Democracy), l’incendie de la maison syndicale d’Odessa par les néo nazis faisant plus de 40 morts brûlés vifs le 2/05/2014, l’interdiction du russe puis les bombardements systématiques du Donbass. Enfin la découverte de 12 stations de la CIA au lendemain de Maïdan.
https://www.lejdd.fr/international/la-cia-demasquee-en-ukraine-apres-la-decouverte-de-bases-americaines-142648
L’année suivante le Parlement de l’Ukraine vote quatre lois de décommunisation.

« Une gauche ukrainienne en construction sur plusieurs fronts »
Dans Contretemps le 18/10/22, à l’occasion de son invitation avec Olivier Besancenot à la Conférence nationale de ce groupuscule à Kiev, elle décrit sous le titre « Une gauche ukrainienne en construction sur plusieurs fronts », « Une nouvelle gauche au sein de la « révolution de la dignité » », issue de « courants anarchistes se reconnaissant dans le combat du dirigeant anarchiste Makhno mais aussi du côté des marxistes anti-staliniens se réclamant de Roman Rosdolsky fondateur du Parti communiste dans l’ouest de l’Ukraine et se rapprochant de l’Opposition de gauche trotskiste contre Staline »
https://www.contretemps.eu/une-gauche-ukrainienne-en-construction-sur-plusieurs-fronts/

Elle s’y était déjà retrouvée le 8 mai en compagnie du réseau européen de gauche ENSU « European network in solidarity witk Ukraine and against war », dont on précisera que son opposition à la guerre vise exclusivement la Russie et non l’OTAN évidemment et dont la présentation dit « Russie hors d’Ukraine ! Solidarité avec la gauche en Ukraine et le mouvement pacifiste russe ».
Un joyeux mouvement pacifiste donc, dont elle signale la déclaration commune du 7/04/2022 « contre l’impérialisme russe »

Une « guerre populaire » ou Azov ne joue pas un rôle prépondérant
On y lit notamment que l’envoi d’armes supplémentaires par l’OTAN doit être considéré « dans un contexte plus large», qu’Azov ne joue pas un rôle prépondérant dans la guerre, qui est devenue « une guerre populaire » :
Nous voulons aborder une demande très controversée, celle de l’aide militaire à l’Ukraine. Nous comprenons les répercussions de la militarisation sur le mouvement de la gauche progressiste dans le monde et la résistance de la gauche à l’expansion de l’OTAN ou à l’intervention occidentale. Cependant, un contexte plus large est nécessaire pour donner une image plus complète.
Tout d’abord, les pays de l’OTAN ont fourni des armes à la Russie malgré l’embargo de 2014 (France, Allemagne, Italie, Autriche, Bulgarie, République tchèque, Croatie, Slovaquie et Espagne). Ainsi, la discussion sur la question de savoir si les armes envoyées dans la région finissent dans de bonnes ou de mauvaises mains semble un peu tardive. Elles sont déjà dans de mauvaises mains et les pays de l’UE ne feraient que réparer leurs erreurs antérieures en fournissant des armes à l’Ukraine. En outre, les garanties de sécurité alternatives proposées par le gouvernement ukrainien nécessitent l’implication d’un certain nombre de pays, et ne peuvent probablement être obtenues qu’avec leur implication également.
Deuxièmement, comme de nombreux articles l’ont souligné, le régiment Azov est un problème. Cependant, contrairement à 2014, l’extrême droite ne joue pas un rôle prépondérant dans la guerre d’aujourd’hui, qui est devenue une guerre populaire – et nos camarades de la gauche anti-autoritaire d’Ukraine, de Russie et de Biélorussie luttent ensemble contre l’impérialisme. Comme cela est devenu clair ces derniers jours, la Russie tente de compenser son échec sur le terrain par des attaques aériennes. La défense aérienne ne donnera pas de puissance supplémentaire à Azov, mais elle aidera l’Ukraine à garder le contrôle de son territoire et à réduire le nombre de morts civiles, même si les négociations échouent.

L’agresseur impérialiste n’est pas l’OTAN !
Le texte intégral publié par le NPA Déclaration commune du Mouvement socialiste russe et de Sotsialnyi Rukh (Mouvement social d’Ukraine), le 7 avril 2022.
https://lanticapitaliste.org/opinions/international/declaration-contre-limperialisme-russe
condamne une certaine gauche qui considère « cette guerre comme une guerre inter-impérialiste » et appelle à une autre unité du camp de gauche : « C’est Poutine, et non l’OTAN, qui fait la guerre à l’Ukraine. C’est pourquoi il est nécessaire de déplacer notre attention de l’impérialisme occidental vers l’impérialisme agressif de Poutine, qui a une base idéologique et politique en plus d’une base économique »
Puis :
« L’impérialisme russe est alimenté par le désir de changer le soi-disant « ordre mondial ». Ainsi, l’exigence de Poutine concernant le retrait de l’OTAN de l’Europe de l’Est pourrait indiquer que la Russie ne s’arrêtera pas à l’Ukraine […] Il est très naïf de demander la démilitarisation de l’Europe de l’Est, car à la lumière des circonstances actuelles, ce ne ferait qu’apaiser Poutine et rendrait les pays d’Europe de l’Est vulnérables»
« Aujourd’hui, l’agresseur impérialiste est la Russie, pas l’OTAN, et si la Russie n’est pas arrêtée en Ukraine, elle continuera certainement son agression »
Et il exige :
- le retrait immédiat de toutes les forces armées russes d’Ukraine ;
- de nouvelles sanctions ciblées et personnelles contre Poutine et ses multimillionnaires. (Il est important de comprendre que Poutine et son establishment ne se soucient que de leurs propres biens privés ; ils sont inconscients de l’état de l’économie russe dans son ensemble. La gauche peut également utiliser cette demande pour dénoncer l’hypocrisie de ceux qui ont sponsorisé le régime et l’armée de Poutine et qui continuent aujourd’hui encore à vendre des armes à la Russie) ;
- le boycott du pétrole et du gaz russes ;
- un soutien militaire accru à l’Ukraine, en particulier la fourniture de systèmes de défense aérienne ;
- l’introduction de soldats de la paix de l’ONU provenant de pays non-membres de l’OTAN pour protéger les civils, y compris la protection des corridors verts et des centrales nucléaires (le veto de la Russie au Conseil de sécurité de l’ONU peut être surmonté à l’Assemblée générale).
Ce qui correspond très exactement aux demandes de Zelensky relayées par Van der Layen, mais fondamentalement aux objectifs ouvertement documentés de l’hégémonisme US, de démantèlement de la Fédération de Russie.


Pourquoi les pacifistes doivent accentuer l’envoi d’armes en Ukraine

On lit aussi dans la littérature pacifiste du « Mouvement Social d’Ukraine »
« Droit aux armes. Comment la gauche peut-elle soutenir l’Ukraine ? » le 20/05/2022
https://rev.org.ua/right-to-weapons-how-can-leftists-support-ukraine/
« La gauche et les internationalistes doivent comprendre qu'un front anti-impérialiste est impossible sans résistance armée. L'invasion de l'Ukraine par la Russie est actuellement l'attaque impérialiste la plus effrontée et la plus cynique du monde. Derrière les critiques sur les livraisons d'armes à l'Ukraine se cache un désir mal dissimulé de défaite du peuple ukrainien, inspiré par la propagande du Kremlin.
Plusieurs partis de gauche de l'Union européenne ont récemment publié une déclaration commune appelant à accélérer les livraisons d'armes à l'Ukraine. Il ne fait aucun doute que le développement d'un mouvement internationaliste efficace est impossible sans un front uni contre l'impérialisme et sans une résistance sous toutes ses formes, y compris armée, à l'agression impérialiste »….

Et quelques perles dans ce pot-pourri au propre et au figuré:
« Quant au changement social systémique en faveur de la classe ouvrière, il n’est possible que sur la base d’un mouvement populaire de masse, tout comme une démocratie « Maïdan » autogérée, si détestée par la clique de Poutine ».
« la vision du monde de Poutine nie la possibilité même de l’auto-organisation, arguant que tous les mouvements populaires sont toujours organisés par de mystérieux agents étrangers. Bien sûr, le Maïdan n’est pas toujours une révolution sociale, mais toute révolution sociale est d’abord et avant tout un Maïdan. »…
« Une démocratie qui dérange
Malgré les lacunes de l’Ukraine post-Maïdan, des élections ont eu lieu régulièrement, poussant souvent de nouveaux partis et de nouveaux dirigeants au pouvoir contre la volonté des dirigeants actuels du pays. »…
« Facteur OTAN
Les tentatives de justifier l'agression par une prétendue menace de l'OTAN semblent ridicules, sachant que tous les instructeurs et même les diplomates de nombreux pays membres de l'OTAN ont ostensiblement quitté l'Ukraine un mois avant l'invasion. Une déclaration ferme selon laquelle les soldats des pays membres de l'OTAN ne participeraient en aucun cas au conflit pourrait-elle être considérée comme une provocation ? Peut-être la provocation, au contraire, résidait-elle dans le fait que l'Ukraine semblait trop accessible ? »
« La vie politique en Ukraine a ses inconvénients. En particulier, la politique de « décommunisation » est clairement néfaste et ne répond en rien aux normes démocratiques. L’inclusion d’une clause sur l’adhésion à l’OTAN dans la Constitution et la campagne nationaliste de droite évidente autour de « la langue et de la religion » ont sans aucun doute beaucoup nui à l’Ukraine. Mais en même temps, l’Ukraine a toujours maintenu un système politique pluraliste et, grâce à un contrôle mutuel méticuleux des forces politiques, des élections ont été organisées régulièrement, dont les résultats ont été déterminés non par des fraudes, mais par des résultats de vote réels, véridiques et exacts ».

Enfin la cerise sur le gâteau :
Bien entendu, Volodymyr Zelensky est avant tout un représentant de la bourgeoisie et, outre quelques évolutions positives dans la politique anti-corruption, il mène des réformes qui limitent les droits des travailleurs et réduisent les garanties sociales des Ukrainiens. Mais il a été élu par les travailleurs ukrainiens, et c’est à eux de le juger et de décider s’il faut l’élire pour un second mandat. Et Zelensky est bien conscient qu’il doit agir dans l’intérêt de son électorat, et ce sont eux, et non d’autres États, qui doivent et qui décideront de son avenir politique. Dans les conditions difficiles de la guerre, il semble se comporter exactement comme la plupart des électeurs l’attendaient, et sa cote de popularité et ses chances de réélection augmentent.
On aura rarement trouvé même dans notre pays une gauche tellement lèche-cul qu’on croirait lire le dépliant d’une agence de tourisme.

Des trotskistes à l’abri de la décommunisation :

Contrairement à 11 partis ukrainiens : Plateforme d'opposition – Pour la vie, Parti de Charij, Nachi, Bloc d'opposition, Opposition de gauche, Union des forces de gauche, Derjava, Parti socialiste progressiste d'Ukraine, Parti socialiste d'Ukraine, Socialistes, Bloc de Volodymyr Saldo, (le KPU est déjà censuré depuis les lois de décommunisation), le Mouvement social d’Ukraine n’a pas été interdit le 20 mars 2022.

Il a commenté ces interdictions le lendemain de la façon suivante :
https://rev.org.ua/statement-on-temporary-ban-of-some-ukrainian-parties/
« Récemment, le Conseil national de défense et de sécurité a décidé de suspendre temporairement les activités d'un certain nombre de partis politiques ukrainiens. La liste comprend à la fois les principaux partis d'opposition et des partis moins connus qui utilisent les mots « progressiste », « gauche » ou « socialiste » dans leur nom. Le président de l'Ukraine, Volodymyr Zelensky, les a accusés de « liens avec la Russie », sans étayer ses affirmations par un raisonnement juridique approprié.
Nous nous rendons bien compte qu'au moins certains membres de ces partis, et en particulier leurs dirigeants, ont minimisé le danger de la présence russe dans le pays, ont minimisé le danger des ambitions chauvines de la Russie et ont failli justifier l'agression s'ils ne travaillaient pas directement avec le Kremlin, ont détourné la frustration populaire causée par les politiques néolibérales des gouvernements en combattant l'image caricaturale de « l'Occident » détruisant la « civilisation slave », répandu la xénophobie, l'antisémitisme, l'homophobie et la haine.
Ainsi, même ceux qui utilisent, mais en fait détournent, la phraséologie de gauche ne font en réalité que servir le consensus oligarchique »»

Et on comprend maintenant pourquoi ni Zelensky ni Svoboda, ni Azov, ni Secteur Droit, ni l’OTAN n’inquièteront jamais le « Mouvement Social d’Ukraine » et ses compères trotskistes du NPA.

*[Catherine Samary cofondatrice de la Ligue Communiste Révolutionnaire devenue Nouveau Parti Anticapitaliste, membre du Comité international de la Quatrième Internationale]


Edité le 28-09-2024 à 22:59:00 par Xuan


Mengistu
   Posté le 29-09-2024 à 14:01:27   

à mourir de rire : les mêmes qui voient des fachos infiltrés, des confusionnistes, des antisémites partout, qui dénonçaient les manifs antipass voire les gilets jaunes comme infiltrés par l'extrême-droite (je ne dis pas que cela n'a pas existé mais ce n'était en aucun cas le facteur central, moteur, majeur de ces mouvements, et justement la meilleure façon d'empêcher la récupération était d'aller dans ces mouvements, de s'y engager à fond avec une ligne prolétarienne révolutionnaire) évoquent un rôle "réel mais surdimensionné" concernant le rôle incomparablement supérieur de l'extrême-droite dans les mobilisations anti-gouvernementales de 2013 puis dans l'effort de guerre anti-russe

Ces gens sont des menteurs et des manipulateurs au service de Washington, Bruxelles et Tel Aviv, je l'ai toujours dis !!!! ils sont alignés sur le quai d'orsay systématiquement, tant que Fabius disait al Nosra fait du bon travail sur le terrain, le NPA soutenait la soi-disant "armée syrienne libre", quand Hollande a commencé à appuyer ouvertement les milices nationalistes kurdes öcalanistes YPG et YPJ, le NPA est devenu öcalaniste !!!
alors qu'ils en parlaient jamais auparavant ou pour comme LO cracher sur ces "nationalistes staliniens terroristes petit-bourgeois" et que sais-je encore !!
Le NPA a appelé à livrer des armes à al Qaida en Lybie, le soi-disant "CNT", les "rebelles lybiens", cette organisation devrait être combattu totalement par les communistes et quand le rapport de force le permet, les virer des manifs et du mouvement syndical


Edité le 29-09-2024 à 14:02:32 par Mengistu


Mengistu
   Posté le 29-09-2024 à 14:03:17   

confusionniste aussi terme complètement bidon qui désigne quelqu'un n'adhérant pas à la doxa extrême-gauchiste contemporaine
Xuan
   Posté le 04-10-2024 à 19:53:43   

C'est la pointe idéologique de l'impérialisme parmi les progressistes.
l'article est en ligne sur le blog de D. Bleitrach
https://histoireetsociete.com/2024/09/30/pourquoi-le-npa-ne-craint-pas-les-neo-nazis-de-lotan/