Sujet : Le pcf contre l'armement de la Finlande en 1939 | | Posté le 03-12-2022 à 16:59:28
| Aliis temporibus, alii mores ... Ythier le Saluant Le 30 novembre 1939, en réponse à l’incident de Mainila survenu quatre jours plus tôt, l’Armée rouge envahit la Finlande. Cette guerre qui oppose la Finlande à l’URSS, est un élément de la stratégie soviétique de préparation à l'affrontement majeur, stratégie qui passait par la signature du pacte germano-soviétique. Le 22 décembre 1939, dans un discours adressé à la Chambre, Daladier promet des armes à la Finlande. Cette initiative conduit le PCF, sous l’impulsion de l’Internationale communiste, à engager le processus de sabotage de l’effort de guerre. Le 5 janvier 1940, Jacques Duclos écrit à Benoît Frachon : « Le moment est venu pour nous d’orienter les ouvriers vers le sabotage des fabrications de guerre destinées à la Finlande et d’attirer leur attention sur l’utilisation antisoviétique du matériel de guerre fabriqué en France ». Un an plus trad, Marc Bloch publiait « L’étrange défaite ». Publiée clandestinement en 1941, la brochure intitulée "Pour servir à l’acte d’accusation du Peuple de France contre les traîtres. Le sabotage de l’aviation française, voici des faits…" nous livre la version officielle du Parti communiste français clandestin qui désigne les véritables responsables du sabotage de l’effort de guerre. Ce sont « les classes dirigeantes de la France » et le patronat qui ont « entrainé notre pays à la guerre et à la défaite […] poussé à la guerre impérialiste avec l’espoir que cette guerre commencerait contre l’Union Soviétique » et « saboté délibérément toute l’organisation militaire ». Cet opuscule contient le texte de la conférence qu’Henri Jourdain, ouvrier métallurgiste et secrétaire du Syndicat des Métallurgistes de la Région parisienne a prononcé le 9 février 1939, à la Maison de la Chimie, texte présenté comme « un acte d’accusation », « une charge écrasante contre tous ceux qui essaient aujourd’hui de fuir leurs responsabilités en accusant la classe ouvrière ». En conclusion de ce plaidoyer de non-culpabilité, le PCF déclare : « Le sabotage de l’aviation a continué avec le silence et la complicité de tous les fripons qui feignent de s’indigner aujourd’hui. […] La guerre qu’ils envisageaient, c’était la guerre impérialiste. Et ils pensaient bien que l’Union Soviétique subirait le premier choc. […] Ils se vengeaient et ils se vengent encore des progrès réalisés par le Front Populaire. Sans aucune retenue, avec une indignité inconcevable, ils lèchent les bottes de l’envahisseur. […] Ils “ collaborent ” sans effort aujourd’hui, alors que leur attitude donne la nausée au moins délicat des Français, parce que c’est leur intérêt de classes privilégiées. Étonnez-vous après cela qu’ils aient été les organisateurs ou les complices de l’impréparation militaire ». Deux ans plus tard, Marcel Bloch — alias Dassault — était accueilli à Buchenwald par le Comité des intérêts français.
Edité le 03-12-2022 à 17:00:37 par Xuan |
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