Sujet : Considérer la situation en France et aujourd’hui | | Posté le 16-02-2010 à 21:07:36
| Fonder notre action sur la situation actuelle de notre pays. Rebutés par la difficulté de s’opposer au révisionnisme moderne dans la classe ouvrière, certains ont pris pour modèle la lutte révolutionnaire dans d’autres pays, sans considérer les différences entre un pays colonisé et un pays impérialiste. Mais l’imitation servile de la révolution dans d’autres pays n’a d’égale que la prétention à « juger » les autres partis communistes et à leur décerner des brevets de « révolutionnaire » ou de « révisionniste ». Certains ont même prétendu s’inspirer en cela du « maoïsme ». Or une des caractéristiques de la pensée maotsétoung c’est précisément le rejet de la notion de « parti père » et la nécessité d’appuyer la stratégie et la tactique du parti communiste sur l’analyse des classes et les conditions spécifiques de son pays. D’autres se sont inspirés de la lutte des partisans dans la résistance, ou du programme du CNR. Comme dans le cas précédent, c’est tourner le dos au matérialisme historique que de chercher ailleurs et hier des solutions à la situation actuelle en France. Le parti communiste doit définir sa stratégie et sa tactique en fonction de la réalité des rapports de production et de la lutte des classes en France aujourd’hui, et non en fonction de la stratégie et de la tactique utilisées par d’autres partis communiste ou dans d’autres périodes de notre histoire. La France d’aujourd’hui est un pays impérialiste sur le déclin. Sa domination colonialiste puis impérialiste est en butte à plusieurs obstacles : la lutte des peuples et des nations opprimés, l’émergence des anciennes colonies d’une part et les visées hégémoniques de l’impérialisme US d’autre part. Ainsi les monopoles impérialistes français envisagent de poursuivre leurs profits dans les pays émergents comme la Chine. Mais ces pays ne sont plus des colonies et ne se laissent plus imposer des traités léonins comme par le passé. En particulier les capitalistes occidentaux sont obligés de respecter les lois chinoises, de traiter d’égal à égal avec les capitalistes ou les sociétés d’Etat chinois, d’investir dans les domaines définis par la Chine et de consentir des transferts de technologie dans les industries de pointe. Les pays africains, ancien fleuron du colonialisme français, commercent avec la Chine, et les USA cherchent ouvertement à s’y implanter. La haute technologie française et sa « maîtrise du nucléaire » ne tiennent plus le haut du pavé sur le marché mondial. Enfin la « puissance militaire » française et son porte-avion à mi-temps n’intimident plus personne. L’impérialisme français ne peut pas revenir en arrière quels que soient ses efforts, seraient-ils belliqueux et violents. La nostalgie des « trente glorieuses » ne doit pas nous inspirer. Les contradictions de classe s’approfondissent Sur le terrain de la lutte des classes, la bourgeoisie peine désormais à se payer la paix sociale. La mondialisation a pour effet d’élargir la concurrence entre les prolétariats du monde entier. La crise économique en a précipité les conséquences. Les avantages acquis par la classe ouvrière des pays riches, ainsi que les miettes de la surexploitation du Tiers Monde sont menacés à brève échéance. C’est le cas de la protection sociale française, jadis considérée avec envie dans le monde entier : il ne se passe pas un jour sans que la bourgeoisie ne la remette en cause. Parmi les couches moyennes, les agriculteurs qui emploient des salariés agricoles saisonniers, les petits patrons, se trouvent étranglés par la grande distribution ou les monopoles industriels. Leur situation devient désespérée et ils réclament à cors et à cris la suppression de leurs cotisations sociales et de leurs taxes. Les artisans et les commerçants de détail s’inquiètent de voir que seuls les produits haut de gamme trouvent encore des acheteurs, tandis que les classes intermédiaires se fournissent désormais dans les grandes surfaces. L’aristocratie ouvrière, base sociale du réformisme et du révisionnisme, perd peu à peu ses privilèges et se trouve réduite au sort des ouvriers ordinaires. La classe ouvrière est la première victime de la crise, jetée à la rue sans qualification et sans espoir de retrouver un emploi, tandis que l’industrie qui l’employait est délocalisée en Europe du sud ou dans les pays émergents. Chaque jour qui passe, le capital accumule les forces qui le détruiront.
Le révisionnisme est l’obstacle principal à l’organisation révolutionnaire du prolétariat. Cependant, la seule classe qui puisse entraîner les masses de façon résolue dans la révolution est dépossédée de son organisation de masse et de son parti communiste par le révisionnisme moderne. L’action syndicale a été détournée depuis de longues années de la lutte de classes par les directions réformistes et révisionniste. Dès que les masses se révoltent, les dirigeants syndicalistes corrompus se serrent les coudent et conspirent contre la classe ouvrière afin d’étouffer la lutte de classe et de la canaliser en cortèges inoffensifs. Ainsi l’organisation de la classe ouvrière dans le syndicat est-elle découragée, et les jeunes ouvriers le prennent pour un cabinet d’avocats et non plus pour le cadre nécessaire à leur regroupement pour la lutte de classe. Le P « C » F use de démagogie et soutient les luttes populaires en paroles. Mais ce n’est qu’un prétexte pour refermer sur elles le filet des illusions électoralistes et les enchaîner au rafiot du programme commun anti-libéral , des synergies industrielles , et de la finance au service des industries . Il n’y a plus aucune trace du renversement du capitalisme dans le programme du parti révisionniste. Tout d’abord ses théoriciens ont nié le rôle dirigeant et révolutionnaire de la classe ouvrière en prétextant qu’elle regroupait toutes les catégories intermédiaires jusqu’aux ingénieurs. A présent ils confondent les intérêts du prolétariat et ceux des artisans, petits et gros patrons, voire cadres dirigeants et PDG, tous opposés à la « financiarisation » de l’industrie. De la sorte, le P « C » F n’a plus pour objectif la révolution socialiste, sous la direction du prolétariat d’avant-garde, mais l’aménagement d’un capitalisme moins « libéral » et moins « financiarisé », sous la direction des capitaines d’industrie. Or la réalité montre tous les jours qu’un tel capitalisme n’existe que dans les songes des réformistes et dans les promesses de Sarkozy de « réhabiliter le travail » . Karl Marx disait déjà que le capitalisme français était un capitalisme de « rentiers », et les liens consanguins entre le capital financier et industriel n’ont fait que se resserrer. Aussi le projet d’une finance au service de l’industrie n’est-il qu’une sombre escroquerie, destinée à renouveler la collection élimée des vieilles hardes réformistes, dont le PS n’ose même plus s'affubler en public. La bourgeoisie tient donc plusieurs fers au feu pour abuser le peuple et prolonger sa dictature. Si les réformistes et les révisionnistes ne parvenaient plus à tromper le peuple, la bourgeoise userait de la démagogie fasciste, du chauvinisme et de la xénophobie pour se maintenir coûte que coûte au pouvoir. Il apparaît nettement que la création d’un nouveau parti communiste est la tâche la plus urgente pour les marxistes-léninistes. Cette tâche est indissociable de la lutte classe contre classe contre les capitalistes, contre les dirigeants syndicaux et contre le révisionnisme moderne. En particulier il importe de détourner la classe ouvrière, et parmi elle ses éléments d’avant-garde, des illusions électoralistes sur la possibilité de réformer le capitalisme ou d’y préserver des îlots d’opposition.
Edité le 16-02-2010 à 23:35:13 par Xuan |
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