Sujet :

Sur la Chine et les "communistes" français

Xuan
   Posté le 15-08-2020 à 15:59:41   

Jean Claude Delaunay : la modernité et la civilisation chinoise, la régression française.

DANIELLE BLEITRACH 14 AOÛT 2020


Ce texte de Jean Claude Delaunay publié ici même met bien des pendules à l’heure. Jusqu’à quand les communistes français pourront vivre cette situation parfaitement schizophrène de prétendre défendre “la modernité et la civilisation” de leur pays en défendant par exemple les conquis de la libération et de le faire en apportant caution au capitalisme qui est un retour vers la barbarie. Cette caution il l’apportent en refusant de donner un but à leur action politique interne : le socialisme, en se contentant de tactiques électorales et de vagues soutiens à des combats syndicaux sans aucune perspective propre à un PCF. Cette caution ils l’apportent en tenant un discours creux sur la “démocratie” exigée des nations dont les USA et leurs vassaux occidentaux nient la souveraineté. Leur attitude au mieux donneuse de leçon face à la Chine prouve le caractère fou de cette démarche (1). A contrario, je voudrais rappeler le texte de Karl Marx que nous avons publié ici même sur la Chine, l’Angleterre et la Révolution qui anticipe sur ces questions : https://histoireetsociete.com/2020/03/10/karl-marx-la-chine-langleterre-et-la-revolution-deplacement-du-centre-de-gravite-mondial/ (note de Danielle Bleitrach pour histoire et société )

Bien que les notions de modernité et de civilisation soient extrêmement floues, en l’état où elles apparaissent dans ce texte, la discussion menée à leur propos en ce qui concerne la Chine contemporaine me paraît tout à fait intéressante. En 2013, l’auteur, Xu Jilin, concluait donc que la Chine était entrée dans la modernité mais qu’elle n’était pas encore vraiment entrée dans la civilisation. Je ne sais pas si cet auteur écrirait le même texte aujourd’hui, en 2020. Quoiqu’il en soit, je voudrais, à toute allure, esquisser une opinion radicalement contraire de la sienne en affirmant que, parce que la Chine est socialiste, parce qu’elle est orientée par et vers la satisfaction réelle, non verbale, des intérêts populaires, la Chine est simultanément entrée dans la modernité et dans la civilisation.

En deux mots, ou un peu plus, que désigne la notion de modernité? Elle désigne le fait qu’à partir du 18ème siècle en Europe occidentale, puis au 19ème siècle, en Europe occidentale et en Amérique du Nord, la lutte contre la rareté des biens a pris un tour nouveau. Elle a été effectuée à l’aide d’instruments, de machine outils industrielles produites industriellement. C’est, en gros ce que disait Adam Smith. La richesse des nations résulte désormais du degré de la division du travail que l’on observe dans les nations et ce degré est lui-même fonction de la quantité et de la nature du capital fixe que les agents de chaque nation investissent. De ce centrage théorique et pratique du fonctionnement des sociétés “modernes” sur l’investissement matériel a résulté un formidable développement de la production de biens et de services dont nous sommes aujourd’hui les héritiers.

Que désigne à son tour la notion de civilisation? Cette notion est d’autant plus floue que l’on ne met pas en œuvre une analyse en termes de classes sociales. Cela dit, on peut y arriver même sans cela. Je vais illustrer mon propos en évoquant les écrits d’un aristocrate russe du début du 19ème siècle. Cet aristocrate s’appelait Henrich Storch et il était précepteur des enfants du tsar. Ce n’était pas vraiment un démocrate, mais il était quand même franchement admiratif des écrits d’Adam Smith. Il se trouvait donc dans la situation intellectuelle totalement incohérente d’un type enseignant d’une part que la richesse des nations dépendait de la division du travail (et donc de l’investissement en capital fixe) et d’autre part, vivant dans un pays arriéré de ce point de vue. Lui même, en tant qu’aristocrate, participant de cette arriération.

De cette contradiction est née sous sa plume une théorie originale que voici et dont il a fait l’exposé dans un livre paru en 1815, traduit en France en 1823, sous la responsabilité éditoriale de Jean-Baptiste Say, tout à fait opposé à ce genre d’idées.

Pour Storch, la richesse d’un pays est composée de deux types de biens :
1) les biens externes, c’est à dire les marchandises, produites par les entreprises pour être vendues “à l’extérieur”, sur un marché.
2) les biens internes, c’est à dire l’ensemble des biens produits par l’Etat (ce que nous appellerions aujourd’hui les services collectifs, la santé, l’éducation, la culture, la défense nationale, la sécurité, etc. et bien sûr, pour lui, la religion) et qui sont, dit-il, le fondement de la civilisation.

On retrouve donc dans ses écrits un écho de ce que développait Hegel à savoir d’une part l’existence de la société civile, du marché, bref de la “bête sauvage”, comme l’écrit Hegel, pas très éloignée de la barbarie, et d’autre part l’existence de l’Etat, le contrepoids civilisateur de la barbarie marchande.

Storch reprenait ainsi la discussion ancienne que l’on trouve dans le débat occidental entre les individus qui composent la société, d’une part, et l’Etat, d’autre part. J’imagine qu’au terme de son livre, Storch a dû être très content de lui puisqu’il s’estimait en mesure d’affirmer que son pays, la Russie, ne participait guère de la richesse mais qu’il avait la civilisation.

J’en viens maintenant à la Chine socialiste. Oui, grâce au socialisme, ce pays est entré dans la modernité. Il investit, il produit et les Chinois consomment. Sans doute est-ce la raison principale expliquant que la très grande majorité des Français aient peur de la Chine. Cette très grande majorité préfère sans doute continuer de vivre dans sa merde et laisser la grand bourgeoisie diriger la France et l’appauvrir avec résolution. Au lieu de réfléchir sur l’exemple chinois, sur les raisons de son développement matériel; sur le bien-être qui en résulte pour le peuple, sur le fait que la Chine contrôle le covid19, alors que, eux, en subissent les effets à rebondissement, non, non, il faut avoir peur de la Chine. Quoiqu’il en soit, et c’était déjà la conclusion de Xu Jinlin, la Chine est entrée dans la modernité.

OK, pour la modernité, mais quid de la civilisation? Ce que Xu Jinlin ne semble pas avoir compris, c’est que la civilisation, ce n’est pas un concept creux, fait de vents et de musiques. C’est un concept plein, fait d’activités collectives de plus en plus nécessaires au fonctionnement de la société non seulement pour y être bien moralement, mais pour que la richesse s’y développe.

Ces activités sont celle de l’éducation jusqu’à l’université, ce sont celles de la santé, de la recherche, du sport, de la culture, de la communication, de l’administration générale, de la protection de l’environnement, de la planification, de l’activité internationale, de la défense. Toutes ces activités de l’Etat, ce sont des activités de civilisation. Certes, dans cet ensemble, les Etats-Unis, par exemple, savent développer les dépenses de guerre, de propagande. Oui, mais les autres? Même en ce qui concerne la recherche, ce pays tend à devenir de plus en plus faible.

J’énonce ma conclusion. La Chine a non seulement, grâce au socialisme, trouvé les voies de la modernité économique. Car les dirigeants de ce pays ont su et pu également, sur la base d’un développement national, développer la production des biens de civilisation. Ceux-ci sont désormais indispensables à la production des biens matériels.

Cela dit, la consommation de ces biens particuliers ne fait pas qu’engendrer des effets économiques. Ce sont les formes, pour la plupart d’entre elles les plus satisfaisantes de développement des hommes, de leurs connaissances, de leur individualité. Bref, le socialisme chinois est entré dans la modernité et la civilisation, en sachant combiner les deux.

Nous ne pouvons pas faire la même chose en France? Serions nous devenus collectivement cons à ce point que le concept de socialisme nous ferait peur éternellement? Sommes nous tout simplement devenus des barbares bornés qui refuseraient la civilisation?

J.Cl. Delaunay

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(1) pour dire jusqu’où peut aller le délire de certains “militants” communistes pris dans cette schizophrénie, je voudrais citer le commentaire adressé par l’un d’entre eux (Bernard Rapp) à ma personne et à ce blog à propos du texte publié ici sur le faux concernant la déclaration de l’ONU et qu’un lecteur avait repris.

https://histoireetsociete.com/2020/08/13/non-lonu-na-pas-denonce-les-camps-dinternements-massifsouighours/

La fiche de police de Bernard Rapp

Donc à la suite de cette publication par un lecteur, il y a eu cet extraordinaire commentaire d’un certain Bernard Rapp, que nous publions ci-dessous notons qu’à aucun moment il ne parle du texte publié, le commente. Il se contente d’une mise à l’index qui est de l’ordre de la diffamation. Ce type d’écrit et ce qui suivra ne relève pas d’un débat mais d’une fiche de police. Ce n’est pas le premier, ce ne sera pas le dernier et j’ai même quitté définitivement le PCF le 22 avril 2020 à la fois quand l’humanité et la direction du PCF a cru bon de censurer l’anniversaire de la naissance de Lénine mais aussi parce qu’un imbécile avait cru bon d’établir sur moi une fiche des renseignements généraux sous le titre DB1938. Le ridicule le disputait à l’infamie dans les deux cas et j’ai décidé de devenir “sympathisante”.

Mais l’important est ailleurs, il est dans la dégradation due à l’absence de formation, de stratégie, dont témoigne un tel esprit de pure délation. C’est la chose qui nous intéresse ici, parce que ce qui est visé c’est la possibilité même de parler de la Chine autrement qu’en dénonçant “”la dictature”. Cela s’est passé hier 13 août 2020. . Je ne cite que la remarque initiale du dit Bernard Rapp, elle a été assortie par la suite des habituelles remarques sur mon âge et sur “la pollution” que je représenterai, allant jusqu’à affirmer que le PCF avait du m’exclure, etc… Mais revenons sur cette manière d’être du militant dont ce pauvre homme ne voyait pas à quel point elle ressemblait à celles de l’inquisition, refusant le débat sur le fond mais excommuniant les pensées sacrilèges. Bref une pensée entrée ni dans la modernité, ni dans la civilisation et dans laquelle la foi en l’avenir, en la Révolution s’était transformée en obscurantisme et chasse aux sorcières derrière les petits chefs. C’est ce travail de destruction idéologique qui s’opère depuis plus de vingt ans sur les militants communistes qu’il faut corriger parce que le parti communiste n’y survivra pas.

Que les choses soient claires, ce blog ne prétends pas opérer un véritable travail d’historien mais plutôt de vulgarisation d’une histoire marxiste dont nous avons le plus grand besoin dans cet effort généralisé pour effacer toute référence révolutionnaire à l’Histoire. Il tente de faire retrouver à notre peuple “les cadres de la mémoire”, ceux de l’action transformatrice… Ce qui se fera avec ou sans le PCF… Si l’audience de ce blog gène, tant mieux, de toute manière nous avançons parce qu’ils ont de plus en plus de mal à ignorer la situation,ils ne peuvent que la dévoyer…


Cher Hervé j’observe que tu relaies systématiquement le propos de Mme Bleitrach qui sous couvert d’un label « histoire et Societe.com » reconstruit a sa mode le réel. Pour ma part je la range ou plutôt je la jette dans les mêmes auges que Forrisson et Cie. Ces gens là sont nuisibles ils cherchent à exister alors que l’Histoire la vraie a dénoncé les crimes de leurs séides Bientôt peut être nous verrons cette infatigable brasseuse de boniments pseudo historique venir nous expliquer que les procès de Moscou sont des inventions de la CIA comme d’autres l’ont fait avant elle ! Ce qu’elle apporte ce n’est pas des éléments de débat c’est de la propagande à mes yeux criminelle . Nier les crimes des dictatures c’est du négationnisme !
Et te voir rediffuser avec ardeur ce propos ce qui donne du crédit à cette falsificatrice m’attriste .
Xuan
   Posté le 07-04-2021 à 14:06:21   

Dans le dernier numéro de Cause Commune



Un très important dossier "Comprendre la Chine" et plusieurs articles intéressants dans le dernier numéro de Cause Commune, notamment de Rémy Herrera et Jean-Claude Delaunay, Michel Aglietta, Kevin Guillas-Cavan qui tranchent avec ceux de Lina Sankari dans l'Humanité. Elle-même traite différemment le Xinjiang dans ce dossier, en tenant compte du conflit USA / RPC.


Il faut rectifier l’article mensonger de Lydia Samarbakhsh affirmant qu’il n’y a jamais eu de « rupture » entre le PCF et le PCC.

Lors de la controverse sino-soviétique, le PCF avait censuré dans ses propres rangs les textes chinois sur le rôle de Staline comme « les deux épées », ainsi que la « lettre en 25 points » adressée au PCUS, exclu ses membres comme Jacques Jurquet, qui soutenaient la position de la Chine contre celle de Khrouchtchev. Parler d’entrisme et de division à ce sujet est une contre-vérité manifeste.

Après la restauration du capitalisme en URSS, le PCF aurait pu faire une autocritique sur son soutien aveugle à Khrouchtchev dans la ligne du mouvement communiste international, notamment en ce qui concerne le « passage pacifique au socialisme dans les pays industrialisés», dont nous mesurons encore les effets dévastateurs.
marquetalia
   Posté le 08-04-2021 à 09:02:39   

La France Insoumise et ce qui reste du PCF sont des faux culs,ils prétendent soutenir la République populaire de Chine,puis après ils s allient à des fins électorales avec Génération S et les charognards d EELV,qui sont les boutefeux de la guerre contre Pékin,et conditionnent à l affrontement contre les Chinois.ces salopards de sociaux démocrates font encore plus de buzz antichinois que le Rassemblement National.avec l amalgame entre communisme et nazisme ainsi que la sinophobie légalisée,le fascisme a déjà gagné,il est aux portes du pouvoir.


Edité le 08-04-2021 à 18:40:17 par marquetalia


Xuan
   Posté le 08-04-2021 à 18:36:14   

marquetalia a écrit :

La France Insoumise et ce qui reste du PCF sont des faux culs,ils prétendent soutenir la République populaire de Chine,puis après ils s allient à des fins électorales avec Génération S et les charognards d EELV,qui sont les boutefeux de la guerre contre Pékin,et conditionnent à l affrontement contre les Chinois.ces salopards de sociaux démocrates font encore de buzz antichinois que le Rassemblement National.avec l amalgame entre communisme et nazisme ainsi que la sinophobie légalisée,le fascisme a déjà gagné,il est aux portes du pouvoir.


Tu mélanges tout. Les articles de la revue "cause commune" soutiennent la Chine pour la plus grande part, et c'est un progrès dans le PCF.
J'ai signalé cette revue pour inviter à la lire mais tu balances tes opinions sans en tenir le moindre compte. Commence par lire les articles et après on verra.

Je ne parle pas du reste, hors sujet.


Edité le 08-04-2021 à 18:36:43 par Xuan


marquetalia
   Posté le 08-04-2021 à 18:42:53   

De toute façon,le 9 mai,il ne restera plus grand chose du PCF,les deux tiers vont se barrer chez l autre guignol de Mélenchon.le jour où la Russie célèbrera les 76 ans de la victoire sur le nazisme...un signe ?


Edité le 08-04-2021 à 19:19:09 par marquetalia


marquetalia
   Posté le 08-04-2021 à 19:17:07   

La Russie n est certes plus un pays construisant le socialisme, néanmoins,ses dirigeants cultivent toujours la mémoire de la Grande Guerre Patriotique contre les puissances de l Axe.


Edité le 09-04-2021 à 12:03:17 par marquetalia


Xuan
   Posté le 08-04-2021 à 23:01:18   

Je t'ai demandé de lire ces textes avant de répéter ta litanie. Quel est ton avis dessus ?
Xuan
   Posté le 10-04-2021 à 08:55:16   

Le PCF et la Chine Un pas dans la bonne direction !

Samedi 3 avril 2021, par Hervé Fuyet

https://lepcf.fr/Le-PCF-et-la-Chine?fbclid=IwAR1VxiY9MHcy_VE2aeaVwxX7X8ZwDWy1EfkSGvW8lN31on6_UlzxfrBu3WM&bonjour=oui&id_article=4772&id_objet=4772&id_forum=0#forum4530

Cause Commune, la revue théorique du PCF, fera-t-elle cause commune avec la Chine socialiste ?
Un premier pas dans la bonne direction !


Le dossier de Cause Commune -La Revue d’action politique du PCF , dans son numéro 22 de mars-avril 2021, porte sur la Chine. C’est une excellente initiative, car de nombreux camarades ou sympathisants du PCF ne parvenaient pas à bien comprendre la position du PCF vis-à-vis du PCC et vis-à-vis de la Chine socialiste.

Les relations entre le PCC, d’un côté, et le PCF et l’Humanité d’autre part, sont-elles fraternelles et empreintes de camaraderie, ou simplement courtoises et cordiales ?
Les articles du dossier Chine du numéro 22 de Cause commune sont écrit par des amis de la Chine socialiste comme Jean-Claude Delaunay, Rémy Herrera, Michel Aglietta, Kevin Guillas-Cayan, entre autres, ou le plus souvent informatifs et d’une neutralité bienveillante (voir le dossier de Cause Commune en fichier attaché).

Par contre la direction du PCF ne prend pas position, ne reconnait pas le caractère socialiste de la Chine populaire, et ne réfute pas les nombreux fake news hostiles à la Chine, venant en général de sites écrans de la CIA.

Les réseaux sociaux s’étonnent de cette attitude. On se se demande si ce n’est pas l’eurocommunisme ou l’entrisme trotskyste dans le PCF, tous deux hostiles au socialisme réellement existant, ou un opportunisme pour des alliances électoralistes, qui expliqueraient cette attitude.

Beaucoup de camarades et d’amis du PCF souhaitent que notre secrétaire national, Fabien Roussel, se présente aux élections présidentielles et affirme la nécessité et l’urgence en France d’un socialisme aux caractéristiques de la France.

Naturellement, la candidature de Fabien Roussel perdrait sa logique et sa valeur si elle n’incluait pas une solidarité fraternelle avec les pays du socialisme réellement existant comme la Chine socialiste, le Vietnam socialiste, le Laos socialiste, Cuba socialiste, Kérala socialiste, et les pays qui, en Amérique du Sud, ou en Afrique évoluent vers le socialisme.
pzorba75
   Posté le 10-04-2021 à 10:04:07   

Xuan a écrit :


Naturellement, la candidature de Fabien Roussel perdrait sa logique et sa valeur si elle n’incluait pas une solidarité fraternelle avec les pays du socialisme réellement existant comme la Chine socialiste, le Vietnam socialiste, le Laos socialiste, Cuba socialiste, Kérala socialiste, et les pays qui, en Amérique du Sud, ou en Afrique évoluent vers le socialisme.

La Bielorussie peut-elle, à ton avis, se trouver rangée dans le camp "socialiste" ou reste-t-elle dans le camp "révisionniste"?
Xuan
   Posté le 10-04-2021 à 14:27:44   

Actuellement le camp révisionniste n'existe plus. Les pays qui suivaient l'URSS, engagés dans le COMECON, ont été dispersés par l'OTAN.
Certains se rangés dans le camp occidental et d'autres comme la Biélorussie dans celui de la Russie.
Je crois qu'on ne peut plus parler de "révisionnisme" aujourd'hui. Que sont devenus ces partis communistes ? Quel bilan tirent-ils aujourd'hui de ces expériences et de ces échecs ? Egalement quelle est la place de ces partis dans ces sociétés ? Le Parti Communiste de Bielorussie, a-t-il un rôle dirigeant ? Il faudrait d'abord que les réponses à ces questions soient connues.

La situation que je connais mal est aussi impactée par des contradictions économiques avec la Russie, mais je crois que l'aspect principal, ce sont les critiques dont Loukachenko fait l'objet en occident. Elles montrent qu'il s'oppose à l'hégémonisme.
Il a aussi pris des mesures sociales comme une hausse des salaires, et il s'appuie sur la nostalgie du socialisme. Dire qu'il s'agit d'un pays socialiste me paraît excessif pour le moment.
Xuan
   Posté le 06-06-2021 à 08:40:04   

Danielle Bleitrach met le doigt sur l'opportunisme de la section international du PCF, qui se tait face à l'anticommunisme, ainsi qu'au trotskiste Vincent Boulet qui joue visiblement un double jeu.
Il est temps que les communistes haussent le ton face à l'anticommunisme, tant dans la révision "totalitaire" de l'histoire que dans le bashing antichinois.

Lire aussi l'article Xi Jinping convoque 58 partis marxistes face à la nouvelle guerre froide, déjà publiée hier sur le forum.
Ainsi que Non à l’anticommunisme et à la falsification de l’histoire:


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POURQUOI LES “SILENCES” DU SECTEUR INTERNATIONAL DU PCF PAR DANIELLE BLEITRACH


DANIELLE BLEITRACH 6 JUIN 2021
https://histoireetsociete.com/2021/06/06/pourquoi-les-silences-du-secteur-international-du-pcf-par-danielle-bleitrach/

En posant cette question, nous voulons non pas inaugurer une nouvelle polémique mais bien ouvrir un débat de fond sur une question: le rôle de l’international, les carences manifestes du secteur international et quelles conséquence pour la reconstruction du parti communiste ? Cette question importante en soi a deux “compléments”: la formation des militants et le rapport à l’histoire qui est essentiel pour le marxisme. Comme toute question fondamentale elle ne se pose dans le parti que parce que son incidence dans la crise de notre société ne peut être ignorée. Nous posons cette question à partir de deux événements récents dont les militants n’ont pas eu le moindre écho et dont nous publions aujourd’hui les compte-rendus :

1) La conférence contre le négationnisme historique : le 19 mai, à l’invitation de la délégation du Parti communiste portugais au sein du groupe de la Gauche unitaire européenne et de la Gauche verte du Nord, une conférence en ligne « Non à l’anticommunisme et à la falsification de l’histoire – au nom de la paix et la justice, contre le fascisme et la guerre” s’est tenue au Parlement européen, avec la participation des représentants du Parti communiste de la Fédération de Russie, du Parti communiste portugais, du Parti progressiste des travailleurs de Chypre, du Parti communiste de Bohême et Moravie, des Partis communistes allemand et français, du Parti des travailleurs de Belgique, du Parti communiste espagnol, du Parti communiste d’Ukraine et d’autres pays.
Nous publions aujourd’hui, grâce au correspondant de la Pravda qui nous l’a transmis un compte-rendu de cette conférence. Nous y reviendrons.

2) Le jeudi 28 mai, au moyen de la plateforme Zoom, les dirigeants de 58 partis communistes de diverses régions du monde se sont réunis, avec un total de 48 pays représentés. Chacun d’entre eux a prononcé un discours politique en essayant d’apporter une réflexion originale sur les innovations dans le domaine de l’idéologie et de la pensée marxistes. Parmi les personnes présentes se trouvaient des partis au pouvoir comme le Parti communiste de Cuba et le Parti communiste du Vietnam ; des partis au gouvernement dans leur propre pays comme le Parti communiste d’Afrique du Sud, le Parti communiste du Népal, ainsi que les Partis communistes espagnol et syrien ; et bien sûr, des partis d’opposition comme le Parti communiste de la Fédération de Russie, le Parti communiste des États-Unis d’Amérique, etc. Nous citons ici la traduction du blog de Michel Aymerich concernant cette importante initiative et notons que Nicolas Maury l’avait déjà signalé dans son blog. Mais là encore les militants communistes n’en ont pas eu le moindre compte-rendu. Pourtant chacun mesure bien que le négationnisme historique de l’UE, les campagnes de presse, l’opposition entre “démocratie” et autoritarisme, n’est pas simple enjeu du passé, il prend toute son ampleur dans la nouvelle guerre froide débouchant sur des guerres y compris nucléaire, des courses aux armements,

Notons qu’en ce qui concerne la première conférence, celle du parti communiste portugais elle porte sur l’anticommunisme devenu principe officiel de l’Europe avec l’équivalence mis entre communisme et nazisme, et entre Staline et Hitler. Nous apprenons grâce au correspondant de la Pravda que le représentant du PCF, Vincent Boulet a apporté une contribution “offensive” au sujet ce qui fait plaisir quand on connait le personnage, sa maitrise des financement en particulier européen, son trotskisme militant qui ne le rend pas particulièrement sensible aux mérites de l’URSS, bref son rôle clé dans le système mis en place autour de l’idéologie, de la presse, de l’internationale et de la formation des militants par Pierre Laurent. Mais ce qui reste constant c’est le fait que les militants ne sont pas informés et que comme bien des questions tout cela concerne l’entre-soi d’un petit nombre qui au meilleur des cas pratique un tourisme planétaire. Je voudrais faire souvenir de la manière dont a été révélé ce positionnement de l’UE, j’ajouterai du vote de gens comme Glucksman et des verts en faveur de ce négationnisme. C’est ce blog histoire et société qui traduisant un texte des camarades portugais a découvert cette ignominie qui n’est pas simple déclaration, puisque c’est au nom de cette équivalence que sont interdits les partis communiste polonais et ukrainiens. Nous avons publié la traduction, interpellé le PCF comme nous le faisons aujourd’hui. En vain, il y a eu simplement après quelques atermoiements une déclaration de Patrick Le Hyaric dans l’Humanité, dénonçant cette équivalence qui aurait nécessité une campagne, une mobilisation qui n’a jamais eu lieu.

On voit que le silence autour de la conférence organisé par nos camarades portugais n’est pas une simple erreur due à l’activité effrénée en faveur par exemple de la candidature communiste du secteur international, ni a un excès de modestie de Vincent Boulet qui certes a un côté éminence grise mais qui ne se prive pas comme il l’a fait au 38ème congrès d’intervenir pour refuser toute réflexion des communistes sur la manière dont l’image de l’URSS a subi les effets de la révolution conservatrice. Il a mené la charge contre la partie consacrée à l’international en refusant toute réflexion sur ce sujet et sur celui du rôle de la Chine.

Il ne s’agit même plus de cinquième colonne à savoir ceux qui torpillent de l’intérieur la reconstitution mais désormais de “sixième colonne” comme les décrivent les communistes russes, à savoir ceux qui feignent d’être d’accord pour mieux torpiller. On va dans les colloques internationaux pour y présenter un nouveau visage mais on se garde bien d’aider les militants à avancer en faisant le moindre compte-rendu.

Parce que quand le silence qui n’est certainement pas celui d’agneaux concerne un événement aussi important que la conférence des partis communistes organisée par le parti communiste chinois sur le renouveau du marxisme est également tenu secret par le secteur international on sait qu’il y a là une volonté. Pourtant l’international c’est comme l’histoire, indispensable pour un marxiste parce que cela permet de comprendre le mouvement du capital au niveau où il se déploie stratégiquement et où le militant ne se contente plus d’y faire face avec courage mais peut envisager lui aussi une stratégie.

Les chantiers de la reconstitution sont nombreux mais le processus offensif qui a été entamé depuis le 38e congrès et qui va s’accélérant exige que nous mesurions bien les nécessités de l’heure. Il n’y a pas d’un côté le fondamental, les combats contre ce qui met à mal salaires, emploi, services publics et souveraineté nationale et de l’autre une géopolitique devenue abstraite et concernant une élite mais bien un ensemble et la nécessité de l’échange d’expériences, de connaissances.

En ce qui concerne le secteur international du PCF cela se traduit par deux FAITS : premièrement le silence organisé autour de manifestations aussi importantes, mais aussi l’incapacité d’organiser la moindre campagne non seulement autour de l’anticommunisme de l’UE mais ce qui va avec l’adhésion de la dite UE au blocus contre Cuba, le soutien apporté à des marionnettes des USA dans les pays socialistes et progressistes. Est-il normal que l’on se contente de dénoncer le blocus de Cuba sans qu’aucune mobilisation militante soit organisée ?


Est-ce que de même on peut prétendre avoir une formation marxiste et ignorer l’importance de l’histoire? Le recul du marxisme a des causes politiques. L’hégémonie marxiste dans les sciences sociales (dont l’histoire) avait certes été renforcée par l’avènement de l’université de masse dans l’après-guerre, mais elle avait été rendue possible avant tout par une avancée généralisée des luttes sociales et politiques. Entre la Résistance et les années 1970, en passant par la décolonisation et les révolutions en Asie et en Amérique latine, des relations nouvelles s’étaient nouées entre les intellectuels et les mouvements politiques, souvent des partis de masse, qui incarnaient l’héritage de Marx. La révolution conservatrice des années 1980, dont le tournant de 1989 a été l’apogée, a renversé la tendance. Qu’on le veuille ou non l’offensive idéologique menée contre l’URSS, puis la chute du socialisme européen a eu des conséquences qui vont au-delà du PCF. L’impact a été brutal et les effets cumulatifs de cette défaite historique sont aujourd’hui particulièrement perceptibles dans une discipline comme l’histoire, par définition tournée vers le passé. Il est clair que non, là encore la révolution conservatrice, la négation du marxisme a joué un rôle destructeur dans le développement des sciences humaines et en particulier “la provincialisation” de la recherche française y compris par rapport à la recherche anglo-saxonne. Comme la déconstruction spatiale et temporelle de l’enseignement de l’histoire joue un rôle sur la capacité des jeunes.

Nous pouvons d’autant moins ignorer ce contexte que le capitalisme est entré dans une crise profonde et que partout dans le monde on assiste face à cela non seulement à des résistances mais à la conscience que l’on ne peut pas se contenter de résister qu’il faut passer à l’offensive, exiger le socialisme. C’est ça ou le fascisme.

Nous sommes donc dans un contexte tel que reconstruire le PCF ne peut pas éluder des connaissances indispensables à la lutte contre la crise de la société française et parmi celles-ci ce qui peut favoriser une conscience collective est indispensable. Très justement Fabien Roussel a proposé de faire de la jeunesse une cause nationale, lui donner les moyens matériels d’acquérir une formation, de devenir aussi un citoyen à part entière. Cela ne va pas sans la remise en cause de toute l’auto-destruction dont cette jeunesse est victime, sans retrouver une identité collective. Donc refuser le négationnisme historique qui a pour unique objectif d’isoler, d’individualiser, de créer une incapacité à mesurer les conséquences des actes, est essentiel comme doit l’être la manière de rompre avec les complotismes pour comprendre à la fois la complexité de la réalité et le sens du mouvement du monde. Un parti communiste est indispensable aussi dans ce domaine.

Danielle Bleitrach
Xuan
   Posté le 23-10-2021 à 13:39:10   

De nouveau sur le trotskisme

Je rappelle la conférence de Ludo Mertens sur le site des Editions Prolétariennes

"Le trotskysme un courant anticommuniste !"
https://www.youtube.com/watch?v=Mrl6UFCwjRc
Notamment à 1h de la vidéo : 5. - L'organisation d'un courant défaitiste à l'approche de la deuxième guerre mondiale


Aujourd'hui nous nous retrouvons dans une configuration bien comparable : des marxistes-léninistes sont conscients du danger de guerre que préparent les USA, mais ils continuent de considérer la Chine comme un état capitaliste et impérialiste et la critiquent à parité avec l'hégémonisme.