Sujet :

l'OAS et Charonne

Xuan
   Posté le 07-02-2012 à 23:17:27   

publié le 06/02/2012 sur le Petit Blanquiste

Charonne, 8 février 1962


Au cours de l’année 1961, des officiers et des civils d’Algérie, qui prétendaient conserver l'Algérie française, créent l’Organisation armée secrète (OAS) dans le but de s’opposer par la force à l’autodétermation du peuple algérien pourtant approuvée par 75% des votants lors du référendum du 8 janvier 1961.

L’OAS commet de nombreux attentats visant des personnalités politiques ou administratives affichant des opinions favorables à l’indépendance de l’Algérie. Elle opère aussi bien en Algérie qu’en métropole. Elle mène également des actions contre la population algérienne soupçonnée de soutenir le FLN.

Le 7 février 1962, l’OAS place une charge de plastique devant le domicile d’André Malraux à Boulogne-sur-Seine. Son explosion blesse grièvement une fillette de quatre ans.

Le lendemain matin, la photographie de la fillette défigurée par les éclats de verre fait la « une » des journaux et choque profondément l’opinion publique. Les organisations parisiennes de la CGT, de la CFTC, de l’UNEF et de la FEN, soutenues par le Parti communiste français (PCF) et le Parti socialiste unifié (PSU) lancent un appel à manifester contre l’OAS, place de la Bastille, le soir de ce 8 février.

Cependant, avec l'accord de Roger Frey , ministre de l'Intérieur, et de De Gaulle, Maurice Papon , préfet de la Région parisienne, interdit la manifestation et donne l’ordre de la réprimer.

Pour ce faire, il met en place un dispositif comprenant 13 compagnies d'interventions, 11 escadrons de gendarmerie mobile, trois compagnies républicaines de sécurité (CRS) et quelques centaines de gardiens de la paix du Service général.

Le soir venu, les manifestants tentent de converger vers la Bastille en cinq cortèges séparés. L’un d’entre eux, rassemblant quelques 4.000 personnes, se constitue au carrefour du boulevard Voltaire et de la rue de Charonne.



Déchaînées, les forces de police chargent ces manifestants et les pourchassent dans les rues du quartier et jusque dans les escaliers des immeubles où certains tentent de se réfugier.

A la station de métro Charonne, un groupe de manifestants se trouve acculé dans les escaliers. Les policiers s'acharnent sur eux à coups de matraques et pour finir projettent sur les corps agglutinés des grilles de fonte de 40 kg (de celles que l’on fixe au pourtour des arbres des avenues). Huit personnes sont tuées, étouffées ou le crâne fracturé. Une neuvième périra à l'hôpital, des suites de ses blessures.



Toutes les victimes tuées sur le coup étaient des syndicalistes de la Confédération générale du travail (CGT) et, à une exception près, également adhérentes du Parti communiste français (PCF) : Daniel Féry , 16 ans, apprenti ; Jean-Pierre Bernard , 30 ans, dessinateur ; Anne-Claude Godeau , 24 ans, employée PTT ; Fanny Dewerpe , 31 ans, secrétaire ; Suzanne Martorell , 36 ans, employée au journal L'Humanité ; Hippolyte Pina , 58 ans, maçon ; Édouard Lemarchand , 41 ans, menuisier ; Raymond Wintgens , 44 ans, typographe.

Maurice Pochard , qui est décédé à l'hôpital des suites de ses blessures, avait 48 ans.

Cette tuerie soulève l'indignation d'une grande partie de la population. Le lendemain, des débrayages interviennent dans plusieurs entreprises.


Le jour des obsèques


Le 13 février, jour des obsèques des victimes au cimetière du Père-Lachaise, une foule évaluée à plusieurs centaines de milliers de personnes (un million, selon L'Humanité , 400.000 selon le Times , 300 à 500.000 selon Le Monde et Paris-Jour , 125 à 150.000 selon la Préfecture) est rassemblée pour leur rendre hommage.



L'historien Alain Dewerpe a qualifié les meurtres de Charonne de « massacre d'État ».

Plus tard, le quotidien Le Monde affirmera que les neuf morts du métro Charonne ont représenté « la répression la plus violente que Paris ait connu depuis 1934 ». C’était oublier, les victimes algériennes d'octobre 1961 - bien plus nombreuses.



Jean-Pierre Dubois - blanqui.29@orange.fr
marquetalia
   Posté le 10-02-2012 à 10:55:23   

il est grand temps a la france de reconnaitre ses crimes coloniaux.
zorba
   Posté le 10-02-2012 à 15:23:37   

La cérémonie de 2012, avec drapeaux tricolores et les dignitaires de la gauche dite plurielle fait peine à voir. Une poignée de gens sympathiques, prêts à soutenir un gouvernement socialiste qui suivra les américains, les anglais et les allemands dans leurs prochaines interventions étrangères.
Les militants communistes sont bien mal représentés par cette équipe pro OTAN, pro UE et à genoux devant les socialistes, ces valets et auxiliaires zélés de l'impérialisme germano américain et du sionisme.
Charonne est ses morts n'a vraiment pas besoin de drapeaux tricolores ni d'officiels.
Le drapeau rouge suffit, avec la faucille et le marteau pour les nostalgiques.
marquetalia
   Posté le 10-02-2012 à 15:30:09   

oui,mais peut etre sont ils sincères au fond dans leurs convictions et leurs engagements,mais le problème et qu ils vont se laisser berner par francois hollande,qui retira les 3750 symboliques soldats francais d afghanistan a la fin de l année s il est élu,mais participera a d autres interventions armées-syrie,soudan,erythrée,somalie-et ne remettra pas en cause la vente de rafale a l inde que dénonce que le camarade xuan.bizaremment,la presse fait l impasse sur les évènements au tibet-l impérialisme a t il renoncé a ses prétentions en chine?
marquetalia
   Posté le 10-02-2012 à 15:32:45   

le fait que hollande ait condamné il y a plusieurs semaines les évènements d octobre 1961 a paris n est que de la poudre aux yeux,le prétendu "socialiste" continuera a meler la france aux agressions de l Empire u.s
Xuan
   Posté le 11-02-2012 à 00:34:48   

marquetalia a écrit :

oui,mais peut etre sont ils sincères au fond dans leurs convictions et leurs engagements

On juge les partis politiques sur les actes et non sur les intentions .
Si ces gens étaient autre chose que des faux culs , ils auraient commencé par dénoncer la politique coloniale du PS.
Mais tu peux attendre longtemps parce que c'est toujours la même.

Quant aux drapeaux, pour commémorer Charonne c'est le drapeau national algérien qui devrait figurer à côté du drapeau rouge, et rien d'autre.


Edité le 11-02-2012 à 00:40:37 par Xuan


marquetalia
   Posté le 11-02-2012 à 10:15:54   

Xuan a écrit :

[citation=marquetalia]oui,mais peut etre sont ils sincères au fond dans leurs convictions et leurs engagements

On juge les partis politiques sur les actes et non sur les intentions .
Si ces gens étaient autre chose que des faux culs , ils auraient commencé par dénoncer la politique coloniale du PS.
Mais tu peux attendre longtemps parce que c'est toujours la même.

Quant aux drapeaux, pour commémorer Charonne c'est le drapeau national algérien qui devrait figurer à côté du drapeau rouge, et rien d'autre.[/citation]

exactement xuan,c est le drapeau algérien qui aurait du etre mis a coté du drapeau rouge,puisque l o.a.s voulait empecher l existence de ce premier!
zorba
   Posté le 11-02-2012 à 10:27:35   

Le drapeau de la lutte reste le drapeau rouge, le drapeau algérien c'est un symbole nationaliste que les révolutionnaires et ceux qui luttent contre l'impérialisme n'ont pas à respecter, ni à honorer quand on voit par exemple la politique de Bouteflika.
Les comptes rendus disponibles des cérémonies de Charonne ne signalent pas la présence d'algériens, certains étaient peut-être avec les communistes mais à titre individuel. A éclaircir.
marquetalia
   Posté le 11-02-2012 à 10:31:36   

zorba a écrit :

Le drapeau de la lutte reste le drapeau rouge, le drapeau algérien c'est un symbole nationaliste que les révolutionnaires et ceux qui luttent contre l'impérialisme n'ont pas à respecter, ni à honorer quand on voit par exemple la politique de Bouteflika.
Les comptes rendus disponibles des cérémonies de Charonne ne signalent pas la présence d'algériens, certains étaient peut-être avec les communistes mais à titre individuel. A éclaircir.


bouteflika mène une politique bourgeoise et d alignement sur le camp impérialiste,mais ,dans les années 70,alger était la havane de l afrique,les mouvements révolutionnaires de l afrique australe au moyen orient y étaient soutenus!
zorba
   Posté le 11-02-2012 à 11:40:36   

Le passé n'a pas vraiment d'importance, au regard des crimes des civilisations supérieures il vaut mieux être aveugle.
Aujourd'hui le drapeau algérien n'est plus un drapeau de lutte mais le symbole d'une répression intégrant l'islamisation réactionnaire du peuple.
marquetalia
   Posté le 11-02-2012 à 11:51:46   

zorba a écrit :

Le passé n'a pas vraiment d'importance, au regard des crimes des civilisations supérieures il vaut mieux être aveugle.
Aujourd'hui le drapeau algérien n'est plus un drapeau de lutte mais le symbole d'une répression intégrant l'islamisation réactionnaire du peuple.


il est certain que la montée en puissance de l intégrisme sera néfaste a la lutte des classes ainsi qu aux droits des femmes et des minorités sexuelles...
marquetalia
   Posté le 11-02-2012 à 12:57:14   

et,au fait,combien d oradour-sur-glane perpetrés en algérie par massu,bigeard,lepen bob denard et consort?entre 1.5 et 2 millions d algériens ont ete assassinés par la légion et l armée régulière de 1954 a 1962!l o.a.s a brulé oran!


Edité le 11-02-2012 à 22:37:43 par marquetalia