Sujet :

A Aulnay : c’est la guerre !

Xuan
   Posté le 12-07-2012 à 23:54:54   

L’usine d’Alunay-sous-Bois qui emploie plus de 3 000 salariés «est arrêtée. On ne va pas reprendre le travail» , a déclaré Jean-Pierre Mercier, délégué CGT.
Après la messe de 8h30 destinée à faire renifler un peu de chloroforme, les salariés sont sortis :
«PSA, patron voyou», «de l’argent il y en a dans les caisses de PSA, aucune usine ne doit fermer» .
«Là, on sort de l’atelier, l’usine est arrêtée, c’est la colère, c’est la rage. On déclare la guerre à PSA, depuis un an on n'a entendu que des mensonges».
«Je veux dire à PSA, on l’aime cette usine, on va se battre, on ne veut pas se laisser faire»
.

La direction essaie de calmer les esprits en parlant de « reclassement » ou de «revitalisation du site» et promet « pas de licenciement sec » .
Il va sans dire que ces promesses ne s’adressent pas aux intérimaires et qu’ils peuvent dégager dans la semaine.
Les salariés des entreprises sous-traitantes ou des travaux externalisés ne sont pas concernés non plus par les engagements de PSA.

Tout le monde connaît la musique. Depuis 2008 la chanson des reclassements a déjà été servie à des dizaines de milliers de salariés dans notre pays.
Les agences de charognards payées rubis sur l'ongle envoient des chronos lorsque les ateliers sont au point mort, pour calculer les économies réalisables en grattant sur les casse-croûte et les pause cigarette, et dressent la facture des suppressions de poste.
Les cabinets de formation à la prostitution sur le marché du travail fleurissent, et raflent des pactoles dans les budgets de reclassement .
Après les stages word/excel le reclassement se termine dans les camions à pizzas ou dans l’auto-entreprenariat, tarte à la crème des paradis artificiels vantés par les RH.

Dans la situation actuelle, il n’y a aucun reclassement.

Au deuxième trimestre : 13 722 procédures de redressement judiciaire, liquidation directe ou sauvegarde ont été prononcées selon Altares (contre12 233 au second trimestre 2008).
Plus de 7100 TPE devant les tribunaux au printemps. 157 PME de plus de 50 salariés défaillantes au second trimestre (en accroissement).
Dans les grosses PME 72 500 salariés sont menacés, chiffre le plus élevé sur 5 ans.
[source les Echos version papier]
Dans les travaux publics 2000 emplois hors intérim sur 260 000 ont été supprimés par rapport à 2011. 15 000 devraient suivre d’ici un an, les collectivités locales n’ayant plus de source de financement après la dégringolade de Dexia, plombé par ses spéculations en Grèce.
[Lire le détail dans l’article des Echos en ligne « Les travaux publics basculent dans le rouge… »]

Les procédures de faillite d’entreprises se multiplient en ce moment et les licenciements chez Doux et PSA sont comme les premiers coups de tonnerre dans un ciel plombé.

La classe ouvrière n’a pas d’autre choix que de se battre pour contraindre les capitalistes à réviser leurs calculs de rentabilité à la baisse.
Dans tous les pays d’Europe les peuples sont confrontés à la même soif de profit. Les luttes et les manifestations se succèdent d’un pays à l’autre, au rythme des plans d’austérité.
L’intégration européenne s’accompagne déjà de mesures contraignantes pour assurer les banques qu'elles rentreront dans leurs fonds. Elle s'adjoindra inévitablement des forces de répressions à l’échelle européenne.

Réalisons nous aussi l'unité européenne, mais celle des peuples !
Vive la solidarité internationaliste !


Edité le 13-07-2012 à 00:02:32 par Xuan


Xuan
   Posté le 13-07-2012 à 08:36:49   

A lire sur le site ouvalacgt l'article :
PSA et GM : internationaliser le combat !
Xuan
   Posté le 13-07-2012 à 14:25:26   

Le Figaro du 13 « PSA : Aulnay, aux mains des ultras de la CGT » publie un article documenté sur PSA à Aulnay.

Evidemment le Figaro s’inquiète du déclenchement d’une grève, recopie les inquiétudes de la direction «Ces syndicalistes sont extrêmement difficiles, tout ce qu'ils veulent, c'est la casse, comme le souhaitait la CGT du site Continental de Clairvoix» , et colle à la CGT l’étiquette des trotskystes de LO.
Cela reflète bien la trouille des capitalistes devant la lutte de classe. Ce matin le journaliste de France 2 interrogeait Nathalie Artaud et n'avait de cesse de savoir si une grève serait déclenchée.

Or on sait que ce sont les ouvriers qui mènent la lutte et non un ou deux leaders. Sans l’action des masses il n’y a aucune action.



De même Le Figaro essaie de mettre en avant les atermoiements des syndicats de collaboration de classe comme CFE-CGC, et leur trouille de la lutte. On sait que l’encadrement est toujours en retrait dans l’action, à cause de sa proximité avec la direction.
Généralement les cadres ont pour habitude de décrier la grève pour laquelle ce n’est jamais le bon moment, et qui risquerait de fragiliser l’outil de production, de provoquer la colère de la direction, laquelle serait moins disposée à faire des concessions.
Lorsque ces gens-là ont passé leur temps à démoraliser les salariés, à casser du sucre sur les grévistes et leur syndicat, à enjamber les grilles pour ne pas passer devant le piquet de grève, à faire tourner les machines alors que les ouvriers sont au portail de l’usine, ils n’ont pas honte de toucher les augmentations arrachées par la lutte, eux qui n’ont pas perdu un centime.


NB : ces chiffres ne concernent que les salariés de PSA.

Vidéo mise en ligne par le Figaro sur la détermination des grévistes, et où se manifeste la solidarité de classe "aucune usine ne doit fermer !"
Xuan
   Posté le 16-07-2012 à 15:38:32   

Ci-dessous l'article publié dans la Cause du Peuple n° 5 :

VENDREDI 13 JUILLET 2012
PSA : Intervention de Mercier délégué CGT et position du FRAP

Résumé de l’intervention de Mercier, délégué CGT Aulnay-sous-Bois


La révélation par la CGT du plan secret de PSA de fermer l’usine montre que la direction mentait en affirmant qu’il n’y avait aucun plan dans licenciements dans les tiroirs. La direction tentait de rassurer tout le monde, l’Etat, la presse et la population par de nouveaux mensonges. Aujourd’hui, elle révèle son véritable plan imposé par les actionnaires, à savoir, outre la fermeture d’Aulnay, 1 400 suppressions d’emploi à l’usine de Rennes, au total 8 000 emplois au niveau du groupe.

Alors que 2010 fut une bonne année, PSA, qui a passé un contrat avec l’Iran de 450 000 véhicules, dont 200 000 la première année, annule son contrat en cédant aux pressions politiques, alors que d’autres constructeurs comme les allemands passaient outre.

Le directeur Philippe Varin, qui lui n’est concerné par les licenciements, après avoir tenté de rassurer le CCE sur les reclassements, avoue sans vergogne que PSA est en bonne santé : 9,5 %milliards sont placés en sécurité mais il manque l’argent cash. C’est un peu comme si un ouvrier avait un livret A et peu d’argent de poche et qu’il préfère mourir de faim que de toucher à son livret ; les actionnaires de PSA ne mourront pas car les licenciements et les restructurations qui leur apportent de l’argent frais, feront remonter le cours de la bourse. De plus, ils augmentent les cadences à Mulhouse, à Sochaux et Poissy.
PSA continue de mentir et développe un plan machiavélique en proposant 1 500 mutations à Poissy, sans dire que 1 000 intérimaires seront mis dehors. A Asnières, où l’usine a été fermée, PSA a vendu le terrain un bon prix à Carrefour, qui n’a embauché aucun des licenciés de PSA.

A l’usine de Saint Ouen, la direction est passée dans les services pour expliquer la situation mais son discours ne passe pas.

Il y a beaucoup de faux amis qui, en fait, se révèleront des adversaires au fur à mesure que la lutte s’étendra et se durcira car il faut faire mal au patron et donner un sérieux avertissement au gouvernement. Ce dernier propose d’aider financièrement PSA et mettre sur pied un plan d’accompagnement des licenciements. Autrement dit, ce sont les ouvriers, par leurs impôts, qui vont payer leur « reclassement » à Pôle Emploi.

Pour Sud, il faudrait bloquer l’usine mais la CGT explique que 15 jours de blocage entraîne une perte de salaire, met les ouvriers sur les genoux financièrement et les épuise. De plus, cela peut servir à PSA pour accélérer son plan de supprimer une équipe pour le 31 janvier.
La syndicalisation à PSA est égale à la moyenne en France, entre 10 et 15% du personnel. Il faut donc mettre en place, dans la lutte contre PSA, une structure regroupant bien sûr les syndicalistes mais aussi les non-syndiqués, un comité d’organisation pour mener la lutte prolongée contre PSA, recueillir les sujétions, etc. Il faut respecter les points de vue différents et ne pas faire de différence entre syndiqués et non-syndiqués.

Il ne faut rester pas enfermer dans l’usine mais élargir la résistance aux usines du groupe, puis sur les usine et entreprises du 93, près des centaines d’usines en France où les ouvriers et travailleurs sont menacés de licenciements, et élargir aussi à d’autres usines automobiles en Europe.





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Nous espérons avoir été fidèles aux interventions de MERCIER et du représentant de la CGT de l’UD.


Le FRAP, quant à lui, a préconisé de promouvoir l’organisation de lutte à la base, par atelier, au niveau de l’usine, sur la ville, sur la région et au niveau national. La proposition de la CGT, de créer un comité d’organisation unissant syndiqués et non-syndiqués pour mener la lutte est une bonne chose.

Le FRAP propose de développer un FRONT OUVRIER REVOLUTIONNAIRE sur tout le territoire car, comme le pensent de nombreux syndicalistes et de non syndiqués, des étudiants, des intellectuels, etc. : Il n’y a pas d’illusions à avoir sur le gouvernement ni sur ses promesses.

L’appareil d’Etat, à travers les médias et ses économistes, et le MEDEF tentent de faire croire que c’est la faute de la crise, de leurs prédécesseurs etc. En fait, ils excusent le pauvre patronat qui est presque une victime semblable à ceux qu’il est « contraint » de licencier non pour la Cause du Peuple mais pour les intérêts du capital financier que détiennent les actionnaires.

La bourgeoisie, en accumulant un capital constitué par le temps de travail non-payé au prolétaire, s’est approprié les moyens de production (matières premières, sol et sous-sol, usines et entreprises) de la classe ouvrière, des travailleurs manuels et intellectuels, qui produisent tous les biens matériels. Sans exproprier le capital, les vrais producteurs, c’est-à-dire les ouvriers et travailleurs, ne peuvent produire pour satisfaire leurs besoins.

La Question se pose de plus en plus, dans notre pays et dans tous les pays, d’exproprier les expropriateurs. Pour cela il faut se regrouper, défendre bec et ongles notre outil de travail, convaincre le plus largement possible de la nécessité de la révolution. Il faudra écarter les faux amis, réformistes et opportunistes de tout poil, afin de se préparer à renverser la bourgeoisie au pouvoir et établir le pouvoir du prolétariat.

Organisons le Front Ouvrier Révolutionnaire dans les usines !

A NOTER :

LE 11 SEPTEMBRE 2012
CONFÉRENCE DE PRESSE DES SYNDICATS


Plus d'infos à venir.



Front Révolutionnaire Anticapitaliste/Antifasciste Populaire
Xuan
   Posté le 16-07-2012 à 22:25:52   

Ci-dessous deux articles en marge de la lutte de classe chez PSA soulèvent un aspect assez inédit de la contradiction entre l'impérialisme occidental et les pays émergents.
Si des sanctions économiques peuvent se retourner contre leurs auteurs, cela signifie qu'ils devront y renoncer et que les capitalistes ont davantage intérêt à collaborer au développement du Tiers Monde plutôt que de s'y opposer.
Ensuite, la chute des ventes en Europe - particulièrement en Europe du Sud - traduit la crise de surproduction capitaliste, qui est accentuée par les rapports nord-sud inégaux.
L’application des plans d'austérité dans les pays du sud menace aussi l'économie des pays dominants.

Le Point publie :

L'Iran a-t-il fait sombrer PSA ?


Le Point.fr - Publié le 16/07/2012

La CGT de l'usine d'Aulnay affirme que c'est l'arrêt des ventes à la République islamique qui a fait plonger le groupe. La direction de PSA dément.

En faisant une croix sur son marché iranien, Peugeot renonce à son premier marché à l'international, regrette le délégué CGT de l'usine d'Aulnay-sous-Bois. © Atta Kenare / AFP

Par Sabrina Dufourmont
La République islamique est-elle responsable des maux que connaît actuellement PSA ? Depuis l'annonce, jeudi dernier, d'un plan de suppression de 8 000 postes, ainsi que de la fermeture de l'usine d'Aulnay-sous-Bois, le délégué CGT du site, Jean-Pierre Mercier, ne cesse de répéter que c'est l'arrêt des activités du groupe en Iran qui l'a plombé. "Pour le premier semestre 2012, on constate une baisse des ventes de 240 000 véhicules par rapport à 2011" , affirme au Point.fr le délégué CGT d'Aulnay. "Or, ce chiffre comprend les 200 000 véhicules que Peugeot aurait dû vendre en Iran."
Ainsi, d'après le délégué syndical, en retirant les pertes liées au marché iranien, Peugeot ne subit plus qu'une baisse de 40 000 véhicules depuis le début de l'année, soit moins de 1 %. "On est loin des 13 % annoncés par la compagnie" , s'insurge Jean-Pierre Mercier. "Si direction avait expliqué cela, poursuit-il, il lui aurait été bien plus difficile d'annoncer le plan de suppression d'Aulnay" . Une décision d'autant plus dommageable que, d'après Jean-Pierre Mercier, "il ne s'agit pas là d'un problème de compétitivité mais d'une décision politique de ne pas vendre à l'Iran" .

Affaires au pays des mollahs
Présent en Iran depuis l'époque du shah, Peugeot fait de très bonnes affaires au pays des mollahs. Avec 455 000 véhicules écoulés en 2011, la République islamique représente, derrière laFrance, le deuxième marché dans le monde pour la marque au lion. Ces voitures - des Peugeot 206 et des 405 - sont livrées en kits de montage, assemblés dans son usine de Vesoul (Haute-Saône) avant d'être expédiés en Iran. Sur place, ils sont montés par Iran Khodro, principal constructeur iranien, qui assure la production et la commercialisation des véhicules. Or cette idylle a été récemment contrariée par les sanctions internationales et européennes sur le programme nucléaire controversé de l'Iran.
Fin février, le groupe français décide de "geler son activité" en Iran, c'est-à-dire de suspendre provisoirement ses livraisons de kits. "Le renforcement des sanctions contre l'Iran, notamment la collaboration entre les banques iraniennes et occidentales, rendait impossible le financement de ces exportations" , explique au Point.fr un porte-parole de PSA. Ainsi, entre le premier semestre de 2011 et celui de 2012, le nombre de véhicules Peugeot vendus en pièces détachées dans le monde a baissé de 31,1 %, dont une grande partie concerne les exportations à l'Iran.

Pression de General Motors
D'après l'économiste Fereydoun Khavand*, les sanctions européennes ont effectivement rendu difficile la possibilité pour Peugeot d'être payé par voie classique, c'est-à-dire bancaire. Mais ce serait surtout la récente fusion du groupe français avec la firme américaine General Motors (GM, qui est entrée fin février à hauteur de 7 % dans le capitale de PSA, NDLR) qui aurait précipité la décision de rompre avec l'Iran. "Une des conditions de l'accord était bien la rupture des activités avec l'Iran" , affirme le spécialiste de l'économie iranienne.
"Un lobby financier américain, United Against Nuclear Iran ("Unis contre un Iran nucléarisé"), nous a demandé de cesser nos activités en Iran" , assure de son côté le porte-parole de PSA. "Mais nous lui avons répondu que cela avait déjà été fait avant l'alliance", précise-t-il. "Concernant la suspension de nos activités avec l'Iran, poursuit-il, c'est uniquement l'impossibilité de financer qui a pesé dans la balance." Pourtant, une source bien informée affirme au Point.fr que Peugeot a bel et bien dû montrer patte blanche à GM au sujet de l'Iran avant la signature de l'accord. "C'est l'administration Obama (l'État fédéral possède 60 % de GM, NDLR) qui a imposé la rupture des relations avec l'Iran" , souligne la source. Au cours de la crise de 2008, GM a notamment bénéficié d'une aide de près de 50 milliards de dollars de la part de Washington.

"Tsunami commercial" (PSA)
Quoi qu'il en soit, l'alliance avec GM devrait définitivement mettre un terme à la présence de Peugeot en République islamique. "On ne continue pas pour le moment" , répond laconiquement le porte-parole, tout en précisant que les premiers effets de l'union entre les deux groupes ne se feraient sentir qu'en 2016. Toutefois, le départ de Peugeot d'Iran pourrait n'avoir qu'un impact relativement limité sur la marque. Selon Le Monde, la perte du marché iranien ne correspondrait en réalité qu'à un manque à gagner pour Peugeot de 640 à 850 millions d'euros. Soit une part dérisoire de son chiffre d'affaires en 2011, qui s'élève à 42,7 milliards d'euros.
Ainsi, PSA réfute tout lien entre la fermeture d'Aulnay et la cessation de ses activités en Iran, d'autant plus que celle-ci ne touche directement que 115 salariés de Vesoul, qui seront tous reclassés en interne, assure PSA. Pour justifier son plan social, l'entreprise met en avant la baisse des ventes en Europe, ce qui ne comprend donc pas l'arrêt de l'activité en Iran. "Un tsunami commercial s'est abattu sur le marché européen" , explique le porte-parole de la marque. Depuis 2007, les ventes de PSA sur le Vieux Continent ont en effet diminué de 23 %. Et cela ne s'est pas arrangé en 2012, avec une baisse de 8 % enregistrée depuis le début de l'année. "Notre problème est que 60 % de nos ventes sont concentrées en Europe du Sud, dans des pays frappés de plein fouet par la crise" , explique le porte-parole. Qui conclut : "Le résultat direct est que nos usines en Europe sont sous-utilisées."

Par ARMIN AREFI
* Fereydoun Khavand, maître de conférences à l'université Paris-V René-Descartes et spécialiste des questions économiques de l'Iran.


Edité le 16-07-2012 à 23:15:10 par Xuan


Xuan
   Posté le 16-07-2012 à 22:29:44   

Ci-dessous l'article du Monde du 30 mars cité dans l'article du Point précédent :

PSA Peugeot Citroën subit le contrecoup des sanctions contre l'Iran


LE MONDE | 30.03.2012

Par Philippe Jacqué

Le renforcement des sanctions américaines et européennes vis-à-vis de l'Iran et la toute nouvelle alliance signée avec General Motors sont en train de jouer un vilain tour à PSA Peugeot Citroën. Déjà confronté à un marché européen déprimé, le constructeur français voit se dérober le marché iranien, son premier débouché à l'export.
Avec 458 000 véhicules écoulés - sur un total de 3,5 millions - en 2011, l'Iran est, en volume de véhicules vendus, le deuxième marché dans le monde pour la marque au lion, derrière le marché français. Le total des achats iraniens s'élève à 1,6 million de véhicules. PSA, via son partenaire local Iran Khodro, détient 30 % de ce marché. Mais tout pourrait s'arrêter cette année.

Mercredi 28 mars, United Against Nuclear Iran ("Unis contre un Iran nucléarisé"), un lobby américain hostile à Téhéran, a interpellé General Motors pour qu'il force PSA, dont il détient désormais 7 % des actions, à cesser tout commerce avec l'Iran.

Dans un communiqué, publié mercredi, GM a précisé qu'il avait "discuté du problème avec Peugeot". "Nous en avons retenu qu'ils avaient décidé de suspendre la production et l'expédition de matériel vers l'Iran il y a quelque temps, avant que nous signions notre alliance avec eux, et nous avons décidé de maintenir cette suspension " , assure le constructeur américain.

"Depuis février, l'envoi vers l'Iran de kits d'assemblage a été gelé " , confirme-t-on à la direction de PSA. "Cette décision n'a pas été prise pour répondre à des pressions de GM, jure PSA. Nous faisons face à une situation géopolitique compliquée et les sanctions mises en place, notamment vis-à-vis des banques, ne nous permettent plus de garantir le financement de nos activités sur place."

Quand les premiers envois ont cessé, mi-février, Javad Najmeddin, le PDG d'Iran Khodro, assurait dans Donya Ehtessad, le grand quotidien économique iranien, que "les sanctions n'affecteront pas nos relations avec PSA. Les deux entreprises continuent à travailler ensemble" .

CHÔMAGE TECHNIQUE À VESOUL

Pour le groupe français, l'arrêt des exports de pièces va avoir un "impact relativement limité financièrement" , assure PSA, puisque ce marché représente 1,5 % à 2 % de son chiffre d'affaires (42,7 milliards d'euros) en 2011. Cela correspond à 640 à 850 millions d'euros de manque à gagner.

Les premières victimes du gel des envois d'éléments, reconduit en avril, puis sans doute dans les mois à venir, sont les 350 salariés en charge de ces envois au sein du centre mondial des pièces détachées de Peugeot Citroën, à Vesoul (Haute-Saône). Depuis février, ils sont au chômage technique, envoyés en formation ou redéployés vers d'autres services sur ce site, qui compte plus de 3 000 salariés.

Egalement installé en Iran, Renault, lui, dit ne pas avoir "de souci. Même si travailler là-bas est toujours compliqué, l'an dernier nous avons produit et vendu 93 578 véhicules, contre 46 587 en 2010" , explique-t-on à la direction du constructeur, ce qui lui permet de détenir 6 % de part de marché. Et sur les deux premiers mois de 2012, la firme au losange a écoulé 19 500 véhicules, notamment ses Tondar90, la version locale de la Logan, contre 8 850 sur la même période en 2011.

S'il devait tirer un trait sur l'Iran, PSA perdrait 15 % de ses ventes (en volumes), ce qui le ferait dégringoler au classement mondial des constructeurs. Mais Peugeot devrait en conserver certaines, puisque Iran Khodro poursuit la vente sous licence des 405 et 206 qu'il fabrique de plus en plus avec des pièces produites localement. Il devra trouver une solution pour les pièces qu'il importait.

Philippe Jacqué


Edité le 16-07-2012 à 22:30:48 par Xuan


Xuan
   Posté le 25-07-2012 à 15:15:28   

Après les gesticulations de Montebourg : les actes.



Selon Le Point, PSA : Varin s'engage à "tenir compte" des demandes d'Ayrault et de Hollande

Bilan :
> "la limitation de l'impact sur l'emploi"
> "l'accompagnement de chaque salarié jusqu'à l'obtention d'un emploi"
> "le maintien d'une activité industrielle sur le site d'Aulnay-sous-Bois"


Traduction :
> il y a aura un impact sur l’emploi
> la boîte de reclassement s’engagera à filmer le salarié en train de faire le guignol devant un recruteur imaginaire et proposera au moins un emploi bidon
> le bureau de reclassement restera jusqu’à la fermeture définitive.

"Le Premier ministre a été extrêmement attentif et nous avons eu un échange très productif" , a assuré M. Varin, précisant que le plan de soutien à la filière automobile que le gouvernement présentera mercredi aura "tout naturellement" le soutien de la direction de PSA.

Dans l’immédiat l’attention soutenue du premier ministre socialiste dans cet échange productif se solde par le départ de 650 intérimaires sur le site de Sochaux tandis que les cadences des opérations de montage sont doublées.
Finimore
   Posté le 25-07-2012 à 15:58:21   

Pour avoir vécu un plan de licenciement en 2008, je peux confirmer que les boites de reclassement (exemple Altédia) c'est une bande de charognards et que les travailleurs n'ont absolument rien à attendre de celle-ci, ils faut les virer de l'usine.
Xuan
   Posté le 26-07-2012 à 00:37:29   

Altedia a sévi ailleurs...je connais aussi
Xuan
   Posté le 27-07-2012 à 08:03:55   

Sur le travail de "reclassement" d'Altedia j'avais noté fin 2009 pour une réunion de CE :

"CV perdus, définition des métiers approximative, incompétence dans les bilans des compétences, offres inexistantes, infos inexistantes" .
Finimore
   Posté le 27-07-2012 à 17:07:46   

Raymond Soubie a fondé en 1992 le cabinet de conseil en ressources humaines Altedia. Il fut aussi conseiller social de Sarkozy.
Xuan
   Posté le 27-07-2012 à 21:49:13   

Une précision : les "notes pour le CE" sont des observations émanant des salariés.
On ne demande pas à Altedia d'être plus compétent , cela traduit simplement leur mépris des salariés.
Le "reclassement" n'est qu'un prétexte pour piller le budget prévu à cet effet, en échange d'un vernis social pour l'entreprise.
Xuan
   Posté le 31-07-2012 à 01:00:24   

PSA veut nous voler notre emploi : Nous devons nous organiser !


François Hollande a reconnu que les dirigeants de PSA avaient menti pendant 12 mois. Par contre il dit que « le plan de PSA est inacceptable en l’état il faut le renégocier» .
Il n’y a rien à renégocier.
Le plan de PSA est inacceptable tout court. Aulnay ne doit pas fermer et nous n’accepterons aucun licenciement !

Une direction méprisante et arrogante . Jusqu’à la dernière minute, la direction nous a menti en affirmant que le 12 juillet, il n’y aurait pas d’annonce.
Le 12, le directeur a osé dire aux salariés, « je vous donne 1 heure pour téléphoner à vos familles et après vous reprenez le travail » . Il a ensuite affirmé que devant le choc, il payerait la journée. Au CE du lendemain, il est revenu sur sa parole.
Les salariés du Ferrage en équipe A ont manifesté et ont obtenu le paiement de la journée pour tous.

Varin, après 12 mois de mensonges continue à mentir :
Il n’y aura pas de licenciement . Le 25 juillet, lors du CCE, les syndicats vont devoir se prononcer sur le plan de licenciements collectifs pour des motifs économiques pour Aulnay et Rennes.
1500 salariés seraient reclassés à Poissy . Comment ? La direction de Poissy vient d’annoncer 702 sureffectifs en CDI (446 ouvriers/pro + 256 ETAM) !
1500 créations d’emplois sur Aulnay . Le 93 détient le record de France du chômage. Si PSA a les moyens de créer 1500 emplois qu’il le fasse tout de suite et qu’il les donne à 1500 chômeurs du 93. Nous, on a déjà un emploi.
A Arcélor-Mittal Gandrange, sur 557 salariés, 60 ont retrouvé un emploi…

Jeudi 12 juillet, au changement d’équipe, près de 1000 salariés se sont retrouvés sur le parking où plusieurs décisions importantes ont été prises :

La lutte collective : Menée tous ensemble, c’est la seule solution pour faire reculer PSA le plus loin possible en imposant le maximum de garanties.
Le comité de préparation de lutte : Pour organiser efficacement notre lutte, il a été décidé de créer un comité où tous les syndicats qui le veulent, tous les salariés syndiqués ou non doivent trouver leur place à égalité. C’est la meilleure garantie pour que les décisions soient prises démocratiquement, devant tout le monde, en AG réunissant tous les salariés de l’usine. C’est uniquement de cette manière que chacun d’entre nous pourra réellement contrôler le déroulement de la lutte.

PSA Rennes en grève : vendredi 13, plus de 1000 salariés se sont mis en grève contre les 1400 licenciements prévus. C’est une très bonne nouvelle pour tout le monde : nous devons faire cause commune et ne pas rester chacun dans son usine

tract CGT PSA Aulnay du 17
Xuan
   Posté le 05-08-2012 à 01:55:50   

Sur le blog de J. Tourtaux : PSA PEUGEOT CITROEN : CE QUE L'ON NE NOUS DIT PAS! JEAN-PIERRE MERCIER, DELEGUE CGT CHEZ PSA A AULNAY EXPLIQUE LA REALITE MAJEURE QUI FRAPPE LES TRAVAILLEURS DU GROUPE EN FRANCE

Cet article repris du Huffington Post reprend de manière détaillée l'autoflagellation de PSA en Iran pour servir les intérêts impérialistes occidentaux.